Mois : novembre 2010

  • Le makhzen et ses «pieds noirs»

    Le Parlement européen doit débattre, aujourd’hui à Strasbourg, l’assaut meurtrier des militaires marocains lancé le 8 du mois courant contre les populations civiles sahraouies à Gdeim Izik et à El-Ayoun. Le PE compte d’ailleurs se réunir sur cette question le 1er décembre en présence des représentants du Polisario et du makhzen. Sur place à El-Ayoun, les autochtones vivent la terreur, cloués chez eux, attendant qu’on vienne les arrêter, rapporte le quotidien madrilène El Pais. Une ville fantôme, où les témoins contactés parlent de «dizaines de morts», indique-t-il. En réalité, El-Ayoun est hermétiquement bouclée depuis la terrifiante attaque.
    On ne sait trop ce qui s’y passe, les informations qui proviennent de la cité parlent d’arrestations au quotidien. Rabat pousse le culot jusqu’à nous dire que de tueurs, il n’y a que les Sahraouis, et que les victimes ne se comptent que chez ses policiers. Mais le plus idiot d’entre les humains sait que si telle était la réalité, le trône aurait organisé à ses frais le rassemblement des médias, Al Jazeera en tête, pour confondre le Polisario… et l’Algérie, puisque Rabat tient toujours à mêler Alger à ses échecs au point qu’elle l’accuserait volontiers d’avoir inspiré Skhirat.
    Rabat refuse d’ouvrir les yeux et de se rendre compte que la journée du 8 novembre dernier a scellée une fois pour toutes la rupture, et que désormais, les Sahraouis vont jusqu’à percevoir les colons marocains comme nous percevions les «pieds noirs».
    Rabat a commis une autre erreur en entraînant les civils marocains dans les représailles et le pillage des biens familiaux sahraouis. Des colons qui se sont avérés de vrais Attila. Toutes ces civilités se déroulent entourés d’un silence religieux des Etats qui habituellement sont prompts à monter sur leurs ergots quand il s’agit de blâmer les gens sur la question des droits humains. Les SOS sahraouis sont ignorés et leurs appels à la levée de l’état de siège sur les villes sahraouies ou à envoyer une mission d’enquête internationale ne trouvent d’écho que chez la société civile internationale. Une exception, l’Espagne qui se dit pour l’extension des prorogatives de la MINURSO à la surveillance des droits humains, ce qui équivaut à reconnaître qu’au Sahara occidental, il y a dépassement. M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.fr
    Le Jeune Indépendant, 24/11/2010

  • Manifestation à Vienne en protestation contre l’assaut des forces marocaines contre les civils sahraouis sans défense

    Vienne, 24/11/2010 (SPS) Une manifestation dénonçant l’assaut des forces marocaines contre les civils sahraouis sans défense à Gdeim Izik et la ville occupée d’El Aaiun, a été organisée mardi, devant la Chambre de commerce autrichienne, à l’occasion de la tenue du forum sur le partenariat avec le Maroc, a indiqué un communiqué de la jeunesse socialiste autrichienne.
    Organisée à l’initiative la Jeunesse socialiste autrichienne en collaboration avec l’Association d’amitié avec le peuple sahraoui, Geza et l’organisation, Volkswagen, les manifestants des slogans « Pas de partenariat avec les meurtriers », « le Maroc est un occupant », « le partenariat avec le Maroc est une reconnaissance de la souveraineté illégale » au Sahara occidental.
    Les manifestants ont levé des banderoles demandant le respect des droits de l’homme au Sahara Occidental et l’exercice par le peuple sahraoui de son droit inaliénable à l’autodétermination et à la liberté, ainsi qu’à la protection de ses richesses naturelles.
    Ils ont également condamné les violations flagrantes des droits de l’homme commises par l’Etat marocain contre les innocents sahraouis sans défense dans les territoires occupés, en particulier les derniers massacres, exigeant l’envoi d’une mission d’enquête indépendante pour enquêter sur les événements d’El Aaiun.
    Les manifestants ont enfin condamné le silence des gouvernements européens face aux massacres perpétrés par les forces marocaines contre des citoyens innocents et appelé à la traduire les responsables en justice. (SPS)
  • Les autorités marocaines interdisent aux familles sahraouies de rendre visite à leurs proches à la « Carcel negra » à El Aaiun

    El Aaiun, 24/11/2010 (SPS) Les autorités d’occupation marocaines ont interdit aux familles sahraouies de rendre visite à leurs proches détenus à la Carcel negra (prison noire) dans la ville occupée d’El Aaiun au motif qu’ils se trouvaient dans le camp de Gdeim Izik, a indiqué le collectif des défenseurs sahraouis des droits de l’homme (CODESA).

    C’est la troisième fois que les autorités marocaines recourent à une telle mesure « arbitraire » après avoir encerclé la prison et interdit les visites suivant les instructions de la délégation générale de l’administration pénitentiaire marocaine, selon la même source.

    Depuis le massacre de Gdeim Izik, la plupart des familles passent leurs journées devant les commissariats, les tribunaux, les hôpitaux et les prisons à la recherche de leurs proches après le refus des autorités marocaines de se prononcer sur leur sort, qui a suscité le mécontentement des familles qui demeurent très inquiètes, a ajouté la même source.

    Selon le CODESA, la plupart des familles étaient surprises lundi à la lecture de la liste des Sahraouis détenus à la « Carcel negra » pour avoir participé au camp de Gdeim Izik et aux manifestations d’ El Aaiun occupée sans qu’il ne soit permis à leurs familles de leur rendre visite ni de leur faire parvenir de la nourriture, des vêtements, des produits d’hygiène et des couvertures.

    Les autorités marocaines ont également interdit aux familles des Sahraouis blessés par balles de rendre visite à ces derniers dans l’hôpital militaire d’ El Aaiun occupée, devenu un centre de détention secret, où ils attendent des poursuites judiciaires pour des charges « pénales ».(SPS)

  • Le Maroc réclame l’impunité à l’Europe sous la menace du narcotrafic, de l’immigration et du terrorisme (MAE)

    Chahid El Hafed, 24/11/2010 (SPS) Le Maroc, plaque tournante de la drogue et terreau fertile pour le terrorisme, a brandi de nouveau sa menace à l’Europe démocratique si toutefois elle se hasarderait à reconsidérait son impunité pour ses atteintes flagrantes et répétées aux droits humains au Sahara Occidental, a constaté un communiqué du ministère des Affaires étrangères (MAE) sahraouie publié mercredi.

    « Le ministère marocain des affaires étrangères a rendu public, hier, un communiqué dans lequel le Maroc brandit, d’une manière à peine voilée, la menace du terrorisme, de l’usage du trafic de la drogue et l’immigration clandestine contre l’Europe », a relevé le communiqué, parvenu à SPS.

    Un communiqué que Rabat a publié au moment où l’opinion publique internationale, et particulièrement en Europe s’est montrée « choquée par la barbarie inqualifiable, perpétrée par l’armée marocaine contre une population civile, pacifique et désarmée qui annonçait au monde entier, à partir de Gdeim Izik, son refus de l’exclusion et son attachement à ses droits légitimes et inaliénables », a constaté le texte.

    Pour le MAE sahraoui, l’examen de l’évolution « grave » de la situation au Sahara Occidental suite au « massacre » de Gdeim Izik et d’El Aaiun par les institutions de l’Union Européenne démontre que le Maroc a « dépassé le seuil de l’intolérable, en transgressant les principes les plus élémentaires qui régissent la communauté internationale contemporaine » et, sans vergogne, demande aux institutions démocratiques européennes de « bafouer les conventions et lois internationales en vigueur pour le satisfaire ».

    Le communiqué constate également que l’exigence marocaine de « l’impunité permanente pour l’occupation illégale du Sahara Occidental, le non respect des frontières des voisins, les violations systématiques des droits de l’homme et le pillage des ressources d’autrui, font du Maroc le plus mauvais partenaire de l’Europe démocratique ».

    Un pays comme le Maroc, devenu « une plaque tournante du trafic de la drogue et du haschich dont il est le premier exportateur au monde, qui couvre les mafias et filières de l’exploitation des enfants et de l’immigration clandestine », fait chanter aussi l’Europe par « la menace du terrorisme ».

    Le communiqué constate enfin que l’expulsion manu militari de parlementaires européens, des représentants d’ONG, de la presse et l’état de siège sans précédent décrété à El Aaiun et dans les territoires occupés du Sahara Occidental reflètent « les mensonges de Rabat et les allégations de la non utilisation des armes à feu contre la population civile à Gdeim Izik et à El Aaiun et la torture sauvage contre des centaines de personnes ». (SPS)

  • El Pais: l’hôpital militaire à El Aaiun transformé en un centre de détention secret des Sahraouis

    El Aaiun (territoires occupés), 24/11/2010 (SPS) L’hôpital militaire d’El Aaiun, capitale occupée du Sahara occidental, a été transformé en un centre de détention secret pour les blessés sahraouis, selon témoignages recueillis par le quotidien espagnol, El Pais, rendu publique dans sa livraison de mercredi.

    Le quotidien espagnol cite le cas du citoyen sahraoui, Mohamed Abbou Yadasi, 45 ans, qui se trouvait dans le camp de Gdeim Izik durant les premières heures du 8 novembre, lorsque 3.000 policiers, gendarmes et forces auxiliaires marocaines ont pris d’assaut sur le camp.

    Sa femme, Maymouna Haiman, 41 ans, n’a reçu les nouvelles de son mari que récemment lorsqu’un voisin l’a informé qu’il était blessé et détenu à l’hôpital militaire d’El Aaiun, a précisé la même source.

    La femme s’est dirigée vers le centre médical, mais elle a été refusée d’entrée pour confirmer les informations. Un patient qui venait d’être libéré lui a affirmé que son mari était à l’hôpital souffrant d’une blessure au pied, a ajouté la même source.

    Un soldat marocain a indiqué avoir vu Mohamed Abbou parmi un certain nombre de blessés qui ont également été arrêtés et dont leurs proches ignorent leur sort. La plupart d’entre eux ont été portés disparus.

    Tous les témoignages remettent en question la version rendue publique il ya trois jours par le directeur de l’établissement, Dr Hassan Ismaili, affirmant que « toutes les personnes blessées dans les émeutes ont été soignés et ont quitté l’hôpital indemnes ».

    Ils sont également en contradiction avec les déclarations dudit gouverneur d’El Aaiun occupée au même quotidien, dimanche, selon lesquelles, il a nié l’existence des disparus sahraouis, estimant « que beaucoup de personnes auraient été caché dans le désert par crainte d’être arrêtés », a-t-il ajouté. (SPS)

  • Une nouvelle vidéo témoigne de l’usage d’armes par le Maroc durant le démantèlement du camp Gdeim Izik

    Madrid, 23/11/2010 (SPS) Une nouvelle vidéo dont de nouvelles photos et des témoignages qui montrent que la police marocaine a ouvert le feu sur le camp de la population Gdeim Izik puis emprisonné et torturé les Sahraouis, a été rendue publique par l’ONG espagnole, Thawra.
    La nouvelle vidéo démontre comment la police marocaine armée est entrés dans le camp le 8 novembre 2010, où un sahraoui a été blessé par balle, a indiqué la même source.
    Les militants espagnols, Javier García et Silvia Soper, qui se trouvaient à El Aaiun, ont assuré à leur arrivée en Espagne, que le Maroc a ouvert le feu sur le camp. Le mouvement de résistance sahraouie, selon le journal elmundo.es a « dénoncé les exécutions, soulignant que des Sahraouis ont vu des cadavres jetés dans la rivière ».

    Par ailleurs, l’envoyé de l’organisation mondiale des droits humains, Human Rights Watch (HRW) au Sahara occidental, Peter Bouckaert a dénoncé, mercredi dernier, depuis El Aaiun, les « brutales tortures » des forces de sécurité marocaines contre les civils sahraouis dans les différents centres de détention de la ville et a appelé à la mise en place d’un « mécanisme onusien » de surveillance des droits de l’Homme au Sahara occidental.
    « Plusieurs Sahraouis arrêtés à El Aaiun ont été torturés jusqu’à perdre conscience » (…) « nous parlons de cas graves de tortures » (…)  » nous étions obligés d’interviewer la majorité de ceux que nous avons visités dans leur maison, parce qu’ils ne peuvent pas bouger, ni marcher, pour cause de la gravité des lésions », a déclaré à la presse M. Bouckaert, rappelle-t-on.
    L’organisation qui est la seule autorisée par les autorités marocaines à entrer à El Aaiun quatre jours après le démantèlement du camp de Gdeim Izik et les manifestations qui s’en sont suivies le 8 novembre dernier, a également dénoncé que « plusieurs victimes n’ont même pas pu aller à l’hôpital parce que la police marocaine les y attend pour tabasser les blessés qui arrivent », précisant également que les centres sanitaires « refusent l’assistance aux Sahraouis blessés ».
    En conséquence, l’organisation a sollicité « la présence urgente d’une mission de l’ONU avec des compétence en matière de droits humains » et a appelé à « l’ouverture du territoire (sahraoui) aux journalistes », estimant que leur absence « alimente les rumeurs au lieu d’établir la vérité sur ce qui s’est passé réellement ». (SPS)

  • Rabat veut sévir en cachette

    Depuis le 8 novembre dernier, démantèlement par une répression aveugle d’un campement sahraoui aux abords d’El Ayoun, capitale du Sahara occidental, les relations entre la Belgique et le Maroc se tendent.

    Il y a eu, tout d’abord, le communiqué des Affaires étrangères belges qui n’a pas été du goût de Rabat. Le Maroc n’ayant pas apprécié le ton, selon les autorités chérifiennes, inhabituel, qui ne sied pas au langage diplomatique. En vérité, le Maroc n’a pas apprécié que la diplomatie belge s’exprime sur un sujet aussi sensible. Cette attitude de Bruxelles a d’autant plus gêné que le Royaume de Belgique compte une forte communauté d’origine marocaine. Rabat a, depuis, multiplié les gestes inamicaux envers Bruxelles, expulsion, manu militari, du correspondant de la RTBF (Radio et télévision publiques francophones) d’El Ayoun, puis refus de permettre à deux médecins belges de s’y rendre. 
    Le Comité belge de soutien au peuple sahraoui ne s’est pas fait attendre pour pondre une déclaration sans appel et sans ménagement pour la Maroc. Entre-temps, plusieurs ONG de défense des droits de l’homme, des médias et des personnalités politiques de premier rang ont demandé à se rendre dans les territoires sahraouis occupés par le Maroc. 
    Nul doute que Rabat n’accordera pas les visas nécessaires à une telle entreprise. Bruxelles ne réussit, évidemment pas, au Maroc. Déjà, la semaine dernière au sein de l’enceinte du Parlement européen (PE), l’intergroupes «Paix pour le peuple sahraoui » avait organisé une rencontre (participation de Aminatou Haïdar) de solidarité avec les Sahraouis. De Bruxelles l’Européenne à Bruxelles la Belge, décidément, la répression marocaine du campement d’El Ayoun n’est pas passée sous silence. 
    De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari
    Le Soir d’Algérie, 24/11/2010
  • Le Parlement européen se dit "choqué" par la violence du Maroc contre les civils sahraouis

    STRASBOURG – Le Parlement européen (PE) s’est dit « choqué » par les incidents violents survenus au camp de Gdeim Izik, dans la ville d’El-Ayoun occupée ainsi que par l’usage de la force par le Maroc contre des civils sahraouis. 
     
    Dans son projet de résolution, qui sera soumis au vote jeudi, le Parlement européen demande « instamment » la mise en place, sous l’égide des Nations unies, d’une commission d’enquête indépendante et transparente pour « faire la lumière sur l’assaut marocain contre le campement sahraoui. 
     
    Le Parlement européen, qui débattait mercredi soir de la situation au Sahara occidental, déplore la perte de vies humaines lors de l’attaque marocaine du « camp de la liberté », le 8 novembre dernier. Il affirme « s’étonner que des parlementaires européens et des journalistes se soient vus refusés l’accès au Sahara occidental » et demande aux autorités marocaines « l’accès et la liberté de circulation dans la région pour la presse et les organisations non-gouvernementales ».(APS)
  • SAHARA OCCIDENTAL : Quand Zapatero relaie l’intox de Rabat

    Le président du gouvernement espagnol Jose-Louis Zapatero, vient de se distinguer de nouveau dans son soutien aveugle au Maroc en voulant donner du crédit à la version light marocaine sur l’attaque meurtrière des forces armées marocaines contre le camp de sahraouis prés d’Al Ayoun. Le chef de l’exécutif espagnol a ainsi demandé à la Commission exécutive fédérale de son parti socialiste (Psoe) de rendre public toutes les informations dont elle dispose même si, a-t-il dit, «ces informations peuvent s’avérer douloureuses et difficiles à accepter par des socialistes pour la plupart favorables au front Polisario ». José Luis Rodriguez Zapatero dans la bonne tradition de duplicité de son gouvernement et de certains leaders de son parti a l’instar de son mentor Felipe Gonzalez, avalise la version présentée par le ministre marocain de l’Intérieur qui s’est précipité à Madrid, pour allumer des contre feux en faisant croire notamment à la mort de 11 membres des forces de l’ordre marocaines.
     
    Malheureusement pour Jose-Louis Zapatero, en sursis politique du fait de sa gestion chaotique de l’économie espagnole, les faits sont têtus. Car à l’heure d’internet et des transmissions vidéo instantanées via les téléphones portables on ne peut impunément occulter la vérité. Pour son malheur et celui de ses amis politiques marocains il y avait, au moment de l’assaut du camp, des témoins et notamment la documentariste française, Lise Tewteller, et son compagnon un cameraman professionnel, qui ont transmis en direct, deux jours de suite, les vidéos que les participants a la conférence internationale des comités de soutien au peuple sahraoui, réunis au Mans, ont visionnées. 
     
    Quant à la version des 11 policiers marocains morts elle reste à prouver. Caparaçonnés comme on peut les voir sur les images, dans des équipement anti-émeutes fournis en abondance par Madrid et Paris, on voit mal comment ils peuvent être blessés mortellement par des manifestants qui n’avaient que leur mains nues pour lutter contre la férocité de la répression, les bombes larguées par hélicoptère, les jets d’eau brulante et les assauts des forces d’élite des forces combinées marocaines. Sachant les prouesses de la propagande marocaine, s’il y avait eu autant de morts du côté des forces de sécurité, Rabat n’aurait pas hésiter à montrer des images des corps et des funérailles. Qui plus est, comment Jose-Luis Zapatero, dont le pays porte la responsabilité dans la tragédie du peuple sahraoui peut-il gober les salades complaisamment fournies par un pays qui a ordonné le blackout le plus total, expulsant manu militari des parlementaires et journalistes venus aux nouvelles. Mais pour le malheur de l’occupant marocain et de son zélé relais espagnol, des citoyens espagnols ont échappé à la vigilance de la police marocaine ils ont regagné Madrid, grâce précisément au deal passé entre les ministres de l’Intérieur des deux pays et ont saisi l’occasion pour témoigner sur l’atrocité de la répression marocaine. 
     
    Depuis, El Ayoun est en état de siège et ces deux journaux espagnols -. El Pais et El Mundo- qui ont brisé le mur du silence. Les deux quotidiens espagnols ont révélé que les chefs de l’administration coloniale de la ville occupée d’El Ayoun ont reconnu que «le nombre de prisonniers est de 132 personnes et que les disparus, dont le nombre est inconnu, sont des personnes qui ont fui vers le désert de peur qu’elles ne soient emprisonnées». Mohamed Jelmouss, le gouverneur d’El Ayoun a même précisé que 117 prisonniers sont à la prison noire à El Ayoun. Parmi eux, 113 seront jugés par la cour d’appel alors que quatre autres comparaitront devant des tribunaux de première instance. Huit autres détenus ont été transférés à Rabat pour être jugés par des tribunaux militaires, dont Naâmma Asfari, qui a également temoigné en direct lors de l’assaut. 
     
    Ces arrestations massives attestent de l’ampleur et de la férocité de l’attaque planifiée par les forces d’occupation marocaine, le 8 novembre 2010 à l’aube, contre le camp des réfugiés sahraouis de Gdeim Izik , sous la haute autorité des généraux Bennani et Benslimane, le tuteur du souverain marocain . Zapatero, dont les services de renseignement sont particulièrement actifs au Maroc, se laisserait-il facilement désinformer par Rabat au nom de ce qu’il appelle lui-même «les intérêts supérieurs » de la nation, ou est-il tout simplement l’otage, du puissant lobby marocain en Espagne et de ceux à qui il doit sa survie politique ?
    Mokhtar Bendib
    Le Courrier d’Algérie,  25/11/2010
  • L’UE n’écoutera que le bourreau

    L’Europe, selon Mme Trinidad Jimenez, la ministre des AE d’Espagne, discutera lors de la prochaine réunion du Conseil d’association Maroc-UE, prévue le 13 décembre prochain, de la question du Sahara occidental, à la lumière des événements sanglants des 8 et 9 novembre derniers à El-Ayoun, D’ici là, l’UE s’interdit d’aborder cet épisode des plus confus d’un conflit né il y a 35 ans avec l’invasion du Sahara occidental par les FAR (Forces armées royales). Donc, lors du rendez-vous de décembre, on arrangera des discussions élargies sur la question du Sahara occidental avec la participation marocaine. Et alors, rien ne dit qu’on ne prendra pas toutes ses aises pour… casser du sucre sur le pauvre dos sahraoui. 
    Aujourd’hui, l’UE sait comme tout le monde que l’assaut marocain contre le camp de Gdeim Izik, le jour de la rencontre Maroc-Polisario, était prémédité. L’UE ne peut dire «je ne savais pas» puisque le principal conseiller politique du représentant spécial du secrétaire général des Nations unies au Sahara occidental, Alexander Ivanko, et le chef de la Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (MINURSO), l’Egyptien Hany Abdelaziz, ont admis devant l’envoyé spécial du quotidien espagnol El Pais, que le Maroc les a informés de manière «officieuse» qu’il donnera l’assaut, le 8 novembre, contre le camp de Gdeim Izik. 
    L’assaut a été effectivement donné, alors que bilan réel des dégâts reste inconnu. Mme Jimenez a été amenée à appuyer un élargissement des preriogativesprérogatives de la MINURSO à la protection des droits humains dans les territoires occupés du Sahara occidental. Cependant, le chef du gouvernement espagnol ne réagit pas dans l’esprit de Mme Jimenez et les Sahraouis doivent sûrement ressentir un plaisir à lire son nom avec deux «r». Dans l’affaire du Sahara occidental comme dans d’autres affaires, M José Luis Rodriguez Zapatero, le chef du gouvernement d’Espagne, Zapatero cache mal ses penchants pour le royaumesultan. 
    Selon l’agence espagnole Europa presse, l’homme est allé jusqu’à nous suggérer avancer que le makhzen avait eu une conduite des plus angéliques tout à fait angélique lors de la sauvage répression des Sahraouis de Gdeim Izik et d’El-Aaiun. Même si un article d’El Pais, nous informait hier que l’hôpital militaire d’El-Aaiun a été transformé en centre de détention secret pour les blessés sahraouis.
    M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.fr
    Le Jeune Indépendant, 25/11/2010