Mois : décembre 2010

  • “Je ne suis toujours pas vieux pour prendre une arme”

    “De l’âge indiqué sur le passeport, ne vous fiez pas”, lance-t-il en le rendant. Dans ce document marocain qui, pour lui – Sahraoui de pure souche – n’a aucune validité, on peut lire qu’il est né en 1930. Mais les siens, tout en feuilletant le passeport en question, évoquent près de cinq de plus. En tout cas, il a bien l’aspect d’un octogénaire.
    Tout le monde à Laâyoune  (capitale occupée du Sahara Occidental, ndds) connaît Deida-Da Yasid ; tous les Sahraouis lui professent le respect. À chaque fois qu’il entrait dans n’importe quelle khaïma du camp de Gdeim Izik, tout le monde se levait ; on courait lui baiser la tête, leur façon à eux de montrer leur respect aux personnes âgées. Il n’y passait jamais la nuit, mais on l’y trouvait à toute heure, voire la nuit tombée. Il y venait tous les jours depuis la ville avec son fils. Ce même fils avec qui il a débarqué, il y a deux jours, en Grande Canarie.
    Il nous reçoit chez l’un des Sahraouis résidant ici depuis des années. Il dort de son long par terre, dans le salon, enveloppé dans une couverture. C’est un vieux qui inspire la tendresse. Mais une fois réveillé, il arrange sa chevelure puis s’assoit, agile, pour parler avec les voisines venues le saluer, qu’on entend rire aux éclats à ses dissertations sur les tribus sahraouies – selon elles m’expliquent plus tard – et rajeunit. Lorsqu’il vous montre du doigt, et vous cloue le regard, on dirait un gosse. Et il répond ainsi à toutes les questions.
    Des fois, par une autre question. S’il y a plus de deux Sahraouis morts ? “Et où sont alors tous ceux qui manquent?”
    Deida-Da veut parler. Au nom de sa fille, qu’on a frappée. De son petit-fils emprisonné. De celui qui ne sait pas où il est. Des plus de 20 000 personnes qui formaient ce camp qu’on dénommait aussi Camp de la Dignité. De tous les enfants qui sont toujours dans des bras inconnus –tandis que leurs familles passent des messages avec leur description –, en attendant de retrouver leurs parents. Où sont-ils ? Voilà les questions de Deida-Da.
    Le jour où l’armée marocaine a reçu l’ordre d’entrer à sang et à feu dans cette mer de khaïmas, et de venir à bout de la protestation pacifique – à la surprise de certains, quoique le gouvernement savait déjà qu’il n’y aurait pas de représailles de la part de la communauté internationale –, le vieil homme était chez lui à Laâyoune. À six heures du matin le portable le réveille. Avant de se coucher, raconte-t-il, plusieurs agents de police lui ont rendu visite. “Je leur ai dit que, quitte que quitte, s’ils entraient chez moi je les fusillerais, qu’ils appellent s’il était nécessaire et que nous sortirons pour parler, mais que s’ils forçaient ma porte, j’userais des armes que j’ai, et ils savent que je ne plaisante pas, pour cela ils ne sont jamais revenus”, se rappelle-t-il. Et il convainc.
    En tant que leader de son peuple, au moins, en tant que personne âgée respectée, ils ont pu vouloir alerter, d’une certaine manière par cette visite, ce qui était sur le point de se passer. Durant les deux affrontements auxquels a mené le démantèlement, lorsque tant de portes ont été forcées à coups de pieds, ils ne sont en effet pas passés par chez lui. Mais si maintenant il est en Grande Canarie, c’est parce qu’il s’est peu à peu rendu compte qu’on “voulait le mettre de côté”, dit-il. “Quelqu’un a dit que c’était nous qui faisions passer les étrangers au camp et mon fils est demeuré trois jours caché ; quand il est réapparu chez moi, nous sommes venus en Grande Canarie.”
    Depuis ici, il veut faire ses papiers de naturalisation, malgré qu’il inculpe l’Espagne de quelque chose : “Je ne peux pas rentrer maintenant car l’Espagne ne garantit pas ma sécurité.” Il sort alors de son dossier un autre document, celui du ministère de la Défense espagnol, où l’on lit “Unité des Affaires Sahraouis et Caisse des Pensions”, et une ligne plus bas : “Carte d’Identité Garde Juré, a prêté des services à Zoco Bocalitos Apolico”. Pension : 270 euros.
    Deida-Da fut soldat espagnol. Quoique plus tard il ne se soit pas enrôlé dans les rangs Front Polisario. Il est demeuré dans sa terre, attendant une solution pacifique et le fait d’avoir dû partir à son âge lui rompt le cœur. Pour cela, malgré qu’il vient d’affirmer qu’il n’a aucune garantie pour sa sécurité là-bas, il renchérit : “Mais bien que je n’aie pas la nationalité je veux retourner, je me sens très mal.”
    Des derniers jours passés à Laâyoune, il ne peut parler que d’arrestations quotidiennes. “On arrête des gens sans cesse, on veut les éliminer, que ceux qui restent aient peur et prennent la fuite.” Et lui ? Craint-il ce qui pourrait se passer ? “Non, les gens n’ont pas peur, ce qu’ils n’ont pas c’est des armes et ils ne vont pas sortir à mourir ; nous avons fait ce que nous pouvions, il vaut mieux faire un pas en arrière et que ceux de Tindouf fassent ce qu’ils peuvent maintenant, ou les journalistes, les ONG, qu’ils viennent voir ce qui se passe”, propose-t-il.
    Voilà son analyse de la situation. La peur, à son avis, c’est le Maroc qui l’a. Pour cela il s’attendait “d’une part” que la situation au camp tourne tel qu’elle a tourné. Pour Deida-Da – parle la voix de l’expérience –, cette protestation est “ce que les Sahraouis ont fait de mieux”, et maintenant, “le Maroc sait que tous veulent la liberté”. C’est-à-dire – poursuit-il son argument –, “avant, le Maroc pensait que les indépendantistes étaient tout au mieux un 5 %, les militants, mais quand on nous a vus tous unis, main dans la main, on n’en revenait pas ; cela n’était jamais arrivé, pour cela on nous accuse de terrorisme et tous ces mensonges, afin que personne ne voie que nous sommes tous unis autour d’un même mot”. La Liberté, évidemment.
    Mais la liberté brille par son absence ces jours-ci à Laâyoune. Au moins, pour une partie de la population, les Sahraouis. Pour cela, dit le vieux, la cohabitation avec les Marocains s’est aussi brisée. “C’est terminé, chacun pour soi, parce que plusieurs, qui ont été nos voisins durant 35 ans, ont raconté à la police où étaient cachés certains Sahraouis, voire ont participé au harcèlement. Et tout ce qu’on avait partagé pendant tout ce temps ? Où est resté tout cela ?”, demande-t-il de nouveau.
    Il n’y a pas de liberté, pas d’espoir ni en l’Espagne ni en aucun organisme international – “il se fait tard que l’ONU tarde en sorte, c’est un occupant de plus” –, pas de cohabitation. Mais il insiste pour terminer : il n’y a pas de peur non plus. “Nous n’avons plus peur, il ne nous reste plus rien à faire, sauf aller en guerre ; peu importe qui est le plus fort, il ne reste a plus rien à dire, nous voulons lutter, tous, voire moi-même. Pour tenir une arme je ne suis toujours pas vieux.” La force d’un gosse et l’épuisement de 35 ans de soumission. Mais il ne se rend pas.
    Laura Gallego, 27/12/2010
    GUINGUINBALI, 27/12/2010
  • “Je ne suis toujours pas vieux pour prendre une arme”

    “De l’âge indiqué sur le passeport, ne vous fiez pas”, lance-t-il en le rendant. Dans ce document marocain qui, pour lui – Sahraoui de pure souche – n’a aucune validité, on peut lire qu’il est né en 1930. Mais les siens, tout en feuilletant le passeport en question, évoquent près de cinq de plus. En tout cas, il a bien l’aspect d’un octogénaire.
    Tout le monde à Laâyoune  (capitale occupée du Sahara Occidental, ndds) connaît Deida-Da Yasid ; tous les Sahraouis lui professent le respect. À chaque fois qu’il entrait dans n’importe quelle khaïma du camp de Gdeim Izik, tout le monde se levait ; on courait lui baiser la tête, leur façon à eux de montrer leur respect aux personnes âgées. Il n’y passait jamais la nuit, mais on l’y trouvait à toute heure, voire la nuit tombée. Il y venait tous les jours depuis la ville avec son fils. Ce même fils avec qui il a débarqué, il y a deux jours, en Grande Canarie.
    Il nous reçoit chez l’un des Sahraouis résidant ici depuis des années. Il dort de son long par terre, dans le salon, enveloppé dans une couverture. C’est un vieux qui inspire la tendresse. Mais une fois réveillé, il arrange sa chevelure puis s’assoit, agile, pour parler avec les voisines venues le saluer, qu’on entend rire aux éclats à ses dissertations sur les tribus sahraouies – selon elles m’expliquent plus tard – et rajeunit. Lorsqu’il vous montre du doigt, et vous cloue le regard, on dirait un gosse. Et il répond ainsi à toutes les questions.
    Des fois, par une autre question. S’il y a plus de deux Sahraouis morts ? “Et où sont alors tous ceux qui manquent?”
    Deida-Da veut parler. Au nom de sa fille, qu’on a frappée. De son petit-fils emprisonné. De celui qui ne sait pas où il est. Des plus de 20 000 personnes qui formaient ce camp qu’on dénommait aussi Camp de la Dignité. De tous les enfants qui sont toujours dans des bras inconnus –tandis que leurs familles passent des messages avec leur description –, en attendant de retrouver leurs parents. Où sont-ils ? Voilà les questions de Deida-Da.
    Le jour où l’armée marocaine a reçu l’ordre d’entrer à sang et à feu dans cette mer de khaïmas, et de venir à bout de la protestation pacifique – à la surprise de certains, quoique le gouvernement savait déjà qu’il n’y aurait pas de représailles de la part de la communauté internationale –, le vieil homme était chez lui à Laâyoune. À six heures du matin le portable le réveille. Avant de se coucher, raconte-t-il, plusieurs agents de police lui ont rendu visite. “Je leur ai dit que, quitte que quitte, s’ils entraient chez moi je les fusillerais, qu’ils appellent s’il était nécessaire et que nous sortirons pour parler, mais que s’ils forçaient ma porte, j’userais des armes que j’ai, et ils savent que je ne plaisante pas, pour cela ils ne sont jamais revenus”, se rappelle-t-il. Et il convainc.
    En tant que leader de son peuple, au moins, en tant que personne âgée respectée, ils ont pu vouloir alerter, d’une certaine manière par cette visite, ce qui était sur le point de se passer. Durant les deux affrontements auxquels a mené le démantèlement, lorsque tant de portes ont été forcées à coups de pieds, ils ne sont en effet pas passés par chez lui. Mais si maintenant il est en Grande Canarie, c’est parce qu’il s’est peu à peu rendu compte qu’on “voulait le mettre de côté”, dit-il. “Quelqu’un a dit que c’était nous qui faisions passer les étrangers au camp et mon fils est demeuré trois jours caché ; quand il est réapparu chez moi, nous sommes venus en Grande Canarie.”
    Depuis ici, il veut faire ses papiers de naturalisation, malgré qu’il inculpe l’Espagne de quelque chose : “Je ne peux pas rentrer maintenant car l’Espagne ne garantit pas ma sécurité.” Il sort alors de son dossier un autre document, celui du ministère de la Défense espagnol, où l’on lit “Unité des Affaires Sahraouis et Caisse des Pensions”, et une ligne plus bas : “Carte d’Identité Garde Juré, a prêté des services à Zoco Bocalitos Apolico”. Pension : 270 euros.
    Deida-Da fut soldat espagnol. Quoique plus tard il ne se soit pas enrôlé dans les rangs Front Polisario. Il est demeuré dans sa terre, attendant une solution pacifique et le fait d’avoir dû partir à son âge lui rompt le cœur. Pour cela, malgré qu’il vient d’affirmer qu’il n’a aucune garantie pour sa sécurité là-bas, il renchérit : “Mais bien que je n’aie pas la nationalité je veux retourner, je me sens très mal.”
    Des derniers jours passés à Laâyoune, il ne peut parler que d’arrestations quotidiennes. “On arrête des gens sans cesse, on veut les éliminer, que ceux qui restent aient peur et prennent la fuite.” Et lui ? Craint-il ce qui pourrait se passer ? “Non, les gens n’ont pas peur, ce qu’ils n’ont pas c’est des armes et ils ne vont pas sortir à mourir ; nous avons fait ce que nous pouvions, il vaut mieux faire un pas en arrière et que ceux de Tindouf fassent ce qu’ils peuvent maintenant, ou les journalistes, les ONG, qu’ils viennent voir ce qui se passe”, propose-t-il.
    Voilà son analyse de la situation. La peur, à son avis, c’est le Maroc qui l’a. Pour cela il s’attendait “d’une part” que la situation au camp tourne tel qu’elle a tourné. Pour Deida-Da – parle la voix de l’expérience –, cette protestation est “ce que les Sahraouis ont fait de mieux”, et maintenant, “le Maroc sait que tous veulent la liberté”. C’est-à-dire – poursuit-il son argument –, “avant, le Maroc pensait que les indépendantistes étaient tout au mieux un 5 %, les militants, mais quand on nous a vus tous unis, main dans la main, on n’en revenait pas ; cela n’était jamais arrivé, pour cela on nous accuse de terrorisme et tous ces mensonges, afin que personne ne voie que nous sommes tous unis autour d’un même mot”. La Liberté, évidemment.
    Mais la liberté brille par son absence ces jours-ci à Laâyoune. Au moins, pour une partie de la population, les Sahraouis. Pour cela, dit le vieux, la cohabitation avec les Marocains s’est aussi brisée. “C’est terminé, chacun pour soi, parce que plusieurs, qui ont été nos voisins durant 35 ans, ont raconté à la police où étaient cachés certains Sahraouis, voire ont participé au harcèlement. Et tout ce qu’on avait partagé pendant tout ce temps ? Où est resté tout cela ?”, demande-t-il de nouveau.
    Il n’y a pas de liberté, pas d’espoir ni en l’Espagne ni en aucun organisme international – “il se fait tard que l’ONU tarde en sorte, c’est un occupant de plus” –, pas de cohabitation. Mais il insiste pour terminer : il n’y a pas de peur non plus. “Nous n’avons plus peur, il ne nous reste plus rien à faire, sauf aller en guerre ; peu importe qui est le plus fort, il ne reste a plus rien à dire, nous voulons lutter, tous, voire moi-même. Pour tenir une arme je ne suis toujours pas vieux.” La force d’un gosse et l’épuisement de 35 ans de soumission. Mais il ne se rend pas.
    Laura Gallego, 27/12/2010
    GUINGUINBALI, 27/12/2010
  • Sahara occidental : Le Polisario dénonce le pillage marocain

    Le gouvernement de la République arabe sahraouie démocratique dénonce  «de la manière la plus ferme» les manœuvres de l’occupant marocain «qui se livre à une vaste entreprise de pillage» des ressources naturelles du Sahara occidental, pays soumis à un processus de décolonisation.  Dans un communiqué transmis rendu publique lundi, le Gouvernement sahraoui indique que lors d’une visite «surprise» à la ville d’Agadir, le ministre marocain de la Pêche a instruit les représentants de son département, dans les territoires occupés du Sahara occidental, pour ouvrir des comptes bancaires, afin de leur verser de l’argent, leur demandant de lui présenter des rapports sur les deux ans écoulés dans lesquels ils doivent mentionner que les dividendes de l’accord de pêche, conclu entre le Maroc et l’Union européenne (UE), bénéficient à la population du territoire. 
    Le service juridique du Parlement européen a conclu, dans une étude récente, que l’accord de pêche avec le Maroc «ne bénéficie pas au peuple du Sahara occidental et n’obéit pas aux règles et conventions internationales, réaffirmant le fait que toute activité qui n’est pas en conformité avec les souhaits et les intérêts du peuple du Sahara occidental, est illégale», rappelle la même source. Plusieurs gouvernements, parlements et ONG européens ont exigé, pour leur part, l’exclusion des eaux territoriales du Sahara occidental de l’accord de pêche entre l’UE et le Maroc. Les Etats-Unis ont, de leur côté, exclu les richesses du Sahara occidental de l’accord de libre échange, conclu avec le Maroc et ce, conformément au droit international et à la doctrine des Nations unies, applicables aux territoires des pays et peuples coloniaux, a-t-on relevé. 
    Horizons, 29/12/2010
  • La brèche colmatée

    Aboudjerra Soltani s’en est allé rattraper au sud du pays une juste cause qu’il avait égarée à l’ouest de nos frontières. Les Sahraouis ont dû apprécier la mise au point cinglante d’un homme qui représente son parti, le MSP, partie prenante de l’alliance présidentielle. Nos frères de la résistance ont tellement souffert des trahisons de certains de leurs militants, retournés par l’argent sale du makhzen, que la fidélité de la classe politique algérienne s’impose comme une consolation de taille. Surtout après la controverse faisant suite à une émission radiophonique, sur les ondes de la Chaîne III, où l’une des voix officielles du MSP, Abderrezak Mokri, avait laissé entendre que la problématique du Sahara occidental  (ancienne colonie espagnole envahie par le Maroc en 1975, ndds) n’intéressait pas son parti. On ne pouvait réclamer de démenti plus catégorique que le déplacement du chef, à la tête d’une délégation, pour déclarer haut et fort le soutien de sa formation à la résistance du peuple sahraoui contre l’occupation, tout en condamnant les exactions marocaines. De leur côté, les frères Sahraouis n’ont pas dérogé à leur hospitalité légendaire et ont réservé un accueil chaleureux aux visiteurs. Aboudjerra Soltani a été reçu par le président Mohamed Abdelaziz qui n’a pas raté l’occasion de participer à la contre-offensive face aux cercles de Rabat qui ne négligent aucune brèche algérienne pour tenter d’affaiblir leurs opprimés. Cerise sur le gâteau, à la place d’une analogie avec la cause palestinienne refusée par Abderrezak Mokri quelques semaines auparavant, le leader du MSP a évoqué le massacre du 8 mai 1945 perpétré par la France en Algérie pour commenter la récente répression du camp de Gdeim Izik par les forces marocaines. Les comploteurs du royaume chérifien devront se contenter des alliés de Paris puisqu’il n’y a point de recrues possibles sur la place d’Alger. En fouillant dans les livres de chevet de leurs invités prestigieux conviés à Marakkech pour les fêtes de fin d’année, les cerveaux de l’ancien protectorat pourront tomber sur les Mémoires de Charles de Gaule. Peut-être y découvriront-ils le déclic qui a poussé le général à en finir avec ses coups tordus contre la résistance algérienne irréductible pour accepter l’idée de l’indépendance.
    N. M.
    Le Jeune Indépendant, 29/12/2010
  • Focus 2010 : Sahara Occidental – L’année de tous les défis

    Considéré comme la dernière colonie du continent africain, le conflit au Sahara occidental se poursuit encore. Trente-cinq années sont passées et le régime marocain s’acharne sur une population sahraouie civile usant de tous les moyens. Ce peuple, qui a décidé d’engager une lutte pacifique et de suivre son représentant unique, le Front Polisario, est aujourd’hui, déterminé, plus qu’avant, à recouvrir son indépendance. Peu importe le moyen. L’année 2010 a été décisive dans le parcours combattant du Front Polisario, qui a pu, ces dernières années, enregistrer d’importants acquis diplomatique en faveur de sa cause.
    Le fait est que 19 ans après le cessez-le-feu de 1991 auquel a adhéré le Front Polisario, le peuple sahraoui reste encore plongé dans la confusion totale face à un ennemi qui se refuse à honorer son engagement. Cet engagement est celui d‘œuvrer à trouver une solution politique pouvant permettre l‘organisation d‘un référendum d‘autodétermination. Au lieu de cela, rappelons-le, le régime marocain campe sur sonn« plan d‘autonomie ». Ce qui, l‘a-t-on remarqué, constitue un obstacle majeur qui entrave le processus des discussions entre les deux parties. Cette situation de statu quo ne fait qu‘empirer les choses. La réflexion, ces derniers mois, est orientée vers la lutte armée. Les Sahraouis sont de plus en plus persuadés que seule la lutte armée « portera ses fruits ».

    Gdeim Izik, la révolte


    Le dernier événement qui a pesé de tout son poids sur la prise de conscience de la cause sahraouie à l´échelle mondiale, a été sans conteste l‘attaque du camp de la liberté de Gdeim Izik, près de la ville d‘El Ayoun occupée, le 8 novembre dernier, où s‘étaient réfugiés plus de 25.000 Sahraouis. Le nombre de morts a dépassé la trentaine, tandis que les blessés, eux, se comptaient par milliers. Plusieurs disparus ont été enregistrés et ils seraient des centaines. Cette attaque, qui a été qualifiée de « barbare » par la communauté internationale, a été vivement condamnée et dénoncée par différents organismes onusiens de la protection des droits de l‘Homme, mais aussi par plusieurs gouvernement, en sus du Parlement européen. Ce dernier, rappelons-le, a pour la première fois de son histoire voté une résolution condamnant l‘attaque perpétrée contre des civils désarmés constitués principalement de personnes âgées, enfants, jeunes et femmes. Plusieurs institutions ont appelé à une enquête internationale pour faire la lumière sur ce qui s‘est réellement passé, mais la France, comme à son accoutumée, s‘est opposée au sein du Conseil de sécurité, jouant ainsi de son droit de veto. Cet événement a eu globalement deux impacts politiques et diplomatiques d´importance, notamment la condamnation, quasi unanime, du Maroc au plan international et la discréditation, au grand dam du souverain alaouite, de ses engagements réels face à une communauté internationale qui depuis a de plus en plus conscience de la souffrance du peuple sahraoui. Ce qui, doit-on dire, a permis de réaffirmer, en revanche, plus clairement son soutien à l´autodétermination du peuple sahraoui. Cet agression, a entre autres, permis de produire une tension entre le régime marocain et ses alliés, autrement appelé « les amis », dont la France et l‘Espagne, notamment avec la mort d‘un Sahraoui détenteur de la nationalité espagnole et le refoulement de députés français par les forces marocaines, à la veille même de ladite attaque. D‘autant plus, que ces événements qui ont embrasé El Ayoun, la capitale du Sahara occidental, devraient convaincre la diplomatie française de « changer de cap sur un dossier peu connu, mais qui embarrasse jusqu‘aux plus aguerris de ses diplomates », a indiqué, récemment, le représentant de Human Rights Watch à l‘Onu Philippe Bolopion.

    L‘élan de solidarité se consolide


    L‘élan de solidarité avec le peuple sahraoui dans son combat pour l‘indépendance a connu au cours de cette année qui s‘achève une mobilisation extraordinaire. En la matière, la cause sahraouie a enregistré d‘énormes acquis, notamment auprès d‘institutions gouvernementales. L‘opinion internationale a pris connaissance de la souffrance d‘un peuple qui dure depuis plus de trois décennies.

    Echec des négociations informelles


    Au bout de quatre rounds de négociations informelles entre le Front Polisario et le régime marocain, aucun acquis considérable n‘a réellement été enregistré dans le processus. La responsabilité des Nations unies et de son Conseil de sécurité dans ces échecs répétés, est un fait avéré. De l‘avis de tous, le Maroc dans sa politique de fuite en avant, continue de faire fi de la légalité internationale. Au su et au vu de tous, le pouvoir marocain, et ce, jour après jour, dévoile sa volonté réelle de ne pas en « découdre » avec ce conflit. « Aucune avancée » en vue d‘une solution politique au conflit du Sahara occidental permettant l‘autodétermination du peuple sahraoui n‘a été enregistrée lors du quatrième round de pourparlers informels entre le Front Polisario et le Maroc, a affirmé, la semaine dernière, à Alger, le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek. L‘échec de ces négociations est dû, selon l‘ambassadeur de la RASD, à « l‘intransigeance du Maroc qui fait fi, dans l‘impunité, de la légalité internationale », à cela s‘ajoute « le non respect par le Conseil de sécurité et les Nations unies de leurs responsabilités à l‘égard de cette partie obstinée qui se doit de se conformer à la légalité internationale ». Brahim Ghali qui s‘exprimait fin décembre, à Alger, suite aux dernières discussions qui se sont tenues à Manhasset, à New York. Ces dernières se sont déroulées sous l‘égide de l‘envoyé personnel de secrétaire des Nations unies, Christopher Ross.

    Droits de l‘Homme bafoués


    Le nombre de prisonniers politiques sahraouis qui croupissent dans les geôles marocaines dépasse la cinquantaine, aujourd‘hui. Et les militants des droits de l‘Homme se sont retrouvés persécuté, torturés et pourchassés par les services du Makhzen. Faute d‘un mandat approprié, la mission de l‘Onu au Sahara occidental (Minurso) est restée « aveugle » tout au long des événements qui ont opposé le mois de novembre les forces marocaines aux militants sahraouis. Il s‘agit là, en réalité, des troubles les plus gravesdepuis le cessez-le-feu de 1991. La Minurso, n‘a encore une fois, rien pu faire si ce n‘est de rester impuissante ne pouvant réagir à cause de prérogatives réduites. Plusieurs organisations de droits de l‘Homme appellent encore les Nations unies à mettre en place un mécanisme de protection des droits de l‘Homme dans les territoires occupés; mais vainement. Le 13e congrès du Front Polisario attendu pour le premier semestre de l‘année à venir est l‘évènement décisif. En effet, ce même congrès est appelé, a-t-on expliqué à maintes reprises, à prendre une décision définitive sur le moyen de « poursuivre le combat ». Evidemment, le choix du « retour au armes » comme seul moyen de lutter contre l‘occupant marocain, n‘est pas à exclure.
    M.B
    Le Midi Libre, 29/12/2010
  • Le président du MSP s’exprime en faveur du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance

    Chahid El Hafed, 27/12/2010 (SPS) Le président du Mouvement social pour la paix (MSP), en Algérie, Abou Jara Soultani a réitéré dimanche la position de son mouvement en faveur du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance, précisant que cette position découle de celle adoptée par l’Algérie envers la question du Sahara occidental.

    M. Soultani qui s’exprimait lors d’un déjeuner offert en son honneur par le président de la République, a réaffirmé que la position de son parti envers le peuple sahraoui et sa juste lutte pour l’autodétermination et l’indépendance, « n’a pas changée et ne changera pas ».

    Il a également dénoncé les crimes perpétrés par les autorités d’occupation marocaines contre les civils sahraouis sans défense à travers les campagnes d’arrestations, notamment contre les défenseurs des droits humains, qui, a-t-il dit ne « sont qu’un exemple des souffrances endurées par le peuple sahraoui », à l’instar des crimes commis par l’occupation française le 8 mai 1945 contre la résistance algérienne.

    Le président du Mouvement social pour la paix en Algérie, Abou Jara Soultani est arrivé dimanche à la tête d’une importante délégation de son mouvement, dans le cadre d’une visite de deux jours aux camps de réfugiés sahraouis pour réitérer le soutien de son parti à la juste cause du peuple sahraoui (SPS)

  • Le président de la République reçoit le leader du Mouvement social pour la paix en Algérie

    Chahid Le Hafed, 27/12/2010 (SPS) Le Président de la République, Mohamed Abdelaziz, a reçu lundi, le président du Mouvement social pour la paix (MSP), Abou Jara Soultani, qui lui a exprimé sa gratitude pour le soutien indéfectible de l’Algérie aux droits des peuples à la liberté et à l’indépendance, notamment le cas du peuple sahraoui en lutte depuis plus de trois décennies contre l’occupation marocaine.

    Le président, Mohamed Abdelaziz a informé son interlocuteur des derniers développements de la question du Sahara occidental, particulièrement la grave situation dans les territoires occupés en raison de l’agression brutale de l’armée marocaine le camp Gdeim Izik et la persistance de la répression contre les militants sahraouis des droits humains et la population civile sahraouie en général.

    La réunion a eu trait également aux dernières réunions informelles entre le Front Polisario et le Maroc, sous les auspices de l’Envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental, Christopher Ross.

    Le président de la République a réitéré la gratitude du peuple et du gouvernement de la République sahraouie pour la position ferme de l’Algérie à la lutte menée par le peuple sahraoui l’occupation marocaine.

    Le président du Mouvement social pour la paix en Algérie, Abou Jara Soultani est arrivé dimanche à la tête d’une importante délégation de son mouvement, dans le cadre d’une visite de deux jours aux camps de réfugiés sahraouis pour réitérer le soutien de son parti à la juste cause du peuple sahraoui. (SPS)

  • Sahara occidental : Le Polisario dénonce le pillage marocain

    Le gouvernement de la République arabe sahraouie démocratique dénonce  «de la manière la plus ferme» les manœuvres de l’occupant marocain «qui se livre à une vaste entreprise de pillage» des ressources naturelles du Sahara occidental, pays soumis à un processus de décolonisation.  Dans un communiqué transmis rendu publique lundi, le Gouvernement sahraoui indique que lors d’une visite «surprise» à la ville d’Agadir, le ministre marocain de la Pêche a instruit les représentants de son département, dans les territoires occupés du Sahara occidental, pour ouvrir des comptes bancaires, afin de leur verser de l’argent, leur demandant de lui présenter des rapports sur les deux ans écoulés dans lesquels ils doivent mentionner que les dividendes de l’accord de pêche, conclu entre le Maroc et l’Union européenne (UE), bénéficient à la population du territoire. 
    Le service juridique du Parlement européen a conclu, dans une étude récente, que l’accord de pêche avec le Maroc «ne bénéficie pas au peuple du Sahara occidental et n’obéit pas aux règles et conventions internationales, réaffirmant le fait que toute activité qui n’est pas en conformité avec les souhaits et les intérêts du peuple du Sahara occidental, est illégale», rappelle la même source. Plusieurs gouvernements, parlements et ONG européens ont exigé, pour leur part, l’exclusion des eaux territoriales du Sahara occidental de l’accord de pêche entre l’UE et le Maroc. Les Etats-Unis ont, de leur côté, exclu les richesses du Sahara occidental de l’accord de libre échange, conclu avec le Maroc et ce, conformément au droit international et à la doctrine des Nations unies, applicables aux territoires des pays et peuples coloniaux, a-t-on relevé. 
    Horizons, 29/12/2010
  • La brèche colmatée

    Aboudjerra Soltani s’en est allé rattraper au sud du pays une juste cause qu’il avait égarée à l’ouest de nos frontières. Les Sahraouis ont dû apprécier la mise au point cinglante d’un homme qui représente son parti, le MSP, partie prenante de l’alliance présidentielle. Nos frères de la résistance ont tellement souffert des trahisons de certains de leurs militants, retournés par l’argent sale du makhzen, que la fidélité de la classe politique algérienne s’impose comme une consolation de taille. Surtout après la controverse faisant suite à une émission radiophonique, sur les ondes de la Chaîne III, où l’une des voix officielles du MSP, Abderrezak Mokri, avait laissé entendre que la problématique du Sahara occidental  (ancienne colonie espagnole envahie par le Maroc en 1975, ndds) n’intéressait pas son parti. On ne pouvait réclamer de démenti plus catégorique que le déplacement du chef, à la tête d’une délégation, pour déclarer haut et fort le soutien de sa formation à la résistance du peuple sahraoui contre l’occupation, tout en condamnant les exactions marocaines. De leur côté, les frères Sahraouis n’ont pas dérogé à leur hospitalité légendaire et ont réservé un accueil chaleureux aux visiteurs. Aboudjerra Soltani a été reçu par le président Mohamed Abdelaziz qui n’a pas raté l’occasion de participer à la contre-offensive face aux cercles de Rabat qui ne négligent aucune brèche algérienne pour tenter d’affaiblir leurs opprimés. Cerise sur le gâteau, à la place d’une analogie avec la cause palestinienne refusée par Abderrezak Mokri quelques semaines auparavant, le leader du MSP a évoqué le massacre du 8 mai 1945 perpétré par la France en Algérie pour commenter la récente répression du camp de Gdeim Izik par les forces marocaines. Les comploteurs du royaume chérifien devront se contenter des alliés de Paris puisqu’il n’y a point de recrues possibles sur la place d’Alger. En fouillant dans les livres de chevet de leurs invités prestigieux conviés à Marakkech pour les fêtes de fin d’année, les cerveaux de l’ancien protectorat pourront tomber sur les Mémoires de Charles de Gaule. Peut-être y découvriront-ils le déclic qui a poussé le général à en finir avec ses coups tordus contre la résistance algérienne irréductible pour accepter l’idée de l’indépendance.
    N. M.
    Le Jeune Indépendant, 29/12/2010
  • Focus 2010 : Sahara Occidental – L’année de tous les défis

    Considéré comme la dernière colonie du continent africain, le conflit au Sahara occidental se poursuit encore. Trente-cinq années sont passées et le régime marocain s’acharne sur une population sahraouie civile usant de tous les moyens. Ce peuple, qui a décidé d’engager une lutte pacifique et de suivre son représentant unique, le Front Polisario, est aujourd’hui, déterminé, plus qu’avant, à recouvrir son indépendance. Peu importe le moyen. L’année 2010 a été décisive dans le parcours combattant du Front Polisario, qui a pu, ces dernières années, enregistrer d’importants acquis diplomatique en faveur de sa cause.
    Le fait est que 19 ans après le cessez-le-feu de 1991 auquel a adhéré le Front Polisario, le peuple sahraoui reste encore plongé dans la confusion totale face à un ennemi qui se refuse à honorer son engagement. Cet engagement est celui d‘œuvrer à trouver une solution politique pouvant permettre l‘organisation d‘un référendum d‘autodétermination. Au lieu de cela, rappelons-le, le régime marocain campe sur sonn« plan d‘autonomie ». Ce qui, l‘a-t-on remarqué, constitue un obstacle majeur qui entrave le processus des discussions entre les deux parties. Cette situation de statu quo ne fait qu‘empirer les choses. La réflexion, ces derniers mois, est orientée vers la lutte armée. Les Sahraouis sont de plus en plus persuadés que seule la lutte armée « portera ses fruits ».

    Gdeim Izik, la révolte


    Le dernier événement qui a pesé de tout son poids sur la prise de conscience de la cause sahraouie à l´échelle mondiale, a été sans conteste l‘attaque du camp de la liberté de Gdeim Izik, près de la ville d‘El Ayoun occupée, le 8 novembre dernier, où s‘étaient réfugiés plus de 25.000 Sahraouis. Le nombre de morts a dépassé la trentaine, tandis que les blessés, eux, se comptaient par milliers. Plusieurs disparus ont été enregistrés et ils seraient des centaines. Cette attaque, qui a été qualifiée de « barbare » par la communauté internationale, a été vivement condamnée et dénoncée par différents organismes onusiens de la protection des droits de l‘Homme, mais aussi par plusieurs gouvernement, en sus du Parlement européen. Ce dernier, rappelons-le, a pour la première fois de son histoire voté une résolution condamnant l‘attaque perpétrée contre des civils désarmés constitués principalement de personnes âgées, enfants, jeunes et femmes. Plusieurs institutions ont appelé à une enquête internationale pour faire la lumière sur ce qui s‘est réellement passé, mais la France, comme à son accoutumée, s‘est opposée au sein du Conseil de sécurité, jouant ainsi de son droit de veto. Cet événement a eu globalement deux impacts politiques et diplomatiques d´importance, notamment la condamnation, quasi unanime, du Maroc au plan international et la discréditation, au grand dam du souverain alaouite, de ses engagements réels face à une communauté internationale qui depuis a de plus en plus conscience de la souffrance du peuple sahraoui. Ce qui, doit-on dire, a permis de réaffirmer, en revanche, plus clairement son soutien à l´autodétermination du peuple sahraoui. Cet agression, a entre autres, permis de produire une tension entre le régime marocain et ses alliés, autrement appelé « les amis », dont la France et l‘Espagne, notamment avec la mort d‘un Sahraoui détenteur de la nationalité espagnole et le refoulement de députés français par les forces marocaines, à la veille même de ladite attaque. D‘autant plus, que ces événements qui ont embrasé El Ayoun, la capitale du Sahara occidental, devraient convaincre la diplomatie française de « changer de cap sur un dossier peu connu, mais qui embarrasse jusqu‘aux plus aguerris de ses diplomates », a indiqué, récemment, le représentant de Human Rights Watch à l‘Onu Philippe Bolopion.

    L‘élan de solidarité se consolide


    L‘élan de solidarité avec le peuple sahraoui dans son combat pour l‘indépendance a connu au cours de cette année qui s‘achève une mobilisation extraordinaire. En la matière, la cause sahraouie a enregistré d‘énormes acquis, notamment auprès d‘institutions gouvernementales. L‘opinion internationale a pris connaissance de la souffrance d‘un peuple qui dure depuis plus de trois décennies.

    Echec des négociations informelles


    Au bout de quatre rounds de négociations informelles entre le Front Polisario et le régime marocain, aucun acquis considérable n‘a réellement été enregistré dans le processus. La responsabilité des Nations unies et de son Conseil de sécurité dans ces échecs répétés, est un fait avéré. De l‘avis de tous, le Maroc dans sa politique de fuite en avant, continue de faire fi de la légalité internationale. Au su et au vu de tous, le pouvoir marocain, et ce, jour après jour, dévoile sa volonté réelle de ne pas en « découdre » avec ce conflit. « Aucune avancée » en vue d‘une solution politique au conflit du Sahara occidental permettant l‘autodétermination du peuple sahraoui n‘a été enregistrée lors du quatrième round de pourparlers informels entre le Front Polisario et le Maroc, a affirmé, la semaine dernière, à Alger, le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek. L‘échec de ces négociations est dû, selon l‘ambassadeur de la RASD, à « l‘intransigeance du Maroc qui fait fi, dans l‘impunité, de la légalité internationale », à cela s‘ajoute « le non respect par le Conseil de sécurité et les Nations unies de leurs responsabilités à l‘égard de cette partie obstinée qui se doit de se conformer à la légalité internationale ». Brahim Ghali qui s‘exprimait fin décembre, à Alger, suite aux dernières discussions qui se sont tenues à Manhasset, à New York. Ces dernières se sont déroulées sous l‘égide de l‘envoyé personnel de secrétaire des Nations unies, Christopher Ross.

    Droits de l‘Homme bafoués


    Le nombre de prisonniers politiques sahraouis qui croupissent dans les geôles marocaines dépasse la cinquantaine, aujourd‘hui. Et les militants des droits de l‘Homme se sont retrouvés persécuté, torturés et pourchassés par les services du Makhzen. Faute d‘un mandat approprié, la mission de l‘Onu au Sahara occidental (Minurso) est restée « aveugle » tout au long des événements qui ont opposé le mois de novembre les forces marocaines aux militants sahraouis. Il s‘agit là, en réalité, des troubles les plus gravesdepuis le cessez-le-feu de 1991. La Minurso, n‘a encore une fois, rien pu faire si ce n‘est de rester impuissante ne pouvant réagir à cause de prérogatives réduites. Plusieurs organisations de droits de l‘Homme appellent encore les Nations unies à mettre en place un mécanisme de protection des droits de l‘Homme dans les territoires occupés; mais vainement. Le 13e congrès du Front Polisario attendu pour le premier semestre de l‘année à venir est l‘évènement décisif. En effet, ce même congrès est appelé, a-t-on expliqué à maintes reprises, à prendre une décision définitive sur le moyen de « poursuivre le combat ». Evidemment, le choix du « retour au armes » comme seul moyen de lutter contre l‘occupant marocain, n‘est pas à exclure.
    M.B
    Le Midi Libre, 29/12/2010