Mois : décembre 2010

  • Décès d’un jeune sahraoui blessé par balle à l’hôpital d’El Aaiun

    El Aaiun (territoires occupés), 23/12/2010  Le jeune sahraoui, Said Ould Ould Abdelwahad Sidahmed (26 ans) aest décédé suite à ses blessures. Il avait été transporté en coma à l’hôpital « Belmehdi » d’El Aaiun, après avoir été la cible mercredi matin, d’une balle réelle de la part d’un agent de la police marocaine, selon un communiqué du ministère des territoires occupés et des communautés sahraouies établies à l’Etranger.

    La victime, plus connue sous le nom de « Damber », a reçu une balle au front avant d’être transporté en coma à l’hôpital d’El Aaiun occupée, a précisé la même source, ajoutant que les médecins avaient qualifié sa situation de « mort cérébrale ».

    Après avoir appris la nouvelle, la famille de la victime et de nombreux sahraouis se sont rassemblés devant la porte de l’hôpital, où la police marocaine est intervenue et a dispersé avec force le rassemblement.

    Ce crime s’inscrit dans le cadre d’une vague d’assassinats que commettent les services de sécurité marocains contre les citoyens sahraouis dans les territoires du Sahara Occidental, occupés par le Maroc, dont le derniers cas ont été exécutés à Gdeim Izik, le 8 novembre dernier, ainsi que les campagnes d’enlèvement et la torture qui l’ont suivie à El Aaiun, a conclu le communiqué.

  • Mohamed VI intervient rudement en politique pour contrer les islamistes

    Le roi du Maroc influença en 2009 le processus de désignation des maires pour écarter le parti religieux et aider, du même coup, son ami Fouad Ali el Himma, d’après les mémos américains 

    Le roi du Maroc, Mohamed VI, intervient dans les processus électoraux, parfois même brusquement -un candidat à maire finit dans le coma- avec un objectif: freiner les islamistes même si leur formation est légale. Si le Parti Justice et Développement (PJD, islamiste modéré) n’a pas aujourd’hui davantage de maires à la tête des grandes villes marocaine c’est, dans une large mesure, grâce aux man½uvres du souverain et de son grand ami Fouad Ali el Himma, d’après les mémos de l’Ambassades des États-Unis à Rabat et le Consulat à Casablanca.

    Himma, de 48 ans, surprit tout le monde en renonçant, en août 2007, à son poste de ministre adjoint de l’Intérieur d’autant plus qu’en réalité il était le véritable chef du plus puissant département ministériel du Maroc.
    Avant, cet ami intime du souverain avec lequel il étudia au collège royal, avait été son directeur de cabinet quand il était prince héritier. « On le considère fréquemment comme la personne la plus influente au Maroc après le monarque », écrivait l’ambassadeur des États-Unis à Rabat, Thomas Riley, en février 2008.
    Peu après sa démission Himma fonda une association, le Mouvement de Tous les Démocrates. « La principale raison de sa création est la préoccupation du palais face à la montée de la popularité de l’islamisme [qui se concrétise] à travers le PJD », signala Riley en août 2008.
    Il prévoyait d’ailleurs que le mouvement de Himma se convertirait en parti politique et il eut raison. « Même si cette technique a été efficace pour éliminer les menaces, les « partis du palais » ont échoué » au Maroc quand il s’est agi « de mener à bien les reformes politiques annoncées », prévint l’ambassadeur.
    La « menace » c’était, cette-fois ci, le PJD, le parti le plus voté lors des législatives de 2007, mais pas celui qui obtint le plus de sièges car le découpage des circonscriptions lui porte préjudice. Les islamistes modérés constituent en plus la principale force d’opposition au Parlement à la coalition dirigée par le premier ministre Abbas el Fassi de l’Istiqlal.
    Riley se réunit avec Himma en février 2008. Celui-ci l’étonna quand il lui rapporta qu’il avait renoncé à son poste à l’Intérieur « non pour être parlementaire mais pour retourner dans la petite ville rurale et poussiéreuse ou il était né [Benguerir près de Marrakech] et passer davantage de temps auprès de sa famille ».
    Une fois sur place il décida, cependant, de « ne pas se reposer et travailler dur pour améliorer le sort de sa communauté ». « Il finit par dire que ce qu’il pouvait faire de mieux c’était de représenter sa province [de Kelaat Es-Sraghana] au Parlement ». L’ambassadeur ne crut pas à ce brusque changement d’opinion de Himma.
    Celui-ci fonda donc peu après le Parti Authenticité et Modernité (PAM) et, après une courte étape de rodage, ce fut celui qui obtint le plus de conseillers municipaux lors des élections de juin 2009. Il est probable qu’il réussira à décrocher la majorité relative lors des législatives de 2013.
    Les élections municipales furent « relativement transparentes », d’après le chargé d’affaires américain Robert Jackson qui envoya le 15 août 2009 une très longue note au Département d’État. Mais, par la suite, « l’élection des maires par les conseillers municipaux semble être un pas un arrière pour la démocratie au Maroc », ajoute-il.
    Un ancien ministre, l’Ambassade de France à Rabat et deux autres sources ont rapporté à Jackson que le « roi Mohamed VI ordonna que le PJD ne soit pas autorisé à conquérir les mairies de plusieurs grandes villes marocaines comme Tanger, Oujda », Casablanca et Salé ou il obtint la majorité relative des suffrages.
    « L’intervention du palais royal fut plus éhontée à Oujda » qu’ailleurs. Dans cette ville d’un demi million d’habitants à l’est du Maroc « le gouverneur nommé par le Ministère de l’Intérieur empêcha, le 25 juin 2009, un vote qui aurait porté au pouvoir une coalition dirigée par le PJD ». « (…) agents de police et des services secrets intimidèrent ceux qui soutenaient la coalition du PJD et ils frappèrent le leader local du PJD jusqu’à ce qu’il tombe dans le coma ».
    A ce « barbu » qui voulait devenir maire les coups « des hommes de la sécurité » lui causèrent une hémorragie cérébrale pendant qu’un bon nombre de ses partisans étaient carrément séquestrés par les forces de l’ordre pour les empêcher de voter.
    Le PAM, le parti de l’ami du roi, fut également de la partie pour bloquer la montée de ses adversaires islamistes. Il le fit avec le feu vert du palais. « Non satisfait de ses admirables et honnêtes résultats électoraux, le PAM de Fouad Ali el Himma usa des pressions extra politiques -il invoqua même le nom du roi- pour contraindre les autres partis à rejoindre les coalitions » dirigées l’ami de Sa Majesté après avoir quitté celles que cherchait à former le PJD.
    Le parti de Himma, affirme Jackson, « a souillé sa réputation comme formation réformiste et a renforcé les critiques qui le décrivent comme un instrument du palais ». Tout ce qui s’est passé « frustrera » les islamistes modérés mais « ne suffira pas, probablement, pour les expulser du jeu politique ». Ils peuvent d’ailleurs se consoler avec la conquête des mairies de villes secondaires comme Tétouan et Kénitra.
    « Le résultat de tout ceci peut consister à éroder encore davantage l’appui populaire au processus démocratique au Maroc », prévient Jackson.
    La marche triomphale de Himma vers le pouvoir déplaît, bien entendu, aux formations politiques traditionnelles marocaines. Driss Lachgar, un des principaux responsables socialistes, avoua, en janvier 2008, au conseiller politique de l’ambassade des États-Unis à Rabat, que la création du « nouveau parti officiel de l’État (…) représente une grave menace pour la démocratie au Maroc ». « Nous lui ferons front avec tous les moyens à notre portée ».
    « Le roi a décidé d’introduire un parti du palais pour remplir le vide que les autres partis sont apparemment incapables d’occuper », signala Abdellilah Bekirane, leader du PJD, lors d’un entretien avec l’ambassadeur Riley en août 2008. « Malgré les bonnes intentions derrière la création » du parti de Himma, le chef islamiste fut d’avis que la nouvelle formation « manquait de racines et serait incapable de susciter l’adhésion de l’homme de la rue ». Benkirane fut même « très méprisant avec la menace que [Himma] supposait pour le PJD (…) ».
    Le leader de la formation islamiste fit ces commentaires dédaigneux un an avant les élections municipales dont le « parti du roi », fondé un an avant, fut déjà le grand vainqueur. Il n’est pas certain qu’il aurait été prêt à les répéter par la suite car les faits lui ont donné tort.
    El Pais,  11/12/2010

  • Le fâcheux groupe des amis du Sahara Occidental

    D’importants gisements d’uranium ont été découverts dans le sous-sol de la frontière entre la Mauritanie et le Sahara Occidental, selon le Bureau français d’Investigations Géologiques et Minières. Cela s’ajoute aux mines de phosphates et aux banques de pêche que le Maroc exploite illégalement et dont la rapine profite principalement les Etsts-Unis et la France.

    Une étude sur le sujet présentée récemment à Nouakchott, en présence de plusieurs responsables gouvernementaux marocains, a levé le voile sur ce que les experts ont qualifié comme « Trésors occultes du Sahara Occidental ». Ces enquêteurs ont mis l’accent spécialement sur l’existence de gisements riches d’uranium dans le périmètre de Tichla et dans la zone de Tifariti, et le Bureau marocain d’Hydrocarbure et de Mines réalise déjà des études pour extraire la zirconite et l’uranium dans ces enclaves en territoire sahraoui. De là le silence lâche et protecteur de l’Union Européenne et des États-Unis devant les représailles récentes du Maroc contre les réfugiés sahraouis.

    Existe un concubinage répugnant connu officiellement comme Groupe de Pays Amis du Sahara Occidental, à savoir : les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, la Russie et l’Espagne. Mais l’existence simple de ce groupe est hautement suspecte. Regardons dans sa composition: quatre pays de ce groupe sont membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU, et des possesseurs d’abominables arsenaux nucléaires. L’Espagne fait partie du groupe comme convive de pierre et protectrice d’une spoliation dont, en plus, elle n’obtient aucun bénéfice. Peut-on être aussi idiot?

    Sa complicité honteuse et désintéressée dans la perpétration de cet hold-up au peuple sahraoui, est le plus grand apport du gouvernement socialiste à ce « Groupe d’Amis du Sahara » qui  se comporte plutôt comme un véritable « ennemi » du peuple sahraoui. Les mêmes déclarations vides d’intentions, et la même diarrhée verbale de toujours, sont répétées à toutes les rencontres de la toujours grasse diplomatie de ce groupe avec les envoyés spéciaux de l’ONU. Et, ainsi, au jour le jour, le temps précieux est gagné pour que le Maroc fortifie son occupation du Sahara et en exploitant ses ressources naturelles. La derniére : l’uranium.

    Ces faux « amis » du Sahara sont les derniers responsables de la grave déviation des Résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU surle conflit du Sahara Occidental, et ceux qui tirent les ficelles pour que la solution du conflit, au lieu de chercher par les voies légales, le font par les méandres fangeux de politiques mercantilistes qui ne contemplent pas les intérêts du peuple sahraoui, mais ceux d’un groupe de pays usurpateurs, et étranges au conflit, dont l’intérêt unique est d’obtenir, à travers le Maroc, qui exerce illégalement l’occupation du territoire, les plus grands bénéfices à travers la spoliation des ressources naturelles sahraouies.

    Avec « des amis » pareils, les sahraouis n’ont pas besoin d’avantages d’ennemis. Disons qu’il s’agit « d’amis à qui on ne peut pas faire confiance ».

  • Le fâcheux groupe des amis du Sahara Occidental

    D’importants gisements d’uranium ont été découverts dans le sous-sol de la frontière entre la Mauritanie et le Sahara Occidental, selon le Bureau français d’Investigations Géologiques et Minières. Cela s’ajoute aux mines de phosphates et aux banques de pêche que le Maroc exploite illégalement et dont la rapine profite principalement les Etsts-Unis et la France.

    Une étude sur le sujet présentée récemment à Nouakchott, en présence de plusieurs responsables gouvernementaux marocains, a levé le voile sur ce que les experts ont qualifié comme « Trésors occultes du Sahara Occidental ». Ces enquêteurs ont mis l’accent spécialement sur l’existence de gisements riches d’uranium dans le périmètre de Tichla et dans la zone de Tifariti, et le Bureau marocain d’Hydrocarbure et de Mines réalise déjà des études pour extraire la zirconite et l’uranium dans ces enclaves en territoire sahraoui. De là le silence lâche et protecteur de l’Union Européenne et des États-Unis devant les représailles récentes du Maroc contre les réfugiés sahraouis.

    Existe un concubinage répugnant connu officiellement comme Groupe de Pays Amis du Sahara Occidental, à savoir : les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, la Russie et l’Espagne. Mais l’existence simple de ce groupe est hautement suspecte. Regardons dans sa composition: quatre pays de ce groupe sont membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU, et des possesseurs d’abominables arsenaux nucléaires. L’Espagne fait partie du groupe comme convive de pierre et protectrice d’une spoliation dont, en plus, elle n’obtient aucun bénéfice. Peut-on être aussi idiot?

    Sa complicité honteuse et désintéressée dans la perpétration de cet hold-up au peuple sahraoui, est le plus grand apport du gouvernement socialiste à ce « Groupe d’Amis du Sahara » qui  se comporte plutôt comme un véritable « ennemi » du peuple sahraoui. Les mêmes déclarations vides d’intentions, et la même diarrhée verbale de toujours, sont répétées à toutes les rencontres de la toujours grasse diplomatie de ce groupe avec les envoyés spéciaux de l’ONU. Et, ainsi, au jour le jour, le temps précieux est gagné pour que le Maroc fortifie son occupation du Sahara et en exploitant ses ressources naturelles. La derniére : l’uranium.

    Ces faux « amis » du Sahara sont les derniers responsables de la grave déviation des Résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU surle conflit du Sahara Occidental, et ceux qui tirent les ficelles pour que la solution du conflit, au lieu de chercher par les voies légales, le font par les méandres fangeux de politiques mercantilistes qui ne contemplent pas les intérêts du peuple sahraoui, mais ceux d’un groupe de pays usurpateurs, et étranges au conflit, dont l’intérêt unique est d’obtenir, à travers le Maroc, qui exerce illégalement l’occupation du territoire, les plus grands bénéfices à travers la spoliation des ressources naturelles sahraouies.

    Avec « des amis » pareils, les sahraouis n’ont pas besoin d’avantages d’ennemis. Disons qu’il s’agit « d’amis à qui on ne peut pas faire confiance ».

  • La jeunesse s’engage à ne pas baisser la garde

    PRETORIA, Afrique du Sud.— Une marche impressionnante a clos le 17e Festival mondial de la jeunesse et des étudiants qui a réuni dans cette capitale plus de 15 000 délégués de 126 pays, sous un mot d’ordre : vaincre l’impérialisme en s’inspirant des idées justes de leaders tels que Nelson Mandela et Fidel Castro. 
    De la place Church jusqu’au siège du gouvernement sud-africain, des milliers de jeunes ont défilé sur environ 5 km en brandissant des drapeaux et des pancartes et en scandant des mots d’ordre contre la guerre et l’impérialisme, en faveur de la paix et pour un monde meilleur où les attaques irrationnelles n’auraient plus leur place. Des milliers de voix ont exigé la fin de l’agression contre la Palestine, de la répression du peuple sahraoui (Sahara Occidental, ancienne colonie espagnole envahie par le Maroc en 1975, ndds), du blocus de Cuba, et la libération immédiate des Cinq Héros cubains, en prison depuis plus de douze ans aux Etats-Unis pour avoir combattu le terrorisme.

    Les participants ont émis une Déclaration dans laquelle ils disent leur satisfaction pour avoir tenu ce Festival en Afrique du Sud, la nation qui a lutté si longtemps contre le régime raciste de l’apartheid. Ils y soulignent aussi « la contribution de Cuba socialiste, non seulement parce qu’elle en a été le siège à deux reprises mais aussi parce qu’elle a fortement contribué à en redéfinir les objectifs en 1997 ».

    Ils défendent aussi la cause de l’éducation conçue comme un bien public, dont la gratuité doit être garantie. Ils condamnent le blocus imposé au peuple cubain depuis plus de cinquante ans et qui constitue une violation du Droit international, et ils exigent la libération immédiate des Cinq Héros.

    L’ordre mondial actuel, souligne la Déclaration, conduit l’humanité au bord de l’affrontement mondial et de la guerre nucléaire. C’est pourquoi la jeunesse s’engage à ne pas baisser la garde dans la quête d’un monde sans impérialisme.

    Leticia Martinez Hernandez, envoyée spéciale
  • Les autorités empêchent la tenue d’une réunion de Transparency

    Les autorités marocaines ont interdit une cérémonie de remise d’un prix par l’ONG Transparency-Maroc (TM) à deux militants des droits de l’Homme. L’information a été rapportée hier par l’AFP. 
     
    «La police est intervenue lundi soir dans les locaux de TM à Rabat pour nous signifier que la remise du prix de l’intégrité, qui devait se dérouler dans les locaux de notre ONG, était interdite», a déclaré Sion Assidon, membre  du conseil national de Transparency-Maroc. 
    Cette cérémonie devait se dérouler au siège de TM à Rabat et distinguer le militant associatif Chakib Khiyari et l’avocat de gauche Abderrahim Berrada. 
    El Watan, 21/12/2010
  • Extrait de « L’héritage de Hassan II. » ( Abraham Serfaty)

    Saïda Menebhi, professeur d’anglais à Rabat, qui a été arrêtée le 16 janvier 1976, en est une des figures les plus attachantes et les plus emblématiques. Elle a été internée dans le sinistre centre de Derb Moulay Chérif où elle a été torturée.

    Jugée à Casablanca en janvier 1977, avec 138 autres inculpés pour atteinte à la sûreté de l’État, elle réaffirme sans sourciller son soutien à la cause sahraouie (Sahara Occidental, ancienne colonie espagnole envahie par le Maroc en 1975, ndds). Mise à l’isolement, elle s’est éteinte le 11 décembre 1977 après 34 jours de grève de la faim à l’hôpital de Casablanca, faute de soins appropriés. Elle était âgée de 25 ans. Abdellatif Zeroual, philosophe, poète et membre de la direction nationale d’Ilal Amam, a rendu son dernier souffle en 1974, sous la torture, dans les geôles du Derb Moulay Chérif, le tristement célèbre centre de détention du Royaume chérifien. Amine Tahani a rendu l’âme lui aussi sous la torture le 6 novembre 1985… «Puis-je oublier mes camarades Abdellatif Zeroual et Amine Tahani, morts sous la torture? Puis-je oublier Saïda Mnebhi, morte en grève de la faim? Puis-je oublier tant de vies de mères combattantes, mortes épuisées par leur lutte pour leurs enfants emprisonnés, y compris la mienne, morte en avril 1982? Puis-je oublier les 33 morts dans les cachots de Tazmamart…», écrivait Abraham Serfaty au mois d’août 2004 dans un texte intitulé L’héritage de Hassan II.
    El Erg Chergui, 23/12/2010
  • La jeunesse s’engage à ne pas baisser la garde

    PRETORIA, Afrique du Sud.— Une marche impressionnante a clos le 17e Festival mondial de la jeunesse et des étudiants qui a réuni dans cette capitale plus de 15 000 délégués de 126 pays, sous un mot d’ordre : vaincre l’impérialisme en s’inspirant des idées justes de leaders tels que Nelson Mandela et Fidel Castro. 
    De la place Church jusqu’au siège du gouvernement sud-africain, des milliers de jeunes ont défilé sur environ 5 km en brandissant des drapeaux et des pancartes et en scandant des mots d’ordre contre la guerre et l’impérialisme, en faveur de la paix et pour un monde meilleur où les attaques irrationnelles n’auraient plus leur place. Des milliers de voix ont exigé la fin de l’agression contre la Palestine, de la répression du peuple sahraoui (Sahara Occidental, ancienne colonie espagnole envahie par le Maroc en 1975, ndds), du blocus de Cuba, et la libération immédiate des Cinq Héros cubains, en prison depuis plus de douze ans aux Etats-Unis pour avoir combattu le terrorisme.

    Les participants ont émis une Déclaration dans laquelle ils disent leur satisfaction pour avoir tenu ce Festival en Afrique du Sud, la nation qui a lutté si longtemps contre le régime raciste de l’apartheid. Ils y soulignent aussi « la contribution de Cuba socialiste, non seulement parce qu’elle en a été le siège à deux reprises mais aussi parce qu’elle a fortement contribué à en redéfinir les objectifs en 1997 ».

    Ils défendent aussi la cause de l’éducation conçue comme un bien public, dont la gratuité doit être garantie. Ils condamnent le blocus imposé au peuple cubain depuis plus de cinquante ans et qui constitue une violation du Droit international, et ils exigent la libération immédiate des Cinq Héros.

    L’ordre mondial actuel, souligne la Déclaration, conduit l’humanité au bord de l’affrontement mondial et de la guerre nucléaire. C’est pourquoi la jeunesse s’engage à ne pas baisser la garde dans la quête d’un monde sans impérialisme.

    Leticia Martinez Hernandez, envoyée spéciale
  • Les autorités empêchent la tenue d’une réunion de Transparency

    Les autorités marocaines ont interdit une cérémonie de remise d’un prix par l’ONG Transparency-Maroc (TM) à deux militants des droits de l’Homme. L’information a été rapportée hier par l’AFP. 
     
    «La police est intervenue lundi soir dans les locaux de TM à Rabat pour nous signifier que la remise du prix de l’intégrité, qui devait se dérouler dans les locaux de notre ONG, était interdite», a déclaré Sion Assidon, membre  du conseil national de Transparency-Maroc. 
    Cette cérémonie devait se dérouler au siège de TM à Rabat et distinguer le militant associatif Chakib Khiyari et l’avocat de gauche Abderrahim Berrada. 
    El Watan, 21/12/2010
  • Le jackpot médiatique du Makhzen

    Le Makhzen croit avoir gagné un gros lot médiatique. Le Polisario ne serait qu’un gros cartel de la drogue. «Dans la plus grande discrétion» la Drug Enforcement Administration (D.E.A) et la Central Intelligence Agency (C.I.A) seraient déjà sur les lieux, à Nouakchott. Un réseau de narcotrafiquants «composé à 90% d’éléments issus des camps du Polisario» vient d’être démantelé par l’armée mauritanienne. Le 7 décembre elle a tué deux hommes et en a capturé sept dans l’est de la Mauritanie. Ça en fait du monde, 90% de Polisario, pour que cela suffise à revoir le statut du mouvement de libération, sans rire. Avec les étatsuniens sur l’affaire c’en est fini des ennuis du petit roi. C’est que 90% de Sahraouis c’est beaucoup et assez dans une bande de 9 trafiquants. 
     
    A bien suivre le raisonnement, ce serait par extrapolation un échantillon représentatif des réfugiés de Tindouf qui apparaissent comme un gigantesque réservoir de trafiquants. De plus, Tindouf n’est pas la forêt colombienne donc ils ne peuvent pas s’échapper. Avec ou peut-être sans une résolution de l’ONU, une coalition internationale sous la houlette des GI’s et autres marines en viendra rapidement à bout. 
     
    Une autre hypothèse serait qu’il n’y a pas besoin d’aller jusqu’à cette extrémité, il suffira de les y laisser en paraphant une résolution qui reconnaît au Maroc la marocanité du Sahara occidental. Libres à eux de se débrouiller avec le gouvernement algérien ou de faire amende honorable en réintégrant les territoires de leurs tribus respectives, reconnaissant par ce geste leur allégeance au trône alaouite. Cependant, la superficie des terres consacrées à la culture de cannabis au Maroc est estimée à 50 000 hectares. Le Makhzen travaillerait à la réduire à 12 000 ha en 2012. Ceux qui en vivent seraient au nombre de 136 000 personnes «directement concernées par la culture du cannabis», et à 100% Marocains. Mais personne ne fait d’extrapolation au peuple marocain. Le doigt est pointé sur le Makhzen lui-même. Pour avoir osé le faire, Chekib El Khiari, journaliste et militant des droits de l’homme a été condamné par la justice marocaine en 2009. Il avait dénoncé la connexion entre des trafiquants de drogue et certains responsables locaux du Nord marocain. Cela a au moins poussé la police royale à donner le change en réprimant les responsables pointés. 
     
    Avant de prendre trois ans de prison, le journaliste luttait contre les narcotrafiquants, dans la lagune de Marchika, près de Nador, où pouvaient être chargés une soixantaine de zodiacs à la fois. Les forces de l’ordre sont intervenues à la suite d’une lettre de Chakib à Mohamed VI. Elles ont fait déguerpir les zodiacs sans s’en prendre aux trafiquants… Le journaliste a payé de sa liberté pour avoir «porté atteinte à la réputation du Maroc à l’étranger», «pour avoir ouvert un compte en banque à l’étranger sans autorisation» ou pour «outrage aux corps constitués», on ne sait plus. Ces derniers jours, un «go fast», une vedette utilisée dans le trafic de stupéfiants, qui transportait plusieurs tonnes de drogue, a été arraisonnée par la marine française dans les eaux internationales au large des côtes marocaines. Quatre Marocains se trouvaient à bord. Encore 100% de Marocains. Mais encore une fois personne n’a extrapolé. Après tout ça, il faut bien reconnaître que plus le tissu est blanc plus les taches se voient.
    Par Ahmed Halfaoui
    Le Jour d’Algérie, 23/12/2010