Mois : novembre 2010

  • Débat de Strasbourg sur l’assaut contre le camp de Gdeym Izik

    Bien que soutenus par le Parti populaire européen, les socialistes ont échoué dans leur manœuvre visant à éviter un débat parlementaire immédiat sur la répression marocaine au Sahara occidental.

    Après un vote serré, les eurodéputés ont adopté, par 156 voix contre 113 et 16 abstentions, la motion dans laquelle le député communiste portugais, Joan Ferrer, a demandé un débat sans délais sur la situation «inacceptable» qui prévaut dans l’ancienne colonie espagnole.

    Le député portugais avait été activement soutenu dans son projet de motion par les républicains catalans représentés par l’activiste pro-sahraoui Raúl Romeva qui est derrière toutes les initiatives parlementaires européennes dénonçant les violations des droits de l’homme et le pillage des richesses naturelles au Sahara occidental.

    Malgré les manœuvres des socialistes

     
    Le Parlement européen a, par conséquent, décidé d’inscrire cette question dans son ordre du jour, sans attendre, refusant ainsi de suivre le leader des socialistes,

    Martin Schultz, qui demandait à ses collègues d’attendre que les ministres des Affaires étrangères écoutent d’abord la version des faits que leur présentera leur homologue marocain, Fassi Fihri, le 13 décembre à Bruxelles, où doit se tenir la réunion ordinaire du groupe d’association UE-Maroc.

    Les eurodéputés prévoient d’adopter une résolution réclamant, à ce propos, l’ouverture d’une enquête internationale indépendante.

    Une forte tendance se dessinait, hier à Strasbourg, en faveur d’une «ferme condamnation» par les 27 du comportement brutal des autorités marocaines et d’une rupture avec la passivité que certains gouvernements, dont ceux de l’Espagne et de la France, ont observée jusque-là.

    La «passivité» de la Minurso


    L’envoyé spécial d’El Pais à Al Ayoune, le seul organe de presse espagnol avec El Mundo à avoir été autorisé à entrer au Sahara occidental, a rapporté hier que les autorités officielles marocaines avaient informé la Minurso, trois jours auparavant de la prise d’assaut imminente de ce camp de toile, le 8 novembre, mais que cette institution des Nations unies s’était abstenue de se rendre sur place au moment de la tragédie.

    Le principal conseiller politique du chef de la Minurso, Alexandre Ivanco, a déclaré, à ce propos, que «les Marocains ne nous avaient pas informés officiellement de cette décision», bien que, a-t-il admis, «nous avions des indications attestant de la préparation de la prise d’assaut du camp».

    La force de l’ONU n’est pas non plus intervenue lorsque les forces marocaines avaient chargé avec une rare brutalité les manifestants dans les rues d’Al Ayoune.

    El Mundo annonce que son envoyée spéciale a fait l’objet depuis son arrivée à Al Ayoune d’un harcèlement quotidien par la police marocaine qui voulait l’empêcher d’enquêter sur les disparitions des indépendantistes depuis le 8 novembre, avant de se voir signifier, mardi, par l’administration d’occupation,

    «la fin de sa mission». La journaliste avait écrit dans son reportage de mardi que l’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH), «l’organisation civile la plus crédible au Maroc»,

    avait reconnu, au terme de l’enquête qu’elle avait effectuée le 12 novembre à Al Ayoune, que «contrairement aux accusations portées contre l’Algérie par la presse marocaine, aucun indice n’existe sur la prétendue implication des services de renseignements algériens dans ces événements». Le recueil de ce témoignage ne lui sera pas pardonné.

    Le PSOE désavoué par ses militants

     
    En Espagne, les actes de protestation contre la «passivité» du gouvernement espagnol se multiplient à travers toutes les villes d’Espagne.

    Des centaines de personnes se sont concentrées, mardi à Valence, devant le siège du consulat du Maroc où un impressionnant dispositif de sécurité avait été mis en place.

    Les manifestants ont brûlé les portraits du roi Mohammed VI et le drapeau marocain, tout en scandant des slogans hostiles au Maroc et au gouvernement Zapatero. Lundi, ces mêmes groupes de manifestants avaient été délogés par la force du siège de régional du Parti socialiste de Valence qu’ils avaient occupé pour la cinquième fois depuis le 8 novembre. Parmi les manifestants, il y avait un majorité de militants socialistes de base, partisans de la cause sahraouie.

    Même le gouvernement socialiste basque semble avoir décidé quelque part de décidé de prendre ses distances par rapport la position de «prudence» adoptée jusque-là par Zapatero au nom des socialistes.

    Le gouvernement présidé par Patxi López a réclamé l’ouverture d’une «enquête internationale indépendante» sur ce qui s’est passé depuis le 8 novembre et invité, hier, une délégation du Front Polisario, conduite par la représentante du mouvement sahraoui à Vittoria, Mme Fatima Mohamed Salem, à venir témoigner sur la violence au Sahara occidental.

    La délégation du Front Polisario s’est rendue, hier, au siège du gouvernement basque, à un moment où la tendance au sein du PSOE est à la contestation de la position de Zapatero.

    La «fronde» de la base socialiste

     
    Malgré la fronde déclarée de la base de son parti, à la veille des élections régionales en Catalogne où les socialistes sont assurés de perdre le pouvoir dimanche, le porte-parole du PSOE au congrès des députés, José Antonio Alonso, persiste et signe :

    «Il n’existe pas d’éléments nouveaux justifiant le passage du président Zapatero devant le Parlement national pour exposer la position de son gouvernement sur ce qui s’est passé à Al Ayoune», comme pour faire un pied de nez, non seulement à l’ensemble de la classe politique, mais à la base même du PSOE qui réclame plus de fermeté envers le régime marocain.
    Le Temps d’Algérie, 24/11/2010

  • Les femmes journalistes sous-représentées dans les médias marocains

    RABAT – Les femmes journalistes représentent 26,47% de la corporation au Maroc soit 632 sur 1.755 professionnels du secteur et sont confrontées à de nombreux handicaps comme la difficulté d’accéder aux postes de responsabilité, indique un rapport sur la situation des femmes marocaines dans les médias. 
    Le rapport présenté à l’occasion d’un séminaire à Casablanca sur la situation des femmes dans les entreprises de médias met également l’accent sur le non-respect, dans certains établissements médiatiques, du principe de l’égalité des salaires entre hommes et femmes journalistes alors qu’elles accomplissent le même travail (-19% environ). 
    APS, 24/11/2010
  • L’Espagne reste la puissance administrante et le Maroc une puissance occupante du Sahara occidental

    BIR LAHLOU – L’Espagne reste la puissance administrante du Sahara occidental et le Maroc une puissance occupante « qui viole les droits les plus élémentaires du peuple sahraoui », a affirmé jeudi le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek.

    « L’Espagne reste la puissance administrante du Sahara occidental et le Maroc est bel et bien une puissance occupante qui foule aux pieds les conventions de Genève et viole les droits les plus élémentaires du peuple sahraoui », a souligné M. Ould Salek, qui réagissait à l’intervention de la ministre espagnole des Affaires étrangères mercredi devant le Sénat à Madrid.   
    APS, 26/11/2010

  • Sahara occidental: la résolution européenne, un revers pour la politique marocaine

    STRASBOURG – La résolution du Parlement européen (PE) condamnant, pour la première fois, les violences dans les territoires occupés du Sahara occidental est un « revers » pour la politique marocaine, ont estimé des eurodéputés et la délégation sahraouie présente à Strasbourg. Tout en se « félicitant du consensus » dégagé autour du projet de résolution, des intervenants ont relevé que le Parlement européen « se libère enfin de l’emprise marocaine, pour franchir un pas aussi important ». Dans leur résolution, les eurodéputés se sont dits « choqués » par la violence marocaine contre des civils sahraouis ainsi que par l’usage de la force le jour même de l’ouverture à New York du troisième cycle de pourparlers informels sur le statut du Sahara occidental.

    Ils se sont dits « étonnés » que des parlementaires européens et des journalistes se soient vus refusés l’accès au Sahara occidental, demandant aux autorités marocaines « l’accès et la liberté de circulation dans la région pour la presse et les organisations non gouvernementales ».
    Ils ont aussi demandé « instamment » la mise en place, sous l’égide des Nations unies, d’une commission d’enquête indépendante et transparente pour élucider ces événements. Pour le représentant du Front Polisario en Europe, Ahmed Beissat, la résolution adoptée par le PE est une « vive condamnation des crimes marocains contre les civils sahraouis ». Il a estimé, dans un communiqué, que ce texte contient les « principaux » éléments devant permettre au PE de « contribuer grandement à la poursuite de la paix et de la justice au Sahara occidental ». Ces éléments, a-t-il expliqué, sont la condamnation de l’utilisation de la violence par les autorités marocaines à l’encontre de civils sahraouis, et la demande « urgente » à l’ONU de mettre sur pied une commission d’enquête internationale « indépendante » pour élucider les évènements qu’a connus le camp de Gdeim Izik, le 8 novembre dernier.
    De cette résolution, a-t-il ajouté, se dégage aussi un « message politique » que veut dire également que les droits de l’homme sont « au-dessus de toute considération » et leur bafouement par le Maroc sera « condamnable et désormais puni ».
    Pour le député du groupe de gauche, Willy Meyer, l’adoption d’une telle résolution est en soi une « performance » et intervient « au grand dam de l’administration marocaine qui a du user de pressions pour que cette question ne soit pas portée à l’hémicycle européen ». « C’est une bonne résolution car, à la fois, elle condamne la violence utilisée dans le démantèlement du camp de Gdeim Izik, et reconnaît le processus de décolonisation au Sahara occidental ». Il s’est félicité, également, du fait que le texte déplore le « blocage médiatique imposé par le régime marocain » et reconnaît que « les ressources naturelles du Sahara occidental doivent profiter au peuple sahraoui, conformément au droit international en la matière ».
    Lors du débat la veille du projet de résolution, l’eurodéputé avait déjà fait part de « pressions que le Maroc aurait exercé pour obtenir le report de l’examen de la question sahraouie à la prochaine session du Parlement en décembre ». « Ici c’est Le Parlement européen et non pas celui du Maroc », a-t-il lâché.
    Selon un membre de la délégation sahraouie présent à Strasbourg, « le ministre marocain des affaires étrangères se serait déplacé le 18 novembre au PE pour obtenir, via un travail de lobbying, des eurodéputés un report de l’examen de la question sahraouie, histoire de gagner du temps et de tempérer les ardeurs ». Mais, a-t-il ajouté, les eurodéputés ont « refusé la combine et maintenu pour cette session l’examen de la situation au Sahara occidental ».
    La députée représentant le groupe des Verts, Nicole Kinelson, a estimé, de son côté, que l’adoption d’une telle résolution est une « avancée » du fait, surtout, que l’UE « réclame, désormais, une commission d’enquête internationale, sous les auspices de l’Onu, pour faire la lumière sur ce qui s’est passé à El-Ayoun occupée ».
    APS, 26/11/2010
  • Le Parlement européen condamne « fermement » la violence dans les territoires occupés

    Une résolution condamnant « fermement » les violents incidents qui se sont produits dans le camp de Gdeim Izik, près de la ville d’El Ayoun occupée, a été adoptée jeudi à la majorité par le Parlement européen. Tout en exprimant sa « profonde préoccupation face à la nette détérioration de la situation au Sahara occidental », le Parlement européen « condamne fermement, les violents incidents qui se sont produits dans le camp de Gdeim Izik lors de son démantèlement, ainsi que dans la ville d’El Ayoun ». Il considère que les Nations unies constitueraient l’organisation « la plus à même de mener une enquête internationale indépendante en vue de clarifier les évènements, les décès et les disparitions ». Les eurodéputés, tout en « regrettant les atteintes à la liberté de la presse et de l’information auxquelles ont été exposés de nombreux journalistes européens », demandent au royaume du Maroc d’autoriser la presse, les observateurs indépendants et les organisations humanitaires à « accéder librement au Sahara occidental et a y circuler en toute liberté ».

    Ils insistent, également, sur la « nécessité d’inviter les organes des Nations unies à proposer l’instauration d’un mécanisme de surveillance des droits de l’homme au Sahara occidental ». La résolution rappelle le soutien de l’Europe à la reprise des pourparlers officieux entre les parties au conflit (Maroc et Front Polisario) en vue de parvenir à une « solution juste, durable et mutuellement acceptable, qui soit conforme aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies ».

    Elle demande à l’Union européenne d’ »exiger du royaume du Maroc qu’il se conforme au droit international en ce qui concerne l’exploitation des ressources naturelles au Sahara occidental ». Lors du débat mercredi soir du projet de résolution, les eurodéputés avaient, dans leur majorité, condamné la violence utilisée dans le démantèlement le 8 novembre dernier d’un campement de civils sahraouis près la ville d’El Ayoun occupée et considéré que l’Onu est la plus à même d’envoyer une commission d’enquête dans la région.

    APS 
  • Les questions qui fâchent Paris et Alger

    Repentance, UPM, Sahara occidental, libre circulation des personnes…

    Les relations algéro-françaises ont du mal à se dépassionner. Elles ont de tout temps été qualifiées de particulières et d’exceptionnelles en raison d’un certain nombre de considérations, notamment historiques. Les crimes commis à l’encontre des Algériens pendant plus d’un siècle d’occupation n’ayant toujours pas été reconnus par l’ex-puissance coloniale, ce dossier en suspens ne manque pas de ressurgir sans cesse pour brouiller les relations bilatérales et empêcher qu’elles aillent de l’avant comme l’auraient permis les nombreux facteurs de rapprochement. Avec l’adoption de la loi du 23 février 2005 glorifiant le passé de la France en Algérie, il était évident que l’exigence de repentance exprimée par notre pays n’était pas pour bientôt. D’où la crispation des rapports pendant la période ayant suivi cette adoption. Parce que cette question constitue la pierre d’achoppement dans la perspective d’une embellie entre les deux pays, l’Algérie n’a pas manqué, par moments, de relâcher quelque peu la pression en particulier lorsque les enjeux du moment le dictaient, tout en soutenant ne pas renoncer définitivement à cette revendication. C’est ainsi que le président de l’Assemblée populaire nationale (APN), Abdelaziz Ziari, a, lors de sa visite en France en mai 2009, assuré que «la question de la repentance ne constitue nullement un préalable ou une condition fixée par l’Algérie» dans ses relations avec la France. Outre l’aspect lié à la mémoire, Alger et Paris ne s’entendent pas vraiment et ont des visions différentes sur le projet de l’Union pour la Méditerranée (UPM), à l’initiative de la France, qui a du mal à prendre réellement son envol. Parce que l’Algérie est un «partenaire-clé», la France n’a eu de cesse de tenter de la persuader de rallier les défenseurs de ce projet en vue d’entraîner d’autres pays. Pour l’Algérie, l’adhésion à ce projet ne pourrait se concrétiser avec la présence d’Israël, pays avec lequel elle n’entretient pas de relations diplomatiques en raison de sa politique d’occupation au Proche-Orient. En plus de la présence d’une forte communauté algérienne établie en France de manière régulière, la question de la libre circulation des personnes, telle que défendue par l’Algérie, n’a pas manqué de constituer un dossier sensible entre les deux pays : la France ne l’entendant pas de cette oreille et s’en tenant prioritairement à l’impératif de la sécurité de ses citoyens et de son territoire pour justifier un durcissement des conditions d’entrée pour les postulants algériens. Quant aux candidats à l’émigration clandestine, Alger et Paris tentent d’unir leurs efforts en vue de venir à bout de ce phénomène, avec cette précision que notre pays sollicite de la France le respect des droits de l’Homme dans sa gestion. Autre question qui divise fondamentalement Paris et Alger, le conflit du Sahara occidental dans lequel la France ne dissimule pas son ralliement aux thèses marocaines au mépris du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, un droit consacré dans les différentes résolutions de l’Organisation des Nations unies et farouchement défendu par l’Algérie. Le dernier exemple en date illustrant la connivence franco-marocaine sur cette question est le veto au Conseil de sécurité opposé par la France pour empêcher l’envoi d’une mission internationale à El Ayoun occupée en vue d’enquêter sur le raid militaire meurtrier contre le camp de Gudeim Izik. En agissant de la sorte, la France n’a, en réalité, fait qu’être conséquente avec elle-même sur cette question et entendait par-là poursuivre son soutien au projet d’autonomie de ce territoire. C’est un fait connu de tous : les intérêts de la France au Maroc sont aussi importants que ceux du Maroc en France. D’où des relations particulièrement privilégiées entre les deux pays si bien que la monarchie alaouite pourra toujours compter sur l’appui de Paris au sein du Conseil de sécurité et de l’Union européenne (UE). C’est vraisemblablement grâce à «l’amitié» de la France que le Maroc a bénéficié du «statut privilégié» auprès de l’UE, lui permettant de devenir «plus qu’un partenaire» de cette organisation même s’il ne peut en être membre.
    Par Mekioussa Chekir 

    La Tribune d’Algérie, 24/11/2010
  • Le chantage à peine voilé du Maroc à l’UE

    « Le ministère marocain des Affaires étrangères a rendu public, hier, un communiqué dans lequel le Maroc brandit, d’une manière à peine voilée, la menace du terrorisme, de l’usage du trafic de drogue et l’immigration clandestine contre l’Europe, «relève le ministère sahraoui des AE. «En effet, le communiqué du ministère marocain est publié au moment où l’opinion publique internationale, et particulièrement en Europe est choquée par la barbarie inqualifiable, perpétrée par l’armée marocaine contre une population civile, pacifique et désarmée qui annonçait au monde entier, à partir de Gdeim Izik, son refus de l’exclusion et son attachement à ses droits légitimes et inaliénables», ajoute le ministère sahraoui des Affaires étrangères , qui souligne que l’annonce de l’inscription à l’ordre du jour de l’évolution grave de la situation au Sahara Occidental suite au massacre de Gdeim Izik et El Ayoun par les institutions de l’Union européenne démontre que le Maroc a dépassé le seuil de l’intolérable, en transgressant les principes les plus élémentaires qui régissent la Communauté internationale contempo raine. 

    «Il observe que «devenu une plaque tournante du trafic de drogue et du haschich dont il est le premier exportateur au monde, le Maroc qui couvre les mafias et filières de l’exploitation des enfants et de l’immigration clandestine, miroite à l’encontre de l’Europe le chantage du terrorisme.» «L’exigence marocaine de l’impunité permanente pour l’occupation illégale du Sahara Occidental, le non-respect des frontières des voisins, les violations systématiques des droits de l’Homme et le pillage des ressources d’autrui, font du Maroc le plus mauvais partenaire de l’Europe démocratique», estime par ailleurs le MAE sahraoui relevant que «l’expulsion manu-militari de parlementaires européens, des représentants d’ONG, de la presse et l’état de siège sans précédent décrété à El Ayoun dans les territoires occupés du Sahara Occidental reflètent, de manière on ne peut plus clair, les mensonges de Rabat et les allégations de la non-utilisation des armes à feu contre la population civile à Gdeim Izik et à El Ayoun, la torture sauvage contre des centaines de personnes. 

    «Dans son communiqué de mardi «le ministère marocain des Affaires étrangères ne demande pas moins aux institutions démocratiques européennes de bafouer les conventions et lois internationales en vigueur pour satisfaire le Maroc», conclut le ministère sahraoui des AE. À cet égard une nouvelle vidéo dont de nouvelles photos et des témoignages qui montrent que la police marocaine a ouvert le feu sur la population du camp de Gdeim Izik puis emprisonné et torturé les Sahraouis, a été rendue publique par l’ONG espagnole, Thawra. La nouvelle vidéo démontre comment la police marocaine armée est entrée dans le camp le 8 novembre 2010, où un Sahraoui a été blessé par balle, a indiqué la même source. 

    Les militants espagnols, Javier García et Silvia Soper, qui se trouvaient à El Ayoun, ont assuré à leur arrivée en Espagne, que le Maroc a ouvert le feu sur la population du camp. Le mouvement de résistance sahraouie, selon le journal Elmundo a «dénoncé les exécutions, soulignant que des Sahraouis ont vu des cadavres jetés dans la rivière». Par ailleurs, l’envoyé de l’organisation mondiale des droits humains, Human Rights Watch (HRW) au Sahara Occidental, Peter Bouckaert a dénoncé, mercredi dernier, depuis El Ayoun, les «brutales tortures» des forces de sécurité marocaines contre les civils sahraouis dans les différents centres de détention de la ville et a appelé à la mise en place d’un «mécanisme onusien» de surveillance des droits de l’Homme au Sahara Occidental.»Plusieurs Sahraouis arrêtés à El Ayoun ont été torturés jusqu’à perdre conscience» (…) «nous parlons de cas graves de tortures» (…) «nous étions obligés d’interviewer la majorité de ceux que nous avons visités dans leur maison, parce qu’ils ne peuvent pas bouger, ni marcher, pour cause de gravité des lésions», a déclaré à la presse Peter Bouckaert.

    M.B. 
    Le Courrier d’Algérie, 25/11/2010

  • Massacre du camp de Gdeim Izik : La Minurso savait

    Selon le collectif des défenseurs sahraouis des droits de l’homme (CODESA), les marocains interdisent aux familles sahraouies de rendre visite à leurs proches à la Carcel negra  (prison noire) dans la ville occupée d’El-Ayoun. Le motif ? Ils se trouvaient dans le camp de Gdeim Izik. C’est la troisième «  trouvaille » des autorités coloniales marocaines pour justifier leur   mesure « arbitraire » après l’encerclement de  la prison et l’interdiction des visites  conformément aux instructions de la délégation générale de l’administration pénitentiaire. 
    Rabat refuse  de se prononcer sur le sort des 2000  disparus au risque de susciter la colère des familles qui passent leur temps devant les commissariats, les tribunaux, les hôpitaux et les prisons. Selon le CODESA, les familles ne peuvent ni rendre visite ni faire parvenir de la nourriture, des vêtements, des produits d’hygiène et des couvertures aux  126 détenus politiques à Carcel negra . Même les Sahraouis blessés par balles qui sont dans l’hôpital militaire d’El-Ayoun occupée en attendant les poursuites judiciaires pour des charges « pénales » n’ont pas droit aux visites. Le massacre à huis clos des sahraouis entamé le 8 novembre Gdeim Izik ne semble pas prêt de s’arrêter. Les forces marocaines continuent leurs incursions  dans les quartiers à force densité sahraouie à El Ayoun occupée et leurs  arrestations sommaires de jeunes qu’elles conduisent souvent à des destinations inconnues. 
    Pour le Front Polisario, ce qui se passe actuellement dans les territoires occupés s’apparente à un « plan d’épuration ethnique ». D’où son appel pressent à la communauté internationale pour  ouvrir les territoires occupés aux observateurs étrangers et à la presse, la libération des prisonniers, la levée de l’embargo et… l’envoi urgent d’une commission internationale indépendante pour enquêter sur les violations et les crimes perpétrés avec la complicité de  la Mission des Nations Unies pour le référendum au Sahara occidental.  
    Alexander Ivanko, le principal conseiller politique du représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies au Sahara occidental et Hany Abdelaziz,0 le chef de la Minurso, reconnaissent qu’ils ont été informés « officieusement » par les autorités marocaines de l’attaque de Gdeim Izik.
    Horizons, 25/11/2010
  • Le maroc fait le dos rond

    La ministre espagnole des Affaires étrangères soutient l’élargissement des prérogatives de la Mission des Nations unies pour l’organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso) aux droits de l’homme.

    La sortie médiatique de celle qui a succédé à Miguel Angel Moratinos vient réactiver une vieille revendication du Front Polisario. C’est au cours d’une conférence de presse qui s’est tenue à Lisbonne en présence de la secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, et du chef de la diplomatie britannique, William Hague, que Trinidad Jimenez s’est prononcée en faveur de l’élargissement des prérogatives de la Minurso à la protection et la surveillance des droits de l’homme au Sahara occidental. «L’Espagne se félicite que cette option chaque année rejetée par le Conseil de sécurité de l’ONU en raison de l’opposition explicite de la France, demeure une possibilité», a souligné le chef de la diplomatie espagnole. 
    Dans une lettre adressée à Sir Mark Lyall Grant, président du Conseil de sécurité de l’ONU, après l’assaut lancé par les forces d’occupation marocaines le 8 novembre contre le camp de réfugiés sahraouis de Gdeim Izik, le Front Polisario est revenu avec insistance sur une «rectification d’urgence des échecs passés du Conseil de sécurité en introduisant la mission de surveillance des droits de l’homme au sein de la Minurso, tel que recommandé par le Haut commissariat aux droits de l’homme de l’ONU en 2006», a écrit dans son message, Ahmed Boukhari, le représentant de la Rasd à l’ONU.

    Un pavé dans la mare des relations maroco-espagnoles? Probablement. Surtout lorsqu’il s’agit d’aller à contre-courant du projet annexionniste concocté par le trône alaouite pour le Sahara occidental.

    Le pouvoir marocain peut crier haut et fort et à qui veut l’entendre que ses relations avec le gouvernement de José Luis Zapatero sont au beau fixe, il n’empêche que des brèches de taille et non des moindres ont été constatées quant à l’approche de Rabat et de Madrid en ce qui concerne le dossier du Sahara occidental. Ces divergences provoqueront-elles un clash entre les deux pays? Leurs relations sont déjà minées par le statut de Ceuta et Melilla, deux villes administrées par l’Espagne et revendiquées par le trône chérifien tout comme l’îlot Persil, l’îlot d’Alboran et las Plazas de soberanía. 
    La position du Maroc est inconfortable. Il se met dans la même situation que celle du cordonnier qui est mal chaussé. Une situation bancale qui met dans l’embarras le Makhzen qui, en plus de faire contre mauvaise fortune bon coeur, tente d’arrondir les angles s’agissant notamment des échanges commerciaux avec ses partenaires européens. Inévitablement, l’attaque du camp de Gdeim Izik par les forces d’occupation marocaines ressurgit. Le gouvernement marocain ébranlé et éclaboussé par cette affaire donne sa version des faits. «Face aux événements de Laâyoune, dont tout le monde aujourd’hui reconnaît l’origine, constate l’instrumentalisation et identifie leurs véritables commanditaires, mais aussi leurs principales victimes dans les rangs des forces de maintien de l’ordre, le Maroc ne demande pas la complaisance de ses partenaires. Il réclame, au contraire, une attitude lucide, objective et réaliste, loin de toutes manipulations, extrapolations ou précipitations», indique un communiqué du ministère marocain des Affaires étrangères et de la Coopération rendu public mardi et répercuté par une dépêche de l’agence de presse officielle MAP datée du 23/11/2010.

    Cette déclaration est de circonstance. En effet, le Parlement européen (PE) doit se pencher sur la situation au Sahara occidental, après l’assaut sanglant mené par l’armée marocaine contre le camp Gdeim Izik. Une information livrée par le quotidien espagnol El Mundo, citant le président d’une commission du Parlement européen. «Le PE a décidé de discuter de la situation au Sahara occidental le 1er décembre 2010, en présence de représentants du Front Polisario et du Maroc, a ajouté la même source. Il votera également une résolution appelant le Maroc à donner des explications sur ce qui s’est passé et le respect des droits de l’homme dans les territoires occupés du Sahara occidental», ajoute la même source.

    Ceci expliquant cela, le Maroc affûte son système de défense. «Il est aujourd’hui confirmé que plusieurs milieux européens, particulièrement espagnols, font l’objet, consciemment ou inconsciemment, d’une manipulation systématique qui frise souvent le délire médiatique et la dérive politique», accuse le département de Taieb Fassi Fihri qui n’a pas fini de régler ses comptes avec la presse espagnole. Le Maroc botte en touche, Trinidad Jimenez remet la balle au centre.
    Mohamed TOUATI
    L’Expression, 25/11/2010
  • Sarkozy écarte Bernard Kouchner : Qu’apportera Alliot-Marie aux relations algéro-francaises ?

    Aux côtés des motivations liées à la pression «interne» qui a poussé le président français Nicolas Sarkozy a opéré un remaniement ministériel, l’écartement de Bernard Kouchner aurait une relation directe avec deux dossiers importants pour Paris. Il s’agit en premier de l’échec de la relance de l’Union pour la Méditerranée, et en second la complication des relations avec l’Algérie causée notamment par les dérapages verbaux de l’ex-ministre français des Affaires étrangères.

    Ainsi, à la veille de la visite de l’ex-Premier ministre français, Jean-Pierre Raffarin à Alger, chargé par Sarkozy de relancer les relations économiques entre l’Algérie et la France, le président français veut apparemment réunir toutes les conditions pour réussir cette mission. Parmi ces conditions, les visites des différents émissaires français à Alger, à commencer par le représentant de l’Elysée, la secrétaire d’Etat chargé du Commerce extérieur et enfin l’ex-ministre de la Justice et garde des Sceaux, Michelle Alliot-Marie qui aurait réussi à séduire les responsables algériens. En tout cas, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, avait déclaré à l’issue de sa rencontre avec Mme Alliot-Marie : «Les relations entre l’Algérie et la France se portent bien». A ce propos, certains observateurs soulignent que Sarkozy aurait bien pris ce point en considération puisque Mme Alliot-Marie vient d’être nommée ministre des Affaires étrangères suite au dernier remaniement ministériel intervenu en France.

    Kouchner indésirable en Algérie

    Il faut dire que Bernard Kouchner est devenu un personnage indésirable en Algérie. Il était attendu en visite en Algérie le mois de février dernier mais celle-ci a été reportée. Un report qui n’a pas été expliqué par Paris, et du côté d’Alger, Ahmed Ouyahia avait renvoyé la balle au Quai d’Orsay en précisant que c’est Paris qui a décidé de reporter cette visite et non pas Alger.

    Le Premier ministre avait rassuré que les relations entre les deux pays «sont normales et basées sur le volet commercial, la circulation des personnes et les relations de bon voisinage».

    Il faut dire que le choix de Raffarin pour relancer les relations économiques entre l’Algérie et la France n’est pas dû au hasard puisque ce dernier est connu pour le rôle qu’il a joué dans la relance des relations économiques entre la France et la Chine. En tout cas, au départ, c’était à l’ex-ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, de mener les négociations avec les responsables algériens sur les différents dossiers qui fâchent entre les deux pays. Mais l’image qu’a donnée ce dernier avec les propos qu’il a tenus à l’encontre de la génération de la guerre de Libération nationale algérienne a rendu son déplacement en Algérie indésirable.

    Cet ex -responsable français avait estimé que la complexité des relations entre l’Algérie et la France est due au fait que «c’est la génération de l’indépendance algérienne qui est au pouvoir et qu’après le changement de pouvoir en Algérie les relations vont s’améliorer».

    A l’hebdomadaire français «Le Journal du Dimanche» qui lui demandait quand les relations entre les deux pays seront réparées, Kouchner répond que «la génération de l’indépendance algérienne est encore au pouvoir. Après elle, ce sera peut-être plus simple». D’autre part, l’ex -chef de la diplomatie française avait dit : «Nos rapports avec l’Algérie ont été à ce point sentimentaux, violents et affectifs. Tout est très difficile et très douloureux. L’Algérie a été vécue comme française en France quand elle était une colonie de peuplement», rappelant que l’anticolonialisme a été son «premier engagement».

    Kouchner avait même défendu la décision de son pays portant inscription de l’Algérie sur la liste des pays à risque terroriste dont les ressortissants seront soumis à des mesures de contrôle spécifiques au niveau des aéroports français. Pour cet ex -responsable français, «c’est une norme de sécurité et l’Algérie n’est pas seule en cause. Les Algériens sont choqués, et c’est vrai qu’ils se battent courageusement contre Al-Qaïda. Mais nous appliquons des règles de sécurité».

    En outre, bien avant la nomination d’Alliot-Marie à ce poste, le président français Nicolas Sarkozy avait déchargé Bernard Kouchner de quelques prérogatives liées au poste de ministre des Affaires étrangères , en particulier en ce qui concerne les relations avec l’Algérie. D’ailleurs, pour renouer le dialogue avec les responsables algériens, le président Sarkozy avait confié le «dossier» Algérie au secrétaire général de l’Elysée, Claude Guéant, qui avait au moins réussi à évoquer tous les points qui fâchent entre les deux pays avec le Premier ministre Ahmed Ouyahia.

    L’échec de l’UPM et la question sahraouie

    Par ailleurs, l’ex-chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, n’a pas pu donner un souffle au projet initié par le président français qui est l’Union pour la Méditerranée (UMP), dont le deuxième sommet vient d’être reporté. Ce sommet était prévu pour ce 21 novembre à Barcelone, mais la situation au Moyen-Orient n’a pas encouragé la relance de l’UPM. De son côté, Alger a été sollicité par Madrid pour que le président Bouteflika participe à ce sommet. Les responsables espagnols n’ont pas pu convaincre les responsables algériens. A ce propos, il est à rappeler que l’Algérie a toujours était réservée par rapport à ce «cadre» initié par Sarkozy, d’autant qu’Israël est membre important de l’UPM et qu’au début de lancement de ce projet la diplomatie française avait accordé de l’importance au rôle de l’Egypte alors que l’Algérie pèse de tout son poids notamment dans la région de la rive sud de la Méditerranée. Par ailleurs, les agressions marocaines contre les réfugiés sahraouis auraient eu un impact sur la position de l’Algérie qui ne peut nier l’attitude «négative» de Paris sur ce dossier. Ainsi, l’échec de Kouchner concernant l’UPM est très clair et ne peut être pardonné par le président français.

    Pour rappel, c’est le 19 mai 2007 que Bernard Kouchner hérita du poste de la diplomatie française. Nombre d’observateurs et d’analystes ont critiqué le choix de Sarkozy et avec la pratique elles ont été confirmées, notamment en ce qui concerne les relations avec l’Algérie. En tout cas, Kouchner qui se présentait comme un bon élève de son président Nicolas Sarkozy a été écarté du gouvernement.

    Après sa nomination au poste de ministre des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie a déclaré, en prenant ses fonctions au Quai d’Orsay : «Il est vrai que nous croyons à certains équilibres mondiaux. Nous croyons à un monde multipolaire dans lequel il est important que la France (…) puisse faire entendre sa voix». Une déclaration qui confirme que la diplomatie française veut revenir en force sur la scène internationale.

    Il est à rappeler que Mme Alliot-Marie, qui faisait déjà partie du gouvernement de l’ex-président français Jacques Chirac, est très appréciée à Alger où elle fit plusieurs séjours dans ses diverses fonctions. Mme Alliot-Marie, qui a été successivement ministre de la Défense nationale, de l’Intérieur et de la Justice avant de prendre en main les Affaires étrangères, a une expérience politique qui sera mise au profit de la diplomatie française.

    Relancer les relations algéro-françaises

    Il faut dire que Paris ne veut pas perdre ses relations avec l’Algérie, ni sa place comme partenaire stratégique alors que l’Algérie est en train d’acquérir d’autres partenaires puissants comme les Etats-Unis et la Grande-Bretagne. Ainsi, en dehors de l’héritage historique, la France a des intérêts commerciaux énormes avec l’Algérie. Toutefois, avec le lancement du nouveau plan d’investissement public doté d’une enveloppe financière de plus de 200 milliards de dollars, Sarkozy est conscient de l’enjeu économique de ce programme.

    D’ailleurs, c’est pour cela que l’ex- Premier ministre français Jean-Pierre Raffarin est attendu à Alger mardi prochain, le 24 novembre.

    Il faut noter que les échanges entre les deux pays ont atteint 7,75 milliards d’euros en 2009, en recul de près de 3 milliards par rapport à 2008. Un recul qui serait en relation avec la position de la France par rapport aux mesures prises dans le cadre de la LFC 2009.

    Cependant, le gouvernement algérien a affirmé qu’il n’est pas question de revenir sur les nouvelles mesures économiques prises dans le cadre de la loi de finances complémentaire de 2009, confirmées dans la loi definances 2010 et auxquelles la France doit se soumettre.

    Par Nacera Chenafi

    Les Débats,