Mois : novembre 2010
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HRW : Les forces de sécurité marocaines ont soumis des détenus à des passages à tabac et des mauvais traitements
(New York, le 26 novembre 2010) – Les forces de sécurité marocaines ont infligé de nombreux passages à tabac et autres mauvais traitements aux personnes détenues à la suite des violences survenues le 8 novembre 2010 à El-Ayoun, capitale du Sahara occidental, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. Les forces de sécurité ont également attaqué directement des civils, selon une enquête menée par Human Rights Watch. Les autorités marocaines devraient immédiatement mettre fin aux exactions infligées aux détenus, et mener une enquête indépendante à ce sujet.Dans la matinée du 8 novembre, les forces de sécurité marocaines ont commencé à démanteler le camp de Gdeim Izik, constitué d’environ 6 500 tentes montées début octobre par des Sahraouis en guise de protestation contre les conditions sociales et économiques dans le Sahara occidental, région contrôlée par le Maroc. Cette intervention a déclenché de violents affrontements entre les forces de sécurité marocaines d’une part, et les résidents du camp ainsi que des habitants de la ville voisine d’El-Ayoun d’autre part. Selon les chiffres officiels, onze membres des forces de sécurité et au moins deux civils ont été tués lors de ces violences. De nombreux immeubles – des sièges administratifs mais aussi des résidences privées – ainsi que des véhicules ont été incendiés à El-Ayoun.« Les forces de sécurité marocaines ont le droit de recourir à une force proportionnelle pour prévenir la violence et protéger les vies humaines, mais rien ne peut justifier le passage à tabac de détenus jusqu’à ce qu’ils perdent connaissance », a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch.Pour lire l’intégralité de ce communiqué en anglais, veuillez cliquer ici.La traduction intégrale en français de ce communiqué sera prochainement mise en ligne sur cette page.Human Rights Watch, 26/11/2010 -
2 médecins belges en mission humanitaire arrêtées et expulsées par le Maroc
(Belga) Marie-Jeanne Wuidar et An Collier, deux médecins belges en mission humanitaire à El Ayoun (Sahara Occidental) ont été arrêtées et expulsées par le Maroc ce samedi 20 novembre lors de leur entrevue avec Mohamed Lamin Haddi, militant des droits de l’homme, dénonce dimanche le comité belge de soutien au Peuple sahraoui dans un communiqué.« Mohamed Lamin Haddi devait conduire les deux médecins auprès d’un civil, blessé lors de l’attaque, le 8 novembre dernier, contre le camp de Gdeim Izik par les forces marocaines », explique le comité rappelant que la situation sanitaire et humanitaire à El Ayoun, isolée par le Maroc, est préoccupante. Les deux médecins belges ont été expulsées samedi et viennent d’arriver à Brussels Airport dimanche midi. « Les médias internationaux sont interdits d’accès. La seule ONG autorisée sur place est Human Rights Watch », regrette encore le Comité. Mohamed Lamin Haddi a également été arrêté et « on est sans nouvelle depuis », rapporte le Comité. « Il est impossible de connaître la situation réelle et les conséquences exactes de l’attaque contre le camp où s’étaient regroupés, de façon pacifique, environ 20.000 Sahraouis », précise le Comité. Le 17 novembre, le quotidien Le Soir annonçait également qu’un de ses correspondants, Guillaume Bontoux, parti à El Ayoun le 11 novembre pour y comprendre les circonstances de l’attaque, s’était aussi fait expulser trois jours après son arrivée. (COC)
Source: Belga -
Les pirates informatiques ne cachent pas leur origine ni leur motif: Des sites Internet algériens piratés par des hackers marocains
Plusieurs sites Internet d’Algérie, dont celui de notre ambassade à Washington, ont été piratés durant ces deux derniers jours par des hackers se présentant comme des nationalistes marocains qui défendent l’idée que le Sahara appartient au royaume chérifien. Hier, le site presse-dz n’a pu être récupéré. Sa page d’accueil, qui est en fait un portail permettant l’accès à la presse algérienne, affichait un drapeau marocain avec le logo du hacker qui l’a piraté.Mardi dernier, l’ambassade d’Algérie à Washington a indiqué, dans un communiqué, que son site a été «la cible ce week-end d’attaques lâches par des pirates qui ont clairement étalé leurs motivations et leur hostilité envers l’Algérie».La page d’accueil du site, lit-on encore dans le communiqué, a été occupée par un drapeau du Maroc incluant le Sahara avec en fond sonore l’hymne national marocain. «Les pirates n’ont laissé aucun doute concernant leur identité ou leurs sponsors, utilisant maintenant des moyens et tactiques désespérés», affirme encore la mission diplomatique algérienne. L’attaque n’a duré que quelques minutes avant que les informaticiens de l’ambassade ne neutralisent l’attaque et remettent le site en marche.Sur les forums Internet, ces pirates ont affiché leur fierté et relatent leurs tentatives qu’ils qualifient d’«exploit».Evidemment, les pirates s’en sont pris à l’Algérie pour sa position dans le conflit du Sahara occidental que le Maroc occupe, illégalement, depuis 1975. Ces attaques ne sont pas les premières. D’autres sites d’institutions algériennes ont déjà été la cible de nombreux pirates qui ne cachent d’ailleurs pas leur origine ni le motif de leurs attaques : «La position de l’Algérie et son soutien à la cause sahraouie», écrivent-ils. De là à conclure que ces pirates ont la bénédiction du Makhzen, il n’y a qu’un pas que nous franchirons sans la moindre hésitation ou doute.Ces attaques, pour anodines qu’elles soient, n’en posent pas moins la question de la sécurité des infrastructures informatiques et sites, institutionnels surtout, dans notre pays. C’est là un chantier prioritaire, voire stratégique, que l’Algérie se doit de prendre en charge de toute urgence au vu des risques majeurs qui peuvent même être catastrophiques pour le pays. Les niveaux de sécurité des sites web algériens doivent être optimisés et, pour certains du moins, hautement sécurisés. Gardons en mémoire l’attaque du virus informatique Stuxnet contre le programme nucléaire iranien qu’il a fortement perturbé.Par Reda CadiLa Tribune d’Algérie, 25/11/2010 -
Tribunal espagnol : L’assaut marocain est un crime de lèse humanité
Le ministère public demande au juge Moreno de demander le Maroc s’il a ouvert une enquête sur le cas avant avant de se déclarer compétentLe Ministère public de l’Audience Nationale pense que le démantèlement du campement de Gdaym Izik (le Campement la Dignité) près de la capitale du Sahara Occidental, El Aaiún, par la police marocaine pourrait constituer un délit de lèse humanité, « avec un caractère provisoire et sans préjudice d’une plus grande concrétion dans l’avenir », selon l’écrit auquel El PAIS a eu accès. Le ministère public rappelle que l’unique victime mortelle reconnue par le Maroc est espagnole, ainsi que la relation historique et culturelle entre l’Espagne et le Sahara, pour justifier la compétence des tribunaux espagnols, bien qu’il demande au juge Ismael Moreno de questionner le pays alaouite s’il a ouvert une enquête pour éclaircir les faits.
De cette façon, le ministère public ouvre la porte pour que l’Audience Nationale puisse se déclarer compétente pour enquêter sur les faits arrivés à El Aaiún en vertu de la réglementation sur la juridiction universelle espagnole.
Le ministère public répond ainsi aux plaintes présentées par la Ligue Espagnole des Droits de l’homme et par des parents de l’espagnol mort dans les incidents.
« Les circonstances décrites dans la plainte, jointe aux antécédents historiques, permettent d’affirmer à présent, et sans préjudice d’une information ultérieure plus complète, que les faits pourraient avoir une nature délictueuse dans les termes exprimées » c’est-à-dire qu’ils pourraient constituer un crime de lèse humanité.
De plus, le ministère public assure que « le comportement de la police marocaine se dirige contre un collectif très déterminé assis dans une localisation concrète, le collectif qui réunit les conditions requises pour être considéré comme un groupe national ou ethnique aux effets indiqués ». Et il ajoute : « Telle qualification a été reconnue par les antécédents que la question sahraouie a réveillés au sein de l’ONU et en particulier dans la résolution 1.495 (de 2003, dans UN PDF), approuvée par le Conseil de Sécurité ».
Deuxièmement, et toujours selon le procureur, l’opération policière, au moins apparemment, n’a pas eu d’autre but que supprimer l’installation d’Agdaym Izik sans que d’autres motivations différentes ne soient appréciées «
Le procureur rappelle que l’unique victime reconnue par le Maroc, Babi Hamday Buyema, avait la nationalité espagnole et, pour ne laisser aucun doute sur si l’Audience Nationale pourrait ne pas avoir de compétences pour juger les faits, explique les relations de liens historiques, sociales, culturelles de l’Espagne avec le Sahara occidental.
« Les liens avec la communauté sahraouie sont évidents », affirme l’écrit. « Non seulement il faut souligner la condition de territoire colonial dans le passé du Sahara Occidental, ce qui a déterminé la création de liens linguistiques, culturels, etc., qui a un reflet dans la législation espagnole. Ainsi, la législation sur l’acquisition de la nationalité espagnole contemple des mécanismes privilégiés pour l’ethnie sahraouie ».
D’ailleurs, ajoute-t-il, « l’ONU considère l’Espagne comme puissance administrante du territoire non-autonome du Sahara Occidental, en déclarant contraires au droit international les accords de Madrid signés en 1975 entre l’Espagne, le Maroc et la Mauritanie dans lesquels ces deux derniers ont été déclarés puissances administrantes ».
En attendant, le premier vice-président du Gouvernement, Alfredo Pérez Rubalcaba, a insisté aujourd’hui sur le fait que tous les médias, et non seulement deux, « soient présents à El Aaiún » et a souligné la nécessité de « continuer de dialoguer avec le Maroc pour que cela arrive ». Dans la conférence de presse postérieure au Conseil des Ministres, Rubalcaba a précisé que « cela est bon pour la presse espagnole et pour le Maroc » et a souligné que ce point de vue le transmettra « encore et encore et à chaque fois qu’il pourra » au ministre marocain de l’Intérieur et au ministre de la communication.
Le ministre de l’Intérieur a insisté aussi sur le fait que « la position espagnole n’a pas changé », signalant que ce n’était pas lui qui a mené les négociations pour obtenir l’accès des journalistes espagnols au Sahara occidental, « sauf dans la réunion de l’après-midi vendredi, pour débloquer un processus démocratique qui s’était produit ».
MANUEL ALTOZANO – Madrid – 26/11/2010
EL PAIS, 26/11/2010 -
Abdelilah Issou : « Ma vie est en danger »
« Les services de renseignements marocains ont tenté de me kidnapper à Madrid (Espagne), donc ma vie est en danger à tout moment. S’il m’arrive quoi que ce soit, c’est les services de renseignements du Makhzen et l’ambassade du Maroc à Madrid », a déclaré Abdelilah Issou.Troisième et dernière partie
Anouar Malek : qu’en est-t-il du peuple marocain ?Abdelilah Issou : le peuple marocain vit toujours dans la pauvreté des années soixante et soixante-dix. En général, il se contente de regarder ce que font les personnalités influentes, ou bien occupé par des questions futiles qui ne lui sont d’aucune utilité. Des fois ces questions banales sont crées par le Makhzen pour distraire et endormir le peuple marocain et afin de cacher ses échecs et ses scandales. Les richesses maritimes sont exploitées par les étrangers et les généraux marocains, notamment Ben Slimane et Benani.Anouar Malek : vous avez parlé de quelques personnalités influentes, notamment du général Abdelaziz Benani qui occupe le poste d’inspecteur général des forces armées royales marocaines, pouvez-vous nous fournir plus de détails ?Abdelilah Issou : j’ai su après ma désertion de l’armée que le général Abdelaziz Benani, qui occupait le poste de chef de la région sud qui englobe le Sahara Occidental, est impliqué dans le trafic et le commerce juteux de la drogue avec de dangereux réseaux internationaux. A cette époque là, il possédait une société de boissons gazeuses. La production de cette entreprise est vendue aux unités de l’armée au Sahara Occidental. Le siège central de cette entreprise appelée « Bottling International » se trouvait dans la ville de Tanger. Les camions de cette entreprise sont utilisés pour transporter la cocaïne du port d’el Ayoun à Tanger, où elle est stockée avant d’être acheminée vers l’Europe en utilisant les réseaux de transport du Haschish. Des « Empereurs » colombiens de la drogue ont transformé le Maroc comme en plateforme de transit de la cocaïne vers l’Europe. Des opérations de cette envergure ne peuvent pas être montées sans l’aide des autorités locales, moi personnellement je suis convaincu que le général Benani est impliqué dans ces affaires.Le CNI est omni présent, même dans la chambre à coucher du roiAnouar Malek : vous accusez les services de renseignements espagnols d’infiltrer les coulisses de l’Etat et de ses institutions marocaines, avez-vous des données sur ce sujet ?Abdelilah Issou : les services de renseignements espagnols « Centro nacional de Inteligencia » (CNI) ont infiltrés toutes les institutions marocaines du palais royal jusqu’à la petite caserne de l’armée, de la gendarmerie ainsi que de la police. La coopération entre eux est une réalité. Ainsi, cela contredit ce qui a été médiatisé à propos d’un conflit opposant entre les institutions marocaines et le CNI. Pire, il y a des officiers supérieurs marocains qui transmettent régulièrement des rapports contenant des informations militaires à la CNI, notamment ce qu’on appelle « Psycological Profiles » de certains officiers supérieurs et même sur de petits officiers qui occupent des postes sensibles. Ces rapports contenaient les points faibles, défauts de ces officiers pour faciliter leur infiltration. Les rapports contenaient, en outre, des informations détaillées sur les unités militaires, les armes à leur disposition et tout ce qui concerne la situation au Sahara Occidental, particulièrement lors des Intifada du peuple sahraoui pour leur autodétermination.C’est ainsi que les services de renseignements marocains ont tenté de me kidnapper à MadridAnouar Malek : Vous avez déposé plainte à Madrid contre les services de renseignement marocains que vous accusez de tentative de kidnapping, que s’est-t-il passé au juste ?Abdelilah Issou : En mois de janvier 2009 des informations me sont parvenues du Maroc. C’était des informations inquiétantes, selon lesquelles le Makhzen voulait me kidnapper et me renvoyer au Maroc. La source de l’information était fiable à 100 %. En mois de mars 2009 j’ai quitté mon travail, j’ai rangé mes affaires et je me suis refugié en Colombie (Amérique Latine), où y avais passé près de six (6) mois. J’étais caché et je n’ai contacté personne. Par la suite, j’ai décidé de retourner à Madrid. Le 21 aout à 7 :30 du matin, alors que je rentrais chez moi après une séance de sport matinale, j’ai été surpris par une personne armée descendue d’une voiture. Cette personne m’a tenu par le bras et a tenté de m’embarquer dans le véhicule par la force. J’ai me suis battu et résisté, ainsi j’ai pu lui échapper. Je me suis enfui en courant. J’ai préféré mourir plutôt que de retourner au Maroc. En effet, je croyais que l’homme armé allait tirer sur moi. Cependant, il ne l’a pas fait, par ce qu’il y avait une personne non loin de l’endroit où se sont déroulés les faits. Le témoin, d’ailleurs, a confirmé mes propos devant la police. Tout en sachant le danger qui plane sur moi, les autorités espagnoles n’ont pris aucune mesure pour assurer ma sécurité.Anouar Malek : pensez-vous que votre vie est encore en danger ?Abdelilah Issou : je suis menacé de mort à chaque instant. Du moment que les services de renseignements marocains ont essayé de me kidnapper, donc je suis leur cible. Après mon départ de Rabat, les membres de ma famille ont été interrogés durant de longs mois. Ma défunte mère est décédée de stress et de chagrin. Une fois les services de renseignement ont arrêté mon père et ont dit qu’ils le garderaient comme otage jusqu’à ce que je me rende. A cette époque mon père avait 70 ans.Anouar Malek : un dernier motAbdelilah Issou : à travers la tribune du journal Echorouk, dont je suis un fidele lecteur, je lance un appel au monde entier : ma vie est en danger. S’il m’arrive quelque malheur j’en jette toute la responsabilité sur les services de renseignements marocains et l’ambassade du Maroc ici à Madrid. Ma sécurité devrait être assurée par les autorités espagnoles et le haut commissariat des refugiés (HCR). Je tiens enfin à remercier le journal Echorouk pour m’avoir donné une occasion pour m’exprimer.Entretien réalisé par Anouar Malek à partir de Madrid/ Version française M.DEchourouk Online, 24/11/2010 -
Des plans du Makhzen pour transformer l’Algérie en centre de transit de la drogue
L’Algérie est dans la ligne de mire de toutes les institutions officielles marocaines qui rêvent de l’ « empoisonner avec les stupéfiants et de la transformer en un centre de transit du haschisch et de la cocaïne.Deuxième partieAnouar Malek : comment était la situation des soldats marocains dans les casernes durant la guerre ?Abdelilahou Issou: le Polisario nous bombardait quotidiennement avec des fusils mitrailleurs de 14,5 et 23 mm, ainsi un grand nombre soldats sont tués, sans parler des blessés. Les bases fortifiées de l’armée sont attaquées avec des RPG7, ainsi notre vie est devenue un véritable enfer. En plus de cela, des commandos sahraouis s’infiltraient dans nos casernes et égorgeaient nos soldats. Moi personnellement je ne dormais pas de peur. Mais après le cessez-le-feu de 1991 la situation s’est améliorée. En toute franchise, l’armée marocaine tremble de peur rien qu’en pensant aux commandos du Polisario. Au cas où une guerre éclaterait de nouveau, le Makhzen serait le plus grand perdant, pire les soldats déserteraient leurs casernes.99 % des sahraouis sont avec le Front Polisario, l’autodétermination est l’unique solutionAnouar Malek : comment évaluez vous la situation des droits de l’homme au Maroc et au Sahara Occidental ?Abdelilahou Issou: les droits de l’homme ne sont pas respectés, ni au Maroc ni au Sahara Occidental. Les sahraouis sont considérés comme des citoyens de 2e degré. Ils sont maltraités, pourchassés et opprimés, ainsi de nombreux d’entre eux ont rejoint le Front Polisario. 99 % des sahraouis sont avec le Front Polisario corps et âmes. C’est, d’ailleurs, pour cette raison que le Makhzen refuse le referendum de l’autodétermination. Les sahraouis voient quotidiennement leurs richesses spoliées. Un jour j’ai vu un bateau chargé de sable sahraoui destiné à la vente aux iles canari. Les exemples sur l’exploitation illégale des richesses sahraouies ne manquent pas.Anouar Malek : le peuple sahraoui est opprimé, ses richesses spoliées, pouvez vous nous parler de l’injustice que subi ce peuple ?Abdelilahou Issou: Un ami officier m’a raconté un jour qu’un groupe de soldats est entré dans un hamam (Bain Public) de femmes dans la ville de Samara et a violé toutes les femmes qui s’y trouvait. Les soldats entraient par force dans les maisons, volaient tout ce qui a une valeur et violaient les femmes qui s’y trouvent. Même les enfants et les vieux n’échappent pas à la barbarie de militaires marocains. Le peuple sahraoui souffre de l’oppression, l’injustice et subi des violences physique et morale. Ainsi, un grand nombre de sahraoui se sont refugiés à Tindouf au sud ouest de l’Algérie pour sauver leurs vies.La corruption gangrène l’armée marocaineAnouar Malek: parlez nous de la corruption au sein de l’armée marocaineAbdelilahou Issou: La corruption gangrène l’armée marocaine. Au Sahara Occidental, je voyais quotidiennement des soldats privés de nourriture. Une grande partie des vivres qui leur étaient théoriquement destinées sont détournées et vendues par les grands chefs militaires qui se font ainsi d’énorme sommes d’argents. Il y a au niveau de chaque section une boutique mobile qui vend aux soldats des vivres tels que des légumes, fruits, boissons et cigarettes. Pire encore, les chefs des compagnies vendent du haschisch et de l’héroïne pour droguer leurs soldats. Ainsi, ils gagnent énormément d’argent de ce commerce illégal. Bref, tout se vend et s’achète au sein de l’armée marocaine qu’il s’agisse de permissions, promotions et même le silence.Des plans du Makhzen pour transformer l’Algérie en centre de transit de la drogueL’Algérie est dans la ligne de mire de toutes les institutions officielles marocaines qui rêvent de l’ « empoisonner avec les stupéfiants et de la transformer en un centre de transit du haschisch et de la cocaïne. L’objectif par de tels ignobles desseins est de lui créer des problèmes sur la scène internationale. Il est très clair que cela est dû à la position honorable de l’Algérie qui soutien la cause juste du peuple sahraoui et son droit à l’autodétermination. Je vous dis en toute franchise que le Makhzen est prêt à s’allier avec le diable pour se venger de l’Algérie par ce qu’elle est le seul pays opposé à la politique diabolique du Makhzen.Entretien réalisé par Anouar Malek à partir de Madrid/ Version française M.D
Echourouk Online, 23/11/2010 -
Les pirates informatiques ne cachent pas leur origine ni leur motif: Des sites Internet algériens piratés par des hackers marocains
Plusieurs sites Internet d’Algérie, dont celui de notre ambassade à Washington, ont été piratés durant ces deux derniers jours par des hackers se présentant comme des nationalistes marocains qui défendent l’idée que le Sahara appartient au royaume chérifien. Hier, le site presse-dz n’a pu être récupéré. Sa page d’accueil, qui est en fait un portail permettant l’accès à la presse algérienne, affichait un drapeau marocain avec le logo du hacker qui l’a piraté.Mardi dernier, l’ambassade d’Algérie à Washington a indiqué, dans un communiqué, que son site a été «la cible ce week-end d’attaques lâches par des pirates qui ont clairement étalé leurs motivations et leur hostilité envers l’Algérie».La page d’accueil du site, lit-on encore dans le communiqué, a été occupée par un drapeau du Maroc incluant le Sahara avec en fond sonore l’hymne national marocain. «Les pirates n’ont laissé aucun doute concernant leur identité ou leurs sponsors, utilisant maintenant des moyens et tactiques désespérés», affirme encore la mission diplomatique algérienne. L’attaque n’a duré que quelques minutes avant que les informaticiens de l’ambassade ne neutralisent l’attaque et remettent le site en marche.Sur les forums Internet, ces pirates ont affiché leur fierté et relatent leurs tentatives qu’ils qualifient d’«exploit».Evidemment, les pirates s’en sont pris à l’Algérie pour sa position dans le conflit du Sahara occidental que le Maroc occupe, illégalement, depuis 1975. Ces attaques ne sont pas les premières. D’autres sites d’institutions algériennes ont déjà été la cible de nombreux pirates qui ne cachent d’ailleurs pas leur origine ni le motif de leurs attaques : «La position de l’Algérie et son soutien à la cause sahraouie», écrivent-ils. De là à conclure que ces pirates ont la bénédiction du Makhzen, il n’y a qu’un pas que nous franchirons sans la moindre hésitation ou doute.Ces attaques, pour anodines qu’elles soient, n’en posent pas moins la question de la sécurité des infrastructures informatiques et sites, institutionnels surtout, dans notre pays. C’est là un chantier prioritaire, voire stratégique, que l’Algérie se doit de prendre en charge de toute urgence au vu des risques majeurs qui peuvent même être catastrophiques pour le pays. Les niveaux de sécurité des sites web algériens doivent être optimisés et, pour certains du moins, hautement sécurisés. Gardons en mémoire l’attaque du virus informatique Stuxnet contre le programme nucléaire iranien qu’il a fortement perturbé.Par Reda CadiLa Tribune d’Algérie, 25/11/2010 -
Résolution du PE : Un énième revers pour le Makhzen
La nouvelle, venant de l’Union européenne, est tombée comme un coup de massue sur le royaume de sa majesté qui se croyait –jusqu’ici- un protégé de certaines puissances occidentales, à l’instar de la France. La résolution du Parlement européen (PE) condamnant, pour la première fois, les violences dans les territoires occupés du Sahara occidental constitue un «revers» important pour un Makhzen qui, désormais, fait de la répression des sahraouis un art de loisir. Tout en se «félicitant du consensus» dégagé autour du projet de résolution, des intervenants ont relevé que le Parlement européen «se libère enfin de l’emprise marocaine, pour franchir un pas aussi important».Dans cette fameuse résolution, les eurodéputés se sont dits «choqués» par la violence marocaine contre des civils sahraouis ainsi que par l’usage de la force le jour même de l’ouverture à New York du troisième cycle de pourparlers informels sur le statut du Sahara occidental. Voici donc de quoi subir au Maroc un énième revers sur la scène internationale. Les eurodéputés à l’origine de cette résolution se sont dits également «étonnés» que des parlementaires européens et des journalistes se soient vus refuser l’accès au Sahara occidental, demandant aux autorités marocaines «l’accès et la liberté de circulation dans la région pour la presse et les organisations non gouvernementales».C’est, en un mot, une condamnation pure et simple de la politique de «massacres à huis clos». Les députés européens ont demandé «instamment» la mise en place, sous l’égide des Nations unies, d’une commission d’enquête indépendante et transparente pour élucider ces événements. De quoi conforter le Front Polisario, seul représentant légitime du peuple sahraoui, dans ses revendications de dépêcher des enquêteurs onusiens dans les territoires occupés du Sahara occidental. Une revendication qui, pour rappel, a été rejetée par le Conseil de sécurité de l’ONU, sous l’influence de la France.S’exprimant au sujet de cette résolution, le représentant du Front Polisario en Europe, Ahmed Beissat, a estimé que la résolution adoptée par le Parlement européen est une «vive condamnation des crimes marocains contre les civils sahraouis». Il a estimé, dans un communiqué, que ce texte contient les «principaux» éléments devant permettre au Parlement européen de «contribuer grandement à la poursuite de la paix et de la justice au Sahara occidental». Ces éléments, a-t-il expliqué, sont la condamnation de l’utilisation de la violence par les autorités marocaines à l’encontre de civils sahraouis, et la demande «urgente» à l’ONU de mettre sur pied une commission d’enquête internationale «indépendante» pour élucider les évènements qu’a connus le camp de Gdeim Izik, le 8 novembre dernier.De cette résolution, a-t-il ajouté, se dégage aussi un «message politique» qui veut dire également que les droits de l’homme sont «au-dessus de toute considération» et leur bafouement par le Maroc sera «condamnable et désormais puni». Pour le député du groupe de gauche, Willy Meyer, l’adoption d’une telle résolution est en soi une «performance» et intervient «au grand dam de l’administration marocaine qui a du user de pressions pour que cette question ne soit pas portée à l’hémicycle européen». Par ailleurs, des associations françaises ont appelé à la constitution «rapide» d’une mission internationale pour faire un rapport sur la situation des droits de l’homme au Sahara occidental, y compris sur le démantèlement du camp de Gdeim Izik le 8 novembre dernier».Dans leur appel adressé à la ministre française des affaires étrangères, ces mêmes associations estiment que cette mission «pourrait ainsi émettre des recommandations sur le rôle de la Minurso (Mission de l’Onu pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental) concernant la protection de l’homme», dans la région. Les auteurs de l’appel parmi lesquels le directeur France de Human Rights Watch, relèvent que la Minurso est la seule mission de maintien de la paix de l’ONU établie (dans la région) depuis 1991 à ne pas avoir une composante «droits de l’homme» dans s on mandat. C’est ainsi que le royaume de sa Majesté risque de perdre sur tous les fronts. Jamais le Maroc n’a été aussi rejeté sur la place internationale.
Hakim AichiouLe Carrefour d’Algérie, 27/11/2010 -
Percée sahraouie historique
Pour l’instant, Paris opte pour un prudent silence, contrairement à Rabat qui qualifie sans vergogne la résolution parlementaire européenne d’injuste.La cause sahraouie vient de réaliser une percée historique avec une résolution du Parlement européen condamnant fermement les violences issues de l’assaut meurtrier de Gdeim Isik qui a jusqu’à aujourd’hui des prolongements à El-Ayoun, la capitale occupée du Sahara occidental. Si elles peuvent être considérées comme le meilleur cadeau offert au Parlement sahraoui à l’occasion de la commémoration de son anniversaire demain, ces conclusions, une première, constituent une gifle retentissante pour la politique du roi au Sahara occidental.Des conclusions qui viennent aussi comme un désaveu pour celle de ses protecteurs français, en attendant que Paris puisse se retourner et voir comment redresser la barre le 13 décembre prochain lorsque le Conseil d’association UE-Maroc abordera à son tour, lors de sa réunion, la peu glorieuse charge des FAR conte les campeurs sahraouis à Gdeim Izik. Pour l’instant, Paris opte pour un prudent silence, contrairement à Rabat qui qualifie sans vergogne la résolution parlementaire européenne d’injuste et charge cette fois non pas Gdeim Isik ou comme de tradition l’Algérie, mais le PP espagnol, l’accusant de jeter le makhzen en pâture à l’opinion espagnole pour un intérêt électoral. Comme si les Espagnols n’étaient pas le peuple qui, jusqu’ici, se manifeste le plus en faveur de la cause sahraouie.Entre autres, Rabat accuse le PP de porter atteinte à son «intégrité territoriale», alors qu’il serait plus juste de parler d’intégrisme territorial. Avant la reunion du PE, Rabat disait ne pas demander la complaisance de ses partenaires à propos des évènements sanglants d’El-Ayoun, mais qu’il réclamait seulement une attitude lucide, objective et réaliste. Une attitude formidable, pensait-on alors. Mais maintenant que c’est fait et que les parlementaires européens se sont prononcés, Rabat refuse le verdict et pointe du doigt le PP. Cependant, ce qui est plus grave, c’est son abominable chantage. Khalid Naciri, le porte-parole du gouvernement marocain, annonce froidement en effet, qu’en Méditerranée, il n’y aura pas de «stabilité en dehors de l’unité territoriale du royaume du Maroc». Et «c’est ce que devront saisir les Espagnols», disait-il pour enfoncer le clou.M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.frLe Jeune Indépendant, 27/11/2010 -
Tribunal espagnol : L’assaut marocain est un crime de lèse humanité
Le ministère public demande au juge Moreno de demander le Maroc s’il a ouvert une enquête sur le cas avant avant de se déclarer compétentLe Ministère public de l’Audience Nationale pense que le démantèlement du campement de Gdaym Izik (le Campement la Dignité) près de la capitale du Sahara Occidental, El Aaiún, par la police marocaine pourrait constituer un délit de lèse humanité, « avec un caractère provisoire et sans préjudice d’une plus grande concrétion dans l’avenir », selon l’écrit auquel El PAIS a eu accès. Le ministère public rappelle que l’unique victime mortelle reconnue par le Maroc est espagnole, ainsi que la relation historique et culturelle entre l’Espagne et le Sahara, pour justifier la compétence des tribunaux espagnols, bien qu’il demande au juge Ismael Moreno de questionner le pays alaouite s’il a ouvert une enquête pour éclaircir les faits.
De cette façon, le ministère public ouvre la porte pour que l’Audience Nationale puisse se déclarer compétente pour enquêter sur les faits arrivés à El Aaiún en vertu de la réglementation sur la juridiction universelle espagnole.
Le ministère public répond ainsi aux plaintes présentées par la Ligue Espagnole des Droits de l’homme et par des parents de l’espagnol mort dans les incidents.
« Les circonstances décrites dans la plainte, jointe aux antécédents historiques, permettent d’affirmer à présent, et sans préjudice d’une information ultérieure plus complète, que les faits pourraient avoir une nature délictueuse dans les termes exprimées » c’est-à-dire qu’ils pourraient constituer un crime de lèse humanité.
De plus, le ministère public assure que « le comportement de la police marocaine se dirige contre un collectif très déterminé assis dans une localisation concrète, le collectif qui réunit les conditions requises pour être considéré comme un groupe national ou ethnique aux effets indiqués ». Et il ajoute : « Telle qualification a été reconnue par les antécédents que la question sahraouie a réveillés au sein de l’ONU et en particulier dans la résolution 1.495 (de 2003, dans UN PDF), approuvée par le Conseil de Sécurité ».
Deuxièmement, et toujours selon le procureur, l’opération policière, au moins apparemment, n’a pas eu d’autre but que supprimer l’installation d’Agdaym Izik sans que d’autres motivations différentes ne soient appréciées «
Le procureur rappelle que l’unique victime reconnue par le Maroc, Babi Hamday Buyema, avait la nationalité espagnole et, pour ne laisser aucun doute sur si l’Audience Nationale pourrait ne pas avoir de compétences pour juger les faits, explique les relations de liens historiques, sociales, culturelles de l’Espagne avec le Sahara occidental.
« Les liens avec la communauté sahraouie sont évidents », affirme l’écrit. « Non seulement il faut souligner la condition de territoire colonial dans le passé du Sahara Occidental, ce qui a déterminé la création de liens linguistiques, culturels, etc., qui a un reflet dans la législation espagnole. Ainsi, la législation sur l’acquisition de la nationalité espagnole contemple des mécanismes privilégiés pour l’ethnie sahraouie ».
D’ailleurs, ajoute-t-il, « l’ONU considère l’Espagne comme puissance administrante du territoire non-autonome du Sahara Occidental, en déclarant contraires au droit international les accords de Madrid signés en 1975 entre l’Espagne, le Maroc et la Mauritanie dans lesquels ces deux derniers ont été déclarés puissances administrantes ».
En attendant, le premier vice-président du Gouvernement, Alfredo Pérez Rubalcaba, a insisté aujourd’hui sur le fait que tous les médias, et non seulement deux, « soient présents à El Aaiún » et a souligné la nécessité de « continuer de dialoguer avec le Maroc pour que cela arrive ». Dans la conférence de presse postérieure au Conseil des Ministres, Rubalcaba a précisé que « cela est bon pour la presse espagnole et pour le Maroc » et a souligné que ce point de vue le transmettra « encore et encore et à chaque fois qu’il pourra » au ministre marocain de l’Intérieur et au ministre de la communication.
Le ministre de l’Intérieur a insisté aussi sur le fait que « la position espagnole n’a pas changé », signalant que ce n’était pas lui qui a mené les négociations pour obtenir l’accès des journalistes espagnols au Sahara occidental, « sauf dans la réunion de l’après-midi vendredi, pour débloquer un processus démocratique qui s’était produit ».
MANUEL ALTOZANO – Madrid – 26/11/2010
EL PAIS, 26/11/2010