Mois : avril 2011

  • L’ONU et le Sahara Occcidental, Javier Perote

    Nous ne savons pas si le Conseil de sécurité (SC) acceptera que la mission de paix pour le Sahara occidental se charge de surveiller et de signaler d’éventuelles violations des droits de l’homme de la population sahraouie. Jusqu’à présent, il ne l’a pas fait et il n’y a guère de raison de s’attendre à ce qu’il le fasse. La France est déjà intervenue pour boycotter cette possibilité.

    L’ONU ne cesse de faire preuve de son inefficacité, sauf quand il s’agit d’une affaire dans laquelle il y a l’intérêt de l’un des membres permanents du Conseil. Dans le cas du Sahara, c’est toujours la France qui est derrière tous les torts. Les États-Unis et d’autres pays, en particulier les monarchies arabes appportent un soutien inconditionnel au Maroc.

    À de nombreuses reprises l’ONU, qui est né comme organisation pour le maintien de la paix, la paix semble que si ce n’était pas son affaire, tout au plus de quelques-uns, lorsque ceux-ci sont concernés. A cause de cela, plutôt que d’inaction l’on pourrait parler d’arbitraire. L’ONU est devenue un outil juridique qui couvre d’une patine de légalité les abus et les actes arbitraires des puissants. Les Nations Unies, où nous sommes tous, est devenue celle d’un petit groupe, dans laquelle nous sommes en majorité des figurants.

    La MINURSO, Mission des Nations Unies pour le référendum au Sahara occidental, est l’instrument qui a été créé en 1991 pour rendre possible la réalisation du plan de paix, comme en témoigne leur première tâche: vérifier le cessez le feu entre les belligérants.

    Toute mission mission de paix des Nations Unies a comme tache principale la surveillance des droits de l’homme de la population en question, un fait tout à fait logique. Comment peut-il y avoir de paix dans un pays sans respecter les droits fondamentaux des personnes?, De quelle paix serait-on en train de parler? Évidemment, je ne parle pas de la paix des cimetières.

    Déjà en 1975, lorsque la Marche Verte, l’ONU a laissé entendre un certain message caché sur où allait son attitude par rapport à la question du Sahara occidental. A cette époque, le Conseil de sécurité n’arrivait pas à décider de prendre une position claire et il n’avait même pas demandé à Hassan II d’arrêter la Marche Verte, ce qui encourageait le Maroc à poursuivre son acharnement. Quelle différence avec l’attitude que le Conseil de sécurité avait en 1990, quand Saddam Hussein envahit le Koweït! Alors là oui, le Conseil de sécurité était fort. Le jour même de l’invasion, le 2 août, il avait déjà sorti sa première résolution de condamnation et le 6, en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, a adopté une résolution très forte condamnant l’invasion et appelé toutes les nations à participer à un boycott total de toutes les relations avec l’Irak. Et ainsi jusqu’au déclenchement de la brutale Tempête du Désert avec des milliers de morts irakiens inocents, même si elle n’était plus nécessaire parce que Saddam avait déjà annoncé son retrait du Koweït.

    Mais en 1975, oh, paradoxe! La Mauritanie, qui était partie intéressée dans le partage du Sahara, faisait partie du Conseil de sécurité. Mais le plus important a été les décisions du Conseil de sécurité, et depuis c’est le cas, a été l’attitude de la France, dont le président était à l’époque Giscard d `Estaing. Oui, le même qui acceptait les diamants offerts par son ami le cannibale Bocassa 1er, empereur de l’Afrique centrale, apôtre de la paix et serviteur de Jésus-Christ.

    Un autre cas et non moins frappant et récent, celui de la Libye, qui en moins de quinze jours avant le début de la crise (elle a commencé le 15 Février), le Conseil de sécurité a déjà décrété un embargo contre Kadhafi et à peine un mois plus tard autorisé l’utilisation de la force. Ils disent que c’est pour protéger les droits de l’homme de la population libyenne et la défense des insurgés qui au moment de lancer leur sa protestation avaient des armes et ils les ont utilisées. L’ONU accepterait-elle que les sahraouis utilisent des armes dans leurs protestations? Pourtant ils ont enquêté à Bruxelles et ailleurs pour voir si les Sahraouis avaient des armes ou non dans le camp de Gdeim Izeik, pour disculper le Maroc. Etait-elle pire ou plus injuste la situation de ces anti-Kadhafi que celle des Sahraouis dans les territoires occupés, prisonniers dans leur pays?

    Mais pourquoi ne pas protéger les droits des sahraouis? Cette question est posée par beaucoup de gens et elle n’a qu’une seule réponse: parce que personne ne veut priver le Maroc de sa capacité d’intimidation sur la population. Et il n’y a rien de nouveau sous le soleil: une population qui veut être libre ne peut être soumise par la force, et c’est ce qui fait le Maroc avec le soutien de l’ONU. Tout cela me semble d’un cynisme écoeurant.

    De 1976 à 1991 il y avait dans le territoire du Sahara une véritable guerre qui est arrivée jusqu’à la mer et même jusqu’à l’air. Mais pendant tout ce temps le Conseil de sécurité n’a pas estimé que les conditions étaient propices pour intervenir en vertu du Chapitre VII de la Charte, comme dans le cas de l’Irak, malgré les atrocités commises par l’armée du Maroc qui bombardait avec des bombes de phosphore une population civile qui fuyait en quête d’asile en Algérie. Et aussi, malgré la brutale répression s’exerçait sur la population sahraouie qui n’a pas pu ou n’a pas voulu fuir à l’arrivée des Marocains. Quelques années plus tard ils découvrent la terrible réalité des prisons secrètes dans lesquelles ont vécu jusqu’à vingt ans de réclusion beaucoup de femmes sahraouies, y compris des enfants, dont on ignorait le sort et étaient considérés des disparus. Pire encore,  le régime a interdit toute mention de prisonnier, au point que l’enfant dans son école n’a pas osé dire que son père a disparu et a seulement dit qu’elle s’était enfuie en le laissant abandonné. Tout pour le délit d’être sahraoui.

    Il est impossible pour le peuple sahraoui d’oublier cela! Il peut peut-être pardonner, mais oublier …

    Dans cette guerre-là, dans laquelle les États-Unis et la France ont participé sans aucun gêne en soutien au Maroc, le cessez-le-feu n’a eu lieu que lorsque les deux partenaires, face à la volonté de fer du peuple sahraoui de se défendre, ont cherché une solution qui serait moins coûteuse sans pour autant sacrifier leurs objectifs. Ils avaient pensé que, une fois terminé les derniers kilomètres de murs, des mines et de barbelés qui laissaient la plus grande partie du territoire dans les mains du Maroc et le protéger contre les attaques des sahraouis, il n’y avait aucune raison de poursuivre une guerre coûteuse, alors qu’ils pourraient atteindre le même but par d’autres moyens.

    Et c’est ainsi que l’on est arrivé au Plan de Paix accepté par les deux parties qui indiquait la date du cessez-le-feu et la période précédant la date à laquelle toutes les opérations militaires seont arrêtées. Malgré les accords, les mots et les signatures, le Maroc a continué de bombarder des villes comme Birlehlu et Tifariti, en détruisant les puits d’eau dans la région en plein mois d’août.

    Ces actions seraient les premiers signes de mauvaise volonté du Maroc de s’attacher à l’accord accepté. Après ils mettront en application toute serait dans une gamme originale d’astuces administratives en altérant même des clauses déjà approuvées dans le but d’entraver l’application du Plan. Ils ne sont pas non plus privés de la mise en œuvre de leur arme secrète: la corruption. De hauts responsables des Nations Unies ont été étrangement complaisants avec les prétensions marocaines; le pakistanais Zia Rizvi, le conseiller juridique Ben Achour, Perez de Cuellar, Boutros Ghali, Kofi Annan, Yaqub Kahn et d’autres. Personne n’ignore la manœuvre de Perez de Cuellar qui, quelques jours avant de quitter ses fonctions de Secrétaire général, a présenté des amendements favorables au Maroc dans la liste des électeurs sans consulter le Front Polisario, mais plus tard nous avons appris qu’il avait été nommé cadre supérieur dans une entreprise de l’empire économique du roi du Maroc, ou Kofi Annan qui  lorsqu’il nomme James Baker représentant personnel lui envoie le message qu’il doit chercher une solution qui prévoit une autonomie sous souveraineté marocaine, etc, etc

    Le plan de paix est devenu une tromperie de plus, un manoeuvre de ralentissement dans le but de laisser passer le temps et permettre au Maroc de s’installer solidement au Sahara Occidental. C’est la seule explication à donner aux euphémismes avec lesquels on essaie d’aviter une déclaration retentissante en faveur du référendum d’autodétermination. Comment est-il possible que, après l’accord conclu par les deux parties en adoptant le plan de paix, qu’encore après vingt ans le Conseil de sécurité demande dans toutes ses résolutions que les parties se mettent d’accord sur une solution qui soit juste, durable et mutuellement acceptable. Le plan de paix était déjà cet accord. Si nous devons maintenant chercher un nouvel accord, qui nous assure qu’après ils ne vont pas demander un nouvel accord dans le cadre de l’accord précédent et celui-ci aussi dans le cadre de l’accord et ainsi jusqu’à … Jusqu’à quand? Ce fut l’une des tactiques Moratinos à utilisé pour plaire la France, retarder la question pour fatiguer les Sahraouis. Que les parties négocient, at-il dit, qu’ils se mettent d’accord, quand il n’y avait plus rien sur lequel se mettre d’accord et il ne restait qu’appliquer ce qui a était accordé.

    Ce Moratinos ne se repose pas, il vient de laisser le poste de ministre et maintenant il veut être Directeur Général de la FAO (Agence d’Alimentation) et il est parti en Guinée voir son ami Obiang (proche du Maroc) pour demander son soutien. Quelles promenades se fait avec toute une cour d’assesseurs et autres frais payés, avec notre argent bien sûr. Est-il possible que, avec cinq millions de chômeurs, le gouvernement espagnol se permette une telle calamité pour lui promouvoir à ce poste aussi délicieux? N’a-t-il pas assez avec la pension de ministre?

    La même preuve de cynisme a montré la ministre Jiménez peu de temps après son arrivée au pouvoir, tel que prescrit par l’ancien ministre, et chaque fois qu’elle est interrogée sur la question du Sahara elle répond: une paix juste, durable et mutuellement acceptable. Il convient de noter que, après tant de résolutions qui répètent cette phrase personne n’a donné un exemple de ce qui pourrait être cette solution. De quoi s’agirait-il?, Pourait-il y avoir une solution autre que la restitution au peuple sahraoui de ses droits?, Y a-t-il quelqu’un qui pense que cette offre d’autonomie que le Maroc propose sur un territoire qui n’est pas le sien peut être être cette solution durable et acceptable pour les Sahraouis? Il est clair que les Marocains ne veulent donner la moindre miette de ce qu’ils ont réussi à avoir toutes ces années de négociations frauduleuses avec la nécessaire coopération de l’ONU. Mais les Sahraouis ne peuvent plus rien céder en faveur de cette supposée solution juste, durable et acceptable, etc. Ils ont déjà donné tout ce qu’ils pouvaient. Ils ont même donné plus de ce qu’ils pouvaient.

    Il est scandaleux qu’à ce point, le Secrétaire général de l’ONU n’ose pas (il doit avoir un comportement exemplaire sinon il n’aura pas un deuxième mandant) envoyer au Conseil de sécurité un rapport recommandant que la MINURSO, qui est la mieux indiquée pour le faire, se charge de la surveillance des droits humains des habitants du Sahara. Quel est le but de l’ONU?  Et en revanche, il recommande que cette question soit exercée par le Haut Commissariat aux droits de l’homme, le HCONUDH, dont les possibilités d’exercer ces fonctions sont très limitées, et à un organisme marocain comme c’est le cas du nouveau Conseil National pour les Droits de l’Homme. C’est à dire, l’ONU, organisme du droit international, propose à un gouvernement dictatorial de s’aoccuper des abus et de la répression subie par un peuple que ce même gouvernement réprime. La plus grande violation des droits du peuple sahraoui est celle que le Maroc exerce en occupant sa terre par la force et en lui déniant le droit à l’indépendance.

    Il semble que les faits ont été programmés dans le but inavoué de forcer les Sahraouis à se lancer dans une guerre que les jeuns sahraouis réclament depuis quelques temps. Je n’irai pas jusqu’à critiquer l’emploi intelligent de moyens plus coercitifs dans sa lutte de libération, même si je pense qu’une guerre ouverte doit être le dernier recours. C’est certain que les sahraouis vont se battre héroïquement et vont écrire des pages de gloire, mais face aux puissant médias possédés par l’ennemi (la France viendrait en aide au Maroc comme dans le passé) ils ne pourront pas faire grand chose. Une guerre apporte son lot de souffrances pour la population, beaucoup de gens meurent, il y a beaucoup de blessés, certains gravement blessés pour toute la vie. Mais il y a aussi d’autres systèmes radicaux et peut-être plus efficaces de faire pression sur les personnes directement responsables de l’irrésolution de la question, il est question d’un peu d’imagination.

    Il ya quelques jours l’agence marocaine d’information retournait sur le thème récurrent d’accuser le Polisario de terrorisme. Personne n’a connaissance d’actes de terrorisme commis par les Sahraouis, et je doute que toute personne impartiale bien informée sur la cause sahraouie puisse accuser les sahraouis de terroristes dans le cas où il entament une sorte de lutte armée. Je pense que, après avoir été dépourvus de leurs terres les 25.000 km de Tarfaya, après avoir été leurs camarades qui étaient tombés sur le champ de bataille, les camarades torturés en prison jusqu’à la mort et après avoir subi les 35 années de répression continue et barbarie du Maroc, ils ont gagné le droit d’utiliser la procédure qu’ils jugent la plus adéquate pour arracher leur liberté. Mais si un jour ils font  recours à une sorte de violence, je je demande qu’ils ne le fassent pas sans discrimination, que les justes ne paient pas pour les pécheurs, et qu’ils règlent leurs comptes avec ceux /celles qui ont les véritables coupables de leurs souffrances. Ils sont nombreuses et ils sont déjà marqués en rouge dans le sémaphore de l’histoire.

    Après avoir lu cette écrit, l’on comprend que je ne vois pas avec de beaux yeux la dernière partie de l’initiative que l’APDH a présenté au Congrès dans laquelle l’on prévoit la possibilité de, compte tenu de l’inefficacité de l’Espagne en tant que puissance administratrice, soit la tâche de l’administration par l’ONU elle-même. Il se trouve simplement que je ne fais pas confiance à l’ONU, je pense que depuis le début elle n’a pas fait  franc jeu au Sahara Occidental.
    Javier Perote
    Poemario por un Sahara Libre, 26/04/2011

  • Maroc : La spirale de la contestation se renforce

    Pour la 3e fois, le mouvement des «jeunes du 20 février» qui compte 45.000 personnes se réapproprient la rue pour exprimer les attentes déçues en matière de lutte contre «la corruption et l’injustice» et le lancement de «profonds changements» constitutionnels et politiques. Les garanties, exprimées dans le discours du 9 mars par le roi Mohammed VI, n’ont donc pas grandement convaincu.

    Les chantiers portant sur le renforcement de la justice et la séparation des pouvoirs n’ont pas eu plus d’écho que la commission pour la réforme de la constitution présidée par le juriste Abdelatif Menouni et appelée à présenter ses résultats le 16 juin. Aux marches et autres rassemblements qui se sont succédé après le discours du roi, l’appel à la reprise des manifestations dans plusieurs villes du royaume, lancées pour le 24 avril et soutenues par le Comité de soutien représenté par des ONG, des jeunes militants de partis et des syndicalistes, traduisent le rejet de la démarche dans le fond et la forme. Le mouvement des jeunes protestataires se réclame d’une refonte totale de la monarchie absolue qu’ils entendent remplacer par une monarchie parlementaire plus adaptée aux exigences de la bonne gouvernance et du contrôle de l’action gouvernementale. De la même manière, la commission pour la réforme a été boycottée par le mouvement du 20 Février et le PSU (Parti socialiste unifié). Elle a été également rejetée par l’AMDH (Association marocaine des droits humains) qui juge cette commission illégitime pour élaborer une Constitution démocratique. C’est dire que le fossé se creuse entre la monarchie et la société civile qui ne décolère pas. Dans le monde du travail, le bouillonnement est aussi intense. Le cycle de contestation sociale se poursuit à une cadence soutenue. Ainsi, après les deux grèves organisées en janvier et en février, des syndicats de travailleurs des collectivités locales (500.000 personnes) ont durci le ton pour protester contre une décision unilatérale du ministère de tutelle de promulguer des décrets relatifs aux statuts spéciaux pour certaines catégories d’employés.

    Deux grèves nationales, prévues pour les 13 /14 et les 26 /27 avril, seront organisées par le syndicat démocratique des collectivités locales et la Fédération nationale des fonctionnaires des collectivités locales pour demander l’alignement des employés, des fonctionnaires et cadres du secteur sur le statut de la Fonction publique, de meilleures conditions de travail, la création d’un comité des œuvres sociales et la mise en place d’une nouvelle grille des indemnités. Le marasme social reflète l’échec patent du dialogue initié entre les syndicats et la tutelle. Il tend à prendre plus d’ampleur avec le désaveu de la Confédération démocratique du travail (CDT) et l’Union nationale du travail au Maroc (UNTM) qui ont décidé de quitter la table des négociations de la commission du secteur public du dialogue social et justifié leur retrait par la «fuite en avant» du gouvernement et le «revirement de dernière minute» du Premier ministre Abbas el Fassi s’agissant de ses promesses visant à répartir sur 3 ans l’enveloppe budgétaire (43 milliards de dirhams, soit 3,7 milliards d’euros) consacrée notamment à l’augmentation des salaires, la promotion exceptionnelle, la réforme du système de la retraite et l’indemnité pour la perte d’emploi. De la contestation des jeunes du 24 avril à la fronde du 1er mai, la spirale est-elle engagée ?
    Larbi Chaabouni.
    Horizons, 27/04/2011
  • Un étudiant sahraoui assassiné et un autre blessé à l’université de Rabat

    Un étudiant sahraoui, Hamadi Habade, a été assassiné, et un autre, répondant au nom de Boutmite, blessé par arme blanche le 22 avril dans l’enceinte de l’université de Rabat, apprenons-nous de source locale. Les étudiants  sahraouis accusent «des personnes appartenant au régime marocain, mobilisées dans le cadre d’une politique ciblant l’identité sahraouie», ajoute cette source. 
    «Ce crime est destiné à casser le mouvement pacifique de protestation engagé par les étudiants sahraouis», selon un étudiant sahraoui. «Le pouvoir marocain a encerclé l’enceinte universitaire par divers moyens de répression», a-t-il ajouté. Des étudiants sahraouis de l’université de
    Marrakech ont rendu public un communiqué, dont nous avons une copie, exprimant l’«attachement du peuple sahraoui à l’indépendance».  «Nous annonçons notre attachement au Front populaire de libération (Front Polisario) comme légitime et seul représentant du peuple sahraoui», ajoutent-ils.
    «Nous dénonçons la série d’assassinats perpétrés par le colonialisme marocain contre les enfants de notre peuple», est-il écrit dans le communiqué. Les étudiants sahraouis de l’université de Marrakech affirment dans ce communiqué leur «solidarité avec l’ensemble des détenus politiques sahraouis se trouvant dans les prisons du colonialisme marocain.
    Nous exigeons leur libération immédiate sans condition». Les étudiants sahraouis demandent à  la communauté internationale d’«intervenir rapidement pour desserrer l’étau sur le peuple sahraoui au Sahara occidental», exprimant leur attachement «à la lutte pour le recouvrement total de la souveraineté et l’indépendance».

    Les étudiants sahraouis dénoncent les «atteintes aux droits de l’homme malgré les rapports internationaux adressés à l’Etat marocain, condamnant ces agissements», accusant le Maroc de pratiquer une «politique éradicatrice et raciale contre le peuple sahraoui».  
    Le Temps d’Algérie, 27/04/2011

  • Relations algéro-marocaines : La normalisation en marche ?

    Apparemment les relations algéro-marocaines sont en train de connaître une période de réchauffement. En attestent les déclarations allant dans ce sens de hauts responsables des deux pays. Mieux, le meilleur indicateur de ce «dégel», après de longues périodes de brouille, est incontestablement l’échange de visites au niveau ministériel dans le but évident de booster les relations bilatérales.

    Depuis presque deux mois maintenant on assiste en effet à un chassé-croisé des ministres de deux pays. C’est donc dans ce cadre que le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, effectue depuis hier une visite de cinq jours dans ce pays voisin. Au cours de cette visite, qui s’inscrit dans le cadre « du renforcement et du développement des relations de coopération entre les deux pays dans les domaines de l’agriculture, de l’agro-industrie et du développement rural », a indiqué un communiqué de ce département ministériel, Rachid Benaïssa aura certainement d’importants entretiens avec son homologue marocain, Aziz Akhennouch.
    Avant cette visite de Benaïssa d’autres ministres algériens ont séjourné au Maroc dans le cadre justement de la dynamisation des rapports entre le deux pays. Il s’agit d’Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau et d’El Hachemi Djiar, ministre de la Jeunesse et des Sports. Des visites qui se sont soldées par la signature d’accords bilatéraux, comme c’était le cas pour le mémorandum de coopération dans le domaine des ressources en eau. Des ministres marocains ont également rendu la pareille à leurs homologues algériens. El Hachemi Djiar, ministre des Sports, a en effet reçu son homologue marocain, Moncef Belkhayat, à Alger au mois de mars dernier.
    Au début du même mois Youcef Yousfi, ministre de l’Energie et des Mines, a eu des entretiens à Alger avec la ministre marocaine de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’environnement, Amina Benkhadra. Cet échange de visites est un signe qui ne trompe pas. Les deux pays confirment ainsi leur volonté de transcender tous les différends qui ont jusque-là miné leurs rapports pour aller de l’avant car il y va de leurs intérêts communs.
    Le ministre des Affaire étrangères, Mourad Medelci, a, à maintes fois, déclaré ces derniers temps, qu’« un nouveau climat positif » est petit à petit en train de s’instaurer entre les deux pays . Pour le chef de la diplomatie algérienne cette volonté commune de Rabat et d’Alger de relancer leur coopération devra certainement donner lieu à « une avancée positive ». Ce réchauffement s’est aussi traduit par la dernière déclaration du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Effectuant une visite dans la wilaya de Tlemcen à la mi-avril le chef de l’Etat, et alors qu’il inaugurait le tronçon ouest de l’autoroute Est- Ouest, a souligné qu’« il n’y a pas de problème entre l’Algérie et le Maroc ». Il a ajouté que « Le problème du Sahara occidental est un problème onusien. Le Maroc est un pays voisin et frère. Il faut coopérer et nous devons coopérer (avec lui) ». Un message fort vite compris par le gouvernement marocain, ce d’autant que le président de la République s’exprimait alors qu’il se trouvait dans une région frontalière avec le Maroc. « Nous considérons que ce sont de bons propos » a tenu à souligner avant-hier le porte-parole du gouvernement marocain, Khaled Naciri, qui cela dit en passant, a ajouté que cela mérite d’« être traduit sur le terrain ». L’allusion à la nécessité de la réouverture des frontières terrestres entre les deux pays, une revendication sans cesse remise sur le tapis par la partie marocaine, est à peine voilée. Mais sur ce plan l’Algérie demeure relativement inflexible. « L’ouverture de la frontière n’est pas à l’ordre du jour et nous n’avons mandaté personne pour discuter de cela » a récemment indiqué Mourad Medelci. Mais le chef de la diplomatie algérienne à tout de même laissé entrevoir une possible solution à cette question puisque, comme il l’a réitéré à plusieurs fois, « les frontières entre les deux pays ne peuvent rester indéfiniment fermées ».
    Et sur ce plan tout dépend de l’attitude du gouvernement marocain qui doit découpler la question des relations bilatérales de l’affaire du Sahara occidental, comme ll doit aussi accepter, comme le lui demande l’Algérie, de mettre à niveau l’ensemble des relations entre les deux pays. C’est dire que la normalisation de relations est un long processus qui a tout de même été entamé.
    Par : Kamal Hamed

    Le Midi Libre, 27/04/2011
  • Des élus français interpellent Sarkozy

    Chose promise, chose due. À quarante huit heures de leur retour des camps des refugiés sahraouis de Tindouf, des élus français et des représentants de la société civile française ont adressé une lettre ouverte au président de la République française, Nicolas Sarkozy, sur la situation de violation des droits de l’Homme au Sahara Occidental. Dans cette lettre, ces représentants associatifs et élus français qui reviennent d’une mission humanitaire d’observation dans les camps de réfugiés sahraouis, ont demandé au président français de soutenir les revendications légitimes du peuple sahraoui et de voter au Conseil de sécurité des Nations unies, le 28 avril, pour l’extension de la mission de la Minurso au contrôle de la violation des droits humains dans les territoires occupés. 
     
    Ces élus et représentants des collectifs de Lyon, Paris, Marseille et Metz ont également demandé au président français de tout mettre en oeuvre pour que le Droit international soit enfin respecté et qu’un référendum d’autodétermination soit organisé dans le respect de la résolution 1514 de l’ONU. La France avait, pour rappel, opposé son veto au Conseil de sécurité de l’ONU, l’année dernière, concernant l’élargissement de la mission de la Minurso (Mission des Nations unies pour l’organisation du référendum au Sahara Occidental). «Il est urgent que le peuple sahraoui, qui a fait le choix d’une résistance pacifique, puisse enfin décider librement de son avenir », ont souligné ces élus dans une lettre signée par la viceprésidente régionale Lorraine, Jacqueline Fontaine, la conseillère générale des Bouches-du-Rhône, Évelyne Santoru, la conseillère municipale de Tour, Nadia Hamoudi et Pierre Cúur, professeur en médecine à Lyon. 
     
    En appelant à l’engagement indéfectible du président français pour le respect et la défense des droits humains conformément aux valeurs universelles de la République française, ces élus ont relevé que les Sahraouis considèrent toujours la France comme le pays des droits de l’Homme et comptent sur notre soutien pour que leurs droits soient respectés et que le processus de décolonisation aboutisse. «Nous avons rencontré des Sahraouis vivant dans les territoires occupés qui ont été victimes de violations de leurs droits, emprisonnements arbitraires, sévices, tortures, viols», ont-ils dénoncé dans leur lettre, ajoutant que plusieurs ONG dont Amnesty International font régulièrement état de violations des droits de l’Homme au Sahara Occidental. 
     
    Les représentants associatifs et élus français ont également indiqué avoir constaté de visu les conditions de vie précaires des familles sahraouies qui vivent depuis 35 ans dans le plus grand dénuement, privées de leur territoire et séparées des leurs par un mur militarisé. Sur un autre registre, des parlementaires d’Amérique latine appellent à doter la Minurso d’un mécanisme des droits de l’Homme, a-t-on indiqué à l’agence Sahara presse service (SPS). 
     
    Près d’une centaine de parlementaires de cinq pays d’Amérique latine ont en effet, appelé le Conseil de sécurité à élargir le mandat de la mission onusienne pour le référendum au Sahara Occidental (Minurso) à prendre soin immédiatement pour assurer la protection des droits de l’Homme du peuple sahraouis, l’ouverture du territoire aux observateurs internationaux et a la presse indépendante. Les parlementaires, d’Argentine, du Panama, du Chili, du Pérou et de la Colombie, ont appelé à «permettre la mise en place de tous les mécanismes devant assurer la protection et la surveillance des droits de l’Homme dans les territoires occupés du Sahara Occidental, où ces droits continuent d’être bafoués en toute impunité», selon une lettre adressée à l’ambassadeur de Colombie auprès des Nations unies, Nestor Osorio, dont le pays assure la présidence du Conseil de sécurité. Ils ont également exprimé leur préoccupation des violations flagrantes des droits de l’Homme, du pillage des ressources et du report du référendum d’autodétermination du peuple du Sahara Occidental, ainsi que le sort des milliers de civils sahraouis dans les zones occupées par le Maroc. «La communauté internationale doit user de tous les moyens à sa disposition afin de trouver une solution juste et durable au conflit du Sahara Occidental, conformément au Droit international», ont-ils insisté.
    F. Houali
    Le Courrier d’Algérie, 27/04/2011
  • La frontière terrestre entre l’Algérie et le Maroc rouvrira "tôt ou tard"

    RABAT – La frontière terrestre entre le Maroc et l’Algérie fermée il y a dix-sept ans sera rouverte « tôt ou tard », a déclaré lundi à Rabat un ministre algérien lors de la signature d’un mémorandum d’entente visant à renforcer la sécurité alimentaire entre les deux pays.

    « Comme l’a dit il y a deux jours notre ministre des affaires étrangères, ça arrivera (la réouverture de la frontière terrestre) tôt ou tard », a indiqué à l’AFP Rachid Benaissa, le ministre algérien de l’Agriculture lors d’une visite au Maroc.
    « Nous sommes des voisins et des frères et nous oeuvrons (…) pour le renforcement des relations » entre les deux pays, a-t-il ajouté à propos de la frontière terrestre marocco-algérienne, fermée depuis 1994.
    Un document prévoyant une coopération sur cinq ans « pour assurer la sécurité alimentaire » entre le Maroc et l’Algérie a été signé le même jour à Rabat par le ministre algérien et son homologue marocain Abdelaziz Akhanouch.
    Selon ce document, les deux pays prévoient un renforcement de leur coopération en matière de recherche scientifique, de production végétale et d’élevage ainsi que la lutte contre la désertification.
    « La signature de ce mémorandum prouve notre volonté commune pour développer notre coopération et le partenariat dans le domaine agricole (…) et pour améliorer la sécurité alimentaire », a déclaré à la presse Rachid Benaïssa.
    Depuis trois mois, le Maroc et l’Algérie ont échangé des visites de ministres laissant augurer un réchauffement progressif de leurs relations politiques gelées à cause notamment du conflit du Sahara occidental.
    Source : Ennaharonline, 26/04/2011

  • Agression de sahraouis au Maroc et Sahara occidental : un mort, deux blessés graves

    Abbad Hammadi

    Le 20 avril 2011, Saleh Laarosi, 21ans, a été brutalement agressé par la police avenue Askikima à Laâyoune au Sahara Occidental occupé.
    Vers 21h, les policiers marocains connus sous le nom d’ »escadrons de la mort », l’ont poursuivi et frappé jusqu’à ce qu’il perde connaissance.
    Admis à l’hôpital Hassan Ibn al-Mahdi de la ville, Saleh Laarosi est resté pendant plus de 24 heures inconscient.
    Pendant ce temps, le chef de la police Abdelali Erranchidi tentait d’exercer des pressions sur la mère de la victime pour qu’elle retire la plainte qu’elle a déposée.
    Le 23 avril 2011, Saleh Laarosi a été transféré dans un  hôpital privé de Casablanca, son état étant jugé grave.
    Il existe deux « escadrons de la mort » à Laâyoune. L’un est dirigé par Mohamed El Hasouni (« Moustaches ») et l’autre par Abdelali Erranchidi (photo). Chacun est composé de 8 à 12 hommes. chargés de surveiller et harceler les sahraouis militants des droits de l’homme.
    En s’opposant à ce que la mission de l’ONU sur place, la Minurso, s’occupe des droits de l’homme, la France cautionne la barbarie du pouvoir marocain.
    sources :
    Codesa via Por un Sahara Libre
    Le 21 avril, vers 21h près du ministère de la communication  à Rabat, les étudiants sahraouis Hbad Hamadi (25 ans) et Butamit Bujemaa (25 ans) ont été agressés à l’arme blanche par un groupe de personnes. Le premier, touché au cœur, est décédé, le second gravement blessé .
    Le lendemain, des étudiants sahraouis se sont rassemblés à la résidence universitaire de Souissi pour exprimer leur solidarité et dénoncer ce meurtre. Ils ont également saccagé et incendié des locaux.
    L’agence officielle MAP prétend que les deux victimes étaient en état d’ébriété, ce que Butamit Bujemaa a formellement démenti. Ce mensonge a déjà été utilisé par la propagande marocaine après le meurtre de Said Dambar par un policier marocain.
    La présidence de la RASD a déclaré une journée de deuil national le mardi 26 avril 2011.
    sources :
    Codesa via Nahia
    SPS via Thawra
    MAP via Maroc Journal
    Source : Vagablog.net, 26/04/2011
  • Assassinat de Abbad Hammadi : l’impossible coexistence entre sahraouis et marocains

    Khallatha tesfa 
    L’épopée de Gdeim Izik, près d’El-Ayoun, la capitale du Sahara occidental, fut en novembre dernier, et c’est indéniable, le premier rayon de soleil qui illumina le «Printemps arabe». Depuis, le royaume subit des climats qui l’auraient probablement asphyxié, n’étaient les oxygénations artificielles que les trois stooges s’empressaient de lui administrer. La France officielle ne voyait aucun inconvénient à s’offrir le rôle le plus crasseux, puisqu’au Conseil de sécurité, elle couvre Rabat et lui offre une impunité qui ne bénéficiait alors qu’à Israël. Au royaume de Chamharouche, on pouvait alors tuer, arrêter, torturer, détruire les biens, piller les richesses sans que personne puisse vous dire «stop». 
    La France, qui vassalise à tour de bras en Côte-d’Ivoire et prétende reproduire la Bastille en Libye, empêche l’ONU d’empêcher les atteintes aux droits humains dans le Sahara occidental que l’obligé marocain occupe militairement depuis 35 ans. Comme elle empêche les Nations unies d’aller au chapitre sept qui permet d’imposer la solution pour parachever la décolonisation du territoire. 
    Dans la région, ces derniers temps Paris n’éprouve plus de retenue et trouve même un certain plaisir à se lancer dans tous les coups fourrés au nom des… droits de l’homme. Et tant que Paris ne se heurtera pas à un os, rien ne l’arrêtera dans la région et il continuera à privilégier les droits de Mohammed VI et à aider ce dernier à écraser ceux des Sahraouis. Le peuple sahraoui observe aujourd’hui un deuil national parce qu’un étudiant sahraoui a été assassiné par de jeunes Marocains. Un autre drame qui vient demontrer l’impossible coexistence de deux nationalismes tant que l’un soumettra l’autre par la force. Samedi dernier, plusieurs ressortissants sahraouis furent arrêtés alors qu’ils construisaient un autre camp de protestation à Gnaidalf, près d’El-Ayoun. Sarkozy ne protestera pas. Ni Obama ni Cameron. Al Jazeera n’en parlera pas, la révolte sahraouie n’étant pas agréée en raison des mêmes motifs qui ont poussé Ghassan Benjeddou à fuir un endroit mu en nid de vipères. Donc, au Sahara occidental, le statu quo a encore de l’avenir, à moins que le Polisario n’entre en piste et impose lui aussi sa danse. D’autant que les opinions arabes et internationales se font plus réceptives.
    M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.fr
  • MOHAMED ABDELAZIZ : «La France est pour le droit de l’argent»

    La délégation française composée essentiellement d’élus, de la société civile et autres représentants des organisations non-gouvernementales qui était en déplacement de solidarité avec le peuple sahraoui dans les camps des refugiés de Tindouf a tenu hier un rassemblement devant le mur de la honte dans la localité de El Mahbés dans les territoires libérés. Tout comme le rassemblement tenu en ce même lieu jeudi passé, les participants ont énergiquement dénoncé le mur. « Au moment où nous croyons que ces pratiques sont révolues avec la disparition du mur de Berlin, voilà que le Maroc, épaulé par son allié de toujours, la France nous renvoie à la préhistoire en érigeant un mur qui n’a pas lieu d’exister », ont-ils affirmé unanimement.
     
    À leur retour dans le camp des réfugiés de Tindouf (école du 27 Février), les élus français ont été reçus par le président de la République sahraouie au siège de la présidence. Dans un discours lu en la circonstance à l’adresse des élus français, Mohamed Abdelaziz a indiqué que la rencontre avec les populations des réfugiés a permis à chacun des membres de la délégation française de constater l’entrain et la détermination du peuple sahraoui pour recouvrer ses droits inaliénables à l’autodétermination et à l’indépendance. À travers cette même visite, a encore précisé le secrétaire général du Polisario, il convient de constater également l’existence au Sahara Occidental d’un bastion colonial, où prévaut une occupation marocaine brutale, illégale et un anachronisme qui soulève l’indignation et scandalise les consciences. «C’est un affront à l’Afrique et aux peuples du monde entier », s’est-il indigné. 
     
    À l’occasion, Mohamed Abdelaziz n’a pas manqué de rappeler une fois de plus que la question du Sahara Occidental, étant un problème de décolonisation, sa solution juste, pacifique et définitive, selon lui, est liée à l’exercice par le peuple sahraoui de son droit à l’autodétermination à travers un referendum libre et démocratique. Cependant, pour ce faire, le président sahraoui a regretté de voir l’oeuvre de la paix engagée par la communauté internationale au Sahara Occidental soit à ce jour contrariée par le Royaume marocain soutenu par la France. « Beaucoup pensent que le conflit au Sahara Occidental serait réglé depuis belle lurette n’eut été l’attitude manifestement hostile de l’État français à l’endroit des revendications légitimes à l’autodétermination du peuple sahraoui », a encore précisé le président sahraoui. Cette situation n’est pas sans amplifier les souffrances des populations sahraouies, qui subissent, selon lui, une guerre expansionniste caractérisée et leur territoire balafré par un mur de la honte qui sème la mort et la désolation. 
     
    OÙ SONT LES NATIONS UNIES ? Une interrogation qui en dit beaucoup et qui revient sans cesse sur les lèvres des Sahraouis. Hier encore, Mohamed Abdelaziz a indiqué dans ce sillage que le Maroc perpètre ses forfaits alors que l’ONU, le Conseil de sécurité précisément, débattent du conflit au Sahara Occidental. « Au moment même où est souligné l’urgente et impérieuse nécessité pour que la Minurso se dote enfin d’un mécanisme de suivi et de surveillance des droits de l’Homme au Sahara Occidental, la France membre permanent du Conseil de sécurité s’y oppose véhément et manoeuvre activement dans les coulisses onusiennes pour que soit fait omission de tout ce qui a trait au droit d’être protégée des populations sahraouies », a-t-il déploré. 
     
    Pour appuyer ses dires, le sg du Polisario s’est dit intrigué par cette position peu honorable de la France qui intervient militairement en Côte d’Ivoire et en Libye en invoquant la défenses des droits des populations civiles et refusant à ce titre l’établissement d’un mécanisme dans ce cadre au Sahara Occidental. Aux dires du président sahraoui, les liens découlant de l’histoire de la géographie qu’entretien la France avec la région du Maghreb est une raison supplémentaire pour que l’Élysée opte enfin pour une politique responsable et équilibrée basée sur le respect des droits et la dignité de tous les peuples de la région, y compris ceux des Sahraouis. Enfin, le président Sahraoui a exhorté les élus français à être porteur d’un message à la société française, celui du désir du peuple sahraoui de sa quête pour la liberté… Auparavant, soit la veille, cette même délégation a été reçue au siège du Conseil national sahraoui par le président du Parlement Khatir Addouh qui a indiqué dans son intervention qu’il est illogique d’accorder un référendum au Sud Soudanais et ne pas faire pareil avec les Sahraouis, à travers un référendum juste et légal. 
     
    Pour leur part, les représentants de la délégation française ont fortement condamné la position de la France. « La France n’est pas pour les droits de l’Homme, même si au niveau international elle essaie de démontrer le contraire. La France est plutôt pour le droit de l’argent et de l’économie », a-t-on déclaré. Se succédant à la tribune, les élus français ont affiché tous leur soutien à la cause sahraouie. Selon eux, le peuple sahraoui a le droit à l’autodétermination et c’est un droit international inaliénable. Sur un autre registre, les participants aux travaux du 6è congrès de l’Union nationale des femmes sahraouies (Unfs) ont appelé, à doter la Minurso d’un mécanisme de protection des droits de l’Homme sur ce territoire. 
     
    Venus de plusieurs pays dont l’Afrique du Sud, le Venezuela, Cuba et la Mauritanie, ils ont dénoncé la détérioration de la situation des droits de l’Homme dans cette région et les crimes odieux perpétrés par l’occupant marocain à l’encontre du peuple sahraoui sans défense. À cet effet, les congressistes ont interpellé les Nations unies à intervenir dans l’urgence et mettre ainsi un terme aux souffrances des populations sahraouies qui remontent à près de 37 ans de colonialisme. À noter enfin que la présidence de la République sahraouie a décrété hier une journée de deuil national demain mardi, à la mémoire de l’étudiant sahraoui, Abbad Hammadi, victime d’une agression la nuit de jeudi à vendredi à l’arme blanche perpétrée par deux individus non loin du ministère marocain de la Communication. À cet effet, les drapeaux seront mis en berne, toutes les festivités seront ajournées et la prière de l’absent sera faite au niveau des camps de réfugiés et dans les territoires libérés, a-t-on précisé dans un communiqué, qui a fait part des vives condoléances du gouvernement et du peuple sahraoui à la famille du défunt.

    DE NOS ENVOYÉS SPÉCIAUX À TINDOUF, FARID HOUALI ET BOUALEM S. 

  • Fin des travaux du 6ème Congrès de l’UNFS à l’Ecole du 27 février

    Ecole de 27 Février (camps de réfugiés sahraouis), 25 avr 2011 (SPS) Les travaux de la 6ème édition du Congrès de l’UNFS ont pris fin la nuit du dimanche à lundi, à l’Ecole du 27 février, en reconduisant Mme Fatma El Mahdi pour un troisième mandat au poste de Secrétaire Général de l’organisation féminine sahraouie.

    Le congrès a également élu un bureau exécutif de 8 membres et adopté d’un plan d’action pour les quatre ans à venir.

    La cérémonie de clôture a été assistée par le premier ministre, M. Abdelkader Taleb Omar des membres du gouvernement et de la direction du Front Polisario et des délégations participantes à cette édition.

    Les travaux du sixième Congrès de la Femme Sahraouie ont été ouverts vendredi dernier à l’Ecole du 27 février en présence de plusieurs délégations étrangères et nationales, rappelle-t-on.

    D’autres activités ont eu lieu en marge du congrès, dont la chaine des milles pour dénoncer le mur de la honte (construit au Sahara Occidental par le Maroc dans les années 1980) et qui sépare les populations sahraouies) et appeler à son démantèlement, ainsi que l’organisation des ateliers, culturels, scientifiques et des droits de l’Homme. (SPS)