Mois : septembre 2010

  • Agression d’El Aaiun : Zapatero exprime ses préoccupations

    Agression des militants espagnols à El-Ayoun 
    Zapatero exprime ses préoccupations


    La tension monte entre l’Espagne et le Maroc après l’agression des militants espagnols en faveur de l’indépendance du Sahara occidental lors d’un rassemblement dans la capitale El-Ayoune.

    L’intervention musclée de la police contre ces manifestants qui réclamaient le respect des droits humains au Sahara occidental et la fin de l’occupation marocaine du territoire n’a pas laissé indifférents les partis politiques espagnols. Plusieurs personnalités politiques espagnoles et catalanes, à l’instar des Verts catalans et du parti espagnol Union, Progrès et Démocratie (UPyD), ont demandé le rappel de l’ambassadeur du royaume d’Espagne auprès de Rabat pour «consultation» ainsi que l’audition devant le Parlement du ministre des Affaires étrangères M. Miguel Angel Moratinos, pour «expliquer l’absence de réaction des autorités après l’agression contre des Espagnols à El-Ayoune occupé». Ils réclament de José Luis Rodriguez Zapatero, à travers une déclaration, «une attitude ferme face à l’intervention violente de la police marocaine». Ce dernier s’est dit «préoccupé» par la situation alors que son ministre des AE a exigé des explications. 

    Des partis espagnols ont relevé la politique du deux poids, deux mesures du makhzen, tant que Rabat proteste contre «les supposés mauvais traitements» infligés à ses citoyens à Melilla, et «réprime aussi violemment et impitoyablement ceux qui osent dénoncer les violations systématiques des droits de l’homme et les observateurs internationaux qui souhaitent, par leur présence, mettre fin au système de terreur régnant dans les territoires occupés du Sahara occidental et accompagner les Sahraouis défenseurs des droits humains». 
    Ces militants espagnols membres de l’association «SaharAcciones» ont annoncé dès leur rapatriement aux îles Canaries qu’ils déposeraient plainte pour le mauvais traitement dont ils ont fait l’objet.

    Les Sahraouis décident d’ignorer Ould Sidi Mouloud

    Le chef de la police du Polisario, Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud, est rentré aujourd’hui en principe dans les camps des réfugiés. Celui-ci qui était dans l’autre bout du Sahara occidental avait apporté son soutien au plan d’autonomie marocain et promis de revenir défendre ses positions dans les camps.

    Contactés pour une réaction par rapport aux mesures que doivent prendre les responsables du Polisario à son encontre, une source sahraouie a répliqué que tous les responsables de la RASD ont décidé d’ignorer le personnage et de ne lui accorder aucun crédit. 

    «Il est libre de revenir à sa famille et dire ce qu’il veut. Pour les Sahraouis, ce n’est qu’un détail parmi d’autres», dit-elle. En fait, tout porte à croire que Ould Sidi Mouloud serait mis en quarantaine par les Sahraouis des camps des réfugiés qui demeurent attachés au principe d’autodétermination.

    Y. M.
    Le Jeune Indépendant, 1/9/2010
  • La Tribune Online : Le torchon brûle entre Madrid et Rabat

    Après l’agression dans les territoires occupés de plusieurs militants pacifistes espagnols
    Le torchon brûle entre Madrid et Rabat
    Après l’interpellation, ce samedi, par la police marocaine, de onze militants espagnols favorables à l’indépendance du Sahara occidental, le ministère des Affaires étrangères a exigé, lundi 30 août, des explications sur ces événements.
    Ces militants, membres de l’association  » SaharAcciones « , ont indiqué dimanche avoir été arrêtés la veille, alors qu’ils manifestaient à Lâayoune  » en faveur du peuple sahraoui et du respect des droits de l’Homme « . Ils ont également fait état de mauvais traitements de la part de la police sur deux des onze manifestants.  » Un groupe de policiers en civil les a chargés sauvagement, arrêtés et conduits au commissariat  » et deux militants ont été blessés à la tête et au corps par des  » coups de pieds et poings  » des policiers marocains, ont-ils rapporté.
    Dimanche, le ministère des Affaires étrangères espagnol avait indiqué que les ressortissants espagnols avaient été relâchés après plusieurs heures de détention au commissariat de Lâayoune, et avait confirmé que deux d’entre eux avaient nécessité des soins médicaux.

    Après avoir été rapatriés aux Canaries -où se trouve le siège de SaharAcciones- les militants ont indiqué qu’ils déposeraient plainte auprès de la justice espagnole contre leur interpellation et le mauvais traitement reçu. L’une des militantes, Carmen Roger, est arrivée à l’aéroport espagnol le visage tuméfié et a confirmé avoir été brutalisée au cours de la manifestation. José Luis Rodriguez Zapatero, le chef du gouvernement espagnol, s’est dit  » préoccupé  » par de tels événements mais privilégie l’apaisement tant que la lumière n’est pas faite sur ces événements. Cette affaire représente une nouvelle source de tensions entre l’Espagne et le Maroc, après une série d’incidents frontaliers, cet été, dans les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, dans le nord du Maroc. 

    La presse marocaine avait fait état de plusieurs incidents frontaliers entre la police espagnole et des ressortissants marocains à Ceuta et Melilla, deux enclaves revendiquées par le Maroc. Dans un souci  » d’apaisement « , les ministres de l’Intérieur des deux pays s’étaient rencontrés à Rabat le 23 août pour décider notamment de  » rehausser  » leur niveau de coopération en matière de sécurité. Ceuta et Melilla sont la source de tensions récurrentes entre le Maroc et l’Espagne tandis que l’ancienne colonie espagnole du Sahara occidental est l’objet d’un conflit entre le Front Polisario, partisan de l’indépendance, et le Maroc, qui a annexé ce territoire en 1975 et propose une autonomie élargie.

    Cette tension en est arrivée à un degré tel que le parti « Initiative pour la Catalogne » (Verts) vient d’appeler le gouvernement espagnol à rappeler son ambassadeur au Maroc pour consultation après l’intervention musclée contre des manifestants pacifistes espagnols.
    A suivre…
    Par Rafik Bakhtini

    La Tribune Online, 1/9/2010

  • Enlèvements programmés d’Occidentaux : Délire paranoïaque ou menaces réelles ?

    Depuis un mois, certaines ambassades accrédités au Mali, en Mauritanie et au Niger demandent, par courrier, à leurs ressortissants de ne pas se rendre à Ségou, Bir Moghrine, Niamey, Kidal, Tombouctou, Lazaret, Nouadhibou, et d’autres villes de la région, quand elles ne leur conseillent pas, tout simplement, de se replier, avec famille et bagages, sur les capitales de ces pays pour des raisons de sécurité.

    Cette décision est très logique vu la cadence terrible des enlèvements des touristes dans cette partie du Sahel. Les groupes terroristes affiliés à Al Qaida au Maghreb Islamique sont en activité progressive dans la région, ils menacent la vie des étrangers avec leurs actions qui visent surtout à kidnapper les Occidentaux. Il y a un mois, un otage français, Michel Germaneau, avait été égorgé par un groupe terroriste très violent suite à un raid raté de l’armée mauritanienne appuyée par des troupes françaises. Quinze jours après, un autre otage algérien sera à son tour égorgé par l’Aqmi. Durant la même période, deux otages espagnols seront relâchés par les terroristes salafistes qui prennent le nord du Mali comme leur QG. Avant cette affaire, un douanier malien détenu depuis une quinzaine de jours entre les mains des salafistes armés aura la vie sauve. Ce dernier avait été relâché par les terroristes après deux jours de négociations avec des tribus maliennes. Au cours de ces six dernières années, Al Qaida au Maghreb Islamique a réussi à enlever 54 étrangers, dont trois seront exécutés par les le groupe d’Abdelhamid Abou Zeid.

    Pis, de nouveaux rapts d’étrangers ne sont pas à écarter dans la région de Sahel voire même dans le Sahara tunisien où le couple autrichien avait été kidnappé, en 2008 par les terroristes d’Aqmi. Les activités des terroristes d’Aqmi ont sensiblement augmenté ces deux dernières années. S’agit-il d’une réelle menace ou simplement d’un délire paranoïaque ? Selon beaucoup d’observateurs, Al Qaida au Maghreb Islamique a été créée par des parties étrangères, et ce à des fins politico-stratégiques et même économiques qui visent la région. Cette organisation terroriste «virtuelle» de forme, mais existante sur le terrain avec des centaines de terroristes dans ses rangs obéit à un agenda de certains pays riches du globe.

    Les rapts qui se sont produits durant des années au Sahel ont été orchestrés pour faire pression sur certains pays de la région, mais plus particulièrement de l’Algérie. Déjà minée par d’autres conflits très compliqués, dont le dossier du Sahara Occidental, la région attire aujourd’hui beaucoup d’intérêts des pays occidentaux. Ces nations s’impliquent de plus en plus dans cette petite partie du monde.

    Les rapts d’étrangers ont permis aux occidentaux de s’engager au Sahel. Récemment, la France n’a pas osé envoyer ses troupes en Mauritanie puis au Mali pour soi-disant «combattre» Al Qaida au Maghreb. Une cascade très dangereuse dans le Sahel. Face aux français, les américains suivent de plus près ce qui se passe dans la région, eux qui cherchent toujours une base US au Sahara algérien. Ces rapts perpétrés par Aqmi donnent des arguments très solides afin que les pays occidentaux envoient leurs troupes dans la région.

    Les ambassades occidentales se mobilisent pour leurs ressortissants 

    Devant la menace terroriste permanente, un incident vient de se produire à Ségou, au Mali, qui a donné un autre coup sérieux aux ambassades occidentales pour dire à leurs ressortissants de ne pas se déplacer dans la région de Sahel. Tout serait parti, selon des sources maliennes, il y a quinze jours, d’un incident ayant concerné une jeune fille française, accompagnée lors de celui-ci par au moins une américaine. Les faits, tels que relatés par la jeune Française, auraient laissé augurer d’une tentative d’enlèvement prochaine d’Occidentaux à Ségou jusqu’ici épargnée par les rapts. Relayés par certaines représentations diplomatiques, ils prennent de plus en plus corps, sans que l’on sache réellement sur quelles évidences vérifiables ils reposent. D’où la crainte, légitime, de certains diplomates en poste à Bamako, qui se demandent si l’on ne va pas les accuser de laxisme pour n’avoir pas emboîté le pas à cette campagne. Dans un courrier urgent, l’ambassade de Belgique a déconseillé à ses ressortissants de séjourner à Ségou et dans les villes de Fada N’Gourma (Burkina Faso) Maradi (Niger) et Nouadhibou (Mauritanie). Même la RFI (radio française internationale) a diffusé des appels sur ses ondes appelant les touristes européens à faire preuve de beaucoup de vigilance lors de leurs périples au Sahel, notamment au Mali, Niger et Mauritanie. Un responsable de structure humanitaire belge a expliqué sur la RFI pourquoi il avait demandé aux expatriés de regagner Niamey, car selon lui, la sécurité dans ce territoire est très fragile. Avec le risque de se faire kidnapper, voler son véhicule ou son téléphone, la crainte commence sérieusement à s’implanter dans les esprits des européens. Beaucoup d’entre eux ont même songé à annuler leur voyage dans les pays de Sahel, certains l’ont fait déjà.

    Ce coup de théâtre qui se poursuit dans le Sahel a-t-il été commandité par certaines parties ? Les autorités maliennes ont-elles été averties des «enlèvements d’Occidentaux» qui se prépareraient? Quelles preuves a-t-on de la réalité des risques? En attendant, certains touristes qui sont encore en vacances se préparent déjà au départ de peur d’être kidnappés à leur tour par les terroristes d’Aqmi.

    A Ségou, à tout juste 220 kilomètres de Bamako, le risque est imposant depuis que des rumeurs parlent d’éventuels rapts de touristes dans cette ville malienne. Un climat délétère est donc en train de s’installer, avec tous les risques que peuvent entraîner les extrapolations qu’il occasionnera de la part d’imaginations fertiles ou de personnes aisément «paniquables». Si ces décisions reposent sur des fondements solides, autant les rendre publics et démontrer l’efficacité réelle des mesures de précautions préconisées, lorsque l’on sait comment il est facile, pour des gens organisés, d’enlever qui ils veulent, quand ils le veulent et où ils le veulent. Le douanier (exécuté récemment) et les deux gardes enlevés récemment dans le Nord en sont une preuve évidente. Sinon, nous n’assisterons qu’à la création d’un délire paranoïaque collectif de plus. Ce qui ne sert les intérêts de personne, sauf de ceux qui prétendent être capables de semer la terreur partout !

    Par Sofiane Abi
    Les Débats, 1/9/2010
  • Affaire du diplomate Hasseni : Tirer les leçons

    Mis en cause dans l’enquête sur l’assassinat à Paris en 1987 de Ali Mecili, le diplomate Ziane Hasseni vient de bénéficier d’un non-lieu accordé par la cour d’appel. La justice française a tranché sur le cas d’un Algérien qui avait été soupçonné à tort. Il est innocent. Mais l’affaire doit-elle s’arrêter là ? 


    Cet homme a été accusé d’assassinat, emprisonné sans preuves, sur de simples soupçons, malgré son statut de diplomate, ce qui par ricochet touche l’Etat dont il est l’employé et le représentant. Il a été aux yeux du monde entier, par le biais de la médiatisation, un criminel arrêté et traîné devant les tribunaux. Aujourd’hui, il est libre et bénéficie d’un non-lieu. C’est tout. On n’efface pas tout, et on ne recommence pas ! 

    Sans préjuger des réactions de Hasseni, il y a quelque chose qui ne tourne pas rond. Ou il est coupable, avec preuve, et on ne comprend pas pourquoi il est déclaré innocent. Dans ce cas, la justice française n’est pas une justice. En libérant un coupable, elle est à l’image que les médias, les politiques et l’opinion française se font de la justice algérienne. Ou bien, il est innocent, et on ne comprend pas pourquoi il a été traité en coupable. Quelqu’un lui a fait du tort, et doit pour cela payer. Si c’est la justice française elle-même qui s’est autosaisie pour arrêter un innocent, elle doit rendre des comptes à la victime et à l’Etat dont elle a foulé au pied les droits d’immunité diplomatique. Mais personne n’est dupe, l’arrestation de Hasseni a été ordonnée par le politique, et sans doute au sommet. La justice française n’a fait qu’obéir et se déjuger. 

    Dans tous les cas de figure, cette justice n’a pas été à la hauteur de sa vocation et du pays qu’elle représente. Hasseni est en droit d’exiger réparation. Naturellement, on se réjouit du non-lieu de Hasseni, pas parce qu’il occupe une fonction importante mais parce qu’il est innocent. Et tout le monde souhaite probablement tourner cette mauvaise page. Mais, comme toujours, une histoire dont on ne tire aucune leçon, finit par se répéter. En l’occurrence, il faut se demander qui s’est autorisé à jouer avec la liberté et la réputation d’un homme, dans quel obscur dessein et comment a-t-il pu se le permettre ? Cette affaire, au dénouement heureux pour Hasseni, est d’une richesse inouïe en enseignements.
    Aïssa Khelladi

    Le Jour d’Algérie, 1/9/2010
  • La Tribune Online : Le torchon brûle entre Madrid et Rabat

    Après l’agression dans les territoires occupés de plusieurs militants pacifistes espagnols
    Le torchon brûle entre Madrid et Rabat
    Après l’interpellation, ce samedi, par la police marocaine, de onze militants espagnols favorables à l’indépendance du Sahara occidental, le ministère des Affaires étrangères a exigé, lundi 30 août, des explications sur ces événements.
    Ces militants, membres de l’association  » SaharAcciones « , ont indiqué dimanche avoir été arrêtés la veille, alors qu’ils manifestaient à Lâayoune  » en faveur du peuple sahraoui et du respect des droits de l’Homme « . Ils ont également fait état de mauvais traitements de la part de la police sur deux des onze manifestants.  » Un groupe de policiers en civil les a chargés sauvagement, arrêtés et conduits au commissariat  » et deux militants ont été blessés à la tête et au corps par des  » coups de pieds et poings  » des policiers marocains, ont-ils rapporté.
    Dimanche, le ministère des Affaires étrangères espagnol avait indiqué que les ressortissants espagnols avaient été relâchés après plusieurs heures de détention au commissariat de Lâayoune, et avait confirmé que deux d’entre eux avaient nécessité des soins médicaux.

    Après avoir été rapatriés aux Canaries -où se trouve le siège de SaharAcciones- les militants ont indiqué qu’ils déposeraient plainte auprès de la justice espagnole contre leur interpellation et le mauvais traitement reçu. L’une des militantes, Carmen Roger, est arrivée à l’aéroport espagnol le visage tuméfié et a confirmé avoir été brutalisée au cours de la manifestation. José Luis Rodriguez Zapatero, le chef du gouvernement espagnol, s’est dit  » préoccupé  » par de tels événements mais privilégie l’apaisement tant que la lumière n’est pas faite sur ces événements. Cette affaire représente une nouvelle source de tensions entre l’Espagne et le Maroc, après une série d’incidents frontaliers, cet été, dans les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, dans le nord du Maroc. 

    La presse marocaine avait fait état de plusieurs incidents frontaliers entre la police espagnole et des ressortissants marocains à Ceuta et Melilla, deux enclaves revendiquées par le Maroc. Dans un souci  » d’apaisement « , les ministres de l’Intérieur des deux pays s’étaient rencontrés à Rabat le 23 août pour décider notamment de  » rehausser  » leur niveau de coopération en matière de sécurité. Ceuta et Melilla sont la source de tensions récurrentes entre le Maroc et l’Espagne tandis que l’ancienne colonie espagnole du Sahara occidental est l’objet d’un conflit entre le Front Polisario, partisan de l’indépendance, et le Maroc, qui a annexé ce territoire en 1975 et propose une autonomie élargie.

    Cette tension en est arrivée à un degré tel que le parti « Initiative pour la Catalogne » (Verts) vient d’appeler le gouvernement espagnol à rappeler son ambassadeur au Maroc pour consultation après l’intervention musclée contre des manifestants pacifistes espagnols.
    A suivre…
    Par Rafik Bakhtini

    La Tribune Online, 1/9/2010

  • Sahara Occidental : Communiqué de la Gauche Anti-capitaliste

    Face à la répression des activistes pro-sahraouis, défendons la liberté

    La répression par le gouvernement marocain des 14 activistes canariens solidaires avec le peuple sahraoui, brutalement frappés, est un autre épisode d’une longue liste de violations des droits de l’homme et d’écrasemùent du mouvement sahraoui.

    L’attitude de la police du Maroc met en évidence la peur des autorités marocaines de l’écho du conflit du Sahara Occidental à l’échelle internationale, en particulier après la bataille protagonisée par Aminatou Haidar.

    Cet épisode répressif ne doit pas rester sans châtiment.

  • Enlèvements programmés d’Occidentaux : Délire paranoïaque ou menaces réelles ?

    Depuis un mois, certaines ambassades accrédités au Mali, en Mauritanie et au Niger demandent, par courrier, à leurs ressortissants de ne pas se rendre à Ségou, Bir Moghrine, Niamey, Kidal, Tombouctou, Lazaret, Nouadhibou, et d’autres villes de la région, quand elles ne leur conseillent pas, tout simplement, de se replier, avec famille et bagages, sur les capitales de ces pays pour des raisons de sécurité.

    Cette décision est très logique vu la cadence terrible des enlèvements des touristes dans cette partie du Sahel. Les groupes terroristes affiliés à Al Qaida au Maghreb Islamique sont en activité progressive dans la région, ils menacent la vie des étrangers avec leurs actions qui visent surtout à kidnapper les Occidentaux. Il y a un mois, un otage français, Michel Germaneau, avait été égorgé par un groupe terroriste très violent suite à un raid raté de l’armée mauritanienne appuyée par des troupes françaises. Quinze jours après, un autre otage algérien sera à son tour égorgé par l’Aqmi. Durant la même période, deux otages espagnols seront relâchés par les terroristes salafistes qui prennent le nord du Mali comme leur QG. Avant cette affaire, un douanier malien détenu depuis une quinzaine de jours entre les mains des salafistes armés aura la vie sauve. Ce dernier avait été relâché par les terroristes après deux jours de négociations avec des tribus maliennes. Au cours de ces six dernières années, Al Qaida au Maghreb Islamique a réussi à enlever 54 étrangers, dont trois seront exécutés par les le groupe d’Abdelhamid Abou Zeid.

    Pis, de nouveaux rapts d’étrangers ne sont pas à écarter dans la région de Sahel voire même dans le Sahara tunisien où le couple autrichien avait été kidnappé, en 2008 par les terroristes d’Aqmi. Les activités des terroristes d’Aqmi ont sensiblement augmenté ces deux dernières années. S’agit-il d’une réelle menace ou simplement d’un délire paranoïaque ? Selon beaucoup d’observateurs, Al Qaida au Maghreb Islamique a été créée par des parties étrangères, et ce à des fins politico-stratégiques et même économiques qui visent la région. Cette organisation terroriste «virtuelle» de forme, mais existante sur le terrain avec des centaines de terroristes dans ses rangs obéit à un agenda de certains pays riches du globe.

    Les rapts qui se sont produits durant des années au Sahel ont été orchestrés pour faire pression sur certains pays de la région, mais plus particulièrement de l’Algérie. Déjà minée par d’autres conflits très compliqués, dont le dossier du Sahara Occidental, la région attire aujourd’hui beaucoup d’intérêts des pays occidentaux. Ces nations s’impliquent de plus en plus dans cette petite partie du monde.

    Les rapts d’étrangers ont permis aux occidentaux de s’engager au Sahel. Récemment, la France n’a pas osé envoyer ses troupes en Mauritanie puis au Mali pour soi-disant «combattre» Al Qaida au Maghreb. Une cascade très dangereuse dans le Sahel. Face aux français, les américains suivent de plus près ce qui se passe dans la région, eux qui cherchent toujours une base US au Sahara algérien. Ces rapts perpétrés par Aqmi donnent des arguments très solides afin que les pays occidentaux envoient leurs troupes dans la région.

    Les ambassades occidentales se mobilisent pour leurs ressortissants 

    Devant la menace terroriste permanente, un incident vient de se produire à Ségou, au Mali, qui a donné un autre coup sérieux aux ambassades occidentales pour dire à leurs ressortissants de ne pas se déplacer dans la région de Sahel. Tout serait parti, selon des sources maliennes, il y a quinze jours, d’un incident ayant concerné une jeune fille française, accompagnée lors de celui-ci par au moins une américaine. Les faits, tels que relatés par la jeune Française, auraient laissé augurer d’une tentative d’enlèvement prochaine d’Occidentaux à Ségou jusqu’ici épargnée par les rapts. Relayés par certaines représentations diplomatiques, ils prennent de plus en plus corps, sans que l’on sache réellement sur quelles évidences vérifiables ils reposent. D’où la crainte, légitime, de certains diplomates en poste à Bamako, qui se demandent si l’on ne va pas les accuser de laxisme pour n’avoir pas emboîté le pas à cette campagne. Dans un courrier urgent, l’ambassade de Belgique a déconseillé à ses ressortissants de séjourner à Ségou et dans les villes de Fada N’Gourma (Burkina Faso) Maradi (Niger) et Nouadhibou (Mauritanie). Même la RFI (radio française internationale) a diffusé des appels sur ses ondes appelant les touristes européens à faire preuve de beaucoup de vigilance lors de leurs périples au Sahel, notamment au Mali, Niger et Mauritanie. Un responsable de structure humanitaire belge a expliqué sur la RFI pourquoi il avait demandé aux expatriés de regagner Niamey, car selon lui, la sécurité dans ce territoire est très fragile. Avec le risque de se faire kidnapper, voler son véhicule ou son téléphone, la crainte commence sérieusement à s’implanter dans les esprits des européens. Beaucoup d’entre eux ont même songé à annuler leur voyage dans les pays de Sahel, certains l’ont fait déjà.

    Ce coup de théâtre qui se poursuit dans le Sahel a-t-il été commandité par certaines parties ? Les autorités maliennes ont-elles été averties des «enlèvements d’Occidentaux» qui se prépareraient? Quelles preuves a-t-on de la réalité des risques? En attendant, certains touristes qui sont encore en vacances se préparent déjà au départ de peur d’être kidnappés à leur tour par les terroristes d’Aqmi.

    A Ségou, à tout juste 220 kilomètres de Bamako, le risque est imposant depuis que des rumeurs parlent d’éventuels rapts de touristes dans cette ville malienne. Un climat délétère est donc en train de s’installer, avec tous les risques que peuvent entraîner les extrapolations qu’il occasionnera de la part d’imaginations fertiles ou de personnes aisément «paniquables». Si ces décisions reposent sur des fondements solides, autant les rendre publics et démontrer l’efficacité réelle des mesures de précautions préconisées, lorsque l’on sait comment il est facile, pour des gens organisés, d’enlever qui ils veulent, quand ils le veulent et où ils le veulent. Le douanier (exécuté récemment) et les deux gardes enlevés récemment dans le Nord en sont une preuve évidente. Sinon, nous n’assisterons qu’à la création d’un délire paranoïaque collectif de plus. Ce qui ne sert les intérêts de personne, sauf de ceux qui prétendent être capables de semer la terreur partout !

    Par Sofiane Abi
    Les Débats, 1/9/2010
  • Affaire du diplomate Hasseni : Tirer les leçons

    Mis en cause dans l’enquête sur l’assassinat à Paris en 1987 de Ali Mecili, le diplomate Ziane Hasseni vient de bénéficier d’un non-lieu accordé par la cour d’appel. La justice française a tranché sur le cas d’un Algérien qui avait été soupçonné à tort. Il est innocent. Mais l’affaire doit-elle s’arrêter là ? 


    Cet homme a été accusé d’assassinat, emprisonné sans preuves, sur de simples soupçons, malgré son statut de diplomate, ce qui par ricochet touche l’Etat dont il est l’employé et le représentant. Il a été aux yeux du monde entier, par le biais de la médiatisation, un criminel arrêté et traîné devant les tribunaux. Aujourd’hui, il est libre et bénéficie d’un non-lieu. C’est tout. On n’efface pas tout, et on ne recommence pas ! 

    Sans préjuger des réactions de Hasseni, il y a quelque chose qui ne tourne pas rond. Ou il est coupable, avec preuve, et on ne comprend pas pourquoi il est déclaré innocent. Dans ce cas, la justice française n’est pas une justice. En libérant un coupable, elle est à l’image que les médias, les politiques et l’opinion française se font de la justice algérienne. Ou bien, il est innocent, et on ne comprend pas pourquoi il a été traité en coupable. Quelqu’un lui a fait du tort, et doit pour cela payer. Si c’est la justice française elle-même qui s’est autosaisie pour arrêter un innocent, elle doit rendre des comptes à la victime et à l’Etat dont elle a foulé au pied les droits d’immunité diplomatique. Mais personne n’est dupe, l’arrestation de Hasseni a été ordonnée par le politique, et sans doute au sommet. La justice française n’a fait qu’obéir et se déjuger. 

    Dans tous les cas de figure, cette justice n’a pas été à la hauteur de sa vocation et du pays qu’elle représente. Hasseni est en droit d’exiger réparation. Naturellement, on se réjouit du non-lieu de Hasseni, pas parce qu’il occupe une fonction importante mais parce qu’il est innocent. Et tout le monde souhaite probablement tourner cette mauvaise page. Mais, comme toujours, une histoire dont on ne tire aucune leçon, finit par se répéter. En l’occurrence, il faut se demander qui s’est autorisé à jouer avec la liberté et la réputation d’un homme, dans quel obscur dessein et comment a-t-il pu se le permettre ? Cette affaire, au dénouement heureux pour Hasseni, est d’une richesse inouïe en enseignements.
    Aïssa Khelladi

    Le Jour d’Algérie, 1/9/2010
  • Sahara Occidental : Communiqué de la Gauche Anti-capitaliste

    Face à la répression des activistes pro-sahraouis, défendons la liberté

    La répression par le gouvernement marocain des 14 activistes canariens solidaires avec le peuple sahraoui, brutalement frappés, est un autre épisode d’une longue liste de violations des droits de l’homme et d’écrasemùent du mouvement sahraoui.

    L’attitude de la police du Maroc met en évidence la peur des autorités marocaines de l’écho du conflit du Sahara Occidental à l’échelle internationale, en particulier après la bataille protagonisée par Aminatou Haidar.

    Cet épisode répressif ne doit pas rester sans châtiment.