Mois : octobre 2011

  • L’après-Kadhafi et les réels risques de chaos

    L’avenir immédiat de l’après Kadhafi ouvre la porte à une course minée de dangers dans la lutte pour le pouvoir en Libye où le contrôle de décision échappe même au Conseil national de transition (CNT), selon la presse et les experts américains spécialisés dans les questions de géopolitique internationale. « La balle qui a tué Kadhafi pourrait, également, être le tir de départ d’une course potentiellement périlleuse pour le pouvoir en Libye », écrit la revue Time. Si « la fin ignominieuse du colonel Mouammar El Gueddafi marquerait une étape de la libération qui va au-delà des rêves les plus fous des Libyens, elle représente aussi un casse-tête énorme pour les dirigeants fragiles du CNT », relève-t-elle. 

    Depuis la chute de Tripoli, « le CNT lutte pour tenter de gérer un environnement politique houleux avec un leadership de plus en plus contesté par de nombreux membres des forces de combat organisées sur la base des affinités régionale, tribale ou islamiste, qui voient le Conseil comme trop dominé par d’anciens responsables de l’ère d’Kadhafi et qui tire son autorité de ses relations avec l’Occident plutôt que du soutien des Libyens », ajoute Time. En réponse aux défis de sa légitimité au sein de rangs des rebelles, le Conseil avait réitéré, il y a trois semaines, de ne pas prendre part aux élections qu’il a promis d’organiser dans les 8 mois après la proclamation de la victoire. 

    Cependant, la tenue d’élections démocratiques en seulement huit mois dans un pays qui n’a pas de traditions en matière de politique des partis et de l’Etat de droit et qui est déchiré par des schismes tribal, régional et politique, est certainement un « défi de taille », analyse Time. « Nous entrons dans une lutte politique sans limites », a déclaré au Time le chef du comité exécutif du CNT, M. Mahmoud Djibril, un jour avant la mort de Kadhafi. « La lutte politique nécessite des finances, de l’organisation, des armes et des idéologies. Je crains ne pas avoir tout cela », a-t-il dit. 

    Djibril est devenu le « paratonnerre » face aux antagonismes des combattants islamistes du Conseil militaire de Tripoli, et aux milices de la ville de Misrata.Ces groupes, note l’hebdomadaire, « croient avoir été exclus de la prise de décision par une alliance de technocrates soutenus par l’Occident et de fonctionnaires de l’ancien régime libyen, et ont promis de riposter », au point où certains d’entre eux ont ouvertement condamné Djibril et exigé sa démission. Pour des raisons similaires, note-t-il, les revendications d’une plus grande représentation des Berbères marginalisés dans les montagnes de l’ouest de Tripoli ne peuvent être ignorées. 
    Dans ses commentaires livrés au Time, Djibril avertit, également, que la situation pourrait non seulement se transformer d’une « lutte nationale en chaos », mais qu’elle deviendrait un « champ de bataille pour toutes les puissances étrangères qui ont leurs propres agendas en Libye ». Selon l’hebdomadaire, Djibril fait aussi une allusion claire au Qatar dont le fort soutien aux milices islamistes à travers la distribution de l’aide et des armes directement à ces derniers, en contournant l’autorité du CNT, a suscité de violentes critiques par le Conseil. 

    L’instabilité politique de l’après-kadhafi pourrait être exacerbée par l’intervention des puissances étrangères qui « cherchent à redorer leur participation » dans ces questions, soutient le Time. Pour sa part, le centre Stratfor prévoit que la forme que prendra la Libye est « très incertaine », et que si certains membres du CNT peuvent jouer un rôle clé dans tout gouvernement de transition, cela va se faire avec de « forts compromis sérieux entre les différentes factions ou encore, plus probablement, par la violence qui pourrait survenir dans le processus ». 

    Avis partagé par Richard Haass, le président du Council on foreign relations, qui considère que « la mort de kadhafi modifie mais ne transforme pas la situation en Libye ». 

    En effet, explique-t-il, « c’est une chose de renverser un régime, mais c’est toute autre chose d’instaurer à sa place une entité viable fondamentalement différente ». Selon lui, l’histoire suggère qu’il existe une probabilité que ceux qui se sont opposés à Kadhafi vont bientôt « se trouver en désaccord sur la meilleure façon d’organiser et de diriger le pays dont ils ont hérité ».
    APS, 24/10/2011
  • Grande-bretagne : Le mouvement des «indignés» se propage

    Le mouvement des indignés s’est propagé à Londres avec l’installation dimanche d’un deuxième campement de protestation à Finsbury Square dans le nord-est de la capitale.
     
    Les organisateurs ont insisté pour faire savoir que le deuxième site ne remplacerait pas le premier mis en place la semaine dernière qui a conduit à la fermeture de la Cathédrale St-Paul. Le nombre de protestataires réunis sur l’esplanade de l’église n’a cessé de croitre au fil des jours bloquant ainsi l’accès principale à ce lieu de culte. 

    Pour les activistes, il s’agit de donner une nouvelle dimension au mouvement pour faire entendre leurs voix et défendre leur droit d’exprimer leur point de vue à l’égard de l’ordre financier international « injuste ». 

    Tôt le matin, un groupe de manifestants ont défilé avec des pancartes dans ce nouveau site de protestation qui regroupe une trentaine de tentes. « Il y aura un troisième et un quatrième campement », a déclaré un manifestant.

    Les partisans de « Occupy London » ont appelé à une assemblée générale dont l’objectif est de planifier d’autres activités « afin de maintenir le mouvement en marche », ont-ils soutenu ajoutant que d’autres campements anti-mondialisation seront érigés dans plusieurs endroits de Londres.
  • Les camps de réfugiés sahraouis à Tindouf attaqués par des terroristes

    Rosella Urru
    Les terroristes du groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC ou AQMI) ont attaqué les camps de réfugiés sahraouis (qui ont fui l’invasion en 1975 l’invasion du Sahara Occidental par le Maroc, ndds) dans la wilaya de Tindouf. Il s’agit là des premiers signes de la menace sur le Sahel consécutifs à la situation en Libye. Il s’agit là des premiers signes de la menace sur le Sahel consécutifs à la situation en Libye.L’incursion s’est produite dans la nuit de samedi à dimanche, suivie par une prise d’otages de deux ressortissants espagnols et d’un ressortissant italien, précédée par un échange de tirs qui a causé des blessures à l’un des otages et à un garde sahraoui.
    Les terroristes qui ont profité de l’effet de surprise et de l’obscurité de la nuit ont vite fait d’embarquer, avec les otages, à bord d’une voiture tout-terrain, en direction, selon un communiqué du ministère sahraoui de l’Information, des territoires du Mali d’où ils seraient venus. 
    Les ravisseurs qui mettent à profit l’étendue des frontières algéro-maliennes pour tenter d’échapper aux forces des deux pays ont enlevé deux espagnols et un italien, membres d’organisations non gouvernementales (ONG).
    «Il s’agit des Espagnols Aino Frenandez Coin, membre de l’association des amis du peuple sahraoui en Estramadure (Espagne), d’Enrico Gonyalons, membre de l’ONG espagnole Munupa, et de l’Italien Rossella Urru, membre de l’ONG italienne Ccispp», selon le ministère, qui ajoute que l’enlèvement a eu lieu à 23h54. 
    Les ravisseurs se sont attaqués aux sièges des deux ONG avant de s’enfuir dans le désert, rendant difficile toute tentative de poursuite, pendant la nuit. L’espagnol Enrico Gonyalons serait blessé, ainsi que l’un des gardes sahraouis», souligne le communiqué. Le gouvernement sahraoui, qui a condamné «fermement» cet «acte criminel», a pris toutes les mesures pour «poursuivre les ravisseurs», a affirmé le ministère.
    Les trois otages seraient, éventuellement, détenus par l’organisation de Abdelmalek Droukdel, alias Abou Mossaâb Abdelouadoud, et l’attaque aurait été menée par une phalange dirigée par Abdelhamid Abou Zeid, «émir» de katibat Tarek Ibn Ziad, du GSPC sévissant dans la zone du désert algérien et dans plusieurs autres pays, dont le nord du Mali.
    L’attribution de cet acte terroriste devrait être entourée de réserves, tant que l’organisation terroriste n’aura pas revendiqué l’enlèvement. 
    Cependant, et depuis le conflit armé en Libye, le GSPC ou AQMI semble avoir gagné du poil de la bête en commettant des attentats spectaculaires à effets médiatiques, dont des embuscades tendues contre des éléments de la Gendarmerie nationale et de l’armée nationale populaire (ANP).
    Certains ont lié ces attentats à l’obtention, fort probable, par l’organisation terroriste, d’armes provenant de dépôts libyens volés par les «militaires» du conseil national de transition (CNT) libyen.
    Quant à lui, le Front Polisario avait, il y a quelques années, annoncé par l’intermédiaire de plusieurs de ses responsables, dont le président et le ministre sahraoui de la Défense, sa ferme détermination de lutter contre le GSPC ou AQMI s’il s’aventurait dans la région. 
    Abdelhamid Abou Zeid a succédé, à la tête de katibat Tarek Ibn Ziad, à Amari Saifi, alias El Para. 

    La ministre espagnole des Affaires étrangères, Trinidad Jimenez, a assuré que son gouvernement «travaillait avec les gouvernements de la région» mais agissait «avec une grande prudence» afin que «les coopérants soient libérés dès que possible».
    L’Algérie condamne l’enlèvement 

    L’Algérie a condamné hier l’enlèvement de trois Européens dans un camp sahraoui près de Tindouf. «Je confirme l’information et bien entendu, nous condamnons avec la plus extrême vigueur cet acte criminel. Bien qu’il semble que ce soit l’œuvre d’un groupe terroriste, pour le moment, je préfère réserver mon commentaire en attendant de disposer d’éléments d’information vérifiés sur les ravisseurs ainsi que sur leurs motivations», a indiqué hier le porte-parole du ministère, Amar Belani.
  • Rédigé 3 jours avant sa mort : Testament d’El Kadhafi

    Quelques jours avant sa mort, le Guide libyen déchu avait rédigé un testament qu’il avait transmis à trois de ses proches. L’un d’entre eux a été tué, un autre emprisonné et le troisième s’est enfui vers une destination inconnue. Un site libyen a publié ce qui est donné comme étant le testament de Mouammar El Kadhafi, rédigé quelques jours avant sa mort.
    «Algérie-Focus.Com» l’a traduit.
    « Au nom d’Allah, le clément, le miséricordieux
    Ceci est mon testament, moi, Mouammar Bin Mohammed Bin Abdessalam Bin Humaïd Bin Aboumeniar Bin du Naïl Al Fohsi Al Kadhafi.
    Je témoigne qu’il n’y a d’Allah qu’Allah et que Mohammed est son Messager et que je mourrais sur la doctrine des sunnites et d’El Djamaâ.
    Mes volontés dernières sont :
    -Que je ne sois pas lavé à ma mort et que je sois enterré selon le rite islamique et ses enseignements dans les vêtements que porterais à ma mort.
    – Que je sois enterré au cimetière de Syrte, aux côtés de ma famille et de ma tribu.
    – Que ma famille soit bien traitée surtout les femmes et les enfants.
    – Que le peuple libyen sauvegarde son identité, ses réalisations, son histoire et l’image de ses ancêtres et ses héros et qu’il ne soit pas attaqué dans les sacrifices de ses hommes libres.
    – Que continue la résistance à toute agression étrangère subie par la Jamahiriya, aujourd’hui, demain et pour toujours.
    – Que soient convaincus les hommes libres de la Jamahiriya que nous aurions pu monnayer, avec notre cause, une vie personnelle meilleure, stable et en sécurité. Nous avions eu tant de propositions, mais nous avons choisi d’être au front par devoir et honneur. Et même si nous ne gagnons pas aujourd’hui, nous allons offrir une leçon aux générations futures pour qu’elles puissent gagner, car le choix de la Nation est la bravoure et la vendre est une trahison que l’Histoire retiendra ainsi et pas autrement. Que soit transmis mon salut à chaque membre de ma famille et aux fidèles de la Jamahiriya ainsi qu’aux fidèles de par le monde qui nous ont soutenus ne serait-ce qu’avec le cœur. Que la paix soit sur vous, tous.
    Mouammar El Kadhafi
    Sirte, 17/10/2011
  • Trois Européens kidnappés à Tindouf, l’Algérie condamne

    Deux coopérants espagnols et une Italienne ont été enlevés dimanche dans un camp de réfugiés sahraouis près de Tindouf, dans le sud-ouest de l’Algérie, dans une attaque attribuée par le Front Polisario à la branche maghrébine d’Al-Qaïda, Aqmi. Les trois Européens, selon le ministère espagnol des Affaires étrangères, ont été enlevés de nuit dans le camp de Rabuni, où ils travaillaient pour des associations d’aide aux nombreux réfugiés sahraouis installés dans cette région, située aux portes du Sahara occidental et proche de la Mauritanie et du Mali. Le Front Polisario qui lutte pour l’indépendance du Sahara occidental vis-à-vis du Maroc, a accusé Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) d’être derrière ce triple enlèvement et affirmé que les ravisseurs s’étaient infiltrés depuis le Mali. Selon un représentant d’une ONG espagnole à laquelle appartient l’une des femmes enlevées, des coups de feu ont été tirés lors de l’attaque, qui aurait fait deux blessés.
    Les trois coopérants sont deux femmes, une Espagnole et une Italienne, et un homme, un Espagnol. «J’accuse directement Al-Qaïda au Maghreb d’être derrière l’enlèvement des trois étrangers», a déclaré l’ambassadeur sahraoui et représentant du Polisario à Alger, Brahim Ghali. Selon lui, il s’agit des premiers enlèvements d’Occidentaux dans cette région.
    Le Polisario a affirmé que les trois Européens ont été enlevés à 23H54 (22H54 GMT) par des terroristes. «Les ravisseurs, infiltrés à partir du territoire malien, ont attaqué le siège de réception des étrangers dans les camps de réfugiés à l’ouest de Tindouf, utilisant une voiture tout-terrain et des armes à feu», a affirmé un communiqué du ministère sahraoui de l’Information. «Les terroristes ont repris le même chemin par lequel ils sont venus», avec les otages, selon le communiqué. Une source sécuritaire mauritanienne a également avancé la piste d’Aqmi. «Les deux Espagnols et l’Italien enlevés auraient été pris en otage par des éléments d’Aqmi relevant de l’autorité de Moktar Belewar», chef algérien d’une branche d’Aqmi, a indiqué à l’AFP cette source.
    La ministre espagnole des Affaires étrangères, Trinidad Jimenez, a assuré que son gouvernement «travaillait avec les gouvernements de la région» mais agissait «avec une grande prudence», afin que «les coopérants soient libérés dès que possible».
    Selon les médias espagnols, les coopérants enlevés sont Ainhoa Fernandez de Rincon, originaire d’Extrémadure, dans le sud-ouest de l’Espagne et membre de l’Association des Amis du Peuple sahraoui d’Extrémadure, et Enric Gonyalons, originaire de Majorque aux Baléares, membre de l’association Mundabat.La troisième est l’Italienne Rossella Urru, selon le communiqué du Front Polisario. «Plusieurs coups de feu ont été entendus, il y a eu deux blessés et trois personnes ont été emmenées, Ainhoa, notre représentante là-bas, une Italienne et aussi un garçon qui a été blessé», a déclaré à la radio Cadena Ser un représentant de l’association de coopérants d’Extrémadure, Antonio Rios. Ancienne colonie espagnole, le Sahara occidental a été annexé en 1975 par le Maroc et les coopérants espagnols sont aujourd’hui nombreux à travailler dans les camps sahraouis. Trois Espagnols travaillant pour une ONG de Barcelone avaient été enlevés le 29 novembre 2009 dans le nord-ouest de la Mauritanie. Cet enlèvement avait été revendiqué par Aqmi.
    Une première otage avait été libérée en mars 2010, les deux autres en août suivant. Le 13 octobre dernier, deux coopérantes espagnoles ont été enlevées dans le camp de réfugiés de Dadaab, dans l’est du Kenya, près de la frontière somalienne. Le Kenya a accusé les insurgés islamistes shebab d’être responsables de ces enlèvements, qui n’ont pas été revendiqués. L’Algérie a condamné, dimanche 23 octobre, «avec la plus extrême vigueur» l’enlèvement de trois ressortissants européens dans un camp de réfugiés sahraouis près de Tindouf. Amar Belani, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, a déclaré : «Je confirme l’information et bien entendu, nous condamnons avec la plus extrême vigueur cet acte criminel. Bien qu’il semble que ce soit l’œuvre d’un groupe terroriste, pour le moment, je préfère réserver mon commentaire en attendant de disposer d’éléments d’information vérifiés sur les ravisseurs ainsi que sur leurs motivations.»
    Kader C. avec agences
  • Libye : la curée peut-elle commencer ?

    Les «protecteurs unifiés», en se léchant les babines, commencent à se préparer à la curée, mais en rangs dispersés. Certains n’ont pas attendu que le corps de Mouammar Kadhafi refroidisse pour prendre leurs marques. Même la vulgarité de la chose est assumée. «Nous ne serons ni les derniers ni les plus vulgaires» nous dit le ministre français de la Défense, Gérard Longuet. Il est aussi question de se faire valoir contre les autres «protecteurs». Pour ce faire, Longuet ajoute : 

    «Nous n’avons pas eu d’engagement tardif, médiocre, incertain. Et nous n’avons rien à nous faire pardonner». Pour se justifier, il nous rappelle que «les pays de la coalition vont probablement adopter des positions plus bilatérales dans leur relation avec la Libye. Chacun cherchera à tirer son épingle du jeu». Il ne se soucie pas de nous pousser à la nausée, il se lâche et oublie totalement qu’il était juste question d’empêcher celui qui vient d’être assassiné de «massacrer son peuple». 

    La meute va, ainsi, nous offrir le spectacle du dépeçage, selon le principe du chacun pour soi. Chez les loups et chez les lions, il y a pourtant une règle, si on peut oser la comparaison entre ces grands prédateurs qui obéissent à l’instinct de survie et des bandits qui se disputent la dépouille d’une victime. Mais, il est étonnant que soit oublié le peuple libyen, qui n’a pas été enterré à ce que l’on sache. Bien sûr, on ne le voit plus par millions crier sa colère, parce qu’il est difficile de le faire sous les bombes. 

    Cependant c’est aller vite en besogne que de se mettre à table quand le maître des lieux est encore là et qu’il n’a pas fini de dire ce qu’il pense de la chose. Il en a sûrement des choses à dire, quand on sait qu’il n’y a pas de peuple agressé au monde qui se soit tu, sauf s’il a été éradiqué. Et on sait qu’il est là, puisque le préposé au massacre aéroporté, le secrétaire général de l’Alliance atlantique, Anders Fogh Rasmussen, déclare que «l’Otan surveillera de près la situation et conservera sa capacité à répondre à toute menace contre les civils». Sachant qu’il est prévu que la pluie de bombes s’arrêtera le 31 octobre prochain. 

    Donc, il y a des «civils» qui peuvent être «menacés». Inutile de chercher l’erreur, il n’y en a pas, car on sait qui a été bombardé à Syrte, Zawiah, Beni Walid, Tripoli, Brega, Sorman… Il est bien là le peuple que Rasmussen va surveiller, pour l’empêcher de «menacer» les civils. 

    Les mots sont abscons et on n’y peut rien, à cause de cette résolution 1973 de l’ONU qui les a consacrés, envers et contre tout, et qui continue de sévir, même après avoir tué des dizaines de milliers de civils en les «protégeant». Tant pis pour ceux qui ont cru que l’OTAN est venue en Libye à cause de Gadhafi. Ils en ont pour leurs frais et on ne cherchera pas à leur expliquer pourquoi l’OTAN reste quand Kadhafi a été assassiné. On leur souhaite seulement de ne pas avoir pris fait et cause avec l’une des plus abominables machinations de l’Histoire moderne. Sinon, ils devront soit faire amende honorable, soit trouver eux-mêmes les réponses à donner à ceux qu’ils ont contribué à tromper.
    Par Ahmed Halfaoui

    Les Débats, 24/10/2011
  • Quels lendemains pour la Libye ?

    par Yazid Alilat
    La joie des Libyens (enfin, pas tous) est immen se. L’ex-guide de la révolution, Maamar Kadhafi, est mort, et cette disparition ouvre grandes les portes d’une nouvelle Libye. Les Libyens, qui ont décidé en février dernier de prendre en main leur destinée, n’ont pas vaincu seuls Kadhafi. Jusqu’à l’ultime minute du combat libérateur, ils étaient épaulés, sinon fortement soutenus par les Occidentaux, dont l’aviation a pratiquement «liquidé» la «Révolution», vieille de 42 ans, de Kadhafi. Hier dimanche, c’était une nouvelle Libye qui venait à la vie, après la proclamation officielle de la libération du pays, presque neuf mois après le début de l’insurrection. 
    Mais, alors que les cris de joie des combattants qui ont vaincu Kadhafi ne s’étaient pas encore estompés que des interrogations commençaient à se fairejour dans plusieurs cercles politiques dans la région maghrébine. Et au-delà. 
    Il y a d’abord le fait de savoir si les Libyens, libérés après 42 ans de pouvoir sans partage de Kadhafi, pourront se prendre eux-mêmes en charge sachant que le pays reste fortement ancré aux pesanteurs tribales. Beaucoup avaient attribué la longévité du Guide au pouvoir à sa tribu, les Guedadfa, une des plus puissantes de Libye. Le danger qui menace le pays est que les rivalités tribales, voire claniques, ne resurgissent pour diviser un pays fragilisé par le chaos de la guerre. Car il faut, en même temps que les politiques mettent en place les éléments de l’avènement d’un gouvernement élu, faire fonctionner le pays, produire de la nourriture, payer les travailleurs, produire de l’électricité et vendre du pétrole. Tout cela appelle une certaine organisation que les Libyens ne peuvent pour le moment assurer seuls. Certes, il y a à côté les Français, les Anglais, les Américains et les Italiens. Ces pays, qui ont mené «la guerre» contre l’ex-régime de Tripoli, ne laisseront pas seuls les Libyens. Du moins tant que le pétrole coulera à flot. La question essentielle pour le moment est de savoir si réellement les nouvelles autorités libyennes sont capables de gérer seules le pays, avec en prime l’instauration d’institutions démocratiques, une économie solide, même adossée aux hydrocarbures. Car en réalité, l’ombre étrangère, qui a plané sur le combat «libérateur», sera là, omniprésente. 
    Peut-être même sollicitée pour accompagner la nouvelle Libye vers de nouveaux rivages politiques. Les inconnues politiques, qui foisonnent encore ont cet aspect des choses que dans ce pays, il n’y a pas à proprement parler de partis d’opposition. Avec les futures compagnies pétrolières, industrielles et autres groupes étrangers qui vont rapidement s’installer dans un pays redevenu en friche économiquement, il y a cette donne politique qui fait peur dans un pays où le risque d’implosion est patent. A moins que les Libyens n’arrivent eux-mêmes à s’autogérer et gérer leur avenir politique, fermant la porte progressivement à l’interventionnisme étranger. En seront-ils capables ?

  • Belaouar derrière le rapt de coopérants espagnols (source mauritanienne)

    Attaque d’un camp de réfugiés sahraouis: Deux Espagnols et une Italienne enlevés près de Tindouf
    par Moncef Wafi
    Trois ressortissants étrangers, membres d’ONG européennes travaillant dans des camps de réfugiés sahraouis, près de Tindouf, ont été enlevés, dans la nuit de samedi à dimanche derniers, a indiqué le porte-parole des Affaires étrangères, Amar Belani, confirmant ainsi l’information donnée, hier matin, par des agences de presse étrangères. 

    Selon les déclarations des AE espagnoles, les otages espagnols sont Ainhoa Fernandez de Rincon, originaire d’Extrémadure, dans le sud-ouest de l’Espagne et membre de l’Association des «Amis du Peuple sahraoui» d’Extrémadure, et Enric Gonyalons, originaire de Majorque aux Baléares, membre de l’association «Mundabat». Le troisième coopérant est l’Italienne Rossella Urru, membre de l’ONG italienne CCISPP, a précisé le communiqué du ministère de l’Information sahraoui qui a fixé l’heure de l’enlèvement à 23h54. 

    Si M. Belani a préféré s’abstenir de tout commentaire «en attendant de disposer d’éléments d’information vérifiés sur les ravisseurs ainsi que sur leurs motivations», le communiqué sahraoui a été plus prolixe, affirmant que le groupe terroriste était entré à partir du territoire malien. «Les ravisseurs ont attaqué les sièges des deux ONG et enlevé trois ressortissants européens, en utilisant une voiture tout-terrain et des armes à feu, alors que les terroristes ont repris le même chemin par lequel ils sont venus», rapporte encore la même source. 

    Pour le porte-parole du ministère des Affaires étrangères espagnol, le rapt a eu lieu dans le camp de Rabuni, sans toutefois, donner plus de détails. Sur les circonstances de l’attaque terroriste, le témoignage de Antonio Rios, un représentant de l’association de coopérants d’Extrémadure est édifiant puisqu’il déclare que «plusieurs coups de feu ont été entendus, il y a eu deux blessés et trois personnes ont été emmenées, Ainhoa, notre représentante là-bas, une Italienne et aussi un garçon qui a été blessé». L’information a été confirmée par le communiqué sahraoui qui signale que «l’un des otages, l’Espagnol Enric Gonyalons, serait blessé, ainsi que l’un des gardes sahraouis». 

    Si aucune précision n’est venue éclairer l’identité des ravisseurs, une source sécuritaire mauritanienne avance que les trois victimes auraient été prises en otage par «des éléments d’Aqmi relevant de l’autorité de Mokhtar Belmokhtar». Des soupçons légitimes lorsqu’on sait qu’une partie du désert algérien et des territoires du Sahel restent son terrain de chasse avec une prédilection pour le rapt d’otages étrangers. Le nom de Mokhtar Belmokhtar, dit «Laouar» ou «Belaouar», un des chefs de la branche maghrébine d’Al-Qaïda, ex-Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), a toujours été cité dans des affaires similaires. Il serait le commanditaire de l’enlèvement des deux Français retrouvés morts au Mali après un assaut de soldats français contre leurs ravisseurs. 
    Son groupe avait notamment retenu, dans le nord du Mali, les otages espagnols enlevés en novembre 2009 en Mauritanie et relâchés en août 2010, vraisemblablement contre le versement d’une forte rançon. Auparavant, ses hommes avaient séquestré deux diplomates canadiens, libérés en avril 2009, quatre mois après leur enlèvement au Niger, revendiqué par Aqmi. Dès 2003, l’enlèvement de 32 touristes dans le Sahara algérien lui avait été notamment imputé ainsi qu’à ses alliés. 
    Le gouvernement espagnol, par le truchement de sa ministre espagnole des Affaires étrangères, Trinidad Jimenez, a assuré après l’attaque, qu’il «travaillait avec les gouvernements de la région», tout en agissant «avec une grande prudence», pour que «les coopérants soient libérés dès que possible». Alors y aura-t-il payement de rançon comme ce fut le cas en 2010 ? Certainement dans la mesure où les exemples d’interventions militaires à la française se sont toujours avérées catastrophiques. Rappelons que le dernier rapt d’un touriste étranger dans la région est celui de l’Italienne Maria Sandra Mariani, 53 ans, enlevée en février dernier. 
  • Gadhafi : « Je veux être enterré selon la loi islamique… »

    Quelques jours avant son lynchage à mort par les forces du CNT, l’ex-dirigeant Libyen, Mouammar Kadhafi, a rédigé son testament dont une copie a été reçue par l’agence Seven Days News, qui précise que ce document a été confié par le colonel Kadhafi à trois de ses proches collaborateurs, dont l’un est décédé, le second capturé, alors que le troisième a pu s’échapper. 
    Il atteste dans son testament qu’il est Mouammar Ben Mohamed Ben Abdellah Ben Abdessalem Ben Hamid Ben Amouniar Ben Hamid Ben Nayel El Kahssi El Kadhafi. Il recommande les éléments suivants : «Il ne veut pas qu’on le lave et il veut être enterré selon la loi islamique et dans les vêtements qu’il portait au moment de sa mort. Il veut être enterré dans un cimetière à Syrte, humblement, à côté de la population et de sa famille. Il veut qu’on traite avec respect sa famille et surtout ses femmes et ses enfants. Il faut que le peuple libyen conserve son identité, ses réalisations, son histoire et l’image de ses ancêtres et ses héros. Il faut continuer à résister à toute agression étrangère contre la Libye. Il faut faire confiance aux personnes libres en Libye et dans le monde pour avoir une vie personnelle stable. Il a ajouté qu’il a choisi d’être dans la confrontation pour le devoir et l’honneur, et même si les Libyens ne vont pas gagner de sitôt, ils seront victorieux grâce aux futures générations et que celui qui combat pour son pays est un héros ; par contre, celui qui a vendu son pays est un traître», écrit-il. 
    Enfin, il fait ses adieux à tous les membres de sa famille et aux personnes fidèles à la Libye et à tous ses fidèles dans le monde qui «l’ont soutenu, même à ceux qu’ils l’ont fait seulement avec leur cœur». 
    Une mort et beaucoup d’interrogations 
    Les nouvelles autorités libyennes qui avaient, dans un premier temps, préconisé que Khadafi soit enterré dans un lieu secret, ont annoncé hier qu’elles rendraient sa dépouille à ses proches. 
    Le colonel Khadafi est mort dans des conditions atroces et son corps conservé dans un congélateur, alors que l’on ne sait pas quand ni où il sera enterré. Son épouse Safia, réfugiée en Algérie ainsi que sa fille Aïcha, transportée d’urgence dans un hôpital algérois gardé secret, et ses deux fils Mohamed et Hannibal ont été destinataire d’une correspondance du CNT par laquelle il leur est demandé de récupérer le corps du défunt. 
    Juste après sa capture par les rebelles dans un égout, il a été violemment été pris a partie par 
    ses geôliers qui l’ont -tout au long de son acheminement de Syrte où il a été capturé à Misrata ou il a été déclaré mort-, brutalisé, frappé, insulté et finalement tué. 
    Des personnes étrangères qui assistaient à cette vindicte ont également participé au lynchage physique et médiatique du sulfureux guide libyen. Le site internet de Global Post, un média anglais qui raffole des films vidéo et autres enregistrements audio, montre en effet des hommes (d’apparence arabe) en tenue militaire, lunettes noires et attaché-case en mains, participer à cette curée. 
    Pour l’heure, les circonstances de sa mort restent floues. A-t-il été exécuté froidement lors de son transport à Misrata ? La dépouille du président déchu, dont les circonstances de la mort restent controversées, a été autopsiée hier matin, a annoncé Fathi Bachaga, un porte-parole du Conseil militaire de Misrata. 
    «L’autopsie a été pratiquée ce matin. On ne prévoyait pas celle-ci, mais Tripoli nous l’a demandée et nous voulons faire les choses correctement», a déclaré M. Bachaga. «Le rapport d’autopsie n’est pas encore établi, donc on ne m’a pas communiqué les causes de la mort du colonel Khadafi», a déclaré 
    Abdelsalam Baayou, le juge chargé de superviser l’autopsie. Pour ce faire, le Conseil national de transition (CNT) libyen n’écarte pas l’ouverture d’une enquête sur les circonstances exactes de la mort de Khadafi, rapporte samedi la chaîne de télévision Al Jazeera. «Khadafi a bel et bien été capturé. Il doit y avoir une enquête pour savoir comment il est mort plus tard», a déclaré Waheed Burshan, un membre du CNT au lendemain d’un appel de l’ONU pour l’ouverture d’une enquête. 
    «Y a-t-il eu combat lors de son transfert vers Misrata? Nous ne savons pas. Mais il y a certainement un trou dans le temps, et je suis sûr qu’une enquête sera diligentée», a-t-il ajouté. 
    Mahmoud Tadjer 

    Le Jeune Indépendant, 24/10/2011
  • Ben Magec exige el fin del acuerdo pesquero entre la UE y Marruecos

    Ben Magec Ecologistas en Acción ha exigido el fin del acuerdo pesquero al que llegó la Unión Europea con Marruecos en 2007, y renovado este año, por considerar que se están “sobreexplotando” los recursos naturales de los caladeros del Sáhara Occidental, una explotación “contraria a Derecho internacional” al considerarse por las Naciones Unidas en 2002 un territorio no autónomo, pendiente de descolonización.
    El acuerdo entre Marruecos y la UE otorgó a España 101 licencias de pesca de las que aproximadamente el 50 por ciento recaen en Canarias –la otra mitad en Andalucía-. Ben Magec pone en entredicho, además, la rentabilidad de este acuerdo porque reporta a Marruecos 36 millones de euros y los beneficios por la explotación pesquera que obtiene Europa “no llegan ni a la mitad” de esa cantidad.
    Estas son algunas de las conclusiones expuestas por el responsable del área de agroecología de Ben Magec, Tom Kucharz, tras la presentación del informe ‘Deuda pesquera europea y española. Implicaciones globales, causas y soluciones’. 
    Kucharz denunció la “sobrepesca” de la flota canaria y andaluza en los caladeros saharauis porque están cometiendo una “flagrante violación” del Derecho internacional. Además, añade que “la UE está subvencionando la pesca ilegal y no declarada que se realiza en este caladero”. Las aguas del Sáhara Occidental son ricas principalmente en merluza y crustáceos, como la gamba blanca, cigalas, langosta o langostino, aunque “el recurso más valioso” son los cefalópodos, expresan los ecologistas en el informe.
    Asimismo, apunta a la necesidad de “terminar con los beneficios económicos a corto plazo” que obtiene la flota española en general y la canaria en particular a través de los acuerdos pesqueros con terceros países; “necesitamos volver a niveles sostenibles de pesca porque de lo contrario terminaremos con los recursos”. En esta línea, afirma que el 77 por ciento de las especies de peces están sobreexplotadas, “principalmente los de gran tamaño, como los atunes, bonitos o merluza”.
    Ben Magec explica que este acuerdo entre Marruecos y Europa se renovó el 27 de febrero de 2011 “sólo por un año más porque hay muchas dudas sobre su legalidad en los propios servicios jurídicos del Parlamento europeo”. En esta línea Kucharz demandó una reforma global de la Política Pesquera Común que regula la normativa pesquera de la UE porque es “injusta por la explotación que se hace de los recursos naturales de terceros países, que no sólo esquilman sus aguas, sino que acaban con el modo de subsistencia de buena parte de su población”.
    El informe presentado señala que la mayoría de las embarcaciones españolas de tipo industrial (82 por ciento) faenan en caladeros nacionales pero su capacidad es muy inferior a las que faenan en aguas internacionales, por eso el 64 por ciento de la pesca total se obtiene fuera de las aguas nacionales, « esto aumenta la inseguridad alimentaria en los terceros países, los niveles de pobreza y desigualdad, y por lo tanto los movimiento migratorios forzados”. 
    Sobre este punto, Kucharz exige también una compensación económica y social a los terceros países que han sido sobreexplotados, “no necesariamente con dinero público, sino por parte de las empresas privadas beneficiadas”. Ben Magec asegura, además, que la “sobreexplotación” que ejerce la pesca industrial es un “derroche”, y pone en valor la función de la pesca artesanal o a pequeña escala.