Mois : décembre 2010

  • Maroc – Sahara Occidental : El-Ayoun serait-elle devenue Gaza bis ?

    Après les protestations de la militante sahraouie Aminatou Haidar, un autre fait marquant a été observé au Sahara occidental sous occupation. La répression féroce qui s’en ait suivie a fait ces jours-ci la Une des journaux dans le monde, conséquence de l’attaque meurtrière lancée par les forces marocaines contre le camp de la liberté de Gdeim Izik près de la ville El-Ayoun. Selon le Polisario, cette attaque a provoqué la mort de 11 civils, 723 blessés ont été dénombrés et 159 personnes auraient été portées disparues lors de cette attaque. Ces informations restent difficilement vérifiables puisque les autorités d’occupation marocaines empêchent toujours la presse internationale, les ONG et les parlementaires venus nombreux d’Europe à se rendre sur les lieux.

    Occupé militairement par le Maroc depuis 1976, le front Polisario proclame son pays : République Arabe Sahraouie Démocratique. Les pourparlers menés ces dernières années sous les hospices de l’ONU avancent péniblement en raison des blocages du Maroc. En effet, l’ONU est inquiète par cette occupation marocaine et se prononce pour l’autodétermination du peuple sahraoui. Mais à ce jour, les deux parties ne parviennent pas à se mettre d’accord sur la composition du corps électoral. Le Front Polisario estime que les populations ayant immigré récemment au Sahara et sous influence du gouvernement marocain, ne doivent pas participer au vote.

    En septembre 2007, pour activer le processus du referendum, le Maroc avait présenté au secrétaire général de l’ONU un plan d’autonomie sous tutelle marocaine et mène depuis une pression sur les populations Sahraouis en faveur de ce plan. Cette pression a dégénéré sur le terrain et a crée des campements de contestataires dont celui de Gdeim Izik près d’El-Ayoun. Les occupants de ce camp protestent contre les conditions politiques, sociales et économiques déplorables qu’ils subissent dans leur pays sous domination marocaine depuis 35 ans. Tout récemment et dans un discours officiel, Mohammed VI, roi du Maroc a qualifié ce camp comme « zone de non-droit » et à ordonné son évacuation et sa disparition. Cette intervention a malheureusement mal tourné. Les violences se sont propagées aux quartiers sahraouis de la capitale El Ayoun causant des morts et des blessés. Du côté sahraoui, le Polisario a qualifié les déclarations du gouvernement marocain comme étant « incitatives et racistes » et que son intervention militaire contre des citoyens pacifiques composés en majorité de femmes, d’enfants et de vieillards de « barbare et sauvage ».

    Le conflit du Sahara Occidental se radicalise de jour en jour. De vives réactions de soutien et de solidarité se sont manifestées partout dans le monde. Ces scènes de protestation des sahraouis s’apparentent à celles qui sont menées par les palestiniens où Israël est représenté par le Maroc et El-Ayoun par Gaza.

    A l’initiative du Mexique, le conseil de sécurité se réunira ce mardi pour traiter des derniers événements tragiques vécus au Sahara occidental. Au cours de cette réunion, un rapport sera présenté par le Département des opérations de maintien de la paix de l’ONU .Ce rapport permettra aux membres du Conseil de sécurité de disposer de plus d’informations et une idée plus claire sur les opérations militaires violentes menées par le Maroc contre les Sahraouis, sur la base desquelles le Conseil élaborera sa conclusion’’, déclare le représentant du Front Polisario à l’ONU, M.Ahmed Boukhari, à l’agence APS.
    Nabil Foud
    Sétif Info,  13/12/2010

  • Ali Aarrass : l’Espagne bafoue les droits d’un ressortissant belge, Bruxelles se tait

    Une triste affaire qui dure depuis plusieurs années inquiète les observateurs des droits de l’homme et de l’égalité entre les citoyens : celle d’un homme de 47 ans, Ali Aarrass, reconnu innocent mais toujours enfermé dans une prison espagnole. Il est aujourd’hui menacé d’être extradé vers un pays qu’il ne connaît pas et où l’on pratique la torture. En 2010, ce qui ne devrait pas se passer se passe, au vu et au su de tous…

    Ali Aarrass est un citoyen détenant la double nationalité belgo-marocaine. Né en territoire espagnol, il a vécu vingt-huit années en Belgique, gérant notamment une librairie bruxelloise. Il y a par ailleurs effectué son service militaire, et, de l’avis de toutes les personnes qui l’ont côtoyé de près ou de loin, était connu pour son intégrité et une honnêteté remarquables. Après ces longues années passées en Belgique, Ali Aarrass a décidé de rejoindre son père à Melilla, la petite enclave espagnole au nord du Maroc, et d’y vivre avec sa femme et sa fille adoptive.

    Comment un citoyen ordinaire apparemment destiné à une vie tranquille a-t-il pu se trouver plongé au cœur d’un drame qui le frappe lui, mais également sa famille et ses proches, depuis plusieurs années maintenant ?
     
    La réponse est à chercher dans la psychose anti-terroriste qui agite l’Europe. On y ferme désormais les yeux devant les exactions des Etats autoritaires. Retraçons brièvement les faits de cette hallucinante succession de hontes pour la justice et pour les droits de l’homme.
     
    En 2008 éclate l’affaire Belliraj, du nom d’un présumé terroriste arrêté par les autorités marocaines. Ces dernières auraient usé de la torture pour arracher à Belliraj des « informations » qui, au hasard des noms glanés, conduiront à des mandats d’arrêts internationaux. Les faits imputés font mention de trafic d’armes, de terrorisme, d’implication dans l’attentat de Casablanca en 2003, etc. Onze personnes sont arrêtées en Belgique et font l’objet d’une enquête mais personne n’est extradé. En effet, il apparaît clairement aux autorités belges et à leurs services de renseignement que le Maroc tente d’obtenir des prisonniers pour des motifs politiques. En Espagne, deux personnes sont arrêtées : Mohamed el Bay et Ali Aarrass.
     
    Nous sommes en avril 2008 et depuis, Ali Aarrass n’est plus un homme libre jouissant de ses droits élémentaires et inaliénables…
     
    Pourtant, et c’est ce qui cause l’étonnement et l’indignation de ses proches et des organisations luttant pour les droits de l’homme, le célèbre juge d’instruction Baltazar Garzon prononce un non-lieu dans le dossier Aarrass : rien, absolument rien, ne peut être reproché à ce citoyen sans histoires. Le Maroc décide alors de réclamer l’extradition d’Ali Aarrass mais les autorités espagnoles ne donnent pas leur accord et depuis deux ans maintenant, postposent leur décision sur l’extradition. Depuis deux ans maintenant, et bien qu’il ait été innocenté, Ali Aarrass croupit dans les geôles espagnoles. Le prisonnier a même été transféré plus vers le sud, plus près du Maroc, de l’arbitraire et de la torture, plongeant sa famille et ses proches dans le désespoir et une cruelle anxiété de chaque instant …
     
    Le scandale réside donc dans cette succession d’injustices : Ali Aarrass est maintenu dans une prison alors qu’il a été blanchi ; en outre il est gardé dans des conditions inhumaines, en isolation la majeure partie du temps ; ensuite, il ne bénéficie pas du droit élémentaire à ne pas être jugé deux fois pour les mêmes charges ; s’ajoute à cela le fait qu’il risque d’être extradé vers un pays que l’usage de la torture et les mauvais traitements a rendu tristement célèbre, diverses organisations indépendantes en faisant état dans leurs rapports de manière incontestable ; enfin, et pour rendre les choses encore plus difficiles à justifier, on apprend la libération très récente de Mohamed el Bay, de nationalité espagnole, qui avait été inculpé et blanchi des mêmes charges qu’ Ali Aarrass.
     
    Mais, comme si cela n’était pas suffisant, l’incompréhensible s’ajoute à l’injustifiable : les autorités belges restent muettes dans une affaire qui concerne un de leur ressortissant. Ces mêmes autorités avaient pourtant bien refusé d’extrader les onze prisonniers arrêtés sur son sol dans l’affaire Belliraj, se méfiant des motivations du Maroc dans ce dossier !
     
    C’est dans ce contexte déjà difficile, inexpliqué et inexplicable, que l’Espagne décide de donner son accord à l’extradition de Ali Aarrass le 19 novembre 2010. Stupeurs et incompréhension frappent les proches et les amis du détenu, tout comme les militants pour l’égalité et les droits de l’homme. De lourds soupçons pèsent néanmoins sur les motivations espagnoles. La décision tombe peu de temps après un scandale qui avait entamé les relations entre l’Espagne et le Maroc : quelques jours plutôt, la presse ibérique avait en effet détourné des photos d’enfants palestiniens pour dénoncer les incursions de la police marocaines dans des camps de réfugiés du Sahara occidental. L’extradition de Ali Aarrass servirait-elle à réchauffer les relations entre Madrid et Rabat ?
     
    L’annonce de l’extradition a suscité diverses réactions. Des rassemblements ont eu lieu devant l’ambassade d’Espagne en Belgique, sans que l’ambassadeur ne daigne toutefois recevoir quiconque. Par ailleurs, un recours à la Cour européenne des Droits de l’Homme a été déposé. Ladite cour a cependant rejeté le recours sous prétexte qu’il n’y aurait pas de preuves de l’usage de la torture au Maroc, ce que démentent de nombreux rapports d’organisations internationales. Enfin, une question parlementaire a été posée par une élue écologiste belge, mais écartée d’un revers de main par le Ministre des Affaires étrangères. Ce dernier affirme ne pas vouloir s’ingérer dans les affaires espagnoles. A chaque tentative de comprendre, d’engager le dialogue et de clamer l’innocence d’un homme affaibli par l’isolement et les grèves de la faim, les autorités et la si mal nommée Justice opposent un silence épouvantable.
     
    En Espagne également, citoyens, proches et hommes politiques même, se mobilisent pour faire entendre la voix de la justice aux oreilles sourdes des dirigeants. La décision du conseil des ministres espagnol d’extrader Ali Aarrass a entraîné plusieurs réactions : d’une part, un communiqué d’Amnesty International qui met en garde contre une extradition synonyme de risque de torture. D’autre part, un appel signé par de prestigieux parlementaires, avocats et juristes britanniques, affirmant qu’ils agissent « sur base de notre propre connaissance de la pratique de la torture par le régime marocain. Et par souci d’éviter à l’Espagne le déshonneur que notre propre gouvernement a subi dans sa complicité avec ces pratiques ». Finalement, le 1er décembre, le directeur des Traités du Haut Commissariat aux droits de l’Homme de l’Onu à Genève, annonçait suspendre temporairement l’extradition d’Ali Aarrass vers le Maroc. Deux mois de sursis. Mais cela sera-t-il suffisant ?
     
    Car au-delà du cas de Ali Aarrass, cette affaire pose une question : comment les gouvernements occidentaux traitent-ils leurs citoyens et leurs ressortissants lorsque ceux-ci portent un nom à consonance étrangère, surtout dans le cas de musulmans ? Ali Aarrass, Oussama Atar, et bien d’autres encore, partagent ce sort de l’oubli et du racisme institutionnels. Du fond de sa cellule espagnole, Ali Aarrass nous adresse ce message :
     
    « Aujourd’hui vendredi 26 novembre 2010, après que ma femme me raconte tout ce que vous faites pour m’aider, j’ai immédiatement décidé de reprendre une grève de la faim, c’est la troisième. J’ai pris cette décision afin de ne pas vous laisser faire seuls. C’est la seule chose que je puisse faire pour mener cette lutte à vos cotés. M’affamer ! Même si après les deux grèves précédentes on n’a pas vraiment accordé d’importance à cette forme de protestation.
    Une chose me parait plus évidente que jamais, quand on s’appelle Ali, quoi qu’on fasse pour clamer son innocence, le sceau de la culpabilité parait ancré dans les esprits de ceux qui nous gouvernent, par le simple biais de ce prénom. »
     
    Les autorités ne respectent pas les droits fondamentaux d’un citoyen européen enfermé injustement depuis plus de deux ans et demi. La plupart des médias ne relaient pas d’informations sur le sujet et restent muets devant les abus des dirigeants. Il revient donc au citoyen de faire entendre sa voix et d’exercer des pressions sur chaque instance et chaque niveau de pouvoir lié à ce scandale judiciaire.
     
    Plus d’informations disponibles sur Ali Aarras et les évolutions de cette affaire, et sur les actions menées pour rétablir justice et vérité, sur le site créé à cette occasion : http://www.freeali.eu/

     Investigaction, 9/12/2010

  • Impressionnante saisie de drogue à Bruxelles

    La section stup de la police de Bruxelles Capitale Ixelles a opéré une saisie impressionnante. Lors d’une perquisition, elle a mis la main sur un butin très important. Cette opération a pu être réalisée après l’arrestation d’un dealer en rue.

    5,5 kilos d’héroïne, 1 kilo de résine de cannabis, 35 grammes de cocaïne, 4 GSM, 6 cartes SIM, 2 mixers pour mixer l’héroïne, de quoi confectionner des paxons, une balance de précision et 10 500 euros en liquide. La valeur marchande des produit retrouvés est estimée à 150 000 euros. La brigade stup a, en fait, assisté à deux deals en rue. Suite à quoi elle a interpellé le vendeur. C’est lors de la perquisition chez ce dealer que la police a fait cette saisie importante. Le vendeur, un Marocain en séjour illégal chez nous, reconnaît le deal de rue mais nie être le propriétaire de la marchandise saisie.

    B. Adnet
    RTBF.BE, 25/11/2010

  • Arrestation de deux activistes sahraouies des droits humains à l’aéroport d’El Aaiun occupée

    El Aaiun (territoires occupés) 09/12/2010 (SPS) La police marocaine a arrêté mercredi deux militantes sahraouies des droits humains, à l’aéroport de la ville occupée d’El Aaiun, sous prétexte qu’elles sont recherchées par la justice marocaine, a rapporté une source du ministère des territoires occupés et des communautés sahraouies établies à l’Etranger.

    Il s’agit de : Hayat Rgueibi et Nguiya Hawassi qui s’apprêtaient à voyager vers Rabat puis l’Algérie où elles devaient prendre part à une conférence à Alger à l’occasion du 62ème anniversaire de la Journée mondiale des droits de l’homme, afin de dénoncer de la répression et les violations des droits de l’homme commises par le Maroc contre les civils sans défense dans les territoires occupés du Sahara occidental.

    Les deux jeunes sahraouies, Hayat Rguibi et Nguiya Hawassi ont été victimes à plusieurs reprises de violations des droits humains par la police marocaine en raison de leur participation aux manifestations pacifiques, réclamant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, rappelle-t-on. (SPS)

  • L’ONU doit assumer sa responsabilité dans la protection des citoyens sahraouis sans défense au Sahara occidental

    La Havane, 09/12/2010 (SPS) Le ministre délégué auprès du MAE, chargé de l’Amérique latine, Haj Ahmed, a déclaré que « l’Organisation des Nations Unies doit assumer ses responsabilités dans la protection des citoyens sahraouis sans défense dans les territoires occupés du Sahara occidental, contre la torture, l’enlèvement et la disparition ».

    Le diplomate sahraoui qui s’exprimait au cours d’un entretien à la chaine cubaine « Telesur », a dénoncé l’assaut meurtrier perpétré le 8 novembre dernier par les forces d’occupation marocaines contre des milliers de civils sahraouis à Gdeim Izik et la ville occupée d’El Aaiun.

    « Il est décevant que ces atrocités se produisent au Sahara occidental au su et au vu de l’ONU, sans que celle-ci ne réagisse pour les empêcher « , a-t-il regretté.

    Dans ce contexte, a-t-il dit, « la responsabilité entière incombe à l’ONU dont sa mission pour le référendum au Sahara occidental (MINURSO) est présente sur le territoire depuis septembre 1991, en vue de trouver une solution pacifique fondée sur la légalité internationale. « 

    « Cette présence doit également inclure la protection des droits de l’homme dans un territoire dépendant de la responsabilité de l’ONU » en attente de sa décolonisation, a soutenu le diplomate sahraoui.

    M. Elhaj Ahmed est arrivé samedi dernier à La Havane dans le cadre d’une visite de travail dans la plupart des pays d’Amérique. Il a eu des entretiens avec des hauts responsables cubains au siège du Comité central du Parti communiste de Cuba, rappelle-t-on.

    Au cours de ces entretiens, le diplomate sahraoui a informé ses interlocuteurs des derniers développements de la situation au Sahara occidental, notamment l’assaut contre le camp de Gdezm Izik et la vague de répression brutale déclenchée par les autorités marocaines à El Aaiun, ainsi que les dernières réunions informelles des négociations entre le Front Polisario et le Maroc sous les auspices du médiateur Christopher Ross. (SPS)

  • Abdelkader Taleb Omar à Horizons : «La patience a ses limites»

    Dans cet entretien qu’il nous a accordé à Ouserd, dans les camps des réfugiés à Tindouf, Abdelkader Taleb Omar, le Premier ministre sahraoui, revient sur les derniers développements dans les territoires occupés et la détermination des Sahraouis qui ont, à partir de 1991, opté pour la lutte pacifique, de reprendre les armes.

    Il estime que la patience a ses limites. Pour lui, le retour aux armes n’est pas à exclure, après l’attaque meurtrière du camp de la liberté. « Si aucune solution pacifique n’est trouvée, rien n’empêchera les jeunes Sahraouis qui ont déjà manifesté pour en finir avec le colonialisme marocain à reprendre les armes d’un moment à l’autre », dit-il.

    L’Organisation des Nations unies lance des appels incessants pour que le Soudan organise un référendum sur le Sud-Soudan. Vous ne pensez pas qu’il est nécessaire d’insister auprès de l’institution onusienne pour qu’elle amène le Maroc à organiser le référendum d’autodétermination promis ?

    Nous l’espérons bien, parce que la question sahraouie est défendue par le droit international, puisqu’elle est considérée comme une question de décolonisation. Je crois qu’il y a un pays membre permanent du Conseil de sécurité, la France, qui fait obstacle à toutes les initiatives et tous les mécanismes mis en œuvre, en opposant notamment son veto contre l’envoi d’une commission d’enquête internationale sur l’attaque du camp de la liberté qui a fait des dizaines de morts, des milliers de blessés et de disparus.

    Je me demande d’ailleurs pour quelle raison ce pays ne veut pas que le Sahara occidental soit indépendant et veut à tout prix que le Maroc, qu’il protège, contrôle cette zone. Il me semble que la France voit en la guerre le prolongement de la guerre d’Algérie qui, pour elle, n’est pas encore terminée.
    Vous parlez des blocages de la France quant à toute avancée dans la question sahraouie. Est-ce que les représentants du Polisario en France se sont rapprochés des autorités françaises, le président Nicolas Sarkozy notamment, pour en discuter ?

    Bien sûr que oui. Le représentant du Front Polisario a rencontré celui de la France à l’ONU. Il lui a demandé à plusieurs reprises de prendre position non pas en faveur du Sahara occidental mais de la légalité internationale. Nous avons aussi fait savoir à la France qu’elle doit savoir qu’il n’y a pas que le Maroc au Maghreb et que si elle feint de l’ignorer cela nuira à l’équilibre de la région. La politique française actuelle ne sert pas la stabilité dans la région plus que jamais menacée d’embrasement.

    Est-ce que la condamnation de l’attaque du camp de la liberté par le Parlement européen pourrait surseoir à la position française ?

    Cette résolution qui prévoit l’envoi d’une commission d’enquête internationale pour faire toute la lumière sur ce qui s’est passé dans les territoires occupés a eu un grand impact sur le plan international. Ce qui a ébranlé le régime marocain qui n’a pas trouvé mieux que d’organiser une marche à Casablanca pour tenter vainement de réduire l’écho qu’a eu la résolution en question.

    Au lieu de reconnaître l’existence de quelque trente mille Sahraouis qui survivent dans des conditions infrahumaines en raison du blocus imposé par son armée, le Maroc poursuit sa politique de diversion en attribuant les manifestations organisées par le peuple sahraoui pour protester contre leur sort à des groupuscules de fauteurs de troubles. La résolution du Parlement européen est un point politique important pour la lutte des Sahraouis. Nous espérons que cette résolution se répercutera sur la politique française par rapport à la question sahraouie. En tous les cas, nous sommes convaincus que le Parlement européen a un poids moral et politique.

    Au moment où la ministre espagnole des Affaires étrangère a appelé à l’envoi d’une commission d’enquête internationale dans les territoires occupés, Zapatero n’a pas dit un mot sur les massacres des sahraouis du camp de la liberté. Pourquoi ce «silence» à votre avis ?

    Tout le monde a remarqué que le gouvernement espagnol croyait être dans une situation qui ne lui permettait pas de prendre position en faveur du Sahara occidental, après l’attaque du camp de la liberté. Ce qui est important à nos yeux, ce sont assurément ces dirigeants influents, ces militants des droits de l’homme et la société civile qui se sont à maintes reprises levés contre l’attitude officielle de leur pays et ne cessent de faire pression sur leur gouvernement afin de l’amener à changer de position vis-à-vis de la question sahraouie. De nombreuses manifestations ont été organisées presque quotidiennement par ces défenseurs des droits humains, soutenant ainsi le combat des Sahraouis pour leur indépendance, après ce qui s’est passé dans le camp de la liberté.

    Ces derniers temps, l’on parle de plus en plus du retour à la lutte armée, est-ce vrai ?

    Nous attendons l’évolution de la situation. Nous militons pacifiquement pour résoudre le problème sahraoui. Nous avons opté pour la lutte pacifique à partir de 1991. Si aucune solution pacifique n’est trouvée, rien n’empêchera les jeunes Sahraouis qui ont déjà manifesté pour en finir avec le colonialisme marocain à reprendre les armes d’un moment à l’autre. La patience a ses limites. La situation est grave. La reprise ou non des armes dépend de l’évolution des choses. On constate de plus en plus la mobilisation de la communauté internationale qui soutient le peuple sahraoui.

    C’est un signe positif qu’on doit mettre en valeur pour que les institutions internationales pressent le Maroc de respecter les résolutions onusiennes. Cela permettra peut-être d’accélérer le processus de paix dans la région, plus que jamais menacée. Les hommes ont depuis l’attaque du camp de la liberté rejoint leurs unités, car ils doivent se préparer à faire face à d’éventuelles agressions, surtout après l’intention affichée du roi de reprendre les territoires libérés.

    Le Polisario et le Maroc reprendront les négociations. Ne pensez-vous pas que l’attaque du camp de la liberté entravera la suite des pourparlers ?

    C’est certain. Toute négociation doit être engagée dans la sérénité, le calme et la paix. Ce n’est pas le cas pour les dernières négociations informelles engagées par les deux parties sous l’égide des Nations unies. Je dois préciser que l’attaque du 8 novembre dernier, survenue la veille du lancement de ces négociations, n’a pas du tout arrangé les choses.

    Les pourparlers n’ont pas atteint l’objectif escompté. Il est vrai que le roi marocain a dévoilé son intention de reprendre les territoires libérés.

    Horizons, 2/12/2010
  • Maroc – Sahara Occidental : El-Ayoun serait-elle devenue Gaza bis ?

    Après les protestations de la militante sahraouie Aminatou Haidar, un autre fait marquant a été observé au Sahara occidental sous occupation. La répression féroce qui s’en ait suivie a fait ces jours-ci la Une des journaux dans le monde, conséquence de l’attaque meurtrière lancée par les forces marocaines contre le camp de la liberté de Gdeim Izik près de la ville El-Ayoun. Selon le Polisario, cette attaque a provoqué la mort de 11 civils, 723 blessés ont été dénombrés et 159 personnes auraient été portées disparues lors de cette attaque. Ces informations restent difficilement vérifiables puisque les autorités d’occupation marocaines empêchent toujours la presse internationale, les ONG et les parlementaires venus nombreux d’Europe à se rendre sur les lieux.

    Occupé militairement par le Maroc depuis 1976, le front Polisario proclame son pays : République Arabe Sahraouie Démocratique. Les pourparlers menés ces dernières années sous les hospices de l’ONU avancent péniblement en raison des blocages du Maroc. En effet, l’ONU est inquiète par cette occupation marocaine et se prononce pour l’autodétermination du peuple sahraoui. Mais à ce jour, les deux parties ne parviennent pas à se mettre d’accord sur la composition du corps électoral. Le Front Polisario estime que les populations ayant immigré récemment au Sahara et sous influence du gouvernement marocain, ne doivent pas participer au vote.

    En septembre 2007, pour activer le processus du referendum, le Maroc avait présenté au secrétaire général de l’ONU un plan d’autonomie sous tutelle marocaine et mène depuis une pression sur les populations Sahraouis en faveur de ce plan. Cette pression a dégénéré sur le terrain et a crée des campements de contestataires dont celui de Gdeim Izik près d’El-Ayoun. Les occupants de ce camp protestent contre les conditions politiques, sociales et économiques déplorables qu’ils subissent dans leur pays sous domination marocaine depuis 35 ans. Tout récemment et dans un discours officiel, Mohammed VI, roi du Maroc a qualifié ce camp comme « zone de non-droit » et à ordonné son évacuation et sa disparition. Cette intervention a malheureusement mal tourné. Les violences se sont propagées aux quartiers sahraouis de la capitale El Ayoun causant des morts et des blessés. Du côté sahraoui, le Polisario a qualifié les déclarations du gouvernement marocain comme étant « incitatives et racistes » et que son intervention militaire contre des citoyens pacifiques composés en majorité de femmes, d’enfants et de vieillards de « barbare et sauvage ».

    Le conflit du Sahara Occidental se radicalise de jour en jour. De vives réactions de soutien et de solidarité se sont manifestées partout dans le monde. Ces scènes de protestation des sahraouis s’apparentent à celles qui sont menées par les palestiniens où Israël est représenté par le Maroc et El-Ayoun par Gaza.

    A l’initiative du Mexique, le conseil de sécurité se réunira ce mardi pour traiter des derniers événements tragiques vécus au Sahara occidental. Au cours de cette réunion, un rapport sera présenté par le Département des opérations de maintien de la paix de l’ONU .Ce rapport permettra aux membres du Conseil de sécurité de disposer de plus d’informations et une idée plus claire sur les opérations militaires violentes menées par le Maroc contre les Sahraouis, sur la base desquelles le Conseil élaborera sa conclusion’’, déclare le représentant du Front Polisario à l’ONU, M.Ahmed Boukhari, à l’agence APS.
    Nabil Foud
    Sétif Info,  13/12/2010

  • Impressionnante saisie de drogue à Bruxelles

    La section stup de la police de Bruxelles Capitale Ixelles a opéré une saisie impressionnante. Lors d’une perquisition, elle a mis la main sur un butin très important. Cette opération a pu être réalisée après l’arrestation d’un dealer en rue.

    5,5 kilos d’héroïne, 1 kilo de résine de cannabis, 35 grammes de cocaïne, 4 GSM, 6 cartes SIM, 2 mixers pour mixer l’héroïne, de quoi confectionner des paxons, une balance de précision et 10 500 euros en liquide. La valeur marchande des produit retrouvés est estimée à 150 000 euros. La brigade stup a, en fait, assisté à deux deals en rue. Suite à quoi elle a interpellé le vendeur. C’est lors de la perquisition chez ce dealer que la police a fait cette saisie importante. Le vendeur, un Marocain en séjour illégal chez nous, reconnaît le deal de rue mais nie être le propriétaire de la marchandise saisie.

    B. Adnet
    RTBF.BE, 25/11/2010

  • Arrestation de deux activistes sahraouies des droits humains à l’aéroport d’El Aaiun occupée

    El Aaiun (territoires occupés) 09/12/2010 (SPS) La police marocaine a arrêté mercredi deux militantes sahraouies des droits humains, à l’aéroport de la ville occupée d’El Aaiun, sous prétexte qu’elles sont recherchées par la justice marocaine, a rapporté une source du ministère des territoires occupés et des communautés sahraouies établies à l’Etranger.

    Il s’agit de : Hayat Rgueibi et Nguiya Hawassi qui s’apprêtaient à voyager vers Rabat puis l’Algérie où elles devaient prendre part à une conférence à Alger à l’occasion du 62ème anniversaire de la Journée mondiale des droits de l’homme, afin de dénoncer de la répression et les violations des droits de l’homme commises par le Maroc contre les civils sans défense dans les territoires occupés du Sahara occidental.

    Les deux jeunes sahraouies, Hayat Rguibi et Nguiya Hawassi ont été victimes à plusieurs reprises de violations des droits humains par la police marocaine en raison de leur participation aux manifestations pacifiques, réclamant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, rappelle-t-on. (SPS)

  • L’ONU doit assumer sa responsabilité dans la protection des citoyens sahraouis sans défense au Sahara occidental

    La Havane, 09/12/2010 (SPS) Le ministre délégué auprès du MAE, chargé de l’Amérique latine, Haj Ahmed, a déclaré que « l’Organisation des Nations Unies doit assumer ses responsabilités dans la protection des citoyens sahraouis sans défense dans les territoires occupés du Sahara occidental, contre la torture, l’enlèvement et la disparition ».

    Le diplomate sahraoui qui s’exprimait au cours d’un entretien à la chaine cubaine « Telesur », a dénoncé l’assaut meurtrier perpétré le 8 novembre dernier par les forces d’occupation marocaines contre des milliers de civils sahraouis à Gdeim Izik et la ville occupée d’El Aaiun.

    « Il est décevant que ces atrocités se produisent au Sahara occidental au su et au vu de l’ONU, sans que celle-ci ne réagisse pour les empêcher « , a-t-il regretté.

    Dans ce contexte, a-t-il dit, « la responsabilité entière incombe à l’ONU dont sa mission pour le référendum au Sahara occidental (MINURSO) est présente sur le territoire depuis septembre 1991, en vue de trouver une solution pacifique fondée sur la légalité internationale. « 

    « Cette présence doit également inclure la protection des droits de l’homme dans un territoire dépendant de la responsabilité de l’ONU » en attente de sa décolonisation, a soutenu le diplomate sahraoui.

    M. Elhaj Ahmed est arrivé samedi dernier à La Havane dans le cadre d’une visite de travail dans la plupart des pays d’Amérique. Il a eu des entretiens avec des hauts responsables cubains au siège du Comité central du Parti communiste de Cuba, rappelle-t-on.

    Au cours de ces entretiens, le diplomate sahraoui a informé ses interlocuteurs des derniers développements de la situation au Sahara occidental, notamment l’assaut contre le camp de Gdezm Izik et la vague de répression brutale déclenchée par les autorités marocaines à El Aaiun, ainsi que les dernières réunions informelles des négociations entre le Front Polisario et le Maroc sous les auspices du médiateur Christopher Ross. (SPS)