Mois : septembre 2010

  • Luciano Ardesi : «Les Sahraouis doivent continuer à se battre»

    Luciano Ardesi, président du Comité italien de solidarité avec le peuple sahraoui

    «Les Sahraouis doivent continuer à se battre»

    Concrètement, quel est l’objectif de votre participation à cette rencontre ? 

    Notre intention de prendre part à cette rencontre est de réaffirmer, une fois de plus, le droit du peuple sahraoui à l’indépendance et à la liberté. L’exercice de ce droit passe, aujourd’hui comme hier, par l’exercice d’un droit à la résistance. Quel meilleur exemple que celui de lutte du peuple algérien contre le colonisateur français ! C’est grâce à la résistance populaire que l’Algérie a obtenu son indépendance. Les Sahraouis doivent emboîter le pas et continuer à se battre. Aujourd’hui, la résistance sahraouie subit une répression aveugle par l’occupant marocain, bien que cette résistance se fasse par des moyens pacifiques. Les Sahraouis sont interdits de manifester leur identité et de mener la lutte. De plus, le régime marocain réprime aussi les droits des citoyens marocains d’êtres informés sur ce qui se passe dans les territoires occupés.

    Selon vous, qu’est-ce qui empêche actuellement la mise en application des résolutions de l’ONU ? 

    A mon avis, le boycottage par le Maroc du référendum est derrière cette situation, car la résolution 1514 est claire. Maintenant, il faut mettre la pression sur ce pays afin qu’il accepte l’organisation de ce référendum. Le roi Mohammed VI craint le vote au Sahara occidental. Ajouter à cela l’attitude négative de la France et de l’Espagne dans le processus de référendum.

    Au vu de la situation actuelle, quelle issue augurez-vous à ce conflit ?

    Je reste confiant pour deux raisons. D’abord, il y a la volonté du peuple sahraoui à résister et à lutter malgré la répression terrible exercée par le Maroc. Le deuxième élément d’espoir c’est qu’après 36 ans de lutte, la solidarité internationale reste aux côtés du peuple sahraoui. En tant que représentant de la solidarité italienne, je peux vous assurez que nous accompagnerons la lutte du peuple sahraoui jusqu’au bout. De plus, la position officielle de l’Italie appuie les efforts des Nation unies. Mais on aimerait que notre gouvernement ait une autre attitude avec le Maroc. Il ne s’agit pas là de couper les ponts avec le Maroc, mais de lui imposer le principe du respect des droits fondamentaux des personnes.

    Les Etats-Unis peuvent-t-ils jouer un rôle déterminant dans ce conflit ?

    Oui, je pense que les Etats-Unis pourraient avoir une affluence sur le Maroc à condition d’avoir une politique plus active, sachant que l’occupation militaire de la RASD a provoqué des difficultés et des contradictions à l’intérieur même du Maroc. Crise économique, pauvreté, inégalités sociales sont les facteurs qui favorisent aujourd’hui l’émergence du terrorisme dans ce pays. Les U.S.A et tous les Etats qui luttent contre le terrorisme auraient intérêt à ce que le Maroc cesse d’occuper le Sahara occidental. 

    Propos recueillis par Hocine L.

  • La trouille permanente du Makhzen

    La nouvelle d’une TV du Polisario à Washington soulève la panique d’un journal très proche du pouvoir dont nous reproduisons ici l’article entier. 

    La perte du Sahara Occidental est leur pire cauchemar, ce qui cache une peur permanente. La  peur est fruit de la mauvaise position du Maroc dans le conflit qui l’oppose aux sahraouis. Un autre indice de leur défaite : les attaques dirigées contre l’Algérie et l’Espagne.



    Une chaîne TV à Washington

    L’Algérie envisage de doter le Polisario d’une chaîne satellitaire émettant à partir de Washington. C’est ce que vient de nous confier une source marocaine bien informée dans la capitale américaine et qui s’interroge sur l’absence médiatique marocaine dans une ville où toutes les décisions d’importance à l’échelle internationale se prennent.

    Selon les lobbyistes marocains qui nous ont contactés et qui sont habitués à organiser des manifestations de soutien au plan d’ proposé par le Maroc au Sahara, cette nouvelle ne devrait pas rester sans réponse et requiert une mesure de la même envergure. Pour la contrecarrer, ils exhortent fortement la SNRT à afficher une présence remarquée à Washington à travers un bureau en bonne et due forme à l’instar des chaînes arabes représentées avec force au National Press Club de la capitale américaine.
    Pour l’instant, il convient de signaler que la première chaîne nationale est représentée à travers les services d’un correspondant presque bénévole, qui sacrifie ses affaires personnelles pour réaliser quelques reportages. 

    Selon nos sources, la première mesure pour exercer le contrepoids de la chaîne polisarienne attendue consiste à ouvrir un bureau permanent à Washington, à partir duquel sénateurs, congressman, lobbyistes et autres personnalités influentes pourront défiler au lieu de les traquer d’une façon artisanale. Or, la question de l’ouverture du bureau bute sur des considérations matérielles d’après la SNRT, excuse que réfutent les lobbyistes marocains eu égard à la nature des défis à relever. Nos interlocuteurs nous ont également fait savoir qu’une pétition est envisagée pour fustiger la qualité du bulletin d’informations de la première chaîne, de loin le plus suivi par les Marocains d’Amérique du Nord, à travers Al Maghribiya.

  • Témoignages sur la répression marocaine au Sahara occidental

    ALGER – Plusieurs défenseurs des droits de l’homme et militants sahraouis ont présenté, dimanche à Alger, leurs témoignages sur la répression dont ils font l’objet ainsi que leur peuple sans défense de la part du régime marocain dans les territoires sahraouis occupés par le Maroc. 
    Lors de la conférence internationale sur « Le droit des peuples à la résistance: cas du peuple sahraoui », des Sahraouis ont présenté leur témoignage sur la répression qu’exercent les forces d’occupation marocaines sur le peuple du Sahara Occidental et la torture pratiquée quotidiennement, des témoignages confirmés par des militants internationaux des droits de l’homme et des militants d’associations de soutien à la cause sahraouie. 

  • Algériens expulsés par le Makhzen : Le Maroc fait du chantage

    Le secrétaire d’Etat auprès du ministre des Affaires étrangères chargé de la Communauté nationale à l’étranger, M. Halim Benatallah, a déploré, hier à Alger, le manque de volonté de dialogue de la partie marocaine concernant le dossier des Algériens expropriés au Maroc.  «L’Algérie préfère agir dans un esprit de responsabilité par le canal gouvernemental mais, à l’évidence, il y a de très mauvaises dispositions à dialoguer», a indiqué le secrétaire d’Etat sur les ondes de la Chaîne III algérienne, en réponse à une question sur les Algériens expropriés au Maroc. 


    Après avoir confirmé que ceux-ci n’ont pas été indemnisés à ce jour, M. Benatallah a relevé que «notre communauté dans certains pays devrait jouir des mêmes droits que les autres communautés étrangères». Il a précisé que «ce fait n’est pas nouveau» et que «le contentieux dure depuis des décennies». «Le dossier reste ouvert avec les autorités marocaines», a-t-il déclaré.  Par ailleurs, M. Benatallah est revenu sur la mort de la jeune Sara, à La Mecque, soulignant que, «dès l’instant où cela s’est passé», l’Algérie a demandé l’aide des autorités saoudiennes pour clarifier cette situation.

    Quant aux conditions de sa mort, le secrétaire d’Etat a répondu que «seule l’autorité judiciaire est en mesure de clarifier les faits».

    «Nous leur avons demandé de faire de leur mieux et elles (les autorités saoudiennes) se sont engagées à cet égard ; il faut laisser la justice se prononcer», a-t-il ajouté.

    Sur un autre chapitre, M. Benatallah a indiqué, en réponse à une question sur les Algériens «en situation irrégulière en Grèce», que leur nombre est évalué à 150.

    Il a déploré l’existence «à partir du territoire national, d’une filière organisée abusant de la bonne foi des jeunes».
    «Nos jeunes sont acheminés vers la Turquie, on leur enlève leurs papiers d’identité puis ils sont acheminés vers la Grèce où ils se retrouvent démunis et en situation irrégulière», a-t-il précisé.

    M. Banatallah a souligné que ces jeunes sont «maintenus dans des centres de détention», relevant que «les autorité grecques n’ont pas toujours les moyens de faire face à l’immigration clandestine».

    A propos du phénomène des harraga, le secrétaire d’Etat a noté qu’il a pris de l’ampleur au fil des années. Il a annoncé que «d’ici la fin de l’année, environ un millier (de jeunes algériens) seront, sans doute, rapatriés à leur demande».

    M. Benatallah a aussi soulevé la question de l’identification qui, a-t-il expliqué, reste une «affaire complexe», soulignant la nécessité de s’assurer de la nationalité du concerné. «Le rapatriement est également subordonné à la volonté du concerné», a-t-il ajouté. 

    Interrogé sur les désagréments subis par les pèlerins algériens lors de la Omra, le secrétaire d’Etat chargé de la Communauté nationale à l’étranger a qualifié d’«évènements tristes» la situation «déplorable» survenue vendredi dernier. Il a expliqué que, «dès que les autorités politiques ont été mises au courant, la prise en charge a commencé directement sur place».

    «Il y a eu un problème de non assistance, une dame est décédée, il y a eu carence de la part des agences de voyages», a-t-il regretté, affirmant que, pour le Hadj, «nous allons être plus vigilants à tous les niveaux de responsabilité pour que cette situation dégradante ne se reproduise pas».

    D’autre part, en ce qui concerne la prise en charge des préoccupations de la communauté nationale à l’étranger, il a affirmé que la mission de son département est de «construire une approche durable, ce qui nécessite une large consultation».

    Il a estimé, en outre, que la montée de la xénophobie et de l’islamophobie en Europe est une «préoccupation très sérieuse», ajoutant que «de plus en plus de jeunes (Algériens) se rapprochent de nos représentations diplomatiques pour s’immatriculer (…). Il y a aussi une recherche d’identité qui mérite d’être prise en considération», a-t-il dit. A une question sur la contribution algérienne au projet de construction de la mosquée de Marseille, M. Banatallah a répondu : «Nous n’avons pas donné suite à une demande qui a été faite, nous attendons que les choses se clarifient.»

    S. T.


    Le Jeune Indépendant, 28/9/2010
  • Luciano Ardesi : «Les Sahraouis doivent continuer à se battre»

    Luciano Ardesi, président du Comité italien de solidarité avec le peuple sahraoui

    «Les Sahraouis doivent continuer à se battre»

    Concrètement, quel est l’objectif de votre participation à cette rencontre ? 

    Notre intention de prendre part à cette rencontre est de réaffirmer, une fois de plus, le droit du peuple sahraoui à l’indépendance et à la liberté. L’exercice de ce droit passe, aujourd’hui comme hier, par l’exercice d’un droit à la résistance. Quel meilleur exemple que celui de lutte du peuple algérien contre le colonisateur français ! C’est grâce à la résistance populaire que l’Algérie a obtenu son indépendance. Les Sahraouis doivent emboîter le pas et continuer à se battre. Aujourd’hui, la résistance sahraouie subit une répression aveugle par l’occupant marocain, bien que cette résistance se fasse par des moyens pacifiques. Les Sahraouis sont interdits de manifester leur identité et de mener la lutte. De plus, le régime marocain réprime aussi les droits des citoyens marocains d’êtres informés sur ce qui se passe dans les territoires occupés.

    Selon vous, qu’est-ce qui empêche actuellement la mise en application des résolutions de l’ONU ? 

    A mon avis, le boycottage par le Maroc du référendum est derrière cette situation, car la résolution 1514 est claire. Maintenant, il faut mettre la pression sur ce pays afin qu’il accepte l’organisation de ce référendum. Le roi Mohammed VI craint le vote au Sahara occidental. Ajouter à cela l’attitude négative de la France et de l’Espagne dans le processus de référendum.

    Au vu de la situation actuelle, quelle issue augurez-vous à ce conflit ?

    Je reste confiant pour deux raisons. D’abord, il y a la volonté du peuple sahraoui à résister et à lutter malgré la répression terrible exercée par le Maroc. Le deuxième élément d’espoir c’est qu’après 36 ans de lutte, la solidarité internationale reste aux côtés du peuple sahraoui. En tant que représentant de la solidarité italienne, je peux vous assurez que nous accompagnerons la lutte du peuple sahraoui jusqu’au bout. De plus, la position officielle de l’Italie appuie les efforts des Nation unies. Mais on aimerait que notre gouvernement ait une autre attitude avec le Maroc. Il ne s’agit pas là de couper les ponts avec le Maroc, mais de lui imposer le principe du respect des droits fondamentaux des personnes.

    Les Etats-Unis peuvent-t-ils jouer un rôle déterminant dans ce conflit ?

    Oui, je pense que les Etats-Unis pourraient avoir une affluence sur le Maroc à condition d’avoir une politique plus active, sachant que l’occupation militaire de la RASD a provoqué des difficultés et des contradictions à l’intérieur même du Maroc. Crise économique, pauvreté, inégalités sociales sont les facteurs qui favorisent aujourd’hui l’émergence du terrorisme dans ce pays. Les U.S.A et tous les Etats qui luttent contre le terrorisme auraient intérêt à ce que le Maroc cesse d’occuper le Sahara occidental. 

    Propos recueillis par Hocine L.

  • « Nous souhaitons l’organisation d’un référendum au Sahara occidental », (Belkhadem)

    Alger, 27/09/2010 (SPS) Le président du Front de libération national(FLN) en Algérie, Abdelaziz Belkhadem a déclaré dimanche que son pays souhaite l’organisation d’un référendum d’autodétermination devant permettre au peuple sahraoui de choisir librement son futur.

    Répondant à une question relative à la position de son parti sur le conflit du Sahara Occidental, posée par des activistes des droits de l’homme libanais prenant part à une rencontre sur « le droit des peuples à la résistance », M. Belkhadem a précisé : « nous souhaitons l’organisation d’un référendum, si le peuple sahraoui veut devenir marocain, qu’il le devienne ; s’il veut vivre dans le cadre d’un régime d’autonomie, qu’il le choisisse ; s’il veut l’indépendance, qu’il l’aie ; nous respecterons les résultats quels qu’ils soient « .

     » L’Algérie n’a jamais eu d’ambition territoriales ni au Maroc ni au Sahara occidental », a indiqué le SG du FLN, Abdelaziz Belkhadem, appelant les deux parties en conflit, le Maroc et le Front Polisario, à organiser un référendum d’autodétermination, tout en promettant que « l’Algérie respecterait les résultats quels qu’ils soient ».

    « L’Algérie n’a pas le droit d’exercer une tutelle sur les Sahraouis et je tiens à préciser que nous avons aucune tutelle sur eux « , soutient-il, soulignant que son pays respectera toujours les décisions de l’ONU portant sur les frontières territoriales.(SPS)
  • Le Mozambique réaffirme son soutien au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination

    New York (Nations unies) 28/09/2010 (SPS) Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération du Mozambique, M. Palau Uldimiro Marques, a réaffirmé, lundi, le soutien de son pays au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination lors de son discours à la 65ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York.

    Le ministre a souligné également que son pays « soutient les efforts de la communauté internationale visant à trouver une solution juste et durable à la question du Sahara occidental ».

    De nombreux pays du monde ont renouvelé leur soutien au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance au cours de cette session de l’AG de l’Onu qui se tient du 23 au 30 décembre.

    Dans leurs déclarations différentes interventions, ces pays ont appelé la communauté internationale à assumer des responsabilités pleines et entières envers le peuple sahraoui en lui permettant d’exercer son droit légitime à un plébiscite juste et impartial, sous les auspices des Nations Unies. (SPS)
  • Plusieurs pays renouvellent leur solidarité avec le peuple sahraoui pour construire un propre pays indépendant

    New York (Nations unies) 28/09/2010 (SPS Plusieurs pays ont renouvelé leur solidarité avec le peuple sahraoui pour construire un propre pays indépendant devant les chefs d’Etat et de Gouvernement présents à la session 65ème de l’Assemblée générale des Nations Unies.

    C’est le cas notamment du ministre des Affaires étrangères di Nicaragua, M. Samuel Santos Alnikargoi Lopez, qui a exprimé, lundi à New York, la solidarité de son pays avec la lutte du peuple sahraoui tendant à « bâtir son Etat indépendant, la République arabe sahraouie démocratique ». 

    « Nous exprimons notre solidarité avec la lutte du peuple de la République arabe sahraouie démocratique afin de construire un Etat indépendant », a déclaré le chef de la diplomatie du Nicaragua 

    De son côté, le Royaume du Lozoto a exprimé, sur la même tribune, sa « profonde préoccupation face à l’injustice continue et le colonialisme du Sahara occidental ».

    Pour le premier ministre du Royaume du Ozoto M. Pakalitha Mosisili « la responsabilité de l’Organisation des Nations Unies envers le peuple sahraoui, qui souffrent encore de l’injustice, de l’humiliation, demeure entière tant qu’il n’aura pas exercer son droit à l’autodétermination ».

    « Il n’y aura pas de paix durable dans le monde, sans la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales pour tous », a-t-il martelé, dénonçant « la persistance des violations des droits dans le silence de la communauté internationale ». 

    La Tanzanie pour sa part a renouvelé son ferme soutien à l’autodétermination du peuple sahraoui, appelant la « la communauté internationale à accélérer le processus de décolonisation en donner le dernier mot au peuple sahraoui à travers un référendum d’autodétermination. »

    Le nouveau Premier ministre de la République de Tanzanie M. Pinda Meznko, qui s’exprimait du haut de la tribune de la 65ème session de l’AG de l’ONU, a exprimé la préoccupation de son pays pour les souffrances du peuple sahraoui depuis 1975, appelant à mettre fin à l’impasse actuelle dans le processus de décolonisation. (SPS).
  • La trouille permanente du Makhzen

    La nouvelle d’une TV du Polisario à Washington soulève la panique d’un journal très proche du pouvoir dont nous reproduisons ici l’article entier. 

    La perte du Sahara Occidental est leur pire cauchemar, ce qui cache une peur permanente. La  peur est fruit de la mauvaise position du Maroc dans le conflit qui l’oppose aux sahraouis. Un autre indice de leur défaite : les attaques dirigées contre l’Algérie et l’Espagne.



    Une chaîne TV à Washington

    L’Algérie envisage de doter le Polisario d’une chaîne satellitaire émettant à partir de Washington. C’est ce que vient de nous confier une source marocaine bien informée dans la capitale américaine et qui s’interroge sur l’absence médiatique marocaine dans une ville où toutes les décisions d’importance à l’échelle internationale se prennent.

    Selon les lobbyistes marocains qui nous ont contactés et qui sont habitués à organiser des manifestations de soutien au plan d’ proposé par le Maroc au Sahara, cette nouvelle ne devrait pas rester sans réponse et requiert une mesure de la même envergure. Pour la contrecarrer, ils exhortent fortement la SNRT à afficher une présence remarquée à Washington à travers un bureau en bonne et due forme à l’instar des chaînes arabes représentées avec force au National Press Club de la capitale américaine.
    Pour l’instant, il convient de signaler que la première chaîne nationale est représentée à travers les services d’un correspondant presque bénévole, qui sacrifie ses affaires personnelles pour réaliser quelques reportages. 

    Selon nos sources, la première mesure pour exercer le contrepoids de la chaîne polisarienne attendue consiste à ouvrir un bureau permanent à Washington, à partir duquel sénateurs, congressman, lobbyistes et autres personnalités influentes pourront défiler au lieu de les traquer d’une façon artisanale. Or, la question de l’ouverture du bureau bute sur des considérations matérielles d’après la SNRT, excuse que réfutent les lobbyistes marocains eu égard à la nature des défis à relever. Nos interlocuteurs nous ont également fait savoir qu’une pétition est envisagée pour fustiger la qualité du bulletin d’informations de la première chaîne, de loin le plus suivi par les Marocains d’Amérique du Nord, à travers Al Maghribiya.

  • La guerre de Sarkozy au Sahel : La vérité cachée

    Ce qui se passe aujourd’hui au Sahel, nous rappelle un passé que nous n’avons pas oublié. C’était en 1978. Nous pouvons relater ces faits aujourd’hui, car le lecteur algérien a droit de le savoir. 

    C’était dans le temps du Président français Valéry Giscard d’Estaing et de son ministre des affaires étrangères, Luis de Guirindgaud. Le sujet n’était autre qu’une affaire de 8 français qui étaient détenus et que le Front Polisario a libérés, le 23 décembre 1978. Alors, malgré d’intolérables pressions, les prisonniers libérés ont tout raconté. 

    Cependant, avec quel empressement la presse française à sensation, tout cynisme déployé, se serait-elle emparée des 8 cercueils et de la douleur des familles rassemblées à l’aéroport de Paris-Orly. A cette époque on imagine aisément les larmes de crocodile que diplomates et bien-pensants n’auraient pas manqué de verser. Et on devine sans peine les accents douloureux qui auraient été employés pour soulever les coeurs crédules contre les « barbares loqueteux » d’un désert sans nom.

    « Une politique des otages » -pour reprendre la formule du Chef de l’Etat français- aurait trouvé son expression sublimées dans les titres à la une et les grandes orgues de l’indignation coutumiers de telles besognes. Seulement, après mois de détention dans les zones libérés du Sahara Occidental, les 8 français sont rentrés bien vivants à Paris pour passer, auprès des leurs, les fêtes de fin d’année. Vivants, en bonne santé et accusateurs. Avant de s’embarquer pour la France et quelques jours après leur retour, il ont, en effet, témoigné. 

    On comprend alors que, à défaut de les réduire au silence en faisant attaquer la colonne de l’Armée Populaire de Libération Sahraouie (APLS) qui les convoyait vers les zones libérées le jour de leur capture, le gouvernement français ait demandé à la presse de jeter à la corbeille leurs déclarations accusatrices. 

    On comprend aussi qu’ils aient été séquestrés à l’aéroport d’Orly et qu’un mur de verre ait été dressé entre eux et les journalistes, témoins de l’opinion, venus les accueillir. On comprend enfin les diverses tentatives ayant pour objet l’utilisation de façon tendancieuse de certaines de leurs déclarations pour alimenter la campagne anti-algérienne qui prend en France des proportions de plus en plus inquiétantes à cette époque. Des propos que les 8 Français ont tenus à la veille de leur libération et à Paris lors de leur conférence de presse du 27 décembre, on retiendra tout particulièrement les éléments suivants. Oui, les forces d’occupation ont tenté d’anéantir la colonne du Front Polisario chargée de les convoyer vers les zones libérées après leur capture. 

    Daniel Ballaude, instituteur à Zouérate fait sa déclaration : « Nous avons été accrochés le lundi 2 mai 1977 de 8 heures à 18 heures. Des avions se relayaient pour guider les tirs d’artillerie des troupes marocaines et mauritaniennes. Ils ont bombardé à la roquette. Si nous en sommes sortis indemnes, c’est parce que les soldats de l’Armée populaire sahraouie ont tout fait, au péril de leur vie, pour assurer notre sécurité ». Le même jour, c’est-à-dire le 2 mai 1977, Rabat et Nouakchott n’avaient-ils pas affirmé en choeur qu’ordre avait été donné à leur troupes de ne pas intervenir pour « ne pas mettre en danger » la vie des prisonniers? Un mensonge de plus. Oui, les coopérants, civils et militaires ont participé et participent à la guerre contre le peuple sahraoui.

    J’étais là, dit Raymond Bacle, pour l’entretien des voies du train minéralier depuis 1973. Mais la nature a changé au fur et à mesure. Dans les 5 stations de réparation situées le long des voies en Zouérate et Nouadhibou, on effectuait des travaux de soudure sur les supports de mitrailleuses lourdes de 12,7 mm qui sont fixées aux wagons. On réparait aussi les camions militaires. Nous ne voulions pas travailler pour l’armée, mais on ne nous laissait pas le choix. Je m’étais plaint de cette situation à mon chef et je comptais rentrer définitivement en France ». Un autre prisonnier confirmera qu’il avait participé à l’érection du mur de défense construit autour de la ville minière. Un troisième avouera qu’il avait participé aux travaux de blindage des engins qui étaient utilisés dans les combats, lequel est donc le « moins informé » des 8 français, présents sur le terrain, ou de Louis de Guiringaud, qui a continué obstinément à nier le « caractère militaire » des tâches qu’accomplissent les ressortissants français dans le Sahel?

    Assurément, toute vérité n’est pas bonne à dire. Le gouvernement français est désormais condamné à s’accrocher à des prétextes futiles pour justifier -mais si mal- une intervention militaire lourde de conséquences. La vérité est qu’en plusieurs reprises, en effet, les « jaguar » français ont largué leurs bombes sur les colonnes combattantes sahraouies. D’abord niés, ensuite minimisés, les bombardements français ont fini par être confirmés officiellement par l’Elysée, il ne pouvait les cacher longtemps après le témoignage de neuf rescapés mauritaniens parmi les prisonniers faits, le 18 décembre, par les combattants sahraouis à Tmeimichat : la France est entré aux côtés des occupants : des « jaguar » et des « Mirage » ont bombardé au phosphore et au napalm une colonne du Front Polisario qui convoyait les prisonniers mauritaniens. Bilan : 74 morts parmi ces derniers. Les neuf rescapés porteront leur vie dans leur chair les traces horribles des brûlures.

    Aujourd’hui, il est certain que la France sera poussée par les lobbys sionistes à s’enfoncer de plus en plus dans le Sahel. Les officiers français, qui ont déjà en main l’état-major mauritanien et nigérien, seront de plus en plus tentés de disposer de leurs propres troupes pour accomplir les missions qu’on leur demande de Tel-Aviv. La prochaine étape de l’enlisement de la France pourrait bien consister dans l’envoi de quelques bataillons d’élite pour soi-balades du pseudo AQMI. En toute logique, cela ne saurait tarder.

    A. Ben Brik