Mois : avril 2011

  • Les contradictions de la France dénoncées

    Le président de la RASD, Mohamed Abdelaziz, a usé hier d’un ton cru pour accuser la France de «manœuvrer dans les coulisses onusiennes» pour s’opposer à la mise en place d’un mécanisme de protection des doits de l’homme au sein de la Mission des Nations unies pour un référendum au Sahara occidental (Minurso).

    Camp de réfugiés Rabouni.
    De notre envoyé spécial

    «La France intervient militairement en Côte d’Ivoire, en Libye, en invoquant la défense des droits des populations civiles, mais refuse l’établissement d’un mécanisme pouvant aider à protéger les populations des violations et des abus au Sahara occidental», a-t-il déploré. Ainsi, a-t-il estimé lors d’un déjeuner en l’honneur des élus français en son siège à Rabouni, que «l’attitude de la France envers le mise en œuvre des droits du peuple sahraoui à l’autodétermination et à la liberté confine à l’hostilité». C’est ainsi le SG du Front Polisario n’a pas manqué d’exhorter l’Elysée à adopter «une politique responsable et équilibrée» qui respecte «le droit et la dignité» du peuple sahraoui.

    «La France gagnerait en influence et en prestige en s’écartant de l’occupation et de l’expansionnisme au Sahara occidental, en observant une position de neutralité et en exigeant le respect et l’application du droit international», a-t-il souligné. Cependant, le président sahraoui «tranquillise» la France quant à ses intérêts dans la région : «Cela n’implique pas la remise en cause de ses intérêts, bien au contraire cela renforcerait sa crédibilité et assoirait sa notoriété en tant que partenaire privilégié du Maghreb.»
    Le président sahraoui, s’adressant aux élus français, les a chargés d’être les «messagers auprès de la France de son peuple et de ses institutions». Au demeurant, le secrétaire général du Front Polisario a brossé un tableau noir aux élus français qui ont tenu, dans la matinée de samedi, un rassemblement devant le «mur de la honte». «Le peuple sahraoui subit une guerre expansionniste caractérisée.

    Son territoire est balafré par un mur de la honte qui sème la mort et la destruction», a-t-il souligné. Ainsi, leur rappelle-t-il que l’occupation illégale du Sahara occidental «a pour corollaire une répression et une oppression implacables». «Les populations sahraouies subissent au quotidien exactions, brimades, kidnappings et torture», a-t-il déploré. Le président Abdelaziz étaye ses déclarations par l’assassinat, vendredi dernier, du jeune Habbad Hammadi, qui témoigne, selon lui, de «la bestialité de la répression ainsi que de l’impunité dont bénéficie l’occupant». La présidence de la République sahraouie a décrété à ce titre une journée de deuil national à partir de demain, à la mémoire de cet étudiant sahraoui victime, dans la nuit de jeudi à vendredi, d’une agression à l’arme blanche perpétrée par deux individus non loin du ministère marocain de la Communication. Les drapeaux seront mis en berne, toutes les festivités seront ajournées et la prière de l’Absent sera accomplie au niveau des camps de réfugiés et dans les territoires libérés, selon la présidence sahraouie.
    Rabah Beldjenna

    El Watan, 25/04/2011
  • La France épinglée par le président sahraoui

    La France intervient militairement en Côte-d’Ivoire et en Libye en invoquant la défense des populations, alors qu’au Sahara occidental, elle refuse l’établissement d’un mécanisme pour protéger les Sahraouis des violations de leurs droits commises par le Maroc, a déploré hier le président sahraoui, M. Mohamed Abdelaziz.
    Le président Abdelaziz a souligné ce paradoxe lors d’une intervention devant une délégation d’élus français en visite au camp de réfugiés Chahid El Hafed. «La France intervient militairement en Côte d’Ivoire, en Libye, en invoquant la protection des populations civiles, mais refuse l’établissement d’un mécanisme au Sahara occidental pouvant aider à protéger les populations des violations et des abus», a indiqué le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), également secrétaire général du Front Polisario.
    «Le peuple sahraoui défend les principes universels que sont la liberté, la démocratie et le droit de déterminer librement et sans contrainte son destin», a-t-il affirmé.
    Il a estimé à cet égard que «la France gagnerait en influence et en prestige, en cessant son soutien à l’occupation et à l’expansionnisme marocains au Sahara occidental» et en observant une position de neutralité et en exigeant le respect et l’application du droit international.
    C’est dans ce sens qu’il a souligné qu’une telle position n’impliquerait pas une «remise en cause» des intérêts de la France. Bien au contraire, a-t-il dit, «cela renforcerait sa crédibilité et assoirait sa notoriété de partenaire privilégié du Maghreb». «Beaucoup pensent que le conflit du Sahara occidental serait réglé depuis belle lurette n’eût été l’attitude manifestement hostile de l’Etat français à l’endroit des revendications légitimes à l’autodétermination du peuple sahraoui», a-t-il observé.
    De son côté, le représentant du Front Polisario en France, M. Omar Mansour, a estimé dimanche, au camp de réfugiés sahraouis du
    27-Février, près de Tindouf, que la France était plus que jamais interpellée sur sa position de «soutien total» à la puissance d’occupation marocaine au Sahara occidental. Dans une déclaration à l’APS,
    M. Omar Mansour, qui a souligné le revirement de la position française lors de la révolution en Tunisie, a appelé la France à reconsidérer sa position de soutien «total» à la force d’occupation marocaine au Sahara occidental, estimant que le contexte prévalant en Afrique du Nord l’interpelle plus que jamais sur sa position dans ce conflit».
    «Nous ne demandons pas à la France de bombarder le Maroc comme elle le fait en Libye, au nom des droits de l’homme, mais d’exercer des pressions sur la monarchie marocaine afin de l’amener à respecter les droits de l’homme bafoués dans les territoires occupés», a-t-il souligné.
    La France avait opposé son veto, l’année dernière, à un projet de résolution du Conseil de sécurité d’élargissement de la mission de la Minurso à la surveillance et à la protection des droits de l’homme au Sahara occidental. 
    S. T.
  • Le feu menace le royaume ?

    Mohamed VI, grand sultan au Maroc, dit que le Sahara occidental est aussi «terre promise» que la Palestine et que ses sujets forment à leurs moments un peuple presque aussi «élu» que le peuple cousin. Aussi, de solution pour la Seguia El-Hamra Oua ouadi Edhahab, il ne propose qu’une autonomie grand-large, à moins de faire fondre le territoire et ses propriétaires dans une régionalisation où seule la discrimination distinguera les Sahraouis des colons venus dispenser sur place les bienfaits du commandeur des croyants. 
    Chose que rejettent les Sahraouis. Eux, disent refuser d’être colonisés même si le colonisateur dit bénéficier de la protection du grand Chamharouche et de ses troupes d’en face. Le peuple sahraoui comme chacun sait revendique pacifiquement le droit d’exercer son autodétermination à l’instar de tous les peuples du monde. Une demande toute simple mais qu’on leur refuse juste parce qu’ils n’ont pas ce qu’il faut pour forcer au respect une France qui, semble-t-il, souffre de l’emprise d’un impérialisme coloré, dont les actes aussi propagandistes que meurtriers se manifestent de nouveau dans la région. 
    Non seulement en appuyant un putsch contre le pouvoir légal en Libye mais nous accusant perfidement, le Polisario et la RADP, de tous les maux. Rabat ne devrait-il pas plutôt s’occuper des forces qui pensent à libérer le Maroc de l’étreinte tricolore ? Le makhzen doit être au courant que pas mal d’associations marocaines en Europe comptent redonner à leur pays son nom historique : «Marrakech» plutôt que Maroc, comme ils pensent à changer de drapeau, l’actuel étant conçu par le colonisateur français Lyautey. Des organisations qui veulent se doter d’un autre hymne national et abandonner l’actuel d’origine française. «Allah, Al Watan, Al Malik», est de même un slogan à revoir, disent-ils. Des revendications assez légitimes et d’actualité puisqu’elles s’expriment en supplément de celles du mouvement du 20 février qui, ces derniers temps, vient rappeler régulièrement que, tout comme les Sahraouis, les Marocains ont eux aussi des droits bafoués par le trône, même si les ténors occidentaux chantent hypocritement le contraire. Ban Ki-moon dit qu’il faut que les Sahraouis puissent s’exprimer, pourquoi le roi ne leur donne-t-il pas ce droit d’expression ?
    M. Z. mohamed_zaaf@ Yahoo.fr.
  • Hach Ahmed : "Le Maroc échappe à la sanction"

    Après avoir rappelé que « le Conseil de Sécurité de l’Organisation des Nations Unies (ONU) discute un projet de résolution sur le Sahara Occidental et doit décider s’il prolonge le mandat de la Mission des Nations Unies pour le Référendum au Sahara Occidental (Minurso) », le journal argentin précise que « des pays européens, les États-Unis et la Russie parrainent l’initiative, mais ils ne donnent à la Minurso aucune compétence pour protéger la situation humanitaire. Le Front Polisario dénonce que la communauté internationale fait très peu pour protéger le peuple sahraoui contre la puissance du Maroc, le pays qui occupe militairement le territoire en dispute ».

    Dans une interview avec le ministre sahraoui pour les relations avec l’Amérique Latine, Hach Ahmed, à la question de comment il explique que la Minurso ne protège pas la situation humanitaire au Sahara Occidental, celui-ci a répondu que « c’est l’une des failles principales de cette mission. A cause de cela notre confiance dans les Nations Unies s’est située au-dessous de zéro ».

    « La Minurso a deux failles fondamentales », ajoute-t-il. « En premier lieu, la France s’est opposée dans la discussion antérieure à ce que le Maroc soit soumît au chapitre sept de la Charte des Nations Unies qui impliquait une plus grande fermeté de la part du Conseil au moment d’appliquer ce plan de paix. En deuxième lieu, les Nations Unies ne s’intéressent pas aux appels sur le respect des droits de l’homme, en alléguant qu’elle n’a pas de compétence dans la matière. Nous avons toujours affirmé que c’est une compétence implicite, incontournable dans tout  mandat de l’ONU. D’ailleurs, c’était un sentier escarpé à travers lequel le Maroc s’est échappé des sanctions, malgré le fait qu’il a commis de graves violations aux droits de l’homme ».

    « L’étincelle qui a encouragé les peuples arabes à se rebeller contre les dictatures a précisément été le camps sahraoui contre le pouvoir colonial marocain. Dans le cas des sahraouis, la répression a permis de brûler au sang et au feu le camps, mais l’exemple est resté là », a-t-il souligné.

  • Le Sahara occidental et l’ONU

    L’ONU a été fondée en 1945 pour promouvoir la paix mondiale, la justice et l’ordre international. Cependant, les nations qui la composent, et spécialement les plus puissantes, suivent leurs egoísmes nationaux, avec leur interprétation intéressée de l’actualité mondiale. Dans cet ordre de choses, l’ONU n’est plus qu’un prétexte pour prétendre une représentation de la légalité dans certains cas et pour que quelques personnages empochent des salaires élevés et voyagent aux dépens des travailleurs du monde.

    Les temps prochains s’annoncent très compliqués à cause de la crise mondiale, de la faim endémique, et du mécontentement d’une grande partie de la population mondiale qui a commencé à générer des révoltes dans certains pays, sans que l’ONU n’ait d’autorité, parce qu’elle ne l’a pas gagnée, du fait qu’elle n’a rien résolu, puisque elle n’agit pas de la même manière dans tous les cas similaires.

    Dans le cas du Sahara Occidental, par exemple, l’ONU est inopérante, étant donné que certains des pays les plus puissants choisissent d’appuyer  la puissance occupante, quelle que soit le degré d’illégalité de cette occupation.

    Au Maroc il y a une dictature aussi atroce qu’en Libye, et cette dictature  aussi brutale que les autres est celle qui occupe illégalement le Sahara Occidental et qui n’a aucune considération envers ses habitants. Et il peut agir ainsi parce que certains des pays les plus puissants, précisément ceux qui ont choisi d’intervenir en Libye le lui permettent. Dans ces conditions la situation ne sera jamais résolue, parce que les sahraouis ont suffisamment démontré qu’ils savent résister. La raison donne beaucoup de force. D’un autre côté, si le peuple sahraoui était écrasé, sa légende survivrait. L’ONU ne doit pas continuer à dire des bêtises et se faire guider par les intérêts des puissants, mais elle doit récupérer le rôle principal qui lui correspond, en donnant la raison à ceux qui la possèdent et en imposant le respect des résolutions.

    Periodista Digital, 24/04/2011
  • L’incapacité de l’ONU et le Sahara Occidental

    Le Conseil de Sécurité des Nations Unies se réunira dans les jours prochains pour proroger le mandat de la Mission des Nations Unies pour le Référendum au Sahara Occidental (Minurso) et pour l’énième fois débattra la possibilité d’élargir ses prérogatives pour avoir un mandat concret de défense des droits de l’homme dans le territoire envahi par le Maroc.

    Le Secrétaire général Ban Ki-moon a présenté son rapport dans lequel il a mentionné encore une fois l’échec des négociations informelles et officielles entre le Maroc et le Front Polisario (représentant unique du peuple sahraoui reconnu par l’ONU) qui « se trouvent dans une impasse et n’ont pas enregistré des progrès » et il fait appel aux parties pour qu’ils procèdent à des négociations avec des « points de vue innovateurs », pour réaliser l’autodétermination de la nation sahraouie.

    La « dernière » du Maroc est d’avoir inventé un concept singulier sur la libre détermination, qui ne contemple pas l’indépendance, mais une autonomie (?) … En contrepartie, le Front Polisario accepte que dans le référendum l’autonomie ou l’annexion soit incluses au Maroc et l’indépendance c’est-à-dire ce que le peuple sahraouie décide.

    Rabat ne veut pas l’indépendance du Sahara Occidental parce qu’il pille ses richesses minérales et le gigantesque banc marin, alors il bloque par tous les moyens le référendum. Il ne désire pas non plus que la Minurso ait des attributions sur les droits de l’homme parce que cela dévoilera sa politique de nettoyage ethnique, au meilleur style nazi, contre le peuple sahraoui qui n’est pas marocain.

    Pour cela, il aura recours à son protecteur, la France, pour qu’elle utilise son pouvoir de veto dans le Conseil de Sécurité, qui deviendra à nouveau son complice des abus, comme c’était le cas au mois de novembre dernier, après le massacre marocain dans le camps sahraoui de Gdaim Izik, le Conseil de Sécurité a voté pour quatorze votes contre un la désignation d’une commission internationale d’enquête sur les droits de l’homme, qui a échoué par le veto français. Quelle honte!

    Dans cette occasion, Ban Ki-moon a mis en évidence la violation des droits de l’homme dans les camps de Gdaim Izik, en contrecarrant toute l’offensive médiatique du Maroc qui prétendait que les blessés et morts étaient de ses « forces de sécurité ». De nouveau et dans un document officiel de l’ONU on l’a démasqué parce qu’ils ont assassiné des dizaines – parmi eux un enfant de 14 ans, ils ont blessé des centaines et beaucoup ont été emprisonnés.

    Bien que Ban Ki-moon a avancé un peu en dénonçant ce fait, il a manqué de grandeur et de courage pour recommander au Conseil de Sécurité que la Minurso soit dotée d’un pouvoir pour veiller aux droits de l’homme. Il a sollicité avec timidité que ce soit le rôle du Conseil des Droits de l’Homme, qui ne fait que des visites sporadiques et n’a pas de bureau dans le territoire sahraoui envahi par le Maroc. L’on attend que dans les débats du Conseil de Sécurité, le Nigeria et l’Afrique du Sud soutiennent l’agrandissement des prérogatives de la Minurso, mais le veto de la France plane, ce pays qui bombarde la Libye en causant des centaines de morts civils et est incapable d’appuyer la défense des droits de l’homme des sahraouis.

    C’est dommage que Ban Ki-moon ne dise jamais que « le Maroc entrave l’autodétermination du Sahara Occidental », consacrée dans des centaines de résolutions de l’ONU, contrairement à son envoyé personnel, l’ambassadeur Christopher Ross, qui en juillet passé a exprimé sa frustration avec l’attitude du Maroc.

    Il n’a pas non plus rappelé la sentence claire et sans objection de la Cour Internationale de Justice De la Haye, du 16 octobre 1975 qui a déclaré : « la conclusion du Tribunal est que les matériels et l’information qui lui ont été présentés n’établissent aucun lien de souveraineté territoriale entre le territoire du Sahara Occidental et le royaume du Maroc ou l’entité mauritanienne. C’est pourquoi, le Tribunal conclut qu’il n’a pas trouvé les liens juridiques de telle nature qui peuvent empêcher l’application de la résolution 1514 un (XV) de l’Assemblée Générale à la décolonisation du Sahara Occidental et, en particulier, au principe d’autodétermination à travers de la libre expression de la volonté des peuples du territoire ».

    L’ex-envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara Occidental de 1997 à 2004, James Baker, après avoir renoncé à sa mission a remarqué que la difficulté principale devant la résolution de ce problème est le désintéressement des pays à le résoudre. Les puissances ne veulent pas faire pression sur le Maroc. Beaucoup d’états, y compris le Pérou, appliquent le « facillisme » et le désintéressement : ils laissent tout simplement le processus dans les mains de l’ONU.

    Le statu quo n’est pas acceptable. Quand nous avons été en décembre dernier dans les Camps de Réfugiés Sahraouis de Tindouf, en Algérie, nous avons été témoins de l’impatience des jeunes – ils ont déjà 35 ans dans l’aride désert – : ils voulaient reprendre les armes  à cause de l’indifférence de l’ONU, qui attend lamentablement un meurtre, que des milliers meurent, comme en Bosnie, pour intervenir.
    Par: Ricardo Sánchez-Serra
    Collaborateur
    La Primera, 24/04/2011

  • Congrès de l’UNFS : Il faut doter la Minurso d’un mécanisme de protection des droits de l’Homme

    Lors du 6e congrès de l’Union nationale des femmes sahraouies (UNFS),  avant-hier, les  participants aux ces travaux ont appelé à doter et à faire valoriser  la Minurso d’un mécanisme de protection des droits de l’Homme au Sahara occidental. De ce fait, des participants sahraouis et étrangers étaient venus des quatre coins de la planète, à savoir d’Afrique du Sud, du  Venezuela, de Cuba et de Mauritanie pour défendre cette cause qui se résume à dénoncer la dégradation de la situation des droits de l’Homme dans cette région et les crimes « odieux » perpétrés par l’occupant marocain à l’encontre du peuple sahraoui sans défense. 
     
    A cet effet, des organisations internationales ont été interpellées afin de briser ce silence, ce mur de la honte construit depuis les années 80 par le Maroc, et qui divise le Sahara Occidental en deux parties sur plus de 2000 km. Lors de cette rencontre placée sous le thème  de « L’épopée du camp de Gdim Izik » et organisée sous le slogan « Promotion des femmes sahraouies pour la libération et la préservation des acquis », une  énorme solidarité de la part des participantes étrangères ainsi que des Organisations non gouvernementales (ONG) a été exprimée envers le peuple sahraoui, et en particulier à la femme sahraouie qui mène une lutte incessante pour la liberté. Dans ce sens, le congrès se tient dans des conditions « exceptionnelles » a  précisé la Secrétaire générale de l’UNFS, Mme. Fatma Mahdi,  tant sur le plan international, régional que local. Evoquant la situation interne, elle a précisé que la question sahraouie traverse une « période difficile sur le plan international » et que le peuple sahraoui mène un véritable combat à tous les niveaux pour protéger les droits de l’Homme aussi bien dans les  régions occupées qu’au sud du Maroc. 
     
    Dans un second temps, elle a dénoncé la position « immorale » de la France qui se place  en faveur du Maroc et sa consécration de la politique de « deux poids deux mesures » qui domine les relations internationales. Les travaux du congrès se poursuivent par la présentation et le débat du rapport de l’Union pour la période (2009-2011). Les délégations étrangères se sont rendues,   hier,  à Ousserd,  qui abritera des festivals locaux. Aujourd’hui, des visites seront organisées dans différents endroits, tels  les  établissements nationaux dont l’Hôpital national, le Musée national et le siège de l’Association des parents des détenus sahraouis.  Face à ce terrible « mur de la honte  » marocain, une délégation d’élus français ainsi que des représentants de la société civile doivent également y faire partie
    Asma Harouz
    Le Maghreb, 24/04/2011
  • Comment faire entendre la voix des Sahraouis en France

    Faire connaître l’affaire sahraouie en France. Le projet est ambitieux, mais le défi en vaut la chandelle pour les quelques dizaines de personnes qui se sont déplacées, hier, dans les camps des réfugiés sahraouis près de Tindouf.Elus locaux et responsables associatifs français, représentant toutes les tendances politiques, étaient donc au rendez-vous au niveau du camp Aousserd, distant de près de 30 km de la ville de Tindouf.
     
    Issus essentiellement de la communauté algérienne à l’étranger, ces élus sont venus soit pour prendre connaissance d’une question qu’ils découvrent pour la première fois, soit pour porter dans leur pays la voix de l’un des peuples encore sous colonisation dans le monde.Christophe Choserot est élu socialiste de la région Lorraine. C’est la première fois que ce professeur en médecine foule le sol sahraoui. Il estime qu’il faut dépasser le stade des discours et porter à bras-le-corps cette problématique qui a trop duré. «Avant, j’entendais parler de la question sahraouie. Mais j’avoue que c’est la première fois que je vois de près ce qui s’y passe», a-t-il avoué. Il estime, comme beaucoup de ses concitoyens croisés dans l’immense camp de toile qui compte près de 18 000 habitants, que la question sahraouie n’est pas suffisamment prise en charge en France, même si beaucoup prennent conscience de la détresse de ces populations. «Il est temps de faire quelque chose. Dès mon arrivée, je vais tâcher de porter cette question auprès des instances nationales de mon parti. Ensuite, j’essaierai d’organiser des aides humanitaires, notamment médicales, pour alléger la souffrance des populations sahraouies», a-t-il promis. L’élu socialiste français proposera également aux responsables sahraouis d’acheminer une unité d’hémodialyse dans les camps. Dans la ville de Tours, près de Paris, des militants ont même créé une page sur le site social Facebook. Cette page est l’œuvre d’une Franco-Algérienne. Elle s’appelle Nadia Hamoudi. Elle est adjointe au maire de Tours. Elle estime que des considérations «économiques empêchent les responsables français de s’intéresser à cette question». Par raisons économiques, notre interlocutrice désigne les «intérêts économiques» des responsables français au Maroc.
    Comme beaucoup de ses concitoyens, Nadia Hamoudi estime que c’est à elle et aux représentants de la société civile de son pays de porter la voix du peuple sahraoui. «Nous essayons d’exploiter toutes les voix de communication possibles pour faire connaître cette question», a-t-elle souligné.Denise Trisacri est venue de Marseille. Comme plusieurs de ces collègues, cette élue municipale et militante d’une association entend aider les Sahraouis en construisant une crèche dont «le lieu est encore à définir». Mais, avant cela, elle n’est pas venue les mains vides puisqu’elle s’est présentée avec plein de cadeaux pour les enfants des écoles sahraouies visitées.
    Les élus et représentants des associations françaises venus aux camps des réfugiés sahraouis de Aousserd ont visité plusieurs installations de la RASD. Ils ont pris connaissance des conditions de vie dans les écoles et les dispensaires sahraouis.Le Premier ministre de la RASD, Abdelkader Taleb-Omar, qui a assisté à cette visite, a encore une fois accusé la France de bloquer «la paix» au Sahara occidental. Il a demandé aux élus et militants français présents de «faire pression sur les autorités officielles de leur pays» afin d’intervenir en faveur de leur cause aux Nations unies.
    De notre envoyé spécial aux camps des réfugiés sahraouis Ali Boukhlef
    La Tribune d’Algérie, 24/04/2011
  • Sahara Occidental : Le Polisario met à nu la France

    «Nous ne demandons pas à la France de bombarder le Maroc comme elle le fait en Libye». «Nous espérons voir le Conseil de sécurité décider un mécanisme de surveillance et de contrôle des droits de l’homme au Sahara Occidental», déclare Abdelkader Taleb Omar, le Premier ministre sahraoui, en marge du 6e congrès de l’Union nationale des femmes sahraouies (UNFS) qui a clôturé ses travaux hier à Aousserd.
    Cet appel, le énième du genre, sera-t-il entendu vendredi prochain par l’instance onusienne lors de sa réunion pour proroger le mandat de la Minurso, mission des Nations unies pour un référendum au Sahara Occidental? Peu probable. Tout comme l’adoption d’une résolution pour l’organisation d’un référendum d’autodétermination promis aux Sahraouis par l’ONU en 1991 selon lequel «le peuple du Sahara Occidental choisira, librement et démocratiquement, entre l’indépendance et l’intégration au Maroc». Fait nouveau, les responsables sahraouis souhaitent cette fois voir le Conseil de sécurité renouveler le mandat de la Minurso pour six mois seulement et non pour une année, comme il est d’usage depuis la création de ce mécanisme onusien.
    Le prochain congrès du Polisario pourrait opter pour le recours à l’action armée. En attendant ce congrès, les Quinze discutent sur la possibilité de confier au Haut commissariat pour les réfugiés installé à Genève la surveillance des droits de l’homme au Sahara Occidental.
    Raison de cette réponse «honteuse» : la France, la patrie des droits de l’homme et dont l’engagement pour la défense des droits de l’homme dans le monde et des «révoltes arabes» est connu, s’oppose, dans la continuité de sa «relation privilégiée» avec le Palais royal, à tout élargissement de la Minurso. Même si de l’avis de tous les connaisseurs de ce vieux conflit, un changement de cap de la position française pourrait faire avancer les négociations entre le Maroc et le Front Polisario, sous les auspices de Christopher Ross et enlever à la Minurso sa singularité : celle de la seule mission de maintien de la paix de l’ONU à ne pas avoir une composante «droits de l’Homme» dans son mandat. Omar Mansour, le représentant du Front Polisario en France, appelle Paris à revoir sa position comme elle l’a revue lors de la «révolution du Jasmin» en Tunisie.
    «Nous ne demandons pas à la France de bombarder le Maroc comme elle le fait en Libye, au nom des droits de l’homme, mais d’exercer une pression sur la monarchie marocaine afin de l’amener à respecter les droits de l’homme bafoués dans les territoires occupés», dit-il.
    Djamel Boukrine, 24/04/2011
  • Maître Ali Yahia condamne la politique occidentale de deux poids deux mesures

    Le président d’honneur de la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH), interrogé sur «le silence d’Amnesty International sur les violations des droits de l’homme au Sahara occidental, et sur l’attitude permissive vis-à-vis des exactions commises par Israël sur les population de Palestine, de Ghaza et d’autres pays», a indiqué que «les droits de l’homme sont bafoués partout dans le monde, et l’Amérique, qui était la garante des libertés et de l’application de la charte des droits de l’homme, a également failli à sa mission». A propos du rôle des puissances mondiales dans le règlement des conflits, celui-ci indiquera que «toutes les mesures prises par ces puissances obéissent à leurs intérêts.

    Le cas de la France est des plus édifiants lorsqu’on sait qu’elle a accueilli sur son sol tous les despotes et sanguinaires qui ont fui leur pays». Il citera l’exemple du président tunisien déchu Ben Ali qui bénéficia de la protection de «cette nation qui prône le respect des libertés et de l’égalité».

    Pour rappel, l’Élysée vient d’empêcher, pour la deuxième fois, grâce à son droit au veto au sein du Conseil de Sécurité de l’ONU, la MINURSO (Mission des Nations Unies pour le Référendum au Sahara Occidental) de se prévaloir de prérogatives pour surveiller et contrôler la situation des droits de l’homme dans les camps de réfugiés sahraouis et les territoires occupés par le Maroc.

    Le conflit du Sahara Occidental est l’un des plus vieux de l’Afrique et date de plus de de 35 ans.