Les Débats, 12/05/2011
Mois : mai 2011
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Monarchies d’avenir et pièges à cons
Le Maroc a demandé d’adhérer au Conseil de coopération du Golfe. Ce dernier examine actuellement sa demande avec un «œil favorable». Il ne manquait que ce roi d’Afrique du Nord et celui de la Jordanie pour se retrouver entre monarques arabes. Les monarchies du Golf se sont constituées au détriment de la Ligue arabe dont ils veulent faire un simple instrument pour leur politique. Ce sont eux qui bloquent ou non les réunions de cette ligue devenue «faire- valoir» et qui lui dictent leurs résolutions. Ils y assistent en maîtres et font des tirs groupés sur quiconque n’est pas d’accord avec eux. Kadhafi en a fait les frais. Conscients de leurs intérêts partagés de monarchies absolues, leurs ennemis prioritaires ce sont les régimes arabes «républicains».Egypte, Syrie, Yemen, Tunisie, Libye ou Algérie sont, selon la conjoncture, tous à mettre dans le même sac à leurs yeux, c’est-à-dire des dictatures «non éclairées» qui ne jouissent pas de la légitimité royale dont eux jouissent. C’est la principale fracture qui traverse ce faux-semblant qu’est le monde arabe. Face aux rois unis et organisés, les présidents des Etats républicains sont divisés et incapables de parler d’une même voix, qu’il s’agisse du problème palestinien, du Sahara occidental ou de tout autre sujet d’intérêt commun, politique, économique ou autres.Nous assistons actuellement à l’effondrement de ces régimes dictatoriaux alors que les monarchies, à l’exception du Bahrein -et peut-être du Maroc- affichent une stabilité remarquable dont il reste à savoir si elle n’est qu’apparente. En raison de son histoire, voire de sa gouvernance, l’Algérie est la seule république arabe à offrir une exception dans ce tableau noir d’un effondrement généralisé, la seule avec un Liban, une Mauritanie et un Soudan bien affaiblis. Mais il est vrai qu’elle a déjà payé un lourd tribu dans les années quatre-vingt dix. La demande marocaine d’adhérer au Conseil de coopération du Golfe, jointe à celle de la Jordanie, atteste de l’existence d’une frontière entre régimes républicains et monarchiques et annonce une nouvelle configuration politique.Les royautés sont en train de prendre le pouvoir dans une région où l’avenir des républiques est menacé pour cause de dictatures et de révolutions. Demain, elles leur dicteront les modèles auxquelles ces dernières doivent se soumettre. Il est à craindre que les présidents qui vont émerger seraient des espèces de seconds rôles des Þois en place. Ainsi, la légitimité de ces présidents dépendrait de la caution royale qui leur serait ou non octroyée. Il appartient à l’Algérie de prendre acte de cette menace. Une seule solution pour y échapper serait de faire triompher le modèle démocratique chez elle, autant que faire se peut, et de renoncer définitivement à une «diplomatie arabe» qui n’est qu’un piège à cons.
Les Débats, 12/05/2011 -
Le Front Polisario appelle la France à faire preuve d’objectivité
Devant la persistance de la France à s’aligner sur la position du Maroc dans le conflit du Sahara occidental, notamment sur la question des droits de l’Homme, le Front Polisario interpelle Paris pour qu’il cesse de faire preuve de subjectivité. Le Front Polisario a appelé dimanche la France à “œuvrer pour la protection des civils sahraouis et à respecter les droits humains au Sahara occidental, sans discrimination, sélectivité ou politique du deux poids, deux mesures”, afin de contribuer à la recherche d’une solution au conflit du Sahara occidental.Le secrétariat national (SN) du Front Polisario, réuni dimanche en session ordinaire, a appelé la France, membre permanent du Conseil de sécurité, à participer positivement à la recherche d’une solution juste et durable au conflit et à “œuvrer pour protéger les civils sahraouis et le respect des droits de l’Homme au Sahara occidental comme partout dans le monde sans discrimination, sélectivité ou politique du deux poids, deux mesures”. Le secrétariat national a mis l’accent sur la nécessité d’élargir le mandat de la Minurso pour inclure la protection et la surveillance des droits de l’Homme au Sahara occidental, prenant note de la résolution 1979 du CS qui réaffirme l’importance du respect des droits de l’Homme pour faire aboutir les efforts de l’ONU pour la solution du conflit du Sahara occidental.Le SN a regretté que le Conseil de sécurité n’ait pas créé de mécanisme pour la protection des droits de l’Homme à l’instar de toutes les missions onusiennes de la paix dans le monde, en raison de l’opposition de la France, ce qui ne concourt pas à l’instauration de la paix et la stabilité dans la région. Il a également demandé à l’Espagne d’assumer ses responsabilités dans la décolonisation du Sahara occidental, en sa qualité de puissance administrante du territoire jusqu’à ce que le peuple sahraoui puisse décider de son avenir et exercer son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance. Le SN a appelé au démantèlement du mur de la honte marocain qui partage le Sahara occidental et son peuple en deux parties et fait chaque année des victimes au sein des Sahraouis innocents, notamment les nomades et leurs cheptels.S’agissant de l’exploitation illégale des ressources naturelles sahraouies, le SN a appelé l’UE à exclure le Sahara occidental de tout accord avec le Maroc, estimant cela une violation du droit international, tant que le processus de décolonisation n’a pas abouti. Le SN a exprimé la disponibilité du Front Polisario à coopérer de manière constructive avec les efforts du SG de l’ONU et de son envoyé personnel pour accélérer les négociations en vue de garantir le respect des droits nationaux légitimes du peuple sahraoui à la liberté. Dans ce contexte, il a appelé la communauté internationale à imposer les sanctions nécessaires au Maroc pour l’amener à se conformer à la légalité internationale. Enfin, il a demandé au gouvernement marocain de libérer immédiatement et sans condition le prisonnier politique sahraoui, Yahya Mohamed El-Hafed, condamné à 15 ans de prison ferme et tous les autres qui croupissent dans les prisons marocaines, et de faire la lumière sur le sort de tous les disparus sahraouis au Maroc.Liberté, 12/05/2011 -
Attentat de Marrakech : Des informations époustouflantes
Il y a déjà trois détenus suite à l’attentat de Marrakech. Il arrive, cependant, que les informations fournies par le makhzen présentent des aspects extrêmement discutables.1 º. Le makhzen dit que le suspect principal avait été détenu au Portugal … et le gouvernement portugais NIE LE FAIT!!!
L’agence du Makhzen a dit dans une dépêche datée du 6 mai que :S’agissant du suspect principal, le ministre a révélé que ce dernier est fortement imprégné d’idées djihadistes et manifeste sa loyauté au réseau Al-Qaida, et qu’il avait essayé quelques fois de rejoindre les foyers de tension par la djihad, particulièrement en Tchétchénie et en Iraq.
Cependant, son projet a échoué après sa détention deux fois, la première au Portugal en 2004 et la deuxième en Syrie en 2007, avant d’être extradé au Maroc après les deux tentatives.« L’information » du ministre marocain de l’intérieur a cause, au début, de l’étonnement et ensuite une indignation peu dissimulée.
Dans un premier moment, l’étonnement laisse entrevoir dans une information sur Radio Renascença, le 6 mai, les autorités portugaises sont « surprises » par les liens avec le Portugal du suspect de l’attentat :L’attentant a tué 17 personnes, parmi eux un d’origine portugaise de 23 ans qui vivait en Suisse et il a blessé plus de 20 personnes.
L’information du suspect principal de l’attentat de la semaine dernière à Marrakech est surtout un détail qu’il s’agit d’un Marocain qui a été expulsé du Portugal en 2004, a pris les autorités portugaises de surprise.
D’après les déclarations du ministre marocain de la Communication, Khalid Naciri, mentionné par l’agence France Press, les services de renseignements portugais connaissaient bien les faits.
Pour cette raison, et parce que jusqu’à présent aucun contact avec le système portugais, on en sait peu sur cet individu qui a vécu au Portugal, avant d’être expulsé par les autorités portugaises en 2004.
Selon les autorités marocaines, l’arrestation a été possible après une intense collaboration entre les services de renseignement du Maroc, de l’Espagne, la France et les États-Unis.
L’attentat a tué 17 personnes à Marrakech, y compris un ressortissant d’origine portugaise de 23 ans vivant en Suisse, et en a blessé plus de 20 personnes, essentiellement des touristes étrangers.
Mais de l’étonnement ils ont passé à l’indignation peu dissimulée. Au lendemain, le ministre marocain de l’Intérieur disait que le suspect avait été arrêté au Portugal… Le Jornal de Noticias révèle que le suspect n’a jamais été détenu pour une cause pénale quelconque au Portugal! et qu’il a tout simplement été retenu à la frontière pour lui empêcher d’entrer dans le pays et pour ensuite le renvoyer au Maroc :De sources policières portugaises ont invoqué, dans le JN que le suspect n’est jamais entré dans le pays depuis qu’il a été interdit d’entrée à la frontière en août.
D’après le Service des étrangers et des frontières (SEF), Adil El-Atman a été arrêté au port de Leixoes, lorsqu’il essayait d’entrer dans notre pays clandestinement par la mer, et a ensuite été emmené sous escorte policière au Maroc où il a été remis aux autorités locales.2º. El autor de un atentado que mató a 16 personas, tiene un nivel intelectual « débil » pero… ¡¡¡aprendió a hacer bombas en internet!!!
Según Le Figaro, en un artículo con un título muy apropiado (« La increíble historia del terrorista de Marrakech ») el principal sospechoso designado por el majzen, Adil el-Atmani, tiene un nivel intelectual « débil »… y sin embargo, según la versión oficial del majzen aprendió por sí mismo, con internet, a hacer una bomba que ya ha matado a 18 personas.
Lo dice la MAP en un despacho del 6 de mayo:2 º. L’auteur d’un attentat qui a tué 16 personnes, a un niveau intellectuel « bas » mais … il a appris à faire des bombes sur Internet!!!
Selon Le Figaro, dans un article portant un titre très approprié (« l’incroyable histoire du terroriste de Marrakech ») le suspect principal désigné par le makhzen, Adil le-Atmani, a un niveau intellectuel « bas » … cependant, selon la version officielle du makhzen il a appris par lui-même, à travers Internet, à faire une bombe qui a déjà tué 18 personnes.
La MAP le dit dans une dépêche du 6 mai :Les trois accusés ont essaye, au mois de mai 2008, de rejoindre l’Irak, via la Libye, mais les autorités de ce dernier les ont arrêtés et expulsés vers le Maroc.
À cause de l’échec de toutes ses tentatives, l’auteur présumé de l’attentat de Marrakech a décidé de commettre un acte terroriste de grande envergure à l’intérieur du territoire national, inspiré par les idées djihadistes.
De cette façon il a commencé à consulter les sites Internet et les encyclopédies spécialisées en techniques de fabrication d’explosifs ce qui lui a permis de développer une connaissance en la matière et de maîtriser ces techniques, raconta le ministre de l’Intérieur.3 º. Un présumé terroriste impliqué dans l’attentat de Marrakech ¡ et dans celui du11-M!! a été arrêté par ¡ un!!! policier.
Il ne cesse pas d’être étonnant. Un Individu supposé être impliqué dans l’attentat du 11-M (192 morts) et dans l’attentat de Marrakech (16 morts) a été détenu ¡ uniquement par un policier!!!
La page Web récemment inaugurée de l’ambassade marocaine au Portugal, nous le dit :Un marocain de 38 ans, recherché depuis 2002 et soupçonné d’être impliqué dans les attentats de Casablanca (Maroc) en 2003, a été arrêté par un policier, ont indiqué des sources policières. De sources marocaines lient le suspect aux attentats du 11 Mars.
POST-DATA (7-V-2011)J’ai actualisé dans son premier point.
Le scandale sur les versions officielles de l’attentat présentées par le Makhzen s’aggrave de plus en plus.
Le gouvernement portugais a démenti le gouvernement marocain, le principal suspect n’était pas détenu (en mettant en exergue que le mot « détention » veut dire privation de liberté pour une affaire pénale) au Portugal.
Il a été arrêté à la frontière en essayant d’entrer illégalement dans le pays. Et après avoir été détenu a été renvoyé au Maroc.
Donc, il n’était pas détenu au Portugal pour une affaire criminelle (et encore moins pour une affaire liée au « jihadisme »).
Profesor Carlos Ruiz Miguel, 06/05/2011 -
De quel droit le Maroc se permet-il d’annexer ou marocaniser le Sahara occidental?
Voyez du côté du Sahara Occidental qui fût une colonie espagnole jusqu’en 1975 année où l’Espagne a décidé de s’en débarrasser à cause de ses problèmes internes et des pressions franco-américaines. C’est alors que s’est pointée une autre nation néo-coloniale, le Maroc, pour se l’accaparer et dire que cette même nation n’est même pas capable de libérer deux enclaves qui se trouvent sur son territoire mais qui appartiennent étrangement à une nation dont elle est séparée d’ une immense mer qu’est la Méditerranée.
Cette même Espagne et la France (le pays de Liberté, Egalité, Fraternité) ne se réferent pas aux résolutions des Nations Unies relatives au droit à l’autodétermination du peuple Sahraoui et soutiennent ouvertement le néo-colon-qui-n’est-pas-capable-de-libérer-ses-terres-du-joug-espagnol pour qu’il annexe cette terre et ce peuple.Heureusement qu’il y a une convention de l’ONU qui est claire en ce qui concerne les frontières tracées lors de la décolonisation !
Tous les peuples d’Afrique du nord traversaient ces régions pour aller en Afrique noire mais n’ y avait aucune souveraineté sur ces contrées !
C’est devenu une mode le fait de coloniser un un pays et après on propose des solutions pour l’annexer définitivement ! -
Sahara Occ. : Le loup est chargé d’assurer la protection des moutons dans la bergerie!
PLATEFORME
POUR LA SOLIDARITE
AVEC LE PEUPLE
DU SAHARA OCCIDENTALL’ONU REFUSE D’ELARGIR LE MANDAT DE LA MINURSO AUX DROITS DE L’HOMMEEn adoptant le 27 avril 2011 la résolution n° 1979 sur le Sahara occidental, le Conseil de sécurité de l’ONU a suivi pour l’essentiel les recommandations du secrétaire général, Ban Ki-moon, dans son rapport du 15 avril. La résolution prolonge d’une année supplémentaire le mandat de la mission des Nations unies au Sahara occidental (Minurso) et engage, une fois de plus, le Maroc et le Front Polisario à poursuivre les négociations « en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui pourvoie à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental ».Tout en reconnaissant que « la consolidation du statu quo n’est pas acceptable à long terme », la résolution met sur le même plan le colonisateur et le colonisé et ne propose aucune mesure pour amener le Maroc à mettre un terme à ses manœuvres d’obstruction et à respecter le droit international.
Malgré l’aggravation de la répression contre la population sahraouie, notamment pendant et depuis le démantèlement du camp de Gdeim Izik, le Conseil de sécurité de l’ONU a refusé, sous la pression de la France, d’inclure la surveillance des droits de l’homme dans les compétences de la Minurso qui reste donc la seule mission de paix des Nations unies dépourvue d’un mandat de surveillance des droits de l’Homme. Toutefois, la mobilisation de nombreux gouvernements, associations des droits de l’Homme et personnalités a contraint le Conseil de sécurité de l’ONU à reconnaître l’importance « d’améliorer la situation des droits de l’Homme au Sahara occidental ».
C’est un premier pas, mais qui reste insuffisant, d’autant plus qu’il confie aux autorités marocaines (par le biais du Conseil national des droits de l’homme qui est contesté par les associations marocaines des droits de l’Homme) la responsabilité de surveiller les droits de l’Homme. Comme si le loup pouvait être chargé d’assurer la protection des moutons dans la bergerie!
Le gouvernement français s’est fait une nouvelle fois le porte-parole des autorités marocaines en refusant l’extension du mandat de la Minurso et en soutenant ouvertement le projet marocain d’autonomie bien qu’il bafoue le droit international fondé sur le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Il empêche ainsi la résolution pacifique d’un conflit de 35 ans sur la décolonisation du Sahara occidental.
Réaffirmant sa solidarité avec la lutte du peuple sahraoui pour son indépendance, la plateforme pour la solidarité avec le peuple du Sahara occidental est décidée à poursuivre son action contre les violations des droits de l’homme au Sahara occidental, pour un mécanisme onusien de surveillance des droits de l’homme et pour la mise œuvre rapide du référendum d’autodétermination qui permettrait enfin au peuple sahraoui de décider librement de son avenir.
La plateforme demande aux gouvernements et aux autorités européennes d’exercer des pressions sur le Maroc, pouvant aller si nécessaire jusqu’à des sanctions, pour qu’il applique le droit international et respecte les droits de l’homme.
Paris le 9 mai 2011Canempechepasnicolas, 11/05/2011 -
Festival du cinéma dans les camps sahraouis. Objectif : disparaître
Chaque année, du 2 au 8 mai, un festival hors du commun pour deux raisons est organisé par une bande de jeunes espagnols surmotivés. Primo, c’est le seul festival de cinéma organisé dans un camp de réfugiés. Segundo, il a été créé pour disparaître le jour où le Sahara Occidental recouvrera son indépendance. Visite sablée du camp de Dakhla au premier jour du festival Fisahara.Il faut trois heures pour parcourir le désert qui sépare l’aéroport de Tindouf du camp de Dakhla, le plus isolé des rassemblements humains situés en Algérie et qui réunissent quelques 200 000 Sahraouis en exil depuis 35 ans. On y accède par une route entourée de sable, rien de plus, rien de moins : « Il y a peu, des gens mouraient encore sur cette route, confie Nacho, un journaliste espagnol connaisseur de la région. Les choses avancent dans le désert de la Hamada. Mais elles ne vont pas plus vite que la prise de décision de l’ONU, qui s’est engagée il y a vingt ans à organiser un référendum d’autodétermination pour permettre aux Sahraouis de décider de leur destin collectif (annexion du Sahara Occidental au Maroc ou indépendance). Ils attendent toujours.La lenteur se transformant en retard, un groupe d’Espagnols a débarqué il y a huit ans armé de bobines de films, de rétro-projecteurs, d’appareils-photo et d’un amour profond des habitants des camps. Leur objectif ? Divertir ses habitants, rompre la routine ensablée faite de thé, de cigarettes et de temps à tuer, en injectant une bonne dose de cinéma, de bonne humeur et d’échanges culturels. David, Laura, Carlos, Gerardo, Paz et tous les autres sont venus insuffler de l’oisiveté fructueuse dans un monde de privation, et cela n’a rien de drôle.« C’est un mauvais signal ». Le responsable de la presse du festival Fisahara est partagé sur la construction de la fin de la route asphaltée, bien qu’il apprécie de ne pas passer trois heures dans les dunes. Carlos Bardem, un des invités du festival et surtout un habitué, est lui très inquiet : « Plus ils construisent ici, plus le Maroc va jouer la carte du fait accompli : Vous voyez, il n’y a aucune raison d’organiser un vote puisqu’ils sont bien ici. » Le débat ne tranche pas mais pointe le paradoxe de la situation actuelle des Sahraouis, entre leur envie de lever l’ancre au plus vite et celle de vivre dans la dignité, avec le risque de rester encore longtemps…“Hamada” : “putain, il n’y a rien”
« Hamada », tu sais ce que ça signifie ? » Sidi revient tout juste de Libye. Ce Sahraoui parti étudier à Cuba en 1988 – ils étaient 450 cette année – a parcouru le monde entier avant de devenir ingénieur civil pour une boîte espagnole et d’aller faire une mission à Tripoli. Impossible de rester sur place avec la guerre entre pro et anti-Kadhafi et les bombardements de l’OTAN, si bien qu’il est de retour au pays. Beaucoup de « Cubarahuis » suivent le même itinéraire : des études à l’étranger, la découverte de toutes les choses interdites dans un désert, l’obtention d’un diplôme, puis le retour dans un lieu sans perspectives pour les jeunes. De quoi se ronger le sang. « Joder, no hay nada » (« Putain, il y a rien !), « Hamada », voilà ce qu’auraient dit les premiers nomades à se balader dans le coin.Le festival Fisahara, c’est du donnant-donnant, un contrat tacite qui dispose que les Sahraouis racontent leur histoire aux jeunes du monde entier, qui en retour leur mettent à disposition des moyens de s’exprimer. Pendant toute la semaine du festival, des ateliers de formation sonore, cinématographique, d’édition et de production sont organisés par les volontaires du festival. Le Fisahara a pour objectif de disparaître en même temps que ces camps arides, mais il y laisse de petites traces de changement, comme la création d’une école de cinéma l’an dernier, où les Sahraouis réalisent les premiers court-métrages d’une longue série. Mais doucement. Ici, tout vient à point à qui sait attendre.Cafe Babel, 04/05/2011 -
Mohamed VI sollicite l’aide de l’Espagne
Dans un rapport publié au mois d’avril et présenté au Conseil de Sécurité de l’ONU, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, se déclare préoccupé par la détérioration de la sécurité dans le Sahara occidental, qui résulte de l’absence d’accord de paix entre le Maroc et le Front Polisario et du maintien du statu quo qui dure depuis 20 ans dans le territoire.
Pour la première fois, il met en exergue l’importance d’une solution basée sur la volonté des habitants du Sahara Occidental. « Ce qui est clair, c’est que si l’on aboutit à un statut final au sujet duquel la population n’a pas exprimé ses vues clairement et de manière convaincante, on risque de créer de nouvelles tensions au Sahara occidental et dans la région », a bien précisé M. Ki-moon.Aussi, suggère-t-il au Conseil de sécurité de recommander d’approfondir encore l’examen des propositions des deux parties « et, en particulier, chercher un terrain d’entente sur le principal point de convergence de leurs deux propositions : la nécessité d’obtenir pour tout accord l’approbation de la population ».
Ban Ki-moon demande aussi moins d’autorité marocaine sur le territoire sahraoui en demandant au CS de « consacrer des efforts supplémentaires à l’identification et à l’examen d’une vaste gamme de questions de gouvernance en vue de répondre aux besoins de la population du Sahara occidental ».
Selon le Secrétaire général, la prise en compte des questions relatives aux droits de l’homme est également importante pour le règlement du conflit dans son ensemble. Dans ce contexte, faute de pouvoir charger la MINURSO de cette question à cause du veto français, Ban Ki-moon essaie de faire pression sur le Maroc à travers le Haut Commissariat des NU pour les Réfugiés. « J’attends maintenant que les mécanismes du Haut commissariat pour les réfugiés s’engagent de leur côté à examiner de façon indépendante, impartiale et soutenue les allégations faisant état de violations des droits universels du peuple du Sahara occidental dans le territoire et dans les camps avant la présentation de mon prochain rapport », écrit-il.
La résolution 1979(2011) a clairement réactivé la solution référendaire et les pressions contre le Maroc continuent pour le contraindre à respecter les droits du peuple sahraoui. La nouvelle configuration du monde arabe ne permet pas au Maroc de demander le soutien de Washington et Paris. L’adminstration d’Obama soutient clairement la légalité internationale. La France de Sarkozy, avec son intervention en Lybie et en Côte d’Ivoire ne peut plus continuer à alimenter son discours double sur le Sahara Occidental. Le consensus prétendu par le Maroc autour de l’occupation du Sahara Occidental n’est plus à « vendre » comme moyen pour museler le peuple marocain.
Toutes ces nouvelles données font que Rabat se trouve dans une position peu enviable dans le conflit du Sahara Occidental. D’où son cri de secours lancé à son « oncle » Juan Carlos, le roi d’Espagne qui arrive en une visite tantôt décrite officielle, tantôt privée.
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Sahara Occidental : L’ONU préoccupée par la détérioration de la sécurité
Dans un rapport publié mardi, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, se déclare préoccupé par la détérioration de la sécurité dans le Sahara occidental, qui résulte de l’absence d’accord de paix entre le Maroc et le Front Polisario et du maintien du statu quo qui dure depuis 20 ans dans le territoire.
« Je déplore les pertes en vies humaines et la destruction de biens occasionnels par les actes de violence qui se sont produits à Gdim Izik et à Laayoune le 8 novembre, et j’engage toutes les parties à s’abstenir à l’avenir de recourir à la violence », écrit Ban Ki-moon dans ce rapport transmis au Conseil de sécurité et qui décrit la situation sur le terrain et l’état et l’évolution des négociations au cours de l’année passée.Selon lui, après quatre années et 10 séries de réunions entre les parties, le processus de négociation « reste dans l’impasse ». « Aucune des parties n’a accepté la proposition de l’autre en tant que seule base de négociation et aucune n’a pris à ce jour des mesures qui indiqueraient qu’elle est disposée à avancer sur la voie d’un compromis acceptable », note-t-il.Le Secrétaire général estime toutefois que les circonstances actuelles pourraient laisser entrevoir un moyen d’avancer. « En cette période de manifestations et de contestation dans toute la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, les sentiments de la population du Sahara occidental, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du territoire, au sujet du statut final de ce dernier, sont plus que jamais au coeur même de la recherche d’un règlement juste et durable. Mais ces sentiments demeurent inconnus », écrit-il.« Ce qui est clair, c’est que si l’on aboutit à un statut final au sujet duquel la population n’ ;a pas exprimé ses vues clairement et de manière convaincante, on risque de créer de nouvelles tensions au Sahara occidental et dans la région », ajoute-t-il.Aussi, suggère-t-il au Conseil de sécurité de recommander trois initiatives aux parties :Premièrement, trouver un moyen de faire participer des membres respectés d’un large groupe représentatif de la population du Sahara occidental à l’intérieur et à l’extérieur du territoire, de manière officielle ou officieuse, à l’examen des questions liées au statut final et à l’exercice de l’autodétermination et aux débats sur ces questions.Deuxièmement, approfondir encore l’examen de leurs propositions respectives et, en particulier, chercher un terrain d’entente sur le principal point de convergence de leurs deux propositions : la nécessité d’obtenir pour tout accord l’ approbation de la population.Troisièmement, consacrer des efforts supplémentaires à l’identification et à l’examen d’une vaste gamme de questions de gouvernance en vue de répondre aux besoins de la population du Sahara occidental.Selon le Secrétaire général, la prise en compte des questions relatives aux droits de l’homme est également importante pour le règlement du conflit dans son ensemble. Il prend note des initiatives récentes du Maroc, qui englobent les institutions nationales, de même que l’idée d’exploiter plus pleinement les possibilités offertes par les mécanismes du Conseil des droits de l’homme. Il se félicite de l’engagement pris par le Maroc d’assurer un accès sans condition et sans obstacle à tous les titulaires de mandats relevant des procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme.« J’attends maintenant que les mécanismes du Haut commissariat pour les réfugiés s’engagent de leur côté à examiner de façon indépendante, impartiale et soutenue les allégations faisant état de violations des droits universels du peuple du Sahara occidental dans le territoire et dans les camps avant la présentation de mon prochain rapport », écrit-il.Par ailleurs, il se félicite que les visites familiales aient repris et que les parties se soient engagées à avancer sur la question des voyages par la route et qu’elles se soient entendues pour reprendre les séminaires. Il appelle les deux parties à s’ ;abstenir d’ ;exploiter ce programme humanitaire à des fins politiques.En 2011, alors que l’ ;ONU marque le vingtième anniversaire de la Mission des Nations Unies pour l’ ;organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO), les circonstances locales ont changé spectaculairement au cours de ces 20 années, non seulement quant au nombre et à la composition de la population mais aussi quant au niveau de l’ ;activité économique et des infrastructures, avec des différences très marquées entre les territoires à l’ouest et à l’est du mur de sable.Dans ces conditions, le rôle et les activités de la MINURSO définis par le Conseil de sécurité au moment de sa création puis par les résolutions ultérieures, se heurtent à des obstacles de plus en plus difficiles à surmonter, tant dans le domaine opérationnel que dans celui des relations avec les parties.Le Secrétaire général estime qu’ ;en tant qu’unique présence des Nations Unies dans le territoire, hormis un petit bureau du HCR chargé d’apporter un appui à l’exécution du programme de mesures de confiance, et aussi en tant que garante de la stabilité du cessez-le-feu, la présence de la MINURSO a toujours un sens.« Je demande au Conseil de sécurité de m’ ;épauler en réaffirmant le rôle de la Mission et en veillant à ce que les conditions minimales de son bon fonctionnement soient remplies, et je demande leur coopération aux deux parties, le Maroc et le Front Polisario. Cela étant posé, et compte tenu de l’action menée sans relâche par mon Envoyé spécial, je recommande au Conseil de proroger de 12 mois, jusqu’au 30 avril 2012, le mandat de la MINURSO », conclut-il. Mardi, le Conseil de sécurité a eu des consultations à huis-clos sur le Sahara occidental. Les membres du Conseil ont entendu des exposés de l’Envoyé personnel du Secrétaire général, Christopher Ross, et du chef de la MINURSO, Hany Abdel-Aziz.Radin Rue, 20/04/2011 -
Principal lobby anti-Algérie et Polisario, l’ASM jetée comme un « Kleenex » par le Makhzen
L’association le Sahara Marocain (ASM), principale officine de mobilisation en faveur de «l’intégrité territoriale» et arme de poing du makhzen dans sa propagande contre le peuple sahraoui et son représentant le front Polisario, vit peut être ses derniers jours. Après 17 ans de «bons» et loyaux services à la cause de sa Majesté, son président Mohamed Reda Taoujni (photo ci-contre), a décidé de rendre le tablier.Dans une déclaration dont Algérie Plus a reçu une copie, le président de l’ASM, la mort dans l’âme, a annoncé sa démission et celle de tous ses collègues qui «peuplent» l’officine spécialisée dans le dénigrement de l’Algérie et du front Polisario. Mais, il est aisé de comprendre, en parcourant sa lettre de démission que M Taoujni n’a pas été bien rétribué pour la sale boulot qu’il a mené depuis 17ans. Le désormais ex patron de l’ASM relève en effet l’absence de «vision et de politique de la part de mon pays en matière de société civile qui milite sur le dossier du Sahara».M. Taoujni regrette également l’inexistence «d’interlocuteurs officiels sérieux», estimant que l’Etat marocain «veut aussi être la société civile». Visiblement touché dans son amour propre d’être ignoré, y compris par les officiels marocains, le patron de l’ASM, précise que « des militants qui défendent avec sincérité et pertinence leur patrie et leur cause nationale deviennent pour les officiels gênants donc ennemis à combattre malgré les nombreuses lettres de félicitations reçues de la part de notre souverain ».Il ne comprend pas non plus que lui est ses collaborateurs passent leur temps à se «chamailler avec certains officiels» au lieu de «concentrer ses efforts à sensibiliser l’opinion internationale sur la justesse de notre cause et barrer la route au dit « Front Polisario » ainsi que le régime algérien». En désespoir de cause, Mohamed Reda Taoujni dit avoir le regret d’informer les marocains «qu’après 17 ans de militantisme corps et âme en faveur de notre cause nationale(…) j’ai remis le 5 mai courant aux membres de l’association « le Sahara marocain » ma démission». L’ex président de l’ASM, annonce également que les membres du bureau exécutif qui ont tous «souffert des mêmes tracasseries que moi» durant ces années de militantisme se sont réunis le 6 mai courant et après avoir étudié les raisons de ma démission, ont déposé à leur tour leur démission collective et décidé le gel des activités de l’ASM». Et d’ajouter qu’une conférence de presse sera donné mercredi 11 mai 2011 à l’hôtel Balima à 17h afin de commenter avec détails les raisons de ces démissions et annoncer le gel des activités de l’ASM.Pour le Makhzen, c’est une perte sèche en terme de moyens de mobilisation ou plutôt de propagande contre l’Algérie et le front polisario. L’ASM est connue pour son activisme malsain et sa littérature haineuse contre l’Algérie qu’elle tient pour responsable de l’impasse du conflit sahraoui.C’est donc des aboiements de moins pour l’Algérie même si on ne prête guère attention aux élucubrations de l’ASM. On comprend par ailleurs que ce qui fait bouger les associations et la société civile marocaines est moins la conviction de servir une cause fut-elle perdue, que celle de bénéficier des avantages et de la considération du makhzen, habitué à bien remercier ses fidèles serviteurs. Et quand ils sont inutiles pour lui, comme c’est le cas de l’ASM, il les jette comme des «Kleenex».Par Hakim MerabetAlgérie Plus, 09/05/2011 -
Un groupe Facebook pour faire juger le général Laânigri
Le président de l’Association Sahara marocain (ASM), Mohamed Réda Taoujni, vient de créer un groupe Facebook appelant au jugement du général Hamidou Laânigri, demi-patron des Forces auxiliaires chargé de la zone sud du Maroc.Le général Hamidou Laânigri est considéré comme le grand responsable des rafles de l’après-attentats du 16 mais 2003. De plus en plus de chercheurs et le patron du PJD, Abdelillah Benkirane, croient que les auteurs intellectuels de ces attentats ne seraient pas des islamistes.Pour ceux qui veulent s’y inscrire : Contactez Mohamed Réda Taoujni sur Facebook.