Mois : septembre 2010

  • Raffarin chargé de mission sur les relations économiques franco-algérienne


    L’ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a été chargé par le président Sarkozy d’une mission sur la coopération économique entre la France et l’Algérie et le développement des investissements dans les deux pays, a annoncé mercredi l’Elysée.
    « Cette mission aura pour but d’identifier et de lever les obstacles entre la France et l’Algérie pour leurs investissements économiques respectifs », précise la présidence de la République dans un communiqué.
    La question du développement des échanges économiques entre les deux pays avait notamment été évoquée par le secrétaire général de l’Elysée Claude Guéant et le Premier ministre algérien Ahmed Ouyahia, les 21 février et 20 juin, lors d’entretiens à Alger. 
    « Les deux hommes se sont accordés sur l’opportunité de confier de part et d’autre le suivi de ces relations à une personnalité de haut niveau dont le rôle serait notamment de coordonner la coopération économique franco-algérienne ainsi que le développement des investissements français en Algérie et algériens en France », écrit le président Sarkozy dans sa lettre de mission.
    « Notre pays demeure l’un des tout premiers partenaires économiques de l’Algérie. Pour autant, nul acquis n’est définitif et nous devons veiller à maintenir et autant que possible accroître nos positions et marché », poursuit le président en évoquant également « des difficultés » rencontrées parfois par les entreprises françaises opérant en Algérie et qui « nécessitent un accompagnement extérieur ».
    « Dans ce contexte, l’intervention d’une personnalité spécifiquement chargée des relations économiques bilatérales montrera à nos partenaires algériens comme à nos entreprises la volonté de la France d’apporter un soutien concret à notre présence en Algérie », fait valoir M. Sarkozy.

    Ennahar Online, 9/9/2010
  • Les côtés de la fève

    Depuis environ 10 000 ans, la fève est cultivée dans la région du Moyen-Orient.


    Selon toujours les historiens et botanistes, c’est la première dicotylédone – embryon possédant deux cotylédons – à avoir été semée, à grande échelle, par des agriculteurs de Sumer – sud-est de l’Irak actuel – berceau des civilisations précédant les religions monothéistes. Donc, ce sont les sumériens, peuplades mésopotamiennes, qui seraient les premiers à l’avoir cultivée dans les périmètres irrigués situés dans les rives du Tigre et de l’Euphrate.

    A l’époque des Pharaons, les gousses de fève étaient cuisinées pour différents mets nourrissants. En effet, les anciennes sociétés égyptiennes l’utilisent fréquemment pour ses propriétés thérapeutiques, cosmétiques… et d’avoir de l’embonpoint ainsi que d’autres emplois mirifiques tant au profit des humains que pour les animaux domestiques dont notamment les bovins friands d’aliments azotés.

    A notre époque, d’autres effets bénéfiques ont été mis au jour par la recherche agronomique. En effet, les légumineuses ont des vertus, parmi d’autres, liées aux fertilisations organiques des sols, et cela, grâce à leurs nodosités, situées au niveau de leurs racines, fixatrices de l’azote de l’air. Un magnifique laboratoire dont seule la nature en possède l’alchimie.

    Dans le langage populaire rural, notamment égyptien, il existe divers qualificatifs magnifiant ce légume mythique : rihane el-fol – l’exquise odeur des fleurs de fèves -, et zei el-fol – belle comme une fleur de fève -, et également, chez nous, issemen ki el-foul: il fait grossir comme la fève ; le Pharaon a mangé tellement de fèves qu’il s’est constipé: iakoul el foul ki el-faroûn, etc.

     En effet, ses gousses vertes et sèches, à divers usages, constituent un aliment énergétique et énergisant de première importance, notamment lorsqu’elle est imbibée d’huile d’olive comme l’assaisonnent les Egyptiens sachant le cuisiner en mets variés tout autant savoureux que nutritifs. Des médias égyptiens ont rapporté, au début du ramadhan, qu’il y a beaucoup de familles égyptiennes démunies qui se sont contentées d’un seul plat a base de fève: taâmiya, l’équivalent, chez nous, de taâm – couscous – à base de blé dur de la famille des graminées.

     La lentille, appartenant à la même famille botanique que la fève, en possède les mêmes qualités nutritives. Cette légumineuse, en plus de que contient la fève comme qualités alimentaires, se compose d’autres nutriments assimilables directement par le sang ainsi revivifié. D’ailleurs, aux temps actuels, médecins et nutritionnistes la recommandent pour les anémiques et ceux qui sont atteint de cachexie.

     Il existe, autour de la fève, des traditions et symboles vivaces jusqu’à nos temps actuels. Ainsi, pour qualifier une infidélité, on disait que la fève pourrie de son flanc par analogie avec la bruche – insecte coléoptère – nichant et avariant la gousse de fève, de préférence, du côté de son coléoptile : racine embryonnaire.

     A ce propos, dans notre patelin, durant la guerre de libération nationale, une Israélienne reprochait à sa voisine musulmane que son fils serait l’instigateur de l’attentat mortel ciblant son enfant. Elle lui dit en pleurant : « Ma sœur, c’est donc vrai que la fève s’avarie de son côté. El foula edoued min djenbha»

     Tout au long de l’histoire, les enfants d’Abraham ne cessent de se condamner, de s’admonester et de s’entre-tuer mutuellement, et ce, pour des raisons de proéminence et de cohabitation continuellement turbulente car insuffisamment assumée de part et d’autre. Ajouter à cela, que la haine mêlée à de la crainte atavique, héritées des siècles sombres, rendent les passions aveugles voire meurtrières. Comme cela se passe, actuellement, en Palestine. Au quotidien !

     Ainsi, l’Etat d’Israël et, relativement, ceux du monde arabe, ils ont des idées fixes malgré l’évolution des mentalités respectives notamment celles des jeunes élites, aspirant à se débarrasser des carcans d’un passé tourmenté, mais qu’elles hésitent encore, pour on ne sait quelle raison, d’assainir une fois pour toutes cette situation absurde car inextricable par la faute de l’arrogance des uns et l’imbécillité des autres. D’où les reports interminables d’une solution radicale au conflit entre Arabes et Israéliens.

     Il y a comme un mal originel dans ce cas d’espèce. Chacun, des protagonistes, veut avoir raison. Et, à ce propos, on dit aussi que son plat de fèves – ses projets de paix par exemple – soient les meilleures : Kol hadha igoul ana fouli tayab. Et, quand un fiasco est annonce, il est dit aussi : Tab el-foul. Les fèves sont déjà cuites.

    A ce sujet, il serait éminemment utile, qu’avant de se mettre d’accord avec Israël, d’être en parfaite entente, en premier lieu, entre toutes les factions palestiniennes sans exception aucune, puis entre les différents gouvernants arabes et, enfin et surtout, d’éviter de limiter l’éventuelle solution à la seule zone géographique arabo-israélienne berceau de toutes les passions et tensions successives. Un vaste programme. En effet, il serait vain de vouloir transgresser le bon sens. Il revient, à l’image du naturel, toujours au galop. Inévitablement !

     Donc, la prochaine reprise des négociations, entre Palestiniens et Israéliens sous l’égide d’un tiers pays aussi puissant que les USA, ne pourrait aboutir, selon notre humble point de vue, à quelque chose d’harmonieux et de durable que si ces pourparlers s’inscrivent dans le sens mentionné plus haut.

    En effet, des générations de Palestiniens, constamment alléchés par une éventuelle solution, espèrent voir un jour le bout du tunnel. D’autres, disséminés aux quatre coins du monde, ont carrément perdu tout espoir de revoir la terre, non promise par Yahvé pour le peuple élu comme l’interprètent les juifs extrémistes religieux se considérant déjà, par anticipation, comme promis pour le paradis céleste ; mais tout simplement, pour ces Palestiniens en fin de cycle de vie, qu’ils aient un chez-soi enfin !

     Un ami, de longue date, ingénieur agronome palestinien, prénommé Rafic, marié avec une fille de chahid algérien et résident dans mon patelin depuis 1968, m’avait dit dernièrement : « Toute une vie partie en fumée. Toi, mon cher Ali, tu avais vu ton père avant qu’il ne disparaît, le mien vivant je ne l’ai revu qu’une seule fois et, qu’il est bien possible, que je ne reverrais jamais mes frères et sœurs… disséminés aux quatre coins du monde. ». Dont l’Egypte. Emouvant !

     Après le carnaval footballistique entre les deux équipes nationales, algérienne et égyptienne, à l’occasion des éliminatoires pour la Coupe des nations d’Afrique d’où nous sommes sortis défaits, humiliés et offensés, voilà que la Jeunesse Sportive de Kabylie reprend l’étendard et a rendu, qu’on le veuille ou non, cette semaine, à toute l’Algérie l’honneur et la dignité. Sportivement ! One, two, three, viva l’Algérie(1)

     A l’époque des remous algéro-égyptien, conjugués aux opportunités politico-médiatique et de succession pharaonique, un journal israélien avait conseillé, ô ironie du sort, le calme entre les gouvernements respectifs emportés dans un tourbillon digne d’être comparé à de l’inconscience d’un imago d’un côté comme de l’autre. Les drapeaux ont été piétinés, déchirés, brûlés, etc. Une furie ! Pour l’un, c’est pour la cause électorale, alors que de l’autre côté c’est pour le prestige.

     Alors que des deux côtés, lors de l’agression israélienne contre la bande de Ghaza, à part les condamnations verbales de principe, personne n’avait osé maintenir une pression musclée comme par exemple : boycotter, dans la durée, toutes les réunions de cette soi-disant Ligue arabe carnavalesque, et ce, afin de se mettre en diapason avec la conscience de son peuple et celle de la nation arabe. Mais si le gladiateur, comme disait l’autre, est mangé par le lion ? (1)

    En fin de compte, c’est un privilège d’être mangé par un lion au lieu qu’on soit mordu par ses propres chiens. C’est ça justement le nœud gordien qui tracasse tous les dirigeants arabes. Puisqu’ils préfèrent être malmenés mutuellement, qu’ils continuent, donc, de dénouer ledit noeud dans la honte et l’humiliation pour faire plaisir à son principal fileur et superviseur : l’Arabie Saoudite via le roi de Jordanie et l’actuel régime égyptien. Comme lors de l’agression israélienne sur Ghaza !

     Alors que d’autres voix de juifs crient leur dégoût à l’encontre des comportements extrémistes, soi-disant de juifs religieux répétant les mêmes paroles de Hitler qui les ont menés à la Shoah et ses terribles conséquences dont l’instauration violente de l’Etat d’Israël, exigeant sa juiverie nationaliste totale – comme s’ils en doutent du fait de leur complexe historique -, et qu’il soit sécurisé mondialement d’après les dernières conditions réitérées cette semaine par le Premier ministre, M. Benyamin Netanyahou, pour reprendre les négociations ce jeudi coïncidant curieusement avec la reprise des colonies.

     D’autres ultra extrémistes, également siégeant au gouvernement israélien, refusent toute cohabitation avec les Palestiniens et, donc, de vivre en paix dans cette région aux mille et une passions existentielles. Jusqu’à quand ? Mardi passé, quatre jeunes colons israélites ont été tués par des inconnus. En Galilée berceau du Christ ! Il existe une tradition juive : sacrifier d’autres juifs pour sauver l’essentiel de l’intérêt suprême du peuple juif ainsi menacé par un compromis jugé non profitable et, surtout, qu’il soit forcé avec quiconque ne servant donc pas son avenir. A l’image de l’assassinat de Itzhak Rabin par un soi-disant religieux extrémiste juif « avouant » expressément qu’il l’avait fait parce que M. Itzhak Rabin avait signé un accord de paix avec M. Yasser Arafat.

    En attendant d’autres événements du genre, les deux côtés, notamment celui israélien, sont en train de convoquer le passé, d’ignorer le présent et de sous-estimer l’avenir ainsi que de demeurer ancré dans les réflexes racistes, à l’exemple des dernières déclarations du maître à penser spirituel des Partis extrémistes religieux israéliens visant à raidir encore plus la corde – faire pression – en terme de mésentente et de brouilles, minutieusement distillées de tous les côtés, à l’intention du Président des USA, pour sa part tiraillé par des problèmes internes, l’on instaure un état délétère propice à l’ensemble des parasites extrémistes internes aux USA, en Israël et, à l’occasion, au sein et entre les pays arabes.

     Et, donc, d’agencer, jusqu’à terme, les opportunités ainsi visées par les lobbys politico-financiers de la juiverie internationale semant, pour le moment, à cette fin, les bactéries de la discorde moisissant, en premier lieu, les deux côtés de l’entité israélo-palestinienne anti-intolérance – comme elle s’est manifesté culturellement cette semaine à Ariel bourgade israélienne -, et, ensuite, étendre ailleurs les ferments de la désunion des rangs arabes comme ils semblent se fermenter ces derniers temps par le retour musclé des relations entre le… Maroc et Israël.

     A l’image, en quelque sorte, d’une fève charançonnée de tous les côtés. C’est-à-dire, en clair, depuis les zaouïas de Rabat jusqu’aux mausolées, de plus en plus nombreux, de Bagdad. Un monde arabe constamment figé soit dans les carcans d’un passé féerique, mais biaisé en vérité, sinon alors qu’il chavire dans le… défaitisme et la nostalgie béate. Jusqu’au renoncement du droit d’exister et de s’imposer comme le souhaitent les extrémistes juifs et d’ailleurs.

     C’est, effectivement, ce qui est en train de se passer de nos jours, et ce, malgré tous les faux-semblants de «bien-être»… matériel affiché du côté du monde arabe. Et qu’il est de surcroît assuré par de la rente. Par contre, les Israéliens, détenteurs du véritable confort matériel, s’orientent de plus en plus sur celui moral car il est inégalable et durable. Ils le savent de tous les côtés. Par expérience. Historiquement !!!

    1) Une règle de conduite morale conseille: «Al assadou assadou oualaou kanet makhalibahou ; Al kalbou kelbou, oualaou âcha robeï ; Rafika-el-oussada oualaou akalatak ; Ouala tourafika el-kilaba oualaou hamalatak». Dépourvu de ses griffes, lorsque il devient âgé, le lion reste un fauve, tandis que le chien tout petit il ressemble au lionceau. En effet, le lion, nouveau-né, n’a pas de crinière. Accompagne-toi par les lions même s’ils te mangent. Croqué par un majestueux Lion, face-à-face, c’est vraiment un honneur. Et non par les chiens même s’ils sont de fidèles «serviteurs» car, un jour ou l’autre, ils te mordront lâchement. C’est dans leur nature ! 


     Par Ali Brahimi


    Source : Le Quotidien d’Oran, 9/9/2010

  • Appel à l’UE pour des pressions sur le Maroc

    Le député européen, Junqueras Oriol (Espagne), a appelé l’Union européenne (UE), depuis Bruxelles, à faire pression sur le Maroc à travers l’accord de partenariat que le pays a signé avec l’Union, à «respecter les droits de l’Homme au Sahara Occidental. Dans une question écrite, soumise au Conseil de l’UE, Junqueras Oriol rappelle que «la police marocaine agit violemment, presque quotidiennement contre les citoyens sahraouis qui réclament pacifiquement la tenue d’un référendum démocratique sur l’autodétermination». 


    Dans ce sens, il a également attiré l’attention sur le cas des militants espagnols agressés et arrêtés, le 23 août dernier, dans la capitale sahraouie occupée, où ils avaient organisé une manifestation pacifique réclamant le retrait de l’occupation marocaine du territoire sahraoui et le respect des droits humains. 

    Junqueras Oriol a questionné le Conseil sur l’action qu’il entend entreprendre pour «mettre un terme aux violations par le Maroc des droits de l’Homme et la liberté d’expression et de manifestation au Sahara occidental, au vu de l’existence d’un accord d’association avec l’UE». «Il est clair que les accords commerciaux renforcent les liens entre le Maroc et l’UE, mais avec cette politique, seule, on n’atteindra pas l’objectif principal de promouvoir un Maroc démocratique et prospère pour assurer la sécurité dans la région», a indiqué le député européen. 

    Par ailleurs, hier, à Bilbao, au pays basque espagnol, des organisations de solidarité basques avec la République arabe sahraouie démocratique ont organisé une grande manifestation, pour appuyer le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. «Les violations continues des droits de l’Homme, au Sahara Occidental occupé illégalement par le Maroc, en plus des dures conditions de vie de la population dans les camps de réfugiés sahraouis», justifient cette manifestation, selon les organisateurs. La police marocaine avait violemment agressé 14 ressortissants espagnols qui avaient organisé une manifestation spontanée dans la principale artère de la capitale sahraouie occupée (El-Aaiun) pour dénoncer «les violations flagrantes des droits humains et l’occupation illégale du territoire par le Maroc».

    Mokhtar B. 

  • Casablanca : Les exclus du système toujours mobilisés

    Par Ali Fkir, 8/9/2010

    Les sans-droit au logement salubre (Casablanca) ont observé un sit in de protestation devant la préfecture d’Anfa et ce le mercredi 8 septembre 2010 à 13h.





    Malgré l’heure de sit in, la chaleur torride de la journée, l’emplacement du lieu de sit in (loin de centre, et des lignes du bus), des dizaines des victimes des politiques de l’Etat ont répondu présent à l’appel du « comité de suivi du dossier de l’habitat à casablanca » et ont scandé des slogans relatifs à leur lamentable situation dont la responsable incombe à l’Etat et aux « élus » enfantés par des mascarades électorale makhzaniennes (système politique au Maroc, ndds)

    Les femmes ont constitué plus de 80% des protestataires.

    Le sit in a pris fin après les interventions du camarade Saïd Chihab au nom du comité de suivi et des représentant-es des quartiers populaires.

    Les représentant-es des quartiers populaires se retrouveront au siège d’ANNAHJ ADDIMOCRATI (la VOIE DEMOCRATIQUE) le 20 septembre 2010.

    SOLIDARITE MAROC, 9/9/2010

  • Les Hommes de l’ombre, ces lions de la République

    Par Ammar Khelifa

    Tous les Algériens connaissent parfaitement P’tit Omar de la Casbah d’Alger et son héroïsme exemplaire, mais combien ont entendu parler des hommes de l’ombre de la Révolution, ces hommes qui avaient réussi à semer le doute dans les rangs de l’ennemi et de ses services de renseignement, ces hommes qui constituaient l’ossature du fameux MALG, mis sur pied par le redoutable Abdelhafid Boussouf ? 

    Leurs anciens camarades encore en vie, des historiens, des intellectuels, des journalistes et des personnalités politiques, connaissent l’importance stratégique de leur mission. Hormis les actions d’envergure et des hauts faits d’armes qui ont changé le cours des événements et participé grandement au triomphe de la Révolution, l’opinion ne connaît pas grand-chose des actions des officiers du MALG. Cependant, dans le grand travail accompli dans l’ombre, réside l’un des secrets de la victoire de l’ALN sur l’une des armées les plus puissantes du monde. Ce que Boussouf a pu réaliser dans des conditions peu favorables et parfois hostiles est exceptionnel. Et pour cause : il a tout simplement construit les fondements qui assurent aujourd’hui la pérennité de l’Etat algérien. Et Dieu sait qu’à l’époque, le danger était permanent et tout mouvement était extrêmement risqué. 

    Les responsables du renseignement de la Révolution évoluaient sur un terrain où la moindre action s’apparentait à un saut dans le vide sans filet de sauvetage. De toute évidence, il n’est nullement dans nos intentions de minimiser le martyre du P’tit Omar de la Casbah et des autres P’tit Omar de l’Algérie, mais au-delà de leur sacrifice, du reste immense, nous voudrions évoquer ici l’exceptionnel travail de renseignement préventif et opérationnel effectué par des hommes de l’ombre sans qui la révolution armée n’aurait pas connu de succès. 

    Ces hommes à la discrétion légendaire ont réussi l’exploit de tenir tête aux services spéciaux français et même à les infiltrer avec succès. Ce que rapporte Dahou Ould Kablia, président de l’Association des anciens du MALG et actuel ministre de l’Intérieur, est édifiant à plus d’un titre : « La France n’a jamais réussi à pénétrer le MALG. Le Mossad lui-même avait avoué que c’était l’un des services les plus hermétiques. » Le MALG, en tant que structure de renseignements, de transmission et d’autres missions, « avait réussi à se procurer le P.-V. d’un conseil des ministres du temps du Président de Gaulle », confiera-t-il lors d’une rencontre avec la presse. Un exemple qu’il citera pour signaler que contrairement aux pratiques connues, le MALG n’a jamais acheté des renseignements. Mieux, ajoutera Ould Kablia, « le MALG a été le seul service qui a pu avoir l’identité du colonel Mercier, connu comme tête chercheuse pour traquer les membres du FLN ». 

    Ce que rapportent certains historiens concernant les actions menées par Abdelhafid Boussouf, l’inspirateur et le concepteur du fameux ministère de l’Armement et des Liaisons générales, et ses plus proches collaborateurs – que nous sommes d’ailleurs dans l’incapacité de citer tous – est tout simplement phénoménal ; une réalité qui dépasse la fiction. Pour mieux apprécier l’action de ces moudjahidine, il faut d’abord s’imprégner de la situation en Algérie, durant la Guerre de libération nationale ; une armée coloniale qui quadrillait villes et villages, des services spéciaux autorisés à torturer et à tuer pour un oui ou un non et un réseau de mouchards qui s’étaient ralliés aux colonisateurs, par lâcheté ou sous la pression. Le moindre faux-pas pouvait mener tout de suite au traquenard, dans un milieu où le régime colonial avait des yeux partout. 

    Le mérite de ces hommes est d’être arrivés à neutraliser les spécialistes du renseignement et de la propagande et à les ridiculiser chez eux à Paris ! C’étaient pour la plupart des intellectuels à qui la vie aurait souri, pour peu qu’ils eussent dit oui aux tentations d’une existence tranquille, une carrière prometteuse dans le giron de la cinquième République française. Les promesses qu’ils eurent ne relevaient pas d’un chant de sirène, mais de réelles perspectives de promotion. Certains étaient même promis à de grands postes de responsabilité en contrepartie, bien sûr, de quelques concessions. Dans une attitude moins détestable, ils auraient pu rester neutres comme des « types sans problèmes » aux yeux de l’administration coloniale. Mais, l’appel de l’indépendance était déjà ancré dans leurs esprits. La révolution avait fait son œuvre. Ils étaient jeunes, instruits et intelligents ; autant d’atouts qu’ils avaient mis au service de la révolution de Novembre. Ils ont prêté serment de la protéger contre toute tentative de noyautage, et ils ont tenu leur promesse. Pour preuve, le travail du MALG a été d’une précieuse aide lors des négociations d’Evian. Ses hommes ont fait basculer le rapport de force en faveur de la délégation algérienne. 

    Après l’indépendance, ils ont donné corps aux services de renseignements de la République algérienne indépendante qui étaient redoutés par les ennemis de l’Algérie. Ils ont continué à travailler dans l’ombre pour que le pays vive dans la clarté du jour. Ils ont forcé l’admiration ici en Algérie et à l’étranger. Ils ont joué un rôle prépondérant et déterminant dans le contre-espionnage. Leur grande expérience a été d’un apport certain dans la lutte antiterroriste en neutralisant des réseaux de soutien et leurs ramifications internationales. Leur travail a permis à l’Algérie de revenir de très loin. 

    Aussi paradoxal que cela puisse paraître, ces héros ont été dénigrés par ceux-là mêmes qui ont été vaincus sur le terrain du renseignement. Mais ces hommes de l’ombre ne se sont jamais rabaissés et n’ont pas répondu aux provocations, préférant se consacrer à leur noble mission, celle de protéger les acquis de l’indépendance. Et là encore, ils se sont distingués de façon magistrale. Ils ont juré fidélité à l’Algérie sans négocier leur avenir. Ils ont prêté serment de défendre l’intégrité territoriale et de déjouer tous les plans concoctés par les spécialistes du sabotage politico-économique, tout en restant eux-mêmes : des hommes discrets qui travaillent sans faire de bruit.

    El Djazair, septembre 2010
  • L’abandon chinois

    La même information sous deux angles différents… De plus en de plus de Chinois vivant à l’étranger repartent chez eux. La croissance dans ce pays se maintient à un niveau tel que les exilés chinois perdent au change lorsqu’ils transfèrent leur argent. Il devient préférable pour eux de retourner au bercail où les opportunités de gagner leur vie sont désormais meilleures qu’ailleurs. 

    C’est la première fois que ce phénomène de retour des émigrés chinois se manifeste, selon la presse occidentale qui donne les statistiques et multiplie les reportages là-dessus. L’information est donnée, développée, triturée, pour que ensuite, chacun se fasse l’opinion qu’il veut, si tant est que cette information ait retenu son intérêt. Et voici que des journaux algériens annoncent le même phénomène mais avec un traitement des plus surprenants. 1500 Chinois sont repartis chez eux, abandonnant leurs activités commerciales en Algérie, parce qu’ils ne pouvaient plus vivre dans notre pays où il ne fait pas bon vivre en général, ni encore moins y travailler, parce que les lois et la corruption vous en empêchent ! 

    Ici, il n’est plus question de faire part d’un phénomène quelconque, mais de l’utiliser comme prétexte pour faire du nihilisme de soi. Qu’est-ce que le nihilisme de soi ? C’est une posture de pseudo opposant où il s’agit de vomir sur tout et n’importe quoi. Mais toutes les postures, réactions, opinions, doivent être respectées, y compris celle-là qui consiste à se nier pour exister. A condition naturellement qu’elles ne procèdent pas de la pure ignorance – laquelle est la forme aboutie du mal. 

    Tout le problème est que, en l’occurrence, considérer le départ de quelques Chinois d’Algérie comme une preuve qu’on ne peut y vivre et y travailler relève de cette sorte d’ignorance. Autrement dit, il n’existe pas seulement une volonté d’utiliser des faits en vue de nuire politiquement à une partie adverse, mais une conviction absolue que telle est la vérité de ces faits. La mauvaise foi est dépassée par plus fort qu’elle. Il y a comme un fantasme d’abandon, hérité sans doute de la fin (traumatisante pour certains) du colonialisme, qui consiste à conférer à ces quelques départs de Chinois installés ici des allures de tragédie nationale.

    Par Aïssa Khelladi
    Les Débats, 8/9/2010

  • Contribution : L’amnésie, un risque majeur en Mauritanie

    Depuis quelques jours, je regarde, époustouflé, des pages web qu’on dit mauritaniennes véhiculer la propagande du Maroc contre les aspirations du peuple sahraoui. Des articles rédigés pour imposer à l’opinion publique mauritanienne que le malfaiteur malien Omar Ould Sidahmed Ould Hamma est d’origine sahraouie. Plusieurs dépêches des services secrets marocains ont été rédiffusés sur les sites mauritaniens. Par contre, celles publiées par le blog Diaspora Saharaui, dans laquelle on apporte des détails sur la manipulation d’une carte d’identité d’un citoyen sahraoui en vue de l’attribuer à Omar, ni vu ni connu. C’est un détail qui en dit beaucoup sur les tendances de ces mystérieux sites qui sont devenus le relais de la MAP marocaine.

    Les opérateurs des ténèbres de Rabat veulent diaboliser le Front Polisario et les sahraouis aux yeux des citoyens mauritaniens qui éprouvent une affection particulière envers les frères sahraouis avec lesquels ils partagent un trésor sans égal : le Hassania, ce légat culturel si précieux et qui constitue un élément essentiel d’identification des peuples de cette région. 

    Dans le cadre de la même campagne médiatique se trouve une série d’articles analytiques qui mettent l’Algérie et le Maroc dans le même panier par rapport aux relations avec la République Islamique de Mauritanie. Des articles aussi tendancieux que ceux qui veulent lier le Polisario à la mouvance islamiste.

    Selon ces illustres analystes, la Mauritanie se trouve sous les convoitises des deux voisins au même degré. Une certaine façon de justifier l’intervention française ou de diaboliser l’Algérie pour préparer le pays du million de poètes au « retour à la mère patrie marocaine ».

    Mon Dieu que la mémoire est courte! Est-ce l’Algérie qu’en 1960 voulait annexer la Mauritanie? N’est-ce pas Alger la capitale qui s’était impliqué le plus pour que la Mauritanie restât indépendante du Maroc? Est-ce l’Algérie qui a conduit Ould Daddah au suicide saharien? N’est-ce pas le Maroc qui a agressé la Mauritanie à plusieurs reprises dans les années 1970 avec plusieurs tentatives de putsch téléguidés depuis Rabat et Dakar? N’est-ce pas le Maroc qui est en train de dépeupler les villes du nord mauritanien (Noudhibou, Zouérate, Boulanouar, etc.) pour faire passer leurs habitants pour des sahraouis qui ont rallié le Maroc?

    L’oubli est peut-être un risque majeur pour les mauritaniens. Feu président Boumediène connaît bien la maladie expansioniste du royaume alaouite. Les assurances qui lui prodigua le roi Hassan II en 1975 quant à la possibilité pour l’Algérie d’obtenir un débouché sur l’Atlantique, en contrepartie de sa reconnaissance du fait marocain sur le Sahara Occidental, n’atténuait pas ses inquiétudes à propos des revendications marocaines sur la région de Tindouf, qui auraient pu, à leur tour, être le prélude à de nouvelles exigences territoriales fondées sur la configuration des frontières algéro-marocaines avant le début de la colonisation française.

    Ces analyses sont, peut-être de bonne foi, mais cela n’empêche qu’elles visent à faciliter la pénétration marocaine dans la société mauritanienne qui est déjà assez infiltrée par le commerce et les investissements de sociétés marocaines de télécommunications, banques, etc… Une présence qui constitue un prélude à un noyautage qui met en danger l’existence de la Mauritanie en tant que pays souverain et de la société bidhanie en tant qu’identité culturelle. Le seul salut pour les mauritaniens reste la méfiance et la vigilance et bien distinguer ses amis de ses ennemis.

    Mohamed Abdallahi Ould Belkheir, Nouadhibou
  • Confidences de Khaled

    Ayant animé une conférence de presse le jour de son dernier concert à Constantine, le King du raï s’est laissé aller à quelques confidences liées à ses accointances avec «les grands» de ce monde, évoquant aussi quelques anecdotes liées au concert qu’il a animé au Caire en novembre dernier, ou encore son apparition lors du gala d’ouverture de la Coupe du monde de football en Afrique du Sud. 

    Khaled, qui se défend de vouloir s’immiscer dans la politique en général, a préféré répondre à une question liée au racisme en France, en citant le président français Nicolas Sarkozy, le décrivant comme étant un homme bon intérieurement et pas du tout raciste. Il dira : «Savez-vous que le joueur préféré de Sarkozy était l’ancien capitaine de l’équipe d’Algérie, Ali Benarbia, pour lequel il voue la plus grande admiration… C’est lui qui me l’a dit.» Et pour prouver être en bonne relation avec l’actuel président français, le King lancera fièrement plus tard : «C’est moi qui lui ait présenté Faudel». 
    Khaled, faisant allusion à Mohamed VI, roi du Maroc, dira aussi : «Je suis fier de compter un roi parmi mes amis. Lors de mon concert à Layoune (capitale occupée du Sahara Occidental, ndds), le roi avait donné instructions à ce qu’on me laisse libre de faire ce que je veux et ne pas me déranger, même si je venais à porter le drapeau de la RASD. Je me souviens qu’un journaliste voulait dénoncer ma présence à Layoun, mais le roi est intervenu pour calmer les choses…». 
    Concernant son concert en duo avec le chanteur égyptien Mohamed Mounir à la veille de la rencontre Algérie-Egypte jouée au Caire en novembre dernier et qui a coïncidé avec l’agression du bus de la délégation algérienne, Hadj Brahim évoquera ironiquement cette épisode : «J’ai été conduit rapidement dans ma chambre d’hôtel où j’ai été enfermé et certains employés m’ont même empêché de regarder la télé afin que je ne me rende pas compte de ce qui se passais, mais j’avais reçu entre-temps des sms de ma famille qui me résumaient le tout…». 
    Enfin, concernant sa dernière apparition lors du gala d’ouverture de la Coupe du monde football organisé en juin dernier en Afrique du Sud, le King révélera qu’il avait le choix entre 20 minutes lors du concert de la veille avec Shakira ou 3 minutes dans le Gala d’ouverture. Il dira à ce sujet : «J’ai préféré chanter 3 minutes et être vu par 3 milliards de personnes drapé de l’emblème national, que de chanter 20 minutes et n’être vu que par quelques millions de téléspectateurs…». 
    El Watan, 9/9/2010

  • Les côtés de la fève

    Depuis environ 10 000 ans, la fève est cultivée dans la région du Moyen-Orient.


    Selon toujours les historiens et botanistes, c’est la première dicotylédone – embryon possédant deux cotylédons – à avoir été semée, à grande échelle, par des agriculteurs de Sumer – sud-est de l’Irak actuel – berceau des civilisations précédant les religions monothéistes. Donc, ce sont les sumériens, peuplades mésopotamiennes, qui seraient les premiers à l’avoir cultivée dans les périmètres irrigués situés dans les rives du Tigre et de l’Euphrate.

    A l’époque des Pharaons, les gousses de fève étaient cuisinées pour différents mets nourrissants. En effet, les anciennes sociétés égyptiennes l’utilisent fréquemment pour ses propriétés thérapeutiques, cosmétiques… et d’avoir de l’embonpoint ainsi que d’autres emplois mirifiques tant au profit des humains que pour les animaux domestiques dont notamment les bovins friands d’aliments azotés.

    A notre époque, d’autres effets bénéfiques ont été mis au jour par la recherche agronomique. En effet, les légumineuses ont des vertus, parmi d’autres, liées aux fertilisations organiques des sols, et cela, grâce à leurs nodosités, situées au niveau de leurs racines, fixatrices de l’azote de l’air. Un magnifique laboratoire dont seule la nature en possède l’alchimie.

    Dans le langage populaire rural, notamment égyptien, il existe divers qualificatifs magnifiant ce légume mythique : rihane el-fol – l’exquise odeur des fleurs de fèves -, et zei el-fol – belle comme une fleur de fève -, et également, chez nous, issemen ki el-foul: il fait grossir comme la fève ; le Pharaon a mangé tellement de fèves qu’il s’est constipé: iakoul el foul ki el-faroûn, etc.

     En effet, ses gousses vertes et sèches, à divers usages, constituent un aliment énergétique et énergisant de première importance, notamment lorsqu’elle est imbibée d’huile d’olive comme l’assaisonnent les Egyptiens sachant le cuisiner en mets variés tout autant savoureux que nutritifs. Des médias égyptiens ont rapporté, au début du ramadhan, qu’il y a beaucoup de familles égyptiennes démunies qui se sont contentées d’un seul plat a base de fève: taâmiya, l’équivalent, chez nous, de taâm – couscous – à base de blé dur de la famille des graminées.

     La lentille, appartenant à la même famille botanique que la fève, en possède les mêmes qualités nutritives. Cette légumineuse, en plus de que contient la fève comme qualités alimentaires, se compose d’autres nutriments assimilables directement par le sang ainsi revivifié. D’ailleurs, aux temps actuels, médecins et nutritionnistes la recommandent pour les anémiques et ceux qui sont atteint de cachexie.

     Il existe, autour de la fève, des traditions et symboles vivaces jusqu’à nos temps actuels. Ainsi, pour qualifier une infidélité, on disait que la fève pourrie de son flanc par analogie avec la bruche – insecte coléoptère – nichant et avariant la gousse de fève, de préférence, du côté de son coléoptile : racine embryonnaire.

     A ce propos, dans notre patelin, durant la guerre de libération nationale, une Israélienne reprochait à sa voisine musulmane que son fils serait l’instigateur de l’attentat mortel ciblant son enfant. Elle lui dit en pleurant : « Ma sœur, c’est donc vrai que la fève s’avarie de son côté. El foula edoued min djenbha»

     Tout au long de l’histoire, les enfants d’Abraham ne cessent de se condamner, de s’admonester et de s’entre-tuer mutuellement, et ce, pour des raisons de proéminence et de cohabitation continuellement turbulente car insuffisamment assumée de part et d’autre. Ajouter à cela, que la haine mêlée à de la crainte atavique, héritées des siècles sombres, rendent les passions aveugles voire meurtrières. Comme cela se passe, actuellement, en Palestine. Au quotidien !

     Ainsi, l’Etat d’Israël et, relativement, ceux du monde arabe, ils ont des idées fixes malgré l’évolution des mentalités respectives notamment celles des jeunes élites, aspirant à se débarrasser des carcans d’un passé tourmenté, mais qu’elles hésitent encore, pour on ne sait quelle raison, d’assainir une fois pour toutes cette situation absurde car inextricable par la faute de l’arrogance des uns et l’imbécillité des autres. D’où les reports interminables d’une solution radicale au conflit entre Arabes et Israéliens.

     Il y a comme un mal originel dans ce cas d’espèce. Chacun, des protagonistes, veut avoir raison. Et, à ce propos, on dit aussi que son plat de fèves – ses projets de paix par exemple – soient les meilleures : Kol hadha igoul ana fouli tayab. Et, quand un fiasco est annonce, il est dit aussi : Tab el-foul. Les fèves sont déjà cuites.

    A ce sujet, il serait éminemment utile, qu’avant de se mettre d’accord avec Israël, d’être en parfaite entente, en premier lieu, entre toutes les factions palestiniennes sans exception aucune, puis entre les différents gouvernants arabes et, enfin et surtout, d’éviter de limiter l’éventuelle solution à la seule zone géographique arabo-israélienne berceau de toutes les passions et tensions successives. Un vaste programme. En effet, il serait vain de vouloir transgresser le bon sens. Il revient, à l’image du naturel, toujours au galop. Inévitablement !

     Donc, la prochaine reprise des négociations, entre Palestiniens et Israéliens sous l’égide d’un tiers pays aussi puissant que les USA, ne pourrait aboutir, selon notre humble point de vue, à quelque chose d’harmonieux et de durable que si ces pourparlers s’inscrivent dans le sens mentionné plus haut.

    En effet, des générations de Palestiniens, constamment alléchés par une éventuelle solution, espèrent voir un jour le bout du tunnel. D’autres, disséminés aux quatre coins du monde, ont carrément perdu tout espoir de revoir la terre, non promise par Yahvé pour le peuple élu comme l’interprètent les juifs extrémistes religieux se considérant déjà, par anticipation, comme promis pour le paradis céleste ; mais tout simplement, pour ces Palestiniens en fin de cycle de vie, qu’ils aient un chez-soi enfin !

     Un ami, de longue date, ingénieur agronome palestinien, prénommé Rafic, marié avec une fille de chahid algérien et résident dans mon patelin depuis 1968, m’avait dit dernièrement : « Toute une vie partie en fumée. Toi, mon cher Ali, tu avais vu ton père avant qu’il ne disparaît, le mien vivant je ne l’ai revu qu’une seule fois et, qu’il est bien possible, que je ne reverrais jamais mes frères et sœurs… disséminés aux quatre coins du monde. ». Dont l’Egypte. Emouvant !

     Après le carnaval footballistique entre les deux équipes nationales, algérienne et égyptienne, à l’occasion des éliminatoires pour la Coupe des nations d’Afrique d’où nous sommes sortis défaits, humiliés et offensés, voilà que la Jeunesse Sportive de Kabylie reprend l’étendard et a rendu, qu’on le veuille ou non, cette semaine, à toute l’Algérie l’honneur et la dignité. Sportivement ! One, two, three, viva l’Algérie(1)

     A l’époque des remous algéro-égyptien, conjugués aux opportunités politico-médiatique et de succession pharaonique, un journal israélien avait conseillé, ô ironie du sort, le calme entre les gouvernements respectifs emportés dans un tourbillon digne d’être comparé à de l’inconscience d’un imago d’un côté comme de l’autre. Les drapeaux ont été piétinés, déchirés, brûlés, etc. Une furie ! Pour l’un, c’est pour la cause électorale, alors que de l’autre côté c’est pour le prestige.

     Alors que des deux côtés, lors de l’agression israélienne contre la bande de Ghaza, à part les condamnations verbales de principe, personne n’avait osé maintenir une pression musclée comme par exemple : boycotter, dans la durée, toutes les réunions de cette soi-disant Ligue arabe carnavalesque, et ce, afin de se mettre en diapason avec la conscience de son peuple et celle de la nation arabe. Mais si le gladiateur, comme disait l’autre, est mangé par le lion ? (1)

    En fin de compte, c’est un privilège d’être mangé par un lion au lieu qu’on soit mordu par ses propres chiens. C’est ça justement le nœud gordien qui tracasse tous les dirigeants arabes. Puisqu’ils préfèrent être malmenés mutuellement, qu’ils continuent, donc, de dénouer ledit noeud dans la honte et l’humiliation pour faire plaisir à son principal fileur et superviseur : l’Arabie Saoudite via le roi de Jordanie et l’actuel régime égyptien. Comme lors de l’agression israélienne sur Ghaza !

     Alors que d’autres voix de juifs crient leur dégoût à l’encontre des comportements extrémistes, soi-disant de juifs religieux répétant les mêmes paroles de Hitler qui les ont menés à la Shoah et ses terribles conséquences dont l’instauration violente de l’Etat d’Israël, exigeant sa juiverie nationaliste totale – comme s’ils en doutent du fait de leur complexe historique -, et qu’il soit sécurisé mondialement d’après les dernières conditions réitérées cette semaine par le Premier ministre, M. Benyamin Netanyahou, pour reprendre les négociations ce jeudi coïncidant curieusement avec la reprise des colonies.

     D’autres ultra extrémistes, également siégeant au gouvernement israélien, refusent toute cohabitation avec les Palestiniens et, donc, de vivre en paix dans cette région aux mille et une passions existentielles. Jusqu’à quand ? Mardi passé, quatre jeunes colons israélites ont été tués par des inconnus. En Galilée berceau du Christ ! Il existe une tradition juive : sacrifier d’autres juifs pour sauver l’essentiel de l’intérêt suprême du peuple juif ainsi menacé par un compromis jugé non profitable et, surtout, qu’il soit forcé avec quiconque ne servant donc pas son avenir. A l’image de l’assassinat de Itzhak Rabin par un soi-disant religieux extrémiste juif « avouant » expressément qu’il l’avait fait parce que M. Itzhak Rabin avait signé un accord de paix avec M. Yasser Arafat.

    En attendant d’autres événements du genre, les deux côtés, notamment celui israélien, sont en train de convoquer le passé, d’ignorer le présent et de sous-estimer l’avenir ainsi que de demeurer ancré dans les réflexes racistes, à l’exemple des dernières déclarations du maître à penser spirituel des Partis extrémistes religieux israéliens visant à raidir encore plus la corde – faire pression – en terme de mésentente et de brouilles, minutieusement distillées de tous les côtés, à l’intention du Président des USA, pour sa part tiraillé par des problèmes internes, l’on instaure un état délétère propice à l’ensemble des parasites extrémistes internes aux USA, en Israël et, à l’occasion, au sein et entre les pays arabes.

     Et, donc, d’agencer, jusqu’à terme, les opportunités ainsi visées par les lobbys politico-financiers de la juiverie internationale semant, pour le moment, à cette fin, les bactéries de la discorde moisissant, en premier lieu, les deux côtés de l’entité israélo-palestinienne anti-intolérance – comme elle s’est manifesté culturellement cette semaine à Ariel bourgade israélienne -, et, ensuite, étendre ailleurs les ferments de la désunion des rangs arabes comme ils semblent se fermenter ces derniers temps par le retour musclé des relations entre le… Maroc et Israël.

     A l’image, en quelque sorte, d’une fève charançonnée de tous les côtés. C’est-à-dire, en clair, depuis les zaouïas de Rabat jusqu’aux mausolées, de plus en plus nombreux, de Bagdad. Un monde arabe constamment figé soit dans les carcans d’un passé féerique, mais biaisé en vérité, sinon alors qu’il chavire dans le… défaitisme et la nostalgie béate. Jusqu’au renoncement du droit d’exister et de s’imposer comme le souhaitent les extrémistes juifs et d’ailleurs.

     C’est, effectivement, ce qui est en train de se passer de nos jours, et ce, malgré tous les faux-semblants de «bien-être»… matériel affiché du côté du monde arabe. Et qu’il est de surcroît assuré par de la rente. Par contre, les Israéliens, détenteurs du véritable confort matériel, s’orientent de plus en plus sur celui moral car il est inégalable et durable. Ils le savent de tous les côtés. Par expérience. Historiquement !!!

    1) Une règle de conduite morale conseille: «Al assadou assadou oualaou kanet makhalibahou ; Al kalbou kelbou, oualaou âcha robeï ; Rafika-el-oussada oualaou akalatak ; Ouala tourafika el-kilaba oualaou hamalatak». Dépourvu de ses griffes, lorsque il devient âgé, le lion reste un fauve, tandis que le chien tout petit il ressemble au lionceau. En effet, le lion, nouveau-né, n’a pas de crinière. Accompagne-toi par les lions même s’ils te mangent. Croqué par un majestueux Lion, face-à-face, c’est vraiment un honneur. Et non par les chiens même s’ils sont de fidèles «serviteurs» car, un jour ou l’autre, ils te mordront lâchement. C’est dans leur nature ! 


     Par Ali Brahimi


    Source : Le Quotidien d’Oran, 9/9/2010

  • Appel à l’UE pour des pressions sur le Maroc

    Le député européen, Junqueras Oriol (Espagne), a appelé l’Union européenne (UE), depuis Bruxelles, à faire pression sur le Maroc à travers l’accord de partenariat que le pays a signé avec l’Union, à «respecter les droits de l’Homme au Sahara Occidental. Dans une question écrite, soumise au Conseil de l’UE, Junqueras Oriol rappelle que «la police marocaine agit violemment, presque quotidiennement contre les citoyens sahraouis qui réclament pacifiquement la tenue d’un référendum démocratique sur l’autodétermination». 


    Dans ce sens, il a également attiré l’attention sur le cas des militants espagnols agressés et arrêtés, le 23 août dernier, dans la capitale sahraouie occupée, où ils avaient organisé une manifestation pacifique réclamant le retrait de l’occupation marocaine du territoire sahraoui et le respect des droits humains. 

    Junqueras Oriol a questionné le Conseil sur l’action qu’il entend entreprendre pour «mettre un terme aux violations par le Maroc des droits de l’Homme et la liberté d’expression et de manifestation au Sahara occidental, au vu de l’existence d’un accord d’association avec l’UE». «Il est clair que les accords commerciaux renforcent les liens entre le Maroc et l’UE, mais avec cette politique, seule, on n’atteindra pas l’objectif principal de promouvoir un Maroc démocratique et prospère pour assurer la sécurité dans la région», a indiqué le député européen. 

    Par ailleurs, hier, à Bilbao, au pays basque espagnol, des organisations de solidarité basques avec la République arabe sahraouie démocratique ont organisé une grande manifestation, pour appuyer le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. «Les violations continues des droits de l’Homme, au Sahara Occidental occupé illégalement par le Maroc, en plus des dures conditions de vie de la population dans les camps de réfugiés sahraouis», justifient cette manifestation, selon les organisateurs. La police marocaine avait violemment agressé 14 ressortissants espagnols qui avaient organisé une manifestation spontanée dans la principale artère de la capitale sahraouie occupée (El-Aaiun) pour dénoncer «les violations flagrantes des droits humains et l’occupation illégale du territoire par le Maroc».

    Mokhtar B.