Mois : avril 2011

  • La Minurso, «la seule mission de paix dépourvue d’un mandat de surveillance des droits de l’homme.»

    Les Etats-Unis, qui ne reconnaissent pas la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, dixit un rapport de 2004 élaboré par Robert Zoellick, le président de la Banque mondiale et secrétaire d’Etat au Commerce des Etats-Unis alors, saisiront-ils les prochaines consultations sur la question du Sahara occidental au Conseil de sécurité pour clarifier officiellement leur position sur cette question ?
    L’institution onusienne prévoit de se réunir les 15 et 27 avril sous la présidence de l’ambassadeur colombien Nestor Osorio pour examiner le rapport sur le Sahara occidental que leur soumettra Ban Ki-moon et adopter une résolution sur le renouvellement du mandat de la Mission des Nations unies sur le référendum au Sahara occidental (Minurso) qui arrive à expiration fin avril.
    Deux ONG américaines de poids sont montées cette semaine au créneau. La première, le Centre Robert F. Kennedy pour la justice et les droits de l’homme (RFK Center, siège à Washington) a appelé le Secrétaire général de l’ONU à recommander la mise en place d’un mécanisme de surveillance « permanent et impartial » des droits de l’homme dans son prochain rapport. La présidente du Collectif des défenseurs des droits de l’homme sahraouis (Codesa), Mme Aminatou Haidar a adressé une lettre similaire.

    « La situation politique incertaine dans les territoires sahraouis occupés ainsi que l’absence d’une structure internationale de surveillance des droits de l’homme ont eu des conséquences désastreuses sur les droits du peuple sahraoui », déplorent les deux organisations qui rappellent que la Minurso a été créée en 1991 pour mettre en œuvre un référendum sur l’autodétermination qui n’a pas encore eu lieu.
    La seconde, la Fondation américaine pour le Sahara occidental, US-Western Sahara Foundation (USWSF). Dans  une lettre au président du Conseil, signée par une soixantaine de personnes, dont des membres du Congres américain, des organisations non-gouvernementales des Etats-Unis, du Canada, de France, du Danemark, de Finlande, des Pays-Bas, du Portugal, d’Espagne, de Suède, du Royaume-Uni, elle lui a demandé d’introduire un mécanisme de surveillance des droits de l’homme dans le mandat de la Minurso, « la seule mission de paix dépourvue d’un mandat de surveillance des droits de l’homme ». Même si les violences commises contre les Sahraouis ont fait l’objet de rapports et de témoignages d’Amnesty International, Human Rights Watch, Freedom House, l’Organisation mondiale contre la torture, Reporters Sans Frontières, le Département d’Etat américain !

    D.B.
    Horizons, 06/04/2011

  • AI lance une campagne pour exiger le soutien de l’Espagne de l’inclusion d’un mécanisme de droits de l’homme au sein de la MINURSO

    Amnesty International (AI) a lancé récemment une campagne pour exhorter les autorités espagnoles afin de soutenir activement l’inclusion d’un mécanisme des droits de l’homme au mandat de la Mission des Nations Unies pour le référendum au Sahara occidental la (MINURSO), a indiqué l’organisation internationale sur son site internet.

    AI estime que « l’inclusion de ce mécanisme représenterait une étape importante dans la lutte contre les violations des droits humains dans les territoires occupés du Sahara occidental et dans les camps de réfugiés sahraouis ».

    La MINURSO a été mise en place depuis1991 pour surveiller le cessez de feu et organiser un référendum libre et équitable au Sahara occidental, mais contrairement à presque toutes les missions des Nations Unies déployés dans le monde, cette mission n’est pas dotée d’un mécanisme pour surveiller les droits de l’homme, rappelle-t-on
    .
    L’année dernière des membres du conseil du sécurité (CS) ont proposé l’inclusion d’un mécanisme de droit du l’homme au mandat de la Minurso, mais la France en sa qualité de membre permanent du Conseil de sécurité s’est opposée à cette proposition.

    Les protestations en Afrique du Nord et au Moyen-Orient « reflètent l’importance de la promotion des droits de l’homme et la mise à terme de l’impunité », a souligné AI, ajoutant qu’ »un mécanisme de surveillance indépendant des droits de l’homme serait très bénéfique pour les habitants de la région et pour toutes les parties impliquées dans le conflit », conclut l’organisation internationale des droits de l’Homme.

  • Human Rights Watch dénonce les ajournements répétés du procès de militants sahraouis

    NEW YORK- L’organisation non-gouvernementale américaine Human Rights Watch (HRW) a dénoncé l’ajournement à plusieurs reprises du procès de militants sahraouis des droits de l’homme, appelant les autorités marocaines à en finir avec cette situation.
    « Le tribunal (marocain) jugeant les sept militants sahraouis devrait, sans aucun report arbitraire supplémentaire, émettre un verdict qui fournit de façon adéquate les preuves et le raisonnement qui le motivent », a souligné la directrice de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à HRW, Mme Sarah Leah Whitson.
    Les sept prévenus, qui attendent leur verdict depuis 18 mois, ont été initialement mis en examen par un juge d’instruction d’un tribunal militaire, accusés d’avoir « porté atteinte à la sécurité intérieure du Maroc ». Le juge a finalement renvoyé l’affaire devant un tribunal civil.  
    Les autorités de Rabat leur reprochent leur défense du droit à l’autodétermination au Sahara Occidental, ancienne colonie espagnole envahie par le Maroc en 1975 dont le statu final devrait être déterminée par un référendum sous les auspices de l’ONU.
  • Ban Ki-moon dans l’oeil du cyclone

    L’ONU est secouée par des innombrables crises. aujourd’hui, Ban Ki-moon risque d’ajouter de l’huile au feu avec la question du Sahara Occidental.
    En effet, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Droits de l’Homme vient de demander au Secrétaire Général de l’ONU de recommander au Conseil de Sécurité d’élargir le mandat de la MINURSO pour couvrir la surveillance des droits de l’homme dans le territoire.
    L’information a été filtrée à la presse et confirmée indirectement par le porte-parole de l’ONU, Martin Nesirky, en déplorant la filtration et publication de « documents internes de travail » de l’organisme mondial.
    Le Front Polisario, ainsi que les différentes ONG’s de défense des droits humains, vient de demander au Conseil de Sécurité de permettre à la MINURSO de rapporter sur la situation des droits de l’homme au Sahara Occidental.
    Dans le même sens s’est prononcé le président de la République Arabe Sahraouie Démocratique, Mohamed Abdelaziz qui a alerté sur la gravité de la situation dans les territoires sahraouis occupés par le Maroc.
    Pour rappel, les forces marocaines avaient procédé, au mois de novembre dernier, à l’assaut du camp de Gdeym Izik avec une violence démesurée et arrêté plus de 150 civils sahraouis.
    Le Sahara Occidental est inclus dans la liste onusienne des 16 territoires non-autonomes dont le droit à l’autodétermination est reconnu par le Droit International. L’ONU travaille depuis les années 1970 pour y organiser un référendum qui définit la mission même de la MINURSO, entité créée dans ce but et qui se trouve incapable de réagir face aux exactions du gouvernement marocain.
    Le Conseil de Sécurité est appelé le 27 avril 2011 à renouveler le mandat de la MINURSO. Ban Ki-moon va-t-il écouter les suggestions de ses assesseurs ou va-t-il abdiquer face aux pressions du Maroc et de la France? En tout cas, il joue sa crédibilité dans le dossier sahraoui.
    Pour sa part, le Maroc, avec ses agissements contre le contenu du rapport du Secrétaire Général de l’ONU, montre que le temps ne joue plus en sa faveur et que le statu quo s’est retourné contre lui. Cela arrive aussi au moment où la carte du prétendu « consensus pour l’intégrité territoriale » a expiré au nom de la démocratie et des droits de l’homme au Maroc.
  • Les U.S.A éloignent le Maroc du Sahara Occidental

    Le Parlement Européen tient en son pouvoir un rapport rédigé par l’actuel président de la Banque Mondiale, alors qu’il était Secrétaire d’État de Commerce des U.S.A, dans lequel il éloigne le Maroc du Sahara Occidental. Par ailleurs, l’accord de libre commerce signé avec les États-Unis demandait l’exclusion de toute négociation avec le territoire sahraoui. Il servira de documentation politique pour les nouveaux traités commerciaux de l’UE et du Maroc. Et il va les conditionner.

    Il y a quelques jours, Hillary Clinton reconnaissait comme “sérieuse et crédible” la proposition d’autonomie présentée par le Maroc pour gérer l’avenir du Sahara Occidental. Cependant, le Parlement Européen a en son pouvoir un rapport rédigé le 20 juillet 2004 – avec nombreux autres documents –, qui pourrait faire chanceler les accords commerciaux que le Maroc prévoyait signer dans les prochaines semaines. Dans ce même rapport, on reconnaît que le traité de libre commerce qui venait d’être signé à cet époque par les U.S.A et le Maroc excluait le Sahara Occidental, qui avait un autre statut, mais jamais sur le territoire marocain.
    C’est-à-dire que l’administration marocaine n’aurait rien à voir dans les importations et exportions qui se produiraient depuis le Sahara Occidental. Or cela n’a pas été tenu. Le document vient de sortir à la lumière, huit ans après, et il clarifie la position des U.S.A par rapport au Sahara Occidental dans le cadre commercial, actuellement sujet de discussion au Parlement Européen. D’ailleurs, le rapport mentionné (joint ici-bas en version espagnole) est signé par Robert Zoellick, actuel président de la Banque Mondiale, lequel remplissait, en 2004, les fonctions de Secrétaire d’État de Commerce.
    Le document a toute l’officialité de la Maison Blanche et, désormais entre les mains du Parlement Européen, il conditionnera les accords commerciaux que l’Union Européenne et le Maroc doivent signer. En plus, d’après ce que nous avons pu constater ces dernières heures, il est possible que ce soit une base politique ferme, pour des questions de fonds liées à la diplomatie et qui ne serviraient de fondement à la décision. Le document a parcouru certains bureaux des Nations Unies et, bien que surpris, il appuie les thèses employées vers la fin des années 90 et qui avait tenté de faire tomber le Maroc avec le soutien de la France : le Sahara Occidental est un territoire en dispute dont les ressources naturelles ne doivent pas faire l’objet de commerce international comme faisant parte du Maroc.
    Au sein du Parlement Européen, les pays ne sont pas d’accord sur l’appartenance du Sahara au Maroc et cela a entraîné le retard de la signature des traités commerciaux. Désormais, avec le rapport révélé, les autorités européennes ont une question difficile à résoudre, étant donné que le renouvellement de l’accord signifie le renouvellement d’un traitement injuste depuis les points de vue judiciaire et commercial. Le Parlement Européen et la Commission (de l’UE) sont divisés, suite à l’étude de l’information requise. Le poids de l’Espagne et, surtout, de la France s’est dilué lors de ces dernières semaines selon les dernières informations. La relation entre l’UE et le Maroc semble passer aux mains de la position européenne centrale, plus prompte à différencier le Sahara Occidental du Maroc.
    D’après des sources du Front Polisario, le cours des faits pourrait avoir un nouveau et inespéré détour. “Si le Secrétariat d’État de Commerce et l’actuel président de la Banque Mondiale reconnaissent que le Sahara Occidental n’est pas le Maroc, tout a changé.” Bien que prudemment, on reconnaît que “c’est une petite victoire ; maintenant, il manque que l’UE se prononce”.
    Le détour apparaît au moment parfait pour les Sahraouis. Dans quinze jours à peine, les négociations seront reprises entre le Front Polisario et le Maroc, et l’Europe s’est donnée un délai jusqu’en juillet pour résoudre ses accords commerciaux avec le pays Alaoui, qui voit comment son château de cartes construit durant tant d’années commence à trembler. Vers la fin de ce mois, le Conseil de Sécurité votera si la MINURSO doit veiller sur les droits humains dans le Sahara Occidental ou bien continuer à détourner le regard. Le Brésil et l’Inde, appuyés par le Royaume-Uni et la Russie, poussent fort pour qu’il en soit ainsi. Si on l’exigeait, cela diminuerait l’autorité policière du Maroc dans le Sahara Occidental et, uni à l’information signée par Robert Zoellick, diminuerait la domination marocaine sur le territoire sahraoui.

    T.S./J.M.
    Las Palmas de Gran Canaria/Washington06/04/2011
    Sourcce : Guinguinbali, 06/04/2011
  • Intox’ contre l’Algérie : le Makhzen persiste et signe

    Prétendus mercenaires algériens en Libye – Alger dénonce « les allégations calomnieuses »
    L’Algérie vient d’opposer un ferme démenti aux allégations colportées par certaines parties, impliquant de prétendus mercenaires algériens dans les combats contre les rebelles en Libye.

    En effet, le ministère des Affaires étrangères a qualifié hier, à Alger, d’ »allégations calomnieuses » les opérations de désinformation visant à impliquer les autorités algériennes dans ce qui est présenté comme des activités de mercenariat menées par de présumés nationaux algériens. À ce sujet, le directeur général de la communication au ministère a déclaré qu’il lui a été donné, en tant que porte-parole du MAE, de « démentir catégoriquement, et à plusieurs reprises, ces allégations calomnieuses qui s’apparentent à des opérations de désinformation visant à impliquer les autorités algériennes dans ce qui est présenté comme des activités de mercenariat menées par de présumés nationaux algériens ». Le porte-parole du MAE a souligné que « les motivations de ceux qui commanditent et véhiculent ces allégations infondées pour nuire à la réputation de l’Algérie, sont visiblement dictées par leur volonté de pousser notre pays à choisir de soutenir un camp contre l’autre dans la crise fratricide qui déchire la Libye sœur ».

    En ce sens, l’Algérie continuera « inlassablement » de joindre sa voix à celle de l’Union africaine (UA) pour appeler à la « cessation immédiate » de toutes les hostilités et à l’engagement d’un « dialogue inclusif » entre les parties libyennes en vue de « s’accorder sur les modalités de sortie de crise », a-t-il affirmé. Le porte-parole du MAE a rappelé que « le gouvernement algérien qui s’est toujours insurgé contre le phénomène du mercenariat en Afrique, en raison de ses conséquences désastreuses sur la stabilité et la sécurité du continent, a entrepris au début de l’année 2011 un important travail de coordination au niveau des structures compétentes de l’UA chargées de la lutte contre le phénomène du mercenariat ».
    Pour rappel, l’Algérie a eu déjà à subir cette cabale orchestrée au tout début des hostilités en Libye voisine, faisant état de prétendus mercenaires sahraouis (originaires du Sahara Occidental, ndlr) transportés par des avions algériens à la rescousse du guide libyen Mouammar Kadhafi. «Le ministère des Affaires étrangères dément, de la manière la plus catégorique, les allégations mensongères colportées par certains sites électroniques ainsi que par certaines chaînes de télévision satellitaires sur une prétendue utilisation d’avions militaires algériens pour transporter des mercenaires en Libye», avait alors réagi aussitôt la diplomatie algérienne. Mieux, une source sahraouie avait accusé le Makhzen (régime qui gouverne le Maroc, ndlr) d’être derrière ces allégations, en multipliant l’intox et la désinformation pour impliquer l’Algérie dans le bourbier libyen. Or, l’Algérie a su déjouer les manœuvres, en réitérant à chaque occasion ses appels au cessez-le-feu, dans le strict respect des clauses de l’UA, organe africain suprême qui veille sur la sécurité dans le continent.
    Par : Lakhdari Brahim
    Le Midi Libre, 12/04/2011
  • Le marché florissant de la censure

    Maroc, seule une poignée de sites concernant le Sahara Occidental, ainsi que Google Earth et Livejournal, sont jugés suffisamment subversifs pour être censurés, alors que d’autres pays – comme Bahreïn, le Yémen, la Syrie – censurent allègrement, tant les sites à contenus politiques que sociaux. Si le filtrage est régi par les pays eux-mêmes, il est rendu possible par des technologies qui sont principalement importées des Etats-Unis et du Canada. C’est le coeur du rapport de Jillian York, dont elle détaille quelques éléments. A Bahreïn, en Arabie Saoudite, à Oman, au Soudan et au Koweït, les censeurs utilisent le SmartFilter de McAfee (McAfee est une société californienne). C’était aussi le cas de la Tunisie, avant la révolte.

    Image : La page de bloquage de Qatar Qtel quand quelqu’un demande à accéder à un site non autorisé.

    Au Yémen, jusqu’à récemment, c’était le logiciel Websense qui était préféré, mais le gouvernement a récemment opté pour un logiciel canadien, Netsweeper, qui est aussi utilisé au Qatar et dans les Émirats Arabes Unis. Ces outils – Websense, SmartFilter et Netsweeper – tout comme Cisco, qui a les préférences de la Chine – permettent aux censeurs de faire facilement leur travail. Au lieu de bloquer des adresses URL une par une, ils peuvent identifier des catégories (comme pornographie, drogue, tenues provocantes…) et bloquer des milliers de sites d’un seul coup. Rien de surprenant, le système de catégorisation est imparfait, des sites tout à fait inoffensifs se trouvant pris dans la masse. « Mon propre site, explique Jullian York, ainsi que celui de OpenNet Initiative, ont tous les deux étés bloqués par le gouvernement yéménite, qui à l’époque utilisait Websense, soi-disant parce qu’ils accueillaient des contenus pornographiques. Ce n’était le cas pour aucun des deux, et quand on a sommé Websense d’expliquer ce qui se passait, ils ont raconté que des sites avec un nombre significatif de spams contenant des liens vers des sites pornographiques pouvaient se retrouver dans la catégorie pornographie. »

    Image : La page de bloquage des Emirats Arabes Unis quand quelqu’un demande à accéder à un site non autorisé.

    Ce qui est très problématique, continue Jillian York, car cela suppose qu’en faisant sur un blog quelques commentaires pointant vers des contenus interdits, on peut facilement faire en sorte que le système le bloque, avec tous les effets imaginables sur la liberté d’expression. Les technologies de filtrage du web utilisées au Moyen-Orient et en Afrique du Nord sont les mêmes que celles que l’on trouve dans les écoles, les bibliothèques ou les bureaux, d’Europe ou d’Amérique, où le blocage des contenus pornographiques est la norme. Si cette norme est justifiable, il y a là un potentiel pour un blocage plus massif.

    Le fait que Websense et Smartfilter soient des logiciels américains pose problème : le programme pour la liberté de l’internet du Département d’Etat américain subventionne, entre autres initiatives, des technologies servant à contourner des logiciels analogues à ceux qui sont exportés par ces mêmes entreprises. Et la Secrétaire d’Etat Américaine Hillary Clinton a fait mention des entreprises américaines spécialisées dans le filtrage lors de son premier discours sur la liberté d’internet en janvier 2010. Elle a déclaré à cette occasion que ces entreprises devaient « prendre une position de principe ». Mais aucune action publique n’a suivi pour freiner l’exportation de logiciels de filtrage. A part Websense – qui stipule que l’usage de son logiciel est interdit aux Etats, à l’exception du filtrage de la pornographie illégale -, aucune de ces entreprises n’a pris de mesures pour interdire l’usage de leurs logiciels aux gouvernements étrangers. Jillian York conclut : « Si le but du programme pour la liberté de l’internet est, comme l’a exprimé Hillary Clinton, d’exporter la liberté du Net, peut-être faut-il commencer par ne plus exporter la censure de l’Internet. » Xavier de la Porte

  • Marcelino Oreja pour l’autodétermination du peuple sahraoui

    Selon une information rapportée par l’agence Europa Press, l’ex-ministre des Affaires Etrangères espagnol, Marcelino Oreja, a défendu ce lundi le droit à l’autodétermination au Sahara Occidental, puisqu’à son avis c’est un compromis de l’Espagnre « face aux espagnols, marocains, sahraouis et la communauté internationale » ».
    Ainsi l’a déclaré dans une interview à Onda Cero où il a confirmé que sa position sur cette affaire est celle définie en 1960 par Fernando Maria Castiella, ministre des Affaires Etragères pendant l’époque franquiste et qui n’est autre que celle de soutenir « l’exercice de la libre détermination de la population originaire du territoire ».
    Le Sahara Occidental a été annexée en partie par le Maroc en 1975 suite au retrait de l’Espagne. Depuis, l’ONU tente de trouver une solution négociée à ce conflit qui date de plus de 35 ans.
  • Droits de l’homme au SO: Rapport accablant de Washington

    Le département d’État américain a confirmé les violations des droits de l’homme commises par le Maroc au Sahara occidental, tout en relevant que le mandat de la MINURSO continuait d’être privé du mécanisme de surveillance de ces droits. Dans son dernier rapport mondial 2010 sur les droits de l’homme, le département d’État a souligné que des rapports faisaient état de meurtres commis par les agents de sécurité marocains, ainsi que de détentions arbitraires et actes de torture contre les Sahraouis, qui restent dans l’impunité.
     
    Le rapport revient longuement sur l’assaut militaire lancé par les forces marocaines contre le camp sahraoui de Gdeym Izik en novembre dernier ainsi que l’assassinat du jeune sahraoui Najem Garhi, âgé de 14 ans, au niveau d’un barrage dressé par les forces marocaines pour contrôler l’accès à ce camp. Citant les rapports de l’Association marocaine des droits de l’Homme (AMDH) et de Human Rights Watch (HRW), le département d’État note que les forces marocaines avaient fait usage d’une « force excessive » pour démanteler ce camp et que plusieurs maisons sahraouies avaient été attaquées à El Aaiun. En outre, a ajouté le département d’État, les autorités marocaines ont empêché les journalistes marocains et internationaux de se rendre à El Ayoun dans les jours qui ont précédé et suivi le démantèlement du camp, ce qui a rendu difficile l’obtention et la vérification des informations.
     
    Les autorités marocaines ont arrêté plus de 300 civils sahraouis après le démantèlement de ce camp, dont un grand nombre est encore en détention bien qu’aucune accusation formelle ne fut portée contre certains d’entre eux. D4autre part, un grand nombre de ceux qui ont été libérés et la plupart des familles de ceux qui sont encore en détention rapportent que les responsables de sécurité les ont battus et abusé d’eux, ce qui a été confirmé même par les ONG internationales et locales, souligne le rapport. Pour le département d’État, des informations crédibles indiquent que les forces de sécurité marocaines avaient fait usage de tortures, de passages à tabac et d’autres mauvais traitements contre des détenus sahraouis.
     
    Les organisations Human Rights Watch, Amnesty International et les ONG locales ont continué à signaler les abus, en particulier contre les défenseurs sahraouis de l’indépendance. Le département d’État a également noté que les défenseurs internationaux et locaux des droits de l’homme font souvent valoir que les tribunaux avaient souvent refusé d’ordonner des examens médicaux ou de considérer les résultats des examens médicaux en cas de tortures des Sahraouis.
  • Vendre son âme à… FOG

    C’est parfois à se demander comment fonctionne la propagande française, tant elle reste sur des méthodes et des schémas classiques, voire enfantins. Dans les pays qui se respectent, la propagande est un art, à part entière, subtil et codé. Que se passe-t-il en France ? La chaîne parlementaire française (LCP) est la vitrine de cette propagande des services français. Lors d’une des émissions de Frank Olivier Giesberg, «Parlez-nous d’ailleurs», diffusée la première fois le 4 avril dernier sur la «danseuse» d’Al Kabach, la brochette des intervenants, sénateurs et historiens pour la circonstance, a tenté de parler des réseaux islamistes qui font peur à l’Europe. En couverture, le 11 septembre 2001 aux USA, le 16 mai 2003 à Casablanca, le 11 mars 2004 à Madrid, le 7 juillet 2005 à Londres…
    Première carence scientifique : cette belle assemblée, pour rester dans l’esprit et le décor parlementaire, a omis tout simplement de mentionner une vérité incontournable et incontestable : le nid des réseaux dormants dits «islamistes» est bien l’Europe. C’est bien la France, la Grande-Bretagne, l’Allemagne et les Etats-Unis, voire les Pays-Bas, qui ont abrité pendant des années les leaders des partis islamistes radicaux. L’histoire est pleine d’anecdotes et de dossiers qui se cachent derrière les murs de la diplomatie. A-t-on raison d’avoir peur de ces réseaux dont on parle tant, lit-on dans le synopsis ? De prime abord, la réponse est double. Non si l’on est Européen ou Américain, Français particulièrement, et quel que soit le côté de la barrière, oui, si l’on est Maghrébin.
    Le terrorisme est une matrice européenne, pour reprendre les mots du débat, notamment de celui de Charles Saint Prot, inventé fils d’un résistant et historien. Cet historien et celui à qui Sarkozy a promis de casser la gueule, le nommé FOG, directeur du Point, raciste sournois et lepéniste très discret, accusent l’Algérie, le pays qui se bat pour préserver les intérêts des êtres qui peuplent le Sahel, d’être un pays non sérieux et d’être, de surcroît, derrière Aqmi. Les invités nous ont convaincus deux secondes avant la fin de l’émission en louant le sérieux marocain. C’est à ce moment que les masques sont tombés et la propagande s’est trahie.
    C’est vrai, ce n’est pas sympa de la part des autorités algériennes : Faut vendre son âme à… FOG.
    Samir Méhalla
    Le Jeune Indépendant, 11/04/2011