Mois : novembre 2010

  • Le Maroc ferme le bureau d’Al-Jazeera sur son territoire : Quand la couverture du conflit sahraoui irrite le roi

    Le traitement par la chaîne d’information qatarie du dossier du Sahara occidental, où elle donnait la parole à la partie sahraouie, n’a pas été du goût du souverain marocain, qui a décidé de suspendre l’activité de ce média en mettant en avant ses “multiples manquements aux règles du journalisme sérieux et responsable”, sans toutefois en préciser lesquels.Les autorités marocaines ont suspendu vendredi les activités du bureau d’Al-Jazeera à Rabat et retiré les accréditations à ses journalistes. Ainsi, la chaîne qatarie se voit interdite d’exercer dans le seul pays du Maghreb où elle était autorisée à le faire. 

    Cependant, cette interdiction intervient parce que Al-Jazeera n’aurait pas répondu aux attentes de la partie marocaine, notamment concernant le conflit du Sahara occidental. En effet, il ne fait aucun doute que le traitement par la chaîne d’information qatarie du dossier sahraoui, où elle donnait la parole à la partie sahraouie, n’a pas été du goût du souverain marocain. 

    Si le ministre marocain de la Communication a déclaré dans un communiqué que cette suspension “fait suite à de multiples manquements aux règles du journalisme sérieux et responsable”, un responsable du gouvernement marocain a indiqué, sous le couvert de l’anonymat, que Rabat reproche à Al-Jazeera la manière dont elle “traite les dossiers relatifs aux islamistes et à l’affaire du Sahara (occidental)”. Il est particulièrement reproché à cette chaîne d’accorder de l’importance au Front Polisario et surtout de parler de la question des droits de l’homme violés systématiquement par les forces marocaines au Sahara occidental.
    Khalid Naciri, le ministre marocain de la Communication, a argumenté cette suspension en affirmant que “l’image du Maroc est systématiquement écornée par le refus de l’objectivité et de l’impartialité”, pour ajouter ensuite : “Nous reprochons à cette chaîne son refus de traiter les grands dossiers structurants et de véhiculer une image caricaturale de la réalité marocaine.” De son côté, le directeur du bureau d’Al-Jazeera à Rabat, Abdelkader Kharroubi, a déclaré que la chaîne “a toujours respecté les règles du professionnalisme et de la neutralité, notamment au Maroc”. Il émet toutefois des doutes sur l’origine de cette décision de suspension en déclarant que “le dossier d’Al-Jazeera n’est malheureusement pas entre les mains du seul ministère de la Communication. D’autres parties décident à ce niveau”, sans pour autant apporter davantage de précisions. Il estime que “cette suspension est une erreur de la part des autorités marocaines, une erreur à laquelle nous sommes étrangers”. 

    Pour Amina Bouayach, présidente de l’Organisation marocaine des droits de l’homme (Omdh), la suspension du bureau d’Al-Jazeera “traduit l’hésitation du Maroc à continuer le processus d’ouverture, notamment au niveau de la liberté de la presse”. L’antenne d’Al-Jazeera à Rabat comptait quatre journalistes marocains. Deux d’entre eux n’avaient pu obtenir leur accréditation, et leurs deux confrères viennent donc de se voir retirer la leur.
    Il y a lieu de signaler qu’en mars dernier, Reporters sans frontières (RSF) avait adressé une lettre à plusieurs dirigeants européens pour “attirer (leur) attention sur la dégradation très inquiétante de la situation de la liberté de la presse au Maroc au cours des derniers mois”, juste avant le sommet UE/Maroc des 6-7 mars à Grenade (Espagne). RSF a estimé qu’“après de réelles avancées au début du règne” de Mohammed VI, commencé en juillet 1999, “les reculs et crispations se sont multipliés, notamment depuis juillet 2009, dans le domaine de la liberté de la presse”. 

    En janvier 2010, les locaux du Journal hebdomadaire, une publication indépendante qui a brisé plusieurs tabous politiques, ont été mis sous scellés suite à des problèmes financiers. L’hebdomadaire arabophone Nichane a également cessé de paraître en octobre, “résultat d’un boycott publicitaire systématique”, selon son directeur de publication Ahmed Reda Benchemsi.
    Par : Merzak Tigrine
    Liberté, 31/10/2010
  • Point d’info sur la situation au camp d’El Aaiun le 31 octobre 2010

    – La mort du jeune est encore présentée par la presse marocaine comme un cas de légitime défense de l’armée :  ils gardent donc les blessés en rétention pour faire croire qu’il s’agissait de dangereux criminels. Un des blessés aurait été transporté dans un état grave de son lieu de rétention à l’hôpital.

    – L’armée a bloqué hier matin l’entrée de deux véhicules sahraouis au campement qui transportait de quoi construire des toilettes. Du coup d’autres sahraouis de la ville ont voulu sortir pour protester et ont été retenus à l’entrée de la ville.
    Rappel : il y a trois barrages entre la ville et le campement : le 1er de la police (sortie ville), le 2ème des gendarmes (milieu route) et le 3ème des militaires (‘entrée campement). Les autres accès sont bloqués par des murs et des militaires ce qui obligent les gens à passer par ce seul accès. 
    Rappel : la seule tentative d’entrer par le mur s’est soldée par les tirs de l’armée et la mort du jeune de 14 ans…
    – Des sahraouis et militants espagnols des canaries ont rassemblés des médicaments et autres produits pour les envoyer par bateau en soutien au campement. Le bateau est arrivé hier au port de Laayoune-plage mais il est retenu par l’armée qui bloque l’acheminement de son contenu vers le campement. Outre les médicaments qui font défaut dans le campement, le bateau transportait un groupe électrogène et du matériel pour transmettre de l’information directement depuis le campement.
    – Les marocains ont entrepris de proposer aux sahraouis à la sortie du campement de signer un « contrat » où ils s’engagent à ne plus retourner dans le campement contre la promesse d’un logement. Les sahraouis dans le campement se sont donc tous rassemblés en un grand meeting interne pour dire qu’ils resteraient solidaires entre eux, que la revendication d’un logement existe mais qu’elle doit se faire dans le cadre de revendications plus globales (emploi, santé…et autodétermination). Les membres du campement ont été appelé à rester unis et à ne pas se faire manipuler par le gouvernement marocain qui n’a pas tenu une seule de ses promesses depuis le début de l’occupation.
    – A Laâyoune (capitale du Sahara Occidental occupée par le Maroc depuis 1975, ndds) les marocains ont organisé une mise en scène pour les journalistes marocains : ils annoncent que les sahraouis quittent le campement en échange de promesses de logement (des marocains se faisant passer pour des sahraouis en revêtant des vêtements traditionnels des sahraouis + quelques sahraouis ayant accepté les contrats).
    En attendant la file de véhicules souhaitant rentrer dans le campement ne cesse de s’alonger. Mais les militaires interdisent aux sahraouis qui arrivent au campement d’installer de nouvelles tentes. Ils les confisquent à l’entrée du campement.
    – Les membres de la sécurité interne arrêtent quotidiennement des marocains qui tentent d’infiltrer le campement pour le déstabiliser et semer le trouble entre les personnes.
    Dans ce grand meeting interne les sahraouis ont aussi exigé que les militaires cessent d’encercler le campement, qu’ils autorisent l’accès aux médicaments, à l’eau et aux vivres, ainsi qu’aux journalistes. Ils ne se mettront pas à la table des négociations avant cela.
    – Ils interdisent aussi aux sahraouis des autres villes de monter de nouveaux campements. Il y a une semaine, 35 habitants de Smara ont été blessé suite à des altercations avec les autorités; et 14 habitants de Boujdour hier ou avant-hier quand ils ont voulu installer leurs tentes à la sortie de leurs villes.
    – En ce qui concerne les journalistes : quelques espagnols ont réussi à rentrer dont un journaliste réputé de El Pais (Ignacio Cembrero). Nous avons pu rencontrer aussi un élu italien et enfin la première journaliste française officielle : la correspondante maroc de Radio France International (Lea Lisa Westerhoff). Nous avons pu nous aussi rerentrer pour la 3ème fois (après s’être fait refoulé l’avant-nuit dernière).
    Une réunion entre tous les internationaux présents dans le campement a eu lieu pour échanger nos informations.
    Il faut savoir que rentrer dans le campement se fait clandestinement en utilisant de nombreuses précautions.
    En ce qui nous concerne, étant surveillés dans la ville par les policiers, nos déplacements sont très épiques. Mais il existe une forte solidarité des sahraouis avec les internationaux qui souhaitent rentrer et ils redoublent d’imagination pour nous faire passer. Je ne donne pas plus de détails pour permettre aux autres de continuer à faire des aller-retour.
      
    – Il s’est tenu au Mans la 36e conférence européenne de coordination du soutien au peuple sahraoui (EUCOCO). Les résolutions prises à la suite de cette rencontre redonne de l’espoir au campement. Pour plus d’infos claudemangin@yahoo.fr et 0681324855
    Pour obtenir des informations quotidiennes du campement nous vous recommandons ces deux sites internet d’espagnols qui resteront présents sur le campement : http://www.guinguinbali.com/ et http://resistenciasaharaui.saltoscuanticos.org/
  • Le Parlement européen condamne  »fermement » l’assassinat de Najem Elgarhi

    Bruxelles, 01/11/2010 (SPS) Dix huit parlementaires européens du groupe de la Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique au Parlement européen ont condamné « fermement » l’assassinat de Najem Elgarhi (14 ans) par l’armée marocaine et la blessure de sept autres, a indiqué une déclaration du groupe sur la situation du peuple sahraoui et l’escalade de la violence dans les territoires sous l’occupation illégale marocaine, rendu publique lundi.

    « Nous signataires, députées et députés du groupe GUE / NGL au Parlement européen, condamnons fermement l’action de l’armée marocaine, notamment le dimanche 24 octobre dernier, au cours de laquelle El Garhi Najem, un adolescent sahraoui âgé de 14 ans, a été tué et sept autres personnes ont été blessées » a précisé la déclaration parvenue à SPS.

    « Nous soutenons le peuple sahraoui dans sa lutte contre l’occupation illégale marocaine ainsi que pour le respect des droits de l’homme du peuple sahraoui. Nous tenons donc à témoigner toute notre solidarité aux 20 000 sahraouis qui ont quitté les villes occupées afin de manifester de manière pacifique et dénoncer les violations flagrantes des droits de l’homme perpétrées contre le peuple sahraoiui par l’Etat marocain et sa politique d’exclusion », a-t-on ajouté.

    Le groupe a demandé au Parlement européen, l’ouverture d’une enquête pour que les responsables de la mort du jeune El Garhi Najem soient identifiés et jugés, exigeant l’UE à geler l’accord d’association avec le Royaume du Maroc en vertu de la violation de l’article 2 concernant les droits de l’homme.

    Il a enfin exhorté les autorités marocaines à cesser « immédiatement » les interventions brutales contre les manifestants pacifiques et la répression croissante contre le peuple du Sahara Occidental. Le Maroc devrait se satisfaire au droit international, en particulier, aux résolutions des Nations Unies qui demandent la tenue d’un référendum d’autodétermination pour mettre fin au processus de colonisation. (SPS)

  • Les autorités marocaines interdisent l’accès à un groupe d’activistes espagnols au Sahara occidental

    El Aaiun (territoires occupés), 31/10/2010 (SPS) Les autorités d’occupation marocaines ont interdit à un groupe de militants de la plate-forme espagnole de soutien au le peuple sahraoui, l’accès au Sahara occidental pour visiter le camp indépendance et exprimer leur solidarité avec la famille du martyr Nayem Garhi et les autres blessés, a rapporté l’agence espagnole, Europapress.


    Le groupe provenant des Iles canaries a été « surpris par la menace d’une multitude de colons marocains soutenus par la police et les forces de sécurité du Maroc qui jetaient des pierres, divers objets et adressaient des insultes aux membres du groupe », a indiqué la même source.

    Fariñas, membre de la Plate-forme de soutien au peuple sahraoui aux iles canaries a déclaré que « le but de ce voyage est de se solidariser avec le camp où des milliers de sahraouis se sont déplacés à Gdeim Izik (12 km) à l’Est d’El Aaiun occupée pour protester contre les dures conditions de vie socio-économique » dans lesquelles ils vivaient depuis plus de trente cinq ans.

    Le groupe voulait également visiter la mère du martyr Najem Elgarhi (14 ans) abattu par des tirs de l’armée marocaine, le 24 octobre dernier et fournir à sa famille et celles des autres jeunes blessés de la nourriture et de l’eau, a souligné la même source.

    Les activistes canariens ont exigé  » l’intervention du Gouvernement espagnol pour assurer leur sécurité », ainsi que la levée de l’état de siège imposé sur ce camp, qualifiant « cette agression et l’assassinat du jeune Elgarhi Najem par les forces d’occupation marocaine de violation flagrante de la trêve signé entre les deux parties en 1991 et ratifiée par les Nations Unies ».

    Certains de ces militants canariens avaient participé à la fin août dernier à une manifestation de soutien au peuple sahraoui à la ville occupée d’El Aaiun, dans laquelle six personnes ont été blessées par les coups des policiers marocains déguisés en civil, rappelle-t-on. (SPS).

  • Le président de la République félicite son homologue algérien à l’occasion du 56ème anniversaire du 1er Novembre

    Bir Lahlou (territoires libérés), 31/10/2010 (SPS) Le président de la République, Mohamed Abdelaziz, a félicité son homologue algérien, Abdelaziz Bouteflika à l’occasion de la célébration de son pays du 56ème anniversaire de la révolution du 1er novembre.

    « Il m’est un grand plaisir de vous exprimer, en mon nom personnel, au nom du peuple et du Gouvernement de République arabe sahraouie démocratique, et à travers vous tout le peuple algérien frère, mes meilleurs vœux à l’occasion du 56ème anniversaire du déclenchement de la révolution, du 1er novembre 1954 », a écrit le président de la République dans une lettre à son homologue algérien.

    « L’Algérie qui a sacrifié un million et demi de martyrs pour la liberté et l’indépendance est devenue un exemple pour les mouvements de libération et la Mecque de ces mouvements, à travers leur soutien indéfectible et la défense de leurs droits des peuples à l’autodétermination, notamment en Afrique, en Amérique latine et en Asie », a-t-il ajouté.

    À cet égard, le président de la République a exprime avec fierté la reconnaissance et la gratitude du peuple sahraoui, pour la position de principe de l’Algérie conformément à la justice et la légitimité internationale concernant la décolonisation du Sahara occidental et l’exercice par le peuple sahraoui de son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance.

    Il a en outre exprimé la volonté de la République arabe sahraouie démocratique et le Front Polisario de consolider les liens de fraternité et d’amitié avec la République, sœur, d’Algérie et tous les pays de la région, y compris le Royaume du Maroc, « sur la base du bon voisinage, du respect du droit, de la légitimité internationale et le respect mutuel, sur la voie de l’édification du Maghreb arabe qui ne peut jamais être fondée sur les dépouilles des peuples, ni au détriment de leurs droits légitimes à la liberté et à l’existence », a conclut la lettre parvenue à SPS. (SPS)

  • Le mouvement populaire danois appelle son Gouvernement à s’abstenir des accords de pêche incluant le Sahara occidental

    Copenhague, 31/10/2010 (SPS) Le Mouvement populaire danois a demandé à son Gouvernement de s’abstenir de signer d’éventuels accords de pêche entre l’UE et le Maroc qui incluent les eaux territoriales du Sahara occidental, dans une résolution adoptée par le Congrès annuel du mouvement tenu à Copenhague les 30 et 31 octobre 2010.
    « Le Danemark doit suspendre ses activités au Sahara occidental et s’abstenir de tout accord de pêche avec le Maroc qui inclue les eaux territorial du Sahara occidental », à l’instar de la Norvège et l’AELE qui ont rejeté ces accords, a ajouté la même source.
    La résolution a également exhorté le Gouvernement danois à « voter contre le renouvellement de l’accord de pêche » entre le Maroc et l’UE, prévu en mars 2011, en cas où il inclut le eaux du Sahara occidental.
    « Le Danemark doit soutenir les efforts de l’ONU pour la paix au Sahara occidental » a indiqué le mouvement, regrettant que « l’UE ignore les efforts de l’ONU pour la paix et agit comme si les eaux territoriales du Sahara occidental sont marocaines ».
    Le Conseil exécutif du Mouvement populaire assumera le suivi de cette résolution en maintenant des contacts avec le Gouvernement danois, a conclu la résolution.
    L’avis juridique du conseil juridique de l’ONU rendu publique en 2002 déclarait qu’il est illégal d’exploiter les ressources naturelles aux Sahara Occidental si le peuple du Territoire s’y oppose, rappelle-t-on. (SPS)

  • Il n’est pas encore tard pour Mohamed VI

    Mohamed VI tardait déjà à s’inventer une histoire avec laquelle détourner l’attention sur le meurtre de Najem Elgareh, exécuté par les sbires armés de la dictature marocaine. L’agenda officielle et les télévisions du Maroc lancent la nouvelle de la mort d’un mineur musulman par la Garde civile dans les incidents de Melilla.

    Ils lui ont donné un prénom, Younès et l’agence nationale, contrôlée directement par le Roi, a rédigé le conte : une balle de caoutchouc tiré à bout portant par un méchant Garde Civil, a fini avec la vie d’un jeune qui protestait contre l’occupation de la ville. Ce qui est curieux c’est que quand ils le traduisent à l’espagnol, la balle de caoutchouc se transforme en balle. réelle. L’important est de distraire les citoyens du Maroc et ainsi couvrir avec de l’argile le meurtre d’un adolescent sahraoui aux mains de la police du régime féodal. Étant donné qu’il n’y a pas de cadavre, ni de disparition, ni dénonciation, étant donné qu’il n’y pas de mort ni de trace de celui-ci, les armées du Duce du Maghreb ont inventé jusqu’à la disparition du corps, déplacé vers un lieu inconnu par la Garde Civile dans le but de le faire disparaître.

    Toute cette ordure informationnelle et toute cette manipulation des médias, conduisent à la même conclusion : le Maroc veut égaler Melilla avec le Sahara, (Sahara Occidental disputé par le Maroc et le peuple sahroaui) établir un parallélisme entre les deux territoires, dans une claire tentative d’amortir ce qui lui revient dessus après le crime de Najem Elgarhi et les protestations sahraouies, les plus fortes depuis 1975. La ville autonome, depuis mardi est témoin de troubles résidés dans la protestation de jeunes d’origine marocaine contre les plans d’emploi. Les susdits événements ont été amplement couverts par les médias du pays voisin. Un bon scénario pour dissimuler la honte et, probablement, organisé par les mêmes mafieux qui ont semé le désordre en été par ordre du dictateur Mohamed VI. Et quoi de mieux pour donner consistance à la fonction qu’inventer un mort et la disparition postérieure de ses restes. Un scénario des plus mauvais films.

    Mais la moquerie ne s’arrête pas là. Les médias marocains assurent que Melilla se trouve pratiquement dans un état de siège et que les journalistes du Maroc sont fustigés et harcelés, dans une claire violation de la liberté de presse. Bref, comme les journalistes espagnols qui essaient, en vain, de voyager au Sahara pour informer de l’état des choses et qui se trouvent avec la prohibition de la monarchie alaouite.

    Pourquoi personne des affaires étrangères ne dit-elle au dictateur que ça suffit de stupidités, qu’il cesse de manipuler la réalité et qu’il mette fin d’une bonne fois pour toutes à la répression qu’il exerce sur le Sahara? Pourquoi personne au Gouvernement n’explique-t-elle au monsieur féodal que Ceuta et Melilla sont espagnoles, qu’il doit se mettre à les oublier?

    Pourquoi personne ne lui exige du respect au Duce du Maghreb et le met à sa place ? Sauf si, sur le plan international, le Maroc soit déjà plus important que l’Espagne, et sa place soit au-dessus de la nôtre. Vu comment ils le laissent agir, c’est possible qu’il soit ainsi… 

    Tomás Salinas  
    Siglo XXI, 1/11/2010
  • Point d’info sur la situation au camp d’El Aaiun le 31 octobre 2010

    – La mort du jeune est encore présentée par la presse marocaine comme un cas de légitime défense de l’armée :  ils gardent donc les blessés en rétention pour faire croire qu’il s’agissait de dangereux criminels. Un des blessés aurait été transporté dans un état grave de son lieu de rétention à l’hôpital.

    – L’armée a bloqué hier matin l’entrée de deux véhicules sahraouis au campement qui transportait de quoi construire des toilettes. Du coup d’autres sahraouis de la ville ont voulu sortir pour protester et ont été retenus à l’entrée de la ville.
    Rappel : il y a trois barrages entre la ville et le campement : le 1er de la police (sortie ville), le 2ème des gendarmes (milieu route) et le 3ème des militaires (‘entrée campement). Les autres accès sont bloqués par des murs et des militaires ce qui obligent les gens à passer par ce seul accès. 
    Rappel : la seule tentative d’entrer par le mur s’est soldée par les tirs de l’armée et la mort du jeune de 14 ans…
    – Des sahraouis et militants espagnols des canaries ont rassemblés des médicaments et autres produits pour les envoyer par bateau en soutien au campement. Le bateau est arrivé hier au port de Laayoune-plage mais il est retenu par l’armée qui bloque l’acheminement de son contenu vers le campement. Outre les médicaments qui font défaut dans le campement, le bateau transportait un groupe électrogène et du matériel pour transmettre de l’information directement depuis le campement.
    – Les marocains ont entrepris de proposer aux sahraouis à la sortie du campement de signer un « contrat » où ils s’engagent à ne plus retourner dans le campement contre la promesse d’un logement. Les sahraouis dans le campement se sont donc tous rassemblés en un grand meeting interne pour dire qu’ils resteraient solidaires entre eux, que la revendication d’un logement existe mais qu’elle doit se faire dans le cadre de revendications plus globales (emploi, santé…et autodétermination). Les membres du campement ont été appelé à rester unis et à ne pas se faire manipuler par le gouvernement marocain qui n’a pas tenu une seule de ses promesses depuis le début de l’occupation.
    – A Laâyoune (capitale du Sahara Occidental occupée par le Maroc depuis 1975, ndds) les marocains ont organisé une mise en scène pour les journalistes marocains : ils annoncent que les sahraouis quittent le campement en échange de promesses de logement (des marocains se faisant passer pour des sahraouis en revêtant des vêtements traditionnels des sahraouis + quelques sahraouis ayant accepté les contrats).
    En attendant la file de véhicules souhaitant rentrer dans le campement ne cesse de s’alonger. Mais les militaires interdisent aux sahraouis qui arrivent au campement d’installer de nouvelles tentes. Ils les confisquent à l’entrée du campement.
    – Les membres de la sécurité interne arrêtent quotidiennement des marocains qui tentent d’infiltrer le campement pour le déstabiliser et semer le trouble entre les personnes.
    Dans ce grand meeting interne les sahraouis ont aussi exigé que les militaires cessent d’encercler le campement, qu’ils autorisent l’accès aux médicaments, à l’eau et aux vivres, ainsi qu’aux journalistes. Ils ne se mettront pas à la table des négociations avant cela.
    – Ils interdisent aussi aux sahraouis des autres villes de monter de nouveaux campements. Il y a une semaine, 35 habitants de Smara ont été blessé suite à des altercations avec les autorités; et 14 habitants de Boujdour hier ou avant-hier quand ils ont voulu installer leurs tentes à la sortie de leurs villes.
    – En ce qui concerne les journalistes : quelques espagnols ont réussi à rentrer dont un journaliste réputé de El Pais (Ignacio Cembrero). Nous avons pu rencontrer aussi un élu italien et enfin la première journaliste française officielle : la correspondante maroc de Radio France International (Lea Lisa Westerhoff). Nous avons pu nous aussi rerentrer pour la 3ème fois (après s’être fait refoulé l’avant-nuit dernière).
    Une réunion entre tous les internationaux présents dans le campement a eu lieu pour échanger nos informations.
    Il faut savoir que rentrer dans le campement se fait clandestinement en utilisant de nombreuses précautions.
    En ce qui nous concerne, étant surveillés dans la ville par les policiers, nos déplacements sont très épiques. Mais il existe une forte solidarité des sahraouis avec les internationaux qui souhaitent rentrer et ils redoublent d’imagination pour nous faire passer. Je ne donne pas plus de détails pour permettre aux autres de continuer à faire des aller-retour.
      
    – Il s’est tenu au Mans la 36e conférence européenne de coordination du soutien au peuple sahraoui (EUCOCO). Les résolutions prises à la suite de cette rencontre redonne de l’espoir au campement. Pour plus d’infos claudemangin@yahoo.fr et 0681324855
    Pour obtenir des informations quotidiennes du campement nous vous recommandons ces deux sites internet d’espagnols qui resteront présents sur le campement : http://www.guinguinbali.com/ et http://resistenciasaharaui.saltoscuanticos.org/
  • Le Mans : Appel à des sanctions contre le Maroc

    Conférence européenne de soutien aux Sahraouis: Appel à des sanctions contre le Maroc

    La conférence européenne de soutien au peuple sahraoui (Eucoco) a clôturé hier ses travaux au Palais des congrès de la ville du Mans, en France. Les résolutions finales des trois ateliers mis en place depuis vendredi dernier ont mis l’accent sur le volet des droits de l’homme dans les territoires occupés. 

    Le cas des 20.000 réfugiés installés dans des camps de fortune en dehors de la ville occupée de Laayoune (capitale du Sahara Occidental occupée par le Maroc, ndds) a été longuement évoqué. Les réfugiés en question, répartis dans 8.000 tentes, manquent de tout. Même l’eau n’est plus disponible, témoignent des Sahraouis qui décrivent un véritable drame humanitaire, du fait d’un blocus imposé par l’armée et la police marocaines qui empêchent l’acheminement des vivres et des médicaments. En fait, selon les même témoignages, c’est un nouveau Gaza, au cœur de l’Afrique et du Maghreb, qui est en train de voir le jour dans les territoires occupés. Des observateurs espagnols ont été empêchés hier de débarquer dans le port de Laayoune par les autorités marocaines, ce qui fait craindre le pire, à savoir une répression à huis clos qui peut sérieusement dégénérer.

    Ceci étant, la coordination européenne de soutien au peuple sahraoui ne compte pas désarmer pour autant. L’atelier des droits de l’homme a pris une série de décisions pour les prochains mois, voire les prochains jours. Malgré le blocus des Marocains, la décision a été prise d’envoyer d’autres délégations de parlementaires européens et d’autres pays, des journalistes, des ONG, des organisations des droits de l’homme, de la société civile et des représentants de différentes institutions pour rendre visite notamment aux refugiés du camp de Laayoune.

    Une mission médicale, composée de médecins de plusieurs pays, devrait également se rendre dès ce mois de novembre pour porter secours et aide médicale aux refugiés de Laayoune.

    L’atelier des droits de l’homme a aussi décidé d’engager des actions de sensibilisation auprès de l’Union européenne, mais aussi en direction d’institutions françaises, espagnoles et américaines.

    Une série d’autres actions ont été en outre prises dans les ateliers de cette 36e Eucoco. Il s’agit notamment d’exiger l’élargissement du mandat de la Minurso aux questions des droits de l’homme, de lancer des campagnes de sensibilisations auprès de l’ONU et de l’UE pour obtenir des sanctions contre le Maroc, ainsi que de créer un mouvement pour stopper l’accord de pêche passé entre l’UE et le Maroc, tout en dénonçant le statut avancé accordé par l’UE au Royaume chérifien. 

    Sur un autre chapitre, il faut relever que malgré des problèmes d’organisation, mais surtout le « cinéma » des manifestants marocains qui se proclamaient Sahraouis devant le Palais des congrès, la 36e Eucoco s’est déroulée normalement. Hier encore, les manifestants marocains, hébergés la veille dans des hôtels de la ville du Mans, sont revenus à la charge dans l’espoir de perturber les travaux de l’Eucoco. 
    Brandissant des banderoles et des drapeaux marocains et français, ils étaient hier matin à peine une vingtaine à scander des slogans hostiles au Polisario et insultant l’Algérie. Certains Algériens présents à l’intérieur du Palais du congrès, excédés par toutes les insultes à l’encontre de notre pays, ont voulu sortir et remettre à leur place les «manifestants» chauffés à bloc, mais ont vite été dissuadés par les organisateurs qui leur ont demandé de ne pas répondre aux provocations qui visent en fait le déclenchement d’une confrontation. 
    Par ailleurs, la militante des droits de l’homme, Aminatou Haïder, a appelé hier à des sanctions contre le Maroc et à boycotter ses produits. Après avoir évoqué la torture et les conditions de vie des Sahraouis dans les territoires occupés, elle a appelé l’Etat français à réviser sa position vis-à-vis du conflit qui dure depuis 35 années. Il faut préciser en outre que le maire socialiste de la ville du Mans, Jean-Claude Bollard, a réitéré son appui total à la cause sahraouie, malgré les pressions qu’il avait subies de toutes parts. L’élu, dont l’engagement a permis au président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, de s’exprimer pour la première fois au Parlement français jeudi dernier, a fait la promesse de poursuivre son engagement envers le peuple sahraoui jusqu’à son indépendance. par Notre Envoyé Spécial Au Mans: Z. Mehdaoui
    Le Quotidien d’Oran, 31/10/2010
  • M. Sayah a propos de la drogue : «L’ouverture de frontières Ouest aggravera le trafic»

    Des avions qui atterrissent sur des pistes perdues au milieu du désert du Sahel pour faire débarquer de lacocaïne? Cette image ne découle pas d’un mirage mais du constat des services de sécurité des pays de cette région. Du Brésil, du Pérou, et de la Colombie affluent des quantités considérables de drogues. «La connexion entre les narcotrafiquants et le terrorisme au Sahel est actuellement avérée. Cela a été confirmé avec les services de sécurité de ces pays», a déclaré hier sur les ondes de la Chaîne III, Abdelmalek Sayah, directeur général de l’Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (ONLCDT). 
     
    Selon lui, ce trafic de cocaïne, alimente les groupes qui se réclament d’Al Qaida dans la région. «Nous savons que des avions ont atterri au Mali et en Mauritanie plusieurs fois en transportant, à chaque voyage, 2 à 4 tonnes de cocaïne. En 2009, plus de 20 tonnes de cette drogue ont transité par ces deux pays», soutient-il. M. Sayah ajoute que 240 tonnes de cocaïne ont transité par le continent africain en 2008. «Une grande partie de cette substance est passée par le couloir du Sahel», affirme-t-il. En Algérie, la lutte contre ce fléau a coûté cher aux corps de sécurité. «L’année dernière, on a perdu 4 hommes (deux gendarmes et deux douaniers). Deux autres gendarmes ont été blessés dans des accrochages avec les narcotrafiquants. Cette année, 11 gendarmes sont morts dans un seul accrochage». En revanche, 52 tonnes de drogue ont été saisies en 2009 dans le sud du pays. Cette quantité était destinée aux pays du Sahel. 

    Toutefois, M. Sayah précise que selon les chiffres de l’ONU, les quantités saisies de drogue ne reflètent que de 10 à 15 % de ce qui existe réellement sur le marché de consommation et de transit. L’Algérie qui était un pays de passage est devenu un pays de consommation. Le nombre des consommateurs de drogue en Algérie varie, selon le DG de l’ONLCDT, entre 250.000 et 300.000. Mais, selon les critères de l’ONU, l’Algérie n’est pas un pays de production de pavot ou de cannabis. «En tout, il existe 40 hectares de cultures. En Colombie, on cultive 1 million d’hectares et en Afghanistan 600 000», souligne-t-il. Il indique notamment que le pavot est essentiellement cultivé dans la région d’Adrar alors que Béchar est réputé pour la production de cannabis. Concernant le second axe du trafic de drogue qui est celui de la frontière algéro-marocaine (fermée depuis 1994 notamment à cause du conflit qui oppose le Front Polisario et le Maroc sur la souveraineté du Sahara Occidental, ndds), il a estimé que l’ouverture de ces frontières aggravera davantage le trafic. «Cela mérite le déploiement de moyens supplémentaires pour le contrôle des personnes qui vont faire passer le cannabis», estime-t-il.

    Horizons, 31/10/2010