Mois : avril 2011

  • Le Sahara Occidental dans l’oubli

    Comment faire en sorte que l’application des résolutions onusiennes soit impérative pour une sortie de l’impasse dans la crise sahraouie ? (Conflit du Sahara Occidental annexé par le Maroc en 1975 suite au retrait du colonisateur espagnol, ndlr)
    Les deux parties liées au conflit seront invitées à tout recommencer, en oubliant qu’il était question d’un référendum ; en oubliant qu’une guerre avait déjà éclaté entre elles, que des centaines de prisonniers marocains avaient été unilatéralement relâchés par le Polisario, que les familles sahraouies ont vécu sous les tentes trente-six années durant et que, actuellement, les populations arabes exigent des changements, y compris au changement. Redémarrer de zéro, mais avec la vue sur le mur de dunes de sable érigé par les forces armées royales pour s’isoler du point de vue sécuritaire des combattants du Polisario. 
    Le SG de l’ONU semble perdu à chaque fois qu’il s’agit des Palestiniens et des Sahraouis, car il sait à l’avance qu’il ne va pas disposer des moyens de faire appliquer toutes les résolutions onusiennes ou celles du Conseil de sécurité. 
    Réflexion, 22/04/2011
  • Une solution pour le Sahara Occidental

    Les événements récents arrivés en Tunisie, en Égypte et en Libye mettent en évidence l’instabilité existante en Afrique du Nord et le rôle inopérant que l’Espagne joue au Maghreb. On pourrait penser, si nous arrêtons sur l’inertie historique récente, que notre pays est attaché des pieds et des mains pour développer une action politique autonome après avoir manqué d’arguments diplomatiques pour la développer. Au contraire, l’Espagne a une accumulation de facteurs en sa faveur qui seulement avec la volonté politique de les utiliser réussirait à introduire un facteur de stabilité dans la région.

    L’instabilité politique existante en Espagne et au Portugal en 1975, ainsi que les alliances de l’Algérie et de la Libye avec l’URSS, qui ont été les principaux arguments qui ont motivé l’appui des USA à Hassan II pour s’emparer du Sahara Occidental, ont disparu suite à la stabilité ibérique et la fin de la guerre froide. Ce soutien inconditionnel au Maroc, auquel allait se joindre la France, a influé très négativement sur le respect des Droits de l’homme dans la région. En 35 ans le sultan a été incapable d’intégrer une petite population nomade, malgré qu’elle a la même culture et religion, il n’à été intéressé qu’à l’exploitation de ses ressources naturelles et à l’élargissement de son territoire.

    La stabilité au Maghreb ne pourra réussir que par la création d’un climat de coopération politique, économique et social entre les pays qui le composent et non pas avec le renforcement de l’un d’eux au détriment des autres. L’intégrisme islamique ne sera une vraie menace à la stabilité régionale que si ces pays échouent dans la modernisation de leurs structures sociales et dans la distribution de richesse. Par conséquent, la lutte contre la corruption et pour obtenir la division de pouvoirs sont les objectifs les plus idoines pour contrecarrer le radicalisme islamique, dernier espoir d’un grand nombre de maghrébins pour échapper à la misère morale et matérielle, à laquelle les condamnent leurs régimes despotiques.

    La menace islamique ne dépend pas de si le Sahara soit indépendant ou non, mais des conditions de vie à laquelle sont soumis plusieurs millions  de déshérités.  

    Le droit du peuple sahraoui à san libre autodétermination est l’un des principes constitutifs de l’ONU. Ce droit ne peut pas être ignoré. Ni substitué par aucune proposition d’autonomie, comme celle offerte par Mohamed VI, puisque l’autonomie ne peut pas être accordée à un territoire sur lequel il n’a aucune souveraineté. L’occupation marocaine a lieu grâce à l’appui des USA, rien de plus. La non application au cas sahraoui de la Charte de San Francisco, a pu avoir alors une explication d’intérêt stratégique, aujourd’hui il n’est que le résultat d’une inertie diplomatique sans aucun fondement pragmatique qui puisse justifier le fait de priver les sahraouis de l’application de la légalité internationale à leur cas.

    Pour l’ONU, l’Espagne est la puissance administratrice et sa présence au Sahara était avalisée par les traités de Berlin (1885) et d’Algésiras (1912). Le Maroc n’a pas de reconnaissance de la communauté internationale pour être là, seulement l’appui factuel des USA et de la France, qui fonctionne paisiblement grâce à l’inhibition de l’Espagne. La passivité de l’ONU avec le Maroc, en lui permettant de violer d’une manière systématique ses Résolutions et en empêchant la MINURSO de se doter de compétences pour contrôler et défendre les DDHH au Sahara Occidental, met en question d’une manière grave la crédibilité de l’organisation pour gérer la crise, et ce qui est plus grave, sa raison d’être même. D’un autre côté, l’inaccomplissement systématique de l’ONU  pour faire respecter ses propres Résolutions, légitime le retour à la lutte armée du peuple sahraoui pour faire valoir son droit. Qui serait dans les temps actuels le choix préféré par Rabat, puisqu’il lui permettrait d’accuser le Front Polisario d’être lié à Al Qaeda.

    Dans sa qualité de puissance administratrice, et vu l’échec de l’ONU et des puissances qui sponsorisent cette occupation illégale du Sahara, l’Espagne doit solliciter du Conseil de Sûreté sa nouvelle intervention pour arrêter la violation des Droits de l’homme au Sahara, ainsi que d’offrir l’intervention de l’armée espagnole comme  force onusienne pour faire accomplir les résolutions du Conseil de Sécurité même, qui ont été inaccomplies d’une manière réitérée. Il est plus logique que nos troupes mettent le casque bleu au Sahara qu’au Liban. L’habitude de certains hommes politiques incompétents, d’être joyeusement impliqués dans des conflits internationaux étranges à nos intérêts, tandis qu’ils évitent d’agir dans les contentieux qui nous regardent directement, est le chemin sûr d’atteindre les plus hauts sommets de la perte de prestige international, qui est l’endroit auquel, malheureusement, nous nous trouvons.

    Cette option est politiquement viable, place notre nation dans le lieu qui lui correspond comme défenseur de la légalité internationale et du peuple sahraoui qu’elle a abandonné un jour à cause de son extrême faiblesse interne. Aujourd’hui l’échec caractérise les prévisions de stabilité régionale et de progrès social pensées pour le Maghreb par les USA et la France et les politiques d’intégration des sahraouis au Maroc dessinées par le sultan. Je ne vois qu’une violation systématique des Droits de l’homme et la négation à un petit peuple à atteindre la liberté.

    Les arguments pour l’action politique restent bloqués, il faut seulement un gouvernement courageux qui a un sens de l’État et qui soit disposé à récupérer notre prestige international dans la défense du Droit.   

    Note de la Rédaction :

    L’article de notre collaborateur Diego Camacho López-Escobar a constitué une matière de délibération au sein des séances préliminaires d’ADA (l’Association pour le Développement de l’Afrique; en voie de constitution).
    Avec le degré d’opinion, propre de tout écrit original, le texte a été assumé comme un document à prendre très en compte pour avancer dans les délibérations internes sur les problèmes qu’il aborde; et, aussi, comme proposition, depuis un projet de forum, pour une participation ouverte au-delà des promoteurs d’ADA, libre et dialogante, dans la sphère publique.
    L’auteur est colonel de l’Armée, diplômé dans les Opérations Spéciales.

    Diego Camacho Lopez-Escobar

    Source : Espacios Europeos, 18/04/2011
  • Sit-in des familles de prisonniers sahraouis devant la prison de Salé

    Rabat, 20 avr 2011 (SPS) Un sit-in de membres des familles de prisonniers sahraouis arrêtés en novembre 2010 à El Aaiun après le démantèlement du camp de Gdeim Izik  (près d’El Aaiun, capitale occupée du Sahara Occidental) par les forces marocaines a été observé, mercredi devant la prison de Salé (près de Rabat), a-t-on appris de l’un des participants.

    Cette action intervient au deuxième jour du déclenchement de la grève de la faim observée par les 20 prisonniers sahraouis dans la prison locale de Salé, précise-t-on de même source.

    L’objectif de cette action organisée essentiellement par des femmes est d’exiger leur libération sinon l’organisation rapide d’un procès juste et équitable, l’amélioration de leurs conditions de détention et revendiquer un droit de visite élargi à toute personne autre que les membres de la famille, ajoute-t-on.

    Les 20 militants sahraouis sont notamment accusés d’atteinte à la sécurité intérieure et extérieure de l’Etat, de formation d’une bande criminelle et d’atteinte aux fonctionnaires publics dans le cadre de l’exercice de leur fonction », crimes passibles de la réclusion à perpétuité, a-t-on souligné.

    Le 14 février dernier, les familles de prisonniers sahraouis avaient observé un sit-in à Rabat devant la Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion marocaine pour réclamer l’amélioration de leurs conditions d’incarcération.

    Après une heure de sit-in les épouses des prisonniers avaient été reçues par des responsables de la délégation et du procureur en charge de la prison de Salé. Ils avaient promis aux protestataires sahraouies qu’ils allaient faire le nécessaire pour changer leurs conditions d’incarcération par la prolongation de la durée de la visite, le droit à la lecture et à l’écriture et l’amélioration des repas.

    Les responsables marocains leur avaient indiqué que la prison préventive pouvait aller, d’après la loi marocaine, jusqu’à 10 mois d’incarcération avant la tenue d’un procès, rappelle-t-on. (SPS)

  • La moquerie marocaine

    A cause de la stratégie que le Gouvernement marocain utilise, dans les derniers jours environ 100 prisonniers politiques sahraouis ont été libérés des prisons marocaines de Salé et Aukacha et de la Prison Noire d’El Aaiun.

    Le 14 avril 2011 nous assistions à la mise en liberté  attendue des prisonniers politiques sahraouis « Ali Salem Tamek », « Brahim Dahan » et « Ahmed Naciri », des activistes reconnus de Droits de l’homme et grands défenseurs de la cause du peuple sahraoui.

    Dans les jours postérieurs, nous avons vu avec étonnement plus de 100 mises en liberté conditionnelle menées par le Maroc avec les prisonniers sahraouis de la Prison Noire d’El Aaiun, détenus suite au démantèlement brutal de Gdeim Izik et à la répression et blocage postérieurs.

    Mais nous ne pouvons pas nous laisser tromper par ces actes qui nous remplissent de joie, mais qui essaient seulement de faire croire à la Communauté Internationale et, spécialement, aux Nations Unies, l’ouverture en matière des Droits de l’homme et la bienveillance du Gouvernement marocain,  violent et sans pitié, comme nous le savons tous. Il se trouve que dans les jours prochains l’ONU renouvèlera sa mission au Sahara Occidental (MINURSO) et, à présent, elle est occupée  par le sujet de l’inclusion ou non de l’établissement d’un système de vigilance des Droits de l’homme, autant au Sahara Occidental que dans les campements de réfugiés de Tindouf, chose que le Maroc essaie d’éviter avec tous ses moyens, malgré le fait que cette inclusion devrait lui intéresser, puisque selon le Gouvernement marocain même, au Sahara il n’y a pas de violations de Droits de l’homme, à différence de Tindouf.

    Et nous disons bien avec tous ses moyens puisque, d’un côté, les pressions du Maroc sur Ban Ki-moon ont commencé avec son alliance avec la France et l’accès de ses représentants auprès de l’ONU au brouillon du rapport qu’il rédigeait, selon la web d’information nord-américaine spécialisée Inner City Press. Et après beaucoup de pression, y inclue la filtration publique du texte, Ban Ki-moon a cédé aux pressions de Paris et a oublié de recommander la vigilance de DDHH demandée par le Haut Commissariat.

    Finalement, au lieu de recommander l’introduction d’un mécanisme de supervision de Droits de l’homme dans le mandat de la Mission de l’ONU pour le Référendum au Sahara Occidental (MINURSO), le chef de l’ONU, a décidé de parier pour que le respect de ces Droits corresponde au Conseil des Droits de l’homme de l’ONU, siégé à Genève « . Cette décision est paradoxale, puisque ce mécanisme » ne peut pas assumer la responsabilité d’une observation et une protection effective et crédible contre les violations des droits du peuple du Sahara Occidental « étant installé à Genève, raison pour laquelle il ne résout pas le problème réel.

    Après avoir obtenu cela, le Gouvernement marocain a commencé à octroyer la liberté conditionnelle (et non pas amnistie ni l’indulte) aux dizaines de prisonniers, des saharauis comme des Marocains, les saharauis étant plus de 100. Mais cette liberté est encore du pure théâtre et non pas un exercice réel de liberté, puisqu’elle n’est qu’une liberté provisoire, en laissant les prisonniers sahraouis susceptibles d’être arrêtés à tout moment et en leur maintenant leurs faux délits en vigueur.

    Finalement, avec cette libération provisoire, le Maroc essaie de nous faire croire qu’il réalise une concession à la liberté d’expression du peuple sahraoui, mais loin de là, ce qu’il met en pratique c’est sa politique traditionnelle de répression, puisque les actes sahraouis de célébration  de leurs  mises en liberté sont durement réprimés et il maintient dans la Prison Noire et dans celle de Salé les Défenseurs de Droits de l’homme les plus connus au niveau international et les plus d’actifs dans la lutte du Peuple sahraoui pour l’Autodétermination.
    Sahara Thawra, 19/04/2011

  • L’Afrique du Sud appelle à la mise en place d’un mécanisme pour la surveillance des droits humains au Sahara occidental

    New York, 20 avr 2011 (SPS) L’ambassadeur sud-africain auprès de l’Organisation des Nations Unies, M. Basu Sangqu, a appelé mardi le Conseil de sécurité à la mise en place d’un mécanisme international crédible pour la surveillance de la situation des droits de l’homme au Sahara occidental.

    M. Sangqu a estimé dans un communiqué de presse à l’issue des consultations officieuses entre les membres du Conseil de sécurité sur la question du Sahara occidental, qu’ »un mécanisme indépendant et crédible des droits de l’homme » doit être inclus dans le projet de résolution soumis au vote par le CS la semaine prochaine pour le renouvellement du mandat de la Mission des Nations Unies au Sahara occidental (MINURSO) pour une autre année.

    Il a regretté que cette mission soit « la seule mission de maintien de la paix en Afrique qui ne dispose pas d’un tel mécanisme ».

    Il a exprimé l’espoir que cette résolution constitue un message aux parties au conflit (le Front Polisario et le Maroc) à renouer le dialogue pour résoudre les questions essentielles. (SPS)

  • La Libye, la Palestine, les Arabes et les autres

    Par M’hammedi Bouzina Med: De Bruxelles

    Se battre pour libérer la Palestine de l’occupation sioniste exclut-il le devoir d’aider la Libye d’être libre et démocratique ? Faut-il se taire sur la responsabilité des régimes arabes dans l’enfer que vivent les Palestiniens depuis 63 ans ?

    Les bombardements de l’Otan contre les forces armées loyalistes au colonel Kadhafi soulèvent, chez une partie de l’opinion publique arabe, des interrogations quant au but réel de ces attaques. Interrogations légitimes, tant les exemples irakien et afghan ne plaident pas, dix ans après l’intervention des coalisés et de l’Otan, en faveur de la paix et de la démocratie. Circonstances aggravantes pour les Occidentaux: l’enfer vécu par les Palestiniens, notamment ceux de Ghaza, depuis 63 ans. Pourquoi les Occidentaux n’appliquent pas le même traitement à l’Etat d’Israël qui occupe, tue, assassine et bombarde les civils palestiniens depuis des lustres ? Pourquoi la «Communauté internationale» ne force-t-elle pas la mise en application des résolutions du Conseil de sécurité de l’Onu condamnant Israël ? De 1967 à nos jours, pas moins de 17 résolutions du Conseil de sécurité et des dizaines de condamnations (plus de 110 depuis 1948) demeurent lettre morte !

    C’est donc à raison que l’opinion arabe et internationale s’interroge pour le cas libyen et conclut qu’il y a deux poids et deux mesures dans l’application de la justice et du droit international. Cela confirme le travail et le poids des lobbies sionistes dans les instances internationales, en particulier dans celles de l’Onu. La complicité du pouvoir politique américain avec celui d’Israël est du domaine public.

    Malheureusement ce ne sont pas les seules raisons à l’impunité d’Israël dans sa colonisation de la Palestine et l’oppression des Palestiniens. Il y a aussi les lâchetés des pays arabes, surtout ceux voisins d’Israël, qui s’apparentent à de la complicité.

    Lorsque des voisins immédiats de l’Etat hébreu, tels l’Egypte et la Jordanie signent des accords de paix dans les conditions que l’on sait avec Israël, ils se condamnent à ne pas réagir face aux agressions israéliennes en Palestine. Lorsque les riches monarchies du Golfe se classent loin derrière l’Europe dans l’aide financière aux Palestiniens, elles ne peuvent peser dans les instances internationales pour appliquer la justice en Palestine. Et quand bien d’autres Etats arabes comme le Maroc, le Qatar ou le Koweït entretiennent des relations cordiales avec l’Etat hébreu, on ne peut parler de l’unité arabe. Faut-il rappeler que lors des bombardements meurtriers contre Ghaza l’hiver 2008-2009, l’Egypte de Moubarak avait fermé sa frontière avec Ghaza et repoussé sous les obus israéliens les civils palestiniens qui fuyaient ? Que l’Egypte avait entrepris la construction sur sa frontière d’un «mur» en acier et béton ? Faut-il rappeler septembre noir de l’année 1970 et le massacre des Palestiniens par l’armée jordanienne ? Et l’autre septembre, celui de l’année 1982, à Sabra et Chatila par les milices chrétiennes libanaises aidées de l’armée israélienne ?

    Les faits qui démontrent de l’abandon de la question palestinienne par les régimes politiques arabes sont, hélas, nombreux. La genèse du conflit israélo-palestinien nous donne une leçon capitale: ce n’est pas Israël qui est très fort, mais ce sont les régimes politiques arabes qui sont faibles. C’est une grosse différence. Et cela continue puisque les Palestiniens, eux-mêmes, sont divisés entre deux clans ennemis: le Hamas à Ghaza et l’Autorité palestinienne en Cisjordanie.

    Quant au cas libyen, n’oublions pas qu’à l’exception de l’Algérie et de la Syrie, les Etats de la Ligue arabe ont voté l’intervention militaire dans le ciel libyen. Le colonel Kadhafi crie à la trahison arabe, lui qui ne voulait pas d’un Etat palestinien et proposait un seul Etat nommé «Isratine» (Confer. ses discours devant la Ligue arabe). Etrange rappel de l’histoire au colonel Kadhafi. Aujourd’hui la Libye est en danger de survie en tant que nation unifiée. Pourtant l’évidence s’impose d’elle-même: Kadhafi est condamné à abandonner le pouvoir s’il veut sauver l’unité de la nation libyenne et lui éviter d’autres massacres. Le Tunisien Ben Ali et l’Egyptien Moubarak l’ont fait. Kadhafi sait qu’il est partant et continue à bombarder «son» peuple.

    Dans ces circonstances, faut-il continuer à dénoncer les attaques de l’Otan et faire le parallèle avec la question palestinienne ? Bien sûr, pour rappeler justement la politique des deux poids, deux mesures de la communauté internationale. En revanche, dénoncer les attaques de l’Otan et se taire sur les massacres perpétrés par Kadhafi contre son peuple en raison de l’impunité d’Israël en Palestine est une deuxième injustice. On ne justifie pas une injustice par une autre. Oui, il faut dénoncer et plus, se battre sur les plans politiques, diplomatiques et sur le terrain s’il le faut pour amener l’Etat d’Israël à se conformer aux résolutions du Conseil de sécurité. Mais il faut aussi, au nom de la justice, dénoncer le régime tyrannique de Kadhafi. Ce dernier joue le sentiment sincère des peuples arabes pour la cause palestinienne pour apparaître comme l’autre victime du sionisme et de l’Occident.

    S’il y a lieu à une comparaison entre la question palestinienne et celle libyenne, elle porte sur l’état dans lequel se trouvent et vivent les populations des deux pays. Aux Palestiniens la violence et l’oppression de l’Etat raciste d’Israël ; aux Libyens la tyrannie et la violence du régime politique de Kadhafi. Plus vite la liberté et la démocratie s’installeront en Libye, en Egypte, en Tunisie, en Syrie, en Jordanie et dans le reste du monde arabe, plus vite les chances de l’édification d’un Etat palestinien libre et démocratique sont grandes. Le Conseil de sécurité et l’Otan n’auront plus de raisons à évoquer pour «libérer» des peuples libres, vivant dans des Etats où la justice et la dignité ne sont pas des chimères.

    Dans le monde d’aujourd’hui, la ligne de partage entre les amis et les adversaires et ennemis, entre le bien et le mal n’est pas l’appartenance à la même ethnie, famille ou religion ; la ligne de partage est la capacité et la volonté sincère d’adopter et de faire respecter les droits humains qui englobent le droit à la liberté d’opinion, à l’égalité des sexes, à une justice égale pour tous, au travail, au respect, à la protection sociale, à la dignité, au bonheur. En somme, tout ce qu’a conquis l’homme dans sa longue marche vers la sa libération. C’est le sens de la civilisation humaine. 

     
    Le Quotidien d’Oran, 19/04/2011
  • Affaire des «mercenaires» : Intox à prendre au sérieux

    A voir les réactions des autorités algériennes face à la prétendue «affaire des mercenaires algériens en Libye», on était fondé à penser que c’était de l’exagération et appréciation disproportionnée d’une rumeur, aussi grotesque soit-elle. Encore une fois, il s’avère que l’Algérie avait vu juste et n’avait fait qu’anticiper sur les développements de cette opération d’intox à laquelle, le makhzen marocain n’est pas étranger, puisqu’il en est même l’initiateur et le principal pourvoyeur de mensonges caractérisés. 
     
    L’histoire prend une tout autre tournure avec la «plainte» déposée auprès de la Ligue arabe, assortie d’un tissu de contrevérités aussi invraisemblables les unes que les autres. La campagne avait déjà commencé aux tout débuts du conflit libyen avec la tentative d’implication des militants du Polisario et ensuite, aussi farfelue qu’ait pu paraître la nouvelle, les instigateurs de cette attaque médiatico-politique en règle se sont mis à vouloir incriminer l’Algérie et «ses mercenaires». 
     
    Avec cette histoire de plainte auprès de la Ligue arabe, un palier supérieur est franchi, qui édifie sur une vérité, à savoir qu’il faut prendre l’affaire très au sérieux, pour ne pas dire se préparer au pire. Cela ressemble à s’y méprendre à un jalon, aux allures de socle, placé sur une édifice pour au moins affaiblir notre pays, au pire l’agresser carrément et ce, après l’avoir détourné de son combat antiterroriste autant à l’intérieur qu’aux frontières Sud, contre El Qaïda installée au Sahel. 
     
    On voit ainsi que les Marocains, qui ne sont pas à une tentative d’intox près à l’endroit de notre pays, jouent ici le rôle qui leur sied le mieux, celui de colporteur aux ordres de commanditaires qui ne sont autres que de grandes puissances, et affirmer que c’est de la France qu’il s’agit, ne serait pas un outrage à la vérité. Et pourtant, il n’y a pas et ne saurait y avoir de mercenaires algériens en Libye et même si, par extraordinaire, il s’en trouvait, en aucun cas cela ne pourrait être avec la bénédiction des autorités algériennes ou sa ou ses compagnies aériennes, comme le prétendent les experts en intox du makhzen. 
     
    Le prétexte des armes de destruction massive (ADM) qui avait servi de support argumentaire à l’agression contre l’Irak est passé de mode. L’imagination des agresseurs et de leurs suppôts régionaux n’est décidément jamais à court d’idées.
    Nadjib Stambouli
  • La libération provisoire de militants sahraouis prouve que "le dossier était vide" (association)

    RABAT – L’Association des amis de la RASD a affirmé lundi que les militants sahraouis libérés provisoirement jeudi dernier par le juge d’instruction chargé de Ain Sbaa (Casablanca, Maroc) avaient passé « 18 mois (de prison) pour rien » car leur dossier était vide. 
    « 18 mois pour rien, 18 mois séparés de leur famille sans ressources, 18 mois où ils seront ballottés d’audience en audience à chaque fois reportées, car leur dossier est vide », souligne un communiqué de l’Association des amis de la République arabe sahraouie démocratique (AARASD) en réaction à la libération provisoire de Ali Salem Tamek, Ibrahim Dahane et Ahmed Naciri. 
    L’Association ajoute que « même la justice marocaine ne peut pas inventer des procédures à partir de rien ».   

    Les autorités marocaines reprochent aux militants sahraouis leur soutien au principe d’autodétermination pour le règlement du problème du Sahara Occidental, ancienne colonie espagnole envahie par le Maroc en 1975.
  • Medelci se plaint des médias français

    Le chef de la diplomatie algérienne, M. Mourad Medelci, a reçu hier, le président du groupe parlementaire d’amitié France-Algérie à l’Assemblée nationale française, M. Bernard Derosier. C’était une occasion pour aborder certaines questions d’intérêts communs, notamment depuis les dernières mutations qui ont touché le monde arabe. Est-ce une raison pour les médias français de se focaliser sur l’Algérie? C’est cette préoccupation qu’a tenu à exprimer le ministre des Affaires Etrangères Medelci à Bernard Derosier.
    Il ainsi souhaité que le regard des «médias français» soit plus ouvert sur ce qui se passe dans le monde en général et «en Algérie en particulier», ne devant pas se focaliser que sur les problèmes. «Nous nous sommes exprimés à ce que ce regard soit plus ouvert, qui ne se focalise pas simplement sur les problèmes», a déclaré M. Medelci à la presse, à l’issue d’entretiens avec le président du groupe parlementaire d’amitié France-Algérie à l’Assemblée nationale française, M. Bernard Derosier. Medelci a tenu également à souligner que les Algériens sont nombreux ici en Algérie, mais aussi en France, qui suivent avec beaucoup d’attention et d’intérêt les médias français, et qui «aimeraient pouvoir (via ces médias) découvrir l’Algérie réelle et non pas l’Algérie vue à travers des prismes, quelques fois déformants». Il est vrai que certaines chaînes et certains journaux, à travers leur traitement de l’Algérie se montrent presque déçus que la révolution qui a secoué la Tunisie et l’Egypte et qui continue en Libye n’ait pas atteint l’Algérie. Medelci devait donc aborder cette question très sensible, mais une mise au point s’avère d’ailleurs nécessaire depuis bien longtemps d’autant, que les affaires politiques au Maroc où, la violation des droits de l’homme au Sahara Occidental par les forces royales par exemple n’est pas du tout traitée de la même manière. 
    En évoquant avec M. Derosier « le regard des médias français sur ce qui se passe dans le monde et singulièrement sur ce qui se passe dans notre région », il a déploré le fait qu’ »on donne une importance quelques fois excessives à ce qu’il ne l’est pas ». Dans le même contexte, il a déclaré qu’en Algérie « le processus d’ouverture médiatique devrait nous permettre de parler de notre pays autrement qu’à travers des prismes déformants, sans cacher en aucune manière les problèmes et en même temps en montrant ce qu’il y a dans ce pays comme potentiel humain, comme avancée et envie d’aller encore plus loin ». De son côté, M. Derosier a affirmé avoir abordé avec M. Medelci, « un certain nombre de questions qui préoccupent les Algériens et les Français », précisant que cette rencontre « nous a permis de témoigner de notre volonté, nous députés français, de renforcer les liens entre l’Algérie et la France ».
  • Les droits de l’homme, un sujet tabou dans le discours de Ban Ki-moon

    Les appels persistants du titulaire de l’ONU, Ban Ki-moon, pour vérifier les droits de l’homme dans chaque situation de conflit apparaissent aujourd’hui diminués dans un rapport qu’il a élaboré sur le cas du Sahara Occidental.

    Il s’agit d’un rapport qui a omis la recommandation de conseillers de Nations Unies pour ajouter ce sujet au mandat du contingent de l’organisation mondiale dans ce territoire occupé par le Maroc, selon a révélé un média Internet nord-américain.

    Le document du secrétaire général a été publié vendredi dernier, quelques jours après la date programmée, ce qui a obligé à ajourner  son débat au Conseil de Sécurité d’une semaine.

    Les propositions des experts demandaient que la Mission de l’ONU pour le Référendum au Sahara Occidental (Minurso) assume la supervision des droits de l’homme, surtout après ce qui est arrivé au mois de novembre dernier dans un campement de civils sahraouis.

    A ce moment-là, des forces marocaines de sécurité ont assailli et démantelé le camp de Gdeim Izik, se soldant de quelques morts et la détention d’environ 150 habitants qui protestaient contre les conditions de vie dans le territoire contrôlé par le Maroc.

    L’idée d’ajouter un mécanisme de supervision des droits de l’homme dans la Minurso a été lancée par le propre bureau du Haut Commissariat de l’ONU dans cette matière (Acnudh) après les évènements de Gdeim Izik.

    Selon des informations filtrées, l’omission de cette suggestion obéit à de fortes pressions du Maroc et de la France, ce dernier pays membre permanent du Conseil de Sécurité et promoteur clef des dernières décisions de cet organe sur les crises en Libye et en Côte d’Ivoire. Dans le texte définitif de son rapport, Ban Ki-moon a restreint l’affaire à la vigilance que l’Acnudh doit réaliser autour des violations alléguées des droits universels du peuple du Sahara Occidental.

    La demande d’impliquer la mission de l’ONU dans la question des droits de l’homme est appuyée par le Front Polisario, l’organisation qui lutte pour l’autodétermination, et le président de la République Arabe Sahraouie Démocratique, Mohamed Abdelaziz.

    Le document du responsable maximal de l’ONU demande aussi au Conseil de Sécurité l’élargissement du mandat de la Minurso pour une autre année, jusqu’au 30 avril 2012.

    Ce détachement créé en 1991 est intégré d’environ 230 effectifs originaires de 30 pays, parmi eux l’Argentine, le Brésil, le Salvador, le Honduras et l’Uruguay, de l’Amérique latine. Le Maroc et le Polisario célèbrent depuis août 2009, sans des résultats concrets, une série de contacts informelles disposés par le Conseil de Sécurité après la stagnation de négociations officielles interrompues en mars 2008.

    Le Sahara Occidental est inclus dans la liste officielle de 16 territoires non-autonomes reconnus comme tel par le Comité de Décolonisation de l’ONU.


    Cuba Debate, 17/04/2011