Mois : septembre 2010

  • CNI espagnol : Le Maroc est le plus grand exportateur de terroristes (suite et fin)

    Q : Si la solution du conflit dépendait de vous, quelle serait votre décision?
    R : Je traite des informations et propose des actions. Les politiques décident les actions a mener. Mais la meilleure chose que nous pouvons faire c’est de maintenir une position forte au Maghreb. Il y a trop d’ »intérêts en jeu. Et pas seulement les économiques. Il y a aussi l’immigration, la pêche, le terrorisme islamique.

    Q : Ils sont nombreux ceux qui désignent le Maroc comme berceau de terroristes, et signalent même le roi comme cerveau du 11-M;
    R : Le roi du Maroc est corrompu; insensible, capricieux et, parfois, imprévisible, mais l’accuser d’un acte aussi grave sans preuves c’est quelque chose de sérieux.

    Q : Pouvez-vous me dire s’il y a un indice quelconque qui le lie avec les attaques terroristes de Madrid?
    R : Je n’ai pas mené cette enquête, mais la phrase d’Aznar en disant que ceux qui ont commis ces attentats il fallait pas les chercher dans des déserts lointains, a lancé un grand débat.

    Q : Vous n’avez pas répondu à ma question?
    R : Il me dédit un grand sourire – a bon entendeur…

    Q : Pourrions-nous finir notre interview avec un message optimiste pour nos lecteurs?
    Mon ami, les optimistes sont, par définition, des personnes mal informées. -Il sourit encore – Depuis longtemps, il y a des voix au sein du CNI qui essayent de convaincre nos politiques pour qu’ils soutiennent les mouvements indépendantistes au Maroc. Riffains, sahraouis, etc. Ce serait une bonne manière de leur retourner ce qu’ils font dans notre pays. Il faut tenir en compte qu’ils n’ont aucune opposition, il n’y a pas d’opinion publique libre. ET dans un conflit avec l’Espagne, n’importe quel conflit, ils n’ont personne à qui donner des explications.
    R : La région est déjà suffisamment déstabilisée. Pour gagner, il faut avoir la volonté de le faire, il faut parier fort pour les groupes qui sont contre le roi du Maroc, qui est un  ennemi déclaré de l’Espagne. Il est question d’appliquer un plan, qui existe déjà, mais que ni le PP ni le PSOE n’appliqueront jamais.

    Q : De toutes façons, et si j’ai bien compris, vous soutiendrez les berbères et les sahraouis comme méthode pour déstabiliser la monarchie alaouite et éloigner les problèmes de l’Espagne. Cependant, la communauté internationale ne le permettrait pas – La France en tête – parce qu’ils considèrent que Mohamed VI est la meilleure garantie dans la lutte contre le terrorisme islamique.
    R : Vous avez raison, mais la communauté internationale se trompe. Regardez, dans tous les attentats perpétrés en Europe il y avait des citoyens marocains, et cela sans parler de la participation des services secrets dse ce pays dans le 11-M. Marruecos exporte, aujourd’hui, plus de terroristes que tout autre et les islamistes radicaux campent à leur guise dans le pays voisin. Mohamed les contrôle quand ça lui convient, mais au moment venu, il les utiliserait contre l’Espagne. Mais si nous soutenions les berbères qui ont subi des agressions de tout type, et pas seulement culturelles, et nous profiterions de la conjoncture pour essayer d’aider les groupes les plus, modérés – la grande majorité – L’Espagne, en tant que nation, n’aurait jamais à se faire de souci pour Ceuta et Melilla. Il est vrai qu’il faut appuyer que le nord du Maroc soit un endroit stable, juste et où les droits humains sont respectés.

    Q : Et rendre la terre à ses propriétaires légitimes?
    R : Bien sûr, parce que, en plus, les Rif et le Sahara Occidental n’ont rien à voir avec les arabes. L’Espagne, en soutenant la création de deux Etats, la République Sahraouie et celle du Rif, parierait par deux Etats amis reconnaissant pour la vie. Il est question d’avoir un regard à long terme. La France aurait sa zone d’influence au Maroc, et nous au  nord de l’Afrique.

    Q : En d’autre mots, le chien mort, la rage est finie.
    R : Je n’aurais pas pu l’exprimer mieux. Le Maroc, d’un coup, ne serait plus notre voisin. Le plan n’est pas aussi fou comme il en a l’air et il y aurait beaucoup de pays qui le soutiendraient. L’Algérie y compris, bien sûr.

    Q : Cependant, vous reconnaissez non seulement la difficulté de mener à bien ce plan, mais nous avons aussi les liens tissus par certains de nos politiciens avec la monarchie alaouite.
    R : Je comprends. Et je suis d’accord avec vous. Je me rappelle comment Felipe Gonzalez passait de défendre les sahraouis à être un grand allié des intérêts marocains. L’Espagne a été vendue, et nos dirigeants socialistes aussi. Beaucoup parmi eux ont des affaires au Maroc. Mais cela est un secret répandu. Cependant, comme ils se sont vendus à une partie, ils peuvent  recommencer -il fait un clin d’oeil- en plus, l’opinion publique a envie de savoir comment certains partis politiques sont financés au Maroc.
    Il est tard et mon contact des services secrets décide qu’il a assez parlé en un jour. IL se lève, paie l’addition et, après avoir dit au revoir cordialement, il s’introduit dans la nuit de la chaîne de montagnes de Madrid.

    Source : Région de Malaga, 27/8/2010
  • Congrès du Polisario dans un an : Objectifs et détermination

    Le 13e congrès du Front Polisario est prévu avant la fin de l’année 2011, a fait savoir hier l’agence sahraouie SPS. Le secrétariat national du parti, réuni sous la présidence du secrétaire général, Mohamed Abdelaziz, a dressé le constat d’«interruption des négociations» s’agissant du conflit du Sahara occidental, en raison de «l’intransigeance du Maroc, qui ne montre aucune volonté de trouver une solution juste et durable au conflit conformément à la légitimité internationale» .

    Ce constat d’échec de la communauté internationale peut supposer que les tensions iront crescendo à mesure que l’ONU et le Conseil de sécurité maintiendront le statu quo. Le SN du Polisario a réitéré que la solution du conflit «ne saurait être qu’un référendum d’autodétermination impartial parrainé par les Nations unies» . Ceci en montrant son «rejet catégorique des manœuvres du Maroc tendant à se dérober à ses obligations internationales, et à prolonger les souffrances des Sahraouis des deux côtés du mur de la honte qui les divise depuis plus de trois décennies» , annonce le communiqué. A cet égard, le SN a affirmé que «le peuple sahraoui sous la houlette du Front Polisario est plus que jamais déterminé à poursuivre sa résistance par tous les moyens légitimes, jusqu’au parachèvement de la construction d’un Etat de tous les Sahraouis» . Ce que les responsables du Polisario considèrent comme « une réalité irréversible nationale, régionale et internationale» sur l’ensemble du territoire du Sahara occidental.

    Et si le Front Polisario a décidé de tenir ses prochaines assises avant la fin de l’année 2011, c’est qu’il en appelle aux Nations unies et à la communauté internationale à «saisir l’occasion pour traiter fermement et sérieusement du statut définitif du Sahara occidental» et estimant que la persistance de l’occupation marocaine et sa politique de blocage « menacent, par ses graves conséquences, la sécurité et la stabilité dans la région» .

    Rappelons que le 12e congrès du Polisario s’était tenu fin décembre 2007 dans la localité de Tifarity. Les congressistes, qui avaient réélu M. Abdelaziz à la tête de ce mouvement, avaient menacé de reprendre la guerre faute d’une solution sur la base des accords tenus sous l’égide de l’ONU. Le 12e congrès avait par ailleurs décidé de renforcer l’arsenal militaire du Polisario et de donner une chance au processus de paix onusien.

  • Eurodéputé exhorte l’UE à faire pression sur Rabat pour respecter les droits du peuple sahraoui

    Bruxelles, 02/09/2010 (SPS) Le député européen, Junqueras Oriol (Espagne) a appelé l’Union européenne (UE), mercredi à Bruxelles, à faire pression sur le Maroc à travers l’accord de partenariat que le pays a signé avec Vingt sept à « respecter les droits de l’homme au Sahara occidental ».

    Dans une question écrite soumise au Conseil de l’UE, M. Junqueras rappelle que « la police marocaine agit violemment, presque quotidiennement contre les citoyens sahraouis qui réclament pacifiquement la tenue d’un référendum démocratique sur l’autodétermination ».

    Dans ce sens, il a également attire l’attention sur le cas des militants espagnole agressés et arrêtés le 23 août dernier dans la capitale sahraouie occupée, où ils avaient organisé une manifestation pacifique réclamant le retrait de l’occupation marine du territoire sahraoui et le respect des droit humains dans la colonie.

    M. Junqueras a questionné le Conseil sur l’action qu’il entend entreprendre pour « mettre un terme aux violations par le Maroc des droits de l’homme et la liberté d’expression et de manifestation au Sahara occidental, au vu de l’existence d’un accord d’association avec l’UE ».

    « Il est clair que les accords commerciaux renforcent les liens entre le Maroc et l’UE, mais avec cette politique seule on n’atteindra pas l’objectif principal de promouvoir un Maroc démocratique et prospère pour assurer la sécurité dans la région », a indiqué le député européen dans un communiqué. (SPS)


  • CNI espagnol : Le Maroc est le plus grand exportateur de terroristes (suite et fin)

    Q : Si la solution du conflit dépendait de vous, quelle serait votre décision?
    R : Je traite des informations et propose des actions. Les politiques décident les actions a mener. Mais la meilleure chose que nous pouvons faire c’est de maintenir une position forte au Maghreb. Il y a trop d’ »intérêts en jeu. Et pas seulement les économiques. Il y a aussi l’immigration, la pêche, le terrorisme islamique.

    Q : Ils sont nombreux ceux qui désignent le Maroc comme berceau de terroristes, et signalent même le roi comme cerveau du 11-M;
    R : Le roi du Maroc est corrompu; insensible, capricieux et, parfois, imprévisible, mais l’accuser d’un acte aussi grave sans preuves c’est quelque chose de sérieux.

    Q : Pouvez-vous me dire s’il y a un indice quelconque qui le lie avec les attaques terroristes de Madrid?
    R : Je n’ai pas mené cette enquête, mais la phrase d’Aznar en disant que ceux qui ont commis ces attentats il fallait pas les chercher dans des déserts lointains, a lancé un grand débat.

    Q : Vous n’avez pas répondu à ma question?
    R : Il me dédit un grand sourire – a bon entendeur…

    Q : Pourrions-nous finir notre interview avec un message optimiste pour nos lecteurs?
    Mon ami, les optimistes sont, par définition, des personnes mal informées. -Il sourit encore – Depuis longtemps, il y a des voix au sein du CNI qui essayent de convaincre nos politiques pour qu’ils soutiennent les mouvements indépendantistes au Maroc. Riffains, sahraouis, etc. Ce serait une bonne manière de leur retourner ce qu’ils font dans notre pays. Il faut tenir en compte qu’ils n’ont aucune opposition, il n’y a pas d’opinion publique libre. ET dans un conflit avec l’Espagne, n’importe quel conflit, ils n’ont personne à qui donner des explications.
    R : La région est déjà suffisamment déstabilisée. Pour gagner, il faut avoir la volonté de le faire, il faut parier fort pour les groupes qui sont contre le roi du Maroc, qui est un  ennemi déclaré de l’Espagne. Il est question d’appliquer un plan, qui existe déjà, mais que ni le PP ni le PSOE n’appliqueront jamais.

    Q : De toutes façons, et si j’ai bien compris, vous soutiendrez les berbères et les sahraouis comme méthode pour déstabiliser la monarchie alaouite et éloigner les problèmes de l’Espagne. Cependant, la communauté internationale ne le permettrait pas – La France en tête – parce qu’ils considèrent que Mohamed VI est la meilleure garantie dans la lutte contre le terrorisme islamique.
    R : Vous avez raison, mais la communauté internationale se trompe. Regardez, dans tous les attentats perpétrés en Europe il y avait des citoyens marocains, et cela sans parler de la participation des services secrets dse ce pays dans le 11-M. Marruecos exporte, aujourd’hui, plus de terroristes que tout autre et les islamistes radicaux campent à leur guise dans le pays voisin. Mohamed les contrôle quand ça lui convient, mais au moment venu, il les utiliserait contre l’Espagne. Mais si nous soutenions les berbères qui ont subi des agressions de tout type, et pas seulement culturelles, et nous profiterions de la conjoncture pour essayer d’aider les groupes les plus, modérés – la grande majorité – L’Espagne, en tant que nation, n’aurait jamais à se faire de souci pour Ceuta et Melilla. Il est vrai qu’il faut appuyer que le nord du Maroc soit un endroit stable, juste et où les droits humains sont respectés.

    Q : Et rendre la terre à ses propriétaires légitimes?
    R : Bien sûr, parce que, en plus, les Rif et le Sahara Occidental n’ont rien à voir avec les arabes. L’Espagne, en soutenant la création de deux Etats, la République Sahraouie et celle du Rif, parierait par deux Etats amis reconnaissant pour la vie. Il est question d’avoir un regard à long terme. La France aurait sa zone d’influence au Maroc, et nous au  nord de l’Afrique.

    Q : En d’autre mots, le chien mort, la rage est finie.
    R : Je n’aurais pas pu l’exprimer mieux. Le Maroc, d’un coup, ne serait plus notre voisin. Le plan n’est pas aussi fou comme il en a l’air et il y aurait beaucoup de pays qui le soutiendraient. L’Algérie y compris, bien sûr.

    Q : Cependant, vous reconnaissez non seulement la difficulté de mener à bien ce plan, mais nous avons aussi les liens tissus par certains de nos politiciens avec la monarchie alaouite.
    R : Je comprends. Et je suis d’accord avec vous. Je me rappelle comment Felipe Gonzalez passait de défendre les sahraouis à être un grand allié des intérêts marocains. L’Espagne a été vendue, et nos dirigeants socialistes aussi. Beaucoup parmi eux ont des affaires au Maroc. Mais cela est un secret répandu. Cependant, comme ils se sont vendus à une partie, ils peuvent  recommencer -il fait un clin d’oeil- en plus, l’opinion publique a envie de savoir comment certains partis politiques sont financés au Maroc.
    Il est tard et mon contact des services secrets décide qu’il a assez parlé en un jour. IL se lève, paie l’addition et, après avoir dit au revoir cordialement, il s’introduit dans la nuit de la chaîne de montagnes de Madrid.

    Source : Région de Malaga, 27/8/2010
  • Eurodéputé exhorte l’UE à faire pression sur Rabat pour respecter les droits du peuple sahraoui

    Bruxelles, 02/09/2010 (SPS) Le député européen, Junqueras Oriol (Espagne) a appelé l’Union européenne (UE), mercredi à Bruxelles, à faire pression sur le Maroc à travers l’accord de partenariat que le pays a signé avec Vingt sept à « respecter les droits de l’homme au Sahara occidental ».

    Dans une question écrite soumise au Conseil de l’UE, M. Junqueras rappelle que « la police marocaine agit violemment, presque quotidiennement contre les citoyens sahraouis qui réclament pacifiquement la tenue d’un référendum démocratique sur l’autodétermination ».

    Dans ce sens, il a également attire l’attention sur le cas des militants espagnole agressés et arrêtés le 23 août dernier dans la capitale sahraouie occupée, où ils avaient organisé une manifestation pacifique réclamant le retrait de l’occupation marine du territoire sahraoui et le respect des droit humains dans la colonie.

    M. Junqueras a questionné le Conseil sur l’action qu’il entend entreprendre pour « mettre un terme aux violations par le Maroc des droits de l’homme et la liberté d’expression et de manifestation au Sahara occidental, au vu de l’existence d’un accord d’association avec l’UE ».

    « Il est clair que les accords commerciaux renforcent les liens entre le Maroc et l’UE, mais avec cette politique seule on n’atteindra pas l’objectif principal de promouvoir un Maroc démocratique et prospère pour assurer la sécurité dans la région », a indiqué le député européen dans un communiqué. (SPS)


  • « Des voisins plus éloignés aujourd’hui », un essai d’Ignacio Cembrero

    Des voisins éloignés. Les secrets de la crise entre l’Espagne et le Maroc est le titre de l’essai magnifique du journaliste Ignacio Cembrero, le correspondant du El Pais au Maroc et au Sahel que j’ai toujours dans le chevet. Elles sont là les clés de l’équilibre difficile dans les relations Espagne – Maroc, avec des interférences multiples (appelons-les intérêts de multinationales ou de la France, des États-Unis et du Maghreb). Imaginez-vous dans sa propre communauté de voisins. 

    Il n’est pas facile de s’entendre avec quelqu’un de totalement différent, avec des langues différentes, sans qu’aucun ne parle celle de l’autre, avec des religions différentes, des aliments différents, des traditions différentes et des mondes presque opposés. Le Sahara est l’un des conflits non résolus dans les 40 dernières années, le territoire que l’Espagne a abandonné  sans lui donner une solution, que le Maroc  a envahi et que l’ONU ne sait pas, jusqu’à présent, résoudre, en le laissant devenir une poudrière de plus parmi les nombreuses qui existent sur la planète. Des milliers d’entreprises européennes travaillent à forfait au Maroc, des tonnes de ses tomates, de piments et poissons traversent le Détroit pour être vendus sur tout le vieux continent. 

    En échange, le Maroc est la porte d’entrée au marché immense de consommateurs africains, sa gendarmerie contrôle la sortie de pâteras à la convenance (il utilise les pauvres immigrants pour ouvrir ou fermer encore un point de tension dans ses relations bilatérales) et le royaume de Mohamed VI s’est arrogé le rôle de bouchon contre l’islamisme radical. Quel prix les sahraouis doivent-ils payer dans ce scénario, soumis constamment aux passages à tabac silenciés dans tout le monde ? 
    Est-il possible que les intérêts si importants en jeu valent quelques passages à tabac? Le Maroc a promis une autonomie avec un ample catalogue de compétences pour ce qu’il appelle ses territoires du sud, comme sortie d’échappement pour esquiver le référendum sur l’indépendance du Sahara. Seulement cela, il l’a promis, depuis plus de dix ans, mais il ne l’a pas accompli et personne ne peut vérifier jusqu’à quel point ces citoyens pourraient s’auto-gouverner. Ce n’est pas le seul élément de tension, comme prouvé la semaine passée avec la crise de Ceuta et Melilla, comme lors des assauts arrivent à la vaille (un autre mur de la honte, comme celui des États-Unis et le Mexique ou celui qui sépare Israël de la Palestine), et il ne sera pas le dernier. 

    Je vous parle de l’épisode d’hier, parce que je suis sûr qu’aujourd’hui un autre chapitre a été écrit à El Aaiún, à Smara, à Tarfaya à coups de matraque que, d’ailleurs, les attaquants filment toujours,  allez savoir avec quelle intention. Carmen Roger est l’une des activistes espagnoles agressées ce week-end parce qu’elle a fréquenté des foyers et des réunions de défenseurs sahraouis des droits de ce peuple. Ses lésions se marient difficilement avec la photographie des ministres espagnol et marocain, amicaux et relax il y a quelques jours.

    Juan Manuel Pardellas

    El Pais, 29/8/2010
  • Les 14 espagnols reprimés à El Ayoun comptent porter plainte

    Les 14 militants espagnols qui ont été victimes d’une répression féroce samedi par la police marocaine lors d’une manifestation spontanée organisée à El Ayoun (Sahara occidental) pour dénoncer « les violations flagrantes des droits humains et l’occupation illégale du territoire par le Maroc » comptent prochainement porter plainte contre leurs agresseurs.

    11 parmi ce groupe ont été arrêtés et conduits au commissariat central de la ville la majorité du groupe pour soumettre quelques uns aux interrogatoires.

    A leurs arrivée ce lundi aux îles Canaries certains d’entres eux témoignent avoir subi de mauvais traitements.

    Carmen Roger affirme avoir été agressée violement par des hommes en civils.

    Cette militante souffre d’ecchymoses à l’œil à la suite d’un coup de matraque de la police marocaine, selon la coordinateur du Groupe, Mme Lola, contactée par l’agence sahraouie SPS

    «Au moment où j’ai déployé le drapeau du Sahara, ils se sont jetés sur nous, il y avait des dizaines d’hommes habillés en civil, et ils nous ont frappé, nous ont poussé, et nous sommes tombés à terre et à ce moment là, ils nous ont donné des coups de pieds et des coups de poing. Les marques que j’ai au visage, c’est le résultat des coups de poing que m’ont donné ces policiers en civil », a-t-elle témoigné à Euronews.

    Le Secrétaire général de ICV (Initiative pour la Catalogne Verts) a appelé dimanche à Barcelone, le Gouvernement espagnol à rappeler son ambassadeur au Maroc pour consultation après l’intervention musclée contre des manifestants espagnol, samedi à El Ayoun.

    M. Joan Herrera a notamment réclamé du Président de l’Exécutif espagnol, José Luis Rodríguez Zapatero, « une attitude ferme face à l’intervention violente de la police marocaine » et suggère « le rappel de l’ambassadeur espagnol au Maroc pour consultation ».

    Mais, le Premier ministre espagnol José Luis Rodriguez Zapatero ne semble pas l’entendre de cette oreille. José Luis Rodriguez Zapatero veut plutôt jouer à l’apaisement en déclarant : «Il se peut que certains ne soient pas d’accord, mais pour moi c’est un principe essentiel de la politique extérieure de mon gouvernement que de maintenir de bonnes relations avec un pays voisin comme le Maroc. »

    El Watan, 31/8/2010
  • Le gouvernement marocain appelé à ratifier la convention sur les disparitions forcées

    Rabat (Maroc) – Deux organisations non-gouvernementales marocaines ont appelé le gouvernement de leur pays à ratifier la Convention internationale de protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées et compte pour cela lancer des actions pour la concrétisation de cette convention de décembre 2006, rapporte mercredi la presse marocaine. 

    L’Organisation marocaine des droits de l’homme (OMDH) envisage le lancement d’une campagne avec la participation de partis politiques et des acteurs de la société civile afin d’exercer des pressions sur le gouvernement pour la ratification de cette convention qu’il s’est engagé à faire en août 2008, ajoute-t-on de même source. 

    De son coté, l’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH) a réitéré son appel pour juger les auteurs des disparitions forcées et demandé la vérité sur le sort des disparus.   

    APS, 2/9/2010
  • Un parti espagnol estime « intolérable » la position du gouvernement « justifiant le mensonge du Maroc »

    Madrid, 01/09/2010 (SPS) . Le coordinateur général de la Gauche unie (IU), Cayo Lara, a estimé mercredi « intolérable » la position du gouvernement espagnol justifiant l’intervention musclée de la police marocaine qui prétend défendre la activistes espagnols, ayant manifesté, vendredi dernier à El Aaiun, la capitale occupée du Sahara occidental, rapporte la presse espagnole.

    M. Cayo Lara a condamné la répression « par le gouvernement du Maroc de 14 militants espagnols à El Aaiun, où ils avaient organisé un rassemblement pour l’indépendance du territoire sahraoui ».

    Il ajoutera que sa formation, la troisième en Espagne continuera à travailler pour que le peuple sahraoui « pourrait un jour revenir à sa patrie en toute liberté ». Une décision qui, à son avis, « revient au peuple sahraoui à travers un référendum d’autodétermination « .

    La police marocaine avait violement agressé 14 ressortissants espagnols qui avaient organisé une manifestation spontanée dans la principale artère de la capitale sahraouie occupée (El Aaiun) pour dénoncer « les violations flagrantes des droits humains et l’occupation illégale du territoire par le Maroc », rappelle-t-on. (SPS)


  • "Des voisins plus éloignés aujourd’hui", un essai d’Ignacio Cembrero

    Des voisins éloignés. Les secrets de la crise entre l’Espagne et le Maroc est le titre de l’essai magnifique du journaliste Ignacio Cembrero, le correspondant du El Pais au Maroc et au Sahel que j’ai toujours dans le chevet. Elles sont là les clés de l’équilibre difficile dans les relations Espagne – Maroc, avec des interférences multiples (appelons-les intérêts de multinationales ou de la France, des États-Unis et du Maghreb). Imaginez-vous dans sa propre communauté de voisins. 

    Il n’est pas facile de s’entendre avec quelqu’un de totalement différent, avec des langues différentes, sans qu’aucun ne parle celle de l’autre, avec des religions différentes, des aliments différents, des traditions différentes et des mondes presque opposés. Le Sahara est l’un des conflits non résolus dans les 40 dernières années, le territoire que l’Espagne a abandonné  sans lui donner une solution, que le Maroc  a envahi et que l’ONU ne sait pas, jusqu’à présent, résoudre, en le laissant devenir une poudrière de plus parmi les nombreuses qui existent sur la planète. Des milliers d’entreprises européennes travaillent à forfait au Maroc, des tonnes de ses tomates, de piments et poissons traversent le Détroit pour être vendus sur tout le vieux continent. 

    En échange, le Maroc est la porte d’entrée au marché immense de consommateurs africains, sa gendarmerie contrôle la sortie de pâteras à la convenance (il utilise les pauvres immigrants pour ouvrir ou fermer encore un point de tension dans ses relations bilatérales) et le royaume de Mohamed VI s’est arrogé le rôle de bouchon contre l’islamisme radical. Quel prix les sahraouis doivent-ils payer dans ce scénario, soumis constamment aux passages à tabac silenciés dans tout le monde ? 
    Est-il possible que les intérêts si importants en jeu valent quelques passages à tabac? Le Maroc a promis une autonomie avec un ample catalogue de compétences pour ce qu’il appelle ses territoires du sud, comme sortie d’échappement pour esquiver le référendum sur l’indépendance du Sahara. Seulement cela, il l’a promis, depuis plus de dix ans, mais il ne l’a pas accompli et personne ne peut vérifier jusqu’à quel point ces citoyens pourraient s’auto-gouverner. Ce n’est pas le seul élément de tension, comme prouvé la semaine passée avec la crise de Ceuta et Melilla, comme lors des assauts arrivent à la vaille (un autre mur de la honte, comme celui des États-Unis et le Mexique ou celui qui sépare Israël de la Palestine), et il ne sera pas le dernier. 

    Je vous parle de l’épisode d’hier, parce que je suis sûr qu’aujourd’hui un autre chapitre a été écrit à El Aaiún, à Smara, à Tarfaya à coups de matraque que, d’ailleurs, les attaquants filment toujours,  allez savoir avec quelle intention. Carmen Roger est l’une des activistes espagnoles agressées ce week-end parce qu’elle a fréquenté des foyers et des réunions de défenseurs sahraouis des droits de ce peuple. Ses lésions se marient difficilement avec la photographie des ministres espagnol et marocain, amicaux et relax il y a quelques jours.

    Juan Manuel Pardellas

    El Pais, 29/8/2010