Mois : mai 2011

  • Sahara Occidental : Le tapis de sable

    CETTE SEMAINE DÉMARRE, À TINDOUF, LA HUITIÈME ÉDITION DU FESTIVAL INTERNATIONAL DU CINÉ DU SAHARA
    NACHO PARA, 02/05/2011
    C’est sans doute une mauvaise nouvelle que le Festival International de Ciné du Sahara en soit à sa huitième édition. Cela signifie que 180 000 Sahraouis continuent, un an de plus, attrapés dans la Hamada, au sud-est d’Algérie, dans le plus rocailleux, poussiéreux et infernal des déserts.
    Pour un festival tel que le FiSahara, né avec la vocation de mourir, la bonne nouvelle serait que les réfugiés rentrent à la terre que le Maroc leur avait arrachée en 1975, et qu’il ne faudrait plus organiser d’autres festivals, ni emmener des acteurs, directeurs et chanteurs pour servir comme haut-parleurs de la cause, ni organiser des ateliers, ni projeter des films à la belle étoile, ni signer des manifestes, ni montrer des courses de chameaux pour le plaisir du touriste solidaire. Plus de stars du ciné espagnol sur le tapis de sable.

    Ce sera sans doute une mauvaise idée, qu’en 2011, une autoroute parfaitement goudronnée vous mène depuis l’aéroport algérien de Tindouf jusqu’à l’entrée du camp de Dajla. Il y a quelques années, quand arriver jusqu’à Dajla était une odyssée où voire des gens mouraient, immobilisés par une simple panne et suffoquées de soif et de chaleur, l’espoir de sortir de ce lieu grouillait parmi les Sahraouis. D’un tel endroit on ne devait que sortir. Aujourd’hui, l’autoroute imposante, qui traverse le néant jusqu’à Dajla, symbolise justement le contraire : le désespoir. “Si quelqu’un a fait des travaux sur 200 kilomètres à travers les dunes jusqu’aux fins fonds du monde, c’est qu’il a l’intention de nous garder ici pour bien longtemps”, pense la plupart des jeunes sahraouis.

    Mais non, en réalité, c’est une bonne nouvelle que la huitième édition du FiSahara – événement que la population attend tous les ans comme si c’était la première fois – redémarre aujourd’hui dans l’oasis de Dajla. Il se peut que le FiSahara ne les fasse pas sortir de ce trou, mais il les fait sortir de la monotonie. Et ça, là-bas, c’est beaucoup. Loin du possible et de la géopolitique, les habitants des camps pourront de nouveau profiter de films en plein air, avec le public assis sur le sable et les bandes projetées sur un camion. Ils oublieront, une semaine durant, leurs tribulations et ils danseront aux sons du rappeur El Chojín, star invitée pour la fermeture de cette édition. Avec le volcan du Maghreb en pleine éruption et l’apathie apparente du Polisario au moment de profiter de cette vague révolutionnaire sur laquelle ils étaient déjà en avance, les tables rondes promettent d’être controversées et juteuses. Pour cela, le FiSahara sera toujours une bonne nouvelle. Tant qu’il y aura des caméras, les Sahraouis combattront l’oubli et continueront de réclamer leurs droits légitimes.

    Parmi les films projetés du 4 au 8 mai sur l’Écran du Désert, certains grands vainqueurs des derniers Goya, tels que Pa negre, También la lluvia (Aussi la pluie), Entrelobos (Entre loups) et Los Ojos de Julia (Les Yeux de Julia), ainsi qu’un paquet de courts-métrages de la thématique sahraouie tels que Hammada, El Pulso del desierto (Le Pouls du désert), Al-Yidar (Le Mur) et Territorio libérado (Territoire libéré). Cette année, le pays invité est le Vénézuela.

    La vraie bonne nouvelle est surtout la récupération de José Taboada, alma mater du festival et co-réalisateur, avec Willy Toledo, de Javier Corcuera. Sauf surprise de dernière minute, il manquera cette année l’éclair médiatique de Javier Bardem. La présence d’acteurs tels que Carlos Bardem, Luis Tosar, Alberto Amman, Nora Navas, Miguel Ángel Silvestre, Joan Cornet, Cecilia Gessa et José Manuel Seda, en plus du réalisateur Gerardo Olivares, est confirmée. Probablement, le festival a besoin d’un retour à l’esprit agitateur qui a vu sa naissance. Inviter la jeunesse sahraouie à ne pas se conformer, à questionner ses propres structures, à exprimer ses aspirations au moyen du septième art. L’inauguration, le 27 février 2010, de l’École de Cinéma dans le camp est un grand pas vers l’avant. La vraie mauvaise nouvelle serait de se résigner. Surtout maintenant.
    Guinguinbali
    SaharaDoc, 05/05/2011

  • L’intervention de la police marocaine a fait plusieurs victimes parmi les manifestants à El Aaiun occupé

    Rebelion :
    Les forces d’intervention rapide ont dispersé lundi matin une vingtaine de citoyens sahraouis qui avaient remis des documents au gouvernement marocain pour renoncer à la nationalité marocaine. Ils participaient à une séance ouverte à propos du chômage, sur le « boulevard de la Mecque », à El Aaiun occupé.Les forces de sécurité, sous le commandement du « Pacha », ont contraint les manifestants à renoncer à leur attitude, et à terminer leurs discours. Ils ont arrêté M. Ali Sadouni et Mohamed Abdellah Bouh Jaafari, et les ont battus avant de les laisser libres.
    Dans le même contexte, des centaines de travailleurs, les mères des prisonniers politiques sahraouis, les chômeurs et d’autres groupes sociaux ont participé à de nombreuses sit-in dans la ville occupée d’El Aaiun, en commémoration du 1er mai.La police et les forces auxiliaires se sont multipliées durant les manifestations sur la place et les boulevards Dchira Smara et Mezouar. Ils sont intervenu pendant une marche blessant des manifestants. Voici la liste des noms des blessés: El Haissan Mahmoud- Thahba Sidemou- Mahmouda Sidemou- Asma Moukhles- Fatimatou Dehouar- Eghlaijilhoum Dehouar- Ahaimad Salek- Souailam Lkhlifi- Lfkir Ahmed Salek- Mina ment Ali Baba El Hafed- Salamha ment Traiah.
    Sur le boulevard Mezouar, le dimanche matin,un citoyen sahraoui, Saleh Daoudi, 26 ans, a été heurté par un camion des forces auxiliaires alors qu’il participait à une manifestation. Sérieusement blessé, il a été transporté à l’hôpital de la ville.

    Place Dchira, dans le centre, les familles des disparus forcés et des prisonniers politiques sahraouis ont scandé des slogans appelant à la vérité sur le sort de leurs proches.

    Les victimes de disparitions forcées et d’arrestations arbitraires ont appelé l’Etat marocain à assumer ses responsabilités juridiques et pénales pour ce qu’ils ont pu subir, et de traduire les assassins devant la justice.

    En outre, les forces marocaines d’occupation ont imposé un cordon de sécurité à l’aéroport d’El Aaiun occupés et ont attaqué des militants des droits de l’Homme venus accueillir leurs collègues à leur retour d’une visite aux camps de réfugiés. Selon la militante des droits de l’homme, Salha Boutnagaiza, un policier l’a giflé avant de l’expulser. Ses collègues, Omar et Bouhella Kerkoub Aziz, ont également été attaqués. Les observateurs espagnols, Carlos Sanchez et Mar Figueras, ont été arrêtés.
    SaharaDoc, 06/05/2011

  • L’ONU et ses mains

    M. Mourad Medelci, le chef de notre diplomatie, nous a indiqué récemment que, lors de son voyage aux Etats-Unis, il avait discuté avec Mme Hillary Clinton, son homologue américaine, de la question du Sahara occidental et qu’ils avaient « convenu que le devenir du dossier du Sahara occidental soit entre les mains de l’ONU et qu’ils devront encourager et continuer à le faire». Au grand bonheur du trône voisin et de son protecteur tricolore, aurait-il pu ajouter. Le dossier de la décolonisation du Sahara occidental est entre les mains du «machin» depuis les années 1960, avant que le Maroc n’envahisse militairement une dizaine d’années plus tard le territoire et que son armée n’arrose au napalm les populations autochtones pourchassées dans le désert. 
    A l’ONU, la question du Sahara occidental traine en longueur et Medelci nous dit que Clinton et lui vont s’arranger pour que ça continue. Jusqu’à la tombe ? Le Sahara occidental n’est pas le Koweit ou la Libye, deux cas où l’on a commencé par décider avant de passer à l’ONU pour retirer un permis de cogner dont on ne respectera quand même pas les clauses. En Libye, on est passé à l’action à une vitesse époustouflante, à tel point que le pouvoir en place ne comprenait pas trop ce qui lui arrivait. La vitesse d’exécution de l’Africom était telle qu’on n’a pas eu le temps d’admirer son savoir-faire avant qu’on ne cède la main à Sarkozy. Pourtant, à ce qu’on sache, Kadhafi n’avait pas bombardé au napalm, comme l’avait fait le Maroc dans la Seguia El-Hamra, ni même démantelé sauvagement un campement civil comme fit le makhzen en novembre dernier à Gdeim Izik. M. Medelci sait tout cela ; Mme Clinton aussi. Comme tous deux savent parfaitement que, tel qu’il est conçu, le «machin» obéit aujourd’hui à une poignée de pays aux décisions de plus en plus injustes. Une situation qui fait que des populations souffrent et que les bourreaux qui les colonisent bénéficient d’une impunité totale. 
    Au Conseil de sécurité, le veto américain assure l’impunité à Israël alors que le veto français assure l’impunité au Maroc. Mais alors qu’au Machrek on envisage d’accorder un chez soi au peuple palestinien, au Maghreb on continue à nier l’existence même du peuple sahraoui. Bien que dans nos espaces on suggère perfidement la fabrication d’autres peuples. 
    M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.fr 
  • L’ONU et le despotisme

    Le monde arabe est composé pour moitié de républiques despotiques et pour moitié de monarchies absolues. Monarques et présidents à vie se ressemblent, comptent le même nombre d’années au pouvoir en général, et ont en commun d’être impitoyables envers leurs peuples. Les monarchies n’ont pas évolué vers le système républicain, ce sont les républiques qui ont dégénéré en système monarchique : «Avancez à l’arrière !» comme disent les receveurs de nos transports publics.
    C’est dans les «républiques» que les révolutions ont le mieux pris jusqu’ici. Ce qui s’y est passé est comparable avec les révolutions qui ont libéré les anciens pays de l’Est : continuum géographique, même aire culturelle, même organisation politique. Elles sont toutes libres aujourd’hui, et rejoignent les unes après les autres l’Union européenne. Selon le proverbe, un homme averti en vaut deux. Et un despote ? «Aussi !» serait-on tenté de répondre spontanément. Eh bien non ! Car s’il en vaut deux, cela veut dire qu’il va doubler ses problèmes avec son peuple, et qu’il devra par conséquent être déposé et pendu deux fois. S’il n’en vaut que 1, cela suffira pour l’exposer à une révolution, à une déposition et à une pendaison. S’il ne vaut que la moitié de 1, il devra être démocrate pour l’autre moitié. Il ne faudrait alors qu’une demi-révolution, une demi-déposition et une demi-pendaison. Peut-on pendre quelqu’un à 50% ? En tout cas, la bonne réponse à la question de départ était : que vous l’avertissiez ou non, un despote ne vaut jamais que rien. 
     
    Qu’auraient dû faire Ben Ali et Moubarak pour que la révolution n’arrivât pas chez eux ? Rien, car ils étaient prisonniers de leur culture politique et du système qu’ils ont mis en place depuis longtemps. Moubarak aurait pu tirer des leçons de ce qui venait d’arriver chez son homologue tunisien, mais il ne l’a pas fait. Aujourd’hui, il est sous la menace d’une pendaison. Une fois le feu déclaré, l’un et l’autre ne se sont pas résignés à des changements immédiats et radicaux, mais ont louvoyé, menacé puis réprimé. Le premier a demandé à son armée de bombarder Kasreïne, ce qu’elle a sagement refusé, tandis que le second a fait voler en rase-mottes des F16 au-dessus de la place Tahrir avec on ne sait quelles intentions. C’est Kadhafi qui nous renseignera finalement sur ce que peuvent être de telles intentions. Décidément, les despotes ne reculent devant aucune extrémité : tous les trois ont pensé aux frappes aériennes contre leurs peuples ! 
     
    Que doit faire le pouvoir chez nous pour que rien de fâcheux n’arrive ? A lui de voir. Si la révolution éclate, ce sera à cause de son aveuglement. Si elle n’éclate pas, ce sera grâce au discernement du peuple, mais à condition qu’il ait obtenu le minimum démocratique lui permettant, pour la première fois de son histoire, de dire son mot dans la conduite de ses affaires. Il existe bien une science des révolutions, la «staséologie», mais elle n’aide pas à les prévenir, elle les étudie une fois survenues. Il y a par contre des leçons à tirer des révolutions en cours. Nos dirigeants ne jurent-ils pas, depuis le 5 Juillet 1962, que notre pays est une partie indissociable du monde arabe ? Or, il y a comme une gêne inexprimée, une attitude ambiguë dans les sphères dirigeantes. On sent que ces révolutions ne sont pas les bienvenues. 
     
    L’Algérie qui a toujours soutenu «l’autodétermination des peuples» et prôné un «Maghreb des peuples», elle qu’on a désigné comme «La Mecque des révolutionnaires », a subitement perdu la voix. Ne risque-t-elle pas, en abjurant ces principes, de perdre ses derniers soutiens dans le dossier du Sahara occidental ? Aux yeux du monde, elle est déjà dans le camp de Kadhafi. Et quand il ne sera plus là ? Dans les années 1970 et 1980, elle formait avec la Syrie et la Libye le fameux «Front du refus». Aujourd’hui, c’est à la démocratie et à leurs peuples que les pays de l’ancien «Front de la fermeté» (on l’appelait comme ça aussi) résistent avec fermeté et emploient des armes dans le cas des deux derniers, des armes qu’ils se sont gardés d’utiliser contre l’ennemi. Les quatre Constitutions que s’est données l’Algérie (1963, 1976, 1989, 1996) n’ont pas émané du peuple, d’une instance qu’il aurait désignée à cette fin, mais ont été concoctées dans le secret des bureaux des dirigeants avant d’être soumises à son plébiscite ou à l’approbation du Parlement. Le pouvoir constituant imputé au peuple par ces Constitutions ne lui a jamais appartenu et il nîe l’a jamais exercé. Cette fois peut-être ? Ben Bella et Boumediene étaient des hommes qui aimaient le pouvoir. Ils l’ont assez démontré. Seule la force, pour le premier, et la mort, pour le second, le leur a arraché des mains. Sinon ils seraient encore en poste, comme Castro (jusqu’à ce qu’il n’en puisse plus), Kadhafi ou Mugabé. Mais on peut considérer rétrospectivement que beaucoup de leurs erreurs sont à mettre sur le compte de l’esprit du temps. La moitié du monde était socialiste ou communiste, et la dictature et le dirigisme étaient le propre de la majorité des Etats. Les Constitutions que l’un et l’autre ont infligées au pays étaient des copies conformes des constitutions en vigueur dans les «démocraties populaires» : Etat-nation, parti unique, centralisme démocratique, candidature unique aux élections, socialisme, télévision unique, presse publique… 
     
    Quand Bouteflika est arrivé au pouvoir, le monde socialo-communiste avait disparu et les dernières dictatures militaires étaient tombées. Il a trouvé une Constitution qui se rapprochait davantage des constitutions démocratiques que des constitutions autocratiques. On pensait qu’il allait l’améliorer, la moderniser, la rapprocher de celle des Etats-Unis ou de la France. Sans parler des réformes de l’éducation, de la justice et de l’Etat sur lesquelles avaient travaillé des hommes compétents qui ont livré dans les délais leurs copies. Il n’en fut rien, et les progrès enregistrés sous Chadli et Zeroual furent éradiqués, nous faisant «avancer à l’arrière» 
     
    Alors que les mandats présidentiels en France n’étaient pas limités, Chirac a transformé le septennat en quinquennat, et Sarkozy a fixé leur nombre à deux alors qu’il est jeune. Au temps de Mitterrand, un président de la République pouvait rester à son postequatorze ans, au temps de Chirac douze, et au temps de Sarkozy, s’il est réélu l’an prochain, dix. Soit, pour lui, une perte sèche de quatre années. Les deux hommes, qui savent compter naturellement, l’ont fait en connaissance de cause. Un président américain, pour sa part, ne peut totaliser en deux mandats que huit années. Aucun de ces chefs d’Etat n’a pensé à s’inspirer de Ben Ali ou de Moubarak, aucun d’entre eux n’a estimé qu’il était une bénédiction divine pour son pays et qu’il ne devait quitter l’Elysée ou la Maison-Blanche que pour rejoindre le Seigneur. 
     
    La Constitution n’a aucune valeur dans un pays où le chef de l’Etat, censé garantir son inviolabilité et sa pérennité, est le premier à la malmener. Pour l’avoir permis en 1963, en raison de la confiance (aveugle) qu’il avait en ses leaders et des proportions qu’avait l’analphabétisme, le peuple algérien en a payé le prix. Il a subi le despotisme dans ses formes les plus mesquines. S’il le permet encore à l’avenir, il ne méritera pas le despotisme, mais l’esclavage. Et ce, quelle que soit la formule d’adoption qui sera proposée : référendum ou vote parlementaire. Nous allons théoriquement entrer, avec l’annonce de réformes tendant à prémunir l’Algérie d’une révolution, dans une période fondatrice. Or, nous vivons une période qui ressemble à celle qu’a connue la Tunisie avant que Ben Ali ne renverse Bourguiba pour des raisons médicales. Espérons que notre pays fera l’économie d’une parenthèse qui a duré vingt-trois ans chez nos voisins et s’est achevée par une révolution. Nous ne voulons plus «avancer à l’arrière», tout comme nous voulons garder notre aviation au sol. Si nos dirigeants s’obstinent à ne rien lâcher, il faudrait se tourner vers l’ONU en lui présentant les quelques suggestions qui suivent. 
     
    La Première Guerre mondiale a accouché de la SDN, et la deuxième de l’ONU. La création de ces institutions est venue en réponse aux vœux des nations ruinées par la guerre. Les deux conflits ont provoqué près de cent millions de morts et entraîné la destruction de pays entiers. L’ONU a remplacé la SDN parce que cette dernière a été dépassée par l’évolution des rapports internationaux. Or, un mouvement d’opinion à travers le monde est de plus en plus convaincu que l’ONU ne satisfait plus dans son format actuel aux besoins des relations multilatérales. Les révolutions arabes en cours confortent cette tendance et y ajoutent une nouvelle interrogation. L’objectif principal de l’ONU, c’est d’assurer la paix entre les nations. Mais que doit-elle faire lorsque des peuples, entrés en conflit avec leurs dirigeants, ne s’estiment plus représentés par leurs gouvernements ? Doit-elle continuer à être l’Organisation des Nations unies, ou faut-il l’appeler l’Organisation des gouvernements unis ? C’est ce qu’est déjà la Ligue arabe. Il est question depuis longtemps de la réforme de l’ONU dont le fonctionnement, régi par la Charte de San Francisco qui remonte à 1945, est de plus en plus contesté, mais rien de tangible n’a encore été fait. Le débat s’est enlisé dans la problématique de l’élargissement du Conseil de sécurité et du nombre et de l’identité des pays appelés à y siéger en permanence. Le fait que cet organe ne compte que cinq membres permanents, et le droit de veto attaché à chacun d’eux, montre que cette instance universelle ploie elle aussi sous le despotisme. Un quintette d’Etats, se prévalant de son statut de vainqueur de la Seconde Guerre mondiale, dicte ses desiderata au reste du monde. Il en découle qu’un seul Etat peut bloquer le fonctionnement de l’Organisation, et même la roue de l’histoire. 
     
    En 1945, il y avait une centaine d’Etats-membres en moins qu’aujourd’hui. Une révolution démocratique s’impose donc à l’ONU si elle veut accompagner la marche de l’humanité vers les idéaux mis en avant dans ses activités. Il s’agirait d’aller dans le sens des aspirations démocratiques des peuples et de leur souhait d’une meilleure gestion de leurs ressources par leurs dirigeants. Il y a mieux à faire que d’envoyer les armées de l’OTAN régler par la force, ici ou là, des problèmes qu’on aurait pu éviter si on les avait pris à la racine, si on les avait anticipés en réformant les missions de l’ONU. Pourquoi, tirant les enseignements de ses échecs, ne ferait-elle pas preuve de créativité en traitant autrement les causes de ces problèmes, épargnant ainsi des vies humaines et les ressources de la planète ? Elle pourrait le faire en amendant sa Charte et en introduisant dans le droit international de nouvelles dispositions relatives à la bonne gouvernance dans le monde. Le droit international prime le droit national. Dans un effort d’adaptation aux nouveaux besoins du monde, l’ONU a mis en place ces deux dernières décennies une Cour internationale de justice ; elle a ordonné des actions militaires contre des Etats qui violaient le droit humanitaire ; des chefs d’Etat ont été arrêtés pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité ou génocide, déférés devant le tribunal pénal international, jugés et condamnés. D’un autre côté, des directives ont été émises à l’échelle internationale pour retracer les mouvements de fonds destinés au terrorisme et au blanchiment de l’argent provenant du trafic de drogue. Pourquoi, dans le même élan innovateur, n’édicterait-elle pas des règlements visant à protéger les peuples du despotisme et de la corruption de leurs dirigeants ? Ces règles entraîneraient le réaménagement des conditions afférentes à la qualité de membre de l’ONU, et disposeraient que ne seraient considérés comme représentatifs de leurs nations que les Etats dont les dirigeants auraient été démocratiquement élus. Il en découlerait que l’ensemble des Etats-membres seraient tenus de se doter de constitutions démocratiques garantissant les droits de l’homme et de la femme, la liberté de conscience, d’expression et d’opposition, des élections sincères, etc. Cela reviendrait à rendre contraignantes les dispositions de la Déclaration universelle des droits de l’homme, les nouveaux amendements de la Charte, ainsi que d’autres dispositions des conventions internationales allant dans ce sens. L’instance onusienne pourrait même proposer un canevas de Constitution applicable aussi bien par les républiques que par les monarchies constitutionnelles. Les pouvoirs publics du monde entier auraient une organisation démocratique. Même le nombre de mandats pourrait être limité dans ce cadre. On a conçu en 1948 une Déclaration universelle des droits de l’homme, on a œuvré à travers l’OMC et le FMI à la globalisation de l’économie, on ne cesse d’évoquer depuis la crise financière de 2008 la nécessité de moraliser les pratiques financières… Pourquoi ne penserait-on pas à un ordre éthique international ? La mondialisation ne doit pas être qu’économique. Le FMI et la Banque mondiale sont des institutions qui font partie du système de l’ONU. Imaginons qu’en tant que tels ils publient chaque année un état des avoirs des dirigeants des pays avant d’entrer en fonction, et après. Techniquement, c’est faisable étant donné les liens de ces organismes avec les Banques centrales des Etats-membres et le système bancaire qui s’est largement internationalisé. Mais l’ONU est-elle qualifiée pour promouvoir un ordre éthique international, elle qui a été incapable d’appliquer les résolutions du Conseil de sécurité sur la Palestine ? Elle, qu’Israël humilie quotidiennement depuis plus de soixante ans ? Elle, qui a été incapable d’imposer une solution au problème du Sahara occidental ? Comme il ne faut pas s’attendre à ce que cet idéal se réalise avant une ou deux décennies, les peuples arabes et africains doivent compter sur eux-mêmes pour se dépêtrer du despotisme.
    Noureddibe Boukrouh noureddineboukrouh@yahoo.fr-
    Le Soir d’Algerie, 07/05/2011
  • Deux affaires qui interpellent le CNDH

    Quel danger constitue pour le Makhzen la jeune Farah Abdelmoumni pour que des policiers prennent la peine de la cambrioler à l’intérieur de la zone internationale d’un aéroport ? Quel crime a-t-elle commis pour qu’elle se fasse voler par des membres des forces de l’ordre, ou plutôt du désordre, son passeport et sa carte de séjour ? Qui a planifié et ordonné cet acte de brigandage, dont le but, vicieux et évident, est de priver cette jeune femme de sa scolarité en France pour la punir de son militantisme dans un mouvement qui demande pacifiquement la démocratisation du Maroc ?

    Ces questions, tous les vrais démocrates marocains doivent se les poser après la mésaventure de cette jeune étudiante qui s’est fait soustraire ses documents d’identité non pas par des pickpockets professionnels, mais par des délinquants en uniforme dont le rôle est pourtant de protéger et de servir le citoyen.

    Après l’incarcération pour des faits de presse du directeur d’Al Massae, quoi qu’on pense du personnage et de ses articles, l’affaire Farah Abdelmoumni, qui en cache sûrement des milliers d’autres, sonne comme un rappel. Comme pour nous aviser qu’au Maroc règne encore et toujours le fait du prince et que toutes ces promotions publicitaires vantant « l’imparable démocratisation du Maroc », une « réelle ouverture du régime », « l’avénement d’un véritable Etat de droit », et j’en passe, ne sont en fait que de la poudre aux yeux pour attirer la bienveillance et la protection, indispensables en ces moments de grands périls pour les dictateurs arabes, des Occidentaux.

    Mais ces deux affaires, Al Massae et Abdelmoumni, ont au moins le mérite d’interpeller le Centre national des droits de l’homme (CNDH) dirigé par Driss El Yazami et Mohamed Sebbar, dont le rôle, selon ses statuts, est la «protection des droits de l’homme ».

    Si c’est le cas, alors, plus que jamais, nous avons besoin que ces deux vieux briscards des droits de l’homme parlent. Qu’ils partagent avec nous leur opinion sur ces deux affaires. Nous ne demandons pas qu’ils interviennent discrètement pour « arranger les choses », mais qu’ils disent ce qu’ils pensent de ces méthodes qui vont à l’encontre de tout ce qu’ils défendent publiquement.
    Ali Lmrabet
    Demain Online, 06/05/2011

  • Revue de presse à l’usage de la MAP

    L’internaute marocain moyen, surfant dans l’internet makhzéniste se heurte souvent au mur de la MAP qui ne se gêne pas pour consacrer une dépêche entière dès lors qu’un obscur journal biélorusse a la mauvaise idée de citer le Royaume au détour d’une phrase et entre deux verres de Vodka.
    l’Agence étant sous la tutelle directe du ministère de l’Intérieur, lui-même responsable uniquement devant le roi, je ne puis me permettre de douter de l’utilité de ses dépêches et de leur grande influence positive sur le PIB marocain. D’ailleurs, le monarque vient de décorer quelques valeureux fonctionnaires de l’agence nationale de wissams royaux. Ainsi, en citoyen modèle, et en vue d’obtenir moi-même une grima de petit taxi, j’ai fait des recherches et préparé ces brouillons de dépêches. J’espère ainsi contribuer, à mon échelle, au développement du Royaume.
    Toumbouktou, 24/04/2011 (MAP)
    Le Think-Tank rwandais Payforwhatwesay, de renommée mondiale et intergalactique a salué hautement le discours royal du 9 mars qui apporte une dimension nouvelle à la conception post-moderne alter-artistique du management démocratique. Le Roi du Maroc nous a permis, à travers son discours, de découvrir une nouvelle méthode d’irrigation du blé en liquéfiant les pets de Licorne, animal qui pousse abondamment au Burundi voisin, a déclaré Mouhammadoun Moukh Zen, président et Général de Corps d’Armée du Think-tank.
    ———-
    Le magazine d’information politique générale skyblog.com met en exergue l’immense sagesse de Sa Majesté qui a pris de court tous les aspirants à la liberté dans le cadre de l’amour que portent tous les citoyens marocains au trône Alaouite sans jamais le revendiquer. « jém mon rwa lol mdr AMDH=polisario hhhh lol » a souligné mec_sexi_khmiss_btata, journaliste au magazine. Il a ajouté que les ennemis de la Nation se font nombreux et leur jalousie grandissante quand ils voient toutes les franchises de boulangeries ouvertes à Casablanca sous le Haut Patronage de Sa majesté.
    ———-
    L’association des pisses-au-lit à New-Delhi, lors d’une conférence organisée dans le village de Jaknishan, à 1000 kilomètres de Bombay DC, a évoqué le développement économique et social dont souffre allègrement le Royaume depuis une décennie comme le prouve l’augmentation de l’endettement des ménages. « C’est un exemple à suivre au Pakistan » a affirmé le président de l’association, qui s’occupe d’exporter des modèles de développement sociopathes innovants pour le Pakistan, avec lequel l’Inde entretient une relation d’amour-propre.
    ———-
    Un citoyen marocain résidant au Etats-Unis, dans un commentaire sur un blog de Foreign Policy (magazine américain) traitant des questions du monde arabe, a salué vivement Sa Majesté le Roi Mohammed VI et a tenu à profiter de la tribune offerte par le magazine pour dédicacer une chanson de Ruby à sa femme et pour renouveler son allégeance à Sa Majesté. « We lov Mohemmed VI best king in the le world » a-t-il souligné. Le commentaire a été depuis supprimé, et, contacté par la MAP, Ali Mounir Himma a accusé les lobbyistes du Polisario d’avoir exercé des pressions sur la rédaction du magazine pour censurer ses propos.
    ———
    Le journal bi-annuel d’une école primaire au Trinidad-&-Tobago, dans une étude sociodémographique de haut niveau, compare la France au Maroc, et appuie ainsi, de facto, l’Initiative Nationale pour le Développement Humain initiée par Sa Majesté, soutenue fermement par le HCP et commercialisée par la MAP. Les pays méditerranéens, comme le Maroc ou la France, ont un taux de mortalité juvénile inférieur à 100% peut-on lire à la page 9 du journal, composé de 8 pages.
    ———-
    Ces dépêches seront gracieusement mises à la disposition de la MAP à toute fin utile.
    Source : Lakome.com, 25/04/2011
  • L’Union africaine est aux côtés du Sahara Occidental

    Dans un entretien accordé à la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l’invité de la rédaction, Jean Ping, président de la commission de l’Union africaine, estime que sans la maîtrise des ressources nationales, l’indépendance ne veut rien dire. Nous avons obtenu une indépendance mais les maîtres sont de retour et ils dictent leurs lois, ajoute-t-il. Il fait observer que le consensus de Washington, refusé par les Asiatiques, est mort. On ne peut pas occulter, souligne-t-il, le rôle de l’Etat.
    Dans un entretien accordé à la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l’invité de la rédaction, Jean Ping, président de la commission de l’Union africaine, estime que sans la maîtrise des ressources nationales, l’indépendance ne veut rien dire. Nous avons obtenu une indépendance mais les maîtres sont de retour et ils dictent leurs lois, ajoute-t-il. Il fait observer que le consensus de Washington, refusé par les Asiatiques, est mort. On ne peut pas occulter, souligne-t-il, le rôle de l’Etat. Il rappelle que l’Union africaine est aux côtés du Sahara Occidental. L’Union africaine veut préserver la démocratie et la paix. A propos de la situation en Côte d’Ivoire, M. Ping fait remarquer que le 30 novembre, c’est-à-dire immédiatement après les élections qui se sont déroulées le 28 novembre, l’Union africaine a pris comme position : respecter les urnes et éviter d’aggraver la situation. L’ex-président sud-africain Tabo M’Beki a été désigné comme médiateur de l’Union africaine auprès des parties en conflit. Il constate que dans certains cas, la communauté internationale complique la situation. Le président de la commission de l’Union africaine a évoqué le problème du Soudan qui est, dit-il, menacé d’implosion, il y a non seulement le Sud mais aussi le Darfour, fait-il observer. Il rappelle que le principe de l’intangibilité des frontières, né en Amérique du Sud, a été adopté par l’Afrique. Il a rendu hommage au rôle de l’Algérie qui a entraîné militairement et formé les mouvements de libération. Même Mandela, dit-il, a été formé à Maghnia, la ville de Ben Bella, précise-t-il, à la frontière algéro-marocaine. 
    Lakhdar A. 
  • Aminatou haidar : La «Gandhi» sahraouie

    Répondant à une journaliste qui lui demandait si elle accepterait de rentrer au Sahara si le Maroc lui faisait remettre un passeport marocain, la militante acharnée répondra , alors qu’elle observait son 25e jour de grève de la faim : «Je rentrerai au Sahara occidental morte ou vivante, avec ou sans passeport».

    Née le 24 juillet 1966 ou 1967, Aminatou Haidar est une activiste sahraouie soutenant l’indépendance du Sahara occidental, territoire contesté, actuellement contrôlé par le Maroc. Elle est également la présidente du Collectif des défenseurs sahraouis des droits de l’homme (CODESA). Depuis 1987, l’activiste lutte pour la cause sarhaouie. A 20 ans déjà, Aminatou Haidar était arrêtée pour la première fois après une manifestation violemment réprimée à Laâyoune. Elle sera portée disparue jusqu’en 1991. A sa remise en liberté, la jeune militante parcoure le monde et multiplie les initiatives en faveur du peuple sarhaoui. En 2005, lors d’une manifestation à Laâyoune, elle est blessée et emprisonnée durant sept mois. Pendant sa détention, le 11 octobre 2005, le Parlement européen adopte une résolution demandant officiellement sa libération. A l’issue de sa peine, en janvier 2006, Aminatou Haidar reçoit un passeport marocain et entame une tournée internationale qui la conduit notamment à témoigner devant la Commission coopération et développement du Parlement européen. «N’eût été votre solidarité, votre interpellation des autorités marocaines, je ne serais peut-être pas là aujourd’hui. Mais mon cas n’est pas unique», explique-t-elle alors aux membres de la Commission. Le 13 novembre 2009, de retour de New York où elle a reçu le prix du courage civique de la Train Fundation, Aminatou Haidar a marqué sur sa fiche d’entrée au Maroc qu’elle était résidente au Sahara occidental et a laissé vide la section «Nationalité». Elle fut auditionnée par un procureur marocain et expulsée vers Lanzarote, dans les Îles Canaries. Après un mois de grève de la faim à l’aéroport de Lanzarote (Îles Canaries), la militante sahraouie a pu regagner Laâyoune le 18 décembre 2009.

    Elle a déclaré plus tard qu’elle ne visitait pas le Maroc mais le Sahara occidental. Elle refuse d’accepter que le Sahara occidental fasse partie du Maroc. «Ils veulent me contraindre à accepter que le Sahara occidental fasse partie du Maroc», avait-elle déclaré le 14 novembre 2009 à des journalistes. Lors de son arrivée à l’aéroport de Laâyoune à partir de Gran Canaria (îles Canaries), elle était accompagnée de deux journalistes espagnols Pedro Barbadillo et Pedro Guillén, afin de réaliser un documentaire sur les atteintes aux droits de l’homme au Sahara occidental. Les deux journalistes ont été arrêtés pour avoir filmé l’enceinte de l’aéroport sans autorisation. Les autorités marocaines affirment que Haidar a refusé d’accomplir les formalités d’entrée au Maroc, a déclaré qu’elle renonçait à sa nationalité marocaine et a volontairement signé un document de renonciation et rendu son passeport ainsi que sa carte d’identité. En réponse à ces affirmations, elle a été expulsée avec les deux journalistes qui l’accompagnaient vers Lanzarote (îles Canaries). Elle a finalement été arrêtée et expulsée, ses documents lui ont été confisqués. La presse officielle marocaine déclarera plus tard qu’elle avait renoncé à sa nationalité. Selon El Pais, Haidar a informé le pilote du vol la conduisant à Lanzarote qu’elle n’avait pas de titre de voyage et qu’elle était contrainte à prendre ce vol. Après avoir hésité, le pilote a décollé après avoir reçu l’accord des autorités espagnoles. Lors de son arrivée, Haidar a demandé l’intervention urgente du secrétaire général des Nations unies afin d’assurer sa protection personnelle.

    Retour au Sahara occidental

    Le vendredi 28 décembre 2009, après 32 jours de grève de la faim et après une brève admission dans une unité de soins intensifs de l’hôpital de Lanzarote, la BBC annonce qu’Aminatou Haidar est retournée chez elle vers 1h du matin. Craignant apparemment d’être enlevée, elle a refusé de monter dans l’ambulance qui l’attendait. Elle est finalement retournée chez elle dans une voiture appartenant à sa famille et qui a été retardée jusqu’au matin par la sécurité de l’aéroport. Lors de son retour, Rabat publiait un communiqué indiquant avoir accédé à la demande «de pays amis et partenaires», pour des raisons «strictement humanitaires», tout en fustigeant Aminatou Haidar, «dont les agissements ne sont pas liés à la promotion des droits de l’homme», ainsi que le front Polisario.

    Les Debats 05/05/2011
  • Des militants sahraouis des droits humains appellent à la protection de la répression marocaine

    Dakhla (camps de réfugiés) 04 mai 2011 (SPS) La délégation du militants sahraouis des droits de l’hommes des territoires occupes participantes au Fisahara ont appelé mercredi depuis les camps de réfugiés, la communauté internationale à la protection contre la répression marocaine infligée en « toute impunité » contre les Sahraouis sans défense dans les territoires occupés du Sahara occidental, au sud du Maroc et dans les universités marocaines.

    Les membres de la délégation qui intervenaient devant les participants à cette édition, ont également regretté l’échec du Conseil de sécurité à élargir les prérogatives de la Minurso à la protection et la surveillance de la situation des droits de l’Homme au Sahara occidental.

    « Cette politique répressive ne nous empêchera pas de participer à ce festival où à d’autres occasions », ont-ils affirmé dans une conférence de presse organisée en marge du festival.

    Les militants sahraouis ont exprimé leur gratitude et leur remerciements à toutes les forces démocratiques et pays amis du peuple sahraoui, notamment l’Algérie, l’Afrique du Sud, le Venezuela, pour leur soutien indéfectible en faveur de la juste cause du peuple du Sahara occidental.

    « La présence d’une délégation des territoires occupés du Sahara occidental est d’exprimer notre rejet à l’occupation marocaine et briser l’état de siège médiatique et militaire imposé au territoire depuis on occupation illégale par le Maroc en 1975 », a indiqué Mlle N’guia Alhaouassi, membre de la délégation.

    La délégation composée de 15 membres est arrivée mardi à Dakhla pour participer au huitième Festival mondial du cinéma au Sahara occidental et au Festival régional de la culture et des arts populaires qui se tiennent dans cette wilaya du 03 au 08 mai courant, rappelle-t-on. (SPS)

  • Plusieurs médias internationaux pour la couverture du huitième Festival International du Cinéma au Sahara occidental

    Dakhla (camps de réfugiés sahraouis), 3 mai 2011 (SPS) Le secrétaire général du ministère de la Culture, chef du Comité d’organisation du festival (FI Sahara), M. Moustafa Mohamed Fadel a relevé une large présence de la presse étrangère pour couvrir cette édition qui se tient à Dakhla du 3 au 8 mai courant.

    Le festival comptera la présence des médias internationaux, notamment la chaîne satellitaire d’Al-Jazeera, BBC, ainsi que d’autres chaînes du Venezuela, d’Algérie et du Brésil, a affirmé le responsable sahraoui, dans une déclaration à la SPS.

    Plusieurs représentants de journaux et des radios, particulièrement de la Finlande, d’Allemagne, des Etats unis d’Amérique, en plus des médias algériens.
    .
    Cette participation médiatique reflète l’importance de cet évènement devenu un moyen de solidarité et soutien à la lutte du peuple sahraoui  (peuple du Sahara Ocidental, ancienne colonie espagnole envahie par le Maroc en 1975, ndlr) pour le recouvrement de ses droits légitimes à l’autodétermination et à l’indépendance.(SPS)