Mois : novembre 2010
-
Des ONG marocaines revendiquent une loi spécifique contre le travail des « petites bonnes »
RABAT – Le fléau du travail des « petites bonnes » au Maroc s’amplifie de jour en jour et des dizaines de fillettes âgées entre 8 et 15 ans travaillent dans des conditions inhumaines, indique un mémorandum du collectif pour l’éradication du travail des petites bonnes. Selon ce collectif qui regroupe 29 associations et réseaux dans toutes les régions marocaines, le Maroc ne peut plus se permettre le mutisme sur ce phénomène difficile à légitimer et qui prend de l’ampleur. Le collectif qui déclare ne pas avoir de chiffre exact sur ce fléau excepté ceux de l’Unicef de 2006 où il est indiqué qu’entre 66.000 et 88.000 fillettes étaient employées comme petites bonnes, a réalisé une enquête en mars 2010 qui a dévoilé que l’origine de cette réalité se trouve dans l’indigence des parents, le poids des traditions et le manque d’infrastructures étatiques dédiées à la petite enfance. (APS) -
Huis clos
Le bureau d’Al Jazeera au Maroc n’est plus fonctionnel depuis quelques jours en raison de son traitement du conflit du Sahara occidental, jugé «non professionnel» par les autorités marocaines. Bien que le responsable du bureau affirme, quant à lui, le contraire et que la couverture de ce conflit a toujours été impartiale. On le devine, ceux qui animaient ce bureau ne pouvaient que s’y confirmer en ayant eu, au préalable, instruction de ce que devaient être «les lignes rouges» à ne pas franchir. Mais cela n’était apparemment pas suffisant.La décision du royaume de fermer le bureau participe à cette entreprise de «gérer» dans la plus grande opacité et obstruction le sensible dossier inhérent à «l’intégralité du territoire», comme il aime à l’appeler. C’est que le Maroc a imposé un huis clos qui ne dit pas son nom sur tout ce qui se déroule à l’intérieur des territoires occupés, notamment s’agissant des multiples cas de violation des droits de l’Homme. Médias, parlementaires, organisations non gouvernementales (ONG), associations, militants des droits de l’Homme… étrangers en sont tenus éloignés pour ne pas dévoiler les pratiques condamnables du Makhzen à l’égard des populations sahraouies.Lorsque les parties, qui sollicitent une autorisation du royaume pour visiter les lieux, ne se voient pas opposer une fin de non-recevoir formelle à leur requête, elles sont destinataires d’arguments aussi fallacieux que superflus pour justifier leur refus. Dans d’autres cas, elles sont mises face à des entraves administratives et bureaucratiques dissuasives qui servent, en réalité, à masquer une volonté préalable des autorités marocaines de ne point coopérer. Tout comme les territoires occupés au Proche-Orient, ceux du Sahara occidental sont devenus un espace de non-droit eu égard à tout ce qui s’y pratique comme dépassements déplorables. L’illustration extrême en a été donnée il y a quelques jours avec le meurtre du jeune adolescent de 14 ans, arraché à la vie par des balles des services de sécurité marocains, près d’El Ayoun occupée. Un cas qui, hélas, est loin d’être isolé.Si tous les Sahraouis des territoires occupés sont acquis à la thèse du royaume, qui est celle de l’autonomie du Sahara occidental comme ce dernier le prétend avec outrance, qu’est-ce qui empêcherait le Maroc de laisser les médias, parlementaires et autres organisations d’y accomplir les missions qui les intéressent ? On se souvient de tout le mal qu’avait eu le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme relevant de l’ONU pour s’y rendre en 2007 afin d’établir son rapport sur la situation des droits de l’Homme. Idem pour la publication dudit rapport qui a mis du temps à être dépoussiéré en raison de pressions exercées sur ses membres par le Maroc, avait alors accusé le Front Polisario.Outre les atteintes physiques et morales faites aux Sahraouis, le Maroc veut également s’adonner à une exploitation effrénée des ressources halieutiques des territoires sahraouis sans témoin et également dans le déni le plus total des droits de l’Homme. Le Maroc n’ayant eu de cesse d’ignorer les multiples appels du gouvernement sahraoui pour que cesse cette autre injustice. De même que les positions de certains pays occidentaux (nordiques notamment) ou compagnies ayant décidé de rompre les contrats de pêche qui les liaient au Maroc. Ces résiliations ayant valeur d’un fort message adressé au royaume quant aux multiples violations qu’il applique sur un territoire qui n’est pas, en définitive, le sien.Par Mekioussa Chekir
La Tribune d’Algérie, 2/11/2010 -
Le «déplacement des Sahraouis vers le camp Gdem Izik consolide la résistance pacifique»
Le déplacement des réfugiés vers le camp Gdem Izik, près de la ville occupée d’Al Ayoun, consolide la résistance pacifique contre l’occupation marocaine, a estimé un membre du secrétariat national du Front Polisario, chef de la première région militaire, M. El Taleb Ami Dih. Dans une interview accordée à la radio nationale sahraouie à l’occasion du 35ème anniversaire de l’occupation du Sahara occidental par le Maroc, a indiqué dimanche l’agence de presse sahraouie (SPS), relayée par l’agence de presse algérienne (APS), le responsable sahraoui a expliqué que «le camp des réfugiés sahraouis à Gdem Izik, rappelle ceux des réfugiés à Tifariti et Oum Adrika et Mgala, qui ont fui les affres de l’invasion marocaine en 1975».Il a souligné que «l’intransigeance du Maroc et la poursuite de sa politique hostile contre le peuple sahraoui menace la sécurité et la paix dans la région». «Le régime marocain ne montre aucune volonté à parvenir à une solution pacifique et juste qui permet aux Sahraouis de décider de leur sort et œuvre à entraver les efforts de l’ONU et de son envoyé spécial dans la région», a-t-il ajouté. Le responsable a souligné que «l’armée de libération populaire sahraouie (ALPS) est postée sur les territoires libérés et est prête à riposter à l’ennemi et à défendre la souveraineté de la RASD». Il a rappelé, à ce propos, «les épopées des combattants de l’ALPS face à l’occupation marocaine avant le cessez-le-feu de 1991 et la reconnaissance par le Maroc du Front Polisario comme représentant du peuple sahraoui.L’objectif du cessez-le-feu est de permettre au peuple sahraoui de décider de son avenir, mettant en garde contre le non-respect par le Maroc de ses engagements internationaux. Par ailleurs, la 36e conférence du comité de soutien au peuple sahraoui (EUCOCO) a pris fin dimanche par l’adoption d’une résolution finale plaidant pour un soutien renouvelé au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, a rapporté la même source. Réunis en quatre ateliers, les participants à cette conférence ont salué particulièrement «l’effort permanent», réalisé par le Comité algérien de soutien et de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS) pour son soutien aux revendications légitimes du peuple sahraoui.Ils se sont, en outre, entendus sur les objectifs à poursuivre pour renforcer et diversifier l’action de solidarité et les méthodes de travail en vue d’accroître la capacité des militants et de leurs organisations pour contribuer à «la mise en œuvre des droits inaliénables du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance». Les participants ont également chargé la Task Force de l’EUCOCO d’établir et de diffuser «dans les meilleurs délais», un calendrier et un programme commun de travail coordonnés à l’échelle internationale. Les chapitres consacrés au volet politique, à l’information et aux ressources humaines, se sont taillé la part du lion lors des travaux de cette conférence de solidarité. Le CNASPS a, pour sa part, dans ce cadre, réitéré son offre pour faciliter le voyage de ces militants vers l’Europe pour contribuer à diffuser l’information.
Synthèse de Ghada Hamrouche
La Tribune d’Algérie, 2/11/2010 -
Ross réunira bientôt le Front Polisario et le Maroc
Au cours de sa récente tournée dans la région, l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara Occidental a déclaré que la tenue de la réunion informelle entre le Maroc et le Front Polisario viserait «à parvenir à un règlement politique juste, durable et convenu entre les deux parties, garantissant au peuple du Sahara Occidental le droit d’autodétermination». Par ailleurs, il sera notamment question de la présence de l’Algérie et de la Mauritanie comme observateurs lors de cette réunion, en leur qualité de pays voisins du Sahara Occidental.La teneur de la réunion informelle sera portée dans le rapport de Christopher Ross à l’adresse du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki- moon en prévision de la réunion du Conseil de sécurité sur le Sahara Occidental avant la fin du mois en cours. M. Khaddad, coordinateur du Front Polisario avec la mission des Nations unies pour l’organisation du référendum au Sahara Occidental (Minurso), la réunion de lundi prochain, aura «à examiner les voies et moyens pour surmonter l’impasse actuelle en vue de trouver une solution qui garantira le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui conformément aux résolutions de l’ONU». Une impasse qui pour le responsable sahraoui «est due à la prétention du Maroc d’imposer au Sahara Occidental sa proposition de l’autonomie comme seule base de solution au conflit».La troisième réunion informelle entre le Front Polisario et Rabat sous les auspices onusiens intervient dans une conjoncture particulière : nouvelles formes de protestation pacifiques des Sahraouis des territoires occupés, appels de la communauté internationale pour l’application du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, réaffirmé et adopté récemment par la quatrième commission onusienne en charge de la décolonisation, protestations des Sahraouis des territoires occupés réprimées par les forces d’occupation marocaine avec le déploiement des forces militaires du royaume à proximité des camps de Gdim Izik, installés par les Sahraouis et la mort du jeune Sahraoui ElGarhi Najem par des tirs de l’armée royale.A noter que la réunion initiée par le responsable onusien se tient deux jours après la date marquant l’invasion par l’armée marocaine le 6 novembre 1975 du Sahara Occidental. Loin d’être une simple coïncidence, la date de la réunion à Manhasset recadre le contexte des évènements marquant l’occupation par le Maroc des territoires sahraouis. Le Maroc, en affichant son hostilité à toute voie visant l’application du droit international pour une question de décolonisation inscrite à l’ONU, persiste dans son refus de se souscrire dans cette voie. Une voie pour le responsable onusien autant irréversible qu’elle engage la crédibilité et la responsabilité de l’institution onusienne dans la promotion de l’esprit et les textes de sa charte.Connu pour être un fin diplomate, Christopher Ross n’omet pas l’expérience de son prédécesseurs, James Baker, qui, devant l’intransigeance de Rabat, a dû jeter l’éponge. Il est à noter que le Front Polisario, par le biais d’un de ses membre et responsable de la première région militaire, Taleb Ami Deih, a déclaré, hier, à l’occasion du 35e anniversaire de l’occupation du Sahara Occidental par le Maroc que «le camp des réfugiés sahraouis à Gdem Izik rappelle ceux des réfugiés à Tifariti, Oum Dreiga et Amgala, qui ont fui les affres de l’invasion marocaine en 1975».
Karima BennourLa Nouvelle République, 4/11/2010 -
L’armée marocaine encercle le campement de Laâyoun
Alors que l’ONU annonce des pourparlers informels entre le Maroc et le Polisario
L’armée marocaine encercle le campement de LaâyounL’armée marocaine a renforcé l’encerclement du campement érigé par les Sahraouis à la sortie de la ville de Laâyoun. Pour y accéder, il faut traverser trois barrages.
Le premier est tenu par la police à la sortie de la ville, le deuxième par des gendarmes au milieu de la route et le troisième dressé par les militaires à l’entrée du campement.
Selon les témoins, la file de véhicules souhaitant entrer dans le campement ne cesse de s’allonger. Les militaires interdisent aux Sahraouis qui arrivent d’installer de nouvelles tentes et les confisquent à l’entrée du campement. Des Sahraouis et des militants espagnols des îles Canaries ont rassemblé des médicaments à destination des familles du campement, et les ont envoyé par bateau.
Celui-ci est arrivé le samedi 30 octobre au port de Laâyoun-plage mais est retenu par l’armée qui bloque l’acheminement de son chargement.
Outre les médicaments – qui font défaut -, le bateau transportait un groupe électrogène et du matériel pour transmettre de l’information directement depuis le campement. Ce même jour, l’armée a également bloqué l’entrée au campement de deux véhicules sahraouis qui transportaient de quoi construire des toilettes.
A la sortie du campement, les Marocains ont entrepris de proposer aux Sahraouis de signer un «contrat» dans lequel ils s’engagent, contre la promesse d’un logement, à ne plus y revenir.
Les Sahraouis du camp se sont rassemblés pour assurer qu’ils resteraient solidaires entre eux, que leur besoin de logement était bien réel mais que leurs revendications étaient plus larges : emploi, santé, autodétermination…
A Laâyoun, les Marocains ont organisé une mise en scène pour les journalistes marocains : ils annoncent que les Sahraouis quittent le campement en échange de promesses de logement, ce grâce aux quelques Sahraouis qui ont accepté l’offre marocaine et aux Marocains se faisant passer pour des Sahraouis en revêtant des vêtements traditionnels.
Les membres de la sécurité interne arrêtent d’ailleurs quotidiennement des Marocains qui tentent d’infiltrer le campement pour semer le trouble.
Ces événements qui ont été à l’origine du meurtre par l’armée d’un jeune Sahraoui de 14 ans, interviennent au moment où l’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, a invité les deux parties en conflit à des pourparlers informels les 8 et 9 novembre près de New York.
Le Maroc et le Front Polisario, ainsi que les Etats voisins, l’Algérie et la Mauritanie, participeront à ces deux jours de discussion à Greentree (Long Island).
Les précédents pourparlers informels ont eu lieu en Autriche, en août 2009, et à Armonk, près de New York, en février 2010. «Résoudre le conflit au Sahara occidental reste une priorité pour les Nations unies et nous espérons que cette prochaine réunion sera productive et aidera les parties à sortir de l’impasse», a dit le porte-parole du Secrétaire général.
Le Temps d’Algérie, 3/11/2010
-
Le Polisario est dans une position « confortable » pour entamer les négociations de Manhasset (Ould Salek)
Alger, 04/11/2010 (SPS) Le ministre des Affaires étrangères sahraouie, M. Mohamed Salem Ould Salek, a souligné, jeudi à Alger, que le Polisario est dans une position « confortable » pour entamer, le 8 du mois en cours à Manhasset (USA), les négociations avec l’occupant marocain.« Nous sommes dans une position confortable, à partir du moment où la légitimité internationale est de notre côté, en plus du fait que nous ne posons aucune condition, en dehors des exigences des Nations Unies contenues dans les différentes décisions de l’Assemblée générale et de la Résolution du Conseil de sécurité », a affirmé M. Ould Salek à l’émission le « Rendez-vous du jeudi » de la chaîne II de la Radio nationale algérienne, à propos des prochaines négociations entre la RASD et le Maroc.
« Nous avons, déjà, accepté la proposition d’intégrer le choix de l’autonomie suggéré par le Maroc, à côté de celui de l’indépendance ou du rattachement pur et simple au Maroc », a rappelé le chef de la diplomatie sahraouie, qui a mis l’accent sur le refus du Maroc de toute autre solution, en dehors de sa proposition d’autonomie comme solution définitive.
Il s’agit, a-t-il noté, d’une condition préalable qui est en opposition avec la Résolution du Conseil de sécurité qui évoque, par contre, une solution politique juste et durable, sans conditions, garantissant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.
« A partir de cette base, nous avons accepté d’aller à ces négociations et nous n’éprouvons aucune difficulté pour l’accepter car, et de prime abord, elle met sur la table tous les choix, dans le cadre du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination », a-t-il encore expliqué.
Le ministre sahraoui a émis le vœu, dans ce cadre, que le Maroc vienne à Manhasset, cette fois, avec de « bonnes intentions » et « non pas avec des conditions préalables ».
M. Ould Salek a rappelé, à ce sujet, la déclaration de l’envoyé personnel du Secrétaire général de l’Onu, M. Christopher Ross, lors de sa récente visite dans la région, quand il avait insisté sur le retour aux négociations sans conditions préalables.
Il a également souligné que « le monde entier verra, dès la reprise des négociations, que le Polisario œuvre pour une solution juste et dans les meilleurs délais », estimant, dans ce contexte, que « le camp érigé par les Sahraouis à côté de la ville d’El Aaiun occupée, exprime le désir du peuple sahraoui d’une solution pour ce conflit, dans le cadre de la légalité internationale et de son droit à l’autodétermination ».
Il a évoqué, dans le même ordre d’idées, la dernière résolution de la quatrième Commission de l’Onu, réaffirmant la responsabilité des Nations Unies dans le règlement du conflit du Sahara Occidental.
« La décolonisation est une responsabilité essentielle des Nations Unies », a ajouté M. Ould Salek qui a expliqué, à ce sujet, que « la paix et la stabilité internationales sont tributaires du droit des peuples à l’autodétermination et le respect des frontières ».
Le chef de la diplomatie sahraouie a affirmé, dans cadre, que « tant que le Maroc ne respecte pas les frontières de ses voisins et continue à occuper une partie du Sahara Occidental, les Nations-Unies et en particulier le Conseil de sécurité, se trouvent dans une situation exigeant d’elles d’assumer leurs responsabilités ».« Le temps est venu pour que la région renoue avec la stabilité et pour que le peuple sahraoui puisse jouir de son droit à l’autodétermination », a estimé M. Ould Salek qui s’est interrogé sur « les raisons qui poussent la Maroc à tourner son dos à ce défi démocratique ».
« Le Maroc parait comme un Etat non civilisé qui refuse la légalité internationale et qui tourne le dos aux Résolutions et décisions des Nations Unies », a-t-il poursuivi.
A une question sur la possibilité d’un retour du Polisario au combat armé, le ministre sahraoui a affirmé que ce choix « n’est pas exclu, à partir du moment où le Maroc continue à tourner le dos à la légalité internationale et à renier ses engagements pris dans le cadre du plan du règlement pacifique ».
« Le peuple sahraoui continuera son combat, à travers tous les moyens légitimes et à leur tête son droit légitime à la résistance armée « , a ajouté M. Ould Salek. (SPS)
-
RFI évoque les souffrances des Sahraouis dans les territoires occupés
Dakar, 04/10/2010 (SPS) La souffrance quotidienne des Sahraouis dans les territoires occupés par le Maroc a fait l’objet d’un reportage diffusé jeudi par Radio France internationale (RFI), captée à Dakar, affirmant que les Sahraouis résistent avec attachement à leur indépendance.Mettant l’accent sur la situation dramatique que vivent « les 20.000 Sahraouis sous les tentes » dans le désert, après avoir fui la ville d’El Aaiun occupée, RFI a interrogé des Sahraouis rencontrés dans le campement, soulignant que « trente-cinq ans après l’annexion de cette partie du Sahara, beaucoup se sentent marginalisés sur leur propre terre ».
« La main dans la main pour la liberté. Des milliers de personnes scandent cette phrase. Leurs doigts levés en signe de la victoire.
Trois semaines après le début du campement sur ce désert à la sortie de la ville d’El Aaiun, la colère est intacte », a rapporté la radio.
Après avoir indiqué que des centaines de tentes s’ajoutent au campement, la radio a fait savoir qu’ »aujourd’hui, ils sont plus de 20.000 Sahraouis dans le campement, convaincus d’être depuis très longtemps des +citoyens de seconde classe+ ».
Un citoyen sahraoui, Mohamed Bourial, un des responsables du comité d’organisation de ce mouvement de contestation, interrogé par la journaliste, s’exclame sans détour : « Nous avons monté ce campement pour revendiquer des droits sociaux et économique pour le peuple sahraoui qui souffre depuis 1975 (date de la colonisation du pays par l’occupant marocain) ». « Nous nous sommes installés à l’extérieur d’El Aaiun pour montrer que c’est un acte pacifique et en ville, les manifestations sont systématiquement réprimées », a dénoncé le sahraoui Mohamed Bourial.
« Comment se fait-il que nous n’avons pas de travail, alors que nous sommes les habitants autochtones. Nous avons des ressources et nous n’en bénéficions pas. La majorité des personnes qui travaillent dans le phosphate ou dans la pêche sont des Marocains et nous, nous sommes au chômage. Cela fait trente-cinq ans que ça dure », s’est-il également révolté.
En outre, interrogé par RFI, Aïcha, diplômée, en proie au chômage à l’instar de ses compatriotes sahraouis, s’est insurgée contre la politique discriminatoire et répressive marquée par le « racisme », faisant état de pratiques discriminatoire exercées contre les Sahraouis qui cherchent du travail.
A la fin du reportage, la journaliste a indiqué que « des négociations avec les autorités de la ville (El Aaiun) sont en cours (à) pour le moment les Sahraouis résistent. Ils veulent une solution plus globale disent-il : l’indépendance. Voilà, le mot qu’on chuchote (à) dans les tentes ». (SPS)
-
Du bon usage des «menaces terroristes» : Al Qaïda vs Wikileaks
Heureux sont les chefs d’Etats américain et français de pouvoir compter sur l’inestimable aide de la nébuleuse terroriste Al Qaïda et de son «leader» Oussama Ben Laden. On ne peut pas rêver mieux en matière de soutien électoral, pour le premier, et de soupape de sécurité contre la grogne sociale qui sévit dans le pays depuis plusieurs semaines, pour le second.Barack Obama et Nicolas Sarkozy ne pouvaient pas espérer meilleure soutien pour reprendre les choses en main, chacun dans son pays, après le «paquet cadeau» qui aurait été envoyé par voie aérienne par Al Qaïda au Yémen, et les menaces contenues dans le message sonore du N°1 d’Al Qaïda adressé aux autorités françaises.
On le sait depuis les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, Al Qaïda sert à justifier à atténuer les oppositions, à renforcer les partis au pouvoir, à contenir la chute des présidents de la république dans les sondages, et à maintenir des lois d’exception comme le Patriot Act.
Après la découverte de deux colis «contenant des explosifs à destination de la communauté juive de Chicago» dans un avion de la compagnie des Emirats qui venait du Yémen, l’Administration Obama a définitivement pu détourner l’attention de l’opinion publique et des médias sur les révélations de Wikileaks et ne se sent plus obligée de répondre, ni de prendre les décisions qui s’imposent après la mise en ligne des
400 000 documents secrets relatifs aux graves atteintes aux droits de l’homme en Irak. Pour la bonne histoire, les engins explosifs étaient logés dans deux… imprimantes Laser. Et mieux encore, une jeune fille soupçonnée d’avoir envoyé ces deux colis avait même laissé «son nom et son numéro de téléphone sur les colis».
«Je pense que les indications dont nous disposons à l’heure actuelle, basées sur les analyses criminelles, montrent que l’individu responsable de la fabrication de ces engins est le même», explique John Brennan, le conseiller du président Barack Obama pour l’antiterrorisme. Rassurez-vous, si ça vous fait dormir debout, c’est justement l’effet recherché !
Quelques jours avant la découverte de ces «colis», les médias américains avaient cessé d’évoquer les documents de Wikileaks. Aucun débat n’est désormais possible sur ces révélations, la priorité est désormais de raviver la peur du terrorisme aux Etats-Unis. Même Obama s’y met, lui qui avait sévèrement critiqué, lorsqu’il postulait pour le poste de Président, l’attitude de l’administration de George W. Bush. Et ce n’est pas le vice-Premier ministre britannique, Nick Clegg, ni le rapporteur spécial de l’ONU sur la torture, Manfred Nowak, qui feront changer d’avis à l’actuel locataire de la Maison- Blanche en demandant des explications à l’administration américaine. «Je me serais attendu à ce que (ce genre d’enquête) soit lancée depuis déjà longtemps, car le président Obama est arrivé au pouvoir en promettant le changement… Le président Obama a l’obligation de traiter les cas passés», a déclaré M. Nowak à la BBC (cité par l’AFP).
«La ‘’Menace terroriste’’ une grande victoire politique pour Obama et les Démocrates», titre Jason Ditz, journaliste sur le site «ANTIWAR.COM». Ce journaliste militant estime qu’à quelques jours des élections de mi-mandat, cette intrigante bombe en provenance du Yémen a certainement donner à Obama et aux Démocrates «l’aide politique nécessaire» pour tenter de garder la majorité au sein du Congrès. Cette affaire a permis au président US, dont l’action depuis qu’il est la tête de la première puissance mondiale ne diffère pas tellement de son prédécesseur républicain, de prononcer un discours dans lequel il a promis, en guise de représailles, que «toutes les mesures nécessaires» seront prises pour détruire Al Qaïda yéménite, même si «aucun explosif n’a été découvert aux Etats-Unis».
Après l’AQMI, c’est la maison mère qui menace la France
Si vous êtes atteint d’amnésie, et si vous avez oublié que l’AQMI a déjà menacé, en septembre dernier, de commettre des attentats en France, alors Ben Laden, le patron de la «maison mère» Al Qaïda, se charge de vous rafraichir la mémoire. Pour le président Sarkozy, les menaces de l’AQMI et le massage de Ben Laden tombent également à point nommé.
L’immense mouvement social, lancé depuis plusieurs semaines pour protester contre le prolongement de l’âge de la retraite à 67 ans, a sérieusement entamé ce qui restait de la popularité du président français. Rien de mieux qu’une bonne dose de frayeur, sauce Al Qaïda, pour remettre les choses dans l’ordre. Comme aux Etats-Unis, bientôt il ne sera plus question dans les médias que de cet hurluberlu nommé Oussama Ben Laden, du fond d’une grotte (est-il encore vivant ?), qui vient sommer La France de retirer ses troupes militaires d’Afghanistan et de revenir sur la loi interdisant la burqa. «Si la France est en droit d’interdire aux femmes libres de porter le voile, n’est-il pas de notre droit de pousser au départ vos hommes envahisseurs en leur tranchant la tête ?», affirme Ben Laden dans «son» message à la France. Bien évidemment, la réponse de Nicolas Sarkozy ne s’est pas fait attendre. «Il va de soi que la France ne se laisse pas dicter sa politique par personne, et certainement pas par des terroristes». De quoi doper un peu les sondages déclinants de M. Sarkozy dont le parti au pouvoir, l’UMP, est englué dans plusieurs scandales dont celui de l’affaire Bettencourt. Une occasion aussi pour faire sortir de son sommeil le très domestiqué Conseil Français du Culte Musulman (CFCM) qui se réveille le temps d’un communiqué de «dénonciation».
Le Maroc joue dans la cour des grands
Pas très loin de nous, notre voisin le Roi Mohamed VI se met lui aussi à la sauce Al Qaïda, et joue dans la cour des grands de ce monde. D’autant que ça urge, en raison des réactions d’indignation qui fusent de partout pour dénoncer les graves atteintes répétées aux droits de l’homme commises par les services de sécurité marocain à l’encontre de militants sahraouis.
Telle une multinationale, Al Qaïda peut agir partout et à tout moment.
Il faut juste en faire le vœu… qui sera immédiatement exaucé ! Ainsi, les autorités marocaines ont annoncé vendredi dernier le démantèlement de «deux cellules liées à Al Qaïda» et l’arrestation de «neuf personnes dont un ressortissant yéménite recherché par les autorités de son pays». Et comme pour bien corser l’information et lui donner plus de consistance, les autorités marocaines indiquent que la première cellule qui «était dirigée par un islamiste ayant résidé en Italie» est baptisée le «Front du Jihad sahraoui». Pas mal l’astuce, il fallait juste y penser ! Quant à la seconde cellule, elle avait pour mission le «recrutement de volontaires pour le jihad en Irak» au profit des réseaux d’Al QaÏda.
Par Abdelkader Djalil
-
Le Président du Parlement sahraoui reçu par son homologue algérien à Alger
Alger, 04/10/2010 (SPS) Le Président du Parlement sahraoui, M. Khatri Addouh, a été reçu jeudi à Alger par son homologue algérien, M. Abdelaziz Ziari, a indiqué un de l’Assemblée populaire nationale algérienne (APN), cité par l’APS.Les deux parties ont passé en revue les derniers développements de la cause sahraouie à la lumière des efforts consentis par les Nations unies en vue de redynamiser les négociations directes entre le Front Polisario et le Maroc sur la base des décisions de la légalité internationale qui soulignent la nécessité d’aboutir à une solution mutuellement acceptable garantissant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, indique APS.
La rencontre a permis à M. Ziari et M. Addouh qui présidera la délégation sahraouie lors des prochaines négociations directes à Manhasset (New York) de « réitérer le soutien de l’Algérie, gouvernement et peuple, à l’attachement du peuple sahraoui à ses droits inaliénables et à sa lutte pour défendre son droit à l’autodétermination à travers un référendum libre et transparent sous l’égide des Nations unies » a-t-on indiqué (SPS).
-
«Elli mekci b’chiye ennass a’ryane»
Au Sahara occidental, territoire classé non autonome par l’ONU, le commandeur des croyants se conduit comme si c’était chez lui et même un peu plus. Les populations autochtones, les Sahraouis, nous dit-il, sont ses sujets, et gare à celui qui ose, ne serait-ce qu’une larme de désaccord. La chaîne satellitaire Al Djazeera en connaît un bout, elle qui a été chassée avec la même délicatesse que le président de la Fédération mondiale de la jeunesse démocratique (FMJD), Tiago Vieira, venu s’inquiéter des «bienfaits» dispensés aux «séquestrés de… Gdeim Izik.Al Djazeera avait osé corriger la carte géographique du Maroc en le distinguant du Sahara occidental à travers un jeu de couleurs. Il faut quand même reconnaître que le jaune accordé au Maroc était plus proche de la couleur m… que celui spécifiant le Sahara occidental. Mais le Maroc y gagne quand même puisque, du coup, Al Djazeera ne parle plus du tout des «événements» du Sahara occidental. Un pays martyr que le makhzen nous présentait comme un paradis, alors que la réalité du terrain nous dit que le trône étouffe depuis 35 ans les autochtones qui sont plutôt républicains et que sa justice s’attelle à les castrer et va jusqu’à refuser les plaintes que voulaient déposer des victimes blessées par les balles coloniales lors de l’assassinat du jeune Najem.Une tragédie qui révéla au monde l’ampleur de l’injustice qui frappe les Sahraouis refusant de gagner la confortable tente où gîte le CORCAS, ou de bouffer dans la même patte que lui. Les protestataires sont conscients qu’ils sont chez eux sur le territoire de la Seguia El-Hamra wa Wadi Edhahab et qu’ils y vivent les conditions classiques de la colonisation, alors que les colons arrivent telle une faucille pour récolter tous les avantages matériels qu’offrent les richesses du pays.Des richesses pillées aussi bien en mer que sur terre, en complicité avec l’UE notamment. Sans que cela profite de quelque manière que ce soit aux populations sahraouies, les vrais propriétaires. Appuyé de Paris, le Maroc accapare comme on dit le bilad et les ibad (le pays et ses gens), oubliant le dicton maghrébin qui dit : «elli mekci b’chye ennass a’ryane (celui qui se revêt des effets d’autrui est pratiquement nu)».M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.frLe Jeune Indépendant, 4/11/2010