Mois : novembre 2010

  • Le Maroc passe aux aveux

    132 Sahraouis ont été arrêtés tandis que le nombre de disparus demeure ignoré, ont déclaré, dimanche dernier à la presse espagnole, des représentants du Makhzen.
    El Aâyoune en état de siège. El Pais et El Mundo brisent le mur du silence. Les deux quotidiens espagnols ont révélé que les chefs de l’administration coloniale de la ville occupée d’El Aâyoune ont reconnu que «le nombre de prisonniers est de 132 personnes et que les disparus, dont le nombre est inconnu, sont des personnes qui ont fui vers le désert de peur qu’elles ne soient emprisonnées».

    Mohamed Jelmouss, le gouverneur d’El Aâyoune a même poussé la confidence un peu plus loin pour livrer quelques détails. «117 prisonniers sont à la Prison noire à El Aâyoune. Parmi eux, 113 seront jugés par la cour d’appel alors que quatre autres comparaitront devant des tribunaux de première instance.

    Huit autres détenus ont été transférés à Rabat pour être jugés par des tribunaux militaires en tant que responsables de la mort de 11 policiers tués dans les émeutes», a confié au journal espagnol El Pais, le wali de la capitale du Sahara occidental sous domination marocaine, un proche de l’ex- ministre délégué à l’Intérieur Fouad Ali el-Himma (1999-2007).

    Des déclarations sous forme d’aveux. Ces arrestations massives attestent de l’ampleur et de la férocité de l’attaque planifiée par les forces d’occupation marocaine, le 8 novembre 2010 à l’aube, contre le camp des réfugiés sahraouis de Gdeim Izik. «Les déclarations des représentants du Makhzen constituent un aveu de l’ampleur de l’assaut violent contre le campement de Gdeim Izik et de la brutalité de la répression qui s’abat jusqu’à maintenant sur la population civile d’El-Aâyoun», a indiqué lundi dans un communiqué le ministère sahraoui de l’Information.

    Selon un bilan provisoire établi par le Front Polisario, l’assaut meurtrier contre le camp de Gdeim Izik, aurait fait des dizaines de morts et plus de 4 500 blessés. Le pouvoir marocain n’a cessé de le contester pour tenter de faire croire, à travers une fallacieuse campagne médiatique, que cette expédition militaire punitive n’était qu’une simple opération de maintien de l’ordre.

    Le Conseil des ministres sahraoui a demandé, lundi, l’envoi «en urgence» d’une mission d’enquête internationale. «Le gouvernement marocain tente de mettre à profit le blocus et le temps qui passe pour effacer les traces de ses crimes à Gdeim Izik», a indiqué un communiqué de ce Conseil présidé par le secrétaire général du Front Polisario Mohamed Abdelaziz.

    Aujourd’hui, les langues commencent à se délier. A El Aâyoune, le traumatisme encore vivace s’est transformé en cauchemar. «La terreur cloue les Sahraouis dans leurs demeures», a mentionné dans son reportage l’envoyé spécial du quotidien d’El Pais, à El Aâyoune. «Un calme tendu règne dans la ville qui a été le théâtre d’une manifestation sanglante de deux jours pour protester contre l’assaut donné par les forces militaires marocaines contre le camp de Gdeim Izik, à l’aube du 8 novembre dernier», ajoute le journaliste espagnol qui a été le seul avec celui de son confrère d’El Mundo, a avoir été autorisé à pénétrer à El Aâyoune, plus de dix jours après l’agression des forces d’occupation marocaines contre le camp de Gdeim Izik.
    Les habitants d’El Aâyoune vivent encore la peur au ventre. «La peur est palpable parmi les Sahraouis qui fuient les contacts avec le journaliste par peur de représailles», a constaté le journaliste d’El Pais. Ses minces contacts sur place lui ont fait part de «dizaines de morts».
    On ne saura sans doute jamais toute la vérité sur ces dramatiques événements tant que le Maroc maintiendra son black-out sur la ville martyrisée d’El Aâyoune pour l’isoler du reste du monde. Il faut dire que c’est une stratégie dont a fait preuve, dans un passé pas si lointain, le trône marocain qui est aujourd’hui pris en flagrant délit de récidive.

    «Le Maroc a nié officiellement, pendant plus de 20 ans, l’existence des bagnes de Tazmamart, Kalaât Megouna, Agdez et tant d’autres où des dizaines de personnes ont trouvé la mort dans le secret le plus total», ont déclaré à l’unisson les responsables de la République sahraouie et ceux du Front Polisario.

    Une autre manière de dire que, tôt ou tard, toute la lumière sera faite sur l’attaque sanglante menée par les forces d’occupation marocaines contre le camp de Gdeim Izik. Le Maroc finira par être rattrapé par un triste pan de son histoire.
    Mohamed TOUATI
    L’Expression Online, 24/11/2010
  • Découverte d’importants gisements miniers au Sahara Occidental

    Le conflit au Sahara Occidental, qui connait une vive exaspération ces derniers jours, risque de s’envenimer encore. La cause : la découverte de nouveaux gisements de minerais sur les territoires sahraouis.

    Le Bureau français de Recherches Géologiques et Minières (BRGM) vient, en effet, d’établir une nouvelle cartographie géologique de la Mauritanie qui dévoile l’existence d’importants gisements miniers dans ce pays et dont beaucoup se prolongent côté sahraoui, a appris «Algérie-Focus.Com» de sources sûres.

    Dans les détails, le BRGM note la présence d’uranium et de cuivre au nord de la Mauritanie avec des extensions jusqu’à la ville sahraouie de Tichla ainsi que près de la ville de Tifariti. Encore plus au nord de la Mauritanie, les spécialistes français ont décelé la présence de cuivre, de zinc, de plomb et de fer dans des zones conjointes au deux pays.

    Selon nos sources, deux organismes marocains spécialisés dans l’activité minière suivent de très près ces découvertes. Il s’agit du Groupe OCP et de la filiale minière de l’ONA.

    Nina.A
    Algérie Focus, 24/11/2010

  • Une célébration synonyme de résistance

    Les deux évènements annoncés verront la participation de plusieurs délégations étrangères venues de différents continents . Cette célébration, a-t-on fait entendre, est une manière de montrer à l’ennemi marocain que les Sahraouis résistent encore. 
    Les festivités de la célébration du 35e anniversaire de la création du Conseil national sahraoui se tiendront durant deux jours dans les camps de réfugiés sahraouis à Tindouf. Prévu pour les 28 et 29 du mois en cours, un programme riche est annoncé par l’ambassade de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), à Alger. Cette célébration, a-t-on indiqué, coïncidera avec le début du Festival culturel de la wilaya d’Ousserd. Les deux évènements annoncés verront la participation de plusieurs délégations étrangères venues de différents continents, a-t-on ajouté. Au programme du festival sont annoncés plusieurs activités reflétant les cultures et coutumes du peuple sahraoui. 
    Cette célébration, a-t-on fait entendre, est une manière de montrer à l’ennemi marocain que les Sahraouis résistent encore. Les camps de réfugiés sahraouis accueilleront les deux évènements, rappelons-le, alors que la situation dans les territoires occupés du Sahara occidental reste tendue. Cette même situation qui, doit-on le dire, demeure confuse, notamment avec le Maroc qui continue de verrouiller les accès à la ville d’El Ayoun occupée, où se sont dernièrement, produits des affrontements entre la population sahraouie et les forces coloniales. Ces affrontements qui se sont produits suite à l’agression « barbare » du « Camp de la liberté » de Gdeim Izik par les autorités coloniales du royaume. Le camp abritait plus de 25.000 Sahraouis. 
    Aux dernières nouvelles, à El Ayoun occupée, les autorités d’occupation marocaines ont interdit aux familles sahraouies de rendre visite à leurs proches détenus à la Carcel Negra (prison noire). Et pour cause, ils se trouvaient dans le camp de Gdeim Izik, a indiqué le collectif des défenseurs sahraouis des droits de l’Homme (CODESA). Selon la même source, la plupart des familles passent leurs journées, depuis le massacre de Gdeim Izik, devant les commissariats, les tribunaux, les hôpitaux et les prisons à la recherche de leurs proches après le refus des autorités marocaines de se prononcer sur leur sort.
    Par : Massinissa Benlakehal
    Le Midi Libre, 25/11/2010
  • MAGHNIA : Les cartels de la contrebande s’activent

    Contrairement à l’apparence, la contrebande bas son plein et s’intéresse à tous les produits qui peuvent avoir un impact sur le dividende à tirer
    Aussi bien les astuces et les stratagèmes que les produits se diversifient en fonction de la réaction des services de lutte contre la contrebande. 850 personnes ont été présentées à la justice durant l’année en cours pour contrebande  ainsi que 44 véhicules saisis dans ce cadre. Les produits visés pour cette exportation illicite vers le Maroc vont du matériel agricole aux boîtes de gaufrette en passant par la farine, le lait, les appareils électroménagers…Quant aux produits ainsi importés, ils ne sont pas nombreux. Mis à part quelques produits agricoles tels l’orange, l’ail ou l’oignon, les produits sont en majorité troqués contre les stupéfiants et les boissons alcoolisées. 
    Le nombre impressionnant de prises de stupéfiants illustre bien cette pratique qui est favorisée par la proximité de la production du kif. En effet, le plus important pôle de production de stupéfiants se trouve dans la région de Ktama, une zone montagneuse située entre El Hoceima et Fès et laquelle n’est qu’à quelque 250 km de la frontière. Les cartels négocient directement avec les producteurs à Ktama auxquels des quantités impressionnantes de matériel et de produits alimentaires sont livrées en échange de fortes quantités de kif destinées à la consommation locale ou à transiter par notre pays vers l’Europe. La nouvelle réglementation qui permet des outils dissuasifs telle la condamnation pénale pour tout acte de contrebande ainsi que l’amende de 10 fois la valeur de la marchandise saisie, n’a pas l’air de dissuader les contrebandiers. De son côté, la contrebande de carburant connaît un afflux jamais égalé d’adeptes. 
    Alors que certains trouvent là un moyen de subsistance, la contrebande de carburant est devenue, pour d’autres, une profession voire un moyen d’enrichissement. Si la tare évidente est bien sûr d’ordre économique, l’autre tare importune le citoyen qui se voit pénalisé à chaque fois que le besoin de faire un plein à son véhicule se fait sentir. 
    Liberté, 25/11/2010
  • Le Parlement européen se dit « choqué » par la violence du Maroc contre les civils sahraouis

    STRASBOURG – Le Parlement européen (PE) s’est dit « choqué » par les incidents violents survenus au camp de Gdeim Izik, dans la ville d’El-Ayoun occupée ainsi que par l’usage de la force par le Maroc contre des civils sahraouis. 
     
    Dans son projet de résolution, qui sera soumis au vote jeudi, le Parlement européen demande « instamment » la mise en place, sous l’égide des Nations unies, d’une commission d’enquête indépendante et transparente pour « faire la lumière sur l’assaut marocain contre le campement sahraoui. 
     
    Le Parlement européen, qui débattait mercredi soir de la situation au Sahara occidental, déplore la perte de vies humaines lors de l’attaque marocaine du « camp de la liberté », le 8 novembre dernier. Il affirme « s’étonner que des parlementaires européens et des journalistes se soient vus refusés l’accès au Sahara occidental » et demande aux autorités marocaines « l’accès et la liberté de circulation dans la région pour la presse et les organisations non-gouvernementales ».(APS)
  • Le Maroc passe aux aveux

    132 Sahraouis ont été arrêtés tandis que le nombre de disparus demeure ignoré, ont déclaré, dimanche dernier à la presse espagnole, des représentants du Makhzen.
    El Aâyoune en état de siège. El Pais et El Mundo brisent le mur du silence. Les deux quotidiens espagnols ont révélé que les chefs de l’administration coloniale de la ville occupée d’El Aâyoune ont reconnu que «le nombre de prisonniers est de 132 personnes et que les disparus, dont le nombre est inconnu, sont des personnes qui ont fui vers le désert de peur qu’elles ne soient emprisonnées».

    Mohamed Jelmouss, le gouverneur d’El Aâyoune a même poussé la confidence un peu plus loin pour livrer quelques détails. «117 prisonniers sont à la Prison noire à El Aâyoune. Parmi eux, 113 seront jugés par la cour d’appel alors que quatre autres comparaitront devant des tribunaux de première instance.

    Huit autres détenus ont été transférés à Rabat pour être jugés par des tribunaux militaires en tant que responsables de la mort de 11 policiers tués dans les émeutes», a confié au journal espagnol El Pais, le wali de la capitale du Sahara occidental sous domination marocaine, un proche de l’ex- ministre délégué à l’Intérieur Fouad Ali el-Himma (1999-2007).

    Des déclarations sous forme d’aveux. Ces arrestations massives attestent de l’ampleur et de la férocité de l’attaque planifiée par les forces d’occupation marocaine, le 8 novembre 2010 à l’aube, contre le camp des réfugiés sahraouis de Gdeim Izik. «Les déclarations des représentants du Makhzen constituent un aveu de l’ampleur de l’assaut violent contre le campement de Gdeim Izik et de la brutalité de la répression qui s’abat jusqu’à maintenant sur la population civile d’El-Aâyoun», a indiqué lundi dans un communiqué le ministère sahraoui de l’Information.

    Selon un bilan provisoire établi par le Front Polisario, l’assaut meurtrier contre le camp de Gdeim Izik, aurait fait des dizaines de morts et plus de 4 500 blessés. Le pouvoir marocain n’a cessé de le contester pour tenter de faire croire, à travers une fallacieuse campagne médiatique, que cette expédition militaire punitive n’était qu’une simple opération de maintien de l’ordre.

    Le Conseil des ministres sahraoui a demandé, lundi, l’envoi «en urgence» d’une mission d’enquête internationale. «Le gouvernement marocain tente de mettre à profit le blocus et le temps qui passe pour effacer les traces de ses crimes à Gdeim Izik», a indiqué un communiqué de ce Conseil présidé par le secrétaire général du Front Polisario Mohamed Abdelaziz.

    Aujourd’hui, les langues commencent à se délier. A El Aâyoune, le traumatisme encore vivace s’est transformé en cauchemar. «La terreur cloue les Sahraouis dans leurs demeures», a mentionné dans son reportage l’envoyé spécial du quotidien d’El Pais, à El Aâyoune. «Un calme tendu règne dans la ville qui a été le théâtre d’une manifestation sanglante de deux jours pour protester contre l’assaut donné par les forces militaires marocaines contre le camp de Gdeim Izik, à l’aube du 8 novembre dernier», ajoute le journaliste espagnol qui a été le seul avec celui de son confrère d’El Mundo, a avoir été autorisé à pénétrer à El Aâyoune, plus de dix jours après l’agression des forces d’occupation marocaines contre le camp de Gdeim Izik.
    Les habitants d’El Aâyoune vivent encore la peur au ventre. «La peur est palpable parmi les Sahraouis qui fuient les contacts avec le journaliste par peur de représailles», a constaté le journaliste d’El Pais. Ses minces contacts sur place lui ont fait part de «dizaines de morts».
    On ne saura sans doute jamais toute la vérité sur ces dramatiques événements tant que le Maroc maintiendra son black-out sur la ville martyrisée d’El Aâyoune pour l’isoler du reste du monde. Il faut dire que c’est une stratégie dont a fait preuve, dans un passé pas si lointain, le trône marocain qui est aujourd’hui pris en flagrant délit de récidive.

    «Le Maroc a nié officiellement, pendant plus de 20 ans, l’existence des bagnes de Tazmamart, Kalaât Megouna, Agdez et tant d’autres où des dizaines de personnes ont trouvé la mort dans le secret le plus total», ont déclaré à l’unisson les responsables de la République sahraouie et ceux du Front Polisario.

    Une autre manière de dire que, tôt ou tard, toute la lumière sera faite sur l’attaque sanglante menée par les forces d’occupation marocaines contre le camp de Gdeim Izik. Le Maroc finira par être rattrapé par un triste pan de son histoire.
    Mohamed TOUATI
    L’Expression Online, 24/11/2010
  • Découverte d’importants gisements miniers au Sahara Occidental

    Le conflit au Sahara Occidental, qui connait une vive exaspération ces derniers jours, risque de s’envenimer encore. La cause : la découverte de nouveaux gisements de minerais sur les territoires sahraouis.

    Le Bureau français de Recherches Géologiques et Minières (BRGM) vient, en effet, d’établir une nouvelle cartographie géologique de la Mauritanie qui dévoile l’existence d’importants gisements miniers dans ce pays et dont beaucoup se prolongent côté sahraoui, a appris «Algérie-Focus.Com» de sources sûres.

    Dans les détails, le BRGM note la présence d’uranium et de cuivre au nord de la Mauritanie avec des extensions jusqu’à la ville sahraouie de Tichla ainsi que près de la ville de Tifariti. Encore plus au nord de la Mauritanie, les spécialistes français ont décelé la présence de cuivre, de zinc, de plomb et de fer dans des zones conjointes au deux pays.

    Selon nos sources, deux organismes marocains spécialisés dans l’activité minière suivent de très près ces découvertes. Il s’agit du Groupe OCP et de la filiale minière de l’ONA.

    Nina.A
    Algérie Focus, 24/11/2010

  • SAHARA OCCIDENTAL : Quand Zapatero relaie l’intox de Rabat

    Le président du gouvernement espagnol Jose-Louis Zapatero, vient de se distinguer de nouveau dans son soutien aveugle au Maroc en voulant donner du crédit à la version light marocaine sur l’attaque meurtrière des forces armées marocaines contre le camp de sahraouis prés d’Al Ayoun. Le chef de l’exécutif espagnol a ainsi demandé à la Commission exécutive fédérale de son parti socialiste (Psoe) de rendre public toutes les informations dont elle dispose même si, a-t-il dit, «ces informations peuvent s’avérer douloureuses et difficiles à accepter par des socialistes pour la plupart favorables au front Polisario ». José Luis Rodriguez Zapatero dans la bonne tradition de duplicité de son gouvernement et de certains leaders de son parti a l’instar de son mentor Felipe Gonzalez, avalise la version présentée par le ministre marocain de l’Intérieur qui s’est précipité à Madrid, pour allumer des contre feux en faisant croire notamment à la mort de 11 membres des forces de l’ordre marocaines.
     
    Malheureusement pour Jose-Louis Zapatero, en sursis politique du fait de sa gestion chaotique de l’économie espagnole, les faits sont têtus. Car à l’heure d’internet et des transmissions vidéo instantanées via les téléphones portables on ne peut impunément occulter la vérité. Pour son malheur et celui de ses amis politiques marocains il y avait, au moment de l’assaut du camp, des témoins et notamment la documentariste française, Lise Tewteller, et son compagnon un cameraman professionnel, qui ont transmis en direct, deux jours de suite, les vidéos que les participants a la conférence internationale des comités de soutien au peuple sahraoui, réunis au Mans, ont visionnées. 
     
    Quant à la version des 11 policiers marocains morts elle reste à prouver. Caparaçonnés comme on peut les voir sur les images, dans des équipement anti-émeutes fournis en abondance par Madrid et Paris, on voit mal comment ils peuvent être blessés mortellement par des manifestants qui n’avaient que leur mains nues pour lutter contre la férocité de la répression, les bombes larguées par hélicoptère, les jets d’eau brulante et les assauts des forces d’élite des forces combinées marocaines. Sachant les prouesses de la propagande marocaine, s’il y avait eu autant de morts du côté des forces de sécurité, Rabat n’aurait pas hésiter à montrer des images des corps et des funérailles. Qui plus est, comment Jose-Luis Zapatero, dont le pays porte la responsabilité dans la tragédie du peuple sahraoui peut-il gober les salades complaisamment fournies par un pays qui a ordonné le blackout le plus total, expulsant manu militari des parlementaires et journalistes venus aux nouvelles. Mais pour le malheur de l’occupant marocain et de son zélé relais espagnol, des citoyens espagnols ont échappé à la vigilance de la police marocaine ils ont regagné Madrid, grâce précisément au deal passé entre les ministres de l’Intérieur des deux pays et ont saisi l’occasion pour témoigner sur l’atrocité de la répression marocaine. 
     
    Depuis, El Ayoun est en état de siège et ces deux journaux espagnols -. El Pais et El Mundo- qui ont brisé le mur du silence. Les deux quotidiens espagnols ont révélé que les chefs de l’administration coloniale de la ville occupée d’El Ayoun ont reconnu que «le nombre de prisonniers est de 132 personnes et que les disparus, dont le nombre est inconnu, sont des personnes qui ont fui vers le désert de peur qu’elles ne soient emprisonnées». Mohamed Jelmouss, le gouverneur d’El Ayoun a même précisé que 117 prisonniers sont à la prison noire à El Ayoun. Parmi eux, 113 seront jugés par la cour d’appel alors que quatre autres comparaitront devant des tribunaux de première instance. Huit autres détenus ont été transférés à Rabat pour être jugés par des tribunaux militaires, dont Naâmma Asfari, qui a également temoigné en direct lors de l’assaut. 
     
    Ces arrestations massives attestent de l’ampleur et de la férocité de l’attaque planifiée par les forces d’occupation marocaine, le 8 novembre 2010 à l’aube, contre le camp des réfugiés sahraouis de Gdeim Izik , sous la haute autorité des généraux Bennani et Benslimane, le tuteur du souverain marocain . Zapatero, dont les services de renseignement sont particulièrement actifs au Maroc, se laisserait-il facilement désinformer par Rabat au nom de ce qu’il appelle lui-même «les intérêts supérieurs » de la nation, ou est-il tout simplement l’otage, du puissant lobby marocain en Espagne et de ceux à qui il doit sa survie politique ?
    Mokhtar Bendib
    Le Courrier d’Algérie,  25/11/2010
  • L’UE n’écoutera que le bourreau

    L’Europe, selon Mme Trinidad Jimenez, la ministre des AE d’Espagne, discutera lors de la prochaine réunion du Conseil d’association Maroc-UE, prévue le 13 décembre prochain, de la question du Sahara occidental, à la lumière des événements sanglants des 8 et 9 novembre derniers à El-Ayoun, D’ici là, l’UE s’interdit d’aborder cet épisode des plus confus d’un conflit né il y a 35 ans avec l’invasion du Sahara occidental par les FAR (Forces armées royales). Donc, lors du rendez-vous de décembre, on arrangera des discussions élargies sur la question du Sahara occidental avec la participation marocaine. Et alors, rien ne dit qu’on ne prendra pas toutes ses aises pour… casser du sucre sur le pauvre dos sahraoui. 
    Aujourd’hui, l’UE sait comme tout le monde que l’assaut marocain contre le camp de Gdeim Izik, le jour de la rencontre Maroc-Polisario, était prémédité. L’UE ne peut dire «je ne savais pas» puisque le principal conseiller politique du représentant spécial du secrétaire général des Nations unies au Sahara occidental, Alexander Ivanko, et le chef de la Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (MINURSO), l’Egyptien Hany Abdelaziz, ont admis devant l’envoyé spécial du quotidien espagnol El Pais, que le Maroc les a informés de manière «officieuse» qu’il donnera l’assaut, le 8 novembre, contre le camp de Gdeim Izik. 
    L’assaut a été effectivement donné, alors que bilan réel des dégâts reste inconnu. Mme Jimenez a été amenée à appuyer un élargissement des preriogativesprérogatives de la MINURSO à la protection des droits humains dans les territoires occupés du Sahara occidental. Cependant, le chef du gouvernement espagnol ne réagit pas dans l’esprit de Mme Jimenez et les Sahraouis doivent sûrement ressentir un plaisir à lire son nom avec deux «r». Dans l’affaire du Sahara occidental comme dans d’autres affaires, M José Luis Rodriguez Zapatero, le chef du gouvernement d’Espagne, Zapatero cache mal ses penchants pour le royaumesultan. 
    Selon l’agence espagnole Europa presse, l’homme est allé jusqu’à nous suggérer avancer que le makhzen avait eu une conduite des plus angéliques tout à fait angélique lors de la sauvage répression des Sahraouis de Gdeim Izik et d’El-Aaiun. Même si un article d’El Pais, nous informait hier que l’hôpital militaire d’El-Aaiun a été transformé en centre de détention secret pour les blessés sahraouis.
    M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.fr
    Le Jeune Indépendant, 25/11/2010
  • Abdelilahou Issou: « Le cessez-le-feu a sauvé l’armée marocaine du Front Polisario »

    L’officier déserteur de l’armée du Makhzen, Abdelilahou Issou, dans une déclaration exclusive au journal Echorouk
    Abdelilahou Issou était un officier dans l’armée marocaine qui a servi au Sahara Occidental et qui a vécu la guerre contre le Front Polisario. Il vit comme refugié politique à Madrid en Espagne depuis qu’il s’est enfui de son pays en mois de janvier 2002. Il est poursuivi par les services de renseignement du Makhzen depuis plusieurs années. Ces services ont tenté de le kidnapper. Il a été accusé d’espionnage au service de l’Espagne. Abdelilahou Issou est né le 08/06/1965 à Titouan au nord du Maroc. Dans cet entretien, le premier qu’il accorde à un journal arabe, il dévoile à Echrouk plusieurs affaires sur l’armée marocaine, le Sahara Occidental, le trafic de drogue et les droits de l’homme.

    Anouar Malek : Comment avez-vous rejoint l’armée marocaine ?

    Abdelilahou Issou: Après les massacres commis par l’armée marocaine en mois de janvier 1984 à Titouan et d’autres villes pour réprimer la grève générale déclenché à l’époque, j’ai décidé de rejoindre l’académie militaire pour tenter de changer la situation de l’intérieur. A cette époque là, j’étais convaincu qu’il y avait de « nobles » personnes qui pourraient changer le cours des événements. Je suis sorti de l’académie en septembre 1988 avec le grade de sous-lieutenant et j’ai été affecté à l’infanterie. Il y a un détail important dont j’aimerai parler, c’est que mon père était un ami du feu général Elhadj Abdelsalam Ben Omar, appelé aussi Nigra. Ce dernier m’a remis une lettre et m’a demandé de la transmettre à son ami le général Abdelnabi Brital le chef de l’académie à cette époque là. L’objectif de cette correspondance était de me designer dans un bon poste. Toutefois, cela était et est contre mes principes, alors je ne lui ai pas remis la lettre. Je suis sûr que beaucoup de mes camarades de l’époque auraient, s’ils étaient à ma place, profite de cette occasion en or.

    Le pacte de cessez-le-feu a sauvé l’armée marocaine du Front Polisario.

    Anouar Malek : Vous avez servi au Sahara Occidental en tant qu’officier de l’armée marocaine, pouvez-vous nous parler de ce que vous avez vécu ?

    Abdelilahou Issou: En tant que sous-lieutenant puis lieutenant j’ai été désigné chef de section, puis chef de compagnie. Les unités d’infanterie au Sahara Occidental sont divisées en deux catégories. La première catégorie est basée au niveau de la ceinture sécuritaire mise en place sous la supervision d’experts israéliens sur une longueur de 2 700 km. Cette catégorie n’a pas de véhicules (ni camions, ni autres véhicules). La compagnie dans cette catégorie est divisée en plusieurs sections. Entre les sections il y avait toujours des espaces non contrôlés, mais ils sont minés et clôturés par du fer barbelé. Cependant, cela n’empêchait pas les unités de commandos du Polisario de s’infiltrer dans ces zones. La deuxième catégorie de l’infanterie est composée des forces d’intervention rapide mobiles. Ces dernières avaient des véhicules de transport, des armes sophistiquées et sur le plan tactique elle dispose d’un commandement de haut niveau. Les unités basées sur la ceinture sécuritaire se retiraient et s’enfuyaient lors des grandes attaques vu qu’elles ne disposaient pas de moyens pour faire face aux blindés du Front Polisario. En tant que chef de section j’ai déjoué plusieurs infiltrations des unités de commandos du Polisario entre 1988 et 1990. En dépit de mes exploits, on ne m’a jamais félicité par mes supérieurs. Je les voyais exposer fièrement leurs torses pleins de médailles et de grades militaires alors qu’ils n’ont jamais posé leurs pieds sur le sol du Sahara Occidental. C’est l’amère vérité.

    Entretien réalisé par Anouar Malek à partir de Madrid/ Version française M.D
    Echourouk Online, 22/11/2010