Mois : avril 2011

  • Libération de Tamek et compagnons : En dépit du roi

    Le sultanat voisin a décidé avant-hier, jeudi, d’accorder la liberté provisoire à Tamek et à ses compagnons détenus sans jugement depuis plus d’un an et demi dans les geôles du royaume. Leur crime ? Ils ont rendu visite aux leurs dans les camps de réfugiés sahraouis dans la Hamada de Tindouf. A leur retour, la démocratie marocaine les envoya directement en prison.
    N’ayant enfreint aucune loi, ils n’étaient pas recherchés par la justice du roi et n’avaient sur eux ni drogue, ni armes, ni tracts. Ils n’avaient fait que se rendre dans un pays dont le Maroc demande d’une façon pressante, voire lassante, la réouverture des frontières communes. Aux yeux du trône, sillat errahim ne peut se faire que dans le sens choisi par les Souilem et autres Selma. Tamek et ses compagnons n’ont pas été jugés parce que tout simplement leur procès laissera apparaître la fausseté de la démocratie du roi. Une « démocratie » aussi royale que les reniements du Maroc à ses engagements mais sur laquelle insistent bizarrement des capitales occidentales, nombreuses comme les doigts d’une moitié de main. Des capitales à l’attitude ambivalente. Ainsi le cas de Paris, berceau du « droit à l’ingérence » qui, hier, rechignait à participer à l’injuste expédition contre l’Irak mais qui, aujourd’hui, s’empresse d’aller bombarder la Libye pour aider des copains à BHL à… renverser le régime en place. Un « putch humanitaire », comme pourrait nous le dire la famille des jupés.
    On ne sait pas si Sarko a vu ou non son ancien bailleur de fonds défiler avant-hier, triomphal, dans une décapotable à Tripoli. En tout cas, l’image renforce les soupçons sur la propagande faite autour de l’impopularité de Kadhafi et sur des massacres de populations civiles qui, hier, lui faisaient bloc. Des massacres dont on parle tant à la télé mais que rien ne vient prouver dans les faits. En Libye, Paris prétend protéger des droits humains, Pourquoi ne se montre-t-elle pas aussi noble au Sahara occidental, où les droits humains sont violés grâce à son veto à l’ONU ? Ce qui fait que, comme Israël, le Maroc bénéficie de l’impunité. Donc on peut s’attendre à ce que la justice du roi juge Tamek et ses compagnons le jour où elle aura le courage de juger Nadia Yassine, accusée de couver des idées… républicaines.
    M. Z.
    mohamed_zaaf@yahoo.fr
  • Bagarre à l’ONU sur le Sahara Occidental

    L’ordre donné hier par un tribunal de Casablanca de mettre en liberté provisoire trois indépendantistes sahraouis emblématiques -Ali Salem Tamek, Ibrahim Dahane et Ahmed Naciri-, accusés d’avoir attenté à la sécurité de l’État, n’est pas un hasard. Au Maroc la justice n’est pas indépendante.
    La décision a été prise au moment où le Sahara Occidental génère de fortes tensions au siège de l’ONU, dont le Conseil de Sécurité doit se prononcer à la fin du mois sur le renouvellement du mandat de la Minurso, le contingent de l’ONU déployé depuis 20 ans dans cette ancienne colonie espagnole. Le mandat expire le 30 avril.
    La Minurso est l’un de peu nombreux contingents de maintien de la paix qui manque de compétences pour surveiller le respect des droits de l’homme. La Haute Commissaire de l’ONU pour les Droits de l’homme, Navathem Pillay, croit que les « événements récents » dans le monde arabe « illustrent l’importance des droits de l’homme pour la paix et la stabilité ».
    De là que son département proposerait au secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, de mette en exergue dans son rapport qu’un mécanisme effectif est nécessaire « pour la vigilance » des droits de l’homme au Sahara. La Minurso, dont le mandat serait agrandi, en serait chargée.
    Ban Ki-moon n’a pas inclus cette recommandation dans son rapport, selon Inner City Press, la web d’information dédiée à l’activité de l’ONU. Il a cédé ainsi aux pressions de la France, un membre permanent du Conseil de Sécurité et grand défenseur des intérêts du Maroc, qui refuse que la Minurso puisse informer du respect des droits de l’homme.
    Paris aurait avancé un argument de poids devant Ban Ki-moon, selon cette web : les deux parties doivent étroitement collaborer pour mettre fin au conflit au Côte d’Ivoire.
    Mais le Gouvernement français a aussi appuyé son allié marocain pour qu’il fasse des gestes envers les sahraouis pour atténuer la force des critiques que les amis du Front Polisario au Conseil de Sécurité, à commencer par l’Afrique du Sud, peuvent lui formuler.
    C’est à cause de cela que le tribunal de Casablanca a mis hier en liberté les trois indépendantistes accusés, selon indiqué par des sources diplomatiques accréditées à l’ONU.
    Ban Ki-moon a été accusé par quelques délégations de filtrer le brouillon de son rapport à la France et au Maroc pour qu’ils puissent le corriger avant qu’il le présente à l’organe maximal de l’ONU. La dernière version qui circule loue les facilités que Rabat octroie au Sahara aux envoyés du Conseil des Droits de l’homme de l’ONU.
    La bagarre organisée à l’ONU – les porte-paroles esquivent presque toutes questions de la presse – génère des retards. Ban Ki-moon auraitn du diffusé son rapport le 6 avril, mais jusqu’à hier encore il ne l’a pas fait. Elle n’a eu lieu non plus la réunion prévue mardi des pays qui fournissent des forces à la Minurso et aussi elle a été ajournée, la première séance d’évaluation du rapport par le Conseil prévue pour aujourd’hui a été ajournée.
    Ignacio Cembrero
  • Le roi Mohamed VI sous pression

    Le roi du Maroc, Mohamed VI, se trouve sous pression de plusieurs côtés à la fois. A l’intérieur, la jeunesse ne désarme pas et continue à lever le flambeau de la révolution qui secoue les pays arabes. Il y a un mois, Mohamed VI avait cédé à la pression en créant une commission pour la réforme constituttionnelle dans le but de contrôler le mécontentement populaire et mettre fin au climat de protestation qui caractérise le Maroc depuis le 20 février 2011. En vain. Le peuple marocain a décidé de sortir de nouveau le 24 avril pour maintenir la pression.

    Au niveau international, le débat au sein de l’ONU sur la question des droits de l’homme est vif. L’on parle d’une manière claire de la nécessité de créer un mécanisme au sein de la MINURSO pour surveiller et rapporter sur la situation des droits de l’homme au Sahara Occidental. Le Conseil de Sécurité doit se prononcer, le 27 avril, sur la question sahraouie et le renouvellement du mandat de la MINURSO. Les informations filtrées des coulisses de l’ONU indiquent que les pressions de la France ont réussi à modifier le contenu du rapport du Secrétaire Général Ban Ki-moon. Au lieu de recommander la création d’un mécanisme de droits humains, il choisira « un langage de droits » pour aller à l’encontre des recommandations de toutes les organisations de défense des droits de l’homme qui se sont prononcées, d’une façon unanime, pour l’élargissment du mandat de la MINURSO.

    Le débat fait rage sur la proposition de résolution du Conseil de Sécurité dont la session prévue pour 15 avril a été rapportée, selon Inner Press City.

    Pour contrecarrer les pressions auxquelles est soumis, le roi Mohamed VI a décidé de libérer des prisonniers politiques. Parmi eux, trois militants sahraouis dont la libération a été déclarée provisoire.

  • Sahara : tension extrême au conseil de sécurité de l’ONU

    La tension est montée aujourd’hui d’un cran au Conseil de sécurité de l’ONU à la veille d’une importante réunion au sujet du conflit du Sahara. Après la récente publication sur des sites internet d’un « brouillon » du Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), dirigée actuellement par la sudafricaine Navi Pillay, les esprits se sont échauffés.
    Ce « bouillon » recommande au secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-Moon, que la Mission des Nations unies pour un référendum au Sahara occidental (MINURSO) soit dotée d’un mécanisme de défense des droits de l’homme. Une option que les autorités marocaines refusent obstinément.
    Ces autorités pensent que c’est le propre Ban Ki-Moon, qui soumettra demain aux quinze pays membres ce rapport, qui serait à l’origine cette proposition suite aux violents événements qui ont secoué le camp sahraoui de Gdeim Izik et la ville de Laâyoune le 8 novembre 2010.
    Le mandat de la Minurso arrive à expiration le 29 avril 2011. Normalement il devrait être reconduit. Les quinze pays membres du Conseil de sécurité vont se réunir quelques jours avant cette date, le 27 avril exactement, pour donner leur feu vert. Puis, on devrait savoir ce qu’il en est de la proposition du HCDH.
    Selon le site Internet du quotidien espagnol El Pais, la France aurait d’ores et déjà fait savoir qu’elle s’opposerait à ce que la Minurso s’occupe de droits de l’homme au Sahara. De même, toujours selon El Pais, « l’avocat des trois indépendantistes sahraouis libérés aujourd’hui, a laissé entendre que Paris aurait demandé au roi du Maroc un geste en échange de son opposition à la proposition du Haut commissariat ».
    Il y a quelques semaines, le conseiller royal Mohamed Moâtassim a convoqué discrètement au palais royal la plupart des dirigeants des partis politiques marocains pour les informer que les Nations unies s’apprêtaient à prendre une décision « contraire aux intérêts du Maroc au Sahara ». « Il nous a demandé de nous tenir prêts à toute eventualité», a expliqué à Demain un responsable d’un parti de gauche.
    Abdellatif Gueznaya
    Source : Demain Online, 14/04/2011
  • La fin des haricots pour les dictateurs arabes

    L’ancien dictateur égyptien Hosni Moubarak et ses deux fils, Gamal et Alaa, ont été placés en détention pour une durée de deux semaines. Les militaires qui gouvernent aujourd’hui le pays des Pharaons, soumis à de fortes pressions de la population égyptienne, ont dû s’exécuter et emprisonner celui qui était, il n’y a pas si longtemps, leur raïs et chef suprême.
    Sans se réjouir excessivement de la déchéance qui frappe la famille Moubarak (et oui, même les dictateurs ont de la famille et des sentiments !), on peut dire que c’est une révolution au-delà de la révolution. Une très bonne nouvelle pour les peuples arabes et une très mauvaise pour la collection d’autocrates qui gouvernent encore le monde arabe. De Mohamed VI à Nouri Maliki, en passant par cette momie saoudite de roi Abdallah, les vandales de Syrie et du Yémen, les roitelets des taïfas du Golfe persique et cette marionnette jordanienne.
    Tous doivent y passer, d’une façon ou d’une autre. Et tous sont face à un dilemme. Ou ils démocratisent les institutions de leurs Etats sclérosés par l’autoritarisme, une rude tâche pour ceux qui vivent sur les nuages et ne connaissent pas la signification réelle des mots « démocratie » et « libertés fondamentales », ou ils finissent par perdre pied et aller rejoindre leurs collègues en exil.
    Ça prendra le temps que ça prendra. Une semaine, un mois, plusieurs années, qu’importe. Si les peuples arabes ont supporté pendant des décennies leurs victimaires, ils peuvent bien patienter quelques années pour contempler en direct l’effondrement de l’édifice de la répression, l’injustice et la corruption ?
    Car si nous ne connaissons pas les dates du déclenchement d’une révolution d’un pays arabe précis, nous savons par contre que les germes de cette révolution sont là. Et ils ne sont pas prêts de partir.
    C’est vraiment la fin des haricots pour les autocrates arabes. Mouammer Kadhafi ne pourra pas indéfiniment résister à une coalition internationale qui veut sa tête, le président monarchique de Syrie Bachar El Assad, qui gouverne un pays majoritairement sunnite avec une poignée de alaouites (ou noçaïrites, une secte chiite) ne pourra pas éternellement massacrer son peuple comme on tuerait un chien galeux, et Ali Abdallah Salah sait que la porte de sortie n’est pas loin. Pour le reste, le moment viendra.
    Contrairement à ce qu’on peut croire des révolutions arabes, ce ne sont pas les monarchies qui seront les plus difficiles à déboulonner. Ce sont plutôt ces dictatures républicaines bien ancrées parce que « pays modérés » dans le conflit israélo-palestinien ou mur de contention pour, soi-disant, barrer la route aux barbus.
    « Pays modérés », « compréhensifs » des intérêts des autres (Moubarak est l’un des affameurs de la bande de Gaza) et sentinelles de l’Occident pour freiner les flux migratoires qui mettent l’Europe dans tous ses états, rien de tout cela n’a plus d’importance aujourd’hui. Les peuples sont devenus plus forts que leurs gouvernants ou les désirs des pays occidentaux.
    C’est pour cela qu’aujourd’hui, mercredi 13 février 2011, c’est une bonne journée pour tous les peuples du sud de la Méditerranée. L’arrestation d’un ex-dictateur puissant comme Moubarak, n’est pas quelque chose qu’on voit tout le temps. Et cela va effrayer encore plus les despotes arabes.
    Ce n’est pas suffisant, certes, mais c’est déjà ça.
    Ali Lmrabet
    Source : Demain Online, 13/04/2011
  • Un député français appelle Ki Moon à doter la Minurso d’un mécanisme de protection des droits humains au Sahara occidental

    Paris, 14 avril 2011 (SPS) Un député français, Jean-Paul LECOQ a appelé le SG de l’ONU, Ban Ki Moon à doter la mission de onusienne dans les territoires sahraouis occupés (Minurso) d’un mécanisme de protection des droits humains au Sahara occidental, dans une lettre parvenue à SPS.

    « J’ai l’honneur de vous demander de proposer dans votre prochain rapport annuel au Conseil de sécurité que le mandat de la Minurso soit étendu à la protection des droits de l’Homme au Sahara occidental », a écrit M. LECOQ, député de la Seine-Maritime, également maire de Gonfreville l’Orcher.

    Rappelant que « le démantèlement brutal » du camp de Gdeim Izik le 8 novembre 2010 par les forces d’occupation marocaines a amené le Conseil de sécurité à tenir une session extraordinaire sur la question et déplorant que ce dernier a refusé de diligenter une mission d’enquête extraordinaire, le député français a constaté que le Maroc « a pu, en toute impunité, poursuivre sa politique de répression avec de nouvelles arrestations, des emprisonnements, des destructions de biens ».

    Il soutiendra que « plus de 150 militants sahraouis sont emprisonnés. 20 d’entre eux, responsables d’associations sahraouies des droits de l’Homme, sont poursuivis devant un tribunal militaire et risquent de lourdes condamnations. Certains sont en isolement total, sans journaux, ni radio, ni courrier ».

    Une situation corroborée par plusieurs organisations internationales des droits humains dans de « nombreux rapports » d’organisations internationales des droits de l’à l’image d’Amnesty international, HRW, Front Line sur « les violations des droits de l’Homme au Sahara occidental occupé », a jouté M. Lecoq.

    Il a enfin demandé à l’ONU de « ne pas abandonner à son sort le peuple sahraoui qui ne demande que l’application de son droit à l’autodétermination conformément aux résolutions de l’ONU afin de pouvoir enfin décider librement de son avenir ».

    La Minurso est la seule mission onusienne au monde qui n’a pas été doté de telles prérogatives de surveillance et de protection des droits humains dans le territoire où elle se trouve. Paris s’y oppose farouchement.

    Dans ce même chapitre des droits humains, le Maroc compte à son actif l’assassinat de plusieurs militants sahraouis, la détention de dizaines de prisonniers politiques dans les geôles marocaines, et la disparition de plus 500 citoyens sahraouis et de 151 prisonniers de guerre, dont le sort n’a jamais été révélé par le Gouvernement de Rabat.

    Le Conseil de Sécurité doit examiner ce jeudi un rapport du SG de l’ONU pour statuer sur le mandat des « casques bleus », qui arrive à expiration le 30 avril prochain. (SPS) 

  • Bagarre à l’ONU sur le Sahara Occidental

    L’ordre donné hier par un tribunal de Casablanca de mettre en liberté provisoire trois indépendantistes sahraouis emblématiques -Ali Salem Tamek, Ibrahim Dahane et Ahmed Naciri-, accusés d’avoir attenté à la sécurité de l’État, n’est pas un hasard. Au Maroc la justice n’est pas indépendante.
    La décision a été prise au moment où le Sahara Occidental génère de fortes tensions au siège de l’ONU, dont le Conseil de Sécurité doit se prononcer à la fin du mois sur le renouvellement du mandat de la Minurso, le contingent de l’ONU déployé depuis 20 ans dans cette ancienne colonie espagnole. Le mandat expire le 30 avril.
    La Minurso est l’un de peu nombreux contingents de maintien de la paix qui manque de compétences pour surveiller le respect des droits de l’homme. La Haute Commissaire de l’ONU pour les Droits de l’homme, Navathem Pillay, croit que les « événements récents » dans le monde arabe « illustrent l’importance des droits de l’homme pour la paix et la stabilité ».
    De là que son département proposerait au secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, de mette en exergue dans son rapport qu’un mécanisme effectif est nécessaire « pour la vigilance » des droits de l’homme au Sahara. La Minurso, dont le mandat serait agrandi, en serait chargée.
    Ban Ki-moon n’a pas inclus cette recommandation dans son rapport, selon Inner City Press, la web d’information dédiée à l’activité de l’ONU. Il a cédé ainsi aux pressions de la France, un membre permanent du Conseil de Sécurité et grand défenseur des intérêts du Maroc, qui refuse que la Minurso puisse informer du respect des droits de l’homme.
    Paris aurait avancé un argument de poids devant Ban Ki-moon, selon cette web : les deux parties doivent étroitement collaborer pour mettre fin au conflit au Côte d’Ivoire.
    Mais le Gouvernement français a aussi appuyé son allié marocain pour qu’il fasse des gestes envers les sahraouis pour atténuer la force des critiques que les amis du Front Polisario au Conseil de Sécurité, à commencer par l’Afrique du Sud, peuvent lui formuler.
    C’est à cause de cela que le tribunal de Casablanca a mis hier en liberté les trois indépendantistes accusés, selon indiqué par des sources diplomatiques accréditées à l’ONU.
    Ban Ki-moon a été accusé par quelques délégations de filtrer le brouillon de son rapport à la France et au Maroc pour qu’ils puissent le corriger avant qu’il le présente à l’organe maximal de l’ONU. La dernière version qui circule loue les facilités que Rabat octroie au Sahara aux envoyés du Conseil des Droits de l’homme de l’ONU.
    La bagarre organisée à l’ONU – les porte-paroles esquivent presque toutes questions de la presse – génère des retards. Ban Ki-moon auraitn du diffusé son rapport le 6 avril, mais jusqu’à hier encore il ne l’a pas fait. Elle n’a eu lieu non plus la réunion prévue mardi des pays qui fournissent des forces à la Minurso et aussi elle a été ajournée, la première séance d’évaluation du rapport par le Conseil prévue pour aujourd’hui a été ajournée.
    Ignacio Cembrero
  • Le roi Mohamed VI sous pression

    Le roi du Maroc, Mohamed VI, se trouve sous pression de plusieurs côtés à la fois. A l’intérieur, la jeunesse ne désarme pas et continue à lever le flambeau de la révolution qui secoue les pays arabes. Il y a un mois, Mohamed VI avait cédé à la pression en créant une commission pour la réforme constituttionnelle dans le but de contrôler le mécontentement populaire et mettre fin au climat de protestation qui caractérise le Maroc depuis le 20 février 2011. En vain. Le peuple marocain a décidé de sortir de nouveau le 24 avril pour maintenir la pression.

    Au niveau international, le débat au sein de l’ONU sur la question des droits de l’homme est vif. L’on parle d’une manière claire de la nécessité de créer un mécanisme au sein de la MINURSO pour surveiller et rapporter sur la situation des droits de l’homme au Sahara Occidental. Le Conseil de Sécurité doit se prononcer, le 27 avril, sur la question sahraouie et le renouvellement du mandat de la MINURSO. Les informations filtrées des coulisses de l’ONU indiquent que les pressions de la France ont réussi à modifier le contenu du rapport du Secrétaire Général Ban Ki-moon. Au lieu de recommander la création d’un mécanisme de droits humains, il choisira « un langage de droits » pour aller à l’encontre des recommandations de toutes les organisations de défense des droits de l’homme qui se sont prononcées, d’une façon unanime, pour l’élargissment du mandat de la MINURSO.

    Le débat fait rage sur la proposition de résolution du Conseil de Sécurité dont la session prévue pour 15 avril a été rapportée, selon Inner Press City.

    Pour contrecarrer les pressions auxquelles est soumis, le roi Mohamed VI a décidé de libérer des prisonniers politiques. Parmi eux, trois militants sahraouis dont la libération a été déclarée provisoire.

  • Les sahraouis tapent à la mauvaise porte

    On tape à la mauvaise porte ?
    Dans un communiqué rendu public dimanche dernier à l’issue de sa réunion extraordinaire, le Conseil consultatif sahraouie (CCS) a demandé l’impossible à la France. Ainsi, le CCS a « appelé la France à adopter, en sa qualité de berceau des droits de l’homme, une position honorable ». Une position qui « permette l’élargissement des prérogatives de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) à la protection des droits de l’homme » dans les territoires sous occupation marocaine.
    En clair, les Sahraouis adjurent Paris de ne pas empêcher, lors des prochaines consultations onusiennes sur la question du Sahara occidental devant débuter vendredi prochain, un tel élargissement, comme elle l’a vaillamment fait jusqu’ici. Mais quelle chance a cette imploration de trouver un écho en France, sachant que les Sahraouis sont loin d’avoir les moyens de conduire une politique de la Mamounia, comme le permet avec faste le commandeur des croyants au Maroc. D’autant qu’en ces instants mêmes la France affirme être partie en Libye pour protéger là-bas les populations civiles de l’est du pays et, si possible, faire subir le sort de Gbagbo à Kadhafi, roi des rois d’Afrique et donc roi aussi du commandeur des croyants.
    Ces derniers temps, Paris est au four et au moulin et ne ménage pas ses efforts pour la sauvegarde de l’humanité. Dans notre région islamo-arabo-africaine, les Français se mettent dans le rôle du sheriff qui vole au secours des droits de l’homme qui seraient mis à mal par les dictatures locales. Sans que personne ne leur demande quoi que ce soit. En France même, ils mènent inlassablement une lutte historique contre les femmes et pondent des lois contre leurs droits. Et que peut-on attendre de gens qui jouent à Don Quichotte lorsqu’ils rencontrent un tissu placé, bien sûr, selon eux, là où il ne faut pas. Les Sahraouis ont assurément tapé à la mauvaise porte. Qu’ils s’adressent à la France non officielle, ils n’auront peut-être pas ce qu’ils veulent, mais ils se sentiront à coup sûr mieux réconfortés s’ils se tenaient loin des « bienfaits » tricolores.
    M. Z.
    mohamed_zaaf@yahoo.fr
  • Ban Ki-moon dans le l’oeil du cyclone

    L’ONU est secouée par des innombrables crises. Aujourd’hui, Ban Ki-moon risque d’ajouter de l’huile au feu avec la question du Sahara Occidental.
    En effet, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Droits de l’Homme vient de demander au Secrétaire Général de l’ONU de recommander au Conseil de Sécurité d’élargir le mandat de la MINURSO pour couvrir la surveillance des droits de l’homme dans le territoire.
    L’information a été filtrée à la presse et confirmée indirectement par le porte-parole de l’ONU, Martin Nesirky, en déplorant la filtration et publication de « documents internes de travail » de l’organisme mondial.
    Le Front Polisario, ainsi que les différentes ONG’s de défense des droits humains, vient de demander au Conseil de Sécurité de permettre à la MINURSO de rapporter sur la situation des droits de l’homme au Sahara Occidental.
    Dans le même sens s’est prononcé le président de la République Arabe Sahraouie Démocratique, Mohamed Abdelaziz qui a alerté sur la gravité de la situation dans les territoires sahraouis occupés par le Maroc.
    Pour rappel, les forces marocaines avaient procédé, au mois de novembre dernier, à l’assaut du camp de Gdeym Izik avec une violence démesurée et arrêté plus de 150 civils sahraouis.
    Le Sahara Occidental est inclus dans la liste onusienne des 16 territoires non-autonomes dont le droit à l’autodétermination est reconnu par le Droit International. L’ONU travaille depuis les années 1970 pour y organiser un référendum qui définit la mission même de la MINURSO, entité créée dans ce but et qui se trouve incapable de réagir face aux exactions du gouvernement marocain.
    Le Conseil de Sécurité est appelé le 27 avril 2011 à renouveler le mandat de la MINURSO. Ban Ki-moon va-t-il écouter les suggestions de ses assesseurs ou va-t-il abdiquer face aux pressions du Maroc et de la France? En tout cas, il joue sa crédibilité dans le dossier sahraoui.
    Pour sa part, le Maroc, avec ses agissements contre le contenu du rapport du Secrétaire Général de l’ONU, montre que le temps ne joue plus en sa faveur et que le statu quo s’est retourné contre lui. Cela arrive aussi au moment où la carte du prétendu « consensus pour l’intégrité territoriale » a expiré au nom de la démocratie et des droits de l’homme au Maroc.