Mois : décembre 2010

  • Sahara Occidental : Ben Ali contre un Etat Sahraoui

    Le président tunisien, Zine El-Abidine Ben Ali, ne croit pas au règlement de la question du Sahara Occidental par le Conseil de sécurité.

    «Les algériens doivent accepter qu’il y’aura pas un Etat indépendant au Sahara Occidental », a-t-il dit au secrétaire d’Etat adjoint, chargé des affaires du proche orient et de l’Afrique du Nord, David Welch, selon un mémo de l’ambassade américain à Tunis.

    Dans ce câble, rendu public par Wikileaks le 05 novembre 2010, Ben Ali a déclaré que «le problème est complexe et prendra des années pour être résolu».

    Mieux, le président tunisien est allé jusqu’à accuser les algériens d’être responsables de l’impasse actuelle que connaît le conflit du Sahara Occidental.

    La Tunisie, a tenu a précisé par ailleurs, a essayé de convoquer une réunion du Maghreb à ce sujet à Tunis. «Alors que le Maroc et la Libye avait accepté de participer, l’Algérie a refusé, disant qu’il n y’avait pas rien à discuter», a-t-il dit.

    Oui, l’Algérie a refusé d’y participer car, la question du Sahara occidental doit être résolu dans le cadre des Nations unies, car c’est un problème de décolonisation.

    Le président tunisien ignore-t-il peut être que la question sahraouie est inscrite dans la 4e commission de l’Assemblée générale des Nations unies en tant que question de décolonisation (déclaration 1514 du 15 décembre 1960) ?.

    Par ces révélations, sommes toutes, fracassantes, n’est ce pas Ben Ali se démarque de la légalité internationale et des principes des Nations unies en matière de la décolonisation et fait fi du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.

    Il s écarte le Plan de règlement agrée depuis près de 20 ans, des Accords d’Houston et des plans Baker (I et II).

    M. Ben Ali ignore aussi les efforts des Nations Unies réalisés depuis 1991 pour le Sahara occidental.

    Il occulte le droit inaliénable de l’autodétermination du peuple sahraoui conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l’ONU.

    Le président tunisien, M.Ben Ali, au lieu d’accuser l’Algérie du blocage du conflit sahraoui, doit savoir que si la question sahraouie s’est embourbée actuellement dans une impasse, c’est du fait de l’intransigeance du Maroc qui veut coûte que coûte imposer son plan d’autonomie, rejeté d’ailleurs par la communauté internationale.
    Rabah Beldjenna

    El Watan, 8/12/2010
  • Alger et Berlin misent sur Desertec pour renforcer la coopération économique

    BERLIN – Le président algérien Abdelaziz Bouteflika et la chancelière allemande Angela Merkel ont décidé mercredi la mise en place d’une commission économique mixte, notamment pour développer le projet d’installations éoliennes et solaires Desertec.
    M. Bouteflika, en visite officielle en Allemagne, a insisté sur les besoins technologiques de son pays pour qu’il dépende moins à l’avenir des hydrocarbures, lors d’une conférence de presse conjointe avec Mme Merkel.
    Lundi à Alger le ministre de l’Energie Youcef Yousfi a annoncé le lancement d’un programme de développement des énergies renouvelables sur 20 ans visant à augmenter la production d’électricité à partir de sources alternatives comme le soleil ou le vent.
    Concernant la coopération avec l’Allemagne, le président algérien a insisté sur l’importance du projet Desertec, piloté par des entreprises allemandes, qui vise à créer d’ici 40 ans un vaste réseau d’installations éoliennes et solaires en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, censé fournir à terme jusqu’à 15% de la consommation d’électricité de l’Europe.
    « Nous travaillerons dans les énergies nouvelles à travers un projet colossal (…) que nous allons approfondir d’un commun accord », a déclaré M. Bouteflika.
    Mme Merkel et M. Bouteflika devaient évoquer plus à fond ce dossier lors d’un déjeuner de travail à la chancellerie en compagnie de représentants des compagnies participant au projet.
    Mme Merkel, pour sa part, a également évoqué un projet allemand visant à aider l’Algérie à renforcer la sécurité à ses frontières.
    « Nous souhaitons coopérer avec l’Algérie et avec des entreprises allemandes qui en ont la technologie à un projet de protection des frontières », a affirmé la chancelière dans donner plus de détails.
    Interrogée sur les risques posées par l’immigration clandestine depuis l’Afrique du Nord, Mme Merkel a estimé que « ces projets de protection des frontières permettraient aussi d’endiguer les flux migratoires ».
    Par ailleurs, la chancelière et le président ont évoqué la situation au Sahara occidental, et au Soudan où les Sud-Soudanais doivent choisir le 9 janvier par référendum entre l’indépendance et le maintien de l’unité avec le reste du pays.
    Mme Merkel a estimé que l’Union européenne et l’Organisation de l’Unité Africaine devaient veiller au lendemain du référendum à ce « qu’il n’y ait pas éclatement des deux parties du pays ».
    Enfin M. Bouteflika a réaffirmé le soutien de son pays à l’octroi au Conseil de Sécurité des Nations Unies d’un siège permanent à l’Allemagne.
    AFP,  08 décembre 2010
    Source : Romandie News
  • Un site mauritanien détecte l’existence des « activités suspectes » du correspondant de la MAP à Nouakchott

    Le rêve de Mohamed VI : le Grand Maroc
    Nouakchott, 08/12/2010 (SPS) Le site mauritanien, Nouakchott Info a relevé mardi, selon des sources informées, que le représentant de l’agence marocaine, Maghreb Arabe Presse (MAP) à Nouakchott, Mohamed Baquali dirige un réseau d’espions dont des médias mauritaniens.

    « Le rôle de ce réseau est de mobiliser l’opinion publique en Mauritanie en faveur de la proposition marocaine d’autonomie au Sahara occidental », a précisé la même source.

    « Ce réseau tient des réunions quotidiennes au siège de l’une des ligues de la presse en Mauritanie, en vue d’élaborer une synthèse autour de ce qui a été rapporté par la presse mauritanienne en relation avec le Maroc et comment réagir si c’est nécessaire », a-t-on ajouté de même source.

    « Durant ces réunions, le correspondant de la MAP entretient des conversations individuelles suspectes à Nouakchott, qualifiées de sécrètes », selon la même source, avec ce qu’elle a dénommée « les grands médias pro marocains ». (SPS)

  • Rabat chronique . Des drapeaux à manger pour le peuple marocain

    Le lieutenant-colonel britannique Liddell Hart a écrit un livre révolutionnaire sur l’art de la guerre : « Stratégie de l’approche indirecte ». Par lui les alliés ont envahi l’Europe par la Normandie et non par Calais. Henry Kissinger l’a étudié en clé diplomatique et a bombardé Vietman du Nord pour négocier avec Hanoi à Paris. La cible comme leurre. Qu’est-ce que veut le sultan Mohamed VI, commandeur des croyants ? Élevé par les Français, il n’est pas un paysan et il sait qu’il entrera à Ceuta et Melilla quand les grenouilles élèveront des poils, surtout avec le contentieux de Gibraltar en empoisonnant le Détroit.

    Comme son père Hassan II, Saguia El Hamra et Río de Oro (appelé Sahara Occidental par ceux qui nient le Front Polisario), peuplent son insomnie du Grand Maroc et du nationalisme expansionniste si nécessaire pour les jeunes États sans Histoire, et avec lequel ils donnent à leurs sujets appauvris des drapeaux à manger. Quand il vient faire le brave à Ceuta et Melilla, il pense à El Aaiún et à tous ces sables qu’il ne peut pas contrôler militairement malgré le fait que l’Espagne est son supermarché d’armes, y compris les anti-émeutes. Seuls les EU, la France, l’UE et l’ONU pourraient (mais ils ne veulent pas) faire quelque chose avec ce marasme où nous sommes les convives de pierre. En dînant dans le « Prince des Asturies » j’ai demandé à l’amiral de la flotte à l’époque  : « Pourquoi vendons-nous des frégates à ceux-là ? ». « Par argent; et comme nous les avons fabriquées, nous savons ce que nous avons à faire pour les faire couler ». Avec le voisin, de fripouille à fripouille.
    Martín PRIETO
    La Razon.es, 8/12/2010
    Traduction non-officielle de Diaspora Saharau

  • Un site mauritanien détecte l’existence des "activités suspectes" du correspondant de la MAP à Nouakchott

    Le rêve de Mohamed VI : le Grand Maroc
    Nouakchott, 08/12/2010 (SPS) Le site mauritanien, Nouakchott Info a relevé mardi, selon des sources informées, que le représentant de l’agence marocaine, Maghreb Arabe Presse (MAP) à Nouakchott, Mohamed Baquali dirige un réseau d’espions dont des médias mauritaniens.

    « Le rôle de ce réseau est de mobiliser l’opinion publique en Mauritanie en faveur de la proposition marocaine d’autonomie au Sahara occidental », a précisé la même source.

    « Ce réseau tient des réunions quotidiennes au siège de l’une des ligues de la presse en Mauritanie, en vue d’élaborer une synthèse autour de ce qui a été rapporté par la presse mauritanienne en relation avec le Maroc et comment réagir si c’est nécessaire », a-t-on ajouté de même source.

    « Durant ces réunions, le correspondant de la MAP entretient des conversations individuelles suspectes à Nouakchott, qualifiées de sécrètes », selon la même source, avec ce qu’elle a dénommée « les grands médias pro marocains ». (SPS)

  • Procès des 7 militants sahraouis au Maroc: jugés pour avoir revendiqué les droits du peuple sahraoui

    ROME – Un groupe d’observateurs italiens composé de juristes et de membres d’ONG amies du peuple sahraoui et qui doit se rendre le 17 décembre au Maroc  (qui occupe une grande partie du territoire du Sahara Occidental, ndds) pour assister au procès de sept militants sahraouis des droits de l’homme, considère que ces derniers seront jugés « pour avoir revendiqué le droit du peuple sahraoui » à l’autodétermination. 
    Accusés officiellement d’ »atteinte à la sécurité de l’Etat du Maroc », les sept militants se voient reprocher, en réalité, le fait d’avoir « publiquement revendiqué le droit de leur peuple à décider de son avenir », a indiqué vendredi dans une déclaration, le président de l’ONG Osservatorio Internazionale Onlus, Nicola Quatrano. « Le 17 décembre, ce ne sera donc pas un procès pour juger des actes de violence, mais pour juger les droits, en particulier celui de l’autodétermination des peuples, reconnu au peuple sahraoui dans de nombreuses résolutions des Nations unies », précise-t-il.     
    Algérie Presse, 7/12/2010
  • Rabat chronique . Des drapeaux à manger pour le peuple marocain

    Le lieutenant-colonel britannique Liddell Hart a écrit un livre révolutionnaire sur l’art de la guerre : « Stratégie de l’approche indirecte ». Par lui les alliés ont envahi l’Europe par la Normandie et non par Calais. Henry Kissinger l’a étudié en clé diplomatique et a bombardé Vietman du Nord pour négocier avec Hanoi à Paris. La cible comme leurre. Qu’est-ce que veut le sultan Mohamed VI, commandeur des croyants ? Élevé par les Français, il n’est pas un paysan et il sait qu’il entrera à Ceuta et Melilla quand les grenouilles élèveront des poils, surtout avec le contentieux de Gibraltar en empoisonnant le Détroit.

    Comme son père Hassan II, Saguia El Hamra et Río de Oro (appelé Sahara Occidental par ceux qui nient le Front Polisario), peuplent son insomnie du Grand Maroc et du nationalisme expansionniste si nécessaire pour les jeunes États sans Histoire, et avec lequel ils donnent à leurs sujets appauvris des drapeaux à manger. Quand il vient faire le brave à Ceuta et Melilla, il pense à El Aaiún et à tous ces sables qu’il ne peut pas contrôler militairement malgré le fait que l’Espagne est son supermarché d’armes, y compris les anti-émeutes. Seuls les EU, la France, l’UE et l’ONU pourraient (mais ils ne veulent pas) faire quelque chose avec ce marasme où nous sommes les convives de pierre. En dînant dans le « Prince des Asturies » j’ai demandé à l’amiral de la flotte à l’époque  : « Pourquoi vendons-nous des frégates à ceux-là ? ». « Par argent; et comme nous les avons fabriquées, nous savons ce que nous avons à faire pour les faire couler ». Avec le voisin, de fripouille à fripouille.
    Martín PRIETO
    La Razon.es, 8/12/2010
    Traduction non-officielle de Diaspora Saharau

  • Dati à la rescousse du roi

    La dernière résolution adoptée par le Parlement européen à l’effet de mettre sur pied une commission  parlementaire aux fins d’enquête sur les événements du camp des réfugiés de Gdeim Izik à El-Ayoun, en date du 08 novembre 2010, n’a pas plu à Mme Rachida Dati qui ne partage pas les avis de ses coparlementaires. Peut-être qu’en étant  à Bruxelles Mme Dati n’a pas pu se rendre compte de la gravité des événements. Ignorerait-elle ce qui s’est réellement passé là bas en cette fatidique journée du 08 novembre ? A Bruxelles n’a -t-on pas parlé de ces événements dans les coulisses ? A moins qu’elle ait fait la sourde oreille, au risque de se faire rappeler à l’ordre par le trône et par ses concitoyens ? 
    Une autre hypothèse serait plausible : peut-être que Mme Dati ne s’intéresse pas aux informations malgré le poste qu’elle occupe au sein du Parlement européen là où l’on ne parle en général que  de questions politiques et d’autres. Concernant le vote, elle affirme : « Je me suis opposée à cette résolution. La délibération ne devait pas avoir lieu ». Cependant, à sa surprise,  elle eut lieu. Ce qui semble bien déplaire à Mme Dati. Même si elle était contre la résolution du Parlement européen ou qu’elle ait été seule à s’opposer au vote, après tout cela ne fait qu’une voix contre. En tant que Française, maire du VII ème arrondissement de Paris, membre de l’UMP, ancien ministre de la justice française et actuellement députée européenne, elle épouse délibérément la politique française quant à la question sahraouie. De par son origine marocaine il est évident qu’elle ne peut se soustraire de la politique de son pays, même si elle ne le montre pas. De ce fait, il ne faut surtout pas s’attendre à ce qu’elle se démarque de la position du gouvernement marocain à l’égard du Sahara occidental. 
    Ainsi, elle rejoint le ministre des Affaires étrangères , M.Tayeb Fassi Fihri, quand il dit : « La résolution du Parlement européen est précipitée et partiale. Précipitée car nous avions convenu avec la conférence des présidents que la résolution allait être adoptée en décembre prochain ». Le trône se sent-il trahi par le Parlement européen au détriment de la ligne diplomatique engagée par Paris vis-à-vis du royaume chérifien ? Ce qui, à priori, semble surprendre la députée européenne. L’on sait par ailleurs que la France avait  auparavant brandi  le droit de véto visant à bloquer le Conseil de sécurité sur la question relative à l’agression sanglante dont ont été victimes les réfugiés du camp de Gdeim Izik. Selon elle, et pour défendre sa position, elle va jusqu’à dire : « Nous n’avions aucun élément d’information sur ce qui s’est passé » Qu’entend-elle par là ? Le Parlement aurait-il siégé alors qu’il manquait d’in formations ? 
    Réflexion, 8/12/2010
  • Lutte contre le terrorisme en Algérie Africom impressionné

    La coopération militaire et sécuritaire, a été au centre des entretiens qui ont eu lieu, lundi, entre une délégation algérienne composée du conseiller du Président Abdelaziz Bouteflika sur le terrorisme, du commandant des forces terrestres Ahcene Tafer, et du secrétaire général du ministère de la Défense, le général Ahmed Senhadji et une délégation militaire américaine conduite par le général David Hogg, commandant des forces terrestres de l’Africom, commandement des forces américaines en Afrique.

    « La situation au Sahel est une question régionale et l’Algérie joue un rôle leader dans la lutte contre le terrorisme dans cette région », a déclaré le responsable militaire américain lors d’un point de presse animé au siège de l’ambassade des Etats-Unis à Alger, clôturant deux jours de visite en Algérie.

    Saluant le rôle « leader » de l’Algérie dans la lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel, le premier responsable des forces terrestres de l’Africom souligne que « les progrès qui ont été réalisés sont très impressionnants ». A la question de savoir si les Etats-Unis pourraient intervenir dans la région, le général-major Hogg a affirmé que l’appui de son pays « ne pourra se faire sans une demande émanant des pays de la région », soulignant qu’ « il y a des opérations qui sont menées au Sahel à partir d’une approche régionale de lutte contre le terrorisme, grâce au rôle leader des forces armées algériennes ». 

    Selon lui, il y a d’ « énormes progrès » réalisés en matière de lutte contre ce fléau, même si « du travail reste à faire ». A la tête de l’Africom depuis juin dernier, le général Hogg a insisté sur le fait que le combat antiterroriste dans le Sahel est « une question régionale ». Une approche régionale qui a été adoptée par les pays impliqués, a-t-il noté, en référence aux réunions qui se tiennent à Tamanrasset dans le Sud algérien entre états-majors militaires des pays du Sahel et la décision d’établir à l’automne un centre régional du renseignement à Alger. A la question de savoir si les Etats-Unis pourraient intervenir dans la région, le général-major Hogg a affirmé que l’appui de son pays « ne pourra se faire sans une demande émanant des pays de la région ». Par ailleurs et concernant l’état de la coopération militaire liant l’Algérie aux Etats-Unis d’Amérique, il juge que les deux parties entretiennent une « excellente coopération » dans le domaine, basée essentiellement sur l’échange d’informations et d’expériences, ajoutant que sa visite en Algérie vise à renforcer davantage cette coopération, notamment en matière de formation, ciblant notamment la formation dans le domaine du désamorçage des engins explosifs. 

    Le responsable militaire américain a salué, en outre, la « grande expérience » acquise par l’Algérie dans le domaine de la lutte contre le terrorisme, affirmant que les Etats-Unis « sont intéressés par cette expérience ». Concernant les résultats de sa visite en Algérie, il a indiqué que les deux parties ont exprimé leur souhait d’intensifier leur coopération, à travers, notamment, l’organisation d’exercices en Méditerranée et d’autres de sauvetage en cas de catastrophes naturelles.
    S. B.
    Le Midi Libre, 8/12/2010
  • Fuites de documents secrets d’un site Web : Le nouvel espionnage exposé par WikiLeaks

    Le déballage a jeté l’effroi dans les rangs des Etats, les USA en premier, alors qu’ils se présentent comme les chefs de la démocratie et de la défense des libertés fondamentales.

    Depuis le 28 novembre dernier, de nouvelles révélations sont divulguées par 5 grands titres de la presse internationale, à savoir : The New York Times (USA), Le Monde (France), The Guardian (Grande-Bretagne), El Pais (Espagne) et Der Spiegel (Allemagne). Après la série de documents officiels militaires et du Pentagone sur l’Afghanistan et l’Irak, cette fois les médias ont publié des centaines de milliers (plus de 250 000) de «câbles» diplomatiques américains fournis par le site WikiLeaks, des rapports classés «secrets» et échangés entre le département d’Etat à Washington et ses ambassades, durant la période 2004-2010. Pour le fondateur du site, Julian Assange, la décision de rendre publiques de telles informations vise à montrer la contradiction entre la position officielle américaine et «ce qui se dit derrière les portes closes».

    Les documents, récupérés par WikiLeaks, ont jeté une lumière crue sur les coulisses de la diplomatie américaine. Plusieurs sujets sont traités, principalement ceux relatifs à la diplomatie autour de la menace nucléaire iranienne et les consignes d’espionnage adressées aux diplomates américains, la situation dans le monde arabe, la situation sécuritaire au Sahel et en Afrique du Nord, le terrorisme et la relation groupes terroristes-drogue. Des informations renseignent aussi de l’image que se fait la France de l’Etat «fasciste» de l’Iran, des dirigeants russes qui souffriraient «d’une vision suffisante, à long terme pour leur pays», et enfin du président vénézuélien Hugo Chavez, qualifié de «fou». Comme ils avisent sur la position inchangée du Quai d’Orsay par rapport à la Turquie. D’autres dépêches émanant des diplomates US portent sur l’«Etat mafieux virtuel» de Russie, le projet de vente de navires de guerre Mistral à Moscou, la relation étroite, sinon mutuellement juteuse, entre le chef du gouvernement italien, Silvio Berlusconi et le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, ainsi que sur l’implication principale des Saoudiens, dans le financement des groupes terroristes comme Al-Qaïda. On y apprend en outre que Tel-Aviv et Ryad ont mis la pression sur Washington pour plus de fermeté face à l’Iran, que les autorités israéliennes désavouent la politique de Barack Obama en Iran et que le roi Abdallah d’Arabie saoudite est même favorable à une attaque contre Téhéran. Par ailleurs, on y découvre que nos voisins marocains font une véritable fixation sur tout ce qui touche à l’Algérie (notamment à cause du conflit du Sahara Occidental envahi par le Maroc en 1975, ndds).

    Plus grave encore, il est demandé au personnel des ambassades américaines de se procurer «toute information biographique ou biométrique – empreintes digitales, photographies faciales, ADN et scanners de l’iris» concernant les divers diplomates et dignitaires étrangers, dirigeants des Nations unies, militants d’ONG et autres. Il est même demandé à l’ambassade des Etats-Unis à l’ONU, à New York, d’espionner au sein de l’Organisation internationale, en fournissant «listes d’emails, mot de passe internet et intranet, numéros de cartes de crédit, numéros de cartes de fidélité de compagnies aériennes, horaires de travail».

    Même l’Algérie n’est pas épargnée…

    Le monde de la diplomatie mondiale apparaît comme un monde sale et pervers. En fait, aucun pays ni dirigeant n’échappe au regard critique des Américains. Les dirigeants africains et arabes sont aussi concernés par ces documents ultra secrets. L’Algérie n’est donc pas épargnée par les révélations rapportées par Wikileaks. A ce sujet, le quotidien El Khabar a rapporté dernièrement la déclaration de Julian Assange, dans laquelle celui-ci affirme que l’Algérie, ainsi que «ses hauts responsables» sont concernés par les câbles diplomatiques, échangés entre le département d’Etat US et ses ambassades, entre 2004 et mars 2010. Le fondateur de WikiLeaks aurait d’ailleurs précisé à notre confrère que dans les «câbles diplomatiques», on retrouve «les noms de hauts responsables américains qui détiennent des actions et des prises de participations dans des investissements US en Algérie».

    Les fuites organisées de WikiLeaks, relayées par les quelques titres de la presse mondiale, ont provoqué la colère de Washington et semé également le trouble dans les chancelleries du monde entier. Sans démentir les informations colportées, la Maison-Blanche a ainsi condamné la publication «irresponsable et dangereuse» de ces documents, affirmant que ces fuites constituent «de graves violations de la loi et une menace grave pour ceux qui mènent et aident notre politique étrangère». Pour la présidence US, WikiLeaks et ceux qui répandent ces informations sont «des criminels». Quant à la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton, elle a estimé que la démarche de WikiLeaks est une «attaque contre la communauté internationale». La Maison-Blanche, par la suite, a annoncé avoir ordonné un passage en revue des procédures de sécurité pour empêcher de nouvelles révélations. La justice américaine a été actionnée : elle est chargée de mener une «enquête pénale».

    Sur un autre plan, des dirigeants mis en cause ou outragés, notamment d’Europe, se sont empressés d’assurer que ces révélations, ces «ragots», selon Berlin, ou cette divulgation «délibérée et irresponsable», selon Paris, ne portent pas atteinte à leurs relations avec les USA. D’autres ont jugé que la divulgation des notes diplomatiques américaines est un acte prémédité. C’est le cas, entre autre, de l’Iran qui y voit une manière de nuire ses relations avec les pays arabes. Par ailleurs, des pays se sont inquiétés des conséquences d’une «telle rupture de confidentialité de documents» (France) ou, plus intelligemment, des préjudices des fuites et de leur publication sur «la sécurité nationale des Etats-Unis, du Royaume-Uni et partout ailleurs» (Royaume-Uni). D’après certaines sources, plusieurs pays concernés par ces fuites envisageraient des poursuites judiciaires. En tous cas, il est trop tôt pour évaluer l’impact des révélations de WikiLeaks sur les relations entre les USA et les autres pays.
    Par Z’hor Chérief

    Les Débats, 8/12/2010