Mois : décembre 2010

  • Le Sénat espagnol demande au gouvernement de condamner avec « fermeté » l’attaque contre le camp de Gdeim Izik

    Madrid, 01/12/2010 (SPS) Le Sénat espagnol a approuvé lundi, dans une séance plénière à l’unanimité une motion dans laquelle, il demande au gouvernement de José Luis Rodriguez Zapatero de condamner avec « fermeté » l’agression par les forces marocaines contre le camp de Gdeim Izik et la répression à El Aaiun, capitale occupée du Sahara occidental.

    « Le gouvernement doit condamner fermement les violents incidents qui ont eu lieu durant le démantèlement du camp de protestation au Sahara occidental et les émeutes dans la ville d’El Aaiun », a précisé la motion parvenue à SPS.

    Le Sénat exprime « sa profonde préoccupation de la grave détérioration de la situation qui prévaut au Sahara occidental après les émeutes qu’a connu la ville d’El Aaiun », a ajouté le texte.

    La motion a également appelé à l’élargissement des prérogatives de la Mission des Nations Unies pour le référendum au Sahara occidental (MINURSO) à la protection et la surveillance des droits de l’homme dans les territoires occupés du Sahara occidental.

    Elle a enfin réclamé l’envoi d’une mission indépendante d’enquête sur les événements survenus pendant et après le démantèlement du camp de Gdeim Izik, ainsi que l’éclaircissement du sort des victimes, notamment l’Espagnol, Hamady Baby Boujemaa, heurté par un véhicule de la police marocaine. (SPS)
  • Sahara occidental : un parlementaire britannique dénonce l’absence de la surveillance internationale des droits de l’homme

    Londres, 30/11/2010 (SPS) Le parlementaire britannique Stephan Twigg, chargé du département des Affaires étrangères au sein du parti de l’opposition, a dénoncé à Londres l’absence de la surveillance internationale des droits de l’homme, au Sahara occidental.

    « Je suis particulièrement troublé par l’absence de la surveillance internationale des droits de l’homme et des restrictions imposées aux journalistes et aux représentants étrangers qui veulent se rendre au territoire », du Sahara occidental, a affirmé M. Twigg, dans une déclaration publique.

    Il a souligné que la communauté internationale a la responsabilité de surveiller la situation et d’assurer la protection des civils innocents au Sahara occidental occupé. Ce parlementaire a demandé au gouvernement de veiller à ce que le Royaume-Uni fasse pression au sein de la communauté internationale pour « mettre en place un organisme de contrôle de renommée internationale indépendant chargé de surveiller la situation des droits de l’homme au Sahara occidental et le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui ».

    M. Twigg a souligné que les circonstances entourant les récentes violences « restent floues », mettant en évidence la nécessité d’un élargissement du mandat de la MINURSO à intégrer surveillance des droits de l’homme.

    Exprimant sa « préoccupation » sur les massacres perpétrés par les forces d’occupation marocaines au camp sahraoui de Gdeim Izik, le 8 novembre dernier, près d’El Aaiun occupée, le parlementaire a indiqué que « le peuple Sahraoui s’est vu, pendant trop longtemps, refuser le droit à son autodétermination propre.
    Des incidents récents ont attiré l’attention de la communauté internationale sur les souffrances qu’il endure et l’impasse politique actuelle ne sert les intérêts de personne ».(SPS)
  • Agression contre des étudiants sahraouis : le président de la République interpelle l’ONU pour la protection des civils sans défense

    Bir Lahlou (territoires libérés), 30/11/2010 (SPS) Le président de la République, Mohamed Abdelaziz a appelé mardi le SG de l’ON, Ban Ki-moon pour la protection des civils sahraouis sans défense, après l’agression perpétrée lundi par des colons marocains soutenus par les autorités marocaines contre les étudiants sahraouis à Smara et El Aaiun occupées, dont le bilan a fait état des dizaines de blessés.

    « Nous vous appelons à intervenir d’urgence, après l’horrible massacre du camp de Gdeim Izik et la ville occupée d’El Aiun, afin d’éviter des massacres plus élevés et plus dangereux, auquel le gouvernement marocain s’apprête à commettre dans le secret à travers un message de chauvinisme, de racisme et d’hostilité contre le peuple sahraoui sur son sol national occupé et assiégé », a écrit le président de la République, Mohamed Abdelaziz dans une lettre au SG de l’ONU.

    « Ces pratiques agressives qui ont eu lieu dans les villes de Smara et El Aaiun occupées à travers l’enrôlement par le gouvernement du Maroc des citoyens marocains et des membres des forces militaires et de la police en civil, reflètent l’intention de Rabat de poursuivre sa politique de nettoyage ethnique contre le peuple sahraoui et renforcer son blocus et empêcher l’accès aux observateurs internationaux et médias indépendants », a estimé la président, Abdelaziz.

    « Il est pressant de créer l’atmosphère indispensable pour rassurer les familles sahraouies afin de leur permettre de traiter leurs blessés et savoir le sort de leurs fils détenus ou portés disparus », a-t-il souligné.

    Le président de la République a en outre réclamé la levée de l’état de siège militaire et médiatique en vue de permettre la liberté de mouvement et de communication pour les observateurs internationaux et les médias indépendants dans les territoires occupés du Sahara occidental.

    Il a enfin réitéré l’appel de la partie sahraouie pour la mise en place d’un mécanisme onusien devant assurer la protection de la population sahraouie sans défense dans un territoire sous la responsabilité de l’ONU, ou l’élargissement des prérogatives de la MINURSO à cette mission, ainsi que l’envoi sans plus tarder d’une mission d’enquête internationale sur les événements de Gdeim Izik et la ville d’El Aaiun. (SPS)

  • Journée parlementaire internationale de soutien à la résistance sahraouie mercredi à Alger

    Alger, 30/11/2010 (SPS) Le groupe parlementaire d’amitié et de fraternité algéro-sahraoui organisera mercredi une journée parlementaire internationale de soutien à la résistance populaire sahraouie pour l’autodétermination et la décolonisation du Sahara Occidental.

    Dans un communiqué publié mardi, l’Assemblée populaire nationale algérienne (APN) a indiqué que cette journée verra la participation de militants sahraouis des territoires occupés, de parlementaires sahraouis, de juristes et de militants des droits de l’homme de nombreux pays.

    Cette occasion permettra de présenter des témoignages vivants de militants sahraouis qui ont vécu « les agressions barbares des forces d’occupation marocaines qui ont atteint leur apogée durant les dernières semaines contre les populations du camp de la liberté ainsi que les violations dans la ville d’El Aaiun occupée ».

    Ces témoignages seront suivies d’interventions sur les effets de ces graves événements sur une plus grande mobilisation pour le soutien des droits légitimes du peuple sahraoui et au premier chef son droit à l’autodétermination à travers un référendum libre et régulier sous l’égide des Nations Unies. (SPS)
  • Journée parlementaire internationale de soutien à la résistance sahraouie aujourd’hui à Alger

    Le groupe parlementaire d’amitié et de fraternité algéro-sahraoui organisera aujourd’hui une journée parlementaire internationale de soutien à la résistance populaire sahraouie pour l’autodétermination et la décolonisation du Sahara Occidental.
     
    Dans un communiqué publié hier, l’Assemblée populaire nationale (APN) a indiqué que cette journée verra la participation de militants sahraouis des territoires occupés, de parlementaires sahraouis, de juristes et de militants des droits de l’homme de nombreux pays. Cette occasion permettra de présenter des témoignages vivants de militants sahraouis qui ont vécu «les agressions barbares des forces d’occupation marocaines qui ont atteint leur apogée durant les dernières semaines contre les populations du camp de la liberté ainsi que les violations dans la ville d’El Ayoun occupée».
     
    Ces témoignages seront suivis d’interventions sur les effets de ces graves événements sur une plus grande mobilisation pour le soutien des droits légitimes du peuple sahraoui et au premier chef son droit à l’autodétermination à travers un référendum libre et régulier sous l’égide des Nations unies.
    Horizons, 2/12/2010
  • 18e édition du Festival des arts populaires sahraouis : «Nous sommes prêts à tout sacrifier»

    La 18e édition du Festival des arts populaires et de la culture sahraouis en mémoire aux victimes sahraouies tombées sous les balles de l’armée marocaine d’occupation, s’est ouverte lundi à Aousserd, dans les camps des réfugiés sahraouis de Tindouf, en présence de délégations parlementaires, de la presse étrangère et d’une foule, subjuguées par la richesse et surprises par la diversité de la culture sahraouie.


    «C’est une manière de les faire vivre dans la mémoire collective», affirme Khadija Hamdi, la ministre sahraouie de la Culture, dans son allocution d’ouverture estimant que le festival constitue «une plate-forme de solidarité avec les victimes du camp de la liberté et la ville occupée d’El Ayoun, mais aussi, et surtout, «un rejet catégorique de l’occupation marocaine du Sahara occidental».

    A propos de l’attaque meurtrière par l’armée d’occupation marocaine ayant ciblé une population sans défense, elle a estimé que cet assaut qui a fait des dizaines de morts et des milliers de blessés et de disparus est une «forme de représailles». Son objectif principal, fait-elle savoir, est d’attenter à l’identité nationale sahraouie manifestée par des campements dans le désert.

    Les Sahraouis des territoires occupés, a-t-elle ajouté, expriment la légitimité et la continuation de leur identité. Comme tout autre combat, la culture est, selon la ministre, une forme de résistance à l’instar de la lutte armée et/ou pacifique menée par la population sahraouie dans la partie occupée de leur pays, au sud marocain et dans les universités marocaines. De jeunes Sahraouis affirment que le combat par la culture ne s’arrêtera qu’à l’indépendance acquise. «Le Maroc ne parviendra jamais à atteindre notre identité plusieurs fois millénaire pour laquelle nous sommes prêts à tout sacrifier», ont-ils soutenu.

    Selon les organisateurs, le Festival des arts populaires et de la culture, organisé cette année au niveau régional, se poursuivra dans les autres wilayas dans les prochains jours et sera clôturé à l’occasion du 35e anniversaire de la proclamation de la République arabe sahraouie démocratique le 27 février prochain.

    Les enfants parlementaires sahraouis demandent à l’Unicef d’intervenir rapidement pour protéger les enfants des territoires occupés. «Nous lançons un appel pressant à l’Unicef pour nous protéger, car nous ne jouissons pas de nos droits pourtant garantis par le droit international», écrivent-ils à l’institution onusienne. Les participants à cette journée parlementaire ont alerté l’opinion internationale sur la situation qui prévaut dans les territoires occupés, rappelant que l’assassinat du jeune Najem Elgahri récemment par l’armée marocaine d’occupation et la répression des enfants et des femmes prouvent que Rabat bafoue les droits élémentaires des Sahraouis. Lundi, un sit-in «pacifique» organisé devant le siège de l’administration coloniale à la ville occupée de Dakhla, réclamant le droit au travail et l’amélioration des conditions sociales des Sahraouis, a été réprimé.

    Le même jour, quelque 30 étudiants sahraouis, en majorité des filles, ont été agressés dans un établissement scolaire de la ville occupée de Smara par des colons marocains épaulés par des policiers.
    Horizons, 2/12/2010
  • Gdeym Izik : «C’est le point de départ d’un soulèvement populaire efficace»

    L’urgence de dépêcher une commission internationale pour enquêter sur le «massacre».

    Une journée parlementaire internationale de solidarité avec la résistance populaire sahraouie a été organisée hier à l’APN, en présence de délégations parlementaires de trois pays étrangers : Niger, Mexique et Cuba.

    Les participants ont réitéré, dans une déclaration commune, leur appel aux Nations unies à mener une enquête internationale «urgente» sur le massacre perpétré par les forces royales marocaines, le 08 novembre dernier, contre le camp de Gdim Izik près d’El Ayoun.

    Le président du groupe parlementaire d’amitié et de fraternité Algérie-Sahara Occidental, Tayeb Houari, s’est longuement attardé dans son intervention sur le soutien de l’Algérie au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination à travers l’organisation d’un référendum libre et intègre en application des décisions du Conseil de sécurité et de la légalité internationale. Les événements du camp de Gdim Izik constituent, à ses yeux, le point de départ d’un soulèvement populaire «efficace».

    Au passage, il a déploré la position «complice» de la France vis-à-vis de la question sahraouie et souligné l’urgence de dépêcher une commission internationale pour enquêter sur le «massacre». Un appel «pressant» repris par les délégations étrangères qui ont exhorté le Conseil de sécurité de l’ONU à créer au sein de la MINURSO une police pour protéger la population sahraouie. Le camp de Gdim Izik composé de près de 10 000 tentes, avait été érigé au mois d’octobre dernier, 12 km de la ville d’El-Ayoun, pour protester contre l’occupation marocaine.

    Pour le gouvernement sahraoui, l’attaque avait été minutieusement préparée par l’état-major de l’armée d’occupation marocaine. Ce constat a été appuyé hier par les participants en soulignant l’expulsion, par les forces royales, de journalistes étrangers, venus nombreux, notamment d’Europe, pour informer l’opinion publique sur la situation prévalant dans la ville d’El Ayoun et dans le camp de Gdim Izik où il y a comme un vent d’Intifada qui souffle.
    Horizons, 2/12/2010
  • DAKHLA : Une manifestation pacifique réprimée

    Les autorités d’occupation marocaines ont réprimé par la force un sit-in « pacifique » organisé, devant le siège de l’administration coloniale à la ville occupée de Dakhla, réclamant le droit au travail et l’amélioration des conditions sociales des Sahraouis sous occupation marocaine, a indiqué le ministère des territoires occupés et de la communauté sahraouie établie à l’étranger. La répression conduite par le tortionnaire marocain Hari El Arbi, a fait au moins onze blessés, selon un premier bilan. Il s’agit de : Mohamed Almoun Abdelahi, Mourad Embarek, Almadah élaïdique, Saïd Mouissa, Nanah Chouna, Boukhari Abdellahi, Zraiwil Bachri, Mayara Ali, Salami Mayara, Cheikh Alali, Cheikh Hammie.
    Les citoyens sahraouis dans les territoires occupés vivent quotidiennement le pillage illégal par le Maroc de leurs richesses et ressources naturelles, alors que la région de Dakhla riche en poisson, ses habitants sont sans emploi et ne bénéficient d’aucun avantage d’une telle exploitation. D’un autre côté et à Smara au moins 29 étudiants sahraouis ont été blessés, lors d’une agression des colons marocains contre ces étudiants dans un établissement scolaire de la ville occupée de Smara.
    Les blessés, dont la plupart sont des filles, ont été transférés à l’hôpital de Smara occupée. « À la suite de cet acte ignoble, les colons marocains ont quitté l’école, épaulés par des agents de la police marocaine et ont fermé les rues armés de couteaux et de bâtons », a précisé le ministère sahraoui des Territoires occupés. Des organisations des droits de l’Homme ont critiqué récemment la situation qui prévaut dans les territoires occupés du Sahara Occidental après l’assaut du 8 novembre contre le camp de Gdeim Izik et la répression à El Ayoun, capitale occupée du Sahara Occidental. Le Parlement européen a condamné dans une résolution adoptée, jeudi dernier, l’usage de la violence dans ce camp et a demandé l’envoi d’une mission d’enquête indépendante de l’ONU au Sahara Occidental.

    Mokhtar Bendid

    Le Courrier d’Algérie, 2/12/2010
  • A. Tale Omar : «On ne peut contenir longtemps l’option du retour aux armes»

    Abordé en marge de la célébration du trente-cinquième anniversaire du Conseil national sahraoui, le Premier ministre de la République arabe sahraouie démocratique, Abdelkader Taleb Omar, a volontiers accepté de s’entretenir avec notre envoyé spécial et notre confrère du quotidien Horizons, du climat de tension régnant dans les territoires occupés, n’excluant point le recours à l’option armée, seule à même de faire accéder le peuple sahraoui à son indépendance.


    Le Courrier d’Algérie : L’Onu semble être sous-pression pour un référendum pour le sud du Soudan. Ne serait-ce pas, selon vous, le moment opportun pour la République arabe sahraouie d’en faire autant ? Abdelkader Taleb Omar : Nous l’espérons parce que la question sahraouie est défendue par le droit international. Elle est considérée étant une question de décolonisation. Malheureusement, la France fait de son mieux, comme à chaque fois, à mettre les bâtons dans les roues pour qu’une issue favorable et rapide soit engagée et ainsi mettre un terme aux supplices des populations sahraouies. D’ailleurs, vous le savez certainement, c’est la France qui n’a pas tardé à user de son droit de veto, récemment, pour bloquer l’envoi d’une mission d’enquête onusienne après les massacres de Gdeim Izik et de El- Ayoun.
    Selon vous, pourquoi la France agit de la sorte ?
    La France ne tient pas à admettre la souveraineté et les libertés des peuples, notamment, dans le Maghreb. La France tient toujours à ce que ce soit le Maroc, son enfant gâté, qui jouit dans la région de toutes les priorités nécessaires. Sur un autre volet, la France n’admet, en aucun cas, que le combat mené depuis les premières heures de l’invasion marocaine en 1975, soit un prolongement de celui mené par les Algériens, qui, de par leurs sacrifices, ont arraché leur indépendance. Quoi qu’il en soit, la France reconnaîtra un jour ou un autre que ce combat est légitime. Rien n’est plus caché aux yeux de la communauté internationale.
    Le voile est tombé sur la réalité de l’esprit criminel du Maroc Le Front Polisario a-t-il eu des discussions avec le gouvernement français ?
    Chose que nous n’avons jamais cessé d’entreprendre. Nous avons demandé à la France, à maintes reprises, d’être non pas à la faveur de la question sahraouie mais du moins de prendre une position neutre et, ainsi, défendre la légalité internationale. Nous avons également demandé à la France de ne jamais nier l’existence d’autres pays que le Maroc dans la région du Maghreb. Si la France persiste à ignorer ce point, ce serait tout l’équilibre de la région qui est remis en doute.
    Confirmez-vous qu’il y eu des contacts ?
    Tout à fait, le représentant du Front Polisario aux Nations unies a, lors de la récente réunion du Conseil de sécurité, contacté le représentant de la France. Malheureusement, la position de la France n’a pas du tout changé. La suite est connue de tout le monde. Le Parlement européen a fortement condamné les derniers événements de Gdeim Izik.
    Pensez-vous que ce même parlement pourrait contraindre la France à changer de position ?
    La position du Parlement européen a eu un impact favorable sur l’esprit de tous les Sahraouis et non seulement celui des instances dirigeante. C’était un revers et un coup que le régime marocain n’a pas trop digérés. Ce même régime, sans scrupule aucun, n’a pas hésité à organiser, le lendemain, une marche à Casablanca pour minimiser l’ampleur de la résolution et de la réduire à la critique du parti populaire espagnol comme à ses habitudes. Entre fuir les réalités et chercher un bouc émissaire, tous les coups sont permis. Une attitude qui ne nous étonne pas de la part du régime marocain et le langage usé à Gdeim Izik contre une population aux mains nues qui ne défendait que ses droits élémentaires en est une preuve formelle. Pour revenir à votre question, notre espoir est grand de voir cette résolution avoir un impact direct sur la politique de la France vis-à-vis de la question sahraouie. Autrement dit, nous sommes sûrs et certains que le parlement européen un son poids moral et politique dans ce sens.
    Les déclarations des hauts responsables espagnols sont contradictoires, particulièrement, depuis la répression de Gdeim Izik et El-Ayoun… Depuis cette crise, le gouvernement espagnol s’est senti dans une situation à laquelle on n’arrivait pas à répondre d’une manière bien étudiée. Aujourd’hui le gouvernement espagnol est représenté par un courant minoritaire issu du Parti socialiste ouvrier. Ce sont les membres influents ainsi que la base de ce même parti qui ont été, depuis tout le temps, contre l’attitude marocaine, eux qui ont condamné cette action marocaine. Sans parler également des représentants du PP, de la gauche ainsi que quelques-uns de l’extrême droite. L’élément nouveau, c’est cette mobilisation espagnole qui va certainement appeler l’Espagne et faire pression sur son gouvernement afin de prendre une position plus favorable concernant la question sahraouie.
    Ces derniers temps, la reprise des armes est souvent évoquée par les responsables sahraouis. Qu’en est-il au juste et qu’en pensez-vous ?
    L’évolution des faits l’exige. D’autre part, le gouvernement sahraoui n’a manqué aucune occasion à rappeler au monde entier les pratiques du Maroc sur le sol sahraoui. La communauté internationale a été, à maintes fois, interpellée afin de faire pression sur le Maroc, mais jusque-là, rien de palpable n’a été enregistré. Bien au contraire, la situation des droits de l’homme dans les territoires occupés s’empire de jour en jour. Aucun prétexte ne reste au Polisario pour dissuader les Sahraouis à récupérer ce qui leur a été pris de force que par la force. Ici même (les camps des refugiés de Tindouf), des milliers de Sahraouis ont tenu des manifestations appelant à la reprise de la lutte armée. La direction du Front Polisario a pu maintenir momentanément les gens dans le calme. Mais, on ne peut contenir longtemps cette option de retour aux armes s’il n’y a pas une évolution concrète. Les faits sont là, le régime marocain ne semble pas nous laisser le choix. Nous avons toujours privilégié la solution politique et pacifique. Si ce chemin connaît sous peu une issue politique favorable, bienvenue, sinon mais comme je l’ai déjà mentionné auparavant, toute chose a ses limites.
    Donc vous confirmez que vos hommes de terrain ont repris chacun son poste au sein de votre armée ?
    Oui bien sûr. La réalité des choses le dicte. Le discours du Mohamed VI, datant du 6 novembre, ne pouvait avoir d’autres lectures qu’une escalade et des menaces. En première étape, les forces armées marocaines sont passées à l’acte en territoires occupés. En deuxiéme partie, dans son discours Mohamed VI a clairement affiché son désir de récupérer des territoires occupés. En allant encore plus loin, le roi s’est montré également clair concernant les camps des réfugiés. Toute armée du monde a pour mission de défendre ses citoyens. Nous ferons de même. Dans quelques jours, le Front Polisario et le Maroc ont encore un rendez-vous pour une autre manche de négociations.
    Ce qui s’est passé à Gdeim Izik n’auraitil pas une influence négative sur les pourparlers ?
    Assurément, car avant toute négociation, un climat propice doit être préalablement mis en action, mais encore une fois, le Maroc mine tous les chemins menant à une solution définitive et favorable. Les événements de Gdeim Izik sont intervenus à la veille des négociations de New York, donc beaucoup de choses sont à revoir dans ce cadre.
    Entretien réalisé dans les camps sahraouis de Tindouf par Farid Houali

    Le Courrier d’Algérie, 2/12/2010
  • Les Sahraouis reprendront les armes si…

    Les festivités de la célébration du 35e anniversaire de la création du Conseil national sahraoui (CNS) et du festival culturel de la wilaya d’Ousserd se sont déroulées au moment où la situation dans les territoires occupés du Sahara occidental demeure tendue.

    La situation demeure confuse, notamment avec le Maroc qui continue de verrouiller les accès à la ville d’El-Ayoun occupée sur laquelle s’est abattue dernièrement une violente répression de la part des autorités marocaines. Ces affrontements entre la population sahraouie d’El Ayoun et les forces d’occupation se sont produits suite à l’agression barbare contre le camp de la liberté de Gdeim Izik par les autorités coloniales du royaume.

    Les festivités célébrant le 35e anniversaire de la création du CNS et le festival culturel ont drainé des parlementaires de nombreux pays, à l’instar du Mexique, de Cuba, de l’Espagne, de l’Allemagne, de l’Algérie et de l’Afrique du Sud. Les Sud-Africains ont vivement dénoncé, à cette occasion, les graves violations des droits de l’homme commises par le Maroc contre des citoyens sans défense dans le Camp de la liberté de Gdeim Izik, à El Ayoun occupée, en fustigeant la position de la France qui a rejeté toute enquête internationale. Les participants ont appelé à une enquête internationale pour faire la lumière sur ce qui s’est réellement passé lors de cette attaque du 8 novembre. M. Khatri Adouh, président du Conseil national sahraoui, a déclaré que l’actuelle étape de la lutte du peuple sahraoui a permis de porter la cause du Sahara occidental sur le devant de la scène internationale.

    Et d’ajouter que «le recours aux armes est une nécessité vu les circonstances actuelles, parce que le Maroc s’entête à la violation des droits de l’homme et à s’adonner à la pratique de la torture dans les territoires occupés».

    Après avoir passé en revue les étapes qui ont marqué la création du Parlement sahraoui, M. Adouh a mis en exergue les points de similitude entre la situation qui caractérisait le peuple sahraoui il y a 35 ans et celle dans laquelle il se trouve actuellement, expliquant que «si la première étape a été décisive et a permis de réaliser un saut qualitatif dans la lutte contre l’occupation marocaine».

    Pour sa part, l’ancien président du Conseil national, Mohamed Lamine Ahmed, a souligné que la création du conseil le 28 novembre 1975 a permis la «consécration des principes de l’unité nationale et contribué à la construction de l’édifice institutionnel du peuple sahraoui».

    Le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Mohammed Abdelaziz n’a pas mâché ses mots défiant directement, le Maroc. Il a déclaré en effet que «ni les blindés marocains, ni les geôles du Maroc ne nous font peur. On ne quittera pas El Ayoun, Smara et les autres villes des territoires occupés. On préfère mourir dans les prisons marocaines que l’exil», a-t-il tonné

    D’autre part, Mme Khadidja Hamdi, ministre sahraouie de la Culture, est intervenue à l’occasion du 18e Festival national des arts populaires et de la culture pour dire que «l’assaut meurtrier contre le camp de Gdeim Izik est une forme de représailles contre l’identité nationale sahraouie manifestée par des tentes dans le désert qui relatent l’authenticité et la continuation de cette identité».

    Et d’ajouter que «la culture demeure également une forme de résistance à l’instar de la lutte armée et de la résistance pacifique menée par la population sahraouie dans les territoires occupés du Sahara occidental».

    De notre envoyé spécial à Ousserd

    (Sahara occidental)

    Mohammed Zerrouki

    Le Jeune Indépendant, 2/12/2010