
Les soulèvements populaires ne se font pas sur Internet et ne se forment pas par correspondance. Ces outils permettent la mobilisation mais la rue reste l’unique espace d’expression, justement parce qu’il échappe au contrôle de l’Etat. C’est pourquoi, il appartient à celui qui l’occupe. La preuve si l’Etat fait souvent appel à ses forces de répression pour chasser les citoyens de la rue, c’est dans le but de s’en accaparer. La rue devient donc un enjeu stratégique entre forces de répression et citoyens protestataires.
Dans les cas de la Tunisie et de l’Egypte, l’Etat n’a pas réussi à chasser les citoyens d’où la chute des deux régimes même si en Egypte, la chute n’est pas, tout à fait, avouée. Et c’est pourquoi les Egyptiens maintiennent leur pression en occupant continuellement la rue. Et dans la rue, les différences sociales sont vite évacuées, il n’y a aucune différence entre riches et pauvres, entre travailleurs et chômeurs, entre intellectuels et illettrés. La rue est souvent plus juste que l’Etat, lorsque ce même Etat n’arrive pas à imposer la justice sociale telle qu’elle est vécue par les sociétés démocratiques.
Par BOUHALI Abdellah
Le Carrefour D’algérie,10/02/2011
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