Mois : octobre 2011

  • Deuxième Conférence Internationale sur la cause sahraouie

    La 2e conférence internationale sur la cause sahraouie aura lieu les 29 et 30 octobre à Alger sous le thème «Le droit des peuples à la résistance : le cas du peuple sahraoui».

    Cette conférence sera organisée conjointement par l’ambassade de la RASD à Alger en collaboration avec le Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS). 

     
    Une conférence de presse aura lieu le 26 octobre au siège du CNASPS sur l’événement.
    Cette conférence est peut-être une riposte à ceux qui croient trouver dans le conflit libyen un moyen de changer la donne au Sahara Occidental, l’ancienne colonie espagnole envahie par le Maroc il y a 36 ans.
  • L’Union européenne condamne le rapt des trois ccopérants dans les camps sahraouis

    L’Union européenne (UE) a condamné hier l’enlèvement par des terroristes de trois coopérants humanitaires, dont deux Espagnols et une Italienne, de la résidence des étrangers à Chahid El-Hafed (camps de réfugiés sahraouis), près de Rabouni.

    La porte-parole de la Commission européenne (CE) pour la politique étrangère, Maja Kocijancic, a déclaré dans une conférence de presse que l’UE «condamne fermement cet incident et lance un appel aux responsables pour libérer immédiatement et sans dommages les trois otages». Elle a révélé que la Commission européenne «est en contact permanent» avec les autorités espagnoles et italiennes pour suivre l’évolution, ajoutant que les deux gouvernements sont «en première ligne» pour résoudre la situation. «Nous travaillons avec toutes les parties pour trouver une solution le plus rapidement possible», a-t-elle souligné.

    Pour sa part, le gouvernement sahraoui a indiqué que ses «efforts pour la libération des otages européens, capturés samedi soir dans les camps de réfugiés sahraouis par des terroristes venus du Mali, resteront constants».
    «Les efforts (du gouvernement sahraoui, NDLR) resteront constants pour la libération des otages, leur retour en toute sécurité dans leur famille, et l’arrestation des terroristes qui se sont infiltrés depuis le nord du Mali et sont retournés d’où ils sont venus», a souligné le communiqué du ministère sahraoui de l’Information.
    Il a renouvelé «sa ferme condamnation de l’enlèvement criminel» et a appelé la communauté internationale à «poursuivre et à intensifier la coordination et la coopération pour œuvrer ensemble à mettre fin à cette tragédie, dès que possible».
    Exprimant sa «solidarité» et sa «sympathie avec les victimes et leurs familles», le gouvernement de la RASD a estimé que «cette attaque terroriste n’a pas seulement pour but de terroriser les travailleurs humanitaires, mais de mettre en péril la solidarité internationale avec les réfugiés sahraouis et leur juste cause».
    Les trois otages, Aino Fernadez Coin, de nationalité espagnole, membre de l’Association des amis du peuple sahraoui en Estrémadure (Espagne), Enrico Gonyalons, de nationalité espagnole, membre de l’ONG espagnole MUNDUBAT, et Rossella Urru, une Italienne, membre de l’ONG italienne CCISPP, travaillaient sur des projets humanitaires dans les camps de réfugiés sahraouis. Ils ont été enlevés par des hommes armés dans la nuit de samedi à dimanche.
    Les ravisseurs avaient attaqué les sièges des deux ONG et enlevé les trois ressortissants, en utilisant une voiture tout-terrain et des armes à feu. L’un des otages, l’Espagnol Enric Gonyalons, serait blessé, ainsi que l’un des gardes sahraouis, avait précisé le Polisario.

    Le Jeune Indépendant, 26/10/2011

  • Sahel : Bouteflika et Touré très préoccupés

    Le président Bouteflika n’a pas laissé échapper l’occasion pour évoquer, avec son homologue malien, la situation sécuritaire dans la zone frontalière du Sahel.

    Ainsi, le chef de l’Etat malien a indiqué avoir analysé «de manière assez approfondie» avec le président Bouteflika la situation dans la bande sahélo-saharienne qui, a-t-il souligné, «nous préoccupe de plus en plus».

    «C’était déjà une région faible avec des menaces multiples et beaucoup de difficultés, mais aujourd’hui, il y a une nouvelle donne. On parle beaucoup plus de la présence de groupes organisés et lourdement armés à la suite des derniers événements survenus en Libye», a-t-il observé. «La situation devient donc de plus en plus préoccupante et je pense qu’en tant que pays voisins, nous partageons la même vision sur cette question», a-t-il ajouté. Les deux dirigeants ont dû indubitablement discuter des trois ressortissants européens kidnappés récemment dans les camps de réfugiés sahraouis à Tindouf. En effet, la visite du président malien en Algérie est arrivée au mauvais moment, en raison de cet enlèvement qui donnera sans doute à la visite présidentielle des allures d’heure de vérité entre les deux voisins. En février 2010, l’Algérie avait rappelé son ambassadeur suite au geste jugé trop prématuré du Mali envers les groupes terroristes, lorsque des négociations maliennes avaient abouti à la libération de l’otage français Pierre Camatte.
    L’Algérie s’était irritée des conditions de la libération du Français, qui incluaient le paiement d’une rançon et la relaxe de quatre prisonniers détenus par le Mali, dont deux Algériens activement recherchés par les autorités de notre pays. Depuis, les choses se sont apaisées avec la mise en œuvre du CEMOC et les visites d’officiels entre les deux pays. Mais la prise d’otages dimanche dernier, à la veille de la visite d’ATT à Alger, vient projeter dans l’actualité l’épineuse question des rançons. Le président Amadou Toumani Touré a-t-il donné l’assurance à son homologue algérien qu’il n’autorisera pas sur son territoire de négociations avec les ravisseurs, dont la finalité est toujours le paiement de rançons ? Le séjour du chef de l’Etat malien se tient au moment où le conseiller du Premier ministre britannique pour la lutte antiterroriste en Afrique du Nord et au Sahel, le général-major Robin Searby, tient la troisième réunion du groupe de contact algéro-britannique sur les «questions de lutte antiterroriste et de l’insécurité dans la bande du Sahel». Durant une journée, ce groupe de contact, qui tiendra ses travaux à huis clos, abordera l’ensemble des questions liées à la lutte contre le terrorisme transnational en vue d’approfondir la coopération bilatérale dans ses dimensions politique, diplomatique, judiciaire, financière, opérationnelle et d’assistance technique. La Grande-Bretagne, qui a appuyé l’Algérie dans sa plaidoirie auprès de l’ONU pour la criminalisation du paiement des rançons aux terroristes, a pratiquement la même approche que notre pays en la matière.
    Mahmoud Tadjer
    Le Jeune Indépendant, 26/10/2011
  • Italie : Une ONG condamne l’enlèvement des trois humanitaires européens

    Rossella Urru
    L’Association nationale (italienne) de solidarité avec le peuple du Sahara Occidental (ANSPS) a condamné avec « la plus grande fermeté » l’enlèvement la veille, de trois travailleurs humanitaires européens dans les camps de réfugiés sahraouis près de la ville de Tindouf en Algérie, a indiqué lundi, l’ONG italienne, dans un communiqué, reçu à Rome.
    Dans la nuit de samedi à dimanche, Rossella Urru, une ressortissante italienne,membre de l’ONG italienne CISP, Aino Fernadez Coin de nationalité espagnole, membre de L’Association des amis du peuple sahraoui en Estrémadure (Espagne), Enrico Gonyalons de nationalité espagnole, membre de l’ONG espagnole MUNUPAT,ont été enlevés par un groupe armé.
    A cet égard, L’ANSPS a exprimé sa « sympathie » à Rossella Urru, et ses « deux compagnons d’infortune », et s’est déclarée « proche » de leurs familles.
    L’ONG s’est également, dite « proche » des associations coopérantes, et surtout de la CISP, qui ont « une longue et fructueuse expérience » dans la coopération dans les camps de réfugiés sahraouis et la « sensibilisation » sur la question sahraouie en Italie.
    « Nous savons l’intelligence, la compétence et la détermination de Rossella Urru et nous espérons que ces qualités lui serviront dans ces moments difficiles », a ajouté la même source, à propos de l’activiste italienne.
    Par ailleurs, l’association a indiqué qu’elle comptait sur « la capacité des autorités sahraouies et algériennes, en collaboration avec les pays voisins, à identifier les auteurs de cet acte odieux et à dénouer aussi vite que possible cette crise ».
    L’ONG qui a appelé à la « libération immédiate » des otages, a affirmé ne pas pouvoir « oublier les raisons de leur présence dans la région, qui sont aussi des raisons d’être de (l’ANSPS) », a invité à cet effet, tout le réseau italien et européen de solidarité avec le peuple sahraoui à  » ne pas céder au chantage d’une organisation terroriste dont l’un des objectifs est d’empêcher (que se réalise) cette solidarité ».
    Elle a dans ce cadre, appelé à « ne pas priver le peuple sahraoui de l’aide et du soutien dont ils a besoin ».
    L’association qui a rappelé que c’est « la première attaque contre la coopération internationale dans les camps des réfugiés, depuis 36 ans d’exil des réfugiés en Algérie, a affirmé que « le mode opératoire utilisé dans l’attaque conduit à établir que ses auteurs sont liés l’organisation terroriste Al Qaida, ce qui, selon elle, contredit la propagande du Maroc qui a maintes fois, tenté de faire l’amalgame entre cette organisation et le Front Polisario ».
  • L’enlèvement des coopérants n’est qu’un nouveau chapître d’un scénario franco-marocain

    Le monde entier célèbre le début de l’ère post-Kadhafi, bien que, comme Hillary Clinton l’a dit, sa mort ne signifie pas que le problème de la Libye est résolu. Alors que son auto-immolation ne laisse aucune excuse au Comité National de Transition (CNT) de continuer à retarder ce qui est vraiment important (sa capacité à former un gouvernement de tous les Libyens), le jeu d’échec géopolitique sahélien bouge à haute vitesse ainsi que le sillage de ce changement de pions en Libye. L’enlèvement de trois coopérants dans les camps de réfugiés du Front Polisario – deux Espagnols et une Italienne- en est une bonne preuve.
    L’enlèvement d’Ainhoa ​​Fernandez Rincón, Enric Gonyalons et Rosella Urru a eu lieu vers minuit et son annonce a mis en deuxième plan la gueule de bois des informations sur comment Kadhafi est mort.
    La transition entre un scénario et un autre n’a pas laissé le temps pour les analyses sur la voie suivie par le tsunami déclenché des printemps arabes qui semblait s’être coincé avec la résistance du guide libyen. Bien que la situation instable en Syrie, en Jordanie ou au Yémen, fasse supposer que le plus logique est que l’incendie se propage maintenant avec force dans ces scénarios déjà touchés, il y a la possiblité que le tsunami, au lieu continuer vers la Méditerranée orientale, il se dirige vers la rive sud contigue à l’Europe occidentale.
    La position-même de l’Algérie pendant et face au conflit libyen reflète la façon dont les algériens ont regardé le cours des évènements dans la cour voisine comme un précédent dangereux et possible dont la recette, une fois fini le cas Kadhafi, pourrait également être appliquée pour provoquer un changement d’équilibres chez eux . Ce qui inquiète le gouvernement d’Abdelaziz Bouteflika n’est pas tant la «perte» d’un Kadhafi à qui l’on n’a jamais fait confiance à Alger et qui a joué contre l’Algérie en s’alliant avec le régime réactionnaire de Hassan II du Maroc (le père de Mohamed VI) , à condition d’imposer son propre jeu pour le leadership africain.
    Les nuées arrivent dans ce cas-ci d’un mélange explosif: l’agitation d’une population jeune au chômage (28% des plus de 35 millions d’Algériens ont moins de 15 ans), très vulnérable à toute étincelle printanière, et l’ennemitié d’une caste politique française envers une Algérie avec laquelle les relations sont détériorées depuis la brutale guerre qui a conduit à l’indépendance algérienne en 1962. Une étincelle qui peut maintenant s’enflammer facilement, grâce à la prolifération d’armes qui peuvent s’infiltrer en Algérie à travers ses longues frontières avec la Libye.
    Ce qui peut soulever des soucis, c’est le changement de rythme avec lequel Sarkozy est passé d’être un grand ami et admirateur de Kadhafi, admirateur voué de ses tentes, à être le parrain du «printemps» libyen, en jouant sans aucune gêne du côté de l’opposition du CNT autant dans le front des reconnaissances diplomatiques comme dans la fourniture d’armes.
    Avec cela, Sarkozy a remédié la perte de positions que l’hégémonie française en Afrique du Nord a subie avec son soutien, jusqu’à la dernière minute, au dictateur Ben Ali de Tunisie (celui qui invitait les ministres français à passer ses vacances en Tunisie). En plus, en réussissant à justifier l’intervention de l’OTAN du côté de ceux qui prennent les armes au nom de la démocratie, il suffit maintenant de profiter de la moindre manifestation de mécontentement en Algérie pour faire la même chose en faveur de tout groupe qui déclare la guerre au gouvernement de Bouteflika. C’est le tentateur tour que la France pourrait, en effet, jouer pour tenter un changement de situation et faire d’Alger plus sensible à ses intérêts, qu’ils soient économiques ou géopolitiques, y compris la partie du Sahara occidental que Paris joue en faveur du Maroc. 
    Depuis le début de la crise libyenne, les éléments d’une campagne contre l’Algérie étaient visibles. A tort, Alger a été accusée d’envoyer des mercenaires pour soutenir Gadhafi et d’avoir violé la résolution du Conseil de Sécurité qui a permis de liquider Gadhafi. 
    Dans ce contexte, grâce à la propagande française, le Maroc est devenu un « modèle » dans la région. Ainsi sur une chaîne marocaine, un chef d’un parti d’opposition algérien disait qu’il venait d’un «commissariat respirer la liberté au Maroc». Les algériens ont pu aussi lire de la plume d’un écrivain connu que les Algériens voulaient «vivre comme en Tunisie ou au Maroc». Des journalistes ont clairement servi de porte-voix à la diplomatie étrangère, à l’occasion de la prise de Tripoli par l’OTAN. 
    Plus grave encore, une campagne systématique a visé le FLN et l’armée. L’un à travers la personne de Belkhadem et l’autre à travers ce qu’on a appelé « les généraux ». 
    Et pour clôre le tout, un enlèvement de trois coopérants en plein coeur des camps des réfugiés sahraouis sur le territoire algérien. 
    Le timing choisi pour son exécution laisse beaucoup de questions en l’air. Est-il possible que des « terroristes » entreprennent cette opération au résultat incertain, et se risquent dans une région militaire, juste pour enlever des étrangers, au moment où le nord du Mali grouille en cette période d’un grand nombre de touristes étrangers, à l’occasion du lancement de la saison touristique au Sahara ? Ce qui signifie que les exécuteurs de cette opération sont un commando entrainé pour des opérations spéciales et que c’est loin d’être un simple enlèvement visant une rançon. 
    Pour certains observateurs, ces enlèvements seraient des représailles de l’Aqmi à la création d’un commandement unifié des armées du Sahel et du Sahara (d’où le Maroc est exclu) sous la direction de l’Algérie. Un commandement qui a fait ses preuves et qui a désormais le soutien des Etats-Unis et de l’Angleterre, comme le montre l’élimination du terroriste Tayeb ould Sidi Ali, un proche lieutenant de Mokhtar Belmokhtar», l’un des principaux chefs d’AQMI dans la région et qui serait l’artisan de ces enlèvements. 
    Mais c’est possible aussi que ce soit pour convaincre l’Amérique que le Front Polisario ne peut pas garantir la sécurité d’un Etat indépendant. D’ailleurs, la presse marocaine s’en fait déjà écho. Et le Maroc, poussé par son protecteur, la France, siègera au mois de Janvier prochain au Conseil de Sécurité. 
    Sachant que la France, à l’instar du Maroc, joue tout pour le Sahara Occidental, ses vetos contre la protection des droits de l’homme dans ce pays l’ont prouvé, la pression contre les sahraouis risquent d’être forte au sein du Conseil de Sécurité. Ce sera le dernier chapitre du scénario franco-marocain pour s’assurer le contrôle des immenses richesses du Sahara Occidental. 
  • Passe d’armes Sarkozy-Cameron à Bruxelles

    Le président français Nicolas Sarkozy s’en est pris dimanche au Premier ministre britannique David Cameron lors du sommet européen sur la dette, lui déclarant qu’il «en avait assez de l’entendre dire ce que nous avons à faire», a rapporté la presse britannique. «Nous en avons assez de vous entendre nous critiquer et nous dire ce que nous avons à faire », aurait dit le président français à M. Cameron, selon le Daily Telegraph et The Guardian, citant des sources diplomatiques. «Vous dites détester l’euro, vous n’avez pas voulu le rejoindre et maintenant vous voulez vous ingérer dans nos réunions», aurait ajouté M. Sarkozy.

    De son côté, le Times de Londres a fait état d’une altercation sans en préciser les détails. La grogne est montée dimanche parmi les dix Etats de l’UE non membres de la zone euro, Grande-Bretagne en tête, qui se plaignent de la volonté croissante des Etats utilisant la monnaie commune de prendre des décisions sans les consulter. «La crise de la zone euro affecte toutes nos économies, y compris celle de la Grande-Bretagne», a martelé M. Cameron.

    «Il est dans l’intérêt de la Grande-Bretagne que les pays de la zone euro règlent leurs problèmes. Mais cela devient dangereux -et j’en ai parlé franchement avec eux-, s’ils prennent des décisions vitales pour les autres pays du Marché unique, comme des décisions sur les services financiers qui concernent tout le Marché unique », a-t-il insisté. En conséquence, les Britanniques ont exigé et obtenu qu’un autre sommet réunissant tous les pays de l’UE soit aussi convoqué mercredi à Bruxelles.

     
    Le Quotidien d’Oran, 25/10/2011
  • L’armée algérienne déclenche une opération de grande envergure visant l’arrestation des auteurs

    Suite au kidnapping des trois ressortissants européens dans le camp de Rabuni près de Tindouf

    Le Commandant des forces de l’Armée chef d’état-major Ahmed Gaid Salah a supervisé, hier, le lancement d’une opération de grande envergue visant l’arrestation des kidnappeurs des trois ressortissants européens. Des forces aériennes et terrestres prennent part à cette opération. Tous les véhicules suspects traversant les pistes et passages qui mènent vers le nord de la Mauritanie et du Mali seront traqués.

    Les unités de l’ANP stationnées le long des frontières sud du pays sont placées en état d’alerte. Le commandant d’état-major le général major Ahmed Gaid Salah a ordonné le déploiement des milliers d’éléments pour poursuivre le groupe qui a enlevé les trois ressortissants européens, dimanche dernier à Tindouf. Pour leur part, les unités de la Gendarmerie relevant des wilayas d’Adrar, de Tamanrasset, de Tindouf, d’El-Bayad et de Ghardaïa ont renforcé le contrôle des véhicules sur les routes reliant entre ces wilayas. Selon une source bien informée, quatre contrebandiers ont été arrêtés dans la région d’Oued Chenachen, à 300 km des frontières mauritaniennes. Les premiers éléments obtenus par les autorités militaires menant cette opération démontrent que le groupe armé qui s’est infiltré dans le territoire algérien, sur une distance de 800km, se déplaçait seulement la nuit, afin d’éviter le contrôle aérien des unités de l’ANP. Plus de 2 mille éléments de l’ANP ont été déployés pour cette opération ainsi que des moyens logistiques importants ont été mobilisés, dont des hélicoptères et des avions de prospection. L’armée mauritanienne est état d’alerte après l’enlèvement des trois ressortissants européens par un groupe d’AQMI, a annoncé une source mauritanienne. Les services de sécurité mauritaniens ont mis en garde contre une opération d’AQMI, selon la presse mauritanienne

    El Khabar, 25/10/2011

  • Un scrutin qualifié de transparent par la communauté internationale

    Le taux de participation a atteint les 70 %, trois heures avant la fermeture des bureaux de vote, a indiqué la commission électorale. «Le taux de participation a atteint 70 %, alors que dans certaines circonscriptions, ce taux avoisinait les 80 %, trois heures avant la fin des opérations de vote», a déclaré le président de la commission électorale, Kamel Djendoubi.

    Selon M. Djendoubi, les résultats officiels de ce scrutin seront connus mardi après-midi.

    «On va essayer d’avoir des résultats dès lundi, mais les résultats officiels seront annoncés mardi après-midi, lors d’une conférence de presse», a-t-il promis. Près de 9 mois après la révolution populaire qui a évincé Ben Ali du pouvoir et donné le coup d’envoi d’une campagne de déstabilisation de certains  pays arabes, que l’Occident appelle «printemps arabe», les Tunisiens ont voté massivement, ce dimanche, pour élire les 217 membres de l’Assemblée constituante.

    Selon la commission en charge des élections, l’affluence dans les bureaux de vote est audessus de «toutes les attentes». La participation des Tunisiens à l’élection a atteint des proportions inédites en démocratie, dont le seuil a dépassé les 90 %, a annoncé le secrétaire général de la commission électorale. 7,5 millions d’électeurs étaient appelés aux urnes pour départager les 11 686 candidats, répartis sur 1 517 listes, présentées par 80 partis et 40 % d’indépendants. Le dépouillement, qui a commencé dès la fermeture des bureaux de vote à 19 heures, était en cours hier en Tunisie et se poursuivra aujourd’hui dans la matinée.

    En effet, en raison de la forte participation, les autorités électorales ont prévenu que «l’annonce des résultats définitifs n’aura lieu que mardi après midi».  A la sortie du bureau de poste, arborant son doigt bleu, taché de l’encre indélébile destinée à prévenir les fraudes, Rached Ghannouchi, le chef charismatique du parti Ennahda, a été acclamé sous les youyous de trois femmes mais assourdi par les opposants venus spécialement le huer. «La Tunisie est très jolie sans Ben Ali», a déclaré Ghannouchi, qui n’a pas perdu le sens de la formule en exil. Les derniers sondages accordent à Ennhada plus de 25% des voix, et son leader n’exclut pas de recueillir la majorité absolue. «Cette affluence démontre la soif du peuple pour la démocratie», a déclaré Rached Ghannouchi.  
    «Le peuple va construire une vraie démocratie», a assuré le président intérimaire Fouad Mabazaâ. Par ailleurs, en attendant les résultats, la communauté internationale suit attentivement ces élections. Londres et Bruxelles ont salué la régularité du scrutin et Barack Obama a déclaré que la révolution tunisienne «avait changé la cours de l’histoire».

    Djamel Zerrouk

    Le Quotidien d’Oran, 25/10/2011

  • Que vient faire ATT en Algérie ?

    Le Président de la République du Mali, M. Amadou Toumani Touré, est arrivé lundi après-midi à Alger pour une visite officielle de quatre jours en Algérie, à l’invitation du Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika.
    Le président malien a été accueilli à son arrivée à l’aéroport international Houari-Boumediene par le Président Bouteflika.
    «Cette visite s’inscrit dans le cadre de la tradition de dialogue et de concertation entre les deux pays et traduit leur volonté commune de donner une impulsion nouvelle à leur coopération dont les fondements et la solidarité découlent des liens fraternels qui les unissent et qui se sont toujours traduits par des relations de bon voisinage et par une solidarité permanentes», a indiqué dimanche la Présidence de la République dans un communiqué. Cette visite permettra également aux deux chefs d’Etat de poursuivre leur concertation et leurs échanges sur les questions régionales et internationales d’intérêt commun, selon la même source. Le Président malien est accompagné d’une importante délégation. Le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle du Mali, M. Modibo Kadjoké, a exprimé lundi à Alger le souhait de son pays de bénéficier de l’expérience algérienne en matière de dispositifs pour la création d’emplois, qu’il a qualifiée de «positive».
    Au cours d’une visite effectuée à la direction générale de l’Agence nationale de soutien à l’emploi de jeunes (ANSEJ) à Alger, le ministre malien, tout en félicitant l’Algérie pour les résultats obtenus dans ce domaine, a précisé que sa visite avait pour objectif d’appliquer l’expérience algérienne au Mali.
    M. Kadjoké a indiqué, dans ce cadre, qu’une délégation algérienne est attendue prochainement au Mali pour y présenter les différents dispositifs de création d’emplois, alors qu’une délégation malien effectuera une visite en Algérie en décembre prochain.
    Le ministre malien a estimé que les dispositifs mis en place en Algérie dans le domaine de l’emploi sont «très cohérents» et permettent de réduire le taux de chômage.
    Le directeur général de l’ANSEJ, M. Zmali Mourad, a présenté à cette occasion à la délégation malienne le dispositif d’aide à l’emploi des jeunes de son institution, notamment les avantages accordés aux jeunes pour la création de petites et moyennes entreprises (PME), en termes de réduction de l’apport personnel dans l’investissement bonification du taux d’intérêt.
    A. W.
  • Les Africains ne savent pas

    Les Africains n’ont pas de bonnes chaînes-TV, de bons journaux, et ne savent pas trop où aller sur Internet, quand ils y ont accès. Leurs chaînes sont archaïques, croient toujours que la bonne vieille langue de bois est encore efficace et que leurs programmes soporifiques sont regardés. Les journaux ne sont pas beaucoup lus et pour ceux qui les lisent ils n’offrent le plus souvent que le ton des dépêches d’agences. Alors, les Africains regardent les télévisions de là-bas, qui offrent plein de choses confortables pour les yeux. Des matchs de haut niveau, des films récents et bien faits et…des informations aux belles images, rapides, digérées, commentées et illustrées. Donc ils ne peuvent pas savoir ce qui risque de les atteindre, en bien ou en mal. Pour deux raisons. La première est que la langue de bois ne les nourrit pas de la réalité et que l’information de là-bas est faite pour qu’ils ne sachent rien de ce qui puisse leur faire du mal. La seconde est qu’ils n’ont aucun moyen de pallier la chose, s’il leur arrive de penser à le faire, malgré tout. Par conséquent, ils ne sauront pas ce qu’a dit François Copé, s’il leur arrive de savoir qui c’est, sur la nouvelle politique africaine de la France. Sinon ils auraient risqué de réagir. Le monsieur Copé a dit que «Cette nouvelle politique (…) c’est celle que le président français Nicolas Sarkozy a menée durant la crise ivoirienne, comme d’ailleurs, dans un registre très différent, il a pu le faire en Libye». En passant, on peut lui reconnaître qu’il sait qu’en Libye cela passe plus difficilement qu’en Côte d’Ivoire. Il y a une raison fondamentale, voire vitale, que les Africains sachent sur ce qui se passe. Le monsieur parle d’eux. Il dit qu’il y a «… en Côte d’Ivoire comme en Libye une mission d’abord au service des peuples concernés…» Les Africains doivent être informés de ça et être les premiers à savoir qu’il y a une «mission» en leur direction. Eh bien, ils ne le sauront pas, jusqu’à ce que la terre se dérobe sous leurs pieds et que des flots de haines séparent en ennemis mortels, les enfants d’un même pays. Des «bons» d’un côté, des «méchants» de l’autre. Ces catégories, ils pourront les identifier grâce à ces mêmes télévisions, à la belle cosmétique, où défileront des «opposants» et des «spécialistes» de leur pays et qui leur expliqueront ce qu’il faut faire et de quel bord il faut être. Des dizaines de milliers de morts plus tard, sur un pays en ruine, la Banque Mondiale, le Fonds monétaire International et d’autres institutions du même acabit viendront, comme en Libye, travailler avec «les nouvelles autorités à un plan de relance économique», un plan qui impliquera les «experts» des «grandes démocraties», toujours soucieuses du bien-être des Africains et des peuples qui leur ressemblent. D’ailleurs, pour preuve, la visite en Algérie du secrétaire d’Etat-adjoint américain pour les Affaires du Proche-Orient et l’Afrique du Nord, qui a pour but avoué de savoir auprès de Bouteflika «quelle était la meilleure façon d’aider (la Libye) à avoir une bonne transition». Et là, c’est encore assez gentil de solliciter un Africain. Car d’habitude ils décident tous seuls de ce qu’il y a à faire. Les Africains ne savent pas ce qui se passe autour de leur avenir et cela durera tant qu’ils ne seront pas informés.
    Par Ahmed Halfaoui

    Les Débats, 25/10/2011