Mois : avril 2011

  • Pour la création d’un nouveau mécanisme de surveillance des droits de l’Homme

    Le secrétaire général des nations Unies, Ban ki-Moon, a soulevé d’une manière claire et objective, dans son rapport publié vendredi et qui sera examiné mardi prochain par le Conseil de sécurité, l’urgence de faire face à la situation relative aux violations des droits de l’Homme au Sahara occidental. Cela représente un pas positif pour la question sahraouie mais insuffisant selon les participants à une conférence de presse tenue hier par le Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (Cnasps) à Alger. Dans cette optique, Maya Sahli, expert en droit international, estimera qu’il est inconcevable et injuste de confier la protection et la surveillance des droits de l’Homme à la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) car à ses dires la Minurso est vidée de tout son sens. Pour appuyer ses propos, l’intervenante affirmera que la mission initiale de la Minurso, telles qu’édictée par les Nations unies, est d’organiser un référendum d’auto-détermination des populations sahraouies et non pas la surveillance des droits de l’Homme dans les territoires occupés puisque, la Minurso n’arrive pas à l’heure actuelle, d’après elle, à s’acquitter déjà de sa véritable tâche eu égard à la pression exercée par un membre influent du Conseil de sécurité, qui est la France, sur les autres membres, notamment le Nigéria et l’Afrique du Sud qui soutiennent la cause sahraouie. Maya Sahli, insistant sur le fait de trouver une solution urgente au conflit au Sahara occidental, indiquera également que pour ce faire (protéger les populations sahraouies et veiller au respect des droits de l’Homme au Sahara) des solutions existent et il suffirait juste d’agir dans le bon sens. Explications : l’expert en droit international, non sans critiquer l’attitude des Marocains appuyés par la France qui tourne le dos (comme à chaque fois) aux recommandations des Nations Unies et de la communauté internationale, assurera que seul la tenue d’un référendum sous les auspices des Nations Unies au Sahara occidental pourrait mettre un terme aux souffrances quasi quotidiennes des Sahraouis. Une autre option est envisageable selon elle. Il serait question aussi, selon elle, de faire pression sur le royaume marocain à faire en sorte que les négociations avec le Polisario aboutissent à autre chose que l’autonomie, de tout temps le langage préféré des Marocains. Maya Sahli a appelé à l’occasion le Secrétaire général des Nations Unies à mettre en place un mécanisme autre que la Minurso et qui aura toutes les prérogatives, pour surveiller et ainsi protéger les populations sahraouies dans les territoires occupés, à même de briser le mur de silence qui entoure les pratiques inhumaines des Forces marocaines et ainsi permettre aux observateurs et autres journalistes de rapporter la réalité au monde telle qu’elle est vécue sur le terrain, « un mécanisme dont toutes les assises juridiques sont existantes ». Prenant part à cette même rencontre, Kamel Rezzag Bara, membre fondateur du Cnasps, dans sa prise de parole, s’est longuement attardé sur la question des violations des droits de l’Homme au Sahara occidental, considéré comme étant un feuilleton sans fin depuis 1975, année du début du cauchemar coloniale et des confiscations des libertés du peuple au Sahara Occidental. À cet effet, il s’est joint aux activistes sahraouis présents en grand nombre dans la salle pour exhorter les Nations Unies et la communauté internationale à exercer plus de pression sur le Maroc afin de faire cesser les assassinats, les emprisonnements arbitraires et toutes sortes d’exactions que subissent les Sahraouis, lesquels ne demandent autre chose qu’une vie digne sur leur terre.
    HOMMAGE À LA PRESSE NATIONALE
    Lors de cette conférence de presse tenue au siège du Comité national algérien de soutien au peuple sahraoui, un vibrant hommage a été rendu aux journalistes algériens. Saïd Layachi, lui aussi membre fondateur du Cnasps, s’est félicité du rôle qu’ont joué et jouent à ce jour les journalistes algériens dans la médiatisation de la cause sahraouie. À cet effet, ce travail de sensibilisation devra, selon lui, toucher également les sociétés française et espagnole étant donné les deux positions officielles.
    Farid Houali
    Le Courrier d’Algérie, 18/04/2011
  • Pourra Le Sahara Occidentale commercialiser avec l’Union européenne dans le cadre des accords avec le Maroc ?

    GEORGINA MOMBO
    Bruselas (Bélgica)13/04/2011
     
    Depuis un mois, la Commission européenne (CE) a une question claire et concise : On inclue le Sahara Occidental dans les accords commerciaux avec le Maroc ? Le débat de ces conventions à Bruxelles auront lieu dans un moment clé pour le royaume Alaouite : les révoltes successives qui secouent l’Afrique du Nord, ont révélé des intérêts douteux de la part de l’Union européenne (UE) dans la région.
    Les Nations Unis (ONU), de son côté, et à travers sa mission dans le terrain MINURSO, étudie développer sa compétence dans le Sahara pour pouvoir garantir un plus grand respect des Droits de l’Homme. Une idée qui ne complaise pas beaucoup le royaume du Maroc, l’administrateur de fait dans la région avec le soutien de la France. Les Accords commerciaux que l’UE et le Maroc sont en train de négocier dans le cadre des politiques communautaires d’association et voisinage, ont comme objectif la libéralisation des échanges de produits agricoles, agricoles transformés et des produits de pêche. Cependant, sa mise en marche, prévue pour le deuxième trimestre de 2011, a été reportée depuis le mois de décembre de l’année dernière quand la Commission parlementaire de Commerce Extérieur, texte confus en mains, a voulu vérifier, à travers ses services juridiques, si les prétentions de Bruxelles et Rabat accomplissaient la législation internationale.
    Un accord ambiguë
    Dans le texte rédigé par la CE, n’apparait pas détaillée l’extension territoriale du même, ou dans d’autres termes, on ne reflète pas si les importations et les exportations qui se feront entre les deux associés incluront des produit provenant du territoire en processus de décolonisation et sur lequel l’ONU ne reconnaît pas la souveraineté marocaine. C’est ce qu’a confirmé le rapport émis par les services juridiques de l’Euro-chambre, au mois de janvier dernier, où on exprime une série de doutes quant à la légalité du texte et on y signale l’absence d’information décisive comme, par exemple, si l’accord répond ou non aux besoins et aux souhaits du peuple sahraoui, ou la manière avec laquelle ce peuple pourra en bénéficier.
    Par ailleurs, le texte invitait aussi le PE à demander des explications avant de ratifier la convention parce que “si le Maroc ne respecte pas le Droit international, le PE pourrait être en train d’y contribuer ».
    Selon le Droit international, si on arrive à confirmer l’inclusion du Sahara Occidental dans l’accord, la souveraineté permanente sur les ressources naturelles, soit son extraction, soit son exploitation, devrait résider dans le territoire sahraoui. Dans ce cas, l’ancienne colonie espagnole pourrait bénéficier des fonds et des aides que l’UE destine à ses voisins pour qu’ils puissent atteindre les niveaux de compétitivité adéquats aux exigences marchandes communautaires ou les aides de la Banque européenne d’investissement (BEI), comme fut le cas du Maroc, qui entre 1978 et 2006, a pu conclure la réforme d’hôpitaux, la gestion de systèmes d’assainissement des eaux ou encore promouvoir le secteur des petites et moyennes entreprises.
    Un silence institutionnel
    Dans cette ligne irait la position de Raúl Romeva i Rueda, du Groupe des Verts/Alliance Libre Européenne (del Grupo de los Verdes/Alianza Libre Europea), d’origine espagnol, Romera a été l’un des euro-parlementaires qui s’est le plus prononcé sur la situation au Sahara Occidental. Ainsi, l’avait-il fait quand il a demandé á la CE de se prononcer sur le démantèlement du camp de AgdaymIzik par Rabat. « Est-ce que la Commission pense adopter des mesures de pression ou blocage vis-à-vis du Maroc pour ses actes au Sahara Occidental ou au contraire elle va continuer à ne pas prendre position ? » il a demandé le 26 novembre dernier à travers une lettre écrite. En ce qui concerne le contexte actuel, Romera s’est prononcé aussi, haut et clair, en soutenant que c’est aux Sahraouis de donner leur accord et bénéficier de ces conventions, ce qui permettrait au Royaume Alaouite de commercialiser ses propres produits avec l’Europe, dans le cadre du pacte avec le Maroc.
    José Bové, membre également du Groupe des Verts/Alliance Libre Européenne et rapporteur du rapport d’accord final que devra voter l’Euro-Chambre, rejoint les critiques qui pleuvent sur la Commission. Ce député français a déjà annoncé qu’il ne le rédigera pas jusqu’à ce que tous les aspects juridiques soient clarifiés.
    Cependant, la possibilité que le Sahara pourrait être considéré apte pour commercialiser ses produits brille par son absence au niveau institutionnel, à Bruxelles. Dans le parlement, personne n’ose répondre à des « questions spéculatives », distingue LorincRedei, depuis le département de Presse du PE, devant l’absence de réponse de la part de l’Exécutive Communautaire. Et, bien que c’est cette même institution qui a freiné les ambitions européennes dans la Méditerranée, le débat autour de cette question se trouve bloquée : « Nous ne pouvons pas avancer jusqu’à ce que l’CE nous donne une réponse. Nous attendons à ce qu’on nous explique comment va se faire la gestion de l’accord et, surtout, que celui-ci ne soit pas contraire au Droit international » selon des sources officielles de Commerce extérieur, et ajoute, « Le moment venu, les eurodéputés, réunis en Commission parlementaire de Commerce extérieur, seront les chargés de débattre et voter pour ou contre l’accord. En aucun moment ils ne peuvent interjeter des amendements”.
    La CE, de son côté, continue sans donner de pistes, bien qu’elle sait qu’il existe un débat dans les mêmes hautes sphères. La question à propos de la légalité des accords, initialement envoyée par l’Euro-Chambre à Karel De Gucht, Commissaire européen pour le Commerce extérieur, a été transférée au Service de la Haute représentante de l’Union pour les Affaires étrangères et La Politique de sécurité, Catherine Ashton, qui ne s’est pas prononcé au mois de novembre dernier, après la réunion avec le Maroc ; elle ne le fait pas non plus maintenant.
    La diplomatie américaine pourrait être un élément clé
    Les États-Unis, à qui l’Europe dirige la vue quand elle se heurte avec des conflits externes, pourrait jouer un rôle important dans cette décision vis-à-vis du Sahara, après avoir connu l’existence de la lettre que le Parlement à entre les mains et qui provient de l’Administration américaine. Ce document, qui date de 2004 et qui est signé par Robert Zoellick, l’actuel président de la Banque mondiale, Washington, qui ne reconnaît pas l’autorité marocaine au Sahara occidental, établit une différence claire dans ces accords commerciaux avec le Royaume Alaouite et avec Rabat. Chose que le Ministre norvégien des Affaires étrangères, Jonas GahrStøre, a, de son côté, confirmé devant le Parlement au mois de mai 2010 quand il a abordé les relations commerciales qui unissent son pays avec l’Afrique du Nord.
    La question sur le fait que le Sahara pourra ou non commercialiser ses propres produits dans le cadre des Accords commerciaux UE-Maroc est encore dans l’air. Au moins jusqu’à ce que le Parlement prenne sa décision finale, qui pourrait avoir lieu à la fin du mois de juillet. Ses résultats, qu’ils soient favorables ou non aux dites conventions, pourraient avoir une incidence claire dans la politique que Rabat exerce jusqu’à aujourd’hui dans le Sahara occidental.
    Guinguinbali, 13/04/2011
  • Pourra Le Sahara Occidentale commercialiser avec l’Union européenne dans le cadre des accords avec le Maroc ?

    GEORGINA MOMBO
    Bruselas (Bélgica)13/04/2011
    Depuis un mois, la Commission européenne (CE) a une question claire et concise : On inclue le Sahara Occidental dans les accords commerciaux avec le Maroc ? Le débat de ces conventions à Bruxelles auront lieu dans un moment clé pour le royaume Alaouite : les révoltes successives qui secouent l’Afrique du Nord, ont révélé des intérêts douteux de la part de l’Union européenne (UE) dans la région.

    Les Nations Unis (ONU), de son côté, et à travers sa mission dans le terrain MINURSO, étudie développer sa compétence dans le Sahara pour pouvoir garantir un plus grand respect des Droits de l’Homme. Une idée qui ne complaise pas beaucoup le royaume du Maroc, l’administrateur de fait dans la région avec le soutien de la France.
    Les Accords commerciaux que l’UE et le Maroc sont en train de négocier dans le cadre des politiques communautaires d’association et voisinage, ont comme objectif la libéralisation des échanges de produits agricoles, agricoles transformés et des produits de pêche. Cependant, sa mise en marche, prévue pour le deuxième trimestre de 2011, a été reportée depuis le mois de décembre de l’année dernière quand la Commission parlementaire de Commerce Extérieur, texte confus en mains, a voulu vérifier, à travers ses services juridiques, si les prétentions de Bruxelles et Rabat accomplissaient la législation internationale.
    Un accord ambiguë
    Dans le texte rédigé par la CE, n’apparait pas détaillée l’extension territoriale du même, ou dans d’autres termes, on ne reflète pas si les importations et les exportations qui se feront entre les deux associés incluront des produit provenant du territoire en processus de décolonisation et sur lequel l’ONU ne reconnaît pas la souveraineté marocaine. C’est ce qu’a confirmé le rapport émis par les services juridiques de l’Euro-chambre, au mois de janvier dernier, où on exprime une série de doutes quant à la légalité du texte et on y signale l’absence d’information décisive comme, par exemple, si l’accord répond ou non aux besoins et aux souhaits du peuple sahraoui, ou la manière avec laquelle ce peuple pourra en bénéficier.
    Par ailleurs, le texte invitait aussi le PE à demander des explications avant de ratifier la convention parce que “si le Maroc ne respecte pas le Droit international, le PE pourrait être en train d’y contribuer ».
    Selon le Droit international, si on arrive à confirmer l’inclusion du Sahara Occidental dans l’accord, la souveraineté permanente sur les ressources naturelles, soit son extraction, soit son exploitation, devrait résider dans le territoire sahraoui. Dans ce cas, l’ancienne colonie espagnole pourrait bénéficier des fonds et des aides que l’UE destine à ses voisins pour qu’ils puissent atteindre les niveaux de compétitivité adéquats aux exigences marchandes communautaires ou les aides de la Banque européenne d’investissement (BEI), comme fut le cas du Maroc, qui entre 1978 et 2006, a pu conclure la réforme d’hôpitaux, la gestion de systèmes d’assainissement des eaux ou encore promouvoir le secteur des petites et moyennes entreprises.
    Un silence institutionnel
    Dans cette ligne irait la position de Raúl Romeva i Rueda, du Groupe des Verts/Alliance Libre Européenne (del Grupo de los Verdes/Alianza Libre Europea), d’origine espagnol, Romera a été l’un des euro-parlementaires qui s’est le plus prononcé sur la situation au Sahara Occidental. Ainsi, l’avait-il fait quand il a demandé á la CE de se prononcer sur le démantèlement du camp de AgdaymIzik par Rabat. « Est-ce que la Commission pense adopter des mesures de pression ou blocage vis-à-vis du Maroc pour ses actes au Sahara Occidental ou au contraire elle va continuer à ne pas prendre position ? » il a demandé le 26 novembre dernier à travers une lettre écrite. En ce qui concerne le contexte actuel, Romera s’est prononcé aussi, haut et clair, en soutenant que c’est aux Sahraouis de donner leur accord et bénéficier de ces conventions, ce qui permettrait au Royaume Alaouite de commercialiser ses propres produits avec l’Europe, dans le cadre du pacte avec le Maroc.
    José Bové, membre également du Groupe des Verts/Alliance Libre Européenne et rapporteur du rapport d’accord final que devra voter l’Euro-Chambre, rejoint les critiques qui pleuvent sur la Commission. Ce député français a déjà annoncé qu’il ne le rédigera pas jusqu’à ce que tous les aspects juridiques soient clarifiés.
    Cependant, la possibilité que le Sahara pourrait être considéré apte pour commercialiser ses produits brille par son absence au niveau institutionnel, à Bruxelles. Dans le parlement, personne n’ose répondre à des « questions spéculatives », distingue LorincRedei, depuis le département de Presse du PE, devant l’absence de réponse de la part de l’Exécutive Communautaire. Et, bien que c’est cette même institution qui a freiné les ambitions européennes dans la Méditerranée, le débat autour de cette question se trouve bloquée : « Nous ne pouvons pas avancer jusqu’à ce que l’CE nous donne une réponse. Nous attendons à ce qu’on nous explique comment va se faire la gestion de l’accord et, surtout, que celui-ci ne soit pas contraire au Droit international » selon des sources officielles de Commerce extérieur, et ajoute, « Le moment venu, les eurodéputés, réunis en Commission parlementaire de Commerce extérieur, seront les chargés de débattre et voter pour ou contre l’accord. En aucun moment ils ne peuvent interjeter des amendements”.
    La CE, de son côté, continue sans donner de pistes, bien qu’elle sait qu’il existe un débat dans les mêmes hautes sphères. La question à propos de la légalité des accords, initialement envoyée par l’Euro-Chambre à Karel De Gucht, Commissaire européen pour le Commerce extérieur, a été transférée au Service de la Haute représentante de l’Union pour les Affaires étrangères et La Politique de sécurité, Catherine Ashton, qui ne s’est pas prononcé au mois de novembre dernier, après la réunion avec le Maroc ; elle ne le fait pas non plus maintenant.
    La diplomatie américaine pourrait être un élément clé
    Les États-Unis, à qui l’Europe dirige la vue quand elle se heurte avec des conflits externes, pourrait jouer un rôle important dans cette décision vis-à-vis du Sahara, après avoir connu l’existence de la lettre que le Parlement à entre les mains et qui provient de l’Administration américaine. Ce document, qui date de 2004 et qui est signé par Robert Zoellick, l’actuel président de la Banque mondiale, Washington, qui ne reconnaît pas l’autorité marocaine au Sahara occidental, établit une différence claire dans ces accords commerciaux avec le Royaume Alaouite et avec Rabat. Chose que le Ministre norvégien des Affaires étrangères, Jonas GahrStøre, a, de son côté, confirmé devant le Parlement au mois de mai 2010 quand il a abordé les relations commerciales qui unissent son pays avec l’Afrique du Nord.
    La question sur le fait que le Sahara pourra ou non commercialiser ses propres produits dans le cadre des Accords commerciaux UE-Maroc est encore dans l’air. Au moins jusqu’à ce que le Parlement prenne sa décision finale, qui pourrait avoir lieu à la fin du mois de juillet. Ses résultats, qu’ils soient favorables ou non aux dites conventions, pourraient avoir une incidence claire dans la politique que Rabat exerce jusqu’à aujourd’hui dans le Sahara occidental.
    Source : Guinguinbali, 13/04/2011
  • Au pays du président du Comité Al Qods, militer pour la Palestine est devenu un « crime »


    C’est une vidéo très intéressante et très instructive. Dans une cellule d’une prison marocaine, on voit un jeune homme, imberbe et un peu perdu dans ses réponses. Pourtant, selon l’expression consacrée, c’est un islamiste. Un salafiste. En somme, un membre de la nébuleuse de la Salafia Jihadia , dont tous les membres assurent qu’elle n’a jamais existé auparavant et qu’elle a été constituée en prison quand ils ont fait connaissance les uns avec les autres.
    Ce jeune détenu est un étudiant en dernière année à l’Ecole Mohammedia des ingénieurs. Il ne porte pas de barbe et il est francophone. C’est-à-dire qu’il ne correspond pas du tout à l’archétype que l’on se fait du dangereux islamiste salafiste, très porté sur la langue arabe et maniant les sermons religieux à longueur de discours.
    Mehdi, c’est ainsi qu’il se prénomme, raconte comment il a été séquestré durant un mois par la DST, la police politique, dans la sinistre prison secrète de Témara. Il tient à préciser qu’il « n’a pas été torturé », comme si c’était une exception alors que ça doit être la règle.
    Puis, il raconte dans le détail comment il a été accusé de vouloir aller « en Somalie« , alors qu’il n’avait pas de passeport et que l’immense majorité, sinon la totalité, des salafistes opte plutôt pour l’Irak.
    Pour ce qu’il dit de la justice marocaine, ce n’est vraiment pas un scoop. Le juge d’instruction Abdelkader Chentouf, une vraie marionnette judiciaire selon les avocats qui l’ont traité, n’a jamais eu affaire à des innocents. Pour lui, cela n’existe pas au Maroc. Tous les prévenus qui lui ont été présentés sont sortis accusés de son bureau. Un sommet de justice couchée.
    Quant aux magistrats de la cour d’appel de Salé chargé des affaires terroristes, leurs méthodes sont amplement connues : Désintérêt manifeste pour écouter la version des accusés, refus systématique des preuves apportées par les avocats des accusés et foi aveugle dans les procès verbaux de la PJ, qui sont eux-mêmes des copies assermentées des rapports de la DST. La DST au Maroc, faut-il le rappeler?, n’a pas les prérogatives d’une police judiciaire puisqu’elle n’est pas soumise aux services du procureur.
    Enfin, les condamnations. Cette cour spéciale de Salé pratique une véritable justice d’abattage. Tout le monde passe par la case prison. Et même ceux qui sont finalement innocentés ont dû passer plusieurs mois ou années derrière les barreaux. Même les organisations des droits de l’homme marocaines les plus indulgentes avec le régime estiment que si tous ces islamistes ne sont pas innocents, ils ne sont pas non plus tous coupables.
    Mais ce qui aurait pu être marrant, s’il n’y avait pas l’histoire de ce jeune homme perdu au milieu de ces barbus, c’est quand Mehdi raconte l’un des interrogatoires menés par les fins limiers de la DST. Ceux-ci lui reprochaient de vouloir aller en Palestine pour soutenir les palestiniens et de penser beaucoup à « l’islam ».
    Au pays du président du Comité Alqods et du « commandeur des croyants », « Sidna » Mohamed VI, militer pour la Palestine est-il devenu un « crime » ? Si c’est le cas, Israël peut dormir tranquille. Le Maroc veille !
    Ali Lmrabet
    URL courte: http://www.demainonline.com/?p=2460

    Lien vers la vidéo : http://youtu.be/tbfBVXz_6zU

  • Ban Ki-moon chante parisien ?

    Ban Ki-moon ne recommanderait plus dans son rapport, comme il comptait le faire, l’élargissement des prérogatives de la MINURSO à la surveillance des droits de l’homme dans les territoires occupés du Sahara occidental. Il parait que Paris a su le convaincre qu’il ne servait à rien de se frotter à un roi mis sous la protection de l’étoile à six branches et qu’il valait donc mieux prendre un raccourci et ne pas accomplir le circuit entier de M. Goldstone, mais juste son fabuleux sprint final. Dans les territoires occupés du Sahara occidental, le roi pourra continuer impunément à violer les droits humains comme il l’entend, tout comme le fait Israël en Palestine. Depuis le déclenchement de l’intifada sahraouie en mai 2005, les forces coloniales marocaines répriment, emprisonnent, torturent et tuent avec la couverture du parrain et depuis l’assaut meurtrier contre le campement de Gdeim Izik près d’El-Ayoun, la capitale du Sahara occidental en novembre dernier, tout le monde sait même si le roi a tout fait pour étouffer l’information et que la répression se déroule à huis clos. Ban Ki-moon, Clinton, Obama, Sarkozy étaient interpellés ou saisis personnellement et régulièrement par le président sahraoui Mohamed Abdelaziz.
    Ses plaintes étaient moins audibles et moins médiatisées que les faux-semblants du dernier des putschistes libyens. En Libye, les anti-Kadhafi ont deux points communs avec le makhzen marocain. Tous deux accusent le Polisario et l’Algérie d’être à l’origine de leurs déboires et les désignent comme la colonne vertébrale de leurs problèmes. Tous deux sont couvés par Paris. Bizarre… Ban Ki-moon pense que les tensions dans le monde arabe rendent la paix essentielle au Sahara occidental et que les aspirations à la liberté et à des droits économiques doivent trouver satisfaction si l’on ne veut pas que les nouveaux défis constituent une menace pour le statu quo. De jolies palabres qui expriment une belle impuissance et qui font que l’Algérie vivra désormais coincée entre deux conflits, elle qui se plaignait juste du conflit du Sahara occidental. Une guerre d’indépendance lancée en 1973 d’abord contre la présence espagnole à l’appel de… Kadhafi. 
    M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.fr
    Le Jeune Indépendant, 17/04/2011
  • Ban Ki-moon, l’ange gardien des intérêts franco-marocains

    « Les événements récents dans le Proche Orient et au nord de l’Afrique illustrent l’importance du respect des droits de l’homme pour la paix et la stabilité », avait signalé le Haut Commissariat de l’ONU pour les Droits de l’homme dans une note adressée au Secrétaire Général des Nations Unies, Ban ki-moon.
    Par conséquent, il est d’une importance capitale « d’établir un mécanisme international effectif pour la vigilance et la couverture indépendante, impartiale et continue des droits de l’homme moyennant mandat claire qui couvre » tout le Sahara Occidental et les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf. Raison pour laquelle  le Haut Commissariar propose à Ban Ki-moon,  de recommander au Conseil de Sécurité de doter la Minurso d’un mécanisme pour pouvoir informer du respect des droits de l’homme.
    Les yeux de tous les sahraouis et de la communauté internationale étaient braquées sur la personne de Ban Ki-moon en se disant qu’il aurait du mal à faire abstraction d’un constat devenu accablant pour l’ONU, à savoir que la MINURSO, présente aub Sahara Occidental depuis 20 ans, reste la seule et unique mission onusienne dépourvue de la protection des droits de l’homme. En particulier, dans les temps présents où les protestations se répandent partout en Afrique du Nord et au Moyen Orient, une conjoncture qui fait de l’observation des droits de l’homme au Sahara Occidental très avatageuse pour les habitants de la région et pour toutes les parties impliquées dans le conflit. 
    Nous croyions qu’il allait se contenter d’organiser les «fuites» de son projet de rapport afin d´en informer la France et le Maroc, avant de le présenter au Conseil de sécurité. Mais non! Il a fallu que Ban Ki-moon s’affiche une fois de plus en défenseur des intérêts franco-marocains. Il a fallu encore une fois qu’il déclare son mépris à ce peuple dont les droits sont reconnus par l’entièreté de la communauté internationale. D’abord il organise lui-même les « fuites » de son projet de rapport afin d’en informer la France et le Maroc avant de le présenter au Conseil de Sécurité, ensuite il fait la sourde oreille aux recommandations de ses assesseurs sur l’inclusion d’un mécanisme de veille sur la situation humaine dans le territoire.
    Ban Ki-moon s’en fiche de l’assassinat de Najem El Garhi et de Dembar Ahmed comme il s’en fiche de la férocité avec laquelle les forces de répression marocaines ont procédé pour le démantèlement du camp pacifique de Gdeym Izik, comme il s’en fiche des 35 années de ce conflit qui perdure grâce à la faiblesse de son organisation.
    Ainsi, Ban Ki-moon aura démontré accomplir deux fonctions à la fois : celle de Secrétaire Général de l’ONU et de gardien des intérêts franco-marocain dans l’establishement de New York. Il lui reste de recommander à Représentant Spécial, Christopher Ross, de veiller à ce que les négociations continuent indéfinimment pour maintenir le statu quo et le calavaire du peuple sahraoui. 
  • Sahara : la réunion du Conseil de Sécurité de l’ONU est reportée au 19 avril

    L’ONU a reporté au 19 avril la réunion du Conseil de Sécurité sur le renouvellement du mandat de la MINURSO. En cause, le retard pris par Ban Ki Moon pour finaliser son rapport sur le Sahara (Sahara Occidental, ancienne colonie espagnole annexée par le Maroc en 1975, ndlr), après la fuite d’un « draft » du rapport et sa publication début avril par Inner City Press puis par d’autres médias, dont Lakome.
    La bataille fait rage à l’ONU depuis quelques semaines autour de la MINURSO et l’extension de son mandat à la surveillance des droits de l’homme à la fois au Sahara et dans les camps de Tindouf. Rabat s’y oppose avec vigueur, dénonçant une ingérence et une perte de souveraineté sur le territoire (que l’ONU ne lui reconnait pas).
    Hier, alors que le rapport n’était pas encore rendu, les trois sahraouis du groupe Tamek encore incarcérés ont été placés en liberté provisoire. 22 sahraouis arrêtés après les événements de Gdim Idzik ont par ailleurs bénéficié de la grâce royale. Le draft du rapport dévoilé dans les médias était particulièrement critique envers les autorités marocaines concernant leur gestion de ces événements.
    Après l’examen du rapport le 19 avril, le Conseil de Sécurité de l’ONU se réunira le 27 avril pour voter une résolution sur le Sahara et le renouvellement du mandat de la MINURSO.
    Source : Lakome.com, 15/04/2011
  • Ban Ki-moon fait la sourde oreille à la proposition de surveiller de près les droits de l’homme au Sahara Occidental

    Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a fait la sourde oreille à la proposition de la Haute Commissaire de l’ONU pour les Droits de l’homme et il n’a pas inclus dans son rapport sur le Sahara Occidental l’élargissment du mandat de la Minurso, le contingent de « casques bleus » déployé dans le territoire.
    La Haute Commissaire a suggéré d’ajouter un paragraphe à son rapport en demandant au Conseil de Sécurité de l’ONU d’élargir les compétences de la Minurso pour qu’elle puisse surveiller le respect des droits de l’homme dans l’ancienne colonie espagnole et dans les campements de réfugiés de Tindouf (sud-ouest de l’Algérie).
    Ban Ki-moon a remis son rapport au Conseil de Sécurité  vendredi soir, avec neuf jours de retard sur la date prévue, à cause des tensions que sa rédaction a générées. L’organe maximal de l’ONU commencera à étudier le document ce lundi et se prononcera définitivement le 27 avril. Il décidera, probablement, de prorroger d’un an le mandat de la MINURSO. 
    Au lieu de charger la Minurso de cette tâche de vigilance, Ban Ki-moon parie pour que le respect de ces droits corresponde au Conseil des Droits de l’homme de l’ONU, un organisme moins efficace et qui n’a pas de présence dans le territoire. Et malgré ce’la, il espère qu’il pourra exercer son travail de manière « indépendante, impartiale et durable ».
    Le représentant du Front Polisario auprès de l’ONU, Ahmed Boukhari, a considéré que le désir de Ban Ki-moon de s’impliquer, même timidement, dans la défense des droits de l’homme était « un pas dans la bonne direction », bien que son mouvement, qui lutte pour l’indépendance du Sahara, aurait préféré élargir les compétences de la Minurso.
    Le Maroc s’est opposé à cela avec l’aide de la France dont les représentants à l’ONU ont eu accès, selon la web d’information américaine spécialisée Inner Press City, au brouillon du rapport que Ban Ki-moon rédigeait. Celui-ci a cédé sous les pressions de Paris et a oublié la recommandation de la Haute Commissaire.
    La Minurso est le seul contingent de maintien de la paix déployé en Afrique qui manque de compétences en matière des droits de l’homme. Elle a été créée en 1991 pour surveiller le cessez-le-feu entre le Maroc et le Polisario et pour organiser un référendum d’autodétermination dans le territoire, une tâche qu’elle a cessé de d’accomplir en 1999. 
    Ban Ki-moon souligne dans son rapport que les révoltes dans le monde arabe font que la paix au Sahara soir nécessaire maintenant plus que jamais. « Les appels à de droits politiques et économiques plus larges [dans la région]  placent devant de nouveaux défis à la stabilité et à la sécurité au Sahara Occidental qui peuvent, potentiellement, menacer le statu quo » et provoquer de nouvelles rafales de violence.
    Le secrétaire général fait aussi une description détaillée du démantèlement, par la force, du campement de protestation érigé en octobre dans les banlieues d’El Aaiun par les les forces anti-émeutes marocaines. Le Maroc s’en tire mal dans cette exposition.
    Ignacio Cembrero
    Traduction non-officielle de Plan de Paix
  • Ban Ki-moon, l’ange gardien des intérêts franco-marocains

    « Les événements récents dans le Proche Orient et au nord de l’Afrique illustrent l’importance du respect des droits de l’homme pour la paix et la stabilité », avait signalé le Haut Commissariat de l’ONU pour les Droits de l’homme dans une note adressée au Secrétaire Général des Nations Unies, Ban ki-moon.
    Par conséquent, il est d’une importance capitale « d’établir un mécanisme international effectif pour la vigilance et la couverture indépendante, impartiale et continue des droits de l’homme moyennant mandat claire qui couvre » tout le Sahara Occidental et les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf. Raison pour laquelle  le Haut Commissariar propose à Ban Ki-moon,  de recommander au Conseil de Sécurité de doter la Minurso d’un mécanisme pour pouvoir informer du respect des droits de l’homme.
    Les yeux de tous les sahraouis et de la communauté internationale étaient braquées sur la personne de Ban Ki-moon en se disant qu’il aurait du mal à faire abstraction d’un constat devenu accablant pour l’ONU, à savoir que la MINURSO, présente aub Sahara Occidental depuis 20 ans, reste la seule et unique mission onusienne dépourvue de la protection des droits de l’homme. En particulier, dans les temps présents où les protestations se répandent partout en Afrique du Nord et au Moyen Orient, une conjoncture qui fait de l’observation des droits de l’homme au Sahara Occidental très avatageuse pour les habitants de la région et pour toutes les parties impliquées dans le conflit. 
    Nous croyions qu’il allait se contenter d’organiser les «fuites» de son projet de rapport afin d´en informer la France et le Maroc, avant de le présenter au Conseil de sécurité. Mais non! Il a fallu que Ban Ki-moon s’affiche une fois de plus en défenseur des intérêts franco-marocains. Il a fallu encore une fois qu’il déclare son mépris à ce peuple dont les droits sont reconnus par l’entièreté de la communauté internationale. D’abord il organise lui-même les « fuites » de son projet de rapport afin d’en informer la France et le Maroc avant de le présenter au Conseil de Sécurité, ensuite il fait la sourde oreille aux recommandations de ses assesseurs sur l’inclusion d’un mécanisme de veille sur la situation humaine dans le territoire.
    Ban Ki-moon s’en fiche de l’assassinat de Najem El Garhi et de Dembar Ahmed comme il s’en fiche de la férocité avec laquelle les forces de répression marocaines ont procédé pour le démantèlement du camp pacifique de Gdeym Izik, comme il s’en fiche des 35 années de ce conflit qui perdure grâce à la faiblesse de son organisation.
    Et pour ne plus rien cacher sur son hostilité aux sahraouis, Ban Ki-moo, fait les éloges de Rabat pour ses efforts en vue de faciliter la récente mission des envoyés spéciaux des Nations Unies sur la prise d’assaut du camp de Gdeym Izik le 8 novembre 2010.
    Alors qu’en Lybie, Ban prétend protéger la population civile, au Sahara Occidental il la laisse à la merci du régime le plus sanguinaire de la région.
    Ainsi, Ban Ki-moon aura démontré accomplir deux fonctions à la fois : celle de Secrétaire Général de l’ONU et de gardien des intérêts franco-marocain dans l’establishement de New York. Il lui reste de recommander à son Représentant Spécial, Christopher Ross, de veiller à ce que les négociations continuent indéfinimment pour maintenir le statu quo et le calavaire du peuple sahraoui. 
  • Mohamed VI cède devant la voix de la rue

    Le roi du Maroc indulte le plus grand nombre de prisonniers politiques de ses 12 années de règne – Presque une centaine d’inculpés, la majorité islamiste, sortent des prisons
    Le roi Mohamed VI a gracié hier, d’un seul coup, le plus grand nombre de prisonniers de conscience-190-depuis qu’il a été intronisé il y a presque 12 ans.
    Il a pris cette décision sans précédents sur proposition du Conseil National des Droits de l’homme (CNDH), un organe de consultation dans cette matière qu’il a créé, lui-même, il y a un mois.
    La grâce royale affecte 190 prisonniers, islamistes dans leur grande majorité, mais pas tous de la même façon. Seulement 96 sont sortis hier même des prisons, tandis que tous les autres ont eu à se conformer aux réductions de leurs condamnations.
    Au même temps, un tribunal de Casablanca a pris aussi une mesure d’apaisement dans un Maroc qui vit en pleine effervescence politique depuis le déclenchement du printemps dénommé arabe et la sortie des jeunes dans les rues des villes marocaines pour réclamer un changement démocratique.
    Le tribunal de première instance a ordonné hier la mise en liberté provisoire de trois indépendantistes sahraouis connus-Ali Sale, Tamek, Ibrahim Dahane et Ahmed Naciri – en attente de jugement depuis leur arrestation à l’aéroport de Casablanca en octobre 2009.
    Les trois saharauis et quatre autres compagnons de voyage ont été accusés, après être rentrés d’une visite aux campements de réfugiés de Tindouf, de « trahison » et de « collaboration avec l’ennemi », dont ils pouvaient être, en théorie, condamnés à mort par un tribunal militaire. Ils ont été finalement présentés devant un tribunal civil, où ils n’ont été imputés que pour « attenter à la sécurité de l’État ».
    Parmi les bénéficiaires de la grâce royale figurent presque tous les membres de la cellule dénommée Belliraj, commandée par Abdelkader Belliraj, un belgo-Marocain de 54 ans. Tous ont été condamnés par terrorisme en 2008.
    Après être sortis de la prison de Salé, les intégrants de la cellule ont été reçus à Rabat dans le siège du CNDH, qui a été occupé mardi, par des centaines de prisonniers qui exigeaient du travail. Ali Moustafa Mouatassim, leader d’un petit parti islamiste, Civilisation Alternative, dissous par le Ministère de l’Intérieur, a pris le mot au nom des ex-prisonniers.
    Il n’a pas remercié le monarque, mais les jeunes qui depuis le 20 février convoquent des manifestations au Maroc à travers Facebook, dans lesquels, entre d’autres, ils revendiquent la libération des prisonniers. La prochaine grande protestation est prévue pour le 24 avril.
    « Les jeunes de cette nation sont des grands experts », a déclaré Mouatassim souriant avant de remercier son appui aussi à une « presse indépendante et libre », pour avoir permis de connaître sa cause, et ses avocats.
    Driss l’Yazami, le président du CNDH, l’organe qui a demandé au roi la grâce collective, est intervenu ensuite pour expliquer que les mesures cherchent à promouvoir « la distension politique au Maroc et à renforcer le climat de confiance » au moment où est entamé une révision de la Constitution qui supposera un découpage du pouvoir exécutif du souverain.
    Ces libérations  » répondent aux efforts des familles des détenus et aux rôles des militants de droits de l’homme », a ajouté Mohamed Sebbar, un ancien prisonnier politique qui est maintenant le numéro deux du CNDH. Ce représentant d’une instance officielle a achevé son allocution en faisant comprendre que tous les libérés avaient été victimes de jugements injustes.
    Parmi ceux qui ont été libérés hier il y a des célèbres cheikhs islamistes, comme Mohamed Fizazi et Abdelkrim Chadli, qui avaient été accusés d’encourager et promouvoir le terrorisme avec leurs prédicats.
    La grâce royale à tous ces présumés radicaux jette le doute sur la politique anterroriste du Maroc. Le Ministère de l’Intérieur annonce avec régularité le démantèlement de réseaux dangereux, comme il l’a fait à l’époque avec la cellule Belliraj, mais vu les grâces octroyés maintenant ces opérations semblent moins crédibles.
    L’autre bénéficiaire de la grâce est Chakib Al Khayari, un rifain qui a dénoncé en juillet 2006 la complicité des forces de sécurité avec les trafiquants de drogue au nord du pays.
    Al Khayari a été condamné en 2009 à trois ans de prison par ces « déclarations trompeuses » qui « tendent à abîmer l’image des autorités » et pour enfreindre la législation sur les divises et déposer des fonds dans une banque étrangère, concrètement espagnole, sans autorisation. Les ONG internationales les plus prestigieuses de droits de l’homme ont demandé alors sa mise en liberté.
    Après la promulgation de la grâce restent encore des prisonniers de conscience derrière les barreaux au Maroc et pas que des islamistes radicaux. Il reste, par exemple, des prisonniers dans la prison de Sidi Said, à Meknes, une bonne poignée de berbères militants du Mouvement Culturel Amazigh, qui défendent leur culture face à  « l’excessive », selon ceux-ci, arabisation du pays.
    Derrière les barreaux se trouvent aussi, selon le Mouvement 20 février, quelques dizaines de jeunes qui se sont manifestés ce jour-là et qui ont été arrêtés et condamnés parce qu’associés, par erreur, aux voyous qui ont détruit le mobilier urbain et se sont affrontés aux forces de l’ordre. Ce jour-là cinq jeunes sont morts à Alhouceima dans des circonstances non éclaircies.
    Finalement, dans les prisons marocaines, d’El Aaiún à Rabat, il y a environ 160 détenus sahraouis après le démantèlement du campement de protestation d’El Aaiun au mois de novembre dernier, en attente de jugement. Dans ces affrontements 11 agents des forces et deux sahraouis ont trouvé la mort.
    Ignacio Cembrero
    Traduction non-officielle de Plan de Paix