Mois : septembre 2010

  • Les Hommes de l’ombre, ces lions de la République

    Par Ammar Khelifa

    Tous les Algériens connaissent parfaitement P’tit Omar de la Casbah d’Alger et son héroïsme exemplaire, mais combien ont entendu parler des hommes de l’ombre de la Révolution, ces hommes qui avaient réussi à semer le doute dans les rangs de l’ennemi et de ses services de renseignement, ces hommes qui constituaient l’ossature du fameux MALG, mis sur pied par le redoutable Abdelhafid Boussouf ? 

    Leurs anciens camarades encore en vie, des historiens, des intellectuels, des journalistes et des personnalités politiques, connaissent l’importance stratégique de leur mission. Hormis les actions d’envergure et des hauts faits d’armes qui ont changé le cours des événements et participé grandement au triomphe de la Révolution, l’opinion ne connaît pas grand-chose des actions des officiers du MALG. Cependant, dans le grand travail accompli dans l’ombre, réside l’un des secrets de la victoire de l’ALN sur l’une des armées les plus puissantes du monde. Ce que Boussouf a pu réaliser dans des conditions peu favorables et parfois hostiles est exceptionnel. Et pour cause : il a tout simplement construit les fondements qui assurent aujourd’hui la pérennité de l’Etat algérien. Et Dieu sait qu’à l’époque, le danger était permanent et tout mouvement était extrêmement risqué. 

    Les responsables du renseignement de la Révolution évoluaient sur un terrain où la moindre action s’apparentait à un saut dans le vide sans filet de sauvetage. De toute évidence, il n’est nullement dans nos intentions de minimiser le martyre du P’tit Omar de la Casbah et des autres P’tit Omar de l’Algérie, mais au-delà de leur sacrifice, du reste immense, nous voudrions évoquer ici l’exceptionnel travail de renseignement préventif et opérationnel effectué par des hommes de l’ombre sans qui la révolution armée n’aurait pas connu de succès. 

    Ces hommes à la discrétion légendaire ont réussi l’exploit de tenir tête aux services spéciaux français et même à les infiltrer avec succès. Ce que rapporte Dahou Ould Kablia, président de l’Association des anciens du MALG et actuel ministre de l’Intérieur, est édifiant à plus d’un titre : « La France n’a jamais réussi à pénétrer le MALG. Le Mossad lui-même avait avoué que c’était l’un des services les plus hermétiques. » Le MALG, en tant que structure de renseignements, de transmission et d’autres missions, « avait réussi à se procurer le P.-V. d’un conseil des ministres du temps du Président de Gaulle », confiera-t-il lors d’une rencontre avec la presse. Un exemple qu’il citera pour signaler que contrairement aux pratiques connues, le MALG n’a jamais acheté des renseignements. Mieux, ajoutera Ould Kablia, « le MALG a été le seul service qui a pu avoir l’identité du colonel Mercier, connu comme tête chercheuse pour traquer les membres du FLN ». 

    Ce que rapportent certains historiens concernant les actions menées par Abdelhafid Boussouf, l’inspirateur et le concepteur du fameux ministère de l’Armement et des Liaisons générales, et ses plus proches collaborateurs – que nous sommes d’ailleurs dans l’incapacité de citer tous – est tout simplement phénoménal ; une réalité qui dépasse la fiction. Pour mieux apprécier l’action de ces moudjahidine, il faut d’abord s’imprégner de la situation en Algérie, durant la Guerre de libération nationale ; une armée coloniale qui quadrillait villes et villages, des services spéciaux autorisés à torturer et à tuer pour un oui ou un non et un réseau de mouchards qui s’étaient ralliés aux colonisateurs, par lâcheté ou sous la pression. Le moindre faux-pas pouvait mener tout de suite au traquenard, dans un milieu où le régime colonial avait des yeux partout. 

    Le mérite de ces hommes est d’être arrivés à neutraliser les spécialistes du renseignement et de la propagande et à les ridiculiser chez eux à Paris ! C’étaient pour la plupart des intellectuels à qui la vie aurait souri, pour peu qu’ils eussent dit oui aux tentations d’une existence tranquille, une carrière prometteuse dans le giron de la cinquième République française. Les promesses qu’ils eurent ne relevaient pas d’un chant de sirène, mais de réelles perspectives de promotion. Certains étaient même promis à de grands postes de responsabilité en contrepartie, bien sûr, de quelques concessions. Dans une attitude moins détestable, ils auraient pu rester neutres comme des « types sans problèmes » aux yeux de l’administration coloniale. Mais, l’appel de l’indépendance était déjà ancré dans leurs esprits. La révolution avait fait son œuvre. Ils étaient jeunes, instruits et intelligents ; autant d’atouts qu’ils avaient mis au service de la révolution de Novembre. Ils ont prêté serment de la protéger contre toute tentative de noyautage, et ils ont tenu leur promesse. Pour preuve, le travail du MALG a été d’une précieuse aide lors des négociations d’Evian. Ses hommes ont fait basculer le rapport de force en faveur de la délégation algérienne. 

    Après l’indépendance, ils ont donné corps aux services de renseignements de la République algérienne indépendante qui étaient redoutés par les ennemis de l’Algérie. Ils ont continué à travailler dans l’ombre pour que le pays vive dans la clarté du jour. Ils ont forcé l’admiration ici en Algérie et à l’étranger. Ils ont joué un rôle prépondérant et déterminant dans le contre-espionnage. Leur grande expérience a été d’un apport certain dans la lutte antiterroriste en neutralisant des réseaux de soutien et leurs ramifications internationales. Leur travail a permis à l’Algérie de revenir de très loin. 

    Aussi paradoxal que cela puisse paraître, ces héros ont été dénigrés par ceux-là mêmes qui ont été vaincus sur le terrain du renseignement. Mais ces hommes de l’ombre ne se sont jamais rabaissés et n’ont pas répondu aux provocations, préférant se consacrer à leur noble mission, celle de protéger les acquis de l’indépendance. Et là encore, ils se sont distingués de façon magistrale. Ils ont juré fidélité à l’Algérie sans négocier leur avenir. Ils ont prêté serment de défendre l’intégrité territoriale et de déjouer tous les plans concoctés par les spécialistes du sabotage politico-économique, tout en restant eux-mêmes : des hommes discrets qui travaillent sans faire de bruit.

    El Djazair, septembre 2010
  • Contribution : L’amnésie, un risque majeur en Mauritanie

    Depuis quelques jours, je regarde, époustouflé, des pages web qu’on dit mauritaniennes véhiculer la propagande du Maroc contre les aspirations du peuple sahraoui. Des articles rédigés pour imposer à l’opinion publique mauritanienne que le malfaiteur malien Omar Ould Sidahmed Ould Hamma est d’origine sahraouie. Plusieurs dépêches des services secrets marocains ont été rédiffusés sur les sites mauritaniens. Par contre, celles publiées par le blog Diaspora Saharaui, dans laquelle on apporte des détails sur la manipulation d’une carte d’identité d’un citoyen sahraoui en vue de l’attribuer à Omar, ni vu ni connu. C’est un détail qui en dit beaucoup sur les tendances de ces mystérieux sites qui sont devenus le relais de la MAP marocaine.

    Les opérateurs des ténèbres de Rabat veulent diaboliser le Front Polisario et les sahraouis aux yeux des citoyens mauritaniens qui éprouvent une affection particulière envers les frères sahraouis avec lesquels ils partagent un trésor sans égal : le Hassania, ce légat culturel si précieux et qui constitue un élément essentiel d’identification des peuples de cette région. 

    Dans le cadre de la même campagne médiatique se trouve une série d’articles analytiques qui mettent l’Algérie et le Maroc dans le même panier par rapport aux relations avec la République Islamique de Mauritanie. Des articles aussi tendancieux que ceux qui veulent lier le Polisario à la mouvance islamiste.

    Selon ces illustres analystes, la Mauritanie se trouve sous les convoitises des deux voisins au même degré. Une certaine façon de justifier l’intervention française ou de diaboliser l’Algérie pour préparer le pays du million de poètes au « retour à la mère patrie marocaine ».

    Mon Dieu que la mémoire est courte! Est-ce l’Algérie qu’en 1960 voulait annexer la Mauritanie? N’est-ce pas Alger la capitale qui s’était impliqué le plus pour que la Mauritanie restât indépendante du Maroc? Est-ce l’Algérie qui a conduit Ould Daddah au suicide saharien? N’est-ce pas le Maroc qui a agressé la Mauritanie à plusieurs reprises dans les années 1970 avec plusieurs tentatives de putsch téléguidés depuis Rabat et Dakar? N’est-ce pas le Maroc qui est en train de dépeupler les villes du nord mauritanien (Noudhibou, Zouérate, Boulanouar, etc.) pour faire passer leurs habitants pour des sahraouis qui ont rallié le Maroc?

    L’oubli est peut-être un risque majeur pour les mauritaniens. Feu président Boumediène connaît bien la maladie expansioniste du royaume alaouite. Les assurances qui lui prodigua le roi Hassan II en 1975 quant à la possibilité pour l’Algérie d’obtenir un débouché sur l’Atlantique, en contrepartie de sa reconnaissance du fait marocain sur le Sahara Occidental, n’atténuait pas ses inquiétudes à propos des revendications marocaines sur la région de Tindouf, qui auraient pu, à leur tour, être le prélude à de nouvelles exigences territoriales fondées sur la configuration des frontières algéro-marocaines avant le début de la colonisation française.

    Ces analyses sont, peut-être de bonne foi, mais cela n’empêche qu’elles visent à faciliter la pénétration marocaine dans la société mauritanienne qui est déjà assez infiltrée par le commerce et les investissements de sociétés marocaines de télécommunications, banques, etc… Une présence qui constitue un prélude à un noyautage qui met en danger l’existence de la Mauritanie en tant que pays souverain et de la société bidhanie en tant qu’identité culturelle. Le seul salut pour les mauritaniens reste la méfiance et la vigilance et bien distinguer ses amis de ses ennemis.

    Mohamed Abdallahi Ould Belkheir, Nouadhibou
  • Une sahraouie hémiplégique à cause de la répression sera soignée en Estrémadure (Espagne)

    La citoyenne sahraouie, Rabiaa Lfegraui, qui est restée hémiplégique suite à l’action violente d’effectifs des forces marocaines d’occupation, sera accompagnée à Agadir (Maroc) d’où elle partira vers l’Estrémadure pour recevoir un traitement à son handicap, informa mercredi la Fondation Sahara Occidental.

    Grâce à la Fondation Sahara Occidental, l’Assemblée de l’Estrémadure et l’Agence de Coopération D’Estrémadure, Rabia Lfagrawi pourra être soignée de toutes ses blessures et handicaps dont elle souffre dans son visage comme conséquence des agressions de la police marocaine lors des dernières manifestations des espagnols à El Aaiun.

    Source : Sahara Today, 08/09/2010
  • Une raclée marocaine

    Lorsqu’ils essayaient de brandir quelques drapeaux et quelques consignes en faveur de l’indépendance du Sahara Occidental et de l’accomplissement de la résolution de l’ONU, quelques amies ont reçu une raclée de la part de la police et les marocains paramilitaires à El Aaiún occupé. Ils étaient quatorze personnes qui, grâce au manque d’intelligence de la police marocaine, ont réussi à attirer l’attention sur le conflit du Sahara et de la répression quotidienne qui est exercée dans ses rues. Une répression dirigée, non seulement par la police, mais aussi par les colons organisés pour la défense de leur position de privilège dans cette société colonisée, marécagée et oubliée de la main d’un Dieu mineur. 

    Ce n’est pas la première fois que, dans des situations pareilles, les états organisent et donnent une couverture aux forces paramilitaires avec un brevet de corse pour que la façade du régime ne se détériore plus qu’elle ne l’est. Cela, tout le monde le sait. Comme dans un manuel. Comme dans un manuel  est que la diplomatie espagnole exempte la police alaouite de toute responsabilité et remercie la défense qu’ils ont faite à ses citoyens. Apparemment, avec ardeur dénommés, des activistes canariens, ont commis une imprudence. Et je crois que oui : l’imprudence de rappeler au royaume de l’Espagne son indécence avec les sahraouis. 

    Beaucoup de gens ont mis leurs sur la tête en se demandant comment, en plein siècle vingt-et-un, il y a des policiers qui agissent de la sorte. Mais la police est la même partout. Quand le moment arrive ils cassent la gueule de qui réclame justice et indépendance dans tous les côtés. Que ça pouvait être pire ? Oui. Que c’était prévisible?  Aussi. Mais non parce que prévisible qu’il cesse d’être lamentable. Surtout l’attitude de la MINURSO. Les forces de l’ONU, une légion étrangère bien payée qui ont déjà été  jugés et condamnés à Las Palmas pour trafic illégal de marchandises entre notre terre et El Aaiún ne servent même pas à déclarer recevable une dénonce pour de mauvais traitements. 

    Ça oui, si vous voulez les voir, il suffit d’aller à l’heure du déjeuner au parador national de la capitale du Sahara occupé et vous verrez leurs terribles  jeeps blancs immaculés garés devant la porte du restaurant. À l’intérieur se trouvent les légionnaires susdits en train de bavarder. Et comme tous les légionnaires du monde, après avoir mangé, ils se permettent une petite promenade dans le monde misérable de leur mission humanitaire, voir s’ils trouvent quelque chose, ou une petite arabe autochtone qui leur évente leur héroïcité.

    Mais pour défendre les canariens dans le monde, il y a notre Paulino, qui avec son verbe et loquacité habituelle nous a laissés abasourdis en disant que les droits de l’homme il fallait les défendre « ici, là-bas, là-haut et en bas ». Reste tranquille!

    Par Paco Déniz, membre d’Alternative Si se puede por Tenerife et professeur de Sociologie à l’Université de la Laguna.

    Source : Canarias Insurgente, 8/9/2010
  • Une sahraouie hémiplégique à cause de la répression sera soignée en Estrémadure (Espagne)

    La citoyenne sahraouie, Rabiaa Lfegraui, qui est restée hémiplégique suite à l’action violente d’effectifs des forces marocaines d’occupation, sera accompagnée à Agadir (Maroc) d’où elle partira vers l’Estrémadure pour recevoir un traitement à son handicap, informa mercredi la Fondation Sahara Occidental.

    Grâce à la Fondation Sahara Occidental, l’Assemblée de l’Estrémadure et l’Agence de Coopération D’Estrémadure, Rabia Lfagrawi pourra être soignée de toutes ses blessures et handicaps dont elle souffre dans son visage comme conséquence des agressions de la police marocaine lors des dernières manifestations des espagnols à El Aaiun.

    Source : Sahara Today, 08/09/2010
  • Une raclée marocaine

    Lorsqu’ils essayaient de brandir quelques drapeaux et quelques consignes en faveur de l’indépendance du Sahara Occidental et de l’accomplissement de la résolution de l’ONU, quelques amies ont reçu une raclée de la part de la police et les marocains paramilitaires à El Aaiún occupé. Ils étaient quatorze personnes qui, grâce au manque d’intelligence de la police marocaine, ont réussi à attirer l’attention sur le conflit du Sahara et de la répression quotidienne qui est exercée dans ses rues. Une répression dirigée, non seulement par la police, mais aussi par les colons organisés pour la défense de leur position de privilège dans cette société colonisée, marécagée et oubliée de la main d’un Dieu mineur. 

    Ce n’est pas la première fois que, dans des situations pareilles, les états organisent et donnent une couverture aux forces paramilitaires avec un brevet de corse pour que la façade du régime ne se détériore plus qu’elle ne l’est. Cela, tout le monde le sait. Comme dans un manuel. Comme dans un manuel  est que la diplomatie espagnole exempte la police alaouite de toute responsabilité et remercie la défense qu’ils ont faite à ses citoyens. Apparemment, avec ardeur dénommés, des activistes canariens, ont commis une imprudence. Et je crois que oui : l’imprudence de rappeler au royaume de l’Espagne son indécence avec les sahraouis. 

    Beaucoup de gens ont mis leurs sur la tête en se demandant comment, en plein siècle vingt-et-un, il y a des policiers qui agissent de la sorte. Mais la police est la même partout. Quand le moment arrive ils cassent la gueule de qui réclame justice et indépendance dans tous les côtés. Que ça pouvait être pire ? Oui. Que c’était prévisible?  Aussi. Mais non parce que prévisible qu’il cesse d’être lamentable. Surtout l’attitude de la MINURSO. Les forces de l’ONU, une légion étrangère bien payée qui ont déjà été  jugés et condamnés à Las Palmas pour trafic illégal de marchandises entre notre terre et El Aaiún ne servent même pas à déclarer recevable une dénonce pour de mauvais traitements. 

    Ça oui, si vous voulez les voir, il suffit d’aller à l’heure du déjeuner au parador national de la capitale du Sahara occupé et vous verrez leurs terribles  jeeps blancs immaculés garés devant la porte du restaurant. À l’intérieur se trouvent les légionnaires susdits en train de bavarder. Et comme tous les légionnaires du monde, après avoir mangé, ils se permettent une petite promenade dans le monde misérable de leur mission humanitaire, voir s’ils trouvent quelque chose, ou une petite arabe autochtone qui leur évente leur héroïcité.

    Mais pour défendre les canariens dans le monde, il y a notre Paulino, qui avec son verbe et loquacité habituelle nous a laissés abasourdis en disant que les droits de l’homme il fallait les défendre « ici, là-bas, là-haut et en bas ». Reste tranquille!

    Par Paco Déniz, membre d’Alternative Si se puede por Tenerife et professeur de Sociologie à l’Université de la Laguna.

    Source : Canarias Insurgente, 8/9/2010
  • Sale temps pour le Maroc : l’accord de pêche en péril

    Une dépêche de l’agence espagnole EFE rapporte que la Commission Européenne (CE) n’a pas encore reçu les informations demandées au Maroc sur l’accord de pêche, qui auront influence sur les négociations de son renouvellement, tandis que l’incertitude continue parce que la convention finit en mars 201, selon des déclarations de sources communautaires faites à EFE.

    Bruxelles avait indiqué avant l’été que la décision de renouveler ou pas l’accord dépendait de quelques rapports qu’elle avait demandées à Rabat en relation avec l’impact sur les populations du Sahara Occidental et jusqu’à présent, « rien n’a changé, la CE ne l’a pas encore reçu », selon les sources.

    La Commission estime que de ces données dépend la préparation des négociations pour souscrire une nouvelle convention et est préoccupée parce que le temps passe et il ne reste que cinq mois avant l’expiration de l’actuel, fin février 2011.

    La CE avait demandé à Rabat des informations sur l’effet socio-économique et les bénéfices de la population du Sahara Occidental, tant pour les activités de pêche comme en ce qui concerne la compensation financière que le Maroc perçoit des caisses européennes.
  • Sale temps pour le Maroc : l’accord de pêche en péril

    Une dépêche de l’agence espagnole EFE rapporte que la Commission Européenne (CE) n’a pas encore reçu les informations demandées au Maroc sur l’accord de pêche, qui auront influence sur les négociations de son renouvellement, tandis que l’incertitude continue parce que la convention finit en mars 201, selon des déclarations de sources communautaires faites à EFE.

    Bruxelles avait indiqué avant l’été que la décision de renouveler ou pas l’accord dépendait de quelques rapports qu’elle avait demandées à Rabat en relation avec l’impact sur les populations du Sahara Occidental et jusqu’à présent, « rien n’a changé, la CE ne l’a pas encore reçu », selon les sources.

    La Commission estime que de ces données dépend la préparation des négociations pour souscrire une nouvelle convention et est préoccupée parce que le temps passe et il ne reste que cinq mois avant l’expiration de l’actuel, fin février 2011.

    La CE avait demandé à Rabat des informations sur l’effet socio-économique et les bénéfices de la population du Sahara Occidental, tant pour les activités de pêche comme en ce qui concerne la compensation financière que le Maroc perçoit des caisses européennes.
  • Zapatero, humilié par le Royaume Uni, le Chili et l’Algérie

    « Il n’y a pas de preuve plus concluante sur la capacité d’un homme de guider les autres que ce qu’il fait au jour le jour pour se guider lui même » (Thomas J. Watson)

    Vous allez être d’accord avec moi que la citation de Thomas J. Watson est aussi vraie comme démolisseuse. J’espère que, vu les événements des dernières années, vous serez aussi d’accord avec moi de que les actions quotidiennes de notre désorienté Président du Gouvernement sont la meilleure preuve à l’heure de montrer son incapacité claire à guider notre pays, et encore plus dans la conjoncture actuelle.

    Zapatero et ses acolytes « de prestige reconnu » nous offrent quotidiennement des épisodes, des rendez-vous, et des agissements dignes d’analyse. Dans le domaine de la Politique Extérieure, malheureusement pour notre malheureuse Espagne, les petits numéros de cirque de nos gouvernants sont aussi la preuve la plus absolue de son incompétence et son incapacité de leadership; spécialement parce que celui qui n’arrive pas à orienter sa propre direction dans une multitude de scénarios, peut difficilement aspirer à guider une Nation comme la nôtre, si désespérément en besoin aujourd’hui de leaders adroits avec la boussole.

    Nos glorieux gouvernants pseudo-progressistes n’hésitent pas à se noyer (et nous avec) jusqu’aux sourcils dans épisodes internationaux ridicules, inconcevables dans n’importe quelle nation respectable de notre contour. Ainsi, la semaine passée, pendant que Leire Pajín et Elena Valenciano se promenaient si heureuses dans les bureaux de la dictature castriste à La Havane sans le moindre gêne sur leurs visages, ni personne au sein du parti socialiste espagnol se demandait si le « progressisme » est compatible avec le soutien de l’une des pires dictatures planétaires, Zapatero et son ministre délustré Moratinos ne doutaient pas de réitérer publiquement qu’ils gardent encore l’espoir que l’UE change au plus tôt sa politique vers Cuba. Moratinos nous avait déjà annoncé il y a longtemps qu’à la dictature castriste il fallait pas lui demander des réformes d’aucun type, en faisant que sa gestion à la tête du Ministère d’Extérieurs atteigne des cotes de honte absolue et en laissant l’Espagne à la hauteur du bitume, même si cela n’avait pas, pour beaucoup de gens, grande importance. Encore une preuve du délire absolu inoculé par nos gouvernants à l’opinion publique espagnole.

    La semaine passée aussi, Zapatero a réussi à faire le plus grand exercice d’autrichisme politique des dernières décennies. Ainsi, face au blocage de Melilla par le Maroc et devant la recrudescence de la répression violente exercée par le régime alaouite contre les manifestants sahraouis et espagnols au Sahara Occidental occupé, le glorieux gouvernement de Zapatero a décidé de n’y voir rien de mauvais et de louer les relations « avantageuses » entre Rabat et Madrid. Il y a longtemps que nous savions que regarder d’un autre côté pendant que le Maroc fait des siennes est plus facile que défendre les intérêts de l’État, ceux des Espagnols et ceux des sahraouis, mais ce qui s’est passé la semaine dernière a atteint des proportions surréalistes quand, depuis le Ministère des Affaires Etrangères on recommandait aux manifestants espagnols frappés par la police marocaine (qui, au Sahara se promène en civil) qu’ils acceptent la réalité de l’occupation de notre ancienne colonie et qu’ils respectent la « loi en vigueur » : celle que Rabat continue d’imposer illégalement sur notre ancien territoire, en violation du Droit International et des résolutions de l’ONU. Comment notre gouvernement, peut-il soutenir une « légalité » pareille?

    Il convient de rappeler que pendant que les porte-paroles de Zapatero parlaient des magnifiques relations existantes entre Madrid et le régime féodal marocain, les nouvelles de la situation des prisonniers sahraouis dans dans les geôles marocaines et des activistes civils blessés après les dernières preuves de barbarie policière à El Aiún s’obstinaient à obscurcir la vision idyllique que le gouvernement espagnol essaie de vendre à l’opinion publique sur les relations avec notre voisin nord-africain. Les événements, bien que partiellement étouffés dans notre pays par les intérêts évidents de ceux qui soutiennent la politique de soumission à Rabat, les locataires de la Moncloa ne laissent déjà pas de place aux jeux dialectiques et Zapatero doit commencer à payer la facture de sa politique néfaste de faire des affaires à n’importe quel prix sous la couverture de cette « bonté pathologique » caractéristique de notre illustre gouverneur.

    La situation que la « réalité réelle » (pas celle que les leaders du parti socialiste espagnol habitent) nous montre est une très inquiétante situation dans laquelle la position de l’Espagne au nord de l’Afrique est chaque jour plus faible face à l’infatigable défi marocain à notre intégrité territoriale et face à la violation des droits du peuple sahraoui. La goutte qui devrait remplir le vase est la décision récente des partis politiques nationalistes au Maroc (y compris l’Istiqlal gouvernemental) pour se joindre à l’exigence de rupture des relations entre Rabat et (accrochez-vous) le PP espagnol. Ceux qui allèguent que « leurs revendications sacrées sur les îles Canaries, Ceuta et Melilla sont incontestables » annoncent aux quatre vents que leur ennemi réel dans la réalisation de leur agenda n’est pas le Gouvernement du Royaume de l’Espagne, mais le PP. Zapatero aurait déjà du faire une sortie publique pour dénoncer que ce positionnement de Rabat est tout à fait inacceptable pour la démocratie espagnole, mais nous pouvons continuer d’attendre encore, vu ce qu’on vu jusqu’à maintenant.

    La situation (qui en soi est déjà bordélique) serait infiniment plus facile pour Zapatero si nous étions tous des volontaires aveugles et ne voudrions pas nous rendre compte de ce qu’il se passe. Nous devons reconnaître qu’il y a des millions d’Espagnols prêts à faire cette grande faveur à notre lamentable gouvernement, autrement on ne peut expliquer qu’on le laisse faire ce qu’il fait. Cependant, comme les trucages de prestidigitation de Zapatero ne sont pas infaillibles à l’étranger, le Royaume-Uni, le Chili et l’Algérie ont décidé dans les derniers jours d’exercer une politique de cohérence et de bon sens qui suppose une humiliation totale pour la honteuse politique extérieure de Zapatero.

    Et qu’est-ce qu’ils ont dit et fait les britanniques, les Chiliens et les algériens ? La majorité des médias espagnols ont préféré poursuivre avec la cécité volontaire pour ne pas avoir à informer l’opinion publique espagnole de ce que Londres (à travers son ambassadeur en Algérie) a dit le 3 septembre passé qu’elle soutient « une solution qui garantit l’autodétermination du peuple sahraoui à travers un référendum juste et transparent et sans aucune pression ». Eh ben dis donc (!). Une politique de cohérence avec les résolutions de l’ONU qui suppose une gifle majuscule pour la politique Zapaterienne arborée par Moratinos d’abandon des responsabilités de l’Espagne dans l’affaire de la décolonisation du Sahara Occidental. On voit que le « bon parler » est une chose et défendre les droits des sahraouis abandonnés à leur sort par Madrid (malgré que beaucoup parmi eux conservent encore leur ancien DNI espagnol, en est une autre.

    Pour aider notre Président du Gouvernement à se couvrir de davantage de gloire, le Parlement chilien a formellement demandé le même jour au Président du Chili, Sebastián Piñera, « pour des raisons liées à l’histoire et les institutions de la nation chilienne, de reconnaître d’urgence la République Arabe Sahraouie Démocratique et d’établir des relations diplomatiques entre les deux pays ». Pas besoin de commentaires, n’est-ce pas? Vous allez m’accorder qu’il faut ôter son chapeau devant nos frères chiliens, alors que nous devrions nous appliquer le conte et exiger de nos députés qu’ils assument leurs obligations internationales et historiques de manière décente.

    Il faut aussi se prosterner devant le bon sens de nos voisins algériens, qui viennent de proposer formellement à l’assemblée Générale des Nations Unies de voter cette semaine une résolution contre le paiement de rançons aux groupes terroristes pour libérer les otages, avec une claire allusion aux démarches honteuses du Gouvernement de Zapatero pour payer des millions d’Euros à Al-Qaeda en échange de la libération des deux Espagnols séquestrés au Mali. Il se trouve que les victimes principales lorsqu’on paie une rançon aux terroristes ce sont les gouvernements des pays de la dite région qui verront leur lutte contre le terrorisme djihadiste sérieusement compliquée vis-à-vis de l’avenir.  » Pecata minuta » pour le tandem Zapatero-Moratinos, discrédit pour l’Espagne internationalement, et grand succès pour Al-Qaeda. Il ne manque plus que l’arrivée d’Osama Bin Laden pour accorder une médaille à Zapatero et déclarer qu’il rompt les relations avec le PP espagnol. Il est possible que dans le siège du parti socialiste espagnol il y ait même quelqu’un qui le prendrait comme quelque chose de positif. Je le vois arriver : « Regarde, nous sommes tellement gentils que même les séparatistes de l’ETA, les nationalistes marocains et les terroristes d’Al-Qaida nous font un clin d’oeil ». Tous ceux qui veulent la paix. C’est sûr que nous allons faire un ravage aux élections de 2012″.

    Ce qui est triste c’est que non seulement nous le faisons complètement mal à l’égard de nos territoires menacés par le Maroc, l’affaire du Sahara Occidental et de faire des terroristes d’Al-Qaeda des hommes riches (auxquels nous avons déjà aidé à financer, avec la rançon, plusieurs attentats, en commençant par celui du 25 août en Mauritanie contre un quartier de l’armée de ce pays dans la ville de Nema, même si après nous disons combattre, du côté de l’OTAN, contre la même Al-Qaeda en Afghanistan), mais nous noyons aussi notre réputation internationale à l’égard de notre autre ex-colonie en Afrique. Oui, mesdames et messieurs, quand la dictature qui Teodoro Obiang dirige en Guinée Équatoriale a exécuté le 21 août passé un civil et trois ex-militaires condamnés à la peine capitale (une demi-heure après que sa sentence a été dictée, sans attendre appel, sans pouvoir dire au-revoir à ses parents), le glorieux gouvernement de Zapatero a décidé de regarder d’un autre côté et de garder le silence. 

    Pourquoi déranger celui des embrassades avec Moratinos sur les photos ? Pourquoi protester diplomatiquement devant une telle violation des Droits de l’homme dans notre ex-colonie ? Silence radio à Madrid pendant toute une semaine. Comme nous le rappelait Luis Ayllón le 29 août dernier dans son blog « Terminal zéro » (du journal ABC), le silence officiel à Madrid quand les exécutions se sont produites a été « surprenant, non seulement à cause des liens avec l’ancienne colonie, mais parce que le chef de l’Exécutif, José Luis Rodríguez Zapatero, s’est présenté comme le grand porte-drapeau pour obtenir jusqu’à 2015 un moratoire dans l’application de la peine de mort par les pays qui l’ont reprise dans leur législation ».

    Vous voyez bien, tout pose et contradictions. Quel légat et quel leadership, celui de Zapatero. Vous vous rappelez encore de la citation de Thomas J. Watson?

    Álvaro Ballesteros, expert en Sécurité Internationale et Politique Extérieure

    cronicasdelmundo@gmail.com

    El Imparcial, 7/9/2010

  • Zapatero, humilié par le Royaume Uni, le Chili et l’Algérie

    « Il n’y a pas de preuve plus concluante sur la capacité d’un homme de guider les autres que ce qu’il fait au jour le jour pour se guider lui même » (Thomas J. Watson)

    Vous allez être d’accord avec moi que la citation de Thomas J. Watson est aussi vraie comme démolisseuse. J’espère que, vu les événements des dernières années, vous serez aussi d’accord avec moi de que les actions quotidiennes de notre désorienté Président du Gouvernement sont la meilleure preuve à l’heure de montrer son incapacité claire à guider notre pays, et encore plus dans la conjoncture actuelle.

    Zapatero et ses acolytes « de prestige reconnu » nous offrent quotidiennement des épisodes, des rendez-vous, et des agissements dignes d’analyse. Dans le domaine de la Politique Extérieure, malheureusement pour notre malheureuse Espagne, les petits numéros de cirque de nos gouvernants sont aussi la preuve la plus absolue de son incompétence et son incapacité de leadership; spécialement parce que celui qui n’arrive pas à orienter sa propre direction dans une multitude de scénarios, peut difficilement aspirer à guider une Nation comme la nôtre, si désespérément en besoin aujourd’hui de leaders adroits avec la boussole.

    Nos glorieux gouvernants pseudo-progressistes n’hésitent pas à se noyer (et nous avec) jusqu’aux sourcils dans épisodes internationaux ridicules, inconcevables dans n’importe quelle nation respectable de notre contour. Ainsi, la semaine passée, pendant que Leire Pajín et Elena Valenciano se promenaient si heureuses dans les bureaux de la dictature castriste à La Havane sans le moindre gêne sur leurs visages, ni personne au sein du parti socialiste espagnol se demandait si le « progressisme » est compatible avec le soutien de l’une des pires dictatures planétaires, Zapatero et son ministre délustré Moratinos ne doutaient pas de réitérer publiquement qu’ils gardent encore l’espoir que l’UE change au plus tôt sa politique vers Cuba. Moratinos nous avait déjà annoncé il y a longtemps qu’à la dictature castriste il fallait pas lui demander des réformes d’aucun type, en faisant que sa gestion à la tête du Ministère d’Extérieurs atteigne des cotes de honte absolue et en laissant l’Espagne à la hauteur du bitume, même si cela n’avait pas, pour beaucoup de gens, grande importance. Encore une preuve du délire absolu inoculé par nos gouvernants à l’opinion publique espagnole.

    La semaine passée aussi, Zapatero a réussi à faire le plus grand exercice d’autrichisme politique des dernières décennies. Ainsi, face au blocage de Melilla par le Maroc et devant la recrudescence de la répression violente exercée par le régime alaouite contre les manifestants sahraouis et espagnols au Sahara Occidental occupé, le glorieux gouvernement de Zapatero a décidé de n’y voir rien de mauvais et de louer les relations « avantageuses » entre Rabat et Madrid. Il y a longtemps que nous savions que regarder d’un autre côté pendant que le Maroc fait des siennes est plus facile que défendre les intérêts de l’État, ceux des Espagnols et ceux des sahraouis, mais ce qui s’est passé la semaine dernière a atteint des proportions surréalistes quand, depuis le Ministère des Affaires Etrangères on recommandait aux manifestants espagnols frappés par la police marocaine (qui, au Sahara se promène en civil) qu’ils acceptent la réalité de l’occupation de notre ancienne colonie et qu’ils respectent la « loi en vigueur » : celle que Rabat continue d’imposer illégalement sur notre ancien territoire, en violation du Droit International et des résolutions de l’ONU. Comment notre gouvernement, peut-il soutenir une « légalité » pareille?

    Il convient de rappeler que pendant que les porte-paroles de Zapatero parlaient des magnifiques relations existantes entre Madrid et le régime féodal marocain, les nouvelles de la situation des prisonniers sahraouis dans dans les geôles marocaines et des activistes civils blessés après les dernières preuves de barbarie policière à El Aiún s’obstinaient à obscurcir la vision idyllique que le gouvernement espagnol essaie de vendre à l’opinion publique sur les relations avec notre voisin nord-africain. Les événements, bien que partiellement étouffés dans notre pays par les intérêts évidents de ceux qui soutiennent la politique de soumission à Rabat, les locataires de la Moncloa ne laissent déjà pas de place aux jeux dialectiques et Zapatero doit commencer à payer la facture de sa politique néfaste de faire des affaires à n’importe quel prix sous la couverture de cette « bonté pathologique » caractéristique de notre illustre gouverneur.

    La situation que la « réalité réelle » (pas celle que les leaders du parti socialiste espagnol habitent) nous montre est une très inquiétante situation dans laquelle la position de l’Espagne au nord de l’Afrique est chaque jour plus faible face à l’infatigable défi marocain à notre intégrité territoriale et face à la violation des droits du peuple sahraoui. La goutte qui devrait remplir le vase est la décision récente des partis politiques nationalistes au Maroc (y compris l’Istiqlal gouvernemental) pour se joindre à l’exigence de rupture des relations entre Rabat et (accrochez-vous) le PP espagnol. Ceux qui allèguent que « leurs revendications sacrées sur les îles Canaries, Ceuta et Melilla sont incontestables » annoncent aux quatre vents que leur ennemi réel dans la réalisation de leur agenda n’est pas le Gouvernement du Royaume de l’Espagne, mais le PP. Zapatero aurait déjà du faire une sortie publique pour dénoncer que ce positionnement de Rabat est tout à fait inacceptable pour la démocratie espagnole, mais nous pouvons continuer d’attendre encore, vu ce qu’on vu jusqu’à maintenant.

    La situation (qui en soi est déjà bordélique) serait infiniment plus facile pour Zapatero si nous étions tous des volontaires aveugles et ne voudrions pas nous rendre compte de ce qu’il se passe. Nous devons reconnaître qu’il y a des millions d’Espagnols prêts à faire cette grande faveur à notre lamentable gouvernement, autrement on ne peut expliquer qu’on le laisse faire ce qu’il fait. Cependant, comme les trucages de prestidigitation de Zapatero ne sont pas infaillibles à l’étranger, le Royaume-Uni, le Chili et l’Algérie ont décidé dans les derniers jours d’exercer une politique de cohérence et de bon sens qui suppose une humiliation totale pour la honteuse politique extérieure de Zapatero.

    Et qu’est-ce qu’ils ont dit et fait les britanniques, les Chiliens et les algériens ? La majorité des médias espagnols ont préféré poursuivre avec la cécité volontaire pour ne pas avoir à informer l’opinion publique espagnole de ce que Londres (à travers son ambassadeur en Algérie) a dit le 3 septembre passé qu’elle soutient « une solution qui garantit l’autodétermination du peuple sahraoui à travers un référendum juste et transparent et sans aucune pression ». Eh ben dis donc (!). Une politique de cohérence avec les résolutions de l’ONU qui suppose une gifle majuscule pour la politique Zapaterienne arborée par Moratinos d’abandon des responsabilités de l’Espagne dans l’affaire de la décolonisation du Sahara Occidental. On voit que le « bon parler » est une chose et défendre les droits des sahraouis abandonnés à leur sort par Madrid (malgré que beaucoup parmi eux conservent encore leur ancien DNI espagnol, en est une autre.

    Pour aider notre Président du Gouvernement à se couvrir de davantage de gloire, le Parlement chilien a formellement demandé le même jour au Président du Chili, Sebastián Piñera, « pour des raisons liées à l’histoire et les institutions de la nation chilienne, de reconnaître d’urgence la République Arabe Sahraouie Démocratique et d’établir des relations diplomatiques entre les deux pays ». Pas besoin de commentaires, n’est-ce pas? Vous allez m’accorder qu’il faut ôter son chapeau devant nos frères chiliens, alors que nous devrions nous appliquer le conte et exiger de nos députés qu’ils assument leurs obligations internationales et historiques de manière décente.

    Il faut aussi se prosterner devant le bon sens de nos voisins algériens, qui viennent de proposer formellement à l’assemblée Générale des Nations Unies de voter cette semaine une résolution contre le paiement de rançons aux groupes terroristes pour libérer les otages, avec une claire allusion aux démarches honteuses du Gouvernement de Zapatero pour payer des millions d’Euros à Al-Qaeda en échange de la libération des deux Espagnols séquestrés au Mali. Il se trouve que les victimes principales lorsqu’on paie une rançon aux terroristes ce sont les gouvernements des pays de la dite région qui verront leur lutte contre le terrorisme djihadiste sérieusement compliquée vis-à-vis de l’avenir.  » Pecata minuta » pour le tandem Zapatero-Moratinos, discrédit pour l’Espagne internationalement, et grand succès pour Al-Qaeda. Il ne manque plus que l’arrivée d’Osama Bin Laden pour accorder une médaille à Zapatero et déclarer qu’il rompt les relations avec le PP espagnol. Il est possible que dans le siège du parti socialiste espagnol il y ait même quelqu’un qui le prendrait comme quelque chose de positif. Je le vois arriver : « Regarde, nous sommes tellement gentils que même les séparatistes de l’ETA, les nationalistes marocains et les terroristes d’Al-Qaida nous font un clin d’oeil ». Tous ceux qui veulent la paix. C’est sûr que nous allons faire un ravage aux élections de 2012″.

    Ce qui est triste c’est que non seulement nous le faisons complètement mal à l’égard de nos territoires menacés par le Maroc, l’affaire du Sahara Occidental et de faire des terroristes d’Al-Qaeda des hommes riches (auxquels nous avons déjà aidé à financer, avec la rançon, plusieurs attentats, en commençant par celui du 25 août en Mauritanie contre un quartier de l’armée de ce pays dans la ville de Nema, même si après nous disons combattre, du côté de l’OTAN, contre la même Al-Qaeda en Afghanistan), mais nous noyons aussi notre réputation internationale à l’égard de notre autre ex-colonie en Afrique. Oui, mesdames et messieurs, quand la dictature qui Teodoro Obiang dirige en Guinée Équatoriale a exécuté le 21 août passé un civil et trois ex-militaires condamnés à la peine capitale (une demi-heure après que sa sentence a été dictée, sans attendre appel, sans pouvoir dire au-revoir à ses parents), le glorieux gouvernement de Zapatero a décidé de regarder d’un autre côté et de garder le silence. 

    Pourquoi déranger celui des embrassades avec Moratinos sur les photos ? Pourquoi protester diplomatiquement devant une telle violation des Droits de l’homme dans notre ex-colonie ? Silence radio à Madrid pendant toute une semaine. Comme nous le rappelait Luis Ayllón le 29 août dernier dans son blog « Terminal zéro » (du journal ABC), le silence officiel à Madrid quand les exécutions se sont produites a été « surprenant, non seulement à cause des liens avec l’ancienne colonie, mais parce que le chef de l’Exécutif, José Luis Rodríguez Zapatero, s’est présenté comme le grand porte-drapeau pour obtenir jusqu’à 2015 un moratoire dans l’application de la peine de mort par les pays qui l’ont reprise dans leur législation ».

    Vous voyez bien, tout pose et contradictions. Quel légat et quel leadership, celui de Zapatero. Vous vous rappelez encore de la citation de Thomas J. Watson?

    Álvaro Ballesteros, expert en Sécurité Internationale et Politique Extérieure

    cronicasdelmundo@gmail.com

    El Imparcial, 7/9/2010