Mois : novembre 2010

  • Editorial d’El Pais : L’Europe et le Sahara

    Le Parlement Européen a demandé au Gouvernement marocain une enquête indépendante sur les événements du Sahara Occidental, concernant l’assaut du campement d’Agdaym Izik et la répression des protestations à El Aaiún. L’assaut au campement d’Agdaym Izik doit être enquêté, et par un organisme indépendant en plus, puisque, même si le Maroc dans son contrôle de fait sur le territoire pour traiter les affaires sahraouies comme s’il s’agissait d’une affaire interne, la vérité c’est qu’il s’agit d’une controverse internationale.

    Les manifestations massives que Rabat concocte, comme celle d’hier à Casablanca contre la haine supposée du PP espagnol contre le Maroc, ne doivent pas servir de distraction du problème principal. Le Gouvernement de Rabat a abîmé sa crédibilité après avoir décrété un blocus médiatique qui continue en vigueur, même si on a autorisé quelques médias, parmi eux ce journal, à envoyer des correspondants à El Aaiún.

    Après l’assaut au campement, les indices se multiplient sur le fait que les détenus sahraouis pourraient être soumis aux mauvais traitements. Il existent aussi des témoignages que les forces marocaines de sécurité, appuyées par des civils, ont assailli les maisons et les commerces. Le manque de la transparence avec laquelle le Gouvernement de Rabat agit joue contre ses intérêts, puisqu’il accorde une crédibilité à ces indices et à ces témoignages. Par conséquent, enquête sollicitée par le Parlement Européen est encore plus nécessaire.

    Le rôle décisif que le Maroc joue dans la stabilité internationale n’est pas un aval à toutes les actions entreprises par son Gouvernement entreprend. Au contraire, c’est un argument additionnel pour qu’on respecte les droits des personnes et la liberté d’information. Faire du Sahara un scénario pour appliquer la politique de deux poids-deux mesures ne résoudra pas le contentieux ni réduira certains des risques de sur lesquels le Maroc s’est compromis auprès de l’Europe et du reste de la communauté internationale.
    El Pais, 29/11/2010
    Traduction non-officielle de Diaspora Saharaui

  • Editorial d’El Pais : L’Europe et le Sahara

    Le Parlement Européen a demandé au Gouvernement marocain une enquête indépendante sur les événements du Sahara Occidental, concernant l’assaut du campement d’Agdaym Izik et la répression des protestations à El Aaiún. L’assaut au campement d’Agdaym Izik doit être enquêté, et par un organisme indépendant en plus, puisque, même si le Maroc dans son contrôle de fait sur le territoire pour traiter les affaires sahraouies comme s’il s’agissait d’une affaire interne, la vérité c’est qu’il s’agit d’une controverse internationale.

    Les manifestations massives que Rabat concocte, comme celle d’hier à Casablanca contre la haine supposée du PP espagnol contre le Maroc, ne doivent pas servir de distraction du problème principal. Le Gouvernement de Rabat a abîmé sa crédibilité après avoir décrété un blocus médiatique qui continue en vigueur, même si on a autorisé quelques médias, parmi eux ce journal, à envoyer des correspondants à El Aaiún.

    Après l’assaut au campement, les indices se multiplient sur le fait que les détenus sahraouis pourraient être soumis aux mauvais traitements. Il existent aussi des témoignages que les forces marocaines de sécurité, appuyées par des civils, ont assailli les maisons et les commerces. Le manque de la transparence avec laquelle le Gouvernement de Rabat agit joue contre ses intérêts, puisqu’il accorde une crédibilité à ces indices et à ces témoignages. Par conséquent, enquête sollicitée par le Parlement Européen est encore plus nécessaire.

    Le rôle décisif que le Maroc joue dans la stabilité internationale n’est pas un aval à toutes les actions entreprises par son Gouvernement entreprend. Au contraire, c’est un argument additionnel pour qu’on respecte les droits des personnes et la liberté d’information. Faire du Sahara un scénario pour appliquer la politique de deux poids-deux mesures ne résoudra pas le contentieux ni réduira certains des risques de sur lesquels le Maroc s’est compromis auprès de l’Europe et du reste de la communauté internationale.
    El Pais, 29/11/2010
    Traduction non-officielle de Diaspora Saharaui

  • Les vérités de Moustapha Ould Selma Ould Sidi Mouloud

    En remarquant le retard pris par les autorités marocaines à répondre à sa requête de rentrer chez son père à Smara, Moustapha se rend compte qu’il a été malmené par le Makhzen.
    Le Maroc désire que « leur militant des droits de l’homme » reste le plus longtemps possible chez le Polisario pour pouvoir continuer le concert orchestré pour tromper les marocains et la communauté internationale.

    Le fonctionnaire de l’HCR qui lui rend visite régulièrement déclare être soumis au secret professionnel, surtout lorsqu’il s’agit de la vie privée d’un individu. Moustapha doit avoir demandé au fonctionnaire onusien de révéler les détails de son triste périple.

    Maintenant il voit comment le Makhzen l’a laissé tomber jusqu’au point de devenir un apatride dont aucun pays ne veut accueillir. La Mauritanie a accepté à condition que ce soit provisoire, en attendant de lui trouver une destination.

    Déçu, se considérant sali par les marocains, trahi par ceux qui lui ont promis des merveilles, Moustapha se livre aux confidences avec las sahraouis. Lors de son séjour à Zouérate, il avoue avoir remarqué des gens qui lui filaient. « Les marocains voulaient me tuer pour jeter la responsabilité sur le Polisario », affirme-t-il. Il sait qu’ils sont capables de le faire. C’est la raison pour laquelle le Front Polisario ne peut le confier à personne sauf à la plus haute instance onusienne pour les réfugiés : le HCR. Celui-ci cherche depuis presque deux mois une solution pour faire sortir Moustpha de M’heiriz, aux territoires libérés du Sahara Occidental.

  • Bujari : “Comment demander aux Sahraouis de tendre l’autre joue ?”

    Déplorer la violence. Voilà la formule sur laquelle les 15 membres du Conseil de Sécurité de l’ONU se sont mis d’accord après trois heures de réunion à portes fermées. Le Maroc s’est montré satisfait, tandis que le Polisario évaluera la possibilité d’interrompre les dialogues de Paix.
    D’après des sources diplomatiques, certaines délégations, dont la France – tenant du droit de veto –, ont refusé que l’ONU envoie une mission d’enquête ou impose une peine au Maroc, mais ont fini par accepter de regretter, de manière générale, l’épisode de violence.

    “Les membres du Conseil déplorent la violence à Laâyoune et dans le camp de Gdeim Izik et présentent leurs condoléances aux familles de morts et blessés qui y sont tombés”, a dit le président de tour du Conseil de Sécurité, l’ambassadeur britannique Mark Lyall Grant, dans ses brèves déclarations à la presse, sans ouvrir la voie aux questions.

    Le diplomate britannique a renouvelé le soutien du Conseil de Sécurité à la Mission des Nations Unies dans le Sahara Occidental (MINURSO) et a demandé “une plus grande volonté politique” au Maroc et au Front Polisario, afin de trouver une solution au conflit à travers le processus de négociations que patronne les Nations Unies.

    Lors de la réunion, les délégations ont écouté un rapport du Secrétaire général adjoint de l’ONU pour les Opérations de Paix, Atul Kharé, sur le démantèlement du camp de Gdeim Izik et les protestations à Laâyoune. D’après certaines sources, Kharé a expliqué, dans son intervention, que les autorités marocaines ont restreint la liberté de mouvement de la MINURSO, laquelle n’a pu accéder aux zones de conflit.

    En plus, l’envoyé spécial pour le Sahara, Christopher Ross, a informé sur la réunion informelle tenue entre les parties dans la banlieue new-yorkaise, la semaine dernière, et dans laquelle elles se sont engagées à poursuivre le dialogue.


    INTERRUPTION DES NÉGOCIATIONS

    Le représentant du Polisario auprès de l’ONU, Ahmed Bujari, a dit à GuinGuinBali que la position du Conseil peut être vue comme “un verre à moitié plein ou à moitié vide”.

    Bujari estime positif le fait que plusieurs membres du Conseil, dont le Mexique, “aient œuvré pour que les événements du Sahara occupé ne passent pas inaperçus”.

    Mais cela ne suffit pas. Le Polisario demandait d’appliquer une peine au Maroc et que l’ONU envoie une mission d’enquête ; il avait d’ailleurs menacé d’interrompre les négociations de paix avec le Maroc s’il ne l’obtenait pas.

    “L’ONU a perdu l’occasion de revitaliser un processus de paix stagnant, par la faute de la France, qui s’est opposée à une enquête, par peur que le monde connaisse la vérité”, a déclaré Bujari.

    Autre demande rejetée par le Conseil de Sécurité, celle d’ajouter un composant de droits humains au mandat de la MINURSO.

    Face à cette situation, Bujari admet qu’il y a “un haut risque que « tout s’ébranle»”. Il affirme que, maintenant, ils doivent évaluer “tous les facteurs de l’équation” et tenir compte de la volonté du peuple sahraoui. “Nous devons tenir compte que la plupart des Sahraouis ne voit pas de perspectives sérieuses pour un processus de paix. Le Maroc a miné le drapeau pacifique qu’il portait. Comment demander aux Sahraouis de tendre l’autre joue ?”

    L’ambassadeur du Maroc auprès de l’ONU, Mohammed Loulichki, affirmait, en sortant de la réunion, que son pays a en tout moment collaboré avec la mission de paix des Nations Unies et ponctuellement informé des actions de ses forces de sécurité.

    “Nous estimons positif le contenu de la déclaration, ainsi que les condoléances présentées par tous les membres du Conseil de Sécurité aux familles des victimes”, disait le diplomate marocain dans ses déclarations à Efe.
    “Pour lui, il s’agit du “massacre” d’une dizaine d’agents des mains des manifestants sahraouis. “Il est clair que les forces marocaines ont agi avec la majeure contention et que les autorités ont donné des ordres afin d’éviter qu’il y ait des victimes.”

    Le porte-parole de Human Rights Watch (HRW), Philippe Bolopion, a affirmé que la MINURSO est demeurée “aveugle” au moment où ont eu lieu les incidents parce qu’elle manque d’autorité et de ressources pour surveiller le respect des droits humains dans le Sahara Occidental.

    Quant aux différents nombres de victimes, HRW confirme la mort de deux civiles et l’arrestation d’une centaine de Sahraouis.

    Par ailleurs, Rabat reconnaît treize morts (onze agents et deux civiles sahraouis), tandis que le Polisario parle de 36 morts et 700 blessés.
    Guinguinbali, 17/11/2010

  • Les écoles de Smara assiégés par des colons marocains et il 21 blessés

    La tension monte et se propage au Sahara Occidental. De fait, le conflit s’est déplacé à Smara, où des ciotyens Marocains protégés par la police marocaine sont entrés dans quelques écoles et il y a 21 enfants blessés à l’hôpital, selon des sources locales.

    Smara est une ville du désert qui se trouve au nord-est du Sahara Occidental. C’est la dernière ville avant d’arriver au mur que sépare le Sahara Occidental du Sahara libre.

    Hier soir a eu lieu une manifestation d’étudiants de soutien à la résolution du Parlement Européen, qui condamnait l’usage de la violence durant l’assaut au campement de ‘Gdeim Izik’ et demandait une enquête indépendante de l’ONU au Sahara.

    Mais à El Aaiún, la capitale de l’ancienne colonie espagnole, le calme ne règne pas non plus. La Police marocaine est aussi entrée dans l’Institut Mohamed VI grâce aux affrontements entre les étudiants marocains, qui voulaient faire une protestation antiespagnole comme à Casablanca, et les sahraouis.

    El Mundo, 29/11/2010
  • Les vérités de Moustapha Ould Selma Ould Sidi Mouloud

    En remarquant le retard pris par les autorités marocaines à répondre à sa requête de rentrer chez son père à Smara, Moustapha se rend compte qu’il a été malmené par le Makhzen.
    Le Maroc désire que « leur militant des droits de l’homme » reste le plus longtemps possible chez le Polisario pour pouvoir continuer le concert orchestré pour tromper les marocains et la communauté internationale.

    Le fonctionnaire de l’HCR qui lui rend visite régulièrement déclare être soumis au secret professionnel, surtout lorsqu’il s’agit de la vie privée d’un individu. Moustapha doit avoir demandé au fonctionnaire onusien de révéler les détails de son triste périple.

    Maintenant il voit comment le Makhzen l’a laissé tomber jusqu’au point de devenir un apatride dont aucun pays ne veut accueillir. La Mauritanie a accepté à condition que ce soit provisoire, en attendant de lui trouver une destination.

    Déçu, se considérant sali par les marocains, trahi par ceux qui lui ont promis des merveilles, Moustapha se livre aux confidences avec las sahraouis. Lors de son séjour à Zouérate, il avoue avoir remarqué des gens qui lui filaient. « Les marocains voulaient me tuer pour jeter la responsabilité sur le Polisario », affirme-t-il. Il sait qu’ils sont capables de le faire. C’est la raison pour laquelle le Front Polisario ne peut le confier à personne sauf à la plus haute instance onusienne pour les réfugiés : le HCR. Celui-ci cherche depuis presque deux mois une solution pour faire sortir Moustpha de M’heiriz, aux territoires libérés du Sahara Occidental.

  • Bujari : “Comment demander aux Sahraouis de tendre l’autre joue ?”

    Déplorer la violence. Voilà la formule sur laquelle les 15 membres du Conseil de Sécurité de l’ONU se sont mis d’accord après trois heures de réunion à portes fermées. Le Maroc s’est montré satisfait, tandis que le Polisario évaluera la possibilité d’interrompre les dialogues de Paix.
    D’après des sources diplomatiques, certaines délégations, dont la France – tenant du droit de veto –, ont refusé que l’ONU envoie une mission d’enquête ou impose une peine au Maroc, mais ont fini par accepter de regretter, de manière générale, l’épisode de violence.

    “Les membres du Conseil déplorent la violence à Laâyoune et dans le camp de Gdeim Izik et présentent leurs condoléances aux familles de morts et blessés qui y sont tombés”, a dit le président de tour du Conseil de Sécurité, l’ambassadeur britannique Mark Lyall Grant, dans ses brèves déclarations à la presse, sans ouvrir la voie aux questions.

    Le diplomate britannique a renouvelé le soutien du Conseil de Sécurité à la Mission des Nations Unies dans le Sahara Occidental (MINURSO) et a demandé “une plus grande volonté politique” au Maroc et au Front Polisario, afin de trouver une solution au conflit à travers le processus de négociations que patronne les Nations Unies.

    Lors de la réunion, les délégations ont écouté un rapport du Secrétaire général adjoint de l’ONU pour les Opérations de Paix, Atul Kharé, sur le démantèlement du camp de Gdeim Izik et les protestations à Laâyoune. D’après certaines sources, Kharé a expliqué, dans son intervention, que les autorités marocaines ont restreint la liberté de mouvement de la MINURSO, laquelle n’a pu accéder aux zones de conflit.

    En plus, l’envoyé spécial pour le Sahara, Christopher Ross, a informé sur la réunion informelle tenue entre les parties dans la banlieue new-yorkaise, la semaine dernière, et dans laquelle elles se sont engagées à poursuivre le dialogue.


    INTERRUPTION DES NÉGOCIATIONS

    Le représentant du Polisario auprès de l’ONU, Ahmed Bujari, a dit à GuinGuinBali que la position du Conseil peut être vue comme “un verre à moitié plein ou à moitié vide”.

    Bujari estime positif le fait que plusieurs membres du Conseil, dont le Mexique, “aient œuvré pour que les événements du Sahara occupé ne passent pas inaperçus”.

    Mais cela ne suffit pas. Le Polisario demandait d’appliquer une peine au Maroc et que l’ONU envoie une mission d’enquête ; il avait d’ailleurs menacé d’interrompre les négociations de paix avec le Maroc s’il ne l’obtenait pas.

    “L’ONU a perdu l’occasion de revitaliser un processus de paix stagnant, par la faute de la France, qui s’est opposée à une enquête, par peur que le monde connaisse la vérité”, a déclaré Bujari.

    Autre demande rejetée par le Conseil de Sécurité, celle d’ajouter un composant de droits humains au mandat de la MINURSO.

    Face à cette situation, Bujari admet qu’il y a “un haut risque que « tout s’ébranle»”. Il affirme que, maintenant, ils doivent évaluer “tous les facteurs de l’équation” et tenir compte de la volonté du peuple sahraoui. “Nous devons tenir compte que la plupart des Sahraouis ne voit pas de perspectives sérieuses pour un processus de paix. Le Maroc a miné le drapeau pacifique qu’il portait. Comment demander aux Sahraouis de tendre l’autre joue ?”

    L’ambassadeur du Maroc auprès de l’ONU, Mohammed Loulichki, affirmait, en sortant de la réunion, que son pays a en tout moment collaboré avec la mission de paix des Nations Unies et ponctuellement informé des actions de ses forces de sécurité.

    “Nous estimons positif le contenu de la déclaration, ainsi que les condoléances présentées par tous les membres du Conseil de Sécurité aux familles des victimes”, disait le diplomate marocain dans ses déclarations à Efe.
    “Pour lui, il s’agit du “massacre” d’une dizaine d’agents des mains des manifestants sahraouis. “Il est clair que les forces marocaines ont agi avec la majeure contention et que les autorités ont donné des ordres afin d’éviter qu’il y ait des victimes.”

    Le porte-parole de Human Rights Watch (HRW), Philippe Bolopion, a affirmé que la MINURSO est demeurée “aveugle” au moment où ont eu lieu les incidents parce qu’elle manque d’autorité et de ressources pour surveiller le respect des droits humains dans le Sahara Occidental.

    Quant aux différents nombres de victimes, HRW confirme la mort de deux civiles et l’arrestation d’une centaine de Sahraouis.

    Par ailleurs, Rabat reconnaît treize morts (onze agents et deux civiles sahraouis), tandis que le Polisario parle de 36 morts et 700 blessés.
    Guinguinbali, 17/11/2010

  • Les écoles de Smara assiégés par des colons marocains et il 21 blessés

    La tension monte et se propage au Sahara Occidental. De fait, le conflit s’est déplacé à Smara, où des ciotyens Marocains protégés par la police marocaine sont entrés dans quelques écoles et il y a 21 enfants blessés à l’hôpital, selon des sources locales.

    Smara est une ville du désert qui se trouve au nord-est du Sahara Occidental. C’est la dernière ville avant d’arriver au mur que sépare le Sahara Occidental du Sahara libre.

    Hier soir a eu lieu une manifestation d’étudiants de soutien à la résolution du Parlement Européen, qui condamnait l’usage de la violence durant l’assaut au campement de ‘Gdeim Izik’ et demandait une enquête indépendante de l’ONU au Sahara.

    Mais à El Aaiún, la capitale de l’ancienne colonie espagnole, le calme ne règne pas non plus. La Police marocaine est aussi entrée dans l’Institut Mohamed VI grâce aux affrontements entre les étudiants marocains, qui voulaient faire une protestation antiespagnole comme à Casablanca, et les sahraouis.

    El Mundo, 29/11/2010
  • Le Front Polisario salue « une victoire » pour les Sahraouis

    La résolution du Parlement européen favorable à une enquête de l’ONU sur les violences survenues le 8 novembre au Sahara occidental, est « une victoire » pour les Sahraouis, a estimé samedi 27 novembre le Front Polisario. La résolution du Parlement européen (PE) « constitue une victoire pour le peuple sahraoui et une attestation internationale battant en brèche les allégations de Rabat », a estimé le Premier ministre sahraoui Taleb Omar, cité par l’agence APS. 
    Selon cette résolution adoptée jeudi à Strasbourg par les eurodéputés, les Nations Unies « constitueraient l’organisation la plus à même de mener une enquête internationale indépendante en vue de clarifier les événements, les décès et les disparitions » survenus le 8 novembre au camp de Gdim Izik, près de Lâayoune, chef lieu du Sahara occidental. Les forces d’occupation marocaines avaient alors procédé à la destruction d’un camp de Sahraouis contestataires.
    Le Front Polisario a accusé la France d’avoir empêché la mise en place d’une telle enquête par le Conseil de sécurité de l’ONU. Selon le responsable du Front Polisario, cette résolution accordera aux sahraouis « une nouvelle immunité juridique de la part de la plus importante institution démocratique qui respecte les droits de l’homme ».
    Le Maroc a « regretté » jeudi la résolution du PE, estimant qu’il s’agissait d’un texte « partial, injuste, non objectif et précipité », selon le ministre marocain de la Communication Khalid Naciri. Selon Rabat, les incidents de Gdim Izik ont fait 13 morts, dont 11 parmi les forces de l’ordre. Le Front Polisario a fait état pour sa part de « dizaines de morts ».
    Yourdz, 28/11/2010
  • Maroc : Panique au palais royal

    La dernière résolution du Parlement européen en faveur de l’autodétermination du peuple sahraoui, qui appelle l’ONU à envoyer une commission d’enquête sur l’agression contre El Aaiun, semble avoir ébranlé le palais. Hier, Mohammed VI a «répondu», à sa manière, à la mise à nu européenne en ameutant ses sujets à Casablanca.
    Ils étaient près d’un million, même trois millions pour les amateurs de la gymnastique des chiffres, à s’être rassemblés dans la capitale économique du royaume pour crier – au propre et au figuré – leur attachement à la «marocanité» du Sahara.

    Brandissant des drapeaux marocains comme lors de la «marche verte» de 1975, ces bons sujets de sa majesté ont longuement brocardé le parti populaire espagnol à l’origine de la résolution du Parlement européen. C’est la première fois depuis 35 ans que la monarchie organise une mobilisation aussi importante, alors que sa propagande se voulait rassurante sur le succès international de son «plan d’autonomie». Mais le ton et les termes de la résolution du Parlement européen constituent une véritable claque au makhzen. C’est aussi un cinglant échec de 19 années d’activisme diplomatique qui a tenté de vendre une image d’un Maroc des droits de l’homme et où les Sahraouis occupés respirent la joie et la quiétude dans le royaume du «commandeur des croyants».
    Mariage de raison
    C’est cette image déformée que les eurodéputés – porte-voix des peuples d’Europe – ont dénoncée dans leur résolution inédite, pendant que les dirigeants politiques de certains Etats, notamment la France et l’Espagne, continuent leur mariage de raison avec la monarchie. Le rassemblement d’hier s’apparente donc à une «marche verte bis» déclinant un Maroc uni en bloc derrière son souverain pour la «cause sacrée». Quasiment tous les partis politiques ont répondu à l’appel de la «patrie» dans une sainte alliance contre… un parti espagnol ! «La marche populaire de Casablanca constitue un nouveau message du peuple marocain à tous ceux qui pensent pouvoir nuire à l’intégrité territoriale du royaume.»
    Le propos est celui du président du Rassemblement national des indépendants (RNI), Salaheddine Mezouar. Voilà qui montre la voie royale. Mieux encore, ce responsable pense que cette marche «illustre le climat de démocratie, de liberté et de modernité prévalant au Maroc». Comme si ces milliers de personnes étaient spontanément sorties dans la rue. Mais aussi, paradoxe, elle est «un message d’amitié et de fraternité au peuple espagnol pour lui signifier qu’il ne doit pas se laisser entraîner par les mensonges des forces rétrogrades et que les deux peuples se doivent de vivre dans la paix et la fraternité».
    La sainte alliance
    C’est une bien curieuse façon de «draguer» le peuple espagnol majoritairement acquis à la cause sahraouie.

    Les organisateurs de la marche d’hier, qui se recrutent parmi tous les partis politiques représentés au Parlement y compris les islamistes du PJD, les syndicats, ont protesté contre une résolution jugée «partiale et injuste». On y a entendu surtout des slogans hostiles au Parti populaire (PP) espagnol, qualifié de parti «fasciste».
    Cette démonstration de force, qui servira sans doute la monarchie, mais ne pourra pas effacer la teneur de la résolution du Parlement européen, constitue la première action du plan de riposte. Mercredi prochain, le MAE marocain se rendra à Strasbourg pour faire entendre, vainement, la version royale des tragiques événements d’El Aaiun. Mais le coup est déjà parti. Autre manœuvre, Mohammed VI a donné, vendredi, son onction à Ahmadou Ould Souilem, le transfuge sahraoui, qu’il vient de nommer comme ambassadeur de sa majesté au royaume d’Espagne.
    Qui mieux, pense-t-il, qu’un Sahraoui «retourné» pour plaider la cause de l’autonomie chez ce voisin bienveillant, mais parfois encombrant, en effet ! Mais tout compte fait, le roi du Maroc est conscient que ses certitudes sur le Sahara occidental sont désormais bousculées par la mise à nu d’El Aaiun. Le monde entier a découvert en «live» à quoi ressemblait la vie – plutôt la mort – dans un territoire occupé. Les persécutés ne sont pas à Tindouf, mais bel et bien à El Aaiun, Dakhla, Smara et dans toutes les villes sahraouies occupées.
    Yourdz, 29/11/2010