Mois : décembre 2010

  • Le Maroc et le Polisario face à face

    ILS SE RENCONTRERONT À NEW YORK LE 16 DÉCEMBRE

    Cette nouvelle rencontre informelle a été annoncée par le chef de la diplomatie marocaine qui a aussi évoqué la fermeture des frontières terrestres entre son pays et l’Algérie.

    Rabat annonce d’ores et déjà la couleur: l’option du référendum qui permettrait au peuple sahraoui de se prononcer librement quant à son avenir est «inapplicable»! «La solution politique escomptée, faisant remarquer que toutes les parties sont appelées à se conformer aux résolutions du Conseil de sécurité et à ne plus demeurer prisonnières de plans dépassés, y compris le choix d’un référendum inapplicable» a déclaré, vendredi, Taïeb Fassi Fihri devant la commission des affaires étrangères, des frontières, des zones occupées et de la défense nationale à la Chambre des conseillers. Le ministre marocain des Affaires étrangères venait tout juste d’annoncer que la quatrième réunion informelle sur le Sahara occidental se tiendrait les 16, 17 et 18 décembre prochains dans la banlieue de New York.


    La délégation marocaine se rendra à ce rendez-vous pour la forme, selon toute vraisemblance si l’on se réfère aux confidences du chef de la diplomatie marocaine. «Les négociations n’ont enregistré aucun progrès concret, si l’on exclut l’accord de tenir une nouvelle rencontre,» a-t-il fait remarquer à propos des précédents pourparlers. Pourquoi en serait-il autrement cette fois-ci? Le Makhzen est encore sous le «choc» des réactions indignées de la communauté internationale qui ont condamné l’assaut mené par les forces d’occupation marocaines contre les 20.000 Sahraouis du camp de Gdeim Izik. La paranoïa du gouvernement marocain s’est visiblement exacerbée depuis les dramatiques événements d’El Aâyoune qui ont cloué au pilori la diplomatie du Royaume chérifien et dévoilé au grand jour la sauvagerie et la férocité de la répression exercée contre les militants des droits de l’homme dans les territoires occupés. «Près de 140 détenus subissent toujours les formes les plus ignobles de torture et sont victimes de violations dans les geôles marocaines, outre les femmes sahraouies violées par les éléments des forces marocaines et les milliers de Sahraouis contraints à l’exode», ont témoigné vendredi à Alger des militants sahraouis qui ont assisté à l’assaut sanglant donné le 8 novembre par les forces armées marocaines, contre le camp de toile de Gdeim Izik (camp de la liberté).

    Amnesty International, qui s’est montrée très inquiète quant à la détérioration de la situation des droits de l’homme au Sahara occidental, a pressé l’Organisation des Nations unies pour doter la Minurso, Mission des nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental, d’un mécanisme de surveillance des droits humains. «La situation des droits humains au Sahara occidental ne peut s’améliorer que si la mission de l’ONU dans cette région introduit à son mandat, la surveillance des droits de l’homme», a déclaré à la presse, vendredi à Madrid, Esteban Beltran, le directeur de l’ONG internationale lors d’une cérémonie organisée à l’occasion de la Journée mondiale des droits de l’homme.

    L’étau se resserre sur le pouvoir marocain, notamment en ce qui concerne les violations des droits de l’homme dans les territoires occupés. Le ministre marocain des Affaires étrangères tente une porte de sortie. Quoi de plus facile de faire un amalgame entre la fermeture des frontières terrestres algéro-marocaines et le conflit du Sahara occidental qu’il n’hésite pas à qualifier d’artificiel.
     
    «Le conflit artificiel autour des provinces du sud du Royaume depuis plus de trois décennies continue à influer négativement sur l’avenir de la région…Le Maroc note à nouveau et avec profond regret la poursuite de la fermeture, depuis plus de 16 ans, des frontières terrestres par les autorités algériennes», a déclaré Taïeb Fassi Fihri qui laisse ouvertes les portes du dialogue. Ce qui ne peut en aucun cas occulter la cause du peuple sahraoui qui aspire à se prononcer librement quant à son indépendance. Le Front Polisario aura à coeur de le rappeler le 16 décembre, les yeux dans les yeux à, Taïeb Fassi Fihri.

    Mohamed TOUATI
    L’Expression, 12/12/2010

  • Sahara Occidental, l’Allemagne adhère sincèrement aux résolutions des Nations unies

    Desertec : Un projet stratégique pour l’Algérie 
     
    La visite officielle du chef de l’Etat en Allemagne peut être considérée comme un tournant qualitatif très intéressant de la coopération bilatérale.

    Au cours de cette visite, l’on peut avancer que sur trois points, les deux parties ont tracé des perspectives prometteuses. D’abord, l’Algérie soutient la candidature de l’Allemagne, quatrième puissance économique mondiale, à occuper légitimement un siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU.

    Il est effectivement temps que l’Allemagne retrouve la plénitude des attributs d’une puissance mondiale. Ce sera une occasion d’assurer plus d’équilibre au sein d’une instance qui pratiquement « gère » les affaires mondiales. En outre, le monde entier se remémore la position de ce pays en refusant de s’engager dans la coalition militaire, sous la houlette des Etats-Unis, pour envahir l’Irak. Concernant le dossier du Sahara Occidental, l’Allemagne adhère sincèrement aux résolutions des Nations unies. Elle ne souffle pas le chaud et le froid et surtout elle ne pratique pas l’hypocrisie qui consiste à reconnaître du bout des lèvres les résolutions des Nations unies pour l’organisation d’un référendum d’autodétermination et dans le même temps à soutenir le Maroc dans sa tentative de colonisation. C’est, malheureusement, cette attitude qui aggrave les tensions, décourage l’émergence d’un Maghreb intégré et empêche un peuple d’accéder à l’indépendance.

    Il faut souligner que sur les grands dossiers de politique internationale, il y a une réelle convergence de vues entre l’Algérie et l’Allemagne qui ont toujours entretenu des relations de confiance, de respect mutuel et des liens économiques et commerciaux très solides. D’ailleurs, sur le plan économique, l’Allemagne a beaucoup contribué à la mise en place d’un tissu industriel conséquent dans les années 70. L’on peut dire, sans risque d’erreur, que c’est grâce à l’apport allemand que l’Algérie a pu bâtir une puissante industrie mécanique. Elle n’a pas hésité à favoriser le transfert de technologie et le know-how alors que beaucoup de pays rechignaient à le faire.

    De plus, cette coopération se déroulait dans un monde caractérisé par la guerre froide. Cependant, ce qui est important à retenir de cette visite du président de la République en Allemagne est la détermination de renforcer la coopération bilatérale dans le domaine économique. Les ambitions du programme 2010-2014 n’ont pas laissé indifférents les opérateurs économiques allemands. L’Algérie s’est montrée très intéressée par les investisseurs allemands qui ont en face d’eux un pays décidé à développer ses capactiés productives.

    C’est dans ce contexte qu’il faut replacer la décision de créer une commission mixte. Cette toile de fond permet de comprendre aussi et de mieux cerner les tenants et les aboutissants de l’adhésion de l’Algérie au projet Desertec. Ainsi, le président de la République a tranché et le débat qu’a suscité ce projet est clos. Tant mieux, car la décision de l’Algérie d’adhérer à ce projet aura un impact positif sur son développement futur. Car, après tout, il est tout simplement inconcevable qu’elle ne profite pas des retombées attendues de ce projet d’autant qu’elle a les meilleurs atouts. N’est-elle pas le plus grand gisement solaire au monde ? Demain, elle exportera de l’électricité ce qui lui procurera des ressources financières et ce, au moment où ses gisements en hydrocarbures seraient déclinants. Elle produira de l’énergie propre qui contribuera à satisfaire ses besoins et à en exporter.

    C’est donc un moyen de limiter la dépendance à l’égard des hydrocarbures. En outre, elle économisera le gaz naturel qui lui sert actuellement à produire de l’électricité. Bien sûr, pour la réalisation de ce projet sur le territoire national, l’Algérie profitera du transfert de technologie et du know-how. Elle sera un partenaire actif et entreprenant. Car, le projet créera une très forte interdépendance entre les pays impliqués dans le projet Desertec. 

    Incontestablement, la décision du président de la République de faire adhérer l’Algérie au projet Desertec, piloté en particulier par l’Allemagne, pays ami, est d’une portée stratégique considérable. C’est l’une des plus grandes et prometteuses décisions de l’Algérie indépendante. Le projet permettra, sans aucun doute, l’emergence d’une économie densifiée, diversifiée et plus compétitive. Il est important de souligner que l’Algérie et l’Allemagne viennent de poser les bases d’un partenariat stratégique exemplaire.
    Par le Dr Salah Mouhoubi
    Horizons, 12/12/2010
  • Rédha Malek : Même avec l’autonomie, le Sahara occidental recouvrera son indépendance

    Evenement du 11 decembre – Rédha Malek : Une démonstration populaire qui a épaté le monde

    C’est en sa qualité de moudjahid que l’ancien Premier ministre, Rédha Malek, a animé, hier au forum Mohamed-Abderrahmani du quotidien El Moudjahid, à Alger une conférence autour de l’impact politique et diplomatique suscité dans le monde par l’une des plus célèbres révoltes du peuple algérien contre la France coloniale, à savoir les événements du 11 décembre 1960.
    En présence d’anciens moudjahidine, d’historiens et de représentants du corps diplomatique à Alger, l’ancien membre du GPRA a mis l’accent sur les deux résolutions votées par plus des deux tiers de l’Assemblée générale des Nations unies. 

    La première résolution appelait à l’octroi du droit d’autodétermination à tous les peuples soumis au joug colonialiste, alors que la seconde était réservée uniquement au cas algérien, puisqu’elle sommait la France à reconnaître le Gouvernement provisoire de la république algérienne (GPRA), à respecter l’intégrité territoriale de l’Algérie et par-delà, à disposer le peuple algérien de son droit à l’autodétermination. 

    «C’était la première fois que l’organisation onusienne s’exprimait de manière franche et tranchée en faveur du peuple algérien », indique doctement, M. Malek en expliquant le succès diplomatique par la formidable mobilisation populaire du 11 décembre dans le territoire national et pas seulement dans la capitale. Une résolution qui a sonné le glas du projet de De Gaulle de maintenir l’Algérie sous son autorité. De même qu’elle a donné un grand souffle aux mouvements de libération dans le continent africain. Toujours à propos de l’historique résolution, qui fera l’objet les 13 et 14 septembre d’une conférence internationale organisée à Alger, M. Malek a fait valoir l’abstention des Etats-Unis au cours du vote. Preuve, selon lui, de l’opposition américaine à la politique de De Gaulle. Une position qui fut adoptée également par de nombreux pays européens marquant ainsi la fin du « soutien indéfectible » à la politique colonialiste de la France. Le conférencier n’a pas omis de souligner le remarquable travail effectué par les corps diplomatique du GPRA, qui explique, selon lui, le succès de la démarche.

    • Même avec l’autonomie, le Sahara occidental recouvrera son indépendanceEvoquant, dans son intervention, l’indépendance, en 1956, du Maroc, qui fut soumis, auparavant, à une autonomie interne, M. Redha Malek lance un appel aux dirigeants marocains au sujet de la question du Sahara occidental. «L’autonomie interne que vous voulez imposer au peuple sahraoui conduira inexorablement à l’indépendance totale.»

    Amine G.
    Horizons, 12/12/2010
  • Reprise des pourparlers entre le Maroc et le Polisario : A l’ombre de Gdim Izik

    Christopher Ross présidera du 16 au 18 décembre à Greentree, dans la banlieue de New York, la quatrième série des pourparlers informels entre le Maroc et le Front Polisario, annonce Martin Nesirky, le porte-parole de l’ONU. L’Algérie et la Mauritanie, deux pays voisins des belligérants, participeront à cette réunion en qualité d’observateurs pour réaffirmer la nécessité du «respect» de la légalité internationale.
    Le Maroc et le Front Polisario qui se retrouveront, début 2011, pour une 5e réunion informelle, réussiront-ils lors de ce rendez-vous organisé dans le cadre du mandat donné par le Conseil de sécurité à l’envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental pour mener des négociations, à explorer de nouvelles  approches et créer un environnement plus propice au progrès, comme ils ont convenu les 8 et 9   novembre dernier à l’issue de la 3e réunion informelle  qu’ils ont tenue près de New York? Les deux parties  avaient pris deux engagements. 

    Un, «reprendre sans délai les visites familiales par avion sur la base d’une application stricte du plan d’action agréé en 2004». Deux, se réunir à Genève avec le Haut Commissariat pour les réfugiés «afin de revoir la mise en œuvre du plan d’action dans sa totalité et d’avancer vers le lancement des visites par  voie terrestre». 

    Plus d’un mois après, aucune visite n’a été annoncée, les désaccords apparus lors des premières rencontres sont toujours là. Le Maroc campe sur son plan pour l’autonomie sous sa souveraineté, comme seule et unique base des futures  négociations. Le Polisario qui se rendra à ce rendez-vous pour exprimer sa disponibilité à «des négociations justes», estime que le statut final du Sahara occidental doit être décidé lors d’un référendum d’autodétermination qui donnerait aux Sahraouis le choix entre trois options : indépendance ou autonomie sous souveraineté marocaine ou encore rattachement au Maroc. 

    Outre ces divergences exprimées lors des trois premières rencontres, dont celles en août 2009 à Durnstein (Autriche) et en février dernier à Armonk (Etats-Unis), il y a les effets du démantèlement «barbare»  par l’armée marocaine du camp de Gdim Izik, près d’El Ayoune, le 8 novembre 2010 qui avait créé une atmosphère tendue lors du troisième round. 

    Lors de cet  acte «prémédité» où «différentes armes, des blindés et des hélicoptères ont été utilisés, la machine de répression marocaine qui n’a épargné aucune tranche sociale, a fait état, selon les Sahraouis, des «dizaines de morts». 

    «Près de 140 détenus subissent toujours les formes les plus ignobles de torture et sont victimes de violations dans les geôles marocaines», affirment à Alger  des témoins venus d’El Ayoune occupée, réitérant leur volonté à «poursuivre la résistance pacifique jusqu’à la réalisation de l’objectif escompté : l’organisation d’un  référendum d’autodétermination libre et transparent» et leur espoir de voir l’ONU envoyer une «commission d’enquête internationale» à Gdim Izik pour mettre à nu les violations commises par les forces marocaines et élargir les prérogatives de la Minurso qui est sur le terrain depuis 1991, au contrôle du respect des droits de l’homme.
    Djamel Boukrine.
    Horizons, 12/12/2010 
  • Témoignages directs sur l’assaut du camp de Gdim Izik

    Plusieurs militants sahraouis qui ont assisté à l’assaut mené le 8 novembre dernier contre le camp de Gdim Izik (Camp de la Liberté) près de la ville d’El Ayoun occupée, ont apporté leurs témoignages sur «la barbarie des violations et des crimes» commis par les forces d’occupation marocaines à l’encontre de citoyens sahraouis désarmés. Venus des régions sahraouies occupées, pour participer à une rencontre de solidarité organisée à Alger par le Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (Cnasps), les militants ont indiqué que l’attaque menée par les forces d’occupation marocaines contre le camp de la liberté était un acte «prémédité» lors duquel «différentes armes, des blindés et des hélicoptères ont été utilisés». 
     
    Cet assaut contre le camp de la liberté a été suivi par une large campagne d’arrestations ayant ciblée des citoyens sahraouis, ontils affirmé, soulignant que la «machine de répression marocaine n’a épargné aucune tranche sociale notamment les enfants, les personnes âgées et les femmes». «Près de 140 détenus subissent toujours les formes les plus ignobles de torture et sont victimes de violations dans les geôles marocaines, outre les femmes sahraouies violées par les éléments des forces marocaines et les milliers de sahraouis contraints à l’exode», ont-ils souligné. Les intervenants ont dénoncé «les arrestations arbitraires de Sahraouis dans les régions occupées depuis le 8 novembre dernier», qui viennent affirmer «la déconvenue et l’échec du régime marocain». «La bataille de Gdim Izik a prouvé au monde entier que le peuple sahraoui est un peuple civilisé qui veut défendre ses droits et prôner la paix», ont-ils dit, ajoutant que «la politique marocaine visant à étouffer la vérité n’entamera pas la volonté et la détermination du peuple sahraoui à poursuivre la résistance pacifique jusqu’à la réalisation de l’objectif escompté: l’organisation du référendum d’autodétermination. 
     
    Ils ont lancé un appel au secrétaire général de l’ONU et aux membres du Conseil de sécurité, de l’UE, de l’UA et de la Ligue arabe pour garantir le respect de la légalité internationale et le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, à travers un référendum libre et transparent. Les militants sahraouis ont appelé à l’envoi d’une commission d’enquête internationale dans la région pour mettre à nu les violations commises par les forces marocaines dans les territoires sahraouis occupés, tout en autorisant l’accès des observateurs internationaux à El Ayoun occupée. Les participants à cette rencontre ont souligné la nécessité de revendiquer «le retrait immédiat des forces marocaines des territoires sahraouis occupés et la libération de tous les détenus qui croupissent dans les prisons marocaines». Les intervenants ont appelé à élargir les prérogatives de la Minurso au contrôle du respect des droits de l’Homme et à la protection des Sahraouis, tout en appelant la France à cesser de s’opposer à cette revendication.

     M. B. 
    Le Courrier d’Algérie, 12/12/2010

  • MAROC-RASD : Reprise des pourparlers indirects à la mi-décembre

    La prochaine réunion informelle entre le Front Polisario et le Maroc sur le Sahara Occidental aura lieu du 16 au 18 décembre à Manhasset (New York) sous l’égide des Nations unies, a indiqué vendredi le porteparole du secrétaire général de l’ONU. «Ces réunions auront lieu à l’invitation de l’envoyé personnel du secrétaire général pour le Sahara Occidental, Christopher Ross, dans le cadre du mandat donné par le Conseil de sécurité pour des négociations menées par l’ONU», a-t-il précisé. Cette quatrième rencontre informelle se tiendra sous les auspices de Ross, en présence des délégations des deux parties et des représentants des deux pays observateurs, l’Algérie et la Mauritanie. 
     
    La troisième réunion informelle s’était tenue les 8 et 9 novembre dernier à l’issue de laquelle les parties avaient convenu de se réunir à nouveau au mois de décembre ainsi qu’au début de l’année prochaine ‘’afin de poursuivre, selon des approches novatrices, le processus de négociations qui a été demandé par les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies’’, rappelle-t-on. Elles avaient aussi convenu de ‘’reprendre sans délai les visites familiales par avion sur la base d’une application stricte du plan d’action agréé en 2004’’, avait indiqué M. Ross à l’issue de la précédente réunion informelle, ajoutant que les parties ont aussi convenu ‘’d’accélérer l’inauguration de visites par voie terrestre. ‘’Elles avaient également prévu de se réunir prochainement à Genève avec le Haut Commissariat pour les réfugiés «afin de revoir la mise en oeuvre du plan d’action dans sa totalité et d’avancer vers le lancement des visites par voie terrestre», a-t-il avancé. 
     
    D’autre part l’organisation non gouvernementale, Western Sahara Resource Watch (WSRW)a demandé aux banques internationales de cesser tout financement supplémentaire de la compagnie pétrolière américaine Kosmos Energy. La société recherche du pétrole au large des côtes du Sahara Occidental occupé. 
     
    Si le Maroc -à travers son partenaire américain Kosmos Energy- trouvait du pétrole au Sahara Occidental occupé, il contribuerait fortement à miner le processus de paix de l’ONU dans le territoire, et risquerait de déstabiliser le fragile cessez-le-feu dans la région souligne l’ONG. Selon un avis juridique des Nations unies, Kosmos Energy recherche du pétrole dans le territoire sahraoui occupé et en off shore en violation du droit international. Tout en maintenant son programme au large du Sahara Occidental, Kosmos est également l’exploitant d’une importante découverte de pétrole off shore au Ghana. Pour développer le bloc Ghana, Kosmos a augmenté le financement de son projet par un emprunt de 350 millions de dollars US, grâce à des accords avec la Standard Chartered Bank, la BNP Paribas SA, la Société Générale, le Crédit Agricole Corporate & Investment Bank, Crédit Suisse International, Citibank, N.A, Natixis, la HSBC Bank et la FirstRand Bank Limited.WSRW a fait appel à ces banques, ainsi qu’à la SFI et l’AFC, pour suspendre tout nouveau financement de l’entreprise. «Nous pensons que votre soutien financier à la compagnie est très regrettable. À notre avis, la compagnie ne montre aucun respect pour la communauté dans laquelle elle opère. Nous en appelons votre établissement à prendre des mesures comme une institution financière doit le faire, en refusant tout soutien financier additionnel à Kosmos, y compris au Ghana, tant que l’entreprise n’a pas établi et mis en oeuvre une politique de RSE, et commencé à respecter les principes fondamentaux des droits de l’homme» a demandé Western Sahara Resource Watch (WSRW) dans une lettre aux banques. 
     
    L’organisation WSRW exhorte depuis plusieurs années, Kosmos à quitter le territoire sahraoui, mais en vain. «Ce petit groupe de banques internationales a une occasion en or de contribuer à stopper l’escalade dans le conflit du Sahara Occidental. Lorsque le forage dans les territoires occupés va commencer, les banques ne souhaiteront pas être associées à cette entreprise contraire à l’éthique. Elles doivent traiter cette question avec Kosmos pendant qu’elles ont encore une chance de le faire «, a déclaré Maiju Kaipiainen, présidente de Western Sahara Resource Watch. Kosmos a effectué des analyses sismiques au large du Sahara Occidental en 2009.

     Mokhtar Bendib 
    Le Courrier d’Algérie, 12/12/2010

  • Prochaine rencontre Polisario-Maroc : L’ONU veut du concret

    Le cycle des rencontres informelles entre le Maroc et le Front Polisario sur le Sahara occidental est relancé pour une nouvelle réunion de deux jours à compter du 16 décembre, a annoncé un communiqué de l’ONU. 

    Cette rencontre, la quatrième, intervient donc 40 jours après la dernière tenue sous l’égide des Nations unies à Greentree, à Long Island, près de New York. Pour rappel, le troisième rencontre coïncidait avec l’assaut meurtrier contre un campement de contestataires sahraouis près de Laâyoune, la capitale du Sahara occidental. 

    Ces réunions auront lieu à l’invitation de l’envoyé personnel du secrétaire général pour le Sahara occidental, Christopher Ross, dans le cadre du mandat donné par le Conseil de sécurité pour des négociations menées par l’ONU, a précisé le porte-parole du secrétaire général de l’ONU. Il y aura également comme c’est de tradition à ces pourparlers la participation des deux pays voisins, l’Algérie et la Mauritanie. 

    Pour sa part, le ministre marocain des Affaires étrangères Taieb Fassi Fihri a souligné, devant la seconde chambre des sénateurs marocains, que la prochaine rencontre entre les deux belligérants constitue un prélude dans la perspective d’en tenir une autre début 2011. 

    Ce qui est attendu des deux parties à l’occasion de cette nouvelle session, c’est de tenter d’avancer à travers de nouvelles approches pour sortir du statu quo qui perdure depuis juin 2007, date du premier round de négociations sous la présidence de l’ancien médiateur Peter Van Walsum. Durant la dernière rencontre, aucun accord n’a été trouvé pour une probable préparation d’un round de négociations. Les deux parties sont campées sur leurs positions initiales. 

    La délégation marocaine s’est contentée de réitérer sa proposition de large autonomie comme base de négociation alors que celle des Sahraouis s’en tient au droit du peuple du Sahara occidental à l’autodétermination en incluant l’indépendance aux côtés de l’intégration et de la proposition d’autonomie. 

    Cependant, un fait reste à souligner : selon des responsables du Front Polisario, la délégation marocaine a accepté de prendre en compte la proposition sahraouie. Ce qui constitue du point de vue même symbolique une avancée remarquable dans la perspective de se lancer dans de véritables négociations conformément aux résolutions du Conseil de sécurité. 

    Il faut souligner que ces cycles de rencontres se déroulent au moment où le Maroc subit une pression internationale après l’attaque ordonnée contre les milliers de civiles sahraouis regroupés dans un campement en signe de protestation contre les différentes formes de discrimination dont ils font l’objet dans les territoires qu’occupe le Maroc.
    Y. M.
    Le  Jeune Indépendant, 12/12/2010 
  • Rabat ira groggy à New York

    Les pourparlers informels entre le Maroc et le Front Polisario sur le Sahara occidental, avec la participation de l’Algérie et de la Mauritanie, ont été fixés du 16 au 18 décembre près de New York, sous l’égide des Nations unies. Quatrième du genre, cette rencontre est cependant la première à se tenir après la répression sanglante des populations civiles sahraouies les 8 et 9 du mois passé à Gdeim Izik et à El-Ayoun, dans les territoires occupés du Sahara occidental. Une attaque disproportionnée, à l’allure bestiale accomplie, loin du «mauvais œil», et dont on prend soin de garder jalousement le bilan au placard. 

    Des «incidents graves» qui ne manquèrent pas de soulever la désapprobation à travers la planète, y compris chez les alliés traditionnels du royaume. En Europe, il est clairement reproché au Maroc de déroger aux obligations liées à son «statut avancé», comme laissent penser les conclusions parlementaires européennes, particulièrement celles, plus tranchées, du Parlement espagnol. Rabat ira donc aux pourparlers de New York avec une gibecière pleine de jolies condamnations glanées sur les cinq continents. Il s’y dirigera avec, à sa traîne, tous les remous intérieurs engendrés par la raclée politique issue de sa «bravoure» du 8 novembre et que son vis-à-vis du Polisario connaît sans aucun doute sur le bout des doigts. 

    Le makhzen ne devra pas non plus perdre de vue que les droits humains au Sahara occidental et sa technique utilisée dans le démantèlement du camp de Gdeim Izik figureront probablement dans l’agenda de la réunion de lundi prochain à Bruxelles dans le cadre de la 9e session du Conseil de l’Association entre le Maroc et l’UE. Le Maroc ira donc assez sonné à la réunion de New York. Une réunion à blanc dont rien de positif ne sortira puisque le royaume est en phase de récupération. Dans le meilleur des cas, le Maroc réservera ses atouts pour la prochaine reunion prévue au mois de janvier prochain. On ne sait jamais, peut-être que, d’ici là, le père Noël aura visité la cheminée du commandeur des croyants. Il faut bien rêver tout de même, non ? 
    M . Z. mohamed_zaaf@yahoo.fr.
    Le Jeune Indépendant, 12/12/2010 
  • Le Maroc et le Polisario face à face

    ILS SE RENCONTRERONT À NEW YORK LE 16 DÉCEMBRE

    Cette nouvelle rencontre informelle a été annoncée par le chef de la diplomatie marocaine qui a aussi évoqué la fermeture des frontières terrestres entre son pays et l’Algérie.

    Rabat annonce d’ores et déjà la couleur: l’option du référendum qui permettrait au peuple sahraoui de se prononcer librement quant à son avenir est «inapplicable»! «La solution politique escomptée, faisant remarquer que toutes les parties sont appelées à se conformer aux résolutions du Conseil de sécurité et à ne plus demeurer prisonnières de plans dépassés, y compris le choix d’un référendum inapplicable» a déclaré, vendredi, Taïeb Fassi Fihri devant la commission des affaires étrangères, des frontières, des zones occupées et de la défense nationale à la Chambre des conseillers. Le ministre marocain des Affaires étrangères venait tout juste d’annoncer que la quatrième réunion informelle sur le Sahara occidental se tiendrait les 16, 17 et 18 décembre prochains dans la banlieue de New York.


    La délégation marocaine se rendra à ce rendez-vous pour la forme, selon toute vraisemblance si l’on se réfère aux confidences du chef de la diplomatie marocaine. «Les négociations n’ont enregistré aucun progrès concret, si l’on exclut l’accord de tenir une nouvelle rencontre,» a-t-il fait remarquer à propos des précédents pourparlers. Pourquoi en serait-il autrement cette fois-ci? Le Makhzen est encore sous le «choc» des réactions indignées de la communauté internationale qui ont condamné l’assaut mené par les forces d’occupation marocaines contre les 20.000 Sahraouis du camp de Gdeim Izik. La paranoïa du gouvernement marocain s’est visiblement exacerbée depuis les dramatiques événements d’El Aâyoune qui ont cloué au pilori la diplomatie du Royaume chérifien et dévoilé au grand jour la sauvagerie et la férocité de la répression exercée contre les militants des droits de l’homme dans les territoires occupés. «Près de 140 détenus subissent toujours les formes les plus ignobles de torture et sont victimes de violations dans les geôles marocaines, outre les femmes sahraouies violées par les éléments des forces marocaines et les milliers de Sahraouis contraints à l’exode», ont témoigné vendredi à Alger des militants sahraouis qui ont assisté à l’assaut sanglant donné le 8 novembre par les forces armées marocaines, contre le camp de toile de Gdeim Izik (camp de la liberté).

    Amnesty International, qui s’est montrée très inquiète quant à la détérioration de la situation des droits de l’homme au Sahara occidental, a pressé l’Organisation des Nations unies pour doter la Minurso, Mission des nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental, d’un mécanisme de surveillance des droits humains. «La situation des droits humains au Sahara occidental ne peut s’améliorer que si la mission de l’ONU dans cette région introduit à son mandat, la surveillance des droits de l’homme», a déclaré à la presse, vendredi à Madrid, Esteban Beltran, le directeur de l’ONG internationale lors d’une cérémonie organisée à l’occasion de la Journée mondiale des droits de l’homme.

    L’étau se resserre sur le pouvoir marocain, notamment en ce qui concerne les violations des droits de l’homme dans les territoires occupés. Le ministre marocain des Affaires étrangères tente une porte de sortie. Quoi de plus facile de faire un amalgame entre la fermeture des frontières terrestres algéro-marocaines et le conflit du Sahara occidental qu’il n’hésite pas à qualifier d’artificiel.
     
    «Le conflit artificiel autour des provinces du sud du Royaume depuis plus de trois décennies continue à influer négativement sur l’avenir de la région…Le Maroc note à nouveau et avec profond regret la poursuite de la fermeture, depuis plus de 16 ans, des frontières terrestres par les autorités algériennes», a déclaré Taïeb Fassi Fihri qui laisse ouvertes les portes du dialogue. Ce qui ne peut en aucun cas occulter la cause du peuple sahraoui qui aspire à se prononcer librement quant à son indépendance. Le Front Polisario aura à coeur de le rappeler le 16 décembre, les yeux dans les yeux à, Taïeb Fassi Fihri.

    Mohamed TOUATI
    L’Expression, 12/12/2010

  • Sahara Occidental, l’Allemagne adhère sincèrement aux résolutions des Nations unies

    Desertec : Un projet stratégique pour l’Algérie 
     
    La visite officielle du chef de l’Etat en Allemagne peut être considérée comme un tournant qualitatif très intéressant de la coopération bilatérale.

    Au cours de cette visite, l’on peut avancer que sur trois points, les deux parties ont tracé des perspectives prometteuses. D’abord, l’Algérie soutient la candidature de l’Allemagne, quatrième puissance économique mondiale, à occuper légitimement un siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU.

    Il est effectivement temps que l’Allemagne retrouve la plénitude des attributs d’une puissance mondiale. Ce sera une occasion d’assurer plus d’équilibre au sein d’une instance qui pratiquement « gère » les affaires mondiales. En outre, le monde entier se remémore la position de ce pays en refusant de s’engager dans la coalition militaire, sous la houlette des Etats-Unis, pour envahir l’Irak. Concernant le dossier du Sahara Occidental, l’Allemagne adhère sincèrement aux résolutions des Nations unies. Elle ne souffle pas le chaud et le froid et surtout elle ne pratique pas l’hypocrisie qui consiste à reconnaître du bout des lèvres les résolutions des Nations unies pour l’organisation d’un référendum d’autodétermination et dans le même temps à soutenir le Maroc dans sa tentative de colonisation. C’est, malheureusement, cette attitude qui aggrave les tensions, décourage l’émergence d’un Maghreb intégré et empêche un peuple d’accéder à l’indépendance.

    Il faut souligner que sur les grands dossiers de politique internationale, il y a une réelle convergence de vues entre l’Algérie et l’Allemagne qui ont toujours entretenu des relations de confiance, de respect mutuel et des liens économiques et commerciaux très solides. D’ailleurs, sur le plan économique, l’Allemagne a beaucoup contribué à la mise en place d’un tissu industriel conséquent dans les années 70. L’on peut dire, sans risque d’erreur, que c’est grâce à l’apport allemand que l’Algérie a pu bâtir une puissante industrie mécanique. Elle n’a pas hésité à favoriser le transfert de technologie et le know-how alors que beaucoup de pays rechignaient à le faire.

    De plus, cette coopération se déroulait dans un monde caractérisé par la guerre froide. Cependant, ce qui est important à retenir de cette visite du président de la République en Allemagne est la détermination de renforcer la coopération bilatérale dans le domaine économique. Les ambitions du programme 2010-2014 n’ont pas laissé indifférents les opérateurs économiques allemands. L’Algérie s’est montrée très intéressée par les investisseurs allemands qui ont en face d’eux un pays décidé à développer ses capactiés productives.

    C’est dans ce contexte qu’il faut replacer la décision de créer une commission mixte. Cette toile de fond permet de comprendre aussi et de mieux cerner les tenants et les aboutissants de l’adhésion de l’Algérie au projet Desertec. Ainsi, le président de la République a tranché et le débat qu’a suscité ce projet est clos. Tant mieux, car la décision de l’Algérie d’adhérer à ce projet aura un impact positif sur son développement futur. Car, après tout, il est tout simplement inconcevable qu’elle ne profite pas des retombées attendues de ce projet d’autant qu’elle a les meilleurs atouts. N’est-elle pas le plus grand gisement solaire au monde ? Demain, elle exportera de l’électricité ce qui lui procurera des ressources financières et ce, au moment où ses gisements en hydrocarbures seraient déclinants. Elle produira de l’énergie propre qui contribuera à satisfaire ses besoins et à en exporter.

    C’est donc un moyen de limiter la dépendance à l’égard des hydrocarbures. En outre, elle économisera le gaz naturel qui lui sert actuellement à produire de l’électricité. Bien sûr, pour la réalisation de ce projet sur le territoire national, l’Algérie profitera du transfert de technologie et du know-how. Elle sera un partenaire actif et entreprenant. Car, le projet créera une très forte interdépendance entre les pays impliqués dans le projet Desertec. 

    Incontestablement, la décision du président de la République de faire adhérer l’Algérie au projet Desertec, piloté en particulier par l’Allemagne, pays ami, est d’une portée stratégique considérable. C’est l’une des plus grandes et prometteuses décisions de l’Algérie indépendante. Le projet permettra, sans aucun doute, l’emergence d’une économie densifiée, diversifiée et plus compétitive. Il est important de souligner que l’Algérie et l’Allemagne viennent de poser les bases d’un partenariat stratégique exemplaire.
    Par le Dr Salah Mouhoubi
    Horizons, 12/12/2010