Mois : octobre 2011

  • El islam político en Túnez. ¿Y en Marruecos?

     Por Beatriz Mesa
    El posible efecto dominó de las elecciones tunecinas en Marruecos acapara la actualidad del país magrebí. En Túnez, la victoria en los primeros comicios libres para elegir una Asamblea Constituyente ha recaído en manos de los islamistas moderados encarnados en el partido de En Nahda (Renacimiento).
    Estos esperados resultados responden a la necesidad del pueblo tunecino de recompensar a los islamistas por el sufrimiento al que han sido sometidos durante los 55 años de dictaduras. Esta formación ha sido cruelmente perseguida y sus miembros, torturados y encarcelados.

    Cierto es que En Nahda no ha escenificado en sus inicios la hermanita de la Caridad, entre otras cosas porque este movimiento islamista cometió actividades subversivas, algunas de las cuales llegaron a ser calificadas de actos terroristas. Con el paso del tiempo, el movimiento, abocado al exilio por su oposición al tirano Ben Alí, adoptó un discurso muy moderado hasta el punto de que ha logrado vencer con un arrollador resultado nueve meses después de su retorno a las tierras de las que fue expulsado.

    Los tunecinos han elegido democráticamente a favor del islam político. Quieren así darle una oportunidad a esta formación que ya ganó unas elecciones en los años 90 pero automáticamente fueron amañadas por el puño de hierro de Ben Alí al ver amenazada toda su riqueza saqueada a su gente. Los tunecinos, asimismo, pretenden mostrar su rechazo al complot que partidos políticos cercanos al depuesto dictador ha seguido organizando contra el sector religioso del país y, según cuentan en la esfera islamista tunecina, es el momento de demostrar la compatibilidad entre la democracia y la religión. En Nahda ha defendido los derechos humanos, los derechos de la mujer en el trabajo, en la educación y en el resto de los campos de la sociedad. Lejos de sus oraciones diarias se encuentra la persecución de aquellos desviados por el consumo del alcohol o de aquellas que dejan suelta la melena… Esta es la visión del presidente del partido En Nahda, Rachid Ghanuchi, que desde el exterior se ve con aperturismo e imprime las necesidades tanto del sector secular como religioso.

    Sobre todo resulta bastante tranquilizador que Ghanuchi haya repetido que el modelo turco es un referente político y se desmarca radicalmente de Jomeini. Túnez ha visto nacer la primavera árabe y muestra que los islamistas moderados pueden ganar unas elecciones, sin causar una crisis por el momento. ¿Será duradero? ¿Habrá un conflicto dentro del mismo partido entre los reformistas y los puristas? ¿Ganará el ala reformista del partido? ¿Cómo van a ejercer su poder? Todas estas preguntas se podrán responder dentro de un año, pero lo que ya sí podemos contestar es que el resultado tunecino tiene efectos claros en Marruecos, país donde la religión, el islam, juega un rol preponderante y en el que los islamistas moderados del PJD parece que podrían ganar las próximas elecciones siempre y cuando se respete el voto ciudadano. Precisamente, Marruecos difícilmente puede presumir de llevar a cabo elecciones libres porque con cierta regularidad hubo una mano negra dispuesta a manipular el destino del pueblo, pero después del proceso de reformas que ha emprendido y las oleadas de declaraciones partidarias a hacer de este país un modelo económico, social y político no solo para los vecinos sino para Occidente, podría ganarse la confianza de todos permitiendo que, esta vez sí, los designios de Marruecos sean escritos por su gente y no por los poderes públicos. De todas formas, por qué sentir miedo hacia la victoria del PJD si este partido como el resto siempre va a responder a los intereses del Reino. Como decían los miembros de la formación islamista: “Si ganamos las elecciones sin llegar a formar una mayoría, volveremos la llave al Gobierno del Rey”. 

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  • Pourquoi l’Espagne a besoin du Maroc pour libérer les otages au Sahara occidental?

    Les camps de réfugiés sahraouis ont été «à l’abri de toute sorte de problèmes de sécurité pendant les trois dernières décennies», écrit Malainin Lakhal, arguant que le Maroc pourrait être derrière le récent enlèvement de trois travailleurs humanitaires, dans une tentative de défier le projet national sahraoui et terroriser les sympathisants du Sahara Occidental et leur pousser à arrêter leur aide humanitaire et leurs efforts politiques.

    Au sujet des efforts déployés pour localiser les deux Espagnols et les ressortissants italiens, enlevés samedi 22 Octobre 2011 des camps de réfugiés sahraouis par un groupe non identifié, la ministre espagnol des Affaires étrangères, Trinidad Jimenez, a effectué une visite soudaine au Maroc mardi et mercredi, pour rencontrer son homologue marocain, Fassi Fihri, le Premier ministre et le roi du Maroc, Mohamed VI, selon le journal marocain Al Alam, l’un des médias officiels de la monarchie. Le but de cette visite était de «discuter des relations bilatérales, en particulier par rapport à la coopération dans le domaine de la sécurité, la migration illégale et le narcotrafic international ».

    La ministre espagnol a en outre déclaré que son pays compte sur la solidarité du gouvernement marocain. Selon Jimenez, Rabat a exprimé sa volonté de coopérer dans les efforts pour sauver les trois victimes enlevées, ajoutant que le gouvernement espagnol « bâtit avec le Maroc des larges relations de coordination en matière de lutte contre le terrorisme, et c’est quelque chose qui peut être d’une grande aide » dans les événements qui ont eu lieu cette semaine.

    Mais bien sûr, le fait même d’organiser une telle visite (première visite de Jimenez au Maroc et probablement la dernière avant les prochaines élections) afin de discuter des sujets mentionnés, et le choix du Maroc comme destination à la lumière des enlèvements récents, corrobore l’analyse que nous avons fait dans un article précédent [en arabe], dans lequel nous nous interrogions sur la possibilité d’une implication des services secrets marocains dans cet enlèvement qui cible autant les trois amis du peuple sahraoui que les camps de réfugiés sahraouis et le Front Polisario – surtout que ce dernier prépare son 13ème congrès qui aura lieu dans la zone libérée de Tifariti en Décembre prochain.

    Le choix de Maroc par Jimenez pour demander l’aide dans la libération des trois Européens enlevés ne peut pas être une coïncidence. Le gouvernement espagnol actuel est bien placé pour savoir les relations douteuses que le Maroc occupe au sein des cercles de la criminalité internationale et les groupes terroristes dans le Sahel et ailleurs. Chacun se souvient des accusations qui ont été dirigés au régime marocain, après les terribles attaques terroristes de Madrid qui a causé la défaite du gouvernement populaire de José Maria Aznar et son parti en Espagne. Et que le Parti populaire espagnol a payé un lourd tribut pour son opposition à la thèse marocaine au Sahara occidental en raison de sa neutralité relativement active dans la question. Et plus important encore, tout le monde se souviendra que le gouvernement de Zapatero a ensuite été le plus grand bénéficiaire de cette opération terroriste tragique exécutée par des terroristes marocains.En fin de compte, la victoire du parti de M. Zapatero aux élections était en grande partie grâce à ce terribe acte.

    D’un autre côté, les révélations de Wikileaks ont largement dévoilé  » les liens suspects que les généraux du roi du Maroc et son proche entourage ont tissé avec les réseaux internationaux de trafic de drogue et blanchiment d’argent qui lient les groupes criminels de la Colombie et d’autres pays latino-américains aux autorités marocaines, qui s’étendent de l’Afrique du Nord et l’Europe pour atteindre l’Egypte et Israël en passant par les pays du Sahel, notamment le Mali et le Niger. Ces réseaux, selon de nombreux experts en sécurité, sont bien utilisés par les services secrets marocains, qui opèrent à travers de nombreux terroristes marocains et des «connexions» pour infiltrer des groupes terroristes se trouvant dans le nord du Mali.

    De notre point de vue, l’un des principaux objectifs des services marocains de cette relation particulière avec le terrorisme est d’infiltrer le mouvement de libération sahraoui, le Front Polisario et les camps de réfugiés sahraouis, dans le but de créer des problèmes aux autorités sahraouies dans ces camps qui ont été à l’abri de toute sorte de problèmes de sécurité pendant les trois dernières décennies. Les réfugiés sahraouis reçoivent des milliers de visiteurs étrangers chaque année, des familles, des travailleurs humanitaires, des artistes et des musiciens, des universitaires et des politiciens de partout dans le monde.

    Cela dit, nous croyons que cette dernière opération terroriste vise le projet national sahraoui, et les amis humanitaires du peuple sahraoui afin de les terroriser et de les forcer à arrêter leur soutien, leur aide humanitaire et leurs efforts politiques en faveur du peuple du Sahara occidental, dernière colonie en Afrique.

    Nous craignons que cette attaque terroriste contre les trois amis du peuple sahraoui pourrait être une première étape dans une série d’opérations en cours pour cibler les camps des réfugiés sahraouis, et peut viser dans une étape ultérieure non seulement nos visiteurs étrangers, mais aussi certains dirigeants et cadres sahraouis, des citoyens ordinaires et même les réfugiés dans une tentative de propager la peur et la terreur parmi la population sahraouie, semer le cynisme, le doute et le pessimisme dans le cœur des gens pour essayer de nous forcer à abandonner la lutte pour la liberté de notre pays illégalement occupé par le Maroc.

    D’un autre côté, on peut dire à juste titre que cette opération terroriste n’est qu’un aspect de la guerre psychologique que le Maroc mène contre le peuple sahraoui dans le but de miner sa confiance en son avant-garde politique, le Front Polisario, mais aussi secouer la confiance et peut-être même la conviction dans la fiabilité de l’objectif national sahraoui – l’indépendance de notre pays, qui est soutenu par le mouvement de solidarité international et des défenseurs des droits humains. Le Maroc a sans cesse travaillé pour exacerber le tribalisme / régionalisme parmi les Sahraouis, en utilisant toutes sortes de sales tactiques comme l’achat de l’allégeance des individus faibles, diffuser des informations inexactes et toxiques pour discréditer les militants sahraouis, nourrire les luttes individuelles entre les Sahraouis dans le but de créer une atmosphère de désordre et de manque de confiance, en encourageant le trafic de drogue et le crime organisé en plus de la diffusion régulière de fausse propagande. Toutes ces tactiques, comme il est bien connu, ont historiquement été utilisés par toutes les puissances colonisatrices contre les nations colonisées en lutte.

    Un autre indice de la complicité maroco-espagnole contre le Front Polisario a été prouvé losque, mardi à Rabat, Mme Jimenez a appelé l’ONU à «évaluer les mesures de sécurité dans les camps de réfugiés sahraouis». Cette réclamation a également été reprise par son homologue marocain, Fassi Fihri, qui a attribué à l’Algérie l’entière responsabilité de l’attentat terroriste, et a affirmé que la région de Tindouf n’aurait pu être atteinte par les terroristes si l’Algérie et le Polisario n’avaient permis aux attaquants de franchir les frontières.

    Il se peut que Fassi Fihri a voulu dire que les autorités espagnoles ont permis aux terroristes marocains d’opérer en Espagne dans les nombreuses attaques terroristes commises au cours des dix dernières années? Ou encore, que tous les pays qui ont été victimes d’attaques terroristes par Al-Qaïda ou d’autres groupes ont été complices des auteurs? Des allégations telles que celles de Fihri ne peut qu’être qualifié d’absurde et inacceptable, outre le fait que l’expérience a prouvé qu’aucune nation n’est à l’abri des attaques terroristes, et aucun pays ne peut prétendre être en mesure d’y faire face seul ou à lutter contre elle et l’éliminer .

    Pour en revenir au cas des trois Européens enlevés, l’Espagne va certainement opter pour des négociations avec les terroristes afin de les libérer, grâce bien sûr à la «connexion marocaine». Madrid, comme d’’habitude, va se plier aux conditions de Rabat, et va relancer ses attaques contre le Front Polisario et la République sahraouie dans une tentative de le montrer comme une entité politique faible qui est incapable de protéger son propre territoire. Et c’est une idée constante qui a été défendue par la propagande marocaine depuis plusieurs années, dans le but de vendre au monde l’histoire que le Sahara occidental ne peut être sûr que sous contrôle marocain. Après tout, le gouvernement de Zapatero doit un tel service au Roi du Maroc. Il ne faut pas oublier que le Parti socialiste ne sortira pas gagnant dans les prochaines élections, alors il doit faire un geste pour le Maroc dans la fin de son mandat.

    En outre, il est fort probable que l’Espagne va être forcée de déposer les armes dans l’avenir, même si le Parti populaire remporte les élections. Le gouvernements espagnol sait bien que la monarchie marocaine ne peut lancer une véritable guerre contre ses voisins européens en utilisant le narco-trafic, le terrorisme, la contrebande et les milliers de migrants africains clandestins (tolérés dans toutes les villes du Maroc en attendant le moment propice de les utiliser).

    Néanmoins, la République sahraouie ne peut pas être excusée en cas de manque dans son devoir de protéger ses propres amis, qui visitent nos camps de réfugiés au cours de chaque année. Les autorités sahraouies sont bien conscientes que le Maroc mène une sale guerre contre le projet politique national sahraoui et par conséquent le Polisario doit adopter des mesures de sécurité plus vigoureuses pour être prêt à tous les scénarios possibles que le Maroc pourrait être être en train de préparer. À cet égard, il est probable que l’attaque terroriste actuelle ne soit qu’un prélude à de nombreuses autres opérations et d’une propagande pour empêcher la célébration du 13e Congrès du Front Polisario dans la zone libérée de Tifariti. Le fait d’attaquer des travailleurs humanitaires étrangers n’est pas une coïncidence, le Maroc veut effrayer les amis du peuple sahraoui de participer au congrès au mois de Décembre 2011.

    Par ailleurs, il est inacceptable de permettre au Maroc de commettre tous ces crimes en toute impunité. Le mouvement international de solidarité devrait mener sa propre guerre d’information afin de sensibiliser sur le conflit, et de dévoiler tous les plans marocains. Le Maroc doit être traduit en justice pour les violations des droits humains, le pillage des ressources naturelles, la répression politique contre les Sahraouis et les Marocains. Et avant que M. Fassi Fihri ou Jimenez donnent des conseils et des leçons aux Sahraouis sur la façon de protéger leur territoire, ils doivent d’abord faire face à leurs propres défaillances et incompétence internes en tant que deux Etats économiquement ratés et deux États qui ne respectent pas le droit international au Sahara occidental.
    PRÉSENTÉ PAR PAMBAZUKA NEWS

    * Malainin Lakhal est secrétaire général de l’Union des journalistes ET écrivains sahraouis, siégé à Rabuni, camps des réfugiés sahraouis 

    PAMBAZUKA, 27/10/2011
  • Le Maroc bloque les négociations à cause des « prochaines élections législatives »

    Selon l’AFP, Christoper Ross, l’Envoyé Spécial du Sg de l’ONU n’est pas arrivé à d’organiser de nouveaux pourparlers entre les deux parties en conflit au Sahara Occidental, le Front Polisario et le Maroc.

    Se basant sur des déclarations de diplomates après une réunion du Conseil de sécurité, l’AFP a ajouté que le Maroc a déclaré qu’à cause des prochaines élections législatives du mois de novembre ne pouvait pas assister aux négociations demandées par l’ONU jusqu’à l’année prochaine.

    Le représentant du Front Polisario à l’ONU, Ahmed Boukhari a accusé le Maroc de «chercher à bloquer la programmation des cycles de pourparlers informels». Il a déclaré aux journalistes que l’interruption des jusqu’à l’année prochaine risque de créer «un vide dangereux» et que les tensions s’accroissent à nouveau au Sahara occidental.

    Le représentant du Maroc ne s’est adressé aux journalistes après la réunion, mais selon des diplomates à la réunion, souligne l’AFP, Ross aurait proposé la création d’un comité de « sages » de l’Afrique qui chercherait une sortie à l’impasse. Boukhari a appelé le Conseil de sécurité à faire pression sur le Maroc pour reprendre les pourparlers.

    Des pays de l’Union Afrique ont annoncé leur désir de reprendre l’affaire du Sahara occidental et demandent que la mission de l’ONU présente au territoire surveille les droits humains.

    «Notre préoccupation est qu’il n’ya pas de mouvement dans les questions fondamentales », a déclaré à l’ONU, l’ambassadeur de l’Afrique du Sud, Baso Sangqu.

    L’opération de l’ONU au Sahara occidental, la MINURSO, est la seule mission qui n’a pas un mandat sur les droits de l’homme. «Il est important que la MINURSO en ait un mandat permanent, c’est le seul moyen de vérifier de manière crédible ce qui se passe », a déclaré Sangqu.

    L’émissaire a aussi critiqué l’attitude du Conseil de sécurité au Sahara occidental. « Cette affaire se trouve dans le bas dans l’agenda du Conseil de sécurité … malgré le fait que cela fait partie du Printemps arabe que certains des membres du conseil veulent promouvoir », a déclaré Sangqu.

    DS/AFP

  • L’Algérie et le Mali réitèrent leur "engagement à soutenir" la mise en oeuvre des résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU

    Le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, et son homologue malien, M. Amadou Toumani Touré, ont réitéré jeudi à Alger leur « engagement à soutenir » la mise en oeuvre des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies qui soulignent, toutes, la « nécessité de parvenir à une solution juste, durable et mutuellement acceptable qui pourvoie à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental ».

    Les deux chefs d’Etat ont appelé aussi à un règlement « rapide » de la crise en Libye, « conformément aux aspirations » du peuple libyen.

    Dans un communiqué commun rendu public au terme de la visite officielle du président malien en Algérie, les deux chefs d’Etat « appellent de leur voeu le règlement rapide de la crise dans ce pays (Libye), conformément aux aspirations du peuple libyen, dans le respect de l’unité, de l’intégrité et de la souveraineté de ce pays frère ». Ils expriment leur « disponibilité à coopérer avec les nouvelles autorités libyennes, dans l’intérêt mutuel de leurs peuples et comme contribution au renforcement de la paix, de la sécurité et de la stabilité de toute la région ».

    Ils ont, en outre, « réaffirmé leur soutien » au peuple palestinien dans sa lutte pour recouvrer ses droits légitimes, « y compris la création d’un Etat indépendant et souverain avec El Qods Echerif comme capitale ». Ils réaffirment également leur « soutien » à la demande d’adhésion à l’ONU de l’Etat de Palestine, indique encore le communiqué commun. 

     
    DS/APS
  • Le brouillard se dissipe entre Alger et Bamako et… Les armes libyennes chamboulent le Sahel

    Jusqu’à ces dernières années, les relations entre Alger et Bamako n’étaient pas au «top», du moment que, le voisin malien avait commis plusieurs erreurs irréparables: d’abord, en relâchant des terroristes dangereux, affiliés à Al Qaïda au Maghreb, puis en fermant l’œil sur la présence massive des groupes d’Al Qaïda sur son propre territoire, ainsi que sur le paiement de rançon aux terroristes et trafiquants de drogue, et enfin en laissant librement les prises d’otages sur son sol. Ce qui était considéré , non seulement par Alger, mais également par d’autres voisins de la région, comme étant le véritable «maillon faible» dans la lutte contre le terrorisme et le crime organisé dans l’ensemble.

    Aujourd’hui, et avec la visite du Président malien, Amadou Toumani Touré, les relations entre les deux pays se sont améliorées. A signaler, en effet, qu’une stratégie de lutte contre le terrorisme vient d’être adoptée par les deux capitales, visiblement résolues à metre le paquet pour venir à bout de ce fléau. L’assassinat de Mouaâmar Kadhafi et les répercussions qui en découlent avec, notamment la circulation très inquiétante des armes de guerre dans la région, et le retour des ex-combattants maliens de Libye, ont poussé les deux pays à revoir leurs relations «sécuritaires», avant tout, puis bien entendu les relations bilatérales en général. 

     
    Avant ce rapprochement entre les deux pays voisins, Alger avait traité, et cela avec toute la logique, son voisin Bamako de maillon faible concernant la lutte contre les groupes terroristes d’Al Qaida. Mieux, en février 2010, Alger avait rappelé son ambassadeur de Bamako, après la libération, par les autorités maliennes, de quatre membres terroristes, dont deux Algériens, revendiqués pourtant par Alger, pour la libération de l’espion français Pierre Camatte. Cette altitude, qualifiée d’irresponsable, par Alger a été accompagnée par le gel des relations diplomatiques entre les deux pays. Aujourd’hui, on assiste à un changement de style depuis que les armes lourdes libyennes ont envahi le Sahel et le retour des ex-combattants pro-Kadhafistes dans la zone de Ten Zawatten. Pour cette raison, la visite qu’effectue, depuis lundi dernier, le président Amadou Toumani Touré en Algérie, à l’invitation de son homologue Bouteflika, a permis un réchauffement des relations, et ce qui devait être fait avant la crise en Libye, car en face, la puissance d’Al Qaïda ne fait que grandir. 
     
    Avant la visite du ministre malien des Affaires étrangères, en septembre passé, les relations entre les deux pays étaient au plus bas. Il est bon de rappeler dans ce sens, qu’en juillet 2010, les relations entre Alger et Bamako, et Nouakchott et Bamako avaient frôlé la rupture, lorsque les autorités algériennes et mauritaniennes avaient, à tour de rôle, rappelé leur ambassadeur après la débâcle malienne. Profitant de cette situation, il y a plus d’un an, le Président français, Nicolas Sarkozy, avait effectué une escale improvisée à Bamako pour féliciter le Président, ATT pour son engagement avec la France, en relâchant quatre dangereux activistes en contre-partie de la libération de l’espion français, Pierre Camatte, détenu par Al Qaïda, notamment par le chef notoire, Abou Zeid. Cet engagement malien avec la France a été récompensée par les autorités françaises, d’autant que plusieurs millions d’euros ont été mobilisés par Nicolas Sarkozy, dans le cadre de soutien au Mali dans son combat contre la pauvreté qui règne dans les régions de Kidal, Gao et Tombouctou. Pis, la libération de l’ex-otage français, Pierre Camatte, a été très bénéfique pour Al Qaïda, laquelle avait reçu une valise débordant d’ d’euros. Il s’agit là du paiement de la rançon, ce qui représente, également, une grosse infraction à la résolution 1904 de l’Onu, adoptée par le conseil de sécurité en décembre 2009, à la demande de l’Algérie. Cette complicité malienne avec le terrorisme, notamment dans le versement de rançons qui ne font que renforcer les capacités opérationnelles d’Al Qaïda, et du coup, aggraver la situation au Sahel et prolonger, donc, son existence, avait été vivement condamnée par les pays de la région de Sahel, et à leurs têtes, l’Algérie et la Mauritanie.

    ATT reconnaît ses erreurs à Alger

    La visite d’Amadou Toumani Touré à Alger en est un signe fort. Le Président malien reconnaît, avec sa visite officielle de quatre jours, à Alger, ses erreurs faits tout au long de ces cinq dernières années, voire depuis qu’Al Qaïda au Maghreb avait décidé de prendre position au nord du Mali. Mieux, le Président malien s’est entretenu, durant deux heures, avec son homologue algérien, Bouteflika. Des discussions qui ont porté sur l’aspect sécuritaire. A cet effet, il y a lieu de rappeler qu’Alger, veut se lancer avec un partenaire sérieux dans la lutte contre le terrorisme et faire face, par la même occasion, au dossier très inquiétant des armes libyennes, qui circulent en masse dans l’ensemble de la région de Sahel. Du côté malien, ATT veut rattraper le retard concernant les relations entre Alger et Bamako, d’autant qu’il connaît très bien le rôle primordial de l’Algérie dans la région, voire dans le continent africain et dans le monde. Ce poids lourd de l’Algérie et ses aides qui peuvent être apportées au Mali dans le domaine de développement économique, sécuritaire et politique sont autant de sujets dominants de cette visite d’ATT.

    Et pour rassurer Alger, le président malien s’est montré, très coopératif, surtout dans le domaine de la lutte contre le terrorisme. Un changement de politique de la part d’ATT qui obéit aux nouveaux enjeux qui pèsent dans la région. Le président malien a, tout d’abord, peur du retour massif des ex-combattants maliens en Libye, d’autant que ces derniers avaient regagné le Mali avec leurs armes. Cette situation avait poussé, ATT, à se retourner vers Alger afin d’avoir l’aide des autorités algériennes. De peur qu’une révolution des Touaregs ne déclenche sur son propre sol, ATT veut avoir un soutien de l’Algérie et ce, à travers l’engagement de l’Algérie dans le développement dans le nord et le Sud du Mali. En contre-partie, Alger s’est montrée favorable à la demande du Mali, toutefois, les autorités algériennes veulent des «garanties» du Mali. En effet, les responsables algériens veulent des engagements dignes de ce nom de la part des Maliens, surtout concernant la lutte contre le terrorisme qui représente une menace pour Sahel.

    Par Sofiane Abi

     
    Les Débats, 27/10/2011
  • Humanitaires kidnappés : « Un épiphénomène qui vise à parasiter la cause sahraouie »

    Le kidnapping de trois membres d’organisation non gouvernementale (ONG) accompli par des éléments armés dans les camps de réfugiés sahraouis, nourrit la polémique et la suspicion. Si les premiers éléments de l’affaire évoquent un enlèvement signé Aqmi, des voix s’élèvent et avancent d’autres lectures du problème.

    C’est le cas en effet du Dr Saïd Ayachi, vice-président du Comité national algérien de soutien au peuple sahraoui (CNASPS), qui émet de grandes réserves quant à cet enlèvement effectué de surcroît dans le camp des réfugiés. «Il s’agit d’un épiphénomène qui vise à isoler le peuple sahraoui et à dissuader le déplacement des humanitaires pour assister ce peuple en quête de son indépendance», a-t-il déclaré hier, lors d’une conférence de presse organisée à l’annexe de l’APC d’Alger-Centre du Telemly.D’ailleurs, a-t-il poursuivi, «les aides humanitaires pour les réfugiés sahraouis ont sensiblement diminué ces dernières années», citant en exemple l’aide de l’Union européenne qui a diminué de 40%, passant de 10 à 6 millions d’euros. C’est «un chantage humanitaire», qui vise à faire diversion sur le sort de la dernière colonie en Afrique qu’est le Sahara Occidental, et qui s’ajoutent aux multiples tentatives de réorienter l’opinion internationale et le dévier des réels enjeux, en l’occurrence le droit inaliénable du peuple sahraoui à réclamer son indépendance. 

     
    Le représentant de la RASD, Mohamed Lamine lui, tout en précisant que «des efforts sont en train de se faire pour élucider cet enlèvement», a répliqué aux accusations menées contre le front Polisario sur cette affaire comme suit : «la déclaration est pleine de contradiction et porte les empreintes du Maroc». Cependant, «nous ne laisserons rien parasiter le déroulement des travaux de la deuxième conférence internationale d’Alger de soutien à la cause sahraouie», a ajouté Saïd Ayachi, qui présentait les grandes lignes de ladite Conférence qui se déroulera les 29 et 30 octobre prochain à Dar Diaf dans la commune de Chéraga (Alger). 
     
    La conférence à laquelle prendront part 300 participants nationaux et étrangers, dont des imminentes personnalités mondiales, à l’image du prix Nobel de la paix, l’argentin Adolfo Perez Esquivel, s’est tracé quatre grands objectifs ; réitérer le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, relever les atteintes graves aux droits de l’homme, dénoncer la spoliation des richesses au Sahara Occidental et remettre sur la table la problématique des réfugiés de Tindouf. De son côté, Tayeb Zitouni, également membre du CNASPS et néanmoins maire d’Alger-Centre, a déclaré que la 2ème conférence de soutien au peuple sahraoui qui se déroulera à Alger se veut un appel à l’opinion internationae afin de la sensibiliser sur le droit de ce peuple à l’indépendance.

    «Nous voulons offrir des espaces d’expression pour porter haut la voix de la RASD et recadrer la problématique de l’auto-détermination, loin des tentatives de déstabilisation et de diversion», a-t-il souligné. Par ailleurs, cette conférence internationale de soutien au peuple sahraoui, la deuxième du genre, sera une opportunité de plus pour «lever les amalgames» qui pèsent sur la question sahraouie, en démontrant notamment qu’il s’agit d’un conflit entre le Front Polisario et le Maroc, ont tenu à relever les conférenciers.

    Par M. Ait Chabane 

     
    Les Débats, 27/10/2011
  • Libye: les problèmes ne vont que commencer

    par El Yazid Dib 
    La fin est tragique. Kadhafi vient de rentrer cette fois-ci éternellement dans l’histoire. Celle des atrocités, celle des causes perdues.Une horde sauvage ne peut aussi agir au nom d’un peuple. Bonjour à un autre épisode du livre vert : la démocratie tribale ?

    L’on dira un jour que c’est grâce à la télévision que le régime Kadhafi s’était un peu prolongé.
    Ce moyen, chez qui sait s’en servir est une arme effroyable et de grande propagande. Le « guide » en usait mieux qu’il utilisait son fusil d’épaule. Il suffisait d’une image, d’un son le montrant sur son cinq, que voilà la crédulité d’un monde, le sien arrivait à se consommer dans le « donc tout va bien ». L’on dira aussi que c’est grâce à l’aviation de l’OTAN , à l’intervention sur le sol des services d’intelligence et de renseignements étrangers, à l’approvisionnement en armement excessif, à l’ONU et son conseil de sécurité enrôlé, à une ligue arabe débonnaire et «allégeante», à un Qatar banquier, à des Emirats insoupçonnés, que Kadhafi est tombé. Le peuple… quelques pans ont suffit de finir son régime battu et abattu déjà par la coalition. Il a pourtant berné tant les libyens que l’Afrique et le monde. On ne lui pas omis ses jacasseries sarcastiques et prises de bec ironiques à la tribune des nations unies lorsqu’il fustigeait cette corporation et bravait la charte qui l’administre.

    LE SOLDE DE TOUT COMPTE D’UN HOMME A FORTE AMBIGUÏTE

    Certes Kadhafi était une bizarrerie qui nageait dans ses propres fantasmes. Les conditions de sa captures montraient toutefois son cran et sa détermination à ne pas abdiquer ni capituler. Les raids aériens n’ont pu le faire reculer pour l’avancer davantage vers une sortie qu’il jugeait déshonorante. Il se croyait toujours, en fait il faisait croire mordicus à ses adeptes, qu’ils sont en guerre contre les croisés, les impies et les mécréants.

    En disant un certain moment qu’il n’est ni président, ni roi, juste un guide et un mentor référentiel agissant pour l’éternité, Kadhafi semblait faire sa prémonition. Le sort lui aurait donné raison. Il est là pour l’histoire et l’éternité. L’on s’en souviendra. Il leur affirmait qu’ils doivent le sacraliser en qualité de gloire arabe, musulmane, africaine et américano-latine. Enfin une espèce de messie tiers-mondiste.

    Il n’arrive pas à comprendre ce qui se passe dans la cavité de son peuple, armé également dans une large majorité à blanc par des forces étrangères et une frange des radicalistes islamiques. Sa révolution, pour ce peuple était une partie ternie de l’histoire post-69. Les raisons génésiaques à son soulèvement se sont toutes estompées. Le roi Idriss est parti. Il a été vite remplacé par un autre s’appelant autrement. Son Etat n’est pas une constitution. Son parlement n’a pas de partis. L’expression populaire, à son sens ne se débite qu’à travers la voix du maitre. Du guide. Il a voulu forcer le destin à lui réserver contre vents et marées une issue des plus mythologiques. Il en est malheureusement ou heureusement bien servi. Ensanglanté, malmené Kadhafi comptait devenir une marque de révolution. Il a fait de cette pauvre contrée une dissidence, une blague à dimension étatique.

    Contre un baril de plus, il obtient une motion de soutien. Cette fois-ci le jeu est; pour lui fermé à jamais. Sa révolution a finalement soldé ses comptes. Le contenu indigeste et gymnaste du livre vert ne dégageait pas alors la senteur fétide et pestilentielle d’un régime unique et inique au monde. La Jamahiriya, une semi république noyée dans la moitié d’une monarchie personnelle conquérait alors la reconnaissance servile toute la puissance mondiale.

    On y applaudissait. On clôturait des dettes. On finançait des projets de routes et on édifiait des bassins d’horticulture. On ne pourra jamais innocenter le système qui cantonnait le peuple dans l’illusion démocratique et l’adulation forcée d’un seul homme. Ses tares sont plurielles. Mais rien ne justifie encore la torture d’un être dans le dernier quart d’heure qui lui reste à vivre et que l’on s’empresse de le finir sans aucune circonspection humanitaire. Le rubicond est franchi.

    LA REVANCHE ET L’INHUMANITE COMME STYLE DE VICTOIRE

    La scène à Syrte était insupportable. L’on y voyait que des yeux agressifs et revanchards se mettre sans état d’âme sur un corps humain, chétif, blessé. Le crime était déjà commis. Les voix perçantes comme un clairon de victoire déchiraient le silence d’une histoire qui s’est tue quarante deux années durant. Le peuple libyen ne doit pas du tout se sentir se baigner dans le sang de cette ignominie. Sinon il aurait fait ce que lui faisait son autocrate. Kadhafi est mort ainsi dans un lien direct au combat. Parce qu’il a été tout simplement assassiné avec préméditation, qu’il tombe au champ d’honneur. On l’a par cette épreuve rendu immortel. Son image finale ne cessera pas de se transporter au fil des ans. De toute son œuvre, la mémoire ne gardera en définitive que cette scène d’abattoir, cette image de lynchage, ce zoom du martyr et du crucifix. On aurait pu l’arrêter, le soigner, le juger, le condamner et l’exécuter. Et non pas le meurtrir davantage à coup de crosse et en faire ainsi un porteur de faix et de calvaire. C’est un peu ça, n’est-ce pas ce droit humanitaire, cette chariaa, cette sentence naturelle …de Dieu, des choses et des hommes ? Kadhafi était en cycle final de mener son dernier combat, lorsqu’il connut ses ultimes moments dans l’hérésie d’une foule déchainée, haineuse et ensauvagée. Il est devenu le rat le plus cher que l’on cherchait partout dans les coins et recoins des égouts et des caniveaux. Un agitateur, un combattant, un guerrier voire un destitué non convaincu ; pourchassé, recherché, traqué, en cavale, mais pas fuyard puisse-t-il se trouver dans un palais, un palace ou un QG localisé et confortable ? Avec la mort de Kadhafi, c’est un autre feuilleton qui va se lancer. Le partage du pouvoir suite à la prise d’un butin est plus meurtrier que la guerre même chez les habitants de toute cette zone. Dans la liesse pathologique d’une armée civile, métissée et irrégulière insatiable pour assouvir ses revanches, l’on n’y voyait pas le reflet d’un peuple qui veut se promouvoir vers les étages supérieures de la démocratie. Les dollars qui s’offraient par-ci et par là aux occidentaux, forcés de fermer un œil ; ne sentaient pas alors l’effluve de la torture ou l’odeur adhésive de la fermeture des gosiers et la condamnation des libertés.

    En ce jour à syrte, la reproduction provocante en live de la fin d’un être était excessive. Lorsque de jeunes occasionnels militaires inconscients prennent des photos portables à coté d’une vedette qui ne l’est plus, cela ne peut profiler qu’une mauvaise exultation. La danse macabre et l’horrible parodie faite devant une dépouille mortelle alanguie ne sont en finalité qu’une expression d’une certaine culture de l’humanité. Un cadavre ne peut servir comme canevas de fond à un souvenir de famille. Ainsi la mort sans état d’âme devient un trophée à exhiber. Sarkozy, pourtant commandeur et artisan principal de l’opération, a déclaré avec une émotion labiale «il ne faut jamais se réjouir de la mort d’un homme, jamais ! » L’histoire, la vraie ne fait que commencer en Lybie.

    Là, ces « révolutionnaires » viennent de donner une leçon pétrifiante au monde entier. Par leur barbarie, inhumanité ils ont prouvé à ce monde qu’ils ne peuvent s’accoupler avec les charmes de la démocratie. Hordes sauvages, bédouins, gueux, incivilisés ils ont jeté l’opprobre sur l’arabe et l’islam. Au quatrième jour de son assassinat, le sordide a atteint l’apogée de l’intolérable. Il est devenu un spectacle gratuit. L’on continue à faire de son cadavre et de celui de son fils un objet de curiosité que l’on permettait aux visiteurs de voir et de photographier. Même les mômes, traumatisés, ont eu leur lot de visite funèbre. Un musée de cadavres vient d’inaugurer une nouvelle touristique en Lybie. Le tourisme nécrologique. C’est une honte immense de l’esprit de croire que lorsque le vilain a été? tue?, justice a été? faite.

    UNE TRANSITION INFINIE, UNE INCERTITUDE, UNE ISSUE VERS LE CHAOS

    Voilà, après que le régime de Kadhafi s’effondre comme un château de sable, l’avenir n’est pas aussi tout reluisant pour la Libye. La disparition d’un homme honni soit-il n’apporte pas toujours l’issue souhaitée. L’Irak se tient comme l’exemple le plus typique. Une mort d’homme n’entraine pas forcement mort d’une idéologie. L’histoire est debout pour donner ses preuves. Le chaos et l’inorganisation qui vont se suivre n’auront pas le temps de se mettre au diapason des aspirations populaires. Ainsi la révolution, parmi ses diversions, elle crée aussi de l’opportunisme, du pur. On y verra des personnalités de tout bord, venir et acclamer, maintenant tout haut leur désaccord, opposition à un régime parti, et auquel ils n’avaient rien fait auparavant pour qu’il disparaisse. La situation restera fort compliquée avec l’ouverture de tous les appétits hydrocarbures possibles des grandes puissances. La diplomatie assistée et téléguidée s’est déjà mise en route. Mais aussi l’économie, on commencera à se bousculer devant les ports de Benghazi, de Syrte et de Tripoli. Les quais se rempliront de matériels destinés à la reconstruction de l’infrastructure disparue. Les bons de commande vont créer les yeux doux.

    C’est aussi par devant une soif ardue de liberté et de démocratie, qu’on voulant y boire, que le pire puisse arriver. Ce pays abrite dans ses soubassements de nombreuses cellules dormantes toute idéologie confondue. La plus virale reste, en toute évidence la constance islamiste. Elle vient d’être ardemment soutenue par le président du CNT. Abdeljalil, ce monsieur, Taleb d’une zaouïa, entonne déjà l’ossature de l’Etat qui se dessine. Un Etat théocratique, où seule la loi coranique a droit de cité, en donnant l’exemple de la polygamie à réinstaurer, devait-il dire, avant de se dédire 24 heures après ; lors de la fête de la « la libération totale » organisée à Benghazi (pourquoi pas à Tripoli capitale du pays ?) ca commence l’instinct tribal et grégaire que Kadhafi avait su faire taire des années durant. Une nouvelle forme, sous une autre édition du livre vert va naitre : la démocratie tribale. Ce sera la dictature des tribus les plus en vue. L’occident commence à prendre un air frileux et la peur commence à le gagner. La Tunisie vient de décréter électoralement la mainmise des islamistes. En Libye les concessions primaires sont l’ouverture et le départ vers l’incertitude de malheureux lendemains. Les règlements de compte au sein de la rébellion vont-ils fragiliser La cohésion de façade recommandée par la nécessité d’une opposition forte et soudée ? Le CNT se trouve en fin de ce premier round de la révolution dans une zone de turbulence très dangereuse. Déjà l’assassinat non élucidé de l’ancien patron militaire des rebelles Younes tué dans des circonstances vaseuses après avoir été rappelé du front pour un interrogatoire à Benghazi. 4 jours après l’assassinat du colonel, ils (les membres du CNT) promettent de constituer enfin un gouvernement. Paroles, paroles. La sociologie locale basée essentiellement sur le délicat équilibre tribal et régional demeure très présente dans les futures tractations politiques. La bagarre sera rude entre partisans, courants idéologiques, tribus, aigris, rebelles. L’esprit d’allégeance ou de divergence avec la « révolution » fera le poids et la faiblesse des uns et des autres. Déjà le président transitoire promet des allocations aux rebelles. Et les autres ? La majorité silencieuse, la population désarmée ? Quel rôle aura, cet ex-chef et futur chef terroriste Belhadj ? Les libyens connaitront, hélas les faux barrages, les assassinats collectifs et toute la panoplie de la haine et de la violence. Il sera difficile d’accroitre les potentialités de réussite des objectifs de la révolution. Quant à la femme libyenne, elle ne pourra gouter au parfum de la liberté voulue et convoitée. Elle se limitera à une entité sociale, devant par démocratie voter et être élue. Pas plus avec un tel Abdeljalil. C’est vrai qu’en Libye la peur gagnait toutes les bouches. Cette peur était visible et audible. Le régime sévissait à l’ombre comme un fantôme. L’on le voyait partout et nulle part. Il avait ses oreilles, ses yeux dans le même corps social. La trouille se voyait s’ériger comme un management de gestion adoucissante des foules. Mais cette peur, ce sont tous les peuples arabes en vérité qui la vivent. Elle emplit l’être arabe de l’écran de sa TV, à son école ou université jusqu’à dans ses écrits, paroles et œuvres artistiques ou littéraires. A-t-on vu, un poète faire des odes à la faveur de Sarkozy ? Ou bien la France n’a plus de poètes ? « El jamahiria » diffusait à longueur d’audition des romances panégyriques et louanges au seul guide.

    L’INCERTITUDE LIBYENNE PESE AUSSI SUR L’ALGERIE

    Le traitement réservé au colonel pris en position de combat a quand bien même suscité de l’émotion, du moins de la clémence. Nous nous connaissons un peu la chose. Sinon autrement dit, l’Algérie aurait bien pesé cette prudence. Refuser de reconnaître initialement à ses débuts le CNT n’était finalement pas une maladresse d’appréciation. Même si en restant intransigeante dans sa politique étrangère, elle n’avait pas clos cependant le fil de discussion avec ceux qu’elle savait être les futurs maitres de la situation. Aphasique, peu bavarde sur le sujet et munie du principe de la neutralité à la naissance du conflit ; elle s’est épargné de la sorte les foudres et probablement les réprimandes d’un guide en perte progressive de toute légitimité. Elle savait que le délire du colonel harcelé et pris sournoisement en tenaille pouvait bien déverser l’ironie et l’amalgame. Il a bien proféré des vérités ou des mensonges à propos de chefs européens. Le financement de la campagne de Sarkozy, les scandales de Berlusconi, les origines d’Obama. Il pouvait parler de la révolution algérienne, la mettre en cause, déterrer quelques échauffourées, divulguer quelques discrétions de palais, narrer des anecdotes imperceptibles. Une chose reste certaine pour le CNT c’est que le peuple algérien à travers, ses journaux, ses mails, et toute autre forme d’expression non gouvernementale s’est démarqué de la position officielle, qui prônant la prudence s’est retrouvée dans un excès dangereux et par conséquent avait marqué sa sympathie pour les révolutionnaires jusqu’à ce jour fatidique où tout a basculé. Ce CNT sait aussi le statut de l’Algérie dans la stabilité de la région.

    Cependant, depuis le prélude de la guerre de Libye en février 2011, conflit dans lequel l’Otan est le principal belligérant, le statut géostratégique de l’Algérie demeure situé dans une notion aléatoire, voire menacé. Le bombardement des dépôts d’armes et de munitions de l’armée libyenne par les forces aériennes et navales de l’OTAN et leur pillage par les rebelles dont des membres de l’organisation terroriste AQMI a entrainé un accroissement comminatoire et pesant des armes conventionnelles en Libye et au Sahel. Le brouillard et l’anarchie qui sévit en ce pays constitue non seulement pour l’Algérie mais aussi pour les autres pays limitrophes, un danger permanent et pérenne tant des armes de valeur destructrice sont à l’air libre. Ceci les grandes puissances l’ont bien compris. Donc la position algérienne est réfléchie et se doit d’interférer tactique diplomatique et intérêt vital quant à la protection territoriale. Maintenant que les choses se tassent et se décantent, la diplomatie en ses lettres de noblesse reviendra à ses pas ordinaires du bon voisinage. Le secrétaire d’Etat adjoint pour les affaires du proche orient des Etats Unis d’Amérique Jeffrey Feltman, lors de sa récente visite à Alger, n’a pas manqué de rappeler l’importance de la partie algérienne dans le traitement des effets du conflit libyen.

  • Lutte antiterroriste: Alger et Londres sur la même longueur d’onde

    par Mohamed Mehdi 
     
    « Nous partageons le point de vue de l’Algérie dans plusieurs domaines de la lutte antiterroriste, en particulier l’opposition au paiement de rançons», a déclaré hier le général-major Robin Searby, conseiller du Premier ministre britannique, lors d’une conférence de presse organisée à l’ambassade britannique à Alger, en présence de l’ambassadeur Martyn Roper.

    Cette rencontre avec la presse intervient à l’issue du séjour à Alger du général-major Robin Searby pour assister au 3e round du dialogue bilatéral entre les deux pays consacré à la question de la lutte contre le terrorisme dans le Sahel.

    Pour M. Searby, «la menace de l’AQMI est très importante» et «le combat doit être porté par tous les pays concernés par la sécurité dans la région du Sahel (Algérie, Maroc, Mauritanie, Mali et Niger)». Selon l’orateur, qui n’a pas été avare en éloges sur «les capacités de l’Algérie à affronter cette menace» de l’AQMI, la 3e rencontre du dialogue entre les deux pays a permis de travailler particulièrement sur la question du «financement du terrorisme» et des moyens de parvenir à assécher ses ressources. Il a été également question du «renforcement des compétences des pays du Sahel (Mali, Niger). «Mais notre plus grande coopération, c’est avec l’Algérie que nous l’avons, compte tenu de ses capacités de lutte contre le terrorisme», a-t-il ajouté.

    Le dossier libyen n’a pas été absent des sujets de sécurité dans la région abordés lors de la conférence de presse de Robin Searby. Interrogé par des journalistes sur «le danger que constitue l’instauration d’un Etat théocratique en Libye pour le renforcement de l’AQMI», c’est l’ambassadeur du Royaume-Uni qui prend le relais pour répondre à cette question. «Premièrement, ceci (l’instauration d’un Etat théocratique, ndlr) n’intéresse que les Libyens, qui sont les seuls aptes à définir leur avenir. Bien entendu, un gouvernement fort en Libye peut aider la région à faire face au danger de l’AQMI».

    Non satisfait de la réponse, le journaliste reformule sa question : «Est-ce vous pensez que l’instauration d’un Etat théocratique en Libye va renforcer AQMI dans la région ?». Là aussi, impossible de soutirer le moindre aveu à l’ambassadeur britannique. «Non, nous ne pensons pas que c’est le cas. Je n’accepte pas du tout cette déclaration. Lors de tous nos contacts avec le CNT (Conseil national de transition en Libye), il est clair que ce sera la paix et la stabilité dans la région. La sécurité sera la priorité», déclare M. Martyn Roper.

    La même question revient encore sous une autre forme «plus précise», à savoir sur la possible «jonction» que pourraient avoir certains dirigeants armés libyens de la rébellion, «issus des groupes salafistes», avec AQMI. Pour l’ambassadeur, «c’est une situation qui concerne les Libyens». Et d’ajouter : «Nous comprenons la préoccupation des Algériens. Il y a une grande détermination chez les autorités libyennes à lutter contre le terrorisme», a-t-il conclu à ce propos.

    De son côté, le général-major Robin Searby, interrogé sur la prise d’otages survenue il y a quelques jours à Tindouf, a affirmé que «le Royaume-Uni et l’Algérie travaillent pour faire appliquer la décision de l’ONU sur le non-paiement des rançons exigées par les groupes terroristes. L’Algérie est leader dans ce domaine, avec l’ONU. Nous allons travailler pour concrétiser cette résolution», a-t-il déclaré, précisant que «la 4e rencontre entre l’Algérie et le Royaume-Uni, sur la question de la lutte antiterroriste, aura lieu dans un an à Londres». 

     
    Le Quotidien d’Oran, 27/10/2011
  • Islamisme de bon aloi ?

    Voilà que l’islamisme ne fait plus peur en Occident. L’idéologie politique la plus meurtrière de la fin du XXe et du début du XXIe ne fait plus peur dès lors que la révolution en Tunisie et en Libye exprime des sympathies effectives pour cette tendance. Bien entendu, il ne s’agit pas de juger des intentions en Libye ou condamner d’emblée un processus qui a démontré que des élections propres et honnêtes étaient possibles dans un pays arabe, en l’occurrence la Tunisie. Il faudra attendre les actes. 
     
    Mais lorsqu’on lit et entend autant de candeur chez des analystes, hier prompts à clouer au pilori les islamistes de tout poil, lorsqu’on parle d’Al Qaïda, il y a de quoi tomber du «minbar». Le plus prolixe en ce moment en France c’est Mathieu Guidère, spécialiste du Moyen-Orient et de l’Islam. Il est interviewé à tour de bras parce que justement l’on s’inquiète légitimement de ce qui risque de se passer en Libye et en Tunisie. 
     
    Ainsi au sujet de la déclaration de Abdjalil en Libye à propos de la polygamie – à croire que c’est l’urgence ultime en Libye – il explique «… Il faut aussi remettre la décision d’Abdeljalil dans le contexte libyen. Selon les estimations, la guerre a fait 50 000 victimes. Il y a aura donc également de nombreuses veuves de guerre». Oui, 50 000 victimes, mais combien de femmes et combien de célibataires là dedans ? Le spécialiste ne le dit pas, il donne juste des qualités prophétiques au chef du CNT. Il agirait comme le prophète de l’Islam au retour des grandes batailles du début de la propagation de l’Islam au bas moyen-âge. Le même expert récidive lorsqu’il assène l’argument suprême quant à la dimension identitaire des pays musulmans : «N’oublions pas que les Français en Algérie avaient gardé les tribunaux islamiques pendant la colonisation». Mais bien entendu, la France coloniale respectait absolument les mœurs des indigènes interdits d’accès à tout ce qui faisait la modernité et maintenus dans une arriération totale pour mieux les asservir et les humilier. Que de confusion dans ce discours pour mieux justifier le soutien inconditionnel des Occidentaux à la chute des régimes arabes même dans les conditions les plus barbares. L’Islam n’est pas un danger alors que l’islamisme est dangereux comme l’est toute idéologie extrême qui se fonde sur l’affect et non sur la raison. L’expert ne peut ignorer cela. L’islamisme bâtit son projet politique sur le sacré et ne permet dès lors, et en aucune manière, l’émergence d’un débat pluraliste, démocratique et libre qui le remette en question.

    Islamisme de bon aloi ? Voilà que l’islamisme ne fait plus peur en Occident. L’idéologie politique la plus meurtrière de la fin du XXe et du début du XXIe ne fait plus peur dès lors que la révolution en Tunisie et en Libye exprime des sympathies effectives pour cette tendance. Bien entendu, il ne s’agit pas de juger des intentions en Libye ou condamner d’emblée un processus qui a démontré que des élections propres et honnêtes étaient possibles dans un pays arabe, en l’occurrence la Tunisie. Il faudra attendre les actes. 

     
    Mais lorsqu’on lit et entend autant de candeur chez des analystes, hier prompts à clouer au pilori les islamistes de tout poil, lorsqu’on parle d’Al Qaïda, il y a de quoi tomber du «minbar». Le plus prolixe en ce moment en France c’est Mathieu Guidère, spécialiste du Moyen-Orient et de l’Islam. Il est interviewé à tour de bras parce que justement l’on s’inquiète légitimement de ce qui risque de se passer en Libye et en Tunisie. 
     
    Ainsi au sujet de la déclaration de Abdjalil en Libye à propos de la polygamie – à croire que c’est l’urgence ultime en Libye – il explique «… Il faut aussi remettre la décision d’Abdeljalil dans le contexte libyen. Selon les estimations, la guerre a fait 50 000 victimes. Il y a aura donc également de nombreuses veuves de guerre». Oui, 50 000 victimes, mais combien de femmes et combien de célibataires là dedans ? Le spécialiste ne le dit pas, il donne juste des qualités prophétiques au chef du CNT. Il agirait comme le prophète de l’Islam au retour des grandes batailles du début de la propagation de l’Islam au bas moyen-âge. 
     
    Le même expert récidive lorsqu’il assène l’argument suprême quant à la dimension identitaire des pays musulmans : «N’oublions pas que les Français en Algérie avaient gardé les tribunaux islamiques pendant la colonisation». Mais bien entendu, la France coloniale respectait absolument les mœurs des indigènes interdits d’accès à tout ce qui faisait la modernité et maintenus dans une arriération totale pour mieux les asservir et les humilier. Que de confusion dans ce discours pour mieux justifier le soutien inconditionnel des Occidentaux à la chute des régimes arabes même dans les conditions les plus barbares. 
     
    L’Islam n’est pas un danger alors que l’islamisme est dangereux comme l’est toute idéologie extrême qui se fonde sur l’affect et non sur la raison. L’expert ne peut ignorer cela. L’islamisme bâtit son projet politique sur le sacré et ne permet dès lors, et en aucune manière, l’émergence d’un débat pluraliste, démocratique et libre qui le remette en question.
    Les Débats, 27/10/2011
  • The Expendables : Sylvester Stallone accusé de plagiat

    A l’instar de Drive et Very Bad Trip (qui à eux deux cumulent pas moins de six procès), c’est au tour de Sylvester Stallone d’être visé par une plainte. En effet, il est poursuivi par Marcus Webb, un scénariste qui l’accuse de violation de copyright. Selon lui, Stallone aurait repris une idée originale pour réaliser The Expendables, film dont il avait pris les commandes et la vedette aux côtés de tout le lot de bras cassés d’Hollywood et dont la trame serait «étonnamment similaire » à un scénario qu’il avait écrit et déposé au Bureau des Copyright américain en juin 2006.

    Reuters révèle ainsi que le film comporte le même méchant, la même intrigue gravitant autour de mercenaires et la même séquence d’ouverture que son script, intitulé The Cordoba Caper.

    Webb y dépeint l’histoire d’un groupe de mercenaires surentrainés recrutés pour vaincre le vilain Général Garza, à la tête d’une petite armée d’Amérique latine. Il faut avouer que les deux scénarios sont quelque peu identiques puisqu’il est également question d’un groupe de mercenaires dont la mission est de renverser un dictateur sud-américain dans le film de Stallone.

    The Cordoba Caper ayant circulé à Hollywood et ses alentours entre 2006 et 2009 pour trouver preneur, Webb prétend que cela aurait largement laissé le temps à l’acteur et à David Callaham (le scénariste du film) de pomper quelques idées ici et là, comme en témoigne sa plainte : «Il ne peut être contesté que Stallone et/ou Callaham ont pu avoir accès et copier des données protégées du scénario.»

    Cette plainte vise également Callaham ainsi que les sociétés Millenium Films, Nu Image Films et Lions Gate. Il y a quelques mois, le film avait déjà été au coeur d’une affaire judiciaire, mais à l’initiative d’un groupe de protection de droits d’auteur cette fois-ci, visant quelque 23 000 pirates ayant téléchargé le film de façon illégale. Voilà un combat qui s’annonce musclé !