Mois : novembre 2010

  • Abdelilahou Issou: "Le cessez-le-feu a sauvé l’armée marocaine du Front Polisario"

    L’officier déserteur de l’armée du Makhzen, Abdelilahou Issou, dans une déclaration exclusive au journal Echorouk
    Abdelilahou Issou était un officier dans l’armée marocaine qui a servi au Sahara Occidental et qui a vécu la guerre contre le Front Polisario. Il vit comme refugié politique à Madrid en Espagne depuis qu’il s’est enfui de son pays en mois de janvier 2002. Il est poursuivi par les services de renseignement du Makhzen depuis plusieurs années. Ces services ont tenté de le kidnapper. Il a été accusé d’espionnage au service de l’Espagne. Abdelilahou Issou est né le 08/06/1965 à Titouan au nord du Maroc. Dans cet entretien, le premier qu’il accorde à un journal arabe, il dévoile à Echrouk plusieurs affaires sur l’armée marocaine, le Sahara Occidental, le trafic de drogue et les droits de l’homme.

    Anouar Malek : Comment avez-vous rejoint l’armée marocaine ?

    Abdelilahou Issou: Après les massacres commis par l’armée marocaine en mois de janvier 1984 à Titouan et d’autres villes pour réprimer la grève générale déclenché à l’époque, j’ai décidé de rejoindre l’académie militaire pour tenter de changer la situation de l’intérieur. A cette époque là, j’étais convaincu qu’il y avait de « nobles » personnes qui pourraient changer le cours des événements. Je suis sorti de l’académie en septembre 1988 avec le grade de sous-lieutenant et j’ai été affecté à l’infanterie. Il y a un détail important dont j’aimerai parler, c’est que mon père était un ami du feu général Elhadj Abdelsalam Ben Omar, appelé aussi Nigra. Ce dernier m’a remis une lettre et m’a demandé de la transmettre à son ami le général Abdelnabi Brital le chef de l’académie à cette époque là. L’objectif de cette correspondance était de me designer dans un bon poste. Toutefois, cela était et est contre mes principes, alors je ne lui ai pas remis la lettre. Je suis sûr que beaucoup de mes camarades de l’époque auraient, s’ils étaient à ma place, profite de cette occasion en or.

    Le pacte de cessez-le-feu a sauvé l’armée marocaine du Front Polisario.

    Anouar Malek : Vous avez servi au Sahara Occidental en tant qu’officier de l’armée marocaine, pouvez-vous nous parler de ce que vous avez vécu ?

    Abdelilahou Issou: En tant que sous-lieutenant puis lieutenant j’ai été désigné chef de section, puis chef de compagnie. Les unités d’infanterie au Sahara Occidental sont divisées en deux catégories. La première catégorie est basée au niveau de la ceinture sécuritaire mise en place sous la supervision d’experts israéliens sur une longueur de 2 700 km. Cette catégorie n’a pas de véhicules (ni camions, ni autres véhicules). La compagnie dans cette catégorie est divisée en plusieurs sections. Entre les sections il y avait toujours des espaces non contrôlés, mais ils sont minés et clôturés par du fer barbelé. Cependant, cela n’empêchait pas les unités de commandos du Polisario de s’infiltrer dans ces zones. La deuxième catégorie de l’infanterie est composée des forces d’intervention rapide mobiles. Ces dernières avaient des véhicules de transport, des armes sophistiquées et sur le plan tactique elle dispose d’un commandement de haut niveau. Les unités basées sur la ceinture sécuritaire se retiraient et s’enfuyaient lors des grandes attaques vu qu’elles ne disposaient pas de moyens pour faire face aux blindés du Front Polisario. En tant que chef de section j’ai déjoué plusieurs infiltrations des unités de commandos du Polisario entre 1988 et 1990. En dépit de mes exploits, on ne m’a jamais félicité par mes supérieurs. Je les voyais exposer fièrement leurs torses pleins de médailles et de grades militaires alors qu’ils n’ont jamais posé leurs pieds sur le sol du Sahara Occidental. C’est l’amère vérité.

    Entretien réalisé par Anouar Malek à partir de Madrid/ Version française M.D
    Echourouk Online, 22/11/2010
  • Le makhzen et ses «pieds noirs»

    Le Parlement européen doit débattre, aujourd’hui à Strasbourg, l’assaut meurtrier des militaires marocains lancé le 8 du mois courant contre les populations civiles sahraouies à Gdeim Izik et à El-Ayoun. Le PE compte d’ailleurs se réunir sur cette question le 1er décembre en présence des représentants du Polisario et du makhzen. Sur place à El-Ayoun, les autochtones vivent la terreur, cloués chez eux, attendant qu’on vienne les arrêter, rapporte le quotidien madrilène El Pais. Une ville fantôme, où les témoins contactés parlent de «dizaines de morts», indique-t-il. En réalité, El-Ayoun est hermétiquement bouclée depuis la terrifiante attaque.
    On ne sait trop ce qui s’y passe, les informations qui proviennent de la cité parlent d’arrestations au quotidien. Rabat pousse le culot jusqu’à nous dire que de tueurs, il n’y a que les Sahraouis, et que les victimes ne se comptent que chez ses policiers. Mais le plus idiot d’entre les humains sait que si telle était la réalité, le trône aurait organisé à ses frais le rassemblement des médias, Al Jazeera en tête, pour confondre le Polisario… et l’Algérie, puisque Rabat tient toujours à mêler Alger à ses échecs au point qu’elle l’accuserait volontiers d’avoir inspiré Skhirat.
    Rabat refuse d’ouvrir les yeux et de se rendre compte que la journée du 8 novembre dernier a scellée une fois pour toutes la rupture, et que désormais, les Sahraouis vont jusqu’à percevoir les colons marocains comme nous percevions les «pieds noirs».
    Rabat a commis une autre erreur en entraînant les civils marocains dans les représailles et le pillage des biens familiaux sahraouis. Des colons qui se sont avérés de vrais Attila. Toutes ces civilités se déroulent entourés d’un silence religieux des Etats qui habituellement sont prompts à monter sur leurs ergots quand il s’agit de blâmer les gens sur la question des droits humains. Les SOS sahraouis sont ignorés et leurs appels à la levée de l’état de siège sur les villes sahraouies ou à envoyer une mission d’enquête internationale ne trouvent d’écho que chez la société civile internationale. Une exception, l’Espagne qui se dit pour l’extension des prorogatives de la MINURSO à la surveillance des droits humains, ce qui équivaut à reconnaître qu’au Sahara occidental, il y a dépassement. M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.fr
    Le Jeune Indépendant, 24/11/2010

  • Manifestation à Vienne en protestation contre l’assaut des forces marocaines contre les civils sahraouis sans défense

    Vienne, 24/11/2010 (SPS) Une manifestation dénonçant l’assaut des forces marocaines contre les civils sahraouis sans défense à Gdeim Izik et la ville occupée d’El Aaiun, a été organisée mardi, devant la Chambre de commerce autrichienne, à l’occasion de la tenue du forum sur le partenariat avec le Maroc, a indiqué un communiqué de la jeunesse socialiste autrichienne.
    Organisée à l’initiative la Jeunesse socialiste autrichienne en collaboration avec l’Association d’amitié avec le peuple sahraoui, Geza et l’organisation, Volkswagen, les manifestants des slogans « Pas de partenariat avec les meurtriers », « le Maroc est un occupant », « le partenariat avec le Maroc est une reconnaissance de la souveraineté illégale » au Sahara occidental.
    Les manifestants ont levé des banderoles demandant le respect des droits de l’homme au Sahara Occidental et l’exercice par le peuple sahraoui de son droit inaliénable à l’autodétermination et à la liberté, ainsi qu’à la protection de ses richesses naturelles.
    Ils ont également condamné les violations flagrantes des droits de l’homme commises par l’Etat marocain contre les innocents sahraouis sans défense dans les territoires occupés, en particulier les derniers massacres, exigeant l’envoi d’une mission d’enquête indépendante pour enquêter sur les événements d’El Aaiun.
    Les manifestants ont enfin condamné le silence des gouvernements européens face aux massacres perpétrés par les forces marocaines contre des citoyens innocents et appelé à la traduire les responsables en justice. (SPS)
  • Les autorités marocaines interdisent aux familles sahraouies de rendre visite à leurs proches à la "Carcel negra" à El Aaiun

    El Aaiun, 24/11/2010 (SPS) Les autorités d’occupation marocaines ont interdit aux familles sahraouies de rendre visite à leurs proches détenus à la Carcel negra (prison noire) dans la ville occupée d’El Aaiun au motif qu’ils se trouvaient dans le camp de Gdeim Izik, a indiqué le collectif des défenseurs sahraouis des droits de l’homme (CODESA).

    C’est la troisième fois que les autorités marocaines recourent à une telle mesure « arbitraire » après avoir encerclé la prison et interdit les visites suivant les instructions de la délégation générale de l’administration pénitentiaire marocaine, selon la même source.

    Depuis le massacre de Gdeim Izik, la plupart des familles passent leurs journées devant les commissariats, les tribunaux, les hôpitaux et les prisons à la recherche de leurs proches après le refus des autorités marocaines de se prononcer sur leur sort, qui a suscité le mécontentement des familles qui demeurent très inquiètes, a ajouté la même source.

    Selon le CODESA, la plupart des familles étaient surprises lundi à la lecture de la liste des Sahraouis détenus à la « Carcel negra » pour avoir participé au camp de Gdeim Izik et aux manifestations d’ El Aaiun occupée sans qu’il ne soit permis à leurs familles de leur rendre visite ni de leur faire parvenir de la nourriture, des vêtements, des produits d’hygiène et des couvertures.

    Les autorités marocaines ont également interdit aux familles des Sahraouis blessés par balles de rendre visite à ces derniers dans l’hôpital militaire d’ El Aaiun occupée, devenu un centre de détention secret, où ils attendent des poursuites judiciaires pour des charges « pénales ».(SPS)

  • Le Maroc réclame l’impunité à l’Europe sous la menace du narcotrafic, de l’immigration et du terrorisme (MAE)

    Chahid El Hafed, 24/11/2010 (SPS) Le Maroc, plaque tournante de la drogue et terreau fertile pour le terrorisme, a brandi de nouveau sa menace à l’Europe démocratique si toutefois elle se hasarderait à reconsidérait son impunité pour ses atteintes flagrantes et répétées aux droits humains au Sahara Occidental, a constaté un communiqué du ministère des Affaires étrangères (MAE) sahraouie publié mercredi.

    « Le ministère marocain des affaires étrangères a rendu public, hier, un communiqué dans lequel le Maroc brandit, d’une manière à peine voilée, la menace du terrorisme, de l’usage du trafic de la drogue et l’immigration clandestine contre l’Europe », a relevé le communiqué, parvenu à SPS.

    Un communiqué que Rabat a publié au moment où l’opinion publique internationale, et particulièrement en Europe s’est montrée « choquée par la barbarie inqualifiable, perpétrée par l’armée marocaine contre une population civile, pacifique et désarmée qui annonçait au monde entier, à partir de Gdeim Izik, son refus de l’exclusion et son attachement à ses droits légitimes et inaliénables », a constaté le texte.

    Pour le MAE sahraoui, l’examen de l’évolution « grave » de la situation au Sahara Occidental suite au « massacre » de Gdeim Izik et d’El Aaiun par les institutions de l’Union Européenne démontre que le Maroc a « dépassé le seuil de l’intolérable, en transgressant les principes les plus élémentaires qui régissent la communauté internationale contemporaine » et, sans vergogne, demande aux institutions démocratiques européennes de « bafouer les conventions et lois internationales en vigueur pour le satisfaire ».

    Le communiqué constate également que l’exigence marocaine de « l’impunité permanente pour l’occupation illégale du Sahara Occidental, le non respect des frontières des voisins, les violations systématiques des droits de l’homme et le pillage des ressources d’autrui, font du Maroc le plus mauvais partenaire de l’Europe démocratique ».

    Un pays comme le Maroc, devenu « une plaque tournante du trafic de la drogue et du haschich dont il est le premier exportateur au monde, qui couvre les mafias et filières de l’exploitation des enfants et de l’immigration clandestine », fait chanter aussi l’Europe par « la menace du terrorisme ».

    Le communiqué constate enfin que l’expulsion manu militari de parlementaires européens, des représentants d’ONG, de la presse et l’état de siège sans précédent décrété à El Aaiun et dans les territoires occupés du Sahara Occidental reflètent « les mensonges de Rabat et les allégations de la non utilisation des armes à feu contre la population civile à Gdeim Izik et à El Aaiun et la torture sauvage contre des centaines de personnes ». (SPS)

  • El Pais: l’hôpital militaire à El Aaiun transformé en un centre de détention secret des Sahraouis

    El Aaiun (territoires occupés), 24/11/2010 (SPS) L’hôpital militaire d’El Aaiun, capitale occupée du Sahara occidental, a été transformé en un centre de détention secret pour les blessés sahraouis, selon témoignages recueillis par le quotidien espagnol, El Pais, rendu publique dans sa livraison de mercredi.

    Le quotidien espagnol cite le cas du citoyen sahraoui, Mohamed Abbou Yadasi, 45 ans, qui se trouvait dans le camp de Gdeim Izik durant les premières heures du 8 novembre, lorsque 3.000 policiers, gendarmes et forces auxiliaires marocaines ont pris d’assaut sur le camp.

    Sa femme, Maymouna Haiman, 41 ans, n’a reçu les nouvelles de son mari que récemment lorsqu’un voisin l’a informé qu’il était blessé et détenu à l’hôpital militaire d’El Aaiun, a précisé la même source.

    La femme s’est dirigée vers le centre médical, mais elle a été refusée d’entrée pour confirmer les informations. Un patient qui venait d’être libéré lui a affirmé que son mari était à l’hôpital souffrant d’une blessure au pied, a ajouté la même source.

    Un soldat marocain a indiqué avoir vu Mohamed Abbou parmi un certain nombre de blessés qui ont également été arrêtés et dont leurs proches ignorent leur sort. La plupart d’entre eux ont été portés disparus.

    Tous les témoignages remettent en question la version rendue publique il ya trois jours par le directeur de l’établissement, Dr Hassan Ismaili, affirmant que « toutes les personnes blessées dans les émeutes ont été soignés et ont quitté l’hôpital indemnes ».

    Ils sont également en contradiction avec les déclarations dudit gouverneur d’El Aaiun occupée au même quotidien, dimanche, selon lesquelles, il a nié l’existence des disparus sahraouis, estimant « que beaucoup de personnes auraient été caché dans le désert par crainte d’être arrêtés », a-t-il ajouté. (SPS)

  • Une nouvelle vidéo témoigne de l’usage d’armes par le Maroc durant le démantèlement du camp Gdeim Izik

    Madrid, 23/11/2010 (SPS) Une nouvelle vidéo dont de nouvelles photos et des témoignages qui montrent que la police marocaine a ouvert le feu sur le camp de la population Gdeim Izik puis emprisonné et torturé les Sahraouis, a été rendue publique par l’ONG espagnole, Thawra.
    La nouvelle vidéo démontre comment la police marocaine armée est entrés dans le camp le 8 novembre 2010, où un sahraoui a été blessé par balle, a indiqué la même source.
    Les militants espagnols, Javier García et Silvia Soper, qui se trouvaient à El Aaiun, ont assuré à leur arrivée en Espagne, que le Maroc a ouvert le feu sur le camp. Le mouvement de résistance sahraouie, selon le journal elmundo.es a « dénoncé les exécutions, soulignant que des Sahraouis ont vu des cadavres jetés dans la rivière ».

    Par ailleurs, l’envoyé de l’organisation mondiale des droits humains, Human Rights Watch (HRW) au Sahara occidental, Peter Bouckaert a dénoncé, mercredi dernier, depuis El Aaiun, les « brutales tortures » des forces de sécurité marocaines contre les civils sahraouis dans les différents centres de détention de la ville et a appelé à la mise en place d’un « mécanisme onusien » de surveillance des droits de l’Homme au Sahara occidental.
    « Plusieurs Sahraouis arrêtés à El Aaiun ont été torturés jusqu’à perdre conscience » (…) « nous parlons de cas graves de tortures » (…)  » nous étions obligés d’interviewer la majorité de ceux que nous avons visités dans leur maison, parce qu’ils ne peuvent pas bouger, ni marcher, pour cause de la gravité des lésions », a déclaré à la presse M. Bouckaert, rappelle-t-on.
    L’organisation qui est la seule autorisée par les autorités marocaines à entrer à El Aaiun quatre jours après le démantèlement du camp de Gdeim Izik et les manifestations qui s’en sont suivies le 8 novembre dernier, a également dénoncé que « plusieurs victimes n’ont même pas pu aller à l’hôpital parce que la police marocaine les y attend pour tabasser les blessés qui arrivent », précisant également que les centres sanitaires « refusent l’assistance aux Sahraouis blessés ».
    En conséquence, l’organisation a sollicité « la présence urgente d’une mission de l’ONU avec des compétence en matière de droits humains » et a appelé à « l’ouverture du territoire (sahraoui) aux journalistes », estimant que leur absence « alimente les rumeurs au lieu d’établir la vérité sur ce qui s’est passé réellement ». (SPS)

  • Rabat veut sévir en cachette

    Depuis le 8 novembre dernier, démantèlement par une répression aveugle d’un campement sahraoui aux abords d’El Ayoun, capitale du Sahara occidental, les relations entre la Belgique et le Maroc se tendent.

    Il y a eu, tout d’abord, le communiqué des Affaires étrangères belges qui n’a pas été du goût de Rabat. Le Maroc n’ayant pas apprécié le ton, selon les autorités chérifiennes, inhabituel, qui ne sied pas au langage diplomatique. En vérité, le Maroc n’a pas apprécié que la diplomatie belge s’exprime sur un sujet aussi sensible. Cette attitude de Bruxelles a d’autant plus gêné que le Royaume de Belgique compte une forte communauté d’origine marocaine. Rabat a, depuis, multiplié les gestes inamicaux envers Bruxelles, expulsion, manu militari, du correspondant de la RTBF (Radio et télévision publiques francophones) d’El Ayoun, puis refus de permettre à deux médecins belges de s’y rendre. 
    Le Comité belge de soutien au peuple sahraoui ne s’est pas fait attendre pour pondre une déclaration sans appel et sans ménagement pour la Maroc. Entre-temps, plusieurs ONG de défense des droits de l’homme, des médias et des personnalités politiques de premier rang ont demandé à se rendre dans les territoires sahraouis occupés par le Maroc. 
    Nul doute que Rabat n’accordera pas les visas nécessaires à une telle entreprise. Bruxelles ne réussit, évidemment pas, au Maroc. Déjà, la semaine dernière au sein de l’enceinte du Parlement européen (PE), l’intergroupes «Paix pour le peuple sahraoui » avait organisé une rencontre (participation de Aminatou Haïdar) de solidarité avec les Sahraouis. De Bruxelles l’Européenne à Bruxelles la Belge, décidément, la répression marocaine du campement d’El Ayoun n’est pas passée sous silence. 
    De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari
    Le Soir d’Algérie, 24/11/2010
  • Paris veut faire avancer ses dossiers économiques en Algérie

    Apparemment, la France n’est intéressée par l’Algérie que pour y faire avancer ses dossiers économiques et leur corollaire, les intérêts financiers qu’ils rapportent. c’est du moins cee qui ressortait de la déclaration hier, de l’ancien Premier ministre de Chirac, jean-Pierre Raffarin, à son arrivée à Alger, en tant chargé de mission par le locataire du Palais de l’Elysée, Nicolas Sarkozy.

    “Je souhaite faire un travail en profondeur, un travail bien cadré par la lettre de mission que m’a proposée le président Nicolas Sarkozy, c’est à dire des dossiers économiques qu’il faut faire avancer”, a dit Raffarin. “Je viens écouter les autorités algériennes pour respecter les orientations qui sont les leurs”, a-t-il ajouté, rappelant “la décision prise par les deux pays pour renforcer la coopération économique en tenant compte de leurs orientations législatives”. Il n’a pas en revanche voulu s’avancer sur les projets qui seront abordés avec les autorités algériennes, préférant attendre, dit-il, de “parler” avec ces dernières avant de s’avancer sur les perspectives. “Il y a de la bonne volonté de part et d’autre et une volonté pragmatique pour préparer l’avenir dans des secteurs comme les assurances, la pharmacie, le transport, les mines et l’énergie”, a-t-il cependant, affirmé, ajoutant que”plusieurs dossiers de partenariat avancent bien et il y a d’autres sur lesquels nous voulons étudier les convergences de stratégie entre les gouvernements et les entreprises”.

    Sur les négociations pour l’implantation en Algérie du constructeur automobile français Renault, Raffarin a révélé affirmé “que le dossier avance bien, il y a eu des contacts importants et Renault a redimensionné son projet et redéfini un certain nombre de caractéristiques. Les discussions sur le dossier Renault vont se poursuivre aujourd’hui lors de cette visite à Alger”. Pour lui, la France “veut développer un partenariat industriel +gagnant-gagnant+ avec l’Algérie dans le cadre de ses nouvelles mesures d’investissement”.
    Raffarin a affirmé en outre que le deux parties veulent “préparer l’avenir avec des projets industriels à long terme et avec une volonté de gagnant-gagnant où chacun trouvera son propre intérêt”. Paris multiplie ces deniers temps les contacts directs avec Alger, même si entre deux visites à Alger, sa diplomatie commet des gaffes propres à fâcher ceux que les autorités françaises appellent ses partenaires. récemment, au Conseil de sécurité des Nations unies, Paris a pris position dans l’affaire du Sahara occidental, avec le Maroc en mettant son véto à la mise en place d’une commission d’enquête internationale sur le massacre de civils sahraouis. Alors que les conséquences de ce geste indélicat et injuste vis-à-vis d’un peuple dominé, ne sont pas encore apaisées (colère des sahraouis et des amis du peuple sahraoui dont la majorité des Algériens), les autorités françaises font comme si de rien n’était et poursuivent leur recherche d’affaires juteuses auprès des Algériens.

    On appelle cela le pragmatisme. Seulement dans le cas de la France, ce concept pourrait signifier opportunisme sinon comment expliquer cet alignement aveugle sur les thèses marocaines dans le dossier sahraoui, alors que les autorités de ce pays n’ignorent pas du tout que cette absence de neutralité dans une affaire de décolonisation placée entre les mains de l’ONU, encourage Rabat à persévérer dans la déstabilisation de la région du Maghreb en refusant le règlement juste du problème sahraoui? Le problème est qu’en s’alignant sur les thèses marocaines dans le problème sahraoui, Paris qui veut faire des affaires avec Alger, cautionnerait les accusations de Rabat contre l’Algérie, à ce sujet.
    Salim Ouali
    Le Citoyen, 24/11/2010

  • Alors que Paris continue à soutenir Rabata, Raffarin à Alger pour débroussailler les relations économiques

    Photo : Le Figaro.fr
    L’ancien Premier ministre français, Jean-Pierre Raffarin, entame ce mercredi, à Alger une visite d’une journée, très chargée et très attendue par les entreprises françaises pour les faire revenir sur le marché algérien. Jean- Pierre Raffarin, «Monsieur Algérie» désigné par le président Sarkozy pour relancer les relations économiques entre les deux pays, en panne en raison du froid qui a caractérisé les relations bilatérales, va rencontrer Mohamed Benmeradi, ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion des investissements, désigné par le gouvernement algérien pour gérer les dossiers économiques avec Paris. 
     
    Jean-Pierre Raffarin rencontrera également les responsables d’entreprises françaises implantées en Algérie. L’ancien Premier ministre français sera probablement reçu par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia. Une rencontre avec le chef de l’État n’est pas impossible eut égard aux bons préjugées qui entourent l’ancien Premier ministre français et compte tenu de la relative embellie qui caractérise les relations algéro-françaises avec, notamment, à la tête de la diplomatie française de Michelle Alliot-Marie, qui est considérée comme une amie de l’Algérie. 
     
    La mission de Jean-Pierre Raffarin qui vise à débroussailler le terrain des relations économiques et de faire avancer une dizaine de projets, considérés comme stratégiques, intervient au moment où l’on note un mieux dans les relations bilatérales considérablement endommagées ces dernières années, par des positions hostiles de la France à l’égard de l’Algérie. On veut bien croire à Alger que le dernier véto de Paris au Conseil de sécurité pour empêcher une mission d’enquête au Sahara Occidental après l’intervention militaire marocaine dans un camp d’El Ayoun, est l’un des derniers avatars de la diplomatie Kouchner et des conseillers de l’Elysée qui continuent à voler au secours de Rabat. 
     
    La mission Raffarin fait suite précisément aux deux missions que Claude Guéant, secrétaire général de la présidence de la République accompagné de Jean-David Levitte, qui a la haute main sur la diplomatie à l’Elysée, a effectuées à Alger en février et en juin derniers. Se référant aux déclarations du Président Bouteflika, qui estimait en recevant Michèle Alliot-Marie que «nos relations se portent bien», Jean-Pierre Raffarin pense qu’il n’y a pas de crise entre les deux pays et que sa mission est «d’avancer ensemble sur un certain nombre de grands dossiers et, ensemble, de répondre aux défis qui sont les nôtres. Je connais les ambitions de l’Algérie de préparer l’après-pétrole, de faire que l’impressionnant capital de ses hommes, de sa jeunesse, que ses richesses, humaines comme naturelles, soient mobilisées au mieux pour le développement du pays. 
     
    Du côté français, à tous les niveaux et dans tous les secteurs, la volonté de coopérer avec l’Algérie, de s’inscrire dans le long terme est manifeste. J’en ai des témoignages tous les jours. Donc, pour moi, il n’y a pas de blocage ni de crise latente, mais une volonté partagée de progresser. » Les responsables politiques français qui aiment répéter que la France est de très loin le premier investisseur hors hydrocarbures, doivent comprendre que ces bonnes relations économiques ne peuvent aller sans une nette amélioration du climat politique entre les deux pays, car et selon le bon vieux proverbe français on ne peut avoir le beurre et l’argent du beurre.
    Mokhtar Bendib
    Le Courrier d’Algérie, 24/11/2010