Mois : septembre 2010

  • Opinion : A propos du Sahara

    Le Sahara Occidental est un sujet chaud qui se trouve en dispute depuis 35 ans. C’est le scénario d’un conflit qui dure depuis qu’en 1975 l’Espagne abandonna l’administration coloniale du territoire en le cédant au Maroc et à la Mauritanie. Plus de trois longues décennies se sont écoulées et son solde est : une guerre toujours ouverte, un peuple divisé entre l’exil et l’occupation et une situation d’instabilité qui affecte tout le Maghreb.

    Depuis lors, le peuple sahraoui, représenté par le Front Polisario, a essayé de récupérer son territoire, occupé militairement par le Maroc et, d’atteindre l’indépendance au moyen de la célébration à trois bandes d’un référendum pour son autodétermination. Cependant, la célébration de ce référendum, prévue depuis 1974 et repris dans le Plan de Paix signé en 1991, a été successivement retardée par l’obstructionnisme du Gouvernement marocain. Au point qu’aujourd’hui il se trouve toujours en attente.

    Le Maroc renonce catégoriquement à l’indépendance du Sahara Occidental et le roi alaouite n’est pas disposé à laisser le territoire controversé devenir une région autonome. Et tout cela pourquoi ? Simplement parce que les ressources naturelles de la zone, le pétrole, le gaz, les gisements de phosphates de Bucraa et les côtes riches en poissons sont trop importants et précieux pour que Rabat renonce à son contrôle et administration et, ainsi, perdre une région importante de grande influence géo-stratégique, politique et économique.

    Pendant que le processus se trouve dans une période de stagnation, le peuple sahraoui attend une sortie à sa situation depuis les dures conditions de vie du désert. Conditions qui a pu vérifier et vivre dans sa propre chair le président de notre communauté, Ramon Luís Valcárcel, et la délégation Murcienne qui l’a accompagné, récemment, dans la visite des camps de réfugiés de Tindouf.

    Les positions irréconciliables des parties, le peu d’efficacité des tentatives de solution avalisées par l’ONU, pour appliquer ses résolutions – le Plan de paix de 1991, les Accords de Houston de 1997 et le Plan Baker II de 2003 – et la passivité de la communauté internationale devant le conflit sont quelques-unes des raisons qui expliquent l’enkystement du problème et, qu’avec une certaine fréquence, des incidents arrivent comme celui du samedi dernier, le 28 août, à El Aaiún, capitale du Sahara Occidental, et qui a fini par l’arrêt de 14 membres de l’organisation canarienne « SaharaAcciones » par la police, après avoir été, au préalable, agressés par les agents en civil et conduits à la Maison de l’Espagne « sous arrestation à domicile ».

    Et tout cela, devant la passivité et l’indolence du Gouvernement de l’Espagne et les refus insistants du Ministère des Affaires étrangères, comme une preuve plus de la soumission que le Gouvernement de Zapatero et ses ministres ont adopté face au démocratique royaume du Maroc, paladin et défenseur, des droits de l’homme, partout où ils existent.

    Etant donné le temps écoulé, on a l’impression que le sujet a changé, mais, rien n’a changé : On est arrivé à une stagnation, parce qu’il a été converti en ce que certains politologues experts ont convenu de dénommer un « conflit de basse intensité » ou un « conflit gelé », à cause du manque de répercussion qu’il a au niveau international; parce qu’il n’y a pas d’affrontement armé ouvert et d’opérations militaires entre les parties opposées; parce qu’il commence à coûter très cher pour les parties qui voient  leur développement économique et humain diminué; et surtout parce qu’il démontre que les Nations Unies sont incapables et insuffisantes pour résoudre le problème du peuple sahraoui.

    De nouvelles initiatives diplomatiques essaient d’ouvrir d’autres voies possibles de solution pacifique à un conflit qui semble condamné à se prolonger indéfiniment. Pendant les dernières années, la population civile des territoires occupés a vu adoucies, relativement, les conditions dures de l’occupation : répression, tortures, disparitions, emprisonnements, etc..

    Dans les camps de réfugiés, la situation indéfinie et ambiguë de « ni paix, ni guerre » est devenue un facteur de découragement et de frustration pour une population qui vit depuis plus de trente-cinq ans dans des conditions extrêmes, dans l’une des zones les plus inhospitalières du désert du Sahara.

    Pour l’ONU, le Sahara Occidental continue d’être un territoire en attente de décolonisation et n’a jamais reconnu le Maroc comme puissance administratrice et,le Tribunal International de la Haye aussi s’est prononcé sur ce conflit, en concluant qu’aucun lien de souveraineté territoriale n’existe « entre le territoire du Sahara Occidental et le royaume du Maroc ».

    Les différents gouvernements de l’Espagne se sont alignée à l’ONU pour résoudre le conflit du Sahara. Le Gouvernement de Zapatero a, dès son arrivée au pouvoir, à faire tout le nécessaire pour obtenir une solution au conflit, mais son attitude de rapprochement et de soumission au Maroc provoque de nombreuses critiques de l’opinion publique espagnole et un grand malaise parmi les sahraouis, qui accusent l’Exécutif socialiste de céder devant Rabat et abandonner la ligne politique traditionnelle de l’Espagne de soutien à la cause sahraouie.

    Pedro Manuel Hernandez Lopez, Sénateur du PP pour la région de Murcie
    Sahara Today, 6/9/2010
  • Le Maroc et la lettre de Christopher Ross

    Un détail important dans le conflit du Sahara Occidental se trouve dans la lettre adressée par l’Envoyé Spécial du Secrétaire Général de l’ONU, Christopher Ross, au mal dénommé « club des amis du Sahara Occidental », qui n’a pas été assez discutée ni médiatisée. Pourtant, le contenu de la lettre est décisif pour en tirer les conclusions pertinentes sur la situation de ce conflit qui dire depuis 36 ans. 

    L’amerture y exprimée rappelle les échecs des diplomates précédents : James Baker et Van Walsum et le risque de voir, une nouvelle fois, un  émissaire onusien jeter l’éponge. Mais le plus important est que M. Ross écarte toute nouvelle négociation en absence d’une volonté politique des autorités marocaines pointées du doigt comme la partie qui ne s’applique pas dans la recherche d’une solution et qui refuse d’envisager l’option de l’autodétermination stipulée par les Nations Unies comme seule solution au conflit. Au contraire, le Maroc s’accommode d’un statu quo dénoncé par le diplomate américain et qualifié de dangereux pour la région. Et pour susciter davantage de colère à Rabat, M. Ross rappelle qu’il faut respecter les droits de l’homme au Sahara Occidental constamment violés par le Maroc.

    Ces accusations ont mis mal à l’aise les autorités de Rabat, qui ont riposté en s’attaquant à l’Espagne, une des parties qui ont reçu la demande d’aide de l’envoyé onusien. Une riposte violente condamnée par la société espagnole qui a décidé d’en finir avec les mascarades marocaines en annonçant une flottille dont le but sera de rompre le blocus médiatique imposée sur les territoires occupés de la RASD.

    Pour le peuple sahraoui, c’est une victoire de voir comment les voyous du Makhzen tabassent les espagnols solidaires avec la cause sahraouie. Cela prouve le désespoir des gouvernants de Rabat qui sont poussés à bout à cause de l’échec qui a marqué leur politique depuis le décès de Hassan II.

    Si Van Walsum avait été forcé par Bush Junior à s’aligner sur les thèses marocaines et à donner un rôle de vedette à l’autonomie marocaine, le nouvel envoyé spécial n’a jamais mentionné la proposition marocaine, ce qui veut dire qu’elle est enterrée à jamais, et il ne s’est jamais prononcé sur le conflit sans rappeler qu’il cherche une solution basée sur le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.

    Rabat se trouve dans une situation peu enviable, surtout si l’on tient en compte qu’il vient d’enregistrer d’autres échecs sur la scène diplomatique :

    – L’accord de pêche avec l’UE expire en février 2011 sans que le gouvernement marocain n’apporte une réponse aux exigences européennes sur le bénéfice de la population locale de l’argent soutiré de ces accords.

    – Les violations de droits de l’homme sont constamment dénoncées par les ONG’s internationales et le Parlement Européen.

    – Le harcèlement constant de l’Espagne et de l’Algérie n’a pas donné les fruits escomptés. L’Espagne, malgré le chantage français avec le dossier de l’ETA, ne lâche pas la position de l’ONU et en Algérie, les autorités algériennes, agacées par l’insolence de Mohamed VI, ont sorti le dossier de l’indemnisation des algériens expulsés du Maroc. 

    Les sorties violentes du roi et du gouvernement marocain sont un indice que la partie du Sahara Occidental est perdue et la position marocaine dans ce conflit traverse une mauvaise passe. Si non, comment expliquer l’acharnement du Maroc contre un pays, l’Espagne, qui, depuis l’avènement de Zapatero est devenu ambassadeur itinérant des thèses marocaines? 
  • Le Maroc et la lettre de Christopher Ross

    Un détail important dans le conflit du Sahara Occidental se trouve dans la lettre adressée par l’Envoyé Spécial du Secrétaire Général de l’ONU, Christopher Ross, au mal dénommé « club des amis du Sahara Occidental », qui n’a pas été assez discutée ni médiatisée. Pourtant, le contenu de la lettre est décisif pour en tirer les conclusions pertinentes sur la situation de ce conflit qui dire depuis 36 ans. 

    L’amerture y exprimée rappelle les échecs des diplomates précédents : James Baker et Van Walsum et le risque de voir, une nouvelle fois, un  émissaire onusien jeter l’éponge. Mais le plus important est que M. Ross écarte toute nouvelle négociation en absence d’une volonté politique des autorités marocaines pointées du doigt comme la partie qui ne s’applique pas dans la recherche d’une solution et qui refuse d’envisager l’option de l’autodétermination stipulée par les Nations Unies comme seule solution au conflit. Au contraire, le Maroc s’accommode d’un statu quo dénoncé par le diplomate américain et qualifié de dangereux pour la région. Et pour susciter davantage de colère à Rabat, M. Ross rappelle qu’il faut respecter les droits de l’homme au Sahara Occidental constamment violés par le Maroc.

    Ces accusations ont mis mal à l’aise les autorités de Rabat, qui ont riposté en s’attaquant à l’Espagne, une des parties qui ont reçu la demande d’aide de l’envoyé onusien. Une riposte violente condamnée par la société espagnole qui a décidé d’en finir avec les mascarades marocaines en annonçant une flottille dont le but sera de rompre le blocus médiatique imposée sur les territoires occupés de la RASD.

    Pour le peuple sahraoui, c’est une victoire de voir comment les voyous du Makhzen tabassent les espagnols solidaires avec la cause sahraouie. Cela prouve le désespoir des gouvernants de Rabat qui sont poussés à bout à cause de l’échec qui a marqué leur politique depuis le décès de Hassan II.

    Si Van Walsum avait été forcé par Bush Junior à s’aligner sur les thèses marocaines et à donner un rôle de vedette à l’autonomie marocaine, le nouvel envoyé spécial n’a jamais mentionné la proposition marocaine, ce qui veut dire qu’elle est enterrée à jamais, et il ne s’est jamais prononcé sur le conflit sans rappeler qu’il cherche une solution basée sur le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.

    Rabat se trouve dans une situation peu enviable, surtout si l’on tient en compte qu’il vient d’enregistrer d’autres échecs sur la scène diplomatique :

    – L’accord de pêche avec l’UE expire en février 2011 sans que le gouvernement marocain n’apporte une réponse aux exigences européennes sur le bénéfice de la population locale de l’argent soutiré de ces accords.

    – Les violations de droits de l’homme sont constamment dénoncées par les ONG’s internationales et le Parlement Européen.

    – Le harcèlement constant de l’Espagne et de l’Algérie n’a pas donné les fruits escomptés. L’Espagne, malgré le chantage français avec le dossier de l’ETA, ne lâche pas la position de l’ONU et en Algérie, les autorités algériennes, agacées par l’insolence de Mohamed VI, ont sorti le dossier de l’indemnisation des algériens expulsés du Maroc. 

    Les sorties violentes du roi et du gouvernement marocain sont un indice que la partie du Sahara Occidental est perdue et la position marocaine dans ce conflit traverse une mauvaise passe. Si non, comment expliquer l’acharnement du Maroc contre un pays, l’Espagne, qui, depuis l’avènement de Zapatero est devenu ambassadeur itinérant des thèses marocaines? 
  • Abdelaziz durcit le ton : «L’armée sahraouie est prête !»

    Le président de la RASD et secrétaire général du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz, a affirmé avant-hier que «l’Armée de libération populaire sahraouie (ALPS) est prête à faire face à toutes les éventualités et défis pour faire échouer les tentatives et les complots du Maroc».

    Cette mise au point de Mohamed Abdelaziz intervient à un moment où le dossier sahraoui se trouve à la croisée des chemins, notamment avec l’intransigeance marocaine s’agissant de son plan d’autonomie comme base d’établissement de la paix dans la région.

    «Les forces armées sahraouies sont plus que jamais prêtes à défendre dignement les droits légitimes du peuple sahraoui par tous les moyens en leur disposition, y compris le retour aux hostilités si cela s’avère nécessaire», a-t-il menacé au cours d’une réunion de l’état-major du Polisario. Les responsables du Front Polisario ont exprimé à l’occasion leur satisfaction et le moral élevé quant à «la disposition des jeunes Sahraouis à rejoindre les rangs de l’ALPS avec un esprit de nationalisme et de responsabilité qui manifeste leur volonté de se sacrifier pour la libération de la patrie».

    Lors de cette réunion, les responsables sahraouis ont salué «la résistance pacifique menée par les Sahraouis dans les territoires occupés, au sud du Maroc et dans les universités marocaines», tout en dénonçant «les violations persistantes des droits de l’homme perpétrées par les autorités marocaines contre les citoyens sahraouis sans défense qui réclament le droit de leur peuple à l’autodétermination et à l’indépendance», peut-on lire dans le communiqué publié par l’agence SPS.

    Ils ont, par ailleurs, exprimé la solidarité de l’ALPS avec les prisonniers politiques sahraouis qui croupissent dans la prison de Salé depuis octobre dernier.

    Pour rappel, ce durcissement de la position sahraouie intervient juste après les mises au point faites par le secrétariat national du Front Polisario qui avait réaffirmé la détermination des Sahraouis à poursuivre leur résistance «par tous les moyens légitimes», jusqu’au parachèvement de la construction d’un Etat qui, selon lui, relève d’une réalité irréversible nationale, régionale et internationale sur l’ensemble du territoire du Sahara occidental.

    Depuis quelques mois, le statu quo règne sur le processus des négociations engagées sous l’égide de l’ONU entre les deux parties en conflit pour une solution politique mutuellement acceptable. Il est à espérer que le médiateur onusien puisse trouver une issue à ce durcissement des positions de part et d’autre pour s’engager dans une dynamique véritable de résolution du conflit basée sur la légalité internationale comme promis par ce dernier.

    Le Jeune Indépendant, 6/9/2010
  • Abdelaziz durcit le ton : «L’armée sahraouie est prête !»

    Le président de la RASD et secrétaire général du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz, a affirmé avant-hier que «l’Armée de libération populaire sahraouie (ALPS) est prête à faire face à toutes les éventualités et défis pour faire échouer les tentatives et les complots du Maroc».

    Cette mise au point de Mohamed Abdelaziz intervient à un moment où le dossier sahraoui se trouve à la croisée des chemins, notamment avec l’intransigeance marocaine s’agissant de son plan d’autonomie comme base d’établissement de la paix dans la région.

    «Les forces armées sahraouies sont plus que jamais prêtes à défendre dignement les droits légitimes du peuple sahraoui par tous les moyens en leur disposition, y compris le retour aux hostilités si cela s’avère nécessaire», a-t-il menacé au cours d’une réunion de l’état-major du Polisario. Les responsables du Front Polisario ont exprimé à l’occasion leur satisfaction et le moral élevé quant à «la disposition des jeunes Sahraouis à rejoindre les rangs de l’ALPS avec un esprit de nationalisme et de responsabilité qui manifeste leur volonté de se sacrifier pour la libération de la patrie».

    Lors de cette réunion, les responsables sahraouis ont salué «la résistance pacifique menée par les Sahraouis dans les territoires occupés, au sud du Maroc et dans les universités marocaines», tout en dénonçant «les violations persistantes des droits de l’homme perpétrées par les autorités marocaines contre les citoyens sahraouis sans défense qui réclament le droit de leur peuple à l’autodétermination et à l’indépendance», peut-on lire dans le communiqué publié par l’agence SPS.

    Ils ont, par ailleurs, exprimé la solidarité de l’ALPS avec les prisonniers politiques sahraouis qui croupissent dans la prison de Salé depuis octobre dernier.

    Pour rappel, ce durcissement de la position sahraouie intervient juste après les mises au point faites par le secrétariat national du Front Polisario qui avait réaffirmé la détermination des Sahraouis à poursuivre leur résistance «par tous les moyens légitimes», jusqu’au parachèvement de la construction d’un Etat qui, selon lui, relève d’une réalité irréversible nationale, régionale et internationale sur l’ensemble du territoire du Sahara occidental.

    Depuis quelques mois, le statu quo règne sur le processus des négociations engagées sous l’égide de l’ONU entre les deux parties en conflit pour une solution politique mutuellement acceptable. Il est à espérer que le médiateur onusien puisse trouver une issue à ce durcissement des positions de part et d’autre pour s’engager dans une dynamique véritable de résolution du conflit basée sur la légalité internationale comme promis par ce dernier.

    Le Jeune Indépendant, 6/9/2010
  • Sahara : Le conflit permanent

    Les collectifs pro-sahraouis dénoncent l’attitude du Gouvernement espagnol devant la situation au Sahara Occidental et demandent de ne pas laisser les agressions tomber dans l’oubli

    05/09/2010 MARTA FRANCO 

    Tous coïncident : il faut qu’un étranger soit battu pour que la situation vécu au Sahara Occidental sorte à la lumière. Le cas des aragonaises Pilar Fortuño et Emma Pomar qui sont arrivés à El Aaiun comme touristes et ont fini par être agressées après pour avoir exercé comme observatrices internationales dans la réception d’un groupe d’activistes sahraouis, a encore mis d’actualité dans la communauté un conflit qui n’est pas nouveau.

    Elles, bien que sensibilisées avec la cause ne se sont pas présentés à la zone avec un objectif politique, ont déjà déclaré qu’elles reviendront. Les collectifs de défense du peuple sahraoui insistent sur l’importance de la présence internationale pour, d’un côté, minimiser la violence et, de l’autre, contribuer à faire la situation visible.

    L’arrivée d’observateurs – que ce soit avocats destinés à contrôler la légalité des jugements ou des simples citoyens qui ont confiance en que l’action policière soit diminuée s’ils sont présents – n’est pas nouvelle, bien qu’elle s’est intensifié à la suite de l’arrestation à l’aéroport de Casablanca, en octobre 2009, du dénommé « groupe des sept », formés par des activistes sahraouis qui revenaient des camps de Tinduf. Tant Raphaël Antorrena, membre d’Oum Draiga, comme l’avocat Luis Mangrané, de l’Observatoire aragonais pour le Sahara Occidental, ou Álvaro Sanz, porte-parole de la Présidence d’IU-Aragon, coïncident en défendre la nécessité de ces missions. Les trois ont vu sur le terrain les conséquences. Même, Antorrena a été agressé en avril dernier. Et encore, ils insistent que ce n’est pas assez et reprochent au Gouvernement espagnol son attitude.

    Les déclarations du secrétaire de Politique Internationale du PSOE, Elena Valenciano, qui après la détention à El Aiún de 11 activistes canariens a déclaré que le Gouvernement « peut difficilement protéger des Espagnols dans un autre pays s’ils se donnent à des activités qui ne sont pas légales » – en allusion au manque d’autorisation du groupe pour manifester – ont été très mal accueillis par les collectifs pro-sahraouis. Celles du secrétaire d’État des Affaires Etrangères, Juan Paul de l’Église non plus, lui a mis en doute la version des prisonniers. Fortuño et Pomar ont aussi dénoncé à leur tour à Saragosse le manque d’aide de l’ambassade.

    « Ils disent que cela arrive quand on ne respecte pas la loi, mais le Maroc est un occupant, et les Nations Unies et tout le monde le savent », insiste Mangrané. D’une manière similaire s’exprime Antorrena. « Le Gouvernement est complice – regrette-t-il-. De quelle loi parlent-ils? La loi marocaine règne là par la force, ils disent que les agresseurs sont des civils, mais ils sont des policiers en civil ». L’avocat rappelle que l’Espagne vend des armes au Maroc, « qui servent à perpétuer l’oppression ». « Zapatero se rapporte-t-il à cela quand il dit qu’il y a des intérêts en jeu ? », se demande-t-il.

    Plus de 30 ans se sont déjà écoulés depuis que l’Espagne, ancienne puissance coloniale du Sahara Occidental, a abandonné la région, en la laissant entre les mains du Maroc et de la Mauritanie. Le conflit est toujours enkysté et les sahraouis et les activistes internationaux dénoncent une oppression qui atteint aussi les étrangers et les journalistes. Entre-temps, les revendications de ceux qui connaissent le problème de près se répètent : « que l’Exécutif espagnol prenne position, que les Nations Unies agissent pour veiller sur les droits de l’homme et, surtout, que les gens sachent ce qui arrive, et qu’ils le sachent vraiment ».

    El Peridodico de Aragon, 5/9/2010


    Traduction non-officielle de Diaspora Saharaui