Mois : novembre 2010

  • La résolution du Parlement européen

    Le Parlement européen,
    A. Considérant que plusieurs milliers de Sahraouis ont quitté leurs villes et installé des tentes dans la banlieue de Laâyoune, édifiant le camp de Gdim Izik pour protester pacifiquement contre leur situation sociale, politique et économique et contre leurs conditions de vie,
    B. considérant qu’après plusieurs semaines, leur nombre s’est élevé à quelque 15 000 personnes, selon les observateurs des Nations unies ; considérant que le dialogue a été établi avec les autorités,
    C. considérant que, dimanche 24 octobre, Nayem El Garhi, un adolescent sahraoui de 14 ans, a été tué, et cinq autres ont été blessés par les forces militaires marocaines alors qu’ils essayaient de gagner le camp situé dans la banlieue de Lâayoune,
    D. considérant que, le 8 novembre 2010, un nombre encore inconnu de personnes, y compris des officiers de police et des agents de sécurité, ont été tuées au cours d’une intervention menée par les forces de sécurité marocaines en vue de démanteler le camp de protestation de Gdim Izik; considérant qu’il est également fait état d’un nombre important de blessés civils du fait que les forces de sécurité ont fait usage de gaz lacrymogènes et de matraques pour faire évacuer le camp,
    E. considérant que ces incidents se sont produits le jour de l’ouverture, à New York, du troisième cycle de pourparlers officieux sur le statut du Sahara occidental, auxquels participent le Maroc et le Front Polisario, ainsi que l’Algérie et la Mauritanie, en qualité de pays observateurs,
    F. considérant que les journalistes, les députés des Parlements nationaux et régionaux de l’Union européenne et les députés au Parlement européen se sont vu interdire l’accès à la ville de Laâyoune et au camp de Gdim Izik, et que certains d’entre eux ont même été expulsés de Laâyoune,
    G. considérant que le citoyen espagnol Babi Hamday Buyema est mort de façon violente dans des circonstances qui n’ont pas encore été établies,
    H. considérant qu’après plus de 30 années, le processus de décolonisation du Sahara occidental demeure inachevé,
    I. considérant que l’Union européenne demeure préoccupée par le conflit sévissant au Sahara occidental et par ses conséquences et implications pour la région, y compris la situation des droits de l’homme au Sahara occidental, et qu’elle soutient pleinement les efforts du secrétaire général des Nations unies et de son envoyé spécial pour trouver une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental, ainsi que le prévoient les résolutions des Nations unies,
    J. considérant que plusieurs rapports ont montré que les ressources naturelles du Sahara occidental étaient exploitées sans qu’il y ait de retombées pour la population locale,
    1. exprime sa profonde préoccupation face à la nette détérioration de la situation au Sahara occidental et condamne fermement les violents incidents qui se sont produits dans le camp de Gdim Izik lors de son démantèlement, ainsi que dans la ville de Laâyoune ;
    2. appelle toutes les parties à garder leur calme et à s’abstenir de toute nouvelle violence ;
    3. déplore la perte de vies humaines et manifeste sa solidarité avec les familles des personnes décédées, blessées et disparues ;
    4. prend acte de la mise en place, par le Parlement marocain, d’une commission d’enquête chargée d’étudier les faits qui ont mené à l’intervention des autorités marocaines, mais considère que les Nations unies constitueraient l’organisation la plus à même de mener une enquête internationale indépendante en vue de clarifier les événements, les décès et les disparitions ;
    5. regrette les atteintes à la liberté de la presse et de l’information auxquelles ont été exposés de nombreux journalistes européens, et demande au Royaume du Maroc d’autoriser la presse, les observateurs indépendants et les organisations humanitaires à accéder librement au Sahara occidental et à y circuler en toute liberté ; déplore l’interdiction d’accès au Sahara occidental imposée par les autorités marocaines pour les députés, les journalistes, les médias et les observateurs indépendants ;
    6. insiste sur la nécessité d’inviter les organes des Nations unies à proposer l’instauration d’un mécanisme de surveillance des droits de l’homme au Sahara occidental ;
    7. se félicite de la reprise des réunions informelles entre le Maroc et le Front Polisario, sous les auspices de l’envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies, même dans un contexte aussi tendu, et invite les acteurs régionaux à jouer un rôle constructif ;
    8. Rappelle son soutien à la reprise des pourparlers officieux entre les parties au conflit en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, qui soit conforme aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies;
    9. invite la Commission à veiller à ce que toute l’aide humanitaire nécessaire, moyennant une augmentation du financement, soit accordée aux réfugiés sahraouis vivant dans la région de Tindouf, dont le nombre oscille, selon les estimations, entre 90 000 et 165 000, afin de les aider à satisfaire leurs besoins essentiels en termes de nourriture, d’eau, de logement et de soins médicaux, et d’améliorer leurs conditions de vie ;
    10. exprime sa préoccupation face à la détention et aux allégations de harcèlement des défenseurs sahraouis des droits de l’homme sur le territoire du Sahara occidental ; demande que les défenseurs des droits de l’homme emprisonnés sur ledit territoire ou au Maroc soient traités dans le respect des normes internationales et qu’ils soient jugés rapidement et de façon juste ;
    11. demande à l’Union européenne d’exiger du royaume du Maroc qu’il se conforme au droit international en ce qui concerne l’exploitation des ressources naturelles au Sahara
    occidental ;
    12. charge son président de transmettre la présente résolution au Conseil, à la Commission et à la haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, au secrétaire général des Nations unies, au secrétaire général de l’Union africaine, à la délégation du Parlement européen pour les relations avec les pays du Maghreb, au bureau de l’Assemblée parlementaire euro-méditerranéenne, au gouvernement et au Parlement du Maroc, au Front Polisario, ainsi qu’aux parlements et aux gouvernements de l’Algérie et de la Mauritanie.
    El Watan, 29/11/2010
  • SAHARA OCCIDENTAL : Graves dérapages de Rabat

    Mis au banc de la communauté internationale par le Parlement européen, qui a exigé une enquête sous l’égide des Nations unies sur l’attaque militaire contre le camp de la liberté, le Maroc et ses porte-paroles sont au comble de l’agitation, à la veille d’une importante rencontre de l’UE sur le statut avancé concédé à Rabat et sur l’inévitable débat qui tournera, non seulement autour de la répression marocaine et des défis que ne cesse de lancer le Maroc, se croyant prémunie par la grâce et la protection de Madrid et de Paris, mais aussi sur l’exploitation des richesses, du sous-sol sahraoui sur lesquels il n’a aucun droit. 
     
    C’est ainsi que le ministre marocain des Affaires étrangères, qui reflète souvent les points de vue du souverain marocain eut égard à leur grande proximité, n’a pas hésité, dans une interview à un journal espagnol, de parler de la «guerre» à laquelle son pays fait face accusant implicitement l’Algérie de déstabiliser son pays et d’avoir même été jusqu’à organiser la révolte des Sahraouis d’Al Ayoun. Des accusations ridicules et qui montrent, si besoin, l’amateurisme des politiques marocaine qui prennent souvent leurs fantasmes pour des réalités. Mais aussi une naïveté politique qui se nourrit de ce sentiment d’impunité qui prévaut dans les sphères gouvernementales marocaines, en raison du soutien inconditionnel de Madrid et de Paris. 
     
    Mais la nouvelle forme de résistance du peuple sahraoui, qui rappelle les manifestations de décembre 1960 qui ont précipité l’indépendance de l’Algérie, ont désarçonné le pouvoir royal, endormi sur une propagande qu’il pensait bien huilée, faisant croire que les Sahraouis de l’intérieur vivaient dans un Éldorado au contraire de leur frères «séquestrés» dans les camps de refugiés auxquels il miroitait un projet fantasque d’autonomie. Ce sont ces cruelles vérités qui mettent aux abois le Maroc et sa diplomatie et sa recherche désespérée de bouc émissaire, se rabattant tantôt sur l’ennemi algérien tantôt sur le parti populaire espagnol. Sans parler des menaces à peine voilées que le régime marocain profère à l’encontre de l’Union européenne pour l’obliger à s’aligner sur ses thèses. Il semble bien que la ficelle ne prend plus et il faudra bien que le Maroc se réveille aux dures réalités et accepte de remettre courageusement en cause sa politique coloniale. C’est pourquoi il faut souligner l’importance de la dernière résolution du Parlement européen et tout l’intérêt qu’elle représente pour les Sahraouis. Pour le Premier ministre sahraoui, Abdelkader Ettaleb Omar, cette résolution condamnant la répression marocaine contre la population de Gdeim Izik à El-Ayoun «est la meilleure réponse à l’attaque barbare perpétrée par l’armée marocaine contre ce camp». Il a indiqué qu’ «une telle condamnation claire du massacre d’El-Ayoun se veut la meilleure réponse à l’attaque barbare perpétrée par l’armée marocaine contre 30 000 sahraouis qui revendiquaient le respect de leurs droits internationaux ». 
     
    «La résolutions du Parlement européen a consacré les revendications et positions qu’ont toujours soutenues le Front Polisario et le gouvernement sahraoui qui n’ont eu de cesse d’appeler à la prise en charge des civils sahraouis à travers l’élargissement des compétences de la Minurso au contrôle du respect des droits de l’Homme au Sahara Occidental», a-t-il ajouté. «L’adoption par le Parlement européen de cette résolution émane de sa conviction quant à l’impératif respect des droits de l’Homme, de la paix et de la Justice». Cette résolution accordera aux Sahraouis «une nouvelle immunité juridique de la part de la plus importante institution démocratique qui respecte les droits de l’Homme», a-t-il encore dit.
    Mokhtar Bendib
    Le Courrier d’Algérie, 29/11/2010
  • Drogues : L’Algérie compte porter plainte contre le Maroc

    Le kif était acheminé de Maghnia, frontière Est avec le Maroc, à Oran par camions. Dissimulée sous des cargaisons de fruits et légumes, la drogue atterrissait dans les halles centrales. A partir de ce point de transit, une autre «filiale» de pourvoyeurs d’Oran se chargeait de transporter la marchandise vers un autre lieu où elle sera détaillée. Tel était le mode opératoire du réseau de trafic de drogue qui était hier au box du tribunal criminel d’Oran. En fait, les trois mis en cause qui comparaissaient hier à la barre ne constituaient qu’un des maillons de ce cartel aux multiples ramifications. Ils devaient répondre de «détention et commercialisation de stupéfiant au moyen d’une organisation criminelle».

     Le démantèlement de ce groupe a été le fruit de plusieurs mois d’investigations, filatures et mise sous écoute téléphonique. Le moment opportun venu, à l’occasion d’une opération d’acheminement de 175 kilos, les enquêteurs ont décidé de passer à l’acte. Ce jour du 7 juillet 2009, vers les coups de 3 heures, O.K., qui conduisait un camion chargé de légumes, est intercepté par les gendarmes près de Hammam Boughrara, non loin de Maghnia. «Vous transportez quoi là ?», l’interrogent les gendarmes. «Comme vous voyez bien, des légumes?», répondit-il, la voix légèrement tremblotante. 

    Il est prié de descendre et de rabattre les ridelles. On passe à la fouille du pick-up. Les cageots sont déchargés un par un.      L’«écorce» complètement décortiquée, le «noyau» apparaît enfin : des paquets emplis de haschich d’un poids total d’un quintal et 75 kilogrammes. Le camionneur passe aux aveux ; il donne les noms de ses complices, dont deux seront appréhendés, à savoir ceux qui recevaient la marchandise au marché de gros d’Oran et l’acheminaient vers une maison dans la même ville.        
    D’après les faits consignés dans le dossier d’accusation, le principal fournisseur de ce réseau est un baron marocain nommé Bouazza Mourad. Celui-ci expédiait la marchandise vers l’autre bout de la frontière à dos d’âne. Les bêtes de somme n’avaient guère besoin d’accompagnateur pour accomplir la mission; elles pouvaient faire le chemin même les yeux fermés. «Ces bêtes ne sont pas pour autant accusées dans cette affaire», ironisait un avocat dans le couloir des pas perdus au moment où juges et jurés délibéraient sur le sort des trois présumés trafiquants. Pas moins de cinq opérations réussies sont à l’actif de ce réseau.

     Le représentant du ministère public a requis la réclusion à perpétuité contre les accusés tout en bloc. Ils ont été condamnés tous trois à 20 ans de réclusion, après avoir bénéficié des circonstances atténuantes.

  • Début des festivités commémorant le 35èm e anniversaire de la constitution du Conseil national sahraoui

    Aousserd (camps de réfugiés sahraouis) 28/11/2010 (SPS) Les festivités commémorant le 35èm e anniversaire de la constitution du Conseil national sahraoui (Parlement) se sont ouvertes dimanche, à la wilaya d’Aousserd en présence des délégations d’Algérie, Nigeria, Espagne, Belgique, Irlande, Allemagne, Mexique et de Cuba, ainsi que des organisations solidaires avec le peuple sahraoui. Le président du Parlement, Khatri Adouh a, dans son discours d’ouverture passé en revue un bilan de l’action de l’instance juridique sahraouie depuis sa fondation le 28 novembre 1975 et les conditions dans lesquelles elle travaille actuellement dans les camps de réfugiés sahraouis. Pour sa part, le premier président du Conseil national, Mohamed Lamine Ahmed, a indiqué que la création du Conseil, en date du 28 novembre 1975, a « constitué la consécration des principes de l’unité nationale et contribué à la construction de l’édifice institutionnel du peuple sahraoui ». Il a en outre souligné la nécessité de redoubler les efforts pour l’amélioration de l’institution législative, afin de « faire face aux défis actuels que connait la question sahraouie, notamment sur la scène nationale et internationale ». Par ailleurs, un film de court métrage relatant l’action du Conseil national sahraoui pendant 35 ans, ainsi que des interventions et des débats autour de l’action de cette institution dans le passé et l’avenir. Les participants ont organisé une marche de la solidarité avec les victimes de la répression marocaine dans les territoires occupés du Sahara occidental et pour condamner les crimes perpétrés par les forces marocaines durant le démantèlement du camp de Gdeim Izik ans la ville occupée d’El Aaiun. D’autre part les travaux d’une conférence parlementaire de solidarité avec le peuple sahraoui a été ouverte dans la soirée rehaussée par la présence du président e la République, Mohamed Abdelaziz, qui a informé les chefs des délégations participantes des derniers développements de la question du Sahara occidental, notamment l’assaut perpétré par les forces marocaines contre le camp de Gdeim Izik, et les événements qui l’ont suivis à El Aaiun. En marge de ces festivités le président du Conseil national sahraoui a eu des entretiens avec la plupart des délégations étrangère, dont des parlementaires et des organisations non gouvernementales solidaire avec le peuple sahraoui. D’autres activités sont au menu de la deuxième journée de ces festivités à savoir l’ouverture lundi, du Festival de la Culture et des expositions culturelles retraçant la lutte du peuple du Sahara occidental et la vie quotidienne de la société sahraouie, selon les organisateurs. (SPS)
  • La justice espagnole entre en piste

    M. Taïeb Fassi Fihri, le ministre marocain des Affaires étrangères, disait récemment que son pays refusait que les Nations unies enquêtent sur l’assaut sanglant du 8 novembre à Gdeim Isik et son prolongement féroce les jours suivants contre les populations autochtones à El-Ayoun. M. Fihri assurait aussi que Rabat n’acceptera pas que les prérogatives de la Minurso soient élargies à la surveillance des droits humains dans les territoires occupés du Sahara occidental. 
    Le Sahara occidental occupé par la force depuis 1975 deviendrait-il un énorme Tazmamart à ciel ouvert où l’impunité régnerait aux côtés de Mohammed VI ? S’il agrée le trône voisin, un tel projet ne semble pas du tout convenir à la justice d’Espagne. En effet, le parquet national espagnol, la plus haute instance juridiciaire du pays, envisage, à la lumière de la répression meurtrière d’El-Ayoun, de lancer une action contre de hauts responsables marocains pour «crimes contre l’humanité». Lundi dernier, la Société espagnole des droits humains annonçait que la famille de Babi Hamada Karak Boudjemâa allait déposer plainte. 
    Boudjemâa, un Sahraoui qui portait la nationalité espagnole, avait été descendu de son bus dans un barrage puis écrasé volontairement, de manière répétitive par un véhicule de la police jusqu’à ce que mort s’ensuive. Pour sa part, l’ONG espagnole demande l’arrestation immédiate du ministre de l’Interieur, M. Taïeb Echerqaoui, et de l’ex-wali d’El-Ayoun, M. Mohamed Jalmous. 
    Le parquet national aura-t-il plus de réussite que le juge Baltasar Garzon qui a été relevé de ses fonctions quelques jours avant d’entamer l’enquête sur le viol marocain des droits humains qu’il envisageait de lancer dans les camps de refugiés sahraouis, près de Tindouf. Quoi qu’il en soit, l’action du parquet national doit déplaire doublement au makhzen puisqu’il se prononce clairement sur le statut du Sahara occidental. La justice madrilène est formelle : l’Espagne reste la puissance administrante au Sahara occidental et l’accord de Madrid de 1975 partageant le territoire entre la Mauritanie et le Maroc est tout à fait «illégal». Ainsi, la justice espagnole fait entendre au trône des vérités que Jiménez et le gouvernement d’Espagne évitent de lui dire publiquement.
    M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.fr
    Le Jeune Indépendant, 29/11/2010
  • SAHARA OCCIDENTAL : Graves dérapages de Rabat

    Mis au banc de la communauté internationale par le Parlement européen, qui a exigé une enquête sous l’égide des Nations unies sur l’attaque militaire contre le camp de la liberté, le Maroc et ses porte-paroles sont au comble de l’agitation, à la veille d’une importante rencontre de l’UE sur le statut avancé concédé à Rabat et sur l’inévitable débat qui tournera, non seulement autour de la répression marocaine et des défis que ne cesse de lancer le Maroc, se croyant prémunie par la grâce et la protection de Madrid et de Paris, mais aussi sur l’exploitation des richesses, du sous-sol sahraoui sur lesquels il n’a aucun droit. 
     
    C’est ainsi que le ministre marocain des Affaires étrangères, qui reflète souvent les points de vue du souverain marocain eut égard à leur grande proximité, n’a pas hésité, dans une interview à un journal espagnol, de parler de la «guerre» à laquelle son pays fait face accusant implicitement l’Algérie de déstabiliser son pays et d’avoir même été jusqu’à organiser la révolte des Sahraouis d’Al Ayoun. Des accusations ridicules et qui montrent, si besoin, l’amateurisme des politiques marocaine qui prennent souvent leurs fantasmes pour des réalités. Mais aussi une naïveté politique qui se nourrit de ce sentiment d’impunité qui prévaut dans les sphères gouvernementales marocaines, en raison du soutien inconditionnel de Madrid et de Paris. 
     
    Mais la nouvelle forme de résistance du peuple sahraoui, qui rappelle les manifestations de décembre 1960 qui ont précipité l’indépendance de l’Algérie, ont désarçonné le pouvoir royal, endormi sur une propagande qu’il pensait bien huilée, faisant croire que les Sahraouis de l’intérieur vivaient dans un Éldorado au contraire de leur frères «séquestrés» dans les camps de refugiés auxquels il miroitait un projet fantasque d’autonomie. Ce sont ces cruelles vérités qui mettent aux abois le Maroc et sa diplomatie et sa recherche désespérée de bouc émissaire, se rabattant tantôt sur l’ennemi algérien tantôt sur le parti populaire espagnol. Sans parler des menaces à peine voilées que le régime marocain profère à l’encontre de l’Union européenne pour l’obliger à s’aligner sur ses thèses. Il semble bien que la ficelle ne prend plus et il faudra bien que le Maroc se réveille aux dures réalités et accepte de remettre courageusement en cause sa politique coloniale. C’est pourquoi il faut souligner l’importance de la dernière résolution du Parlement européen et tout l’intérêt qu’elle représente pour les Sahraouis. Pour le Premier ministre sahraoui, Abdelkader Ettaleb Omar, cette résolution condamnant la répression marocaine contre la population de Gdeim Izik à El-Ayoun «est la meilleure réponse à l’attaque barbare perpétrée par l’armée marocaine contre ce camp». Il a indiqué qu’ «une telle condamnation claire du massacre d’El-Ayoun se veut la meilleure réponse à l’attaque barbare perpétrée par l’armée marocaine contre 30 000 sahraouis qui revendiquaient le respect de leurs droits internationaux ». 
     
    «La résolutions du Parlement européen a consacré les revendications et positions qu’ont toujours soutenues le Front Polisario et le gouvernement sahraoui qui n’ont eu de cesse d’appeler à la prise en charge des civils sahraouis à travers l’élargissement des compétences de la Minurso au contrôle du respect des droits de l’Homme au Sahara Occidental», a-t-il ajouté. «L’adoption par le Parlement européen de cette résolution émane de sa conviction quant à l’impératif respect des droits de l’Homme, de la paix et de la Justice». Cette résolution accordera aux Sahraouis «une nouvelle immunité juridique de la part de la plus importante institution démocratique qui respecte les droits de l’Homme», a-t-il encore dit.
    Mokhtar Bendib
    Le Courrier d’Algérie, 29/11/2010
  • Début des festivités commémorant le 35èm e anniversaire de la constitution du Conseil national sahraoui

    Aousserd (camps de réfugiés sahraouis) 28/11/2010 (SPS) Les festivités commémorant le 35èm e anniversaire de la constitution du Conseil national sahraoui (Parlement) se sont ouvertes dimanche, à la wilaya d’Aousserd en présence des délégations d’Algérie, Nigeria, Espagne, Belgique, Irlande, Allemagne, Mexique et de Cuba, ainsi que des organisations solidaires avec le peuple sahraoui. Le président du Parlement, Khatri Adouh a, dans son discours d’ouverture passé en revue un bilan de l’action de l’instance juridique sahraouie depuis sa fondation le 28 novembre 1975 et les conditions dans lesquelles elle travaille actuellement dans les camps de réfugiés sahraouis. Pour sa part, le premier président du Conseil national, Mohamed Lamine Ahmed, a indiqué que la création du Conseil, en date du 28 novembre 1975, a « constitué la consécration des principes de l’unité nationale et contribué à la construction de l’édifice institutionnel du peuple sahraoui ». Il a en outre souligné la nécessité de redoubler les efforts pour l’amélioration de l’institution législative, afin de « faire face aux défis actuels que connait la question sahraouie, notamment sur la scène nationale et internationale ». Par ailleurs, un film de court métrage relatant l’action du Conseil national sahraoui pendant 35 ans, ainsi que des interventions et des débats autour de l’action de cette institution dans le passé et l’avenir. Les participants ont organisé une marche de la solidarité avec les victimes de la répression marocaine dans les territoires occupés du Sahara occidental et pour condamner les crimes perpétrés par les forces marocaines durant le démantèlement du camp de Gdeim Izik ans la ville occupée d’El Aaiun. D’autre part les travaux d’une conférence parlementaire de solidarité avec le peuple sahraoui a été ouverte dans la soirée rehaussée par la présence du président e la République, Mohamed Abdelaziz, qui a informé les chefs des délégations participantes des derniers développements de la question du Sahara occidental, notamment l’assaut perpétré par les forces marocaines contre le camp de Gdeim Izik, et les événements qui l’ont suivis à El Aaiun. En marge de ces festivités le président du Conseil national sahraoui a eu des entretiens avec la plupart des délégations étrangère, dont des parlementaires et des organisations non gouvernementales solidaire avec le peuple sahraoui. D’autres activités sont au menu de la deuxième journée de ces festivités à savoir l’ouverture lundi, du Festival de la Culture et des expositions culturelles retraçant la lutte du peuple du Sahara occidental et la vie quotidienne de la société sahraouie, selon les organisateurs. (SPS)
  • La justice espagnole entre en piste

    M. Taïeb Fassi Fihri, le ministre marocain des Affaires étrangères, disait récemment que son pays refusait que les Nations unies enquêtent sur l’assaut sanglant du 8 novembre à Gdeim Isik et son prolongement féroce les jours suivants contre les populations autochtones à El-Ayoun. M. Fihri assurait aussi que Rabat n’acceptera pas que les prérogatives de la Minurso soient élargies à la surveillance des droits humains dans les territoires occupés du Sahara occidental. 
    Le Sahara occidental occupé par la force depuis 1975 deviendrait-il un énorme Tazmamart à ciel ouvert où l’impunité régnerait aux côtés de Mohammed VI ? S’il agrée le trône voisin, un tel projet ne semble pas du tout convenir à la justice d’Espagne. En effet, le parquet national espagnol, la plus haute instance juridiciaire du pays, envisage, à la lumière de la répression meurtrière d’El-Ayoun, de lancer une action contre de hauts responsables marocains pour «crimes contre l’humanité». Lundi dernier, la Société espagnole des droits humains annonçait que la famille de Babi Hamada Karak Boudjemâa allait déposer plainte. 
    Boudjemâa, un Sahraoui qui portait la nationalité espagnole, avait été descendu de son bus dans un barrage puis écrasé volontairement, de manière répétitive par un véhicule de la police jusqu’à ce que mort s’ensuive. Pour sa part, l’ONG espagnole demande l’arrestation immédiate du ministre de l’Interieur, M. Taïeb Echerqaoui, et de l’ex-wali d’El-Ayoun, M. Mohamed Jalmous. 
    Le parquet national aura-t-il plus de réussite que le juge Baltasar Garzon qui a été relevé de ses fonctions quelques jours avant d’entamer l’enquête sur le viol marocain des droits humains qu’il envisageait de lancer dans les camps de refugiés sahraouis, près de Tindouf. Quoi qu’il en soit, l’action du parquet national doit déplaire doublement au makhzen puisqu’il se prononce clairement sur le statut du Sahara occidental. La justice madrilène est formelle : l’Espagne reste la puissance administrante au Sahara occidental et l’accord de Madrid de 1975 partageant le territoire entre la Mauritanie et le Maroc est tout à fait «illégal». Ainsi, la justice espagnole fait entendre au trône des vérités que Jiménez et le gouvernement d’Espagne évitent de lui dire publiquement.
    M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.fr
    Le Jeune Indépendant, 29/11/2010
  • El Makhzen manipule le peuple marocain pour se venger de l’Algérie

    Les tentatives « ratées » Marocaines à l’égard de ce qu’elle appelle d’implication de l’Algérie dans le conflit concernant le Sahara Occidental, n’ont toujours pas cessé. A chaque fois que l’opinion internationale condamne les pratiques féroces Marocaines à l’encontre de l’Algérie, il y a toujours le nom de l’Algérie qui est présent.
    Cela veut dire, selon de nombreux experts et d’observateurs de la question du Sahara Occidental, que le gouvernement Marocain n’a aucune volonté pour une solution équitable et transparente à l’égard de la question soulevée aux Nations Unies.
    La dernière de ces tentatives « ratées » est celle effectuée parle gouvernement Marocain afin de faire bouger les partis et associations dépendant du système El Makhzen, lors de la marche organisée aujourd’hui, dimanche, à Dar El Beida pour condamner la décision du Parlement Européen, qui avait adressé une directive, dans laquelle, il a appelé les Nations Unies à créer un mécanisme pour surveiller les droits de l’homme au Sahara Occidental occupé. Les partis du Makhzen n’ont pas hésité à lever des pancartes accusant des autorités algériennes d’être derrière la décision.
    L’anarchie du système Marocain et de ses partis est telle, que la décision du Parlement Européen  annoncée au début de la semaine dernière est considérée comme un simple communiqué de presse pour l’Algérie et le Front Polisario, et une campagne médiatique empêchant l’unité du sol maghrébin.
    Le Makhzen a reçu une autre gifle à cause de son oppression contre le peuple sahraoui, la dernière en date, le gouvernement marocain l’a reçue vendredi dernier par l’organisation ‘Human Rights Watch », cette dernière avait publié un nouveau rapport sur les événements d’El Ayoun. Ce rapport avait fait état de l’implication de quelques hommes de la sécurité Marocaine dans les tirs lancés contre des citoyens de la ville, juste après les événements qu’elle a connue le mois dernier.
    Les chiffres annoncés sur le nombre de participants à la marche organisée à Dar El Beida sont variables. Les medias officiels Marocains ont indiqué, selon le porte-parole des organisateurs, trois millions de personnes, alors que les autorités locales en ont dénombré plus d’un demi-million. Ces marocains étaient venus de tous les coins du Maroc pour recharger la rue marocaine pour un droit dans une question juste, liée à l’autodétermination du peuple occupé.
    Dans ce contexte, le ministre des affaires étrangères Tayeb El Fassi a annoncé que le Maroc refuse que les Nations Unies mènent une enquête sur les événements de violence qui ont eu lieu le 8 novembre dernier à El Ayoun. El Fassi refuse aussi que la délégation des NU jouisse de prérogatives en ce qui concerne les droits de l’homme.
    Le ministre Marocain a indiqué « On insiste sur cette question qui fait les affaires de nos adversaires, le Polisario et l’Algérie » (..) El Fassi a ajouté que la décision votée par le Parlement Européen jeudi dernier, et dans laquelle il est indiqué que les NU mènent une enquête sur les actes de violence qui ont été commis contre des refugiés Sahraoui à El Ayoun,  « est précipitée et partielle. »
    Le secrétaire général du parti Marocain des travailleurs, Abdelkrim Benatik, a révélé que la marche populaire « est un message clair pour toutes les parties ennemies du Maroc, que ce soit en Algérie ou bien en Espagne » (..) Mais, il n’a pas évoqué la revendication des Sahraouis eux-mêmes du droit à l’autodétermination, l’indépendance et la liquidation du colon Marocain.
    Echourouk Online, 28/11/2010
  • Résolution du PE : Un revers pour le Maroc

    La résolution du Parlement européen (PE) condamnant, pour la première fois, les violences dans les territoires occupés du Sahara occidental est un «revers» pour la politique marocaine. C’est du moins l’appréciation des eurodéputés et de la délégation sahraouie, présente à Strasbourg, à l’issue du vote par le Parlement européen d’une résolution condamnant les attaques marocaines contre le campement Guedim Izik, plus connu sous le nom Al Istiklal à El Ayoun occupée.   Tout en se «félicitant du consensus» dégagé autour du projet de résolution, des intervenants ont relevé que le Parlement européen «se libère enfin de l’emprise marocaine, pour franchir un pas aussi important». 
    Dans leur résolution voté mercredi soir, les eurodéputés se sont dits «choqués» par la violence marocaine contre des civils sahraouis ainsi que par l’usage de la force le jour même de l’ouverture, à New York, du troisième cycle de pourparlers informels sur le statut du Sahara occidental. Ils se sont également dits «étonnés» que des parlementaires européens et des journalistes se soient vu refuser l’accès au Sahara occidental, demandant aux autorités marocaines «l’accès et la liberté de circulation dans la région pour la presse et les organisations non gouvernementales». Ils ont aussi demandé «instamment» la mise en place, sous l’égide des Nations unies, d’une commission d’enquête indépendante et transparente pour élucider ces événements. 
    Pour le représentant du Front Polisario en Europe, Ahmed Beissat, la résolution adoptée par le PE est une «vive condamnation des crimes marocains contre les civils sahraouis». Il a estimé, dans un communiqué, que ce texte contient les «principaux» éléments devant permettre au PE de «contribuer grandement à la poursuite de la paix et de la justice au Sahara occidental». Ces éléments, a-t-il expliqué, sont la condamnation de l’utilisation de la violence par les autorités marocaines à l’encontre de civils sahraouis, et la demande «urgente» à l’ONU de mettre sur pied une commission d’enquête internationale «indépendante» pour élucider les évènements du camp El Istiklal, le 8 novembre dernier. De cette résolution, a-t-il ajouté, se dégage aussi un «message politique» qui veut dire également que les droits de l’Homme sont «au-dessus de toute considération» et leur bafouage par le Maroc sera «condamnable et désormais puni».  Le député du groupe de gauche, Willy Meyer, dira que l’adoption d’une telle résolution est en soi une «performance» et intervient «au grand dam de l’administration marocaine qui a dû user de pressions pour que cette question ne soit pas portée à l’hémicycle européen». «C’est une bonne résolution, car, à la fois, elle condamne la violence utilisée dans le démantèlement du camp El Istiklal et reconnaît le processus de décolonisation au Sahara occidental», a-t-il soutenu. Il s’est félicité, également, du fait que le texte déplore le «blocage médiatique imposé par le régime marocain» et reconnaît que «les ressources naturelles du Sahara occidental doivent profiter au peuple sahraoui, conformément au droit international en la matière». 
    Lors du débat la veille du projet de résolution, l’eurodéputé avait déjà fait part de «pressions que le Maroc aurait exercées pour obtenir le report de l’examen de la question sahraouie à la prochaine session du Parlement en décembre». «Ici, c’est le Parlement européen et non pas celui du Maroc», a-t-il lâché. Selon un membre de la délégation sahraouie présent à Strasbourg, «le ministre marocain des Affaires étrangères se serait déplacé le 18 novembre au PE pour obtenir, via un travail de lobbying, des eurodéputés un report de l’examen de la question sahraouie, histoire de gagner du temps et de tempérer les ardeurs». Mais, a-t-il ajouté, les eurodéputés ont «refusé la combine et maintenu pour cette session l’examen de la situation au Sahara occidental». 
    La députée représentant le groupe des Verts Nicole Kinelson a estimé, de son côté, que l’adoption d’une telle résolution est une «avancée» du fait, surtout, que l’UE «réclame, désormais, une commission d’enquête internationale, sous les auspices de l’ONU, pour faire la lumière sur ce qui s’est passé à El Ayoun occupée». Quant au ministre sahraoui des Affaires étrangères, M. Mohamed Salem Ould Salek, il a déclaré depuis le Sénat espagnol que l’Espagne reste la puissance administrante et le Maroc n’est ni plus ni moins qu’une puissance occupante du Sahara occidental «qui viole les droits les plus élémentaires du peuple sahraoui». 
    Par Ghada Hamrouche 
    La Tribune d’Algérie, 27/11/2010