Mois : novembre 2010

  • Répression au camp sahraoui : Human Rights met à nu le Maroc

    HRW a dressé un rapport accablant sur les violations des droits de l’homme par des forces marocaines contre le camp sahraoui de Gdeim Izik, près d’El-Ayoun.
    Dans son rapport publié, hier, vendredi, l’organisation américaine des droits de l’homme relève la «suprématie» des forces marocaines contre des Sahraouis désarmés. La chargée de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord auprès de HRW rapporte que les forces marocaines, ainsi que des civils marocains ont mené des «attaques de représailles» contre les civils sahraouis et leurs lieux d’habitation, tout en empêchant les Sahraouis blessés de bénéficier de soins.

    «Un tel comportement et les violences exercées contre des Sahraouis lors des gardes à vue ne pourraient être considérés comme actes légitimes pour prévenir ou arrêter des manifestants qui ont eu recours à des jets de pierres», affirme l’ONG américaine. Rapportant les témoignages d’avocats sahraouis spécialisés dans les droits de l’homme à El-Ayoun, Human Rights Watch souligne que dans la foulée de l’attaque militaire du 8 novembre, dernier, «les responsables de sécurité marocains ont arrêté des centaines de Sahraouis, plus d’une centaine d’entre eux sont toujours détenus. Neuf autres ont été transférés à Rabat pour une enquête par un tribunal militaire». Sur les différents corps des forces de sécurité marocaines impliqués dans la répression, cette organisation cite la gendarmerie, les forces auxiliaires, les forces de police et les unités spéciales anti-émeutes (groupes d’intervention rapide).

    En outre, la mission d’enquête de Human Rights Watch a identifié les abus commis par les forces marocaines. Concernant les sévices infligés aux détenus, l’organisation qui a questionné sept Sahraouis détenus, indique que ces derniers ont été maltraités par la police ou les gendarmes durant leur détention. «Certains ont été battus jusqu’à perdre connaissance, alors que d’autres ont été menacés de viol.» Des avocats représentant ceux restés en garde à vue ont déclaré à Human Rights Watch qu’au moins un détenu a déclaré à un juge d’instruction qu’il avait été violé durant la détention. «Les témoins interrogés par Human Rights Watch présentent de graves contusions et autres blessures récentes qui laissent penser qu’ils ont été battus en détention», note le rapport.

    Ahmed Salem Jadahlou, 34 ans, a déclaré a Human Rights Watch qu’il était arrivé au camp de protestation dans la soirée du 7 novembre, après avoir fait une longue route puisqu’il venait d’Espagne. Le matin de la répression, des gendarmes du camp l’ont arrêté et menotté, puis battu à coups de bottes jusqu’à ce qu’il perde connaissance. «Par la suite, environ 30 ou 40 d’entre nous ont été mis à l’arrière d’un camion de gendarmerie. Chacun d’entre nous était menotté les mains derrière le dos. Ils nous ont jetés à l’intérieur du camion comme du bétail. Certains avaient des blessures à la tête, et nous saignions tous. Ils nous ont mis les uns sur les autres et nous ont laissés ainsi pendant une heure ou deux, nous ordonnant de garder la tête baissée», rapporte-t-il.
    InfoSoir, 27/11/2010
  • Sahara Occidental : Contrôler de facto, c’est quoi au juste ?

    Sur la question du Sahara occidental, pays dont Madrid a raté la décolonisation, Mme Trinidad Jiménez, la ministre des Affaires étrangères d’Espagne, s’avère plus insaisissable que son prédécesseur Miguel Angel Moratinos. «Juridiquement, le Maroc n’est pas une puissance occupante du Sahara occidental, mais exerce un contrôle de facto suite à l’accord de Madrid où l’Espagne a abandonné la colonie en 1975.» L’accord de Madrid de triste mémoire est en fait un contrat de type mafieux qui voyait, pour la première fois au monde, une puissance coloniale classique rétrocéder un territoire à deux colonisateurs stagiaires du tiers monde, plus expansionnistes l’un que l’autre. 
    Madrid ne vendait pas que le seul territoire, elle livrait les populations sahraouies avec. Celles de la Seguia El Hamra furent données au Maroc, celles de Wad Edhahab à la Mauritanie. Au nom de quoi ? On n’en sait rien jusqu’à ce jour. Ce que l’on sait en revanche, c’est que «fakid echayë lâa youe’tihe (celui qui ne possède pas la chose ne peut la donner)», comme on sait aussi qu’un bonne partie du peuple espagnol et du Tercio s’inscrivent contre la trahison madrilène. 

    Mais que vaut aujourd’hui le contrat tripartite alors que 35 ans après, le territoire n’est toujours pas décolonisé, que sur le terrain les partenaires mauritanien et espagnol n’existent plus physiquement et qu’il y a juste un roi qui mime l’allié sioniste, dit que le Sahara occidental, c’est sa terre promise et qu’il n’en cédera pas un pouce ? Mme Jiménez, qui se fait moins flagrante dans l’appui espagnol au trône, arrondit de son mieux les angles pour nous dire en quelque sorte qu’au Sahara occidental, la présence marocaine n’est pas illégitime et les dépassements critiqués par le PE ne sont finalement qu’une intervention policière un peu musclée contre des populations qui ont tort de se considérer comme des colonisés et qui devraient imposer leur droit au baisemain et à la marocanité. 
    Jiménez ondulerait mieux que Moratinos ? Salem Ould Salek, l’homologue sahraoui de Jiménez, nous dit tout simplement qu’au Sahara occidental, l’Espagne est «la puissance administrante» et le Maroc «la puissance occupante». N’est-ce pas que ça sonne plus vrai… juridiquement ? M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.fr
    Le Jeune Indépendant, 28/11/2010
  • Rabat au pied du mur

    Une résolution a été adoptée par le Parlement européen, mercredi à Strasbourg, après les débats tenus sur l’agression marocaine du camp sahraoui de la liberté de Gdeim Izik.

    En session plénière depuis mardi, les députés européens ont inscrit sur leur agenda la question du Sahara Occidental suite aux conséquences dramatiques de l’opération des forces militaires marocaines contre les Sahraouis au camp de la liberté Gdeim Izik.

    Ils ont adopté une résolution sur la situation au Sahara occidental qui contient 12 recommandations importantes.
    Transmise aux différentes instances européens, et au Conseil de sécurité de l’ONU, elle invite à l’envoi d’une mission d’enquête sur les évènements survenus le 8 novembre dernier à Laâyoune sous occupation marocaine. Le Parlement européen souligne dans sa résolution qu’«il considère que les Nations unies constitueraient l’organisation la plus à même de mener une enquête internationale indépendante en vue de clarifier les événements, les décès et les disparitions». Une réponse officielle du Parlement européen aux députés marocains qui ont constitué une commission parlementaire d’enquête après avoir applaudi l’opération musclée contre le camp de liberté. Le respect des droits de l’homme dans les territoires sahraouis sous occupation marocaine est l’exigence soulignée par les parlementaire européens dans leur résolution sur le Sahara Occidental. «Considérant que plusieurs milliers de Sahraouis ont quitté leurs villes et installé des tentes dans la banlieue de Laâyoune , édifiant le camp de Gdeim Izik pour protester pacifiquement contre leur situation sociale, politique et économique et contre leurs conditions de vie», souligne-t-on en référence sans le nommer au système colonial marocain. Le Parlement européen met l’accent dans sa résolution sur le blocus médiatico-sécuritaire imposé par Rabat sur les territoires sahraouis occupés. La résolution mentionne que «le dimanche 24 octobre, Nayem El-Garhi, un adolescent sahraoui de 14 ans, a été tué, et cinq autres ont été blessés par les forces militaires marocaines alors qu’ils essayaient de gagner le camp situé dans la banlieue de Laâyoune», soulignant que «les journalistes, les députés des parlements nationaux et régionaux de l’Union européenne et les députés au Parlement européen se sont vus interdire l’accès à Laâyoune et au camp de Gdeim Izik, et que certains d’entre eux ont même été expulsés de la ville». 
     
    Cette résolution a suscité de vives réactions de Rabat qui considère qu’«elle est synonyme d’hostilité à l’adresse du Maroc», selon le ministre marocaine de la communication. Par ailleurs, l’appel à l’ONU, en vue de mener une enquête sur l’agression marocaine, intervient moins d’une semaine après le veto de Paris quant à l’envoi d’une commission onusienne à Lâayoune. «Après plus de 30 années, le processus de décolonisation du Sahara Occidental demeure inachevé», lit-on dans le document. Un rappel qui se traduira par une action politique de la Commission européenne.
    Par Karima Bennour
    La Nouvelle République, 27-11-2010
  • Paris acculé dans son soutien à l’occupation marocaine du Sahara Occidental

    Des associations françaises ont appelé à la constitution «rapide» d’une mission internationale pour faire un rapport sur la situation des droits de l’homme au Sahara occidental «y compris sur le démantèlement du camp de Gdeim Izik le 8 novembre dernier». Dans leur appel adressé à la ministre française des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie, la société civile française estime que cette mission «pourrait ainsi émettre des recommandations sur le rôle de la Minurso (mission de l’Onu pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental) concernant la protection des droits l’homme dans la région». 
    Les auteurs de l’appel, dont le directeur en France de Human Rights Watch, relèvent pertinemment que la Minurso est la seule mission de maintien de la paix de l’ONU établie au Sahara Occidental depuis 1991 à ne pas avoir une composante «droits de l’homme» dans son mandat. Les associations françaises de soutien au peuple sahraoui appellent la France à «soutenir publiquement la proposition de certains membres du Conseil de sécurité d’inclure la surveillance et la protection des droits de l’homme dans le mandat de la Minurso». Ainsi, ces associations somment Paris de «faire pression pour que les résolutions des Nations unies concernant les droits de l’homme au Sahara Occidental soient respectés par le Maroc», lit-on. Ce qui est un rappel à l’ordre de Paris, selon les initiateurs de l’appel, pour que la France, «cesse de continuer à s’opposer à l’inclusion d’un volet sur les droits de l’homme dans le mandat de la Minurso».

    Elles concluent par un appel au gouvernement français pour que celui-ci «insiste auprès du gouvernement marocain afin qu’il permette l’accès à la région de Laâyoune aux organisations et aux médias afin qu’ils puissent évaluer la situation et apporter des informations sur les évènements récents» de l’agression marocaine du camp de la Liberté de Gdeim Izik.
    Karima.B.
    La Nouvelle République, 27-11-2010
  • Ces «infidèles sujets» qui défient le Roi

    Dans son discours prononcé à l’occasion du 35e anniversaire de la «marche verte», le souverain marocain a versé un larme de crocodile sur le sort de «ses fidèles sujets» réfugiés à Tindouf, «que l’Algérie réprimerait en violation flagrante des principes les plus élémentaires du droit international humanitaire» et promis que le Royaume ne ménagera aucun effort pour qu’ils puissent exercer leurs droits fondamentaux, notamment le droit à la liberté d’expression, de mouvement et de retour à leur mère patrie.

    Quelques jours seulement après ce discours, les Sahraouis ont eu à apprécier la nature de la «sollicitude royale» à leur égard. Mohammed VI l’a exprimée en lâchant contre ceux d’entre eux restés en territoire occupé sa soldatesque, ses forces de police et leurs supplétifs, les colons implantés en masse au Sahara Occidental. Ces Sahraouis, réprimés avec une violence ayant offusqué et indigné le monde, n’ont fait pourtant que revendiquer ce que le souverain du Maroc a dit vouloir obtenir pour «ses fidèles sujets réfugiés à Tindouf».

    Autant le roi a fait dans l’apitoiement sur le sort des réfugiés à Tindouf, autant il a été impitoyable à l’égard de leurs compatriotes restés au pays de leurs aïeux, coupables à ses yeux de ne pas admettre «l’honneur de la marocanité» à laquelle le Makhzen veut les soumettre.

    A qui le roi et sa propagande arriveront-ils à faire croire que les réfugiés de Tindouf sont de «fidèles sujets du Trône ?». Eux qui ont pris le parti de fuir leur patrie pour échapper aux massacres et à la répression que leurs tribus ont subis dans le prolongement de l’occupation par le Maroc de leur territoire national. Même ceux parmi les notables sahraouis qui ont succombé à la tentation de l’allégeance au Trône conviennent désormais que leurs compatriotes réfugiés à Tindouf ou restés au pays n’acceptent pas et n’accepteront jamais le fait de plier sous le joug marocain.

    La répression déchaînée qui s’est abattue sur la population d’El-Ayoun et d’autres villes du Sahara Occidental est la preuve que le roi ne se fait aucune illusion sur le sentiment que les Sahraouis nourrissent à l’égard de son Trône et du Royaume. Leur intifada pacifique a totalement discrédité au plan international le discours de la monarchie présentant les Sahraouis en fidèles sujets ayant rejeté l’alternative indépendantiste défendue par le Polisario. Ceux parmi ces Sahraouis qui ont bravé en territoire occupé l’appareil répressif du Makhzen ne l’ont pas fait forcés et contraints par ce Polisario. C’est en toute conscience et animés par le seul courage puisé dans leur conviction patriotique qu’ils ont agi. Mohammed VI et le Makhzen le savent parfaitement, d’où le «black-out» qu’ils imposent sur ce qui se passe au Sahara Occidental.

    Peine perdue pour eux pourtant : les Sahraouis ont remporté la victoire de la communication et ont réussi à faire prendre conscience aux opinions internationales que sous les oripeaux d’une fausse démocratie, la monarchie marocaine se perpétue et agit en régime violent et inaccessible au principe du droit et de la liberté des peuples. Qu’elle ne survit que par les soutiens que quelques puissances étrangères lui apportent en contrepartie de leur mise en coupe réglée des ressources du Royaume et du Sahara Occidental occupé.

    Une considération qu’ont refusé de prendre en compte les parlementaires européens et qui ont voté à l’unanimité jeudi une résolution condamnant sans appel le comportement des Marocains au Sahara Occidental.

    Dans l’enceinte du Parlement européen, la protection française du Trône alaouite n’a été d’aucune utilité. A force d’avoir cru qu’il peut tout se permettre, le Maroc est complètement désarçonné par le vote de ce Parlement et risque de se laisser aller à de dangereuses initiatives.

    par Kharroubi Habib 
    Le Quotidien d’Oran, 27/11/2010
  • Rabat au pied du mur

    Une résolution a été adoptée par le Parlement européen, mercredi à Strasbourg, après les débats tenus sur l’agression marocaine du camp sahraoui de la liberté de Gdeim Izik.

    En session plénière depuis mardi, les députés européens ont inscrit sur leur agenda la question du Sahara Occidental suite aux conséquences dramatiques de l’opération des forces militaires marocaines contre les Sahraouis au camp de la liberté Gdeim Izik.

    Ils ont adopté une résolution sur la situation au Sahara occidental qui contient 12 recommandations importantes.
    Transmise aux différentes instances européens, et au Conseil de sécurité de l’ONU, elle invite à l’envoi d’une mission d’enquête sur les évènements survenus le 8 novembre dernier à Laâyoune sous occupation marocaine. Le Parlement européen souligne dans sa résolution qu’«il considère que les Nations unies constitueraient l’organisation la plus à même de mener une enquête internationale indépendante en vue de clarifier les événements, les décès et les disparitions». Une réponse officielle du Parlement européen aux députés marocains qui ont constitué une commission parlementaire d’enquête après avoir applaudi l’opération musclée contre le camp de liberté. Le respect des droits de l’homme dans les territoires sahraouis sous occupation marocaine est l’exigence soulignée par les parlementaire européens dans leur résolution sur le Sahara Occidental. «Considérant que plusieurs milliers de Sahraouis ont quitté leurs villes et installé des tentes dans la banlieue de Laâyoune , édifiant le camp de Gdeim Izik pour protester pacifiquement contre leur situation sociale, politique et économique et contre leurs conditions de vie», souligne-t-on en référence sans le nommer au système colonial marocain. Le Parlement européen met l’accent dans sa résolution sur le blocus médiatico-sécuritaire imposé par Rabat sur les territoires sahraouis occupés. La résolution mentionne que «le dimanche 24 octobre, Nayem El-Garhi, un adolescent sahraoui de 14 ans, a été tué, et cinq autres ont été blessés par les forces militaires marocaines alors qu’ils essayaient de gagner le camp situé dans la banlieue de Laâyoune», soulignant que «les journalistes, les députés des parlements nationaux et régionaux de l’Union européenne et les députés au Parlement européen se sont vus interdire l’accès à Laâyoune et au camp de Gdeim Izik, et que certains d’entre eux ont même été expulsés de la ville». 
     
    Cette résolution a suscité de vives réactions de Rabat qui considère qu’«elle est synonyme d’hostilité à l’adresse du Maroc», selon le ministre marocaine de la communication. Par ailleurs, l’appel à l’ONU, en vue de mener une enquête sur l’agression marocaine, intervient moins d’une semaine après le veto de Paris quant à l’envoi d’une commission onusienne à Lâayoune. «Après plus de 30 années, le processus de décolonisation du Sahara Occidental demeure inachevé», lit-on dans le document. Un rappel qui se traduira par une action politique de la Commission européenne.
    Par Karima Bennour
    La Nouvelle République, 27-11-2010
  • Paris acculé dans son soutien à l’occupation marocaine du Sahara Occidental

    Des associations françaises ont appelé à la constitution «rapide» d’une mission internationale pour faire un rapport sur la situation des droits de l’homme au Sahara occidental «y compris sur le démantèlement du camp de Gdeim Izik le 8 novembre dernier». Dans leur appel adressé à la ministre française des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie, la société civile française estime que cette mission «pourrait ainsi émettre des recommandations sur le rôle de la Minurso (mission de l’Onu pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental) concernant la protection des droits l’homme dans la région». 
    Les auteurs de l’appel, dont le directeur en France de Human Rights Watch, relèvent pertinemment que la Minurso est la seule mission de maintien de la paix de l’ONU établie au Sahara Occidental depuis 1991 à ne pas avoir une composante «droits de l’homme» dans son mandat. Les associations françaises de soutien au peuple sahraoui appellent la France à «soutenir publiquement la proposition de certains membres du Conseil de sécurité d’inclure la surveillance et la protection des droits de l’homme dans le mandat de la Minurso». Ainsi, ces associations somment Paris de «faire pression pour que les résolutions des Nations unies concernant les droits de l’homme au Sahara Occidental soient respectés par le Maroc», lit-on. Ce qui est un rappel à l’ordre de Paris, selon les initiateurs de l’appel, pour que la France, «cesse de continuer à s’opposer à l’inclusion d’un volet sur les droits de l’homme dans le mandat de la Minurso».

    Elles concluent par un appel au gouvernement français pour que celui-ci «insiste auprès du gouvernement marocain afin qu’il permette l’accès à la région de Laâyoune aux organisations et aux médias afin qu’ils puissent évaluer la situation et apporter des informations sur les évènements récents» de l’agression marocaine du camp de la Liberté de Gdeim Izik.
    Karima.B.
    La Nouvelle République, 27-11-2010
  • Des associations françaises demandent une mission internationale

    Des associations françaises ont appelé à la constitution « rapide » d’une mission internationale pour faire un rapport sur la situation des droits de l’Homme au Sahara Occidental « y compris sur le démantèlement du camp de Gdeim Izik le 8 novembre dernier ». Dans leur appel adressé à la ministre française des Affaires étrangères, elles estiment que cette mission « pourrait ainsi émettre des recommandations sur le rôle de la Minurso (mission de l’Onu pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental) concernant la protection de l’homme », dans la région. 
    Les auteurs de l’appel, parmi lesquels le directeur « France » de Human Rights Watch, relèvent que la Minurso est la seule mission de maintien de la paix de l’Onu établi (dans la région) depuis 1991 à ne pas avoir une composante « droits de l’Homme » dans son mandat. Ils appellent, à cet effet, la France à « soutenir publiquement la proposition de certains membres du Conseil de sécurité d’inclure la surveillance et la protection dans le mandat de la Minurso », et de « faire pression pour que les résolutions des Nations unies concernant les droits de l’Homme au Sahara occidental soient respectés par le Maroc ». 
    Ils demandent aussi au gouvernement français d’« insister auprès du gouvernement marocain afin qu’il permette l’accès à la région d’El Ayoun aux organisations et aux médias afin qu’ils puissent évaluer la situation et apporter des informations sur les évènements récents » de Gdeim Izik
    Par : R. N. 
    Le Midi Libre, 27/11/2010
  • Ces «infidèles sujets» qui défient le Roi

    Dans son discours prononcé à l’occasion du 35e anniversaire de la «marche verte», le souverain marocain a versé un larme de crocodile sur le sort de «ses fidèles sujets» réfugiés à Tindouf, «que l’Algérie réprimerait en violation flagrante des principes les plus élémentaires du droit international humanitaire» et promis que le Royaume ne ménagera aucun effort pour qu’ils puissent exercer leurs droits fondamentaux, notamment le droit à la liberté d’expression, de mouvement et de retour à leur mère patrie.

    Quelques jours seulement après ce discours, les Sahraouis ont eu à apprécier la nature de la «sollicitude royale» à leur égard. Mohammed VI l’a exprimée en lâchant contre ceux d’entre eux restés en territoire occupé sa soldatesque, ses forces de police et leurs supplétifs, les colons implantés en masse au Sahara Occidental. Ces Sahraouis, réprimés avec une violence ayant offusqué et indigné le monde, n’ont fait pourtant que revendiquer ce que le souverain du Maroc a dit vouloir obtenir pour «ses fidèles sujets réfugiés à Tindouf».

    Autant le roi a fait dans l’apitoiement sur le sort des réfugiés à Tindouf, autant il a été impitoyable à l’égard de leurs compatriotes restés au pays de leurs aïeux, coupables à ses yeux de ne pas admettre «l’honneur de la marocanité» à laquelle le Makhzen veut les soumettre.

    A qui le roi et sa propagande arriveront-ils à faire croire que les réfugiés de Tindouf sont de «fidèles sujets du Trône ?». Eux qui ont pris le parti de fuir leur patrie pour échapper aux massacres et à la répression que leurs tribus ont subis dans le prolongement de l’occupation par le Maroc de leur territoire national. Même ceux parmi les notables sahraouis qui ont succombé à la tentation de l’allégeance au Trône conviennent désormais que leurs compatriotes réfugiés à Tindouf ou restés au pays n’acceptent pas et n’accepteront jamais le fait de plier sous le joug marocain.

    La répression déchaînée qui s’est abattue sur la population d’El-Ayoun et d’autres villes du Sahara Occidental est la preuve que le roi ne se fait aucune illusion sur le sentiment que les Sahraouis nourrissent à l’égard de son Trône et du Royaume. Leur intifada pacifique a totalement discrédité au plan international le discours de la monarchie présentant les Sahraouis en fidèles sujets ayant rejeté l’alternative indépendantiste défendue par le Polisario. Ceux parmi ces Sahraouis qui ont bravé en territoire occupé l’appareil répressif du Makhzen ne l’ont pas fait forcés et contraints par ce Polisario. C’est en toute conscience et animés par le seul courage puisé dans leur conviction patriotique qu’ils ont agi. Mohammed VI et le Makhzen le savent parfaitement, d’où le «black-out» qu’ils imposent sur ce qui se passe au Sahara Occidental.

    Peine perdue pour eux pourtant : les Sahraouis ont remporté la victoire de la communication et ont réussi à faire prendre conscience aux opinions internationales que sous les oripeaux d’une fausse démocratie, la monarchie marocaine se perpétue et agit en régime violent et inaccessible au principe du droit et de la liberté des peuples. Qu’elle ne survit que par les soutiens que quelques puissances étrangères lui apportent en contrepartie de leur mise en coupe réglée des ressources du Royaume et du Sahara Occidental occupé.

    Une considération qu’ont refusé de prendre en compte les parlementaires européens et qui ont voté à l’unanimité jeudi une résolution condamnant sans appel le comportement des Marocains au Sahara Occidental.

    Dans l’enceinte du Parlement européen, la protection française du Trône alaouite n’a été d’aucune utilité. A force d’avoir cru qu’il peut tout se permettre, le Maroc est complètement désarçonné par le vote de ce Parlement et risque de se laisser aller à de dangereuses initiatives.

    par Kharroubi Habib 
    Le Quotidien d’Oran, 27/11/2010
  • L’Europe enfonce le Maroc

    La résolution qui a été adoptée, jeudi dernier, constitue, selon les eurodéputés et la délégation sahraouie au PE, un revers pour la politique du royaume marocain. En votant cette résolution, le Parlement européen «se libère enfin de l’emprise marocaine pour franchir un pas aussi important.» 
    Pour la première fois, le Parlement européen (PE) a voté une résolution condamnant les violences du régime marocain dans les territoires occupés du Sahara occidental. La résolution qui a été adoptée, jeudi dernier, constitue, selon les eurodéputés et la délégation sahraouie au PE, un revers pour la politique du royaume marocain. En votant cette résolution, qui demande entre autres, l’envoi d’une mission d’enquête internationale sur les lieux (El Ayoun), le Parlement européen « se libère enfin de l’emprise marocaine, pour franchir un pas aussi important », a-t-on estimé de même source. 
    L’adoption de cette résolution, selon le représentant du Front Polisario en Europe, Ahmed Beissat, est une « vive condamnation des crimes marocains contre les civils sahraouis ». Il a estimé, dans un communiqué, que ce texte contient les principaux éléments devant permettre au PE de « contribuer grandement à la poursuite de la paix et de la justice au Sahara occidental ». Cette résolution, qui rappelle-t-on, a mobilisé des parlementaires qui soutiennent la cause sahraouie, a permis de gagner par 156 voix contre 113 et 16 abstentions. Son adoption, a expliqué, M. Beissat, est également un « message politique », notamment s’agissant du respect des droits de l’Homme. « Cela veut dire également que les droits de l’Homme sont au-dessus de toute considération et leur bafouement par le Maroc sera condamnable et désormais puni », a-t-il dit à ce propos. 
    « L’adoption d’une telle résolution est en soi une performance et intervient au grand dam de l’administration marocaine qui a dû user de pressions pour que cette question ne soit pas portée à l’hémicycle européen », a affirmé, pour sa part, le député du groupe de gauche, Willy Meyer. Et d’ajouter « c’est une bonne résolution, car, à la fois, elle condamne la violence utilisée dans le démantèlement du camp de Gdeim Izik, et reconnaît le processus de décolonisation au Sahara occidental». Par ailleurs, le texte voté par le PE déplore le blocage médiatique imposé par le Maroc. Ce même texte, a-t-on indiqué, reconnaît, entre autres, que « les ressources naturelles du Sahara occidental doivent profiter au peuple sahraoui, conformément au droit international en la matière ».
    Par : Massinissa Benlakehal
    Le Midi Libre, 27/11/2010