Le roi du Maroc, Mohammed VI, aurait décidé d’engager une action dangereuse et périlleuse pour lui et son pays en plaçant son armée, stationnée le long de la frontière avec l’Algérie (Tindouf et Béchar), en état d’alerte maximale.
Mois : décembre 2010
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Maroc : Le roi joue avec le feu
Depuis plusieurs semaines, le souverain chérifien tente par tous les moyens de faire bouger les lignes. Devant ses multiples déboires avec le Front Polisario, il s’en prend directement à l’Algérie. Le cirque diplomatique a commencé, rappelons-le, lorsque le roi du Maroc – qui a tout tenté jusque-là sans pouvoir réussir dans son entreprise de déstabilisation du voisin algérien – a actionné sa machine de guerre médiatique qui s’en est d’ailleurs donné à cœur joie pour stigmatiser et vilipender l’Algérie. Elle a relayé des accusations agressives envers l’Algérie et publié des articles à la limite de l’indécence. Ces écrits n’ont épargné ni le Président ni les institutions du pays. Voyant que cette tentative a échoué, il a ordonné à ses concitoyens de marcher jusqu’à la frontière avec l’Algérie.Du côté algérien, la «provoc» était peut-être de «mauvais goût», mais elle n’a pas réussi à faire réagir les autorités algériennes qui l’ont accueillie avec un calme olympien. Dans une seconde phase, le roi Mohammed VI fait sortir ses sujets à travers l’Europe pour manifester devant les ambassades algériennes. Peine perdue. Il décide alors de faire sortir dans les rues la population marocaine dans une entreprise de manipulation digne de Goebbels.Selon une note urgente transmise récemment par la CIA à la Maison-Blanche et au département d’Etat, «les Marocains ont mis leurs forces armées en alerte maximale dans le sud du pays et ils s’apprêtent à en découdre avec le Polisario si jamais celui-ci tente la moindre opération militaire contre le Maroc».Ces derniers jours, les câbles qui proviennent à Langley – siège de la CIA –depuis Rabat, Alger et Madrid ne sont pas du tout rassurants. Ils parlent de la soudaine montée de tension entre l’Algérie et le Maroc. «Les experts de la CIA sont quasiment certains que l’armée marocaine ripostera avec beaucoup de détermination et pourrait même utiliser le droit de poursuite à l’encontre du Polisario dans le territoire algérien», ajoute-t-on.Les hautes autorités marocaines auraient demandé à l’état-major des FAR quelles seraient les conséquences «réalistes» d’un tel scénario. Le roi Mohammed VI qui est entouré de conseillers va-t-en-guerre doit impérativement faire le ménage autour de lui au risque de voir cette aventure lui éclater en pleine figure.Il convient de signaler enfin que de plus en plus de voix commencent à s’exprimer à l’intérieur du pays qui revendique clairement l’établissement d’un régime républicain. La fille de cheikh Yacine a publiquement soutenu cette revendication en souhaitant la «disparition à brève échéance de la monarchie». Selon elle, les Marocains «sauraient se passer de Mohammed VI».Mahmoud TadjerLe Jeune Indépendant, 2/12/2010 -
Rabat passe aux «ratonnades»
Aujourd’hui, la rupture entre le colon et le colonisé est à l’évidence consommée.Décidément, le colonialisme est le même partout. Giap avait raison quand il disait qu’il (le colonialisme) était un mauvais élève. Les injustices individuelles et collectives dans les territoires occupés du Sahara occidental ressemblent parfois, toutes proportions gardées, à s’y méprendre à ce qui se passait durant la phase finale du colonialisme chez nous. Dans les villes occupées du Sahara occidental, les colons marocains passent aujourd’hui aux «ratonnades», comme le faisaient les «ultras» à Alger.A Smara, la capitale spirituelle de la Seguia El-Hamra, fondée par le vénérable Mae el Aînine qui, soit dit en passant, est issu d’une souche purement sahraouie et non pas marocaine, les colons marocains se sont attaqués aux autochtones, à l’intérieur même de l’Institut Moulay-Rachid, faisant une trentaine de blessés parmi eux. El-Ayoun et Dakhla enregistrèrent des raids identiques sous l’œil bienveillant des forces coloniales. Aujourd’hui, la rupture entre le colon et le colonisé est à l’évidence consommée. L’évolution dangereuse de la situation au Sahara occidental donne malheureusement raison à la récente prophétie de Mme Aminatou Haïder qui, manifestant ses inquiétudes, mettait en garde sur l’éventualité d’»une guerre civile entre Marocains et Sahraouis» dans les territoires occupés.Depuis l’assaut sanglant du 8 novembre dernier contre le camp de Gdeim Isik et les incidents qui suivirent à El-Ayoun, la cohabitation devient de plus en plus difficile. Le makhzen autorisa en sous-main la «chasse au Sahraoui». Alors, tels les Huns d’Attila, les colons marocains violèrent et mirent à sac les commerces et les domiciles sahraouis. Une politique machiavélique qui vise à désespérer, à terroriser les populations autochtones et, par là, à les mater. En fait, un saut dans l’inconnu, quand on connaît la force des aspirations sahraouies et la capacité de résistance de leur peuple.Le changement de direction à la tête de la wilaya ou l’on retrouve désormais un pion local n’y pourra rien. L’histoire de l’humanité nous enseigne qu’un Juda ne fait pas le printemps et que les traîtres agissent tous contre leurs peuples, même s’ils sont tenus loin des affaires de souveraineté. Donc les populations sahraouies des territoires occupés ont plus que jamais besoin d’une protection onusienne.M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.frLe Jeune Indépendant, 02/12/2010 -
Le Sénat espagnol demande au gouvernement de condamner avec "fermeté" l’attaque contre le camp de Gdeim Izik
Madrid, 01/12/2010 (SPS) Le Sénat espagnol a approuvé lundi, dans une séance plénière à l’unanimité une motion dans laquelle, il demande au gouvernement de José Luis Rodriguez Zapatero de condamner avec « fermeté » l’agression par les forces marocaines contre le camp de Gdeim Izik et la répression à El Aaiun, capitale occupée du Sahara occidental.« Le gouvernement doit condamner fermement les violents incidents qui ont eu lieu durant le démantèlement du camp de protestation au Sahara occidental et les émeutes dans la ville d’El Aaiun », a précisé la motion parvenue à SPS.Le Sénat exprime « sa profonde préoccupation de la grave détérioration de la situation qui prévaut au Sahara occidental après les émeutes qu’a connu la ville d’El Aaiun », a ajouté le texte.La motion a également appelé à l’élargissement des prérogatives de la Mission des Nations Unies pour le référendum au Sahara occidental (MINURSO) à la protection et la surveillance des droits de l’homme dans les territoires occupés du Sahara occidental.Elle a enfin réclamé l’envoi d’une mission indépendante d’enquête sur les événements survenus pendant et après le démantèlement du camp de Gdeim Izik, ainsi que l’éclaircissement du sort des victimes, notamment l’Espagnol, Hamady Baby Boujemaa, heurté par un véhicule de la police marocaine. (SPS) -
Sahara occidental : un parlementaire britannique dénonce l’absence de la surveillance internationale des droits de l’homme
Londres, 30/11/2010 (SPS) Le parlementaire britannique Stephan Twigg, chargé du département des Affaires étrangères au sein du parti de l’opposition, a dénoncé à Londres l’absence de la surveillance internationale des droits de l’homme, au Sahara occidental.« Je suis particulièrement troublé par l’absence de la surveillance internationale des droits de l’homme et des restrictions imposées aux journalistes et aux représentants étrangers qui veulent se rendre au territoire », du Sahara occidental, a affirmé M. Twigg, dans une déclaration publique.Il a souligné que la communauté internationale a la responsabilité de surveiller la situation et d’assurer la protection des civils innocents au Sahara occidental occupé. Ce parlementaire a demandé au gouvernement de veiller à ce que le Royaume-Uni fasse pression au sein de la communauté internationale pour « mettre en place un organisme de contrôle de renommée internationale indépendant chargé de surveiller la situation des droits de l’homme au Sahara occidental et le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui ».M. Twigg a souligné que les circonstances entourant les récentes violences « restent floues », mettant en évidence la nécessité d’un élargissement du mandat de la MINURSO à intégrer surveillance des droits de l’homme.Exprimant sa « préoccupation » sur les massacres perpétrés par les forces d’occupation marocaines au camp sahraoui de Gdeim Izik, le 8 novembre dernier, près d’El Aaiun occupée, le parlementaire a indiqué que « le peuple Sahraoui s’est vu, pendant trop longtemps, refuser le droit à son autodétermination propre.Des incidents récents ont attiré l’attention de la communauté internationale sur les souffrances qu’il endure et l’impasse politique actuelle ne sert les intérêts de personne ».(SPS) -
Agression contre des étudiants sahraouis : le président de la République interpelle l’ONU pour la protection des civils sans défense
Bir Lahlou (territoires libérés), 30/11/2010 (SPS) Le président de la République, Mohamed Abdelaziz a appelé mardi le SG de l’ON, Ban Ki-moon pour la protection des civils sahraouis sans défense, après l’agression perpétrée lundi par des colons marocains soutenus par les autorités marocaines contre les étudiants sahraouis à Smara et El Aaiun occupées, dont le bilan a fait état des dizaines de blessés.
« Nous vous appelons à intervenir d’urgence, après l’horrible massacre du camp de Gdeim Izik et la ville occupée d’El Aiun, afin d’éviter des massacres plus élevés et plus dangereux, auquel le gouvernement marocain s’apprête à commettre dans le secret à travers un message de chauvinisme, de racisme et d’hostilité contre le peuple sahraoui sur son sol national occupé et assiégé », a écrit le président de la République, Mohamed Abdelaziz dans une lettre au SG de l’ONU.« Ces pratiques agressives qui ont eu lieu dans les villes de Smara et El Aaiun occupées à travers l’enrôlement par le gouvernement du Maroc des citoyens marocains et des membres des forces militaires et de la police en civil, reflètent l’intention de Rabat de poursuivre sa politique de nettoyage ethnique contre le peuple sahraoui et renforcer son blocus et empêcher l’accès aux observateurs internationaux et médias indépendants », a estimé la président, Abdelaziz.« Il est pressant de créer l’atmosphère indispensable pour rassurer les familles sahraouies afin de leur permettre de traiter leurs blessés et savoir le sort de leurs fils détenus ou portés disparus », a-t-il souligné.Le président de la République a en outre réclamé la levée de l’état de siège militaire et médiatique en vue de permettre la liberté de mouvement et de communication pour les observateurs internationaux et les médias indépendants dans les territoires occupés du Sahara occidental.Il a enfin réitéré l’appel de la partie sahraouie pour la mise en place d’un mécanisme onusien devant assurer la protection de la population sahraouie sans défense dans un territoire sous la responsabilité de l’ONU, ou l’élargissement des prérogatives de la MINURSO à cette mission, ainsi que l’envoi sans plus tarder d’une mission d’enquête internationale sur les événements de Gdeim Izik et la ville d’El Aaiun. (SPS) -
Journée parlementaire internationale de soutien à la résistance sahraouie mercredi à Alger
Alger, 30/11/2010 (SPS) Le groupe parlementaire d’amitié et de fraternité algéro-sahraoui organisera mercredi une journée parlementaire internationale de soutien à la résistance populaire sahraouie pour l’autodétermination et la décolonisation du Sahara Occidental.Dans un communiqué publié mardi, l’Assemblée populaire nationale algérienne (APN) a indiqué que cette journée verra la participation de militants sahraouis des territoires occupés, de parlementaires sahraouis, de juristes et de militants des droits de l’homme de nombreux pays.Cette occasion permettra de présenter des témoignages vivants de militants sahraouis qui ont vécu « les agressions barbares des forces d’occupation marocaines qui ont atteint leur apogée durant les dernières semaines contre les populations du camp de la liberté ainsi que les violations dans la ville d’El Aaiun occupée ».Ces témoignages seront suivies d’interventions sur les effets de ces graves événements sur une plus grande mobilisation pour le soutien des droits légitimes du peuple sahraoui et au premier chef son droit à l’autodétermination à travers un référendum libre et régulier sous l’égide des Nations Unies. (SPS) -
Enquête parlementaiore : La poudre aux yeux de Rabat
Les députés marocains lancent une enquête parlementaire sur les événements d’El-Ayoun
Dans l’espoir d’apaiser la colère des défenseurs des droits de l’homme, notamment les ONG Human Rights Watch et Amnesty International, ainsi que les eurodéputés, qui demandent une enquête indépendante sur les sanglants de Gdeim Izik, le Makhzen initie par le biais de ses députés une “enquête parlementaire”.Refusant de céder aux requêtes internationales, émanant du Parlement européen et des deux principales organisations internationales de défense des droits de l’homme que sont Amnesty international et Human Rights Watch, pour la mise en place d’une commission d’enquête indépendante pour déterminer les responsabilités dans l’agression sanglante des forces marocaines contre les civils sahraouis le 8 novembre dernier dans le camp érigé à Gdeim Izik près d’El-Ayoun pour protester contre l’occupation du Maroc, le makhzen essaye de trouver un échappatoire. Pour ce faire, les députés marocains ont décidé lundi de constituer une commission d’enquête parlementaire sur “les événements” survenus après le démantèlement le 8 novembre du camp Gdeim Izik. Composée de treize députés, dont quatre de l’opposition, la commission doit rendre ses conclusions dans un délai maximum de six mois, selon le règlement intérieur du Parlement. Il s’agit d’une première au Sahara occidental. Selon Sâad-Eddine Othmani, député du Parti justice et développement (PJD, opposition islamiste) et l’un des vice-présidents de la commission : “C’est la première fois qu’une commission d’enquête parlementaire marocaine travaillera au Sahara (occidental) et la sixième dans l’histoire du Maroc.” Il ajoutera que “parmi les objectifs de cette commission, qui travaillera pendant au moins 45 jours, figure la délimitation des responsabilités dans ce qui s’est passé à El-Ayoun depuis l’implantation des premières tentes jusqu’aux événements qui ont suivi le démantèlement du camp”. Un communiqué du Parlement a indiqué que la commission va également enquêter sur “les actes de violence qu’a connus récemment la ville d’El-Ayoun” (ndlr : Sahara occidental).
Ainsi après avoir dénoncé la décision du Parlement européen, accusant le Parti populaire espagnol (PP) d’être “derrière” celle-ci, lors d’une importante manifestation à Casablanca lors d’une manifestation populaire en présence de nombreux hauts responsables du royaume et des partis politiques, le Maroc donne l’impression de vouloir calmer la tension en annonçant la création de cette commission d’enquête parlementaire. Il ne s’agit que de la poudre yeux, car comme l’indique le règlement intérieur du Parlement marocain, les conclusions de la commission d’enquête n’ont aucun caractère contraignant, et ne conduisent pas “systématiquement au déclenchement d’une procédure judiciaire”.
Pour rappel, en décembre 2008, une commission parlementaire s’était rendue à Sidi Ifni (sud) après des affrontements le 7 juin précédent entre les forces de l’ordre et des diplômés chômeurs qui avaient bloqué le port de cette localité, qui avait abouti à la conclusion que “lors des incidents, il n’y a pas eu de mort ou de viol au regard du code pénal marocain et des conventions internationales afférentes aux droits de l’homme”.
Liberté, 01/12/2010 -
Violences au Sahara occidental: Rabat nie la mort de civils
« Je suis un menteur et fier de lêtre » Il n’y a eu « aucun mort civil » lors du démantèlement par les forces marocaines d’un camp de Sahraouis contestataires au Sahara occidental, a affirmé mercredi le ministre marocain des Affaires étrangères, Taieb Fassi Fihri, au Parlement européen à Bruxelles.« Les morts étaient du côté des forces marocaines. Il n’y a pas eu de victimes civiles, il y n’y a pas eu un seul mort civil, pas eu de violence. Face aux forces marocaines, il y a eu des cocktails Molotov, des égorgeurs et des criminels », a-t-il dit à propos des violences survenues le 8 novembre dans ce camp abritant quelque 15.000 Sahraouis contestataires.
« Ce qui s’est passé à Laâyoune (Sahara occidental) constitue une fierté pour les Marocains », a insisté le responsable marocain. Le camp a été démantelé « de manière pacifique », a-t-il insisté face à des eurodéputés qui ont accusé à plusieurs reprises Rabat de vouloir étouffer cette affaire.
Selon Rabat, les incidents ont fait 13 morts, dont 11 parmi les forces de l’ordre. Le Front Polisario a fait état pour sa part de « dizaines de morts » sans préciser leur identité.
Le 25 novembre, le Parlement européen s’est déclaré « favorable » à une enquête des Nations unies sur les « violents incidents » qui ont accompagné le démantèlement du camp.
Dimanche, lors d’une importante manifestation à Casablanca, le Maroc a dénoncé cette décision du Parlement européen, accusant le Parti populaire espagnol (PP, opposition) d’être « derrière » celle-ci.
Ancienne colonie espagnole, le Sahara occidental a été annexé en 1975 par le Maroc. Le Polisario, soutenu notamment par l’Algérie, réclame un référendum d’autodétermination, sous l’égide de l’ONU, qui laisserait aux Sahraouis le choix entre trois options: rattachement au Maroc, indépendance, ou autonomie sous souveraineté marocaine.
Le Maroc propose un plan de large autonomie sous sa souveraineté, refusant toute idée d’indépendance.
Le Monde.fr, 01/12/2010
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Enquête parlementaiore : La poudre aux yeux de Rabat
Les députés marocains lancent une enquête parlementaire sur les événements d’El-Ayoun
Dans l’espoir d’apaiser la colère des défenseurs des droits de l’homme, notamment les ONG Human Rights Watch et Amnesty International, ainsi que les eurodéputés, qui demandent une enquête indépendante sur les sanglants de Gdeim Izik, le Makhzen initie par le biais de ses députés une “enquête parlementaire”.Refusant de céder aux requêtes internationales, émanant du Parlement européen et des deux principales organisations internationales de défense des droits de l’homme que sont Amnesty international et Human Rights Watch, pour la mise en place d’une commission d’enquête indépendante pour déterminer les responsabilités dans l’agression sanglante des forces marocaines contre les civils sahraouis le 8 novembre dernier dans le camp érigé à Gdeim Izik près d’El-Ayoun pour protester contre l’occupation du Maroc, le makhzen essaye de trouver un échappatoire. Pour ce faire, les députés marocains ont décidé lundi de constituer une commission d’enquête parlementaire sur “les événements” survenus après le démantèlement le 8 novembre du camp Gdeim Izik. Composée de treize députés, dont quatre de l’opposition, la commission doit rendre ses conclusions dans un délai maximum de six mois, selon le règlement intérieur du Parlement. Il s’agit d’une première au Sahara occidental. Selon Sâad-Eddine Othmani, député du Parti justice et développement (PJD, opposition islamiste) et l’un des vice-présidents de la commission : “C’est la première fois qu’une commission d’enquête parlementaire marocaine travaillera au Sahara (occidental) et la sixième dans l’histoire du Maroc.” Il ajoutera que “parmi les objectifs de cette commission, qui travaillera pendant au moins 45 jours, figure la délimitation des responsabilités dans ce qui s’est passé à El-Ayoun depuis l’implantation des premières tentes jusqu’aux événements qui ont suivi le démantèlement du camp”. Un communiqué du Parlement a indiqué que la commission va également enquêter sur “les actes de violence qu’a connus récemment la ville d’El-Ayoun” (ndlr : Sahara occidental).
Ainsi après avoir dénoncé la décision du Parlement européen, accusant le Parti populaire espagnol (PP) d’être “derrière” celle-ci, lors d’une importante manifestation à Casablanca lors d’une manifestation populaire en présence de nombreux hauts responsables du royaume et des partis politiques, le Maroc donne l’impression de vouloir calmer la tension en annonçant la création de cette commission d’enquête parlementaire. Il ne s’agit que de la poudre yeux, car comme l’indique le règlement intérieur du Parlement marocain, les conclusions de la commission d’enquête n’ont aucun caractère contraignant, et ne conduisent pas “systématiquement au déclenchement d’une procédure judiciaire”.
Pour rappel, en décembre 2008, une commission parlementaire s’était rendue à Sidi Ifni (sud) après des affrontements le 7 juin précédent entre les forces de l’ordre et des diplômés chômeurs qui avaient bloqué le port de cette localité, qui avait abouti à la conclusion que “lors des incidents, il n’y a pas eu de mort ou de viol au regard du code pénal marocain et des conventions internationales afférentes aux droits de l’homme”.
Liberté, 01/12/2010 -
Violences au Sahara occidental: Rabat nie la mort de civils
« Je suis un menteur et fier de lêtre » Il n’y a eu « aucun mort civil » lors du démantèlement par les forces marocaines d’un camp de Sahraouis contestataires au Sahara occidental, a affirmé mercredi le ministre marocain des Affaires étrangères, Taieb Fassi Fihri, au Parlement européen à Bruxelles.« Les morts étaient du côté des forces marocaines. Il n’y a pas eu de victimes civiles, il y n’y a pas eu un seul mort civil, pas eu de violence. Face aux forces marocaines, il y a eu des cocktails Molotov, des égorgeurs et des criminels », a-t-il dit à propos des violences survenues le 8 novembre dans ce camp abritant quelque 15.000 Sahraouis contestataires.
« Ce qui s’est passé à Laâyoune (Sahara occidental) constitue une fierté pour les Marocains », a insisté le responsable marocain. Le camp a été démantelé « de manière pacifique », a-t-il insisté face à des eurodéputés qui ont accusé à plusieurs reprises Rabat de vouloir étouffer cette affaire.
Selon Rabat, les incidents ont fait 13 morts, dont 11 parmi les forces de l’ordre. Le Front Polisario a fait état pour sa part de « dizaines de morts » sans préciser leur identité.
Le 25 novembre, le Parlement européen s’est déclaré « favorable » à une enquête des Nations unies sur les « violents incidents » qui ont accompagné le démantèlement du camp.
Dimanche, lors d’une importante manifestation à Casablanca, le Maroc a dénoncé cette décision du Parlement européen, accusant le Parti populaire espagnol (PP, opposition) d’être « derrière » celle-ci.
Ancienne colonie espagnole, le Sahara occidental a été annexé en 1975 par le Maroc. Le Polisario, soutenu notamment par l’Algérie, réclame un référendum d’autodétermination, sous l’égide de l’ONU, qui laisserait aux Sahraouis le choix entre trois options: rattachement au Maroc, indépendance, ou autonomie sous souveraineté marocaine.
Le Maroc propose un plan de large autonomie sous sa souveraineté, refusant toute idée d’indépendance.
Le Monde.fr, 01/12/2010