
Mois : octobre 2011
-
« Le processus onusien doit donner la possibilité au peuple sahraoui de s’autodéterminer » (Medelci)
ALGER, 19 oct 2011 – Le ministre algérien des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, a déclaré mercredi à Alger que « le processus d’autodétermination au Sahara Occidental soutenu par les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU doit donner la possibilité au peuple sahraoui de s’autodéterminer » .M. Medelci s’exprimait dans un point de presse à l’issue d’une séance de travail avec son homologue britannique, M. William Hague.« Nous souhaitons simplement que les négociations s’accélèrent (entre le Front Polisario et le Maroc) le plus tôt possible pour que cette question soit réglée le plus rapidement », a ajouté M. Medelci.William Hague a effectué une tournée dans les pays du Maghreb où il a annoncé que Londres souhaite développer une nouvelle approche de coopération dans la sous région. Pour lui, les pays concernés par la menace terroriste doivent coordonner leurs efforts face aux risques que représentent les redoutables armes supposées être tombées entre les mains des terroristes après la chute du régime de Mouammar Kadhafi en Libye. -
Les « trois dimensions » de la personnalité de Frantz Fanon vues par un universitaire
L’universitaire Abdelkader Benarab estime que trois dimensions distinguent la personnalité de Frantz Fanon, homme de pensée et d’action, mort il y a 50 ans, saluant en lui le psychiatre praticien, le militant de la cause algérienne et l’homme qui a contribué à donner des bases au courant intellectuel tiers-mondiste.Auteur de l’ouvrage « Frantz Fanon, L’homme de rupture », paru aux éditions parisiennes Alfabarre, dans leur collection « Les fourmis rouges dans nos sommeils », A. Benarab a estimé , que « très peu de personnages ont pu réunir ces trois dimensions en si peu de temps et avec une activité aussi extraordinaire que celle de Fanon ». Frantz Fanon est décédé le 6 décembre 1961 à l’âge de 36 ans.En arrivant en Algérie où il a été muté en 1953, raconte A. Benarab, le jeune psychiatre « fait des découvertes horrifiantes faites de méthodes thérapeutiques moyenâgeuses, de camisolage, de cellules de force, d’isolement des malades enchaînés et séparés, selon qu’ils soient Musulmans ou Européens », et que très vite il s’attela à l’observation de certaines affections, à la suite de quoi, il opéra des comparaisons puis des classements de cas d’aliénés .« Il remet alors en cause le fondement même de la pratique psychiatrique dans le contexte colonial, de manière audacieuse, ce qui a déclenché l’ire de ses supérieurs. Il a été par la suite poussé à la démission en 1956 et rejoint alors ouvertement les rangs du FLN, convaincu qu’il était de la justesse de la cause algérienne et en 1959, il publie +L’An V de la révolution algérienne+ ».L’universitaire Abdelkader Benarab souligne que Fanon fut un « ardent défenseur » de l’idéologie anticoloniale dont il porta, avec M’hamed Yazid, le message grâce à une propagande activement menée à travers l’organe du FLN, El Moudjahid. « il a insufflé la conscience révolutionnaire à ses lecteurs en utilisant ses articles comme support de témoignage des massacres coloniaux », relève encore cet auteur.Lorsqu’il est nommé ambassadeur du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) au Ghana, en mars 1960, Fanon « travailla à étendre la flamme révolutionnaire en Afrique », ce qui a constitué pour lui une occasion de « jeter les jalons des pensée tiers-mondistes, en présentant la lutte algérienne contre l’occupant comme un modèle de libération et de recouvrement des indépendances », souligne encore A. Benarab.En France, l’œuvre de Fanon a été longtemps occultée, rappelle aussi cet universitaire, relevant que l’intelligentsia française « n’a jamais parlé de lui, ni ne l’a intégré dans un système de pensée, dans la mesure où elle-même n’était pas anticolonialiste et n’a jamais eu véritablement une position franche, tels que certains américains, Africains, ou Algériens sur la question coloniale ».M. Benarab souligne par contre que l’auteur de l’oeuvre magistrale « Les damnés de la terre », qui fut traduit dans trente langues, a eu « une influence extraordinaire et prépondérante » sur le mouvement noir aux Etats-Unis, tels que les mouvements Harlem renaissance, Blacks muslims et Islam of Nation, qui ne voulaient pas lire l’histoire telle qu’elle nous a été apprise ».« Il a eu une influence prépondérante sur ce mouvement dont les membres voulaient une autre façon de lire l’Islam et une autre manière de lire le rapport humain et le rapport à l’histoire. Et Frantz Fanon avait anticipé sur ces évènements en expliquant ce rapport », a souligné A. Benarab qui, par l’analyse très succincte qu’il a apportée dans son ouvrage sur une partie de l’œuvre de F. Fanon a fourni des éclairages précieux sur l’homme qui a « fait triompher la dignité de l’esprit ».Le livre de A. Benarab « Fanon, l’homme des ruptures » a été distingué par le prix de la Sélection Franco-arabe pour sa contribution à l’ouvrage sur « Les Maghrébins de France ». « Il n’y a pas eu véritablement d’informations autour de l’ouvrage sur Frantz Fanon. Sa publication est passée inaperçue et pour cause, le livre a été publié en France, l’Algérie ne l’a pas acheté, car il n’y a pas eu une bonne communication sur cet ouvrage », estime l’universitaire, qui dit avoir cependant obtenu l’autorisation de le coéditer en Algérie.« Je fais en sorte qu’il soit présent sur le marché algérien, et je viens d’avoir l’autorisation de le coéditer ces jours-ci en Algérie, avec un tirage de 3000 exemplaires, en première étape », a-t-il dit, affirmant insister pour que le livre de Fanon soit sur le marché à la faveur de la commémoration du cinquantenaire de sa mort.Abdelkader Benarab est attaché de recherche à l’université de Paris III. Il a été également chargé de cours en littérature générale comparée, section Littérature de l’exil, à Paris IV, Sorbonne.Echourouk Online, 19/10/2011 -
Mansour Arbabsiar : Le James Bond de Téhéran
Celui qui était également surnommé le «balafré» est soupçonné par Washington d’avoir voulu assassiner l’ambassadeur d’Arabie saoudite. Mais d’aucuns disent que cette accusation n’est qu’une nouvelle ruse de la part d’un pays qui a menti pour envahir l’Irak.Il s’appelle Mansour Arbabsiar. Pseudonyme : «le balafré». Au Texas, où il vécu trente ans, certains de ses amis le surnomment également «Jack». C’est l’un des James Bond de l’Iran. Si Jack est l’agent 007 de Téhéran, alors Gholam Shakuri pourrait être l’agent 006. Ce dernier fait partie de la Force al-Qods, branche opérationnelle des Gardiens de la révolution iranienne. Quant à Abdul Reza Shahlai, c’est peut-être la doublure de Miss Moneypenny, la secrétaire de M – le patron de tous les espions – dans la saga James Bond.Le gouvernement américain soutient que Jack a été contacté par Shahlai, son cousin par ailleurs haut placé au sein des Qods. Ils avaient échafaudé un superbe plan : éliminer l’ambassadeur saoudien à Washington; ils avaient déterminé que le meilleur moyen d’y arriver serait de poser une bombe dans un restaurant. Ils étaient parfaitement conscients que faire voler en éclats un restaurant washingtonien très fréquenté ferait de nombreuses victimes innocentes. Mais Jack aurait déclaré : «Ce n’est pas grand-chose». Les bonnes idées du trio Jack-Gholam-Abdul Reza ne s’arrêtaient pas là. Ils ont choisi de sous-traiter la mission, en d’autres termes, l’assassinat, à Los Zetas, un cartel de la drogue mexicain. Après obtention du feu vert de Téhéran et une fois que l’argent eut été envoyé depuis une banque iranienne, le James Bond iranien est passé à l’action.Il a recherché et trouvé un Mexicain disposé à travailler pour eux. Ils sont tombés d’accord sur le prix (1,5 million de dollars [un peu plus de 1 million d’euros]), ont validé le mode opératoire (poser une bombe), le calendrier (dès que possible) et évoqué d’autres contrats potentiels (faire sauter des ambassades à Washington et Buenos Aires, où l’Iran a déjà quelques expériences de ce type à son actif). Mais il y a une chose que ces agents doubles de Téhéran n’avaient pas prévue : le «prestataire» mexicain opérait aussi pour le compte d’autres clients, notamment le gouvernement des Etats-Unis et, en particulier, la DEA (l’agence antidrogue américaine) et le FBI. Jack a donc été capturé. Les circonstances exactes de son arrestation font l’objet d’un document de 21 pages émanant du FBI – consultable sur Internet – et destiné à un juge de New York.Une ruse américaine ?D’aucuns disent que cette accusation n’est qu’une nouvelle ruse de la part d’un pays qui a menti pour envahir l’Irak. C’est l’avis du Guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei. A ses yeux, cette affaire a surgi parce que le mouvement de protestationOccupy Wall Street est sur le point d’en finir avec la Maison-Blanche et le capitalisme : «L’impitoyable gouvernement américain tentera de réprimer ce mouvement, mais il ne parviendra pas à l’arrêter. [Ses militants] continueront de progresser pour renverser le système capitaliste et l’Occident». Devant la répression féroce des policiers de New York, l’ayatollah est anxieux :«Ils traitent les manifestants avec brutalité et d’une façon jamais vue même dans les pays sous-développés avec un régime dictatorial ». (Je me demande à qui il peut bien faire référence.)Pour le Guide suprême iranien, l’explication coule de source : Obama doit détourner l’attention internationale de l’imminent effondrement américain. Alors quoi de plus efficace que d’accuser le régime des mollahs, qui n’a jamais eu recours à la violence au sein ou dehors de son pays, de vouloir assassiner l’ambassadeur saoudien ?Quelle vérité se cache derrière cette affaire ? Nous n’en saurons rien pendant quelque temps, bien que quelques éléments soient très clairs :1) A chaque fois que Washington a cherché des prétextes pour faire la guerre à un pays, le subterfuge a été mis au jour. Par conséquent, s’il s’agit là d’une nouvelle invention ou d’une extrapolation non fondée, le monde le découvrira bien assez tôt. Barack Obama sait qu’il pourrait être suicidaire de vouloir émuler George W. Bush.2) Les tensions entre l’Arabie saoudite et l’Iran, deux pays qui cherchent à accroître leur influence au Proche-Orient, ont atteint des niveaux sans précédent.3) Khamenei – qui contrôle l’unité al-Qods – et le président Ahmadinejad se livrent à une lutte sans merci.4) Les mauvaises politiques économiques et les sanctions internationales ont sévèrement frappé l’économie iranienne, ce qui exacerbe la crise politique interne.5) En période de tourmente, les idiots arrivent plus facilement à prendre des décisions majeures sans qu’elles ne soient vraiment remises en question.6) Le mouvement Occupy Wall Street ne pourra ni déboulonner Obama ni mettre à bas l’Occident.Moisés NaímLe Midi Libre, 18/10/2011 -
Un monde sans pizza ? Impossible, chante un candidat républicain
Une vidéo faisait fureur hier, mardi, aux Etats-Unis, celle du candidat républicain à la présidentielle, Herman Cain, reprenant Imagine de John Lennon, avec des paroles de son cru : «Imagine qu’il n’ y ait pas de pizza».En quelques heures, cette vidéo de 1991, où il entonne en aube blanche, entouré de chanteurs de gospel, «Imagine qu’il n’ y ait pas de pizza, je ne pourrais pas si j’essayais», a été vue des dizaines de milliers de fois sur le site YouTube et largement diffusée sur les chaînes d’information.Herman Cain, un Noir de 65 ans, a fait une percée inattendue dans la course à l’investiture républicaine en vue de l’élection présidentielle de 2012, où cet ultra-conservateur a récemment devancé Mitt Romney, ancien gouverneur du Massachusetts (27% contre 23% des intentions de vote).Quand la vidéo, d’abord diffusée par le quotidien Omaha World Herald, a été tournée, Herman Cain était patron de la chaîne de pizzerias Godfather’s Pizza. «Imagine qu’il n’ y ait pas de pizza, je ne pourrais pas s’y j’essayais. Manger seulement des tacos, (ou du poulet frit) Imagine seulement des hamburgers, c’est effrayant et triste», y chante Herman Cain. -
Inde, Brésil et Afrique du Sud : Pour une réforme de l’ONU
Le Brésil, l’Inde et l’Afrique du Sud ont remis la pression hier pour exiger une réforme de l’ONU. La présidente brésilienne Dilma Rousseff, le président sud-africain Jacob Zuma et le Premier ministre indien Manmohan Singh ont notamment «réfléchi au déséquilibre du monde dans lequel nous vivons», a exposé à la presse M. Zuma. «Les institutions pour la gouvernance mondiale sont à ce jour toujours biaisées en faveur du Nord développé», a-t-il ajouté, et «nous allons continuer à travailler pour assurer une transformation du système de gouvernance mondiale».Les discussions durent depuis des années sans véritable avancée. Ces trois pays aspirent à des sièges permanents au Conseil de sécurité où cinq Etats (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne) disposent depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale d’un siège permanent et d’un droit de veto. Lors du dernier vote important à l’ONU, ce sont la Chine et la Russie qui ont fait pencher la balance et bloqué une résolution condamnant la répression des manifestations pour la liberté en Syrie.L’Inde, le Brésil et l’Afrique du Sud, qui siègent temporairement au Conseil de sécurité, se sont abstenus. Et la Chine, courtisée avec assiduité par l’Afrique du Sud, ne cache pas son hostilité à avoir l’Inde ou le Brésil en permanence à côté d’elle au Conseil de sécurité. Le Premier ministre indien Singh a eu beau souligner hier à Pretoria que les trois pays «partageait les principes de pluralisme, démocratique, tolérance et multiculturalisme».En raison des relations explosives entre l’Inde et la Chine, la Chine a très finement joué pour neutraliser l’Inde en invitant l’Afrique du Sud (fin 2010, ndlr) à rejoindre les Brics, un ensemble à cinq incluant la Russie.Sur le plan diplomatique, on est donc loin du «G8 du Sud» dont parlaient certains à la création du forum IBSA en 2003.Sur le plan économique en revanche, les échanges se développent plus vite que prévu et ont atteint 16,1 milliards de dollars en 2010. L’objectif pour 2015 est 25 milliards de dollars d’échanges combinés. -
Libye : Selon le CNT Kadhafi préparerait son retour
L’ex-dirigeant libyen en fuite Mouammar Kadhafi planifie de reprendre le pouvoir grâce à l’aide des Touareg, a affirmé , hier, le chef de l’exécutif provisoire Mahmoud Jibril.«Je crois fermement qu’il (Kadhafi) tente de revenir au pouvoir avec l’aide des tribus Touareg dans le nord du Niger, le sud de la Libye et le sud de l’Algérie et du Mali», a affirmé M. Jibril, qui dirige le bureau exécutif du Conseil national de transition (CNT).«Je pense qu’il se prépare vraiment à ça», a-t-il ajouté dans un entretien au quotidien à capitaux saoudiens Asharq al Awsat. Selon lui, le colonel Kadhafi a deux options, soit «déstabiliser le nouveau régime en Libye, soit proclamer un Etat séparatiste dans le sud qu’il nommera ce qu’il voudra : ‘les Touareg’, le ‘Sud’, ‘la Grande Afrique », a poursuivi le numéro deux du CNT. «Je ne pense pas qu’il puisse se calmer avant de faire quelque chose, car la vengeance l’habite et il n’accepte pas la défaite. Il fera l’impossible pour détruire tout nouveau système en Libye», a assuré M. Jibril.D’après lui, l’ex-leader se déplace en permanence entre le sud libyen, le nord du Niger et l’Algérie et que son entourage a recruté entre 10 000 et 15 000 hommes de la région du Darfour (Soudan) et des Al-Rachayda – une importante tribu du Soudan – pour combattre auprès de lui. «Kadhafi tente d’amener tous ceux-là au sud libyen, au nord du Niger ou au sud de l’Algérie pour proclamer cet Etat ou du moins pour tenter de se diriger vers le nord», a poursuivi M. Jibril. L’ex-leader n’a plus été revu en public depuis la prise par les (ex)rebelles de sa résidence de Bab al-Aziziya à Tripoli le 23 août. En outre, la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton a promis hier le soutien de son pays aux autorités libyennes qui disent craindre que Mouammar Kadhafi reprenne le pouvoir grâce aux Touareg du Sud désertique. Cette visite, la première d’un responsable américain de ce rang en Libye depuis 2008, intervient au moment où des combats féroces font rage à Syrte, dernier bastion du régime déchu au lendemain de la chute de Bani Walid. Alors qu’on lui demandait si les Etats-Unis coopéreraient avec des islamistes, Mme Clinton a indiqué que Washington «soutiendrait un processus de démocratisation qui respecte la loi, (…) le droit des minorités et des femmes» et qui autorise une presse libre.«La chose la plus importante à faire maintenant est de s’assurer que Kadhafi et son régime ne puissent plus perturber la nouvelle Libye», a-t-elle déclaré. «Nous espérons qu’il sera capturé ou tué bientôt, ainsi vous n’aurez plus à avoir peur de lui et vous pourrez aller de l’avant», a-t-elle souligné, en écho aux inquiétudes exprimées par le «Premier ministre» libyen. A Syrte (360 km à l’est de Tripoli), dont le CNT attend la chute pour proclamer la «libération totale» de la Libye, les combats ont redoublé d’intensité hier autour des deux quartiers toujours aux mains des pro-Kadhafi. -
LIBYE : D’autres scénarios se préparent
Bien que la situation libyen ne ne soit pas claire encore sur le terrain, il n’en demeure pas moins que des compagnies d’exploitation de firmes étrangères se bousculent déjà pour assurer en pleine guerre l’exploitation des raffineries. Pendant que les deux camps belligérants libyens se livraient à de féroces batailles arrosant un sol assoiffé de sang libyen, des investisseurs sans scrupule aucun, des sociétés pétrolières trépignent d’impatience pour signer de nouveaux contrats.En réalité, aucun contrat d’exploitation ne peut être conclu tant que la grande Jamahyria ne dispose pas encore d’un gouvernement légitime, issu du peuple après élection. Les batailles fratricides entre Libyens ne font que les affaires de ces patrons de firmes étrangères. Il est peu probable que le CNT qui a reçu le soutien inconditionnel de l’occident, reste les mains ligotées jusqu’à ce que la Libye soit libérée entièrement sans rien conclure avec ses amis français, Italiens et anglais qui ne sont pas venus en Libye pour les beaux yeux des hommes forts du nouveau pouvoir. Le CNT lui-même ignore combien de jours, de mois et d’années, faut-il pour surmonter l’obstacle survenu à Syrte et Bani Oualid, auxquelles viennent se greffer les descentes de militaires partisans de Kadhafi, et les manifestations qui ont eu lieu au coeur de la capitale «Tripoli» que les rebelles disaient tenir entièrement et sécuriser.Le CNT pour pouvoir goûter au plaisir de la victoire est contraint de mater férocement comme il l’a fait dans plusieurs villes les hommes armés des deux bastions acquis à Kadhafi, Syrte et Bani Walid.Pour ceux qui ont la mémoire courte, il y a quelques mois les hommes du nouveau pouvoir disaient que leur armée est capable de s’emparer de ces bastions en quelques heures. Dimanche c’est un autre son de cloche, toutes les chaînes de télévision ainsi que les journaux ayant des reporters sur le terrain affirment que les rebelles ont reculé de plusieurs kilomètres au niveau de ces deux bastions qui affichent une résistance farouche, malgré les bombardements de l’Otan. Quelle situation aurons-nous sans l’appui de cette puissance?Il est vrai à dire que cette résistance à Bani Walid et Syrte n’entraînera pas d’autres populations d’autres villes soumises sous les armes. Du jour au lendemain, tant que le destin n’est pas cerné, les choses pourraient incontestablement prendre d’autres tournures. Les hommes d’affaires en terre libyenne ne sont pas là pour un simple circuit touristique, il n’y a rien à voir, que des morts qui jonchent le sol et des bâtisses en ruine, mais pour prendre leur part de gâteau et sécuriser leurs territoires. Peu importe pour eux si tous les Libyens meurent d’une traite.Il est vrai à dire qu’une autre guerre se profile à l’horizon dans ce pays sans gouvernement, sans une véritable armée. Les responsables du CNT ne vont-ils pas être débordés sous la pression des puissances d’argent ? La société italienne ENI qui avait suspendu sa production, n’a pas attendu que la Libye soit entièrement libérée du joug de l’ancien régime pour redémarrer en trombe, le gazoduc Greenstream qui relie la Libye à l’Italie. Un redémarrage qui se fait, bien que le pays soit à feu et à sangs, pour ne pas dire que les débuts d’une guerre civile ont commencé, puisque l’on signale par presse entreposées de poches de résistance au coeur même de Benghazi, là où les rebelles se sont préparés pour renverser l’ancien régime de l’ancien Guide de la révolution de septembre 1969.La résistance farouche des partisans du guide libyen a surpris mêmes les populations versées dans la neutralité du conflit, et les grandes puissances. Assiégée par les hommes du CNT et pilonnée par l’aviation de l’OTAN, Syrte, la ville natale de Kadhafi, a décidé de ne rien lâcher facilement ; elle se bat rue par rue. Une détermination et un courage suicidaires face à deux armées qui ont hâte d’en finir avec cette guerre que certains avaient pourtant pronostiquée comme éclair, vu la débauche de moyens des alliés du CNT. Les pro-Kadhafistes ont prévu une autre tournure des événements. Tout le monde sans exception aucune, pensait que les poches annoncées par le CNT qui croyait tenir avec certitude les informations, allaient être anéanties en un tour de main, mais après un mois de combats féroces.Les hommes de Syrte et Bani Walid, de véritables guerriers, tiennent encore bon. Pire, ils ont repoussé les rebelles, aidés par deux grandes puissances, la France et l’Angleterre coloniales, leur ayant fait subir de lourdes pertes reconnues par le CNT lui-même. -
FRANCE : D’affaire en affaire, le patron des services secrets en examen
Fait sans précédent dans l’histoire des services secrets français, Bernard Squarcini, patron de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), a été mis en examen lundi dans une enquête sur des investigations occultes sur la presse, a annoncé son avocat Patrick Maisonneuve.La France sous le règne du président Sarkozy n’en finit pas avec les scandales sans compter les affaires de l’argent sale collecté pour soutenir des élections présidentielles. Avant-hier, le patron des services secrets français a été mis en examen sous le chef d’inculpation «atteinte au secret des correspondances, collecte illicite de données et recel de violation du secret professionnel ». Le patron a reconnu devant les juges enquêteurs les faits qui lui sont apportés. Cependant il nie que cette pratique constitue aux yeux de la justice une infraction punissable par la loi. Pire il ne compte pas démissionner de son poste. Le mis en cause selon les informations en provenance de l’hexagone, est un proche du président de la république Sarkozy qui, selon certaines indiscrétions, lui aurait soufflé de ne pas démissionner de son poste.
Le patron des services spéciaux a été nommé par le président lui-même à ce poste ayant pour mission le contre-espionnage et la lutte anti-terroriste, genre de fusion des deux plus grands de l’ex-DST et les R.G. Il est inculpé pour avoir forcé la main à opérateur téléphonique, pour obtenir d’une manière illégale sous contrainte légale, les factures détaillées de téléphone, ou « fadettes », d’un reporter du Monde, Gérard Davet, à l’été 2010 tout simplement pour connaître l’informateur du journaliste à l’origine d’un article concernant la procédure judiciaire visant l’héritière de L’Oréal Liliane Bettencourt et mettant en cause Eric Woerth, alors ministre UMP du Budget. Plus grave encore, le mis en cause a reconnu devant les juges les faits mais les considère comme étant une simple mission de routine ne nuisant à personne « . Les juges reprochent au patron des services secrets d’avoir demandé et obtenu les « fadettes » sans avoir demandé, comme c’est obligatoire, l’avis d’une commission spécialisée.
Encore une affaire qui éclate à quelques mois des élections présidentielles en France. L’heureux gagnant des primaires soutenu même par sa rivale Audry, candidat donc du PS pour l’élection présidentielle François Hollande, invité avant-hier du journal de TF1 a émis le voeu que le patron des services secrets démissionne de son poste. Dans un autre dossier instruit aussi à Paris et qui vise une autre enquête sur un article du Monde et Gérard Davet, le procureur de Nanterre Philippe Courroye, autre proche de Nicolas Sarkozy, est également menacé d’une mise en examen.
L’année 2011 s’achève en France avec de nombreuses affaires dans lesquelles de hautes autorités ont été impliquées. Des affaires qui n’ont pas encore révélé leurs secrets. Une chose est sûre, des libertés sont bafouées par ceux qui se croyaient au dessus des lois républicaines…. Mais ils furent vite rattrapés par une justice équitable… qui met au même pied d’égalité tous les citoyens… -
Le Kenya poursuit les Shebab sur terre somalienne
L’ARMÉE kényane poursuivait lundi son attaque contre la Somalie avançant pour motif la « protection» du nord-est du Kenya contre les rapts d’étrangers. «Les troupes kényanes poursuivent les Shebab que nous tenons pour responsables des rapts et attaques dans notre pays», s’est justifié le porte-parole du gouvernement kényan. Les combattants somaliens ont démenti ces accusations et menacé de perpétrer des attentats sur le sol kényan. «S’ils continuent comme ça, ils vont le regretter et sentir les conséquences à domicile », a déclaré le porte-parole des Shebab, mouvement armé qui lutte contre le Gouvernement fédéral de transition somalien, soutenu par la communauté internationale.La décision kényane d’intervenir en Somalie a été prise par Nairobi à la suite de l’enlèvement, jeudi, de deux employées espagnoles de Médecins sans frontières (MSF) dans les camps de réfugiés de Dadaab, à une centaine de kilomètres de la frontière somalienne. C’était le troisième kidnapping en un mois, après ceux de la Britannique Judith Tebbutt et de la Française Marie Dedieu, dans l’archipel touristique de Lamu.
Face à cette grave menace contre son industrie touristique, l’attitude de prudence du Kenya n’était plus tenable. Jusqu’ici, Nairobi a tout fait pour se tenir à l’écart de la guerre civile somalienne, évitant de contribuer à la force d’interposition de l’Union africaine (Amisom) composée principalement de militaires ougandais et burundais.
Le Kenya se contentait de former chez lui des combattants fidèles au TFG, l’acronyme anglais du Gouvernement fédéral de transition. Le gouvernement kényan craignait des représailles sur son sol, où se trouve une nombreuse colonie somalienne. Nairobi ne souhaitait pas non plus attiser l’islamisme radical à l’est du pays, en majorité musulman. La présence militaire en Somalie d’une armée appartenant à un pays en partie chrétien (Kenya) peut aider les Shebab à mobiliser.
L’argument a déjà servi contre l’Ethiopie, qui a dû quitter la Somalie en 2009 sans grands résultats, après deux ans de présence militaire. Sans doute conscient du danger, le TFG faisait lundi profil bas. Un porte-parole assurait que l’arrivée des troupes kényanes n’était «pas nécessaire.» Nairobi semble vouloir se retirer après avoir créé une zone tampon de l’autre côté de sa frontière, en y installant des milices somaliennes opposées aux Shebab.
-
En poste depuis 2003, le ministre des affaires étrangères koweïtien démissionne
LE MINISTRE koweïtien des Affaires étrangères, cheikh Mohammed Al-Sabah, a démissionné de son poste, a rapporté hier la presse koweïtienne citant des sources responsables.A la tête de la diplomatie koweïtienne depuis 2003, cheikh Mohammed Al-Sabah «a présenté sa démission lundi et n’a pas assisté à la réunion du cabinet», a indiqué le quotidien Al-Anbaa, citant des sources proches du gouvernement.Le ministre aurait démissionné pour protester contre l’inaction du gouvernement face à la corruption, selon ces sources.Il était absent ces derniers temps des événements diplomatiques régionaux, dont la réunion des ministres arabes des Affaires étrangères tenue dimanche dernier au Caire, ainsi que de la réunion hebdomadaire du gouvernement de lundi.