
Mois : mai 2011
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Rectifiable, la méchanceté ?
Ahmed Ouyahia, notre Premier ministre, a livré dernièrement des précisions qui éclairent davantage sur la position de l’Algérie à l’égard de la Libye, théâtre d’une guerre entre le pouvoir et une rébellion armée conduite par un Conseil national de transition (CNT), appuyé par une coalition internationale. Des précisions qui confirment la fidélité de l’Algérie à ses principes et qui viennent confondre les manœuvres tendant à accréditer l’idée d’un pont militaire algérien pour livrer des mercenaires et autres équipements et gadgets militaires aux forces pro-Kadhafi. Une propagande méchante et mensongère dont la première nuisance coûte une nouvelle tiédeur pour la réouverture des frontières.
La normalisation des frontières entre l’Algérie et le Maroc exige un bon climat et un bon climat exige de bonnes déclarations, disait Ouyahia lorsqu’il confiait que cette démarche donnée de part et d’autre pour acquise «n’est pas à l’ordre du jour». Ouyahia le disait sereinement, sans animosité aucune. Et c’est sur un même ton qu’il expliquait à l’opinion que l’Algérie traitait avec les Etats et non avec les régimes et que son attitude vis-à-vis de la Libye était la même adoptée face à la Tunisie et à l’Egypte. Ouyahia, disait aussi que l’Algérie respectait scrupuleusement les résolutions restrictives du Conseil de sécurité concernant Tripoli, qu’elle n’autorisait que le transfert de produits alimentaires et de médicaments vers la Libye et qu’elle avait saisi le Conseil de sécurité pour lui demander d’envoyer des contrôleurs sur place pour s’assurer de la conformité des transactions avec les décisions onusiennes. Des déclarations suffisantes pour démonter une propagande où l’absence de preuves décrédibilise des accusations plus fausses les unes que les autres.Cependant, la MAP, qui a véhiculé en bon mulet la plus grosse charge de la propagande antialgérienne, ne pipe mot sur les précisions d’Ouyahia, qui lui permettent de corriger ses erreurs et de prouver sa bonne foi. Maintenant, si elle ne le fait pas, cela voudrait dire que son matraquage de l’opinion était conduit délibérément pour nuire à l’Algérie. Ce qu’Ouyahia laissait entendre implicitement lorsqu’il parlait du recours marocain, toujours coùuteux, au lobbying américain.M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.frLe Jeune Indépendant, 31/05/2011 -
Gustave Massiah : L’heure est à l’autodétermination des peuples
Photo : Pambazuka News Obama a parlé du droit des peuples à l’autodétermination. Pour Massiah, la nouvelle phase de la décolonisation, suite aux révoltes arabes contre la dictature, correspondrait au passage de l’indépendance des Etats à l’autodétermination des peuples. Comme le précisait dès 1976 la Charte des droits des peuples, chaque peuple a droit à l’autodétermination externe contre toute forme de dépendance extérieure. Une conjoncture très favorable au peuple du Sahara Occidental, ancienne colonie espagnole envahie par le Maroc en 1975.Voici le texte intégral de son intervention au Meeting de Solidarité avec les Révolutions dans le monde arabe, le 2 mai 2011, à la Bourse du travail de Paris. Diffusé par l’Agence im-média sur la page Facebook de l’Inter-collectif de Solidarité avec les luttes des peuples du monde arabe. Ingénieur et économiste, il est une figures marquantes du Mouvement altermondialiste.
Les insurrections révolutionnaires dans la région Maghreb-Machrek : Cinq premières leçons
Les processus révolutionnaires qui ont ouvert de nouvelles perspectives dans les pays du Maghreb et du Machrek sont toujours en cours. Ils n’ont pas encore accouché de tendances lourdes pour la satisfaction des aspirations populaires qui les ont générés. Mais pour Gustave Massiah, la convergence des luttes populaires au niveau régional est déjà féconde d’une nouvelle histoire.
Les révolutions arabes, au-delà de leurs différentes appellations, nous ont déjà beaucoup apporté. Elles constituent un événement, au sens fort du terme, difficilement prévisible, sauf a posteriori, et qui ouvre de nouveaux avenirs. Proposons de mettre en évidence cinq leçons que nous pouvons déjà en tirer.
PREMIERE LEÇON
La première leçon est que la situation peut-être qualifiée de révolutionnaire. Nous savions déjà que nous étions en situation de crise : crise du néolibéralisme en tant que phase de la mondialisation capitaliste ; crise des fondements du système capitaliste ; crise de la civilisation occidentale et de son hégémonie. Les insurrections des peuples de la région du Maghreb et du Machrek montrent qu’il ne s’agit pas simplement d’une crise. Au sens que donnaient Lénine et Gramcsi à la définition d’une situation révolutionnaire (« quand ceux d’en bas ne veulent plus être gouvernés et quand ceux d’en haut ne peuvent plus gouverner »).
DEUXIEME LEÇON
La deuxième leçon est l’affirmation des revendications majeures : la question sociale, le refus de la corruption, les libertés, l’indépendance. Il s’agit d’une confirmation des contradictions de la situation actuelle : la prédominance des contradictions sociales entre les couches populaires et les oligarchies, l’explosion des inégalités sociales et de la corruption, les contradictions idéologiques autour de la question primordiale des libertés, les contradictions géopolitiques liées à l’hégémonie occidentale. Les contradictions écologiques ne sont pas absentes, notamment autour des questions des matières premières, de la terre et de l’eau, mais elles sont moins explicitement présentes que dans d’autres mouvements en Amérique Latine ou en Asie.
Les insurrections mettent en lumière l’évolution des contradictions sociales. Elles révèlent que les oligarchies ont divisé les classes dominantes. Dans la région, elles se sont réduites à des clans affairistes qui se sont appuyées sur les polices, les milices et les services secrets pour s’autonomiser par rapport aux armées qui les avaient mises au pouvoir. Elles soulignent que la corruption, résultat de la concentration de montants fabuleux dans les mains de l’oligarchie, est la résultante structurelle du néolibéralisme et qu’elle gangrène l’économie et la politique mondiale.
TROISIEME LEÇON
La troisième leçon est qu’en se révoltant à sa manière, une nouvelle génération a repris le flambeau révolutionnaire. Il ne s’agit pas tant de la jeunesse définie comme une tranche d’âge que d’une génération culturelle qui s’inscrit dans une situation et qui la transforme. Elle met en évidence les transformations sociales profondes liées à la démographie scolaire qui se traduit d’un côté par l’exode des cerveaux, de l’autre par les chômeurs diplômés. Les migrations relient cette génération au monde et à ses contradictions en termes de consommations, de cultures, de valeurs. Les résultats sont certes contradictoires, mais réduisent l’isolement et l’enfermement. Les chômeurs diplômés construisent une nouvelle alliance entre les enfants des couches populaires et ceux des couches moyennes.
Cette nouvelle génération construit une nouvelle culture politique. Elle modifie la manière de relier les déterminants des structurations sociales : les classes et les couches sociales, les religions, les références nationales et culturelles, les appartenances de genre et d’âge, les migrations et les diasporas, les territoires. Elle expérimente de nouvelles formes d’organisation à travers la maîtrise des réseaux numériques et sociaux, les tentatives d’auto-organisation et d’horizontalité. Elle tente de définir, dans les différentes situations, des formes d’autonomie entre les mouvements et les instances politiques. Par ses exigences et son inventivité, elle nous rappelle la forte phrase de Frantz Fanon : « chaque génération doit découvrir sa mission, pour la remplir ou pour la trahir ».
QUATRIEME LEÇON
La quatrième leçon est que l’enjeu est celui de la démocratisation à l’échelle de la région Maghreb-Machrek. A partir des situations nationales, du détonateur tunisien et de la conflagration égyptienne, l’insurrection s’est déployée avec ses spécificités sur la région. Il faut essayer de comprendre comment, à un moment donné, un peuple n’a plus peur de se révolter. C’est à l’échelle de la région que les peuples se sont révoltés. Ils ont dévoilé la nature des dictatures en remettant en question le rôle qui leur était dévolu par l’hégémonie occidentale. Ils ont montré la réalité des quatre fonctions que remplissaient ces dictatures : la garantie de l’accès aux matières premières, la garantie des accords militaires et notamment des traités avec Israël, le « containment » de l’islamisme, le contrôle des flux migratoires. La révolte des peuples se traduit par un dévoilement et une prise de conscience, elle participe de l’abolition des impossibilités. Une nouvelle approche est indispensable et devient possible.
La démocratisation se déploie à l’échelle des régions géoculturelles comme on a pu le voir dans d’autres régions. Les situations spécifiques sont nationales et ne sont pas abolies par l’échelle de la région. C’est à l’échelle nationale que se définissent les rapports aux Etats et aux institutions et aux instances politiques, que se nouent les alliances et que se dénouent les situations, que se construisent les transitions. Pour autant, l’échelle de la région est d’un grand intérêt. Comme un peuple se construit par l’histoire de ses luttes, une région se construit aussi à partir de ses transformations et de la convergence de l’action de ses peuples. C’est la construction d’une région Maghreb-Machrek qui est en cours.
Il n’est pas inintéressant de se référer à l’exemple de l’Amérique Latine qui était, il y a encore trente ans, un continent couvert de dictatures. Les révolutions populaires les ont renversées. Des démocraties leur ont succédé. Elles ont été contrôlées par des bourgeoisies qui ont mis en place des régimes de croissance néolibérale, correspondant à la logique dominante de la période. Il en est résulté un peu de démocratisation et beaucoup de luttes sociales. Les Etats-Unis ont fait évoluer leur domination en apprenant à passer du contrôle des dictatures au contrôle des démocraties. Mais, dans ce processus, de nouveaux mouvements sociaux et citoyens se sont développés en Amérique Latine, modifiant la situation dans de nombreux pays et dans la région. L’évolution n’est pas à envisager sur quelques mois, mais à l’échelle d’une génération. Dans la région Maghreb-Machrek, quels sont les nouveaux mouvements sociaux et citoyens qui vont émerger ?
CINQUIEME LEÇON
La cinquième leçon est que la nouvelle période ouvre la possibilité d’une nouvelle phase de la décolonisation. Le néolibéralisme a commencé par une offensive contre la première phase de la décolonisation ; une entreprise de recolonisation construite par le G7, qui était alors un G5, club des anciennes puissances coloniales arc-boutées sur le contrôle des matières premières et la domination du marché mondial.
Cette offensive a été construite autour de la gestion de la crise de la dette, des plans d’ajustement structurel, des interventions du FMI, de la Banque Mondiale, de l’OMC, sans compter les interventions militaires. Cette recolonisation s’est appuyée sur les régimes répressifs et oligarchiques des pays décolonisés, nés de la rupture des alliances de libération nationale entre les peuples et les élites. Cette remise au pas des peuples du Sud a précédé l’ajustement au marché mondial des capitaux des travailleurs des pays du Nord autour des politiques de chômage, de précarisation et de remise en cause des protections sociales et des services publics.
La nouvelle phase de la décolonisation correspondrait au passage de l’indépendance des Etats à l’autodétermination des peuples. Comme le précisait dès 1976 la Charte des droits des peuples, chaque peuple a droit à l’autodétermination externe contre toute forme de dépendance extérieure. Il a droit aussi à l’autodétermination interne, c’est-à-dire à un régime démocratique, au sens d’un régime qui garantisse les libertés individuelles et collectives. Cette nouvelle phase de la décolonisation nécessite une nouvelle avancée de la solidarité internationale. Cette solidarité se construit dans la convergence vers un autre monde possible. Elle commence par la convergence des mouvements Il s’agit des mouvements ouvriers, de salariés, paysans, des femmes, pour les droits humains, de jeunes, des peuples indigènes, écologistes, des peuples sans états, des migrants et des diasporas, des habitants, etc.
Cette convergence a progressé dans l’espace des Forums sociaux mondiaux autour d’une orientation stratégique : inventer l’égalité des droits pour tous à l’échelle mondiale et affirmer l’impératif démocratique. De nombreux mouvements de la région Maghreb-Machrek participent activement à ces convergences. Ce qu’apportent de nouveau les révolutions de la région, c’est l’actualité et l’importance de la convergence des peuples en mouvement.
Source : PambazukaNews, 23/05/2011
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Action urgente : Maroc. Manifestants agressés et arrêtés
AU 152/11, MDE 29/005/2011, 23 mai 2011ENVOYEZ VOS APPELS AVANT LE 4 JUILLET 2011 À :Vérifiez auprès de votre section s’il faut encore intervenir après la date indiquée ci-dessus. Merci.Plusieurs personnes ont été attaquées, arrêtées et placées en détention par les forces de sécurité lors de manifestations pacifiques qui ont eu lieu dans plusieurs villes du Maroc dimanche 22 mai. Certains manifestants ont été grièvement blessés.Le 22 mai, plusieurs manifestations ont eu lieu simultanément dans différentes villes du Maroc telles que Fès, Tanger, Rabat, Casablanca et Tétouan. Les manifestants demandaient plus de justice sociale et la fin de la corruption. L’appel à manifester avait été envoyé par le Mouvement du 20 février au Maroc, inspiré par d’autres mouvements de cette région du monde demandant eux aussi des réformes.Dans toutes les villes où ont eu lieu des manifestations, les forces de sécurité sont intervenues violemment. Elles ont empêché les manifestants de se rendre sur les places où les rassemblements devaient avoir lieu, et les ont pris en chasse et roués de coups de pied et de matraque. Selon les informations dont dispose Amnesty International, plusieurs personnes ont été frappées jusqu’à en perdre connaissance et de nombreux manifestants ont été grièvement blessés. Plusieurs manifestants ont été arrêtés et poussés dans des voitures pour être conduits dans des postes de police.Au moins 23 personnes seraient toujours détenues par la police judiciaire à Tanger. À Fès, un étudiant âgé de 21 ans, Nabil Talha, a été arrêté par les forces de sécurité au Centre hospitalier universitaire Hassan II où il était soigné pour les blessures qui lui avaient été infligées. Il est toujours en détention.À Tanger, une centaine de personnes auraient été arrêtées pendant plusieurs heures le 22 mai. À Fès encore, des dizaines de personnes ont été placées en détention après avoir été grièvement blessées. À Casablanca, plusieurs personnes ont été rouées de coups et au moins 29 ont été arrêtées puis détenues quelques heures dans des postes de police avant d’être libérées dans la nuit. À Tétouan, 23 personnes ont été détenues dans un poste de police et ont été libérées après une manifestation de protestation pour demander leur remise en liberté. À Rabat, 18 manifestants ont été détenus pendant plusieurs heures.Amnesty International a également reçu des informations selon lesquelles certains manifestants soignés dans des hôpitaux publics n’avaient pas pu obtenir une copie des rapports médicaux décrivant leurs blessures et les causes probables de celles-ci, ce qui risque de les empêcher d’obtenir justice et réparations.DANS LES APPELS QUE VOUS FEREZ PARVENIR LE PLUS VITE POSSIBLE AUX DESTINATAIRES MENTIONNÉS CI-APRÈS (en arabe, en français ou dans votre propre langue) : demandez aux autorités marocaines de veiller à ce qu’une enquête exhaustive, indépendante et impartiale soit menée sur les allégations de violences physiques, et de faire en sorte que tout agent de l’État soupçonné d’être responsable de sévices soit tenu de rendre des comptes ; priez-les instamment de libérer immédiatement et sans condition toutes les personnes détenues uniquement pour avoir exercé de manière pacifique leur droit à la liberté d’expression et d’association demandez-leur de respecter le droit des manifestants à exprimer leurs opinions et revendications de manière pacifique, et d’enjoindre aux forces de l’ordre de ne pas recourir à une force injustifiée lorsque cela n’est pas nécessaire pour disperser les rassemblements.ENVOYEZ VOS APPELS AVANT LE 4 JUILLET 2011 À :
Vérifiez auprès de votre section s’il faut encore intervenir après la date indiquée ci-dessus. Merci.Ministre de la Justice :
Mohamed Naciri
Place Mamounia
Rabat, Maroc
Fax : +212 537 734 725/ 537 730 772
Formule d’appel : Monsieur le Ministre,Conseil consultatif des droits de l’homme :
Idriss Elyazami
Président
Place Ach-Chouhada, BP 1341
10 001 Rabat, Maroc
Fax : +212 537 726 856
Formule d’appel : Monsieur le Président,Veuillez également adresser des copies aux représentants diplomatiques du Maroc dans votre pays.Ambassade du Royaume du Maroc
Boulevard Saint-Michel 29
1040 Bruxelles
eMail: sifamabruxe@skynet.be
Fax 02.734.64.68INFORMATIONS GENERALESLe 15 mai 2011, des manifestations qui avaient été prévues à Rabat, Fès et Tanger ont été violemment dispersées par les forces de sécurité marocaines, qui ont utilisé des matraques et ont roué de coups de poing et de pied les manifestants. Les tentatives menées par les manifestants pour se réunir à Témara ont également été bloquées par les forces de sécurité. De très nombreuses personnes ont été blessées à la tête et ailleurs sur le corps. Des dizaines d’entre elles ont été appréhendées par les forces de sécurité, détenues pendant plusieurs heures puis libérées. Au moins deux personnes, les frères Ahmed et al Mofadhal Shahboun, sont en instance de jugement à Tanger sur la base d’accusations très vagues.Le 12 mars, de nombreuses personnes avaient été blessées et au moins 120 brièvement détenues lorsque les forces de sécurité avaient usé d’une force injustifiée pour disperser une manifestation organisée dans le centre de Casablanca.Les manifestations avaient été organisées pour le Mouvement du 20 février, qui demande une réforme au Maroc en s’inspirant de mouvements similaires en faveur du changement ailleurs en Afrique du Nord et au Moyen-Orient.Source : Amnesty International, 23/05/2011 -
Pier Antonio Panzeri : “Nous ne cherchons pas à éviter les questions sensibles”
La Nouvelle Tribune : M. Panzéri, il est certes attendu des effets positifs des processus en cours dans plusieurs pays de la Rive Sud, mais cela prendra sans doute du temps. Comment gérer l’urgence de certaines situations et comment se présente au niveau du Parlement européen le rapport de forces entre les représentations politiques qui soutiennent l’intégration et ceux qui se cantonnent dans une position frileuse de repli sur soi et de rejet ?Pier Antonio Panzeri : Nous avons besoin d’une véritable vision, sans laquelle toute évolution et appréhension des problèmes communs aux deux rives de la Méditerranée ne seront pas possibles. Et c’est à partir de cette vision qu’on pourra déterminer, ensemble, quelles stratégies, plus ou moins rapides, à appliquer. Malheureusement, nous avons manqué de classes dirigeantes, de leaders disposant de cette capacité et de cette vision. C’est donc à l’émergence d’une nouvelle génération de dirigeants conscients et déterminés qu’il faut travailler, et qui leur permettra à la fois de gérer le quotidien et d’anticiper sur les évolutions à long terme. Pour illustrer mon propos, je rappellerai que le Parlement européen dispose aujourd’hui, grâce au Traité de Lisbonne, de compétences et de pouvoirs accrus. Il se doit de les mettre en oeuvre, de les appliquer et non plus d’attendre les initiatives d’autres institutions européennes pour les valider à posteriori. Cette démarche d’ailleurs, devrait également être celle du Maroc qui pourrait donner à son institution parlementaire une part plus active dans la gestion des grandes questions qui l’interpellent.Vous co-présidez la commission mixte euro-marocaine, pensez vous que cette dernière va dans le sens de l’ouverture que vous venez d’évoquer ?En effet, le rôle de la Commission mixte instaurée entre le Parlement européen et la Chambre des Représentants du Maroc n’a pas pour seule vocation d’être une vitrine car, mise en place depuis une année déjà, elle unit des assemblées parlementaires parfaitement capables de jouer un rôle politique et assurer une production législative. C’est un instrument commun sur lequel on doit investir. Cet atout devrait être perçu par la Commission européenne et le Gouvernement marocain comme un instrument incontournable pour gérer, anticiper et réaliser les projets et objectifs communs de l’Union Européenne et du Royaume du Maroc. J’en veux pour preuve notre volonté partagée, au niveau des membres de la commission parlementaire mixte, de travailler sur deux dossiers importants, toujours ouverts. Il s’agit de l’Accord de pêche et le dossier agricole. L’accord a été prorogé récemment pour la pêche, mais son protocole d’application n’a été validé que pour une année, dans l’attente du règlement de certaines questions et notamment celle de la ressource halieutique dans les eaux de la côte saharienne. Pour le volet agricole également, il s’agit d’examiner des questions qui sont sensibles pour certains pays dont les productions sont concurrencées par les exportations marocaines, notamment agrumicoles, fruitières, etc. Il y a également la question du devenir du Sahara occidental, qui est pendante entre nos deux institutions et que nous abordons à travers notre soutien aux initiatives de l’ONU et de son Secrétaire général. Comme vous pouvez le comprendre donc, nous ne cherchons pas à éviter les questions sensibles qui sont toujours abordées avec esprit de responsabilité, volonté de dialogue et sens des réalités.Pensez vous que le processus de démocratisation du Maroc facilitera le dialogue avec le Parlement européen ? Est-ce une caution supplémentaire à l’exemplarité de notre pays ?Sans aucun doute, et à ce sujet je tiens à exprimer notre solidarité et notre soutien entier après l’odieux attentat de Marrakech, de nature terroriste et qui constitue une tentative d’entrave au processus de réformes et de démocratisation que connaît le Maroc. Et notre présence, en tant que Commission parlementaire mixte à Rabat le lundi 16 mai dernier est une preuve éloquente de cette solidarité et de notre conviction ferme que le processus vécu par le Maroc se poursuivra et ira de l’avant.Entretien réalisé par Afifa DassouliLa Nouvelle Tribune, 26/05/2011 -
Maroc : Finie la récréation ?
Les marches du Mouvement des jeunes du 20 février ont apparemment fini par indisposer le trône. Dimanche dernier, les forces du makhzen sont revenues à leur pêché mignon : la zerouata, rengainée depuis que le yasmine s’impose dans la région. Avant-hier, ils s’en sont donné à cœur joie dans des dizaines de villes du royaume après une frustrante privation qui ne leur permettait d’user du matrag que face aux populations sahraouies des territoires occupés. Mais leur patience a finalement été payante puisque, comme auparavant, ils blessèrent hommes et femmes sans distinction, en envoyèrent pas mal à l’hôpital et en insultèrent un nombre plus grand.«Chassez le naturel, il revient au galop» dit l’adage. En tout cas, les m’khaznia ont démontré, à travers leur prestance, qu’ils n’ont pas du tout perdu la main. Le CCG a de quoi être satisfait, lui qui s’apprête à élargir le club des sultans en y accueillant le commandeur des croyants. D’autant que les slogans des manifestants dans certains lieux du royaume ne pouvaient qu’écorcher leurs augustes oreilles. «Le voila qui viens, le voila qui viens, déroulez-lui les tapis…», chantait-on à Khnifra, «Louanges à Dieu, louanges à Dieu, il n’y a de sacré que Dieu», renchérissait-on à Berrachid, criaient les marcheurs, rapporte-t-on de sources marocaines. Ce qui au Maroc est considéré comme une atteinte à la sacralité du trône, délit sanctionné par la justice du roi.Quoi qu’il en soit, les manifestations du Mouvement du 20 février sont désormais interdites dans le royaume, où seules les marches autorisées seront tolérées. L’Occident, sa désapprobation, sa condamnation et son ingérence positive ? C’est bon pour les Républiques dans notre monde arabe et non pas pour les systèmes monarchiques qui s’entendent comme larrons en foire avec les modalisateurs et qui sont donc dispensés de «démocratie». Sarkozy n’empêche-t-il pas les Nations unies de fourrer leur nez dans les atteintes régulières des droits humains par les forces d’occupation marocaine au Sahara occidental ? Un fait sur lequel Obama et consorts ferment les yeux avec la même insistance pour garantir l’impunité d’Israël. Ce qui n’est ni juste ni glorieux, d’autant que la logique de la force ne peut, à elle seule, garantir la stabilité à un quelconque régime dans notre espace arabe.M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.frLe Jeune Indépendant, 24/05/2011 -
Inacceptable violation de la neutralité : Pour la Mauritanie, le Sahara est encore Occidental
J’ai lu dans presque tous les sites électroniques mauritaniens la nouvelle se rapportant au malaise qu’a eu notre diva Dimi à laquelle je souhaite un très prompt rétablissement.Par ailleurs, ma consternation ne s’arrêta pas là, tous ces sites sans exception, ont reproduit une erreur – préméditée ou involontaire, allez savoir – d’une grande gravité et qui viole la neutralité de la position mauritanienne vis-à-vis du problème sahraoui. Tous ont mentionné que Dimi a eue ce malaise alors qu’elle se trouvait au Sud du Maroc plus précisément à Laayoune !!Et le pire c’est que cette faute est passée inaperçu au vu des commentaires qui ne relevèrent pas cette bourde. Est-on en train de préparer l’opinion nationale à une reconnaissance de la marocanité de Sahara Occidental ?Si c’est le cas, l’Etat n’a qu’a assumer cette position, qui par ailleurs ne surprendra pas, vu le très grand rapprochement opéré ces dernières années par le régime actuel avec le Maroc. Ce dernier aurait offert un énorme soutien au président mauritanien après son coup d’Etat, pour son maintien et son élection.Mais tant qu’officiellement la Mauritanie reconnait la République Sahraoui et observe une stricte neutralité – du moins dans le papier – nous devons nous abstenir d’écrire ou de dire tout ce qui pourrait être interprété comme un parti pris, qui n’est d’ailleurs pas dans les intérêts de la Mauritanie ne serait-ce que pour des raisons liées à la conjoncture sécuritaire et aux enjeux de la lutte contre le terrorisme dans le Sahel.
CRIDEM, 24/05/2011 -
Les protestations au Maroc arrivent aux ouïes de Mohamed VI (journal espagnol)
Rabat (Maroc) 23 mai 2011 (SPS).- Sous le titre de « Les protestations au Maroc arrivent aux ouïes de Mohamed VI », le journal espagnol El Pais rapporte que des dizaines de jeunes qui ont attendu le souverain marocain devant la porte d’une mosquée ont crié « Le peuple veut du travail. »« Mohamed VI, le monarque alaouite, a entendu hier, directement, pour la première fois les revendications qui, depuis fin février, les jeunes brandissent dans les rues du Maroc. Des dizaines, peut-être des centaines de diplômés chômeurs ont protesté devant le souverain en rendant ses service de sécurité très énervés, ce qui les a forcés à modifier le protocole et à interrompre la diffusion de l’évènement à la télévision « , ajoute le journal.Selon La Provincia « la police marocaine a pourchassé, dimanche, pendant des heures, des centaines d’activistes démocrates dans les rues de la capitale pour empêcher toute manifestation en faveur de réformes dans le pays. »« La police anti-émeute, armée de matraques, a chargé contre des groupes de militants qui ont tenté de se rassembler, quelques-uns ont été blessés et d’autres conduits dans des camions de la police », ajoute-t-il.Le journal canarien signale que «comme beaucoup d’autres pays du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, le Maroc a été secoué par un nouveau mouvement de protestation pour la démocratie, composée essentiellement de jeunes de tout le spectre politique, inspirés par les soulèvements populaires en Tunisie et en Egypte. « -
MAROC-RÉVOLUTION: Le mythe légendaire du roi sacré serait tombé par les révolutionnaires.
La réaction très musclée qu’ont opposée, dimanche, les forces de sécurité du makhzen aux milliers de jeunes manifestants à Rabat, Casablanca, Tanger (nord), et Agadir (sud), témoigne de la grosse panique qui s’est emparée du royaume. Et pour cause, le Mouvement du 20 février a appelé pour la 4e fois à des manifestations pacifiques dans plusieurs villes du Maroc, pour réclamer des réformes politiques, notamment une limitation des pouvoirs du roi Mohammed VI. Une revendication assimilée à un crime de lèse-majesté au Maroc en ce sens que les jeunes facebookistes sortis dans la rue ont touché là où il ne fallait pas.Et le makhzen ne s’est pas fait prier pour abattre sa main lourde contre ces jeunes intrépides qui ont osé désacraliser la personne du roi. Selon les comptes rendus des agences de presse et les journaux marocains, plusieurs blessés, plus au moins graves, ont été enregistrés dimanche dans ce corps à corps entre manifestants et policiers de sa majesté. A Tanger, où l’on déplore une dizaine de blessés graves parmi les jeunes du Mouvement, des affrontements «violents» se sont prolongés «tard dans la nuit», soulignent les mêmes sources. Preuve de cette répression féroce, ces vidéos terrifiantes postées sur Youtube, où l’on peut visualiser ces images horribles de têtes ensanglantées, de bras bandés, mais aussi des policiers fulminant de rage qui matraquent sans pitié des jeunes manifestants. Pour les observateurs marocains, ces scènes contrastent terriblement avec cette image très sympathique que les officiels et les médias occidentaux relayent : celle d’un royaume «moderniste et démocratique». Or, la réalité est largement moins glorieuse pour un roi riche et mondain, loin de son royaume de laissés-pour-compte. Et ces jeunes Marocains refusent désormais de pleurer sur leur sort.La main lourde du MakhzenDans les forums des discussions sur le Net, les langues se délient et la dénonciation fuse de tous ceux qui refusent la fatalité de vivre sous la botte du roi et son écrasant makhzen. «Le makhzen a complètement vidé ses casernes aujourd’hui (dimanche) pour réprimer les manifs qui apparemment dérangent le despote et sa clique qui s’amusent follement avec leur festival makhazine (lire maouazine) !» fulmine un internaute. Un autre croit déceler les prémices d’une révolution façon égyptienne ou tunisienne. «Fini la retenue, maintenant les manifestants scandent clairement la chute du régime en pleine capitale du royaume enchanté de Sa Majesté chérifienne… Ce qui nous rappelle étrangement l’évolution des revendications des manifestants tunisiens et égyptiens !» Un autre animateur du forum du journal demainonline.com, de notre confrère Ali Lemrabet, ose cette conclusion : «Quelque chose d’étrange me dit qu’on se dirige droit au scénario à l’égyptienne.» C’est dire qu’au royaume de Mohammed VI, le palais a du mal à étouffer ces nombreuses voix qui réclament une autre voie pour leur Maroc que celle imposée par la peur et la matraque.Le mythe du roi sacré est tombéSuprême preuve de la révolution citoyenne en marche, cette interpellation symbolique du roi, vendredi dernier, par un groupe de diplômés chômeurs à la mosquée Sunna de Casablanca. A la sortie du souverain de la mosquée où il venait d’accomplir sa prière hebdomadaire, ces jeunes chômeurs se sont approchés de lui et ont lancé : «Pour tous les commentateurs marocains, ces jeunes ont osé franchir la ligne rouge.» «C’est une inhabituelle violation du protocole, dans un pays où le portrait du roi orne les murs des échoppes et des grandes places et où Mohammed VI est décrit comme le descendant du prophète Mahomet»«Au lieu de crier ‘’Aâcha al malik’’ («Vive le roi»), ces insolents lui ont jeté à la figure, on veut du travail», souligne de son côté le journal demainonline.com. Ce petit geste de jeunes chômeurs prend la mesure d’une petite révolution, tant le titre de «Commandeur des croyants» sert de carapace à la personne du roi faisant de lui un personnage «sacré». Et ces jeunes insolents ont peut-être brisé un tabou et fait tomber un mythe légendaire en ce vendredi tout aussi sacré. Mais en réalité, ils n’ont fait que transmettre directement au monarque les clameurs de la rue qui, depuis le 20 février dernier, réclament inlassablement une monarchie constitutionnelle. S’il est vrai que la personne du roi n’est pas forcément contestée au Maroc, son régime et sa façon de gouverner deviennent de plus en plus contestables.Par Guylain Gustave MokeAnalyste Politique/Journaliste/EcrivainWordPress EditorGuylainmoke’s blog, 24/05/2011 -
Maroc : L’occasion pour l’UE de soutenir les réformes démocratiques
Par Nika PrislanLe Maroc, comme tous les pays d’Afrique du Nord, a également été atteint par le «printemps arabe» ces derniers mois. Cependant, la manière dont ce printemps est arrivé au Maroc a été différente de celle de la Tunisie et de l’Egypte, et par conséquent, son développement a été différent de celui de ses voisins. Pour cette raison, le printemps marocain donne à l’UE l’occasion d’être un partenaire clé pour promouvoir une véritable démocratisation du pays.
En fait, le Maroc pourrait être le pays du «printemps arabe» où l’UE pourrait le mieux agir. «Une opportunité pour les réformes: comment l’UE peut soutenir une évolution démocratique au Maroc » est la dernière publication écrite par Susi Dennison, du ECFR, Nicu Popesu et José Ignacio Torreblanca, qui parle des mesures que l’UE pourrait prendre pour s’assurer que le pays le plus proche de l’UE en Afrique du Nord réussisse à devenir une démocratie forte et stable pour ses citoyens.
La grande différence entre le Maroc et ses voisins, c’est que les manifestants ne veulent renverser la monarchie, le mouvement du 20 Février veut une réforme démocratique que le règne du roi », mais ne gouvernent pas.La grande différence entre le Maroc et ses voisins, c’est que les manifestants ne veulent pas renverser la monarchie, le mouvement du 20 Février veut une réforme démocratique où le roi règne mais ne gouverne pas», Ainsi, le Maroc n’est pas un Etat en transition post-révolutionnaire, mais une monarchie autoritaire avec un potentiel pour une évolution vers une démocratie constitutionnelle. Cepepndant, si cette transition ne s’achève pas d’une manière satisfaisante, il y a un grand potentiel de troubles et d’instabilité. La situation intérieure au Maroc est plus radicale que la situation interne en Algérie, en Tunisie et en Egypte. Le PIB par habitant est la moitié de celui de la Tunisie, il occupe le post 96 (sur 120) dans l’indice de pauvreté humaine du PNUD et le taux d’analphabétisme est plus élevé qu’au Soudan ou au Rwanda. Cependant, bien que ces données semblent très graves, l’UE a une grande possibilité d’influencer la situation politique interne au Maroc, en grande partie parce que ce pays occupe une position privilégiée dans la politique européenne de voisinage, très appréciée au Maroc (rappelons que le Maroc a également demandé l’adhésion à l’UE en 1987).
A cause de cela, la Policy Brief examine comment l’UE devrait agir dans ses relations avec le Maroc pour s’assurer que ce voisin européen devienne un exemple des valeurs européennes de la politique étrangère de l’UE. Premièrement, les auteurs recommandent que l’UE fasse pression pour des réformes démocratiques à travers l’Association pour la Prospérité et la Démocratie Partagée, en particulier jusqu’au mois de Juin, date prévue pour que la commission constitutionnelle marocaine présente son rapport. Deuxièmement, le Policy Brief recommande que les États membres de l’UE devraient établir des liens avec les jeunes manifestants à travers les représentants de l’UE au Maroc ou en créant un programme d’échange pour les étudiants marocains. Et troisièmement, les auteurs recommandent que l’UE devrait donner au Maroc des «Préférences Asymétriques de Commerce» puisque l’Accord de libre-échange entre l’UE et le Maroc n’arrive pas à tous les produits que le Maroc exporte vers l’UE.
Pour permettre à l’UE de soutenir le Maroc, l’Espagne ou la France doivent soutenir activement cette politique. L’Espagne, étant le pays le plus proche du Maroc, a toujours eu une relation étroite avec ce pays, principalement parce que le Maroc a contribué à freiner l’immigration clandestine vers l’Espagne et a contribué à la lutte contre le terrorisme djihadiste. L’Espagne, ainsi que la France, ont soutenu sans réserve le Maroc au sein de l’UE, qui qui a permis à ce pays de faire peu ou pas de progrès en ce qui concerne le conflit au Sahara occidental ou les demandes de démocratisation. Il est donc important que l’Union européenne, qui pourrait avoir une influence positive, agisse de façon cohérente et contribue à promouvoir les réformes recommandées qui auraient un coût relativement faible pour l’UE avec des avantages nettement positifs pour les deux parties. Face aux critiques reçus sur sa gestion des révolutions arabes, le Maroc pourrait être le pays où l’UE et sa politique de voisinage soit louée pour ses réussites, et non pas pour ses faiblesses.
Documents d’intérêt: Torreblanca, José Ignacio, Printemps marocain, El Pais, 8 avril 2011
Source : Conseil Européen pour les Relations Extérieurs, 23/05/2011 -
La défaite du PSOE aux élections, une mauvaise augure pour le Maroc ( journal marocain)
Rabat (Maroc), 23 mai 2011 (SPS).- Le Parti Populaire espagnol se prépare à prendre d’assaut le pouvoir lors des élections générales de 2012 suite a son écrasante victoire aux élections municipales et régionales organisées dimanche en Espagne, a indiqué le site marocain « Demain Online ».« Contrairement au PSOE, qui a tenté de consolider contre vents et marées les relations avec les autorités marocaines, au point de fermer les yeux sur tout ce qui porte atteinte aux droits de l’homme au Maroc, le PP maintient une position de fermeté envers le régime marocain », souligne le journal en ligne d’Ali Lmrabet.
Il ajoute que « certains amis de l’ancien premier ministre José Maria Aznar, que le roi Mohamed VI avait traité de « franquiste » dans une interview au quotidien El Pais, chercheront sûrement à en découdre avec Rabat sur des sujets précis comme les exportations agricoles marocaines (surtout la tomate) vers l’Union européenne, ainsi que sur Sebta et Melilla ».
Concernant le conflit du Sahara Occidental, « le Maroc officiel ne devrait pas bénéficier de la compréhension et de la mansuétude du gouvernement espagnol, comme c’est le cas actuellement. On devrait passer d’une position moyennement pro-marocaine à une position de neutralité passive de la part du gouvernement espagnol », affirme-t-il.
« Le régime de Mohamed VI a donc moins d’un an pour trouver une stratégie de conciliation ou de confrontation avec le parti de Rajoy », conclue-t-il.