Mois : décembre 2010
-
Révélations de WikiLeaks : Quand le président tunisien torpille la cause sahraouie
“Les Algériens doivent accepter le fait qu’il n’y aura pas un État indépendant au Sahara occidental”. Ce sont là les confidences du président tunisien Zine El-Abidine Ben Ali faites à David Welch, sous-secrétaire d’État américain chargé des affaires du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord le 28 février 2008. Selon un câble diplomatique américain daté du 3 mars 2008, le président tunisien accuse l’Algérie de bloquer tous les progrès dans le Maghreb à cause de sa position sur le conflit du Sahara occidental. Plus grave, Ben Ali estime que ce conflit délicat ne peut pas “être réglé par le Conseil de sécurité des Nations unies”.Le câble précise que “la Tunisie avait essayé de convoquer une réunion des chefs d’État du Maghreb à ce sujet à Tunis”. Et “alors que le Maroc et la Libye avaient accepté de participer, l’Algérie a refusé prétextant qu’il n’y avait rien à discuter”, confie Ben Ali à David Welch lors de cette entrevue. Ben Ali s’est montré également très inquiet sur la montée de l’islamisme. En effet, le président tunisien a confié aux Américains ses angoisses sur la montée de l’islamisme en Égypte et au Maroc. “L’extrémisme est un problème réel et croissant. Et le Maroc est au début de ce problème”, confie-t-il.Concernant l’Égypte, Ben Ali croit savoir que les “Frères musulmans” prendront tôt ou tard le pouvoir au Caire. Quant à l’Algérie, le président tunisien a relevé que le pays se porte nettement “mieux” et l’islamisme radical ne représente pas un aussi grand danger comme par le passé.Liberté, 9/12/2010 -
La bombe Sahara
Une chose est sûre : le Sahara espagnol (Sahara Occidental actuellement, ndds) est passé, du jour au lendemain, du rang de problème abstrait, lointain et ennuyeux, à celui de problème international critique. Simplement parce que le roi du Maroc, Hassan II, a décidé soudainement d’organiser une croisade, qu’il espère pacifique, une marche dans le désert de 350 000 Marocains civils désarmés, pour aller reprendre «notre Sahara».Tout territoire disponible est bon à prendre: c’est là une règle politique fondamentale des Etats. Quand de surcroît on découvre, dans ce territoire au statut fragile, des richesses minières considérables (du phosphate en l’occurrence) que l’on commence à exploiter, l’intérêt théorique des multiples prétendants devient concret et actif.
Le Maroc assure que les tribus nomades du Sahara acceptaient, avant la colonisation espagnole, la souveraineté marocaine. Sa thèse est donc que l’Espagne administre un territoire marocain et ne peut que le rendre au Maroc si elle s’en va. Rabat accepte donc le référendum d’autodétermination prévu par l’ONU à condition que la question posée soit exclusivement : «préférez-vous le retour à la mère patrie» ou la continuation de l’administration espagnole?
Le calcul de l’Espagne est différent: après avoir longuement rechigné, elle dit être pressée, aujourd’hui, de se défaire du Sahara. Elle supplie l’ONU d’y organiser le plus vite possible un référendum dont, de toute évidence, elle espère qu’il conduira à l’indépendance du territoire. Son idée est évidemment qu’elle y défendra alors mieux ses intérêts comme ancienne métropole «généreuse» qu’elle ne peut le faire aujourd’hui comme colonisatrice.
Or un troisième groupe revendique le territoire : certains de ses habitants, organisés en un front de libération, le F. Polisario. Leur thèse : les marocains aussi étaient des colons, nous ne voulons pas retomber dans leur dépendance.
La Mauritanie, quatrième prétendant, est plus ambiguë. En effet, ce pays reconnaissaît jadis, comme le Sahara aujourd’hui espagnol, une certaine suzeraineté marocaine. Créé et rendu indépendant par la France, il craint que le Maroc, s’il s’approprie tout le Sahara et devient son voisin immédiat, ne se rappelle ses vieilles et historiques revendications. Si le territoire était partagé entre le Maroc et lui, le risque serait le même. Si le territoire devenait indépendant, la Mauritanie perdrait un riche trésor.
L’Algérie, elle joue les vertus : elle dit ne rien revendiquer et désirer seulement que le référendum permette aussi l’indépendance du Sahara. Tout le monde le soupçonne (avec quelque raison semble-t-il) d’espérer jouer, un peu comme l’Espagne, les grands voisins puissants qui n’ont nul besoin besoin de titres juridiques pour être influents.Les risques dans cet imbroglio est lourd sont nombreux Au Mmaroc, le roi Hassan II avait, l’an dernier, trouvé dans la reconquête du Sahara un thème unificateur : l’opposition était séduite, le pays pouvait aller de l’avant. Aujourd’hui les marocains, enflammés par maints discours, exigent au fond du roi qu’il tienne ses promesses. Il va les tenir – mais s’il échoue? Si sa marche pacifique tourne mal? Tiendra-t-il sur son trône? C’est peu probable;
L’Espagne, elle, est à deux doigts d’un changement de régime. elle a déjà dit qu’elle se refusait à faire couler une ngoutte de sang espagnol pour le Sahara. Bien – mais si l’affaire tourne à la confusion, à la débacle pour elle, l’armée espagnole n’aura-t-elle pas un réflexe « à la portugaise » : Prenons les rennes de cet Etat qui nous a ridiculisés? Quelle terrible ironie si le régime franquiste, né en terre marocains, y prenait fin également.
Ce ne sont là que les risques saillants de la situation. Il est clair que de cette lutte pour « quelques arpent s de sable » peut découler, par réaction en chaîne, une remise en cause de l’équilibre maghrébin, ouest-africain, ibérique et même européen.
Autant dire que les pays d’Europe occidentale, comme els Etats-Unis, ont tout intérêt à s’entremettre pour éviter que la situation ne dégénère. Ils ont huit jours avant que Hassan II ne mettre branle sa folle expédition.
Claude Monnier
Journal de Genève, 21/10/1975
-
Révélations de WikiLeaks : Quand le président tunisien torpille la cause sahraouie
“Les Algériens doivent accepter le fait qu’il n’y aura pas un État indépendant au Sahara occidental”. Ce sont là les confidences du président tunisien Zine El-Abidine Ben Ali faites à David Welch, sous-secrétaire d’État américain chargé des affaires du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord le 28 février 2008. Selon un câble diplomatique américain daté du 3 mars 2008, le président tunisien accuse l’Algérie de bloquer tous les progrès dans le Maghreb à cause de sa position sur le conflit du Sahara occidental. Plus grave, Ben Ali estime que ce conflit délicat ne peut pas “être réglé par le Conseil de sécurité des Nations unies”.Le câble précise que “la Tunisie avait essayé de convoquer une réunion des chefs d’État du Maghreb à ce sujet à Tunis”. Et “alors que le Maroc et la Libye avaient accepté de participer, l’Algérie a refusé prétextant qu’il n’y avait rien à discuter”, confie Ben Ali à David Welch lors de cette entrevue. Ben Ali s’est montré également très inquiet sur la montée de l’islamisme. En effet, le président tunisien a confié aux Américains ses angoisses sur la montée de l’islamisme en Égypte et au Maroc. “L’extrémisme est un problème réel et croissant. Et le Maroc est au début de ce problème”, confie-t-il.Concernant l’Égypte, Ben Ali croit savoir que les “Frères musulmans” prendront tôt ou tard le pouvoir au Caire. Quant à l’Algérie, le président tunisien a relevé que le pays se porte nettement “mieux” et l’islamisme radical ne représente pas un aussi grand danger comme par le passé.Liberté, 9/12/2010 -
La bombe Sahara
Une chose est sûre : le Sahara espagnol (Sahara Occidental actuellement, ndds) est passé, du jour au lendemain, du rang de problème abstrait, lointain et ennuyeux, à celui de problème international critique. Simplement parce que le roi du Maroc, Hassan II, a décidé soudainement d’organiser une croisade, qu’il espère pacifique, une marche dans le désert de 350 000 Marocains civils désarmés, pour aller reprendre «notre Sahara».Tout territoire disponible est bon à prendre: c’est là une règle politique fondamentale des Etats. Quand de surcroît on découvre, dans ce territoire au statut fragile, des richesses minières considérables (du phosphate en l’occurrence) que l’on commence à exploiter, l’intérêt théorique des multiples prétendants devient concret et actif.
Le Maroc assure que les tribus nomades du Sahara acceptaient, avant la colonisation espagnole, la souveraineté marocaine. Sa thèse est donc que l’Espagne administre un territoire marocain et ne peut que le rendre au Maroc si elle s’en va. Rabat accepte donc le référendum d’autodétermination prévu par l’ONU à condition que la question posée soit exclusivement : «préférez-vous le retour à la mère patrie» ou la continuation de l’administration espagnole?
Le calcul de l’Espagne est différent: après avoir longuement rechigné, elle dit être pressée, aujourd’hui, de se défaire du Sahara. Elle supplie l’ONU d’y organiser le plus vite possible un référendum dont, de toute évidence, elle espère qu’il conduira à l’indépendance du territoire. Son idée est évidemment qu’elle y défendra alors mieux ses intérêts comme ancienne métropole «généreuse» qu’elle ne peut le faire aujourd’hui comme colonisatrice.
Or un troisième groupe revendique le territoire : certains de ses habitants, organisés en un front de libération, le F. Polisario. Leur thèse : les marocains aussi étaient des colons, nous ne voulons pas retomber dans leur dépendance.
La Mauritanie, quatrième prétendant, est plus ambiguë. En effet, ce pays reconnaissaît jadis, comme le Sahara aujourd’hui espagnol, une certaine suzeraineté marocaine. Créé et rendu indépendant par la France, il craint que le Maroc, s’il s’approprie tout le Sahara et devient son voisin immédiat, ne se rappelle ses vieilles et historiques revendications. Si le territoire était partagé entre le Maroc et lui, le risque serait le même. Si le territoire devenait indépendant, la Mauritanie perdrait un riche trésor.
L’Algérie, elle joue les vertus : elle dit ne rien revendiquer et désirer seulement que le référendum permette aussi l’indépendance du Sahara. Tout le monde le soupçonne (avec quelque raison semble-t-il) d’espérer jouer, un peu comme l’Espagne, les grands voisins puissants qui n’ont nul besoin besoin de titres juridiques pour être influents.Les risques dans cet imbroglio est lourd sont nombreux Au Mmaroc, le roi Hassan II avait, l’an dernier, trouvé dans la reconquête du Sahara un thème unificateur : l’opposition était séduite, le pays pouvait aller de l’avant. Aujourd’hui les marocains, enflammés par maints discours, exigent au fond du roi qu’il tienne ses promesses. Il va les tenir – mais s’il échoue? Si sa marche pacifique tourne mal? Tiendra-t-il sur son trône? C’est peu probable;
L’Espagne, elle, est à deux doigts d’un changement de régime. elle a déjà dit qu’elle se refusait à faire couler une ngoutte de sang espagnol pour le Sahara. Bien – mais si l’affaire tourne à la confusion, à la débacle pour elle, l’armée espagnole n’aura-t-elle pas un réflexe « à la portugaise » : Prenons les rennes de cet Etat qui nous a ridiculisés? Quelle terrible ironie si le régime franquiste, né en terre marocains, y prenait fin également.
Ce ne sont là que les risques saillants de la situation. Il est clair que de cette lutte pour « quelques arpent s de sable » peut découler, par réaction en chaîne, une remise en cause de l’équilibre maghrébin, ouest-africain, ibérique et même européen.
Autant dire que les pays d’Europe occidentale, comme els Etats-Unis, ont tout intérêt à s’entremettre pour éviter que la situation ne dégénère. Ils ont huit jours avant que Hassan II ne mettre branle sa folle expédition.
Claude Monnier
Journal de Genève, 21/10/1975
-
Une vie pour un toit
Un Marocain doit épargner près de 70 ans en moyenne pour acquérir un logement décent. Un record mondial.Selon une étude du cabinet international Evans, spécialisé dans l’immobilier, le Maroc détient la triste palme en matière de pénurie de logements dans le monde. Un article du Telegraph (journal biélorusse) qui reprend le classement nous apprend qu’un Marocain doit en moyenne épargner durant 67,5 ans (!) pour acquérir un logement. Le coût moyen d’une propriété au Maroc est de 144 800 euros, alors que le revenu moyen annuel des ménages n’est que de 2145 euros.En juin dernier, le royaume chérifien avait annoncé en grande pompe un énième plan de construction de logements sociaux, pour permettre à un million et demi de personnes ayant des revenus faibles de vivre dans des habitations décentes. Pour cela, il a mis en place des facilités fiscales au profit des sociétés immobilières et des ménages à faibles revenus et projette de construire 300 000 logements sociaux au cours des dix prochaines années. Le Maroc doit répondre à une demande annuelle de 123.000 nouveaux ménages, dont 70.000 pour le logement social.Le constat terrible d’Evans a une résonance bien amère dans l’actualité : le démantèlement du camp de Gdeim Izik à Laâyoune. Le nettoyage de la hiérarchie sécuritaire au Sahara et la guerre médiatique que se sont livrés les médias marocains, algériens, polisariens et espagnols ont quelque peu fait passer au second plan le jeu de chaises musicales au sein de la holding publique Al Omrane. Le remplacement de son patron Mohamed Najib Laraichi par Badr Kanouni le 20 novembre dernier résulte de la situation à Laâyoune(capitale occupée du Sahara Occidental, ndds) Al Omrane y était chargé de distribuer des terrains à des familles sahraouies vivant dans des habitats insalubres. Mais en 2009, elle n’aurait distribué qu’une part réduite de ces lots. A l’origine des heurts, les protestataires de Gdeim Izik réclamaient justement des logements et dénonçaient leur distribution clientéliste pour des raisons bassement électorales. Des critiques qui ont rejailli sur Taoufiq Hjira, le ministre de l’Habitat et sur Hamdi Ould Rachid, le maire istiqlalien de Laâyoune, tous deux aujourd’hui sur la sellette.Ali AmarVoxmaroc, 8/12/2010 -
De vilains clones chinois pour la chasse marocaine?
En 2007, Rabat avait consulté Pékin pour renforcer son aviation de combat. Le Wall Street Journal croit savoir que l’option est maintenue malgré l’acquisition par le Maroc de F-16 américains.Info, intox ou simple approximation? Rabat serait toujours en lice pour l’acquisition d’une escadrille de jets JF-17 auprès de Pékin et Islamabad. Déjà 2007, le Maroc avait de cette manière fait jouer la concurrence probablement pour infléchir les prix des Rafale (Dassault) proposés par Paris et ceux des F-16 (Lockheed Martin) par Washington. Le JF-17 est un avion à réaction de combat sino-pakistanais, conçu par l’industrie militaire chinoise et cofinancé par le Pakistan. Mis en service en 2007, Il a été présenté pour la première fois au grand public au salon de Farnborough de juillet 2010. C’est une réplique lointaine du F-16, mais il est équipé d’un réacteur russe de marque Klimov. Il est aussi moins coûteux qu’un MIG 29 russe : 20M$ pièce contre 30M$. Après l’Egypte, le Maroc qui a entamé un vaste programme de modernisation de sa chasse (achat de 24 F-16 américains et retrofit de ses Mirage F-1 français) serait le deuxième pays arabe toujours intéressé par le JF-17 si l’on en croit le Wall Street Journal .Pourtant, cette option qui date, paraît bien peu crédible au plan politique (Washington prendrait cela comme un affront et pourrait envisager de reconsidérer l’aide du Millenium Challenge Account à Rabat), et technique (les Forces Royales Air ont fait le choix du F-16 pour être « OTAN compatibles »), l’achat d’un chasseur issu de l’ancien bloc de l’Est est antinomique avec cette stratégie. D’ailleurs, le JF-17 ferait un piètre doublon du F-16 dont il imite la voilure et le format : empennage simple, mono réacteur, même gabarit… Pourquoi donc aller acheter un vilain clone chinois, qui vole moins vite, emporte moins de munitions, etc.? Par ailleurs, Moscou ne voit pas d’un bon œil la concurrence chinoise sur les marchés émergents de l’armement, surtout qu’elle a profité depuis la chute du mur de Berlin d’un transfert de savoir-faire conséquent de la part de la Russie.Mikhail Pogosyan, le puissant patron de la firme Sukhoi fait pression sur le Kremlin pour stopper la vente des moteurs d’avions militaires à la Chine Populaire, si celle-ci s’évertue à trouver des débouchés pour ses avions, surtout que certains de ses modèles sont équipés d’une avionique et d’une électronique embarquée évoluée fournies par l’Italie et Israël. Ce différend avait même été évoqué par Dimitry Medvedev lors de sa dernière visite officielle à Pékin en octobre dernier.Ali AmarVoxmaroc, 9/12/2010 -
Le président sahraoui s’adresse au roi du Maroc à travers Echorouk: « Mefiez-vous de ceux qui vous poussent à entrer dans une guerre perdue »
Les autorités marocaines adhérent à une campagne contre la communauté internationale, loin des promesses d’ouverture, de transparence et de respect des droits élémentaires promis depuis 1999, à travers la « fermeture » du territoire sahraoui aux observateurs internationaux, journalistes et parlementaires.Lettre ouverte à Mohamed VI, roi du Royaume du Maroc
Bir Lahlou le 09 décembre 2010
Suite aux développements dangereux qui ont porté un coup dur au processus du règlement pacifique du conflit au Sahara Occidental, à la stabilité de la région , aux relations de fraternité et de bon voisinage entre le peuple marocain et le peuple sahraoui, que nous avons toujours considéré comme un choix stratégique que nous avons toujours consolidé loin de toute machination et à l’occasion du premier jour des rencontres directes entre les deux parties du conflit sous l’égide des Nations Unies à New-York, le monde a ouvert ses yeux le lundi 8 décembre 2010 sur les images du camp pacifique dans la région Akdam Isik entrain de bruler, ses femmes violées dans la nuit, ses vieux humiliés, ses enfants qui se sont retrouvés face à face avec des soldats qui utilisent les armes, la violence et les kidnappings contre un peuple désarmé.Tout cela est arrivé parce que 30 000 civiles sahraouis ont décidé au début du mois d’octobre de se rassembler et exprimer pacifiquement et d’une manier civilisée leur droits légitimes liés au droit de vivre décemment, le respect des droits de l’homme, leur droit de jouir des richesses de leur pays et leur droit à l’autodétermination. Outre la lâche attaque sur le camp d’Akdam Isik, les autorités marocaines ont envoyé les différents corps de l’armée pour opprimer violement tout ce qui est sahraouis, à travers les assassinats, les kidnappings collectifs, la torture barbare, les viols, tout en s’appuyant sur le soutien des civiles marocains pour terroriser leurs frères sahraouis.En parallèle à cela, les autorités marocaines adhérent à une campagne contre la communauté internationale, loin des promesses d’ouverture, de transparence et de respect des droits élémentaires promis depuis 1999, à travers la « fermeture » du territoire sahraoui aux observateurs internationaux, journalistes et parlementaires. Pire, les autorités marocaines ne respectent même pas les moindres règles de bienséance lors des expulsions de ceux qui ont « par chance » pu entrer à la ville d’el Ayoun. Le bilan est très lourd : des milliers de blessés, des centaines de prisonniers et de disparus et une liste incomplète de morts. A cela s’ajoute les condamnations exprimées à travers tout le globe. Ces condamnations et dénonciations qui montrent d’un doigt accusateur votre pays pour non respect des droits de l’homme, oppression, « confiscation » de la liberté d’expression, le racisme et la discrimination entre marocains et sahraouis. Un moment comme celui-ci devrait donner à sa majesté matière à réfléchir avec sagesse afin de trouver des réponses à plusieurs questions : qui assumera la responsabilité de tous les crimes commis contre le peuple sahraoui ? Pour qui travaillent ceux qui n’hésitent pas à exploiter toute occasion et tout contexte afin de compliquer de plus en plus le conflit ? Pour qui travaillent ceux qui profitent de chaque occasion pour pousser vers le blocage dont les conséquences sont très graves.
A suivre…
Echourouk Online, 9/12/2010 -
Octroi de l’indépendance aux pays et peuples colonisés: 200 personnalités attendues à Alger
L’Algérie organise les 13 et 14 décembre prochains, une conférence internationale, à l’occasion de la célébration du 50ème anniversaire de l’adoption par l’assemblée générale de l’ONU de la résolution 1514 et ayant trait à «la déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples colonisés».L’événement qui sera organisé à la résidence «Club des Pins» à Alger verra la participation de 200 personnalités, dont deux prix Nobel de la Paix, le secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa, le représentant personnel du SG des Nations unies, d’anciens présidents africains et quelque 80 journalistes étrangers.
Dans une conférence de presse animée, hier, à Djenane El Mithak à Alger, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel a affirmé que l’organisation de cette conférence par l’Algérie s’inscrit en droite ligne avec les principes défendus par notre pays depuis des décennies pour l’autodétermination des peuples sous le joug colonial.
Cette conférence est un rappel de la validité des principes qui ont motivé l’adoption de cette déclaration, a indiqué Abdelkader Messahel qui soutient que ce qui a été défendu par l’Algérie, dans les années 1970, est encore valable aujourd’hui.
Le ministre précisera que la conférence n’est pas une réunion intergouvernementale mais simplement une conférence internationale qui sera sanctionnée par une déclaration. Messahel rappellera, par ailleurs, que la déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux a permis, au cours des 50 dernières années, à plus d’une centaine de territoires coloniaux d’accéder à l’indépendance. Il faut savoir que la résolution 1.514 a été adoptée par l’assemblée générale des Nations unies, le 14 décembre 1960, soit quelques jours seulement après les événements tragiques du 11 Décembre et où des dizaines d’Algériens ont été jetés dans la Seine, à Paris, par la police française pour avoir revendiqué l’indépendance de l’Algérie. «La lutte de Libération déclenchée par le peuple algérien en novembre 1954 a constitué une étape phare et un tournant décisif dans la mobilisation de la communauté internationale pour donner tout son sens au principe, articulé pour la première fois, par le président Wilson, du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes» est-il précisé dans une note d’information distribuée à la presse.
A noter que deux ateliers seront organisés à l’occasion de la conférence d’Alger. Il s’agit des ateliers qui seront consacrés à «l’émancipation des peuples» et «le rôle des médias et du cinéma dans les pays à disposer d’eux-mêmes».
Le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines a déclaré, hier, que la conférence d’Alger abordera l’indépendance des pays dans le sens le plus global, notamment en matière économique, le droit humain et le droit au développement.
par Z. MehdaouiLe Quotidien d’Oran, 9/12/2010 -
Une vie pour un toit
Un Marocain doit épargner près de 70 ans en moyenne pour acquérir un logement décent. Un record mondial.Selon une étude du cabinet international Evans, spécialisé dans l’immobilier, le Maroc détient la triste palme en matière de pénurie de logements dans le monde. Un article du Telegraph (journal biélorusse) qui reprend le classement nous apprend qu’un Marocain doit en moyenne épargner durant 67,5 ans (!) pour acquérir un logement. Le coût moyen d’une propriété au Maroc est de 144 800 euros, alors que le revenu moyen annuel des ménages n’est que de 2145 euros.En juin dernier, le royaume chérifien avait annoncé en grande pompe un énième plan de construction de logements sociaux, pour permettre à un million et demi de personnes ayant des revenus faibles de vivre dans des habitations décentes. Pour cela, il a mis en place des facilités fiscales au profit des sociétés immobilières et des ménages à faibles revenus et projette de construire 300 000 logements sociaux au cours des dix prochaines années. Le Maroc doit répondre à une demande annuelle de 123.000 nouveaux ménages, dont 70.000 pour le logement social.Le constat terrible d’Evans a une résonance bien amère dans l’actualité : le démantèlement du camp de Gdeim Izik à Laâyoune. Le nettoyage de la hiérarchie sécuritaire au Sahara et la guerre médiatique que se sont livrés les médias marocains, algériens, polisariens et espagnols ont quelque peu fait passer au second plan le jeu de chaises musicales au sein de la holding publique Al Omrane. Le remplacement de son patron Mohamed Najib Laraichi par Badr Kanouni le 20 novembre dernier résulte de la situation à Laâyoune(capitale occupée du Sahara Occidental, ndds) Al Omrane y était chargé de distribuer des terrains à des familles sahraouies vivant dans des habitats insalubres. Mais en 2009, elle n’aurait distribué qu’une part réduite de ces lots. A l’origine des heurts, les protestataires de Gdeim Izik réclamaient justement des logements et dénonçaient leur distribution clientéliste pour des raisons bassement électorales. Des critiques qui ont rejailli sur Taoufiq Hjira, le ministre de l’Habitat et sur Hamdi Ould Rachid, le maire istiqlalien de Laâyoune, tous deux aujourd’hui sur la sellette.Ali AmarVoxmaroc, 8/12/2010 -
De vilains clones chinois pour la chasse marocaine?
En 2007, Rabat avait consulté Pékin pour renforcer son aviation de combat. Le Wall Street Journal croit savoir que l’option est maintenue malgré l’acquisition par le Maroc de F-16 américains.Info, intox ou simple approximation? Rabat serait toujours en lice pour l’acquisition d’une escadrille de jets JF-17 auprès de Pékin et Islamabad. Déjà 2007, le Maroc avait de cette manière fait jouer la concurrence probablement pour infléchir les prix des Rafale (Dassault) proposés par Paris et ceux des F-16 (Lockheed Martin) par Washington. Le JF-17 est un avion à réaction de combat sino-pakistanais, conçu par l’industrie militaire chinoise et cofinancé par le Pakistan. Mis en service en 2007, Il a été présenté pour la première fois au grand public au salon de Farnborough de juillet 2010. C’est une réplique lointaine du F-16, mais il est équipé d’un réacteur russe de marque Klimov. Il est aussi moins coûteux qu’un MIG 29 russe : 20M$ pièce contre 30M$. Après l’Egypte, le Maroc qui a entamé un vaste programme de modernisation de sa chasse (achat de 24 F-16 américains et retrofit de ses Mirage F-1 français) serait le deuxième pays arabe toujours intéressé par le JF-17 si l’on en croit le Wall Street Journal .Pourtant, cette option qui date, paraît bien peu crédible au plan politique (Washington prendrait cela comme un affront et pourrait envisager de reconsidérer l’aide du Millenium Challenge Account à Rabat), et technique (les Forces Royales Air ont fait le choix du F-16 pour être « OTAN compatibles »), l’achat d’un chasseur issu de l’ancien bloc de l’Est est antinomique avec cette stratégie. D’ailleurs, le JF-17 ferait un piètre doublon du F-16 dont il imite la voilure et le format : empennage simple, mono réacteur, même gabarit… Pourquoi donc aller acheter un vilain clone chinois, qui vole moins vite, emporte moins de munitions, etc.? Par ailleurs, Moscou ne voit pas d’un bon œil la concurrence chinoise sur les marchés émergents de l’armement, surtout qu’elle a profité depuis la chute du mur de Berlin d’un transfert de savoir-faire conséquent de la part de la Russie.Mikhail Pogosyan, le puissant patron de la firme Sukhoi fait pression sur le Kremlin pour stopper la vente des moteurs d’avions militaires à la Chine Populaire, si celle-ci s’évertue à trouver des débouchés pour ses avions, surtout que certains de ses modèles sont équipés d’une avionique et d’une électronique embarquée évoluée fournies par l’Italie et Israël. Ce différend avait même été évoqué par Dimitry Medvedev lors de sa dernière visite officielle à Pékin en octobre dernier.Ali AmarVoxmaroc, 9/12/2010