Mois : septembre 2010

  • Trois prisonniers sahraouis entament mercredi une grève de la faim pour demander d’être jugés ou libérés.

    Rabat, 13 sep (EFE) .-Trois activistes sahraouis détenus depuis le mois d’octobre passé, suite à leur voyage aux camps de réfugiés de Tindouf (Algérie) ont annoncé aujourd’hui leur intention d’initier mercredi prochain une grève de la faim de 48 heures pour exiger un jugement juste ou leur délivrance inconditionnelle.

    Le président de l’Association de Victimes de Graves Violations de Droits de l’homme (ASVDH), Brahim Dahan; le vice-président de CODESA – présidée par Aminatu Haidar-, Ali Salem Tamek; et l’activiste Ahmed Naciri ont dénoncé dans un communiqué qu’ils sont depuis plus d’onze mois en prison sans qu’une date de jugement ne leur a été fixée.

    « Contre la légalité internationale, qui garantit le droit à un jugement juste dans des délais raisonnables et acceptables, les autorités du Maroc n’ont jamais commencé les préparatifs de notre jugement (…) ils n’ont pas encore décidé non plus de nous mettre en liberté », indiquent-ils depuis la prison de Salé, proche de Rabat.

    Tous les trois ont été arrêtés avec quatre autres activistes à l’aéroport de Casablanca et ils sont accusés de « d’atteinte aux intérêts supérieurs de la nation » pour avoir supposément contacté pendant leur séjour à Tindouf des hauts responsables du Front Polisario et de la sécurité militaire algérienne.

    Les quatre autres intégrants du connu comme « groupe des sept » ont été provisoirement mis en liberté les derniers mois, bien que le processus est toujours ouvert contre eux au tribunal militaire de Rabat.

    Les activistes avaient déjà entamé une grève de la faim de 41 jours qui a pris fin en avril « en réponse à l’engagement des autorités du Maroc de mettre fin » à leur emprisonnement.

    Dans une autre missive dirigée au président du Parlement Européen, Jerzy Buzek, à l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara Occidental, Christopher Ross, et à la haute représentante européenne pour la politique Extérieure et la Sécurité, Catherine Ashton, ces activistes dénoncent « l’illégalité de leur détention ».

    Tous les trois trouvent que Rabat a montré « très peu de respect pour son partenaire géopolitique et économique, l’UE, connue pour sa défense persistante du respect au droit international et des droits de l’homme », et demandent à l’organisme d’intervenir en leur faveur auprès des autorités du pays.
  • Les prouesses du Makhzen sur la toile

    Les marocains et tous les intéressés par les actualités du Maroc ont recours à ce puissant moteur de recherche qui est Google. Normalement, en tapant le mot « Maroc », l’on peut avoir tout ce qui est publié sur ce pays depuis quelques secondes. Mais, depuis quelques mois, ce mot ramène et l’actualité du Maroc et l’actualité du monde entier répétée encore et encore et encore, ce qui fait qu’il devient difficile de trouver les publications exclusivement sur le royaume alaouite. Cela arrive plus précisément depuis que le blog Diaspora Saharaui est répertorié dans les actualité de Google.

    La page Maroc de Google se trouve inondée de dépêches qui n’ont rien à voir avec ce pays. Des dépêches excusives de quelques journaux, Au Fait Maroc et Maroc Journal, en particulier. On peut se demander pourquoi ces deux journaux ont décidé de fatiguer les internautes à la recherche de nouvelles du Maroc. Probablement, il s’agit d’une erreur technique d’encodage, mais cela peut être corrigé. 

    Mais l’arrivée de ce « phénomène » en synchronologie avec les publications de Diaspora Saharaui laisse le doute planer, pour ne pas dire que c’est certain que le Makhzen voudrait faire disparaître nos publications des premières pages de Google. Les gouvernants de Rabat sont si sensibles aux médias et surtout à ce qui est diffusé sur le roi, celui qu’on veut présenter comme un dieu et qui n’est qu’un gamin envoûté par la passion des jet-skies et de voitures de luxe.

    Le méthode voyou du Makahzen délate son état d’esprit. La défaite. Le désespoir. Et la lutte pour la survie. Ils oublient qu’un jour ils seront forcés de laisser la place à la démocratie et les droits de l’homme. Ce n’est qu’une question de temps. Entre-temps, les makhzéniens perdront quelques nuits de sommeil. Surtout que le problème du Sahara Occidental n’est pas encore résolu et Rabat se trouve sous une forte pression pour qu’il montre un peu plus de souplesse pour le bien de la région toute entière.
  • Raffarin, l’homme de la dernière chance

    Il a été désigné par Sarkozy pour essayer de détendre les relations entre Alger et Paris

    Le président français Nicolas Sarkozy qui fait face à une grande pression interne à la suite de ses  » réformes  » qui passent très mal, et des scandales financiers qui l’éclaboussent ainsi que certains de ses plus proches collaborateurs, vient de charger l’ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin d’une mission sur la coopération économique entre la France et l’Algérie et le développement des investissements dans les deux pays.

    Après une position « négative » par rapport aux mesures économiques prises par le gouvernement algérien dans la LFC 2009, Paris vient apparemment de se réveiller de l’illusion qui dit que « la France reste le partenaire privilégié de l’Algérie ».

    C’est mercredi dernier que Raffarin a publié la lettre de mission de Sarkozy, rapportée par l’AFP, une mission qui intervient après plus d’une année de relations compliquées entre les deux pays au point où le dialogue entre les officiels n’a pas trouvé de solution. Par le biais de son Premier ministre Ahmed Ouyahia, l’Algérie a affiché son attachement à toutes les nouvelles dispositions économiques prises dans le cadre de la LFC 2009 et sur lesquelles il est impossible de revenir. En tout cas, les différentes mesures ont été une nouvelle fois confirmées et appuyées dans le cadre de la loi des finances complémentaire de 2010, publiée au Journal officiel lundi dernier.

    De son côté, Paris n’a montré aucune souplesse par rapport à ces mesures, au moment où les autres partenaires de l’Algérie, notamment européens, asiatiques et autres, ont affiché leur disponibilité à travailler avec l’Algérie dans le cadre de sa nouvelle législation économique. Paris, en maintenant sa position obtuse, est en train de griller ses vaisseaux en oubliant que le temps est révolu où les autres nations, pour traiter avec l’Algérie, devaient passer par la France. 

    Il faut dire qu’avec le lancement du nouveau plan d’investissement public doté d’une enveloppe de 286 milliards de dollars, la France risque de se trouver sur la touche, alors que la solution de sortie de la crise financière mondiale est d’aller vers les autres marchés.
    Ainsi, M. Sarkozy a choisi Raffarin pour tenter de sauver ce qui le reste des relations économiques algéro-françaises. Dans ce cadre, l’ancien Premier ministre a expliqué dans un communiqué que « cette mission en Algérie aura pour but d’identifier et de lever les obstacles entre la France et l’Algérie pour leurs investissements économiques respectifs ».

    Il est à rappeler qu’avant de charger M. Raffarin de cette mission, M. Sarkozy avait fait une autre tentative. Il s’agit de l’envoi du secrétaire général de l’Elysée, Claude Guéant, qui a été reçu à Alger par le Premier ministre Ahmed Ouyahia, les 21 février et 20 juin, pour des entretiens. 

    Outre les différents dossiers qui fâchent entre les deux pays, cette réunion a évoqué le thème des relations économiques. Mais depuis, Paris n’a pas répondu aux conditions d’Alger. 

    En tout cas, le président Sarkozy a écrit dans sa lettre de mission que « les deux hommes se sont accordés sur l’opportunité de confier de part et d’autre le suivi de ces relations à une personnalité de haut niveau, dont le rôle serait notamment de coordonner la coopération économique franco-algérienne ainsi que le développement des investissements français en Algérie et algériens en France ». 

    Avant d’ajouter : « Si notre pays demeure l’un des tout premiers partenaires économiques de l’Algérie, pour autant nul acquis n’est définitif et nous devons veiller à maintenir et autant que possible accroître nos positions et marchés ». M. Sarkozy n’a pas manqué d’évoquer ce qu’il a appelé « des difficultés » rencontrées parfois par les entreprises françaises opérant en Algérie qui « nécessitent un accompagnement extérieur ».

    Selon lui, « dans ce contexte, l’intervention d’une personnalité spécifiquement chargée des relations économiques bilatérales montrera à nos partenaires algériens comme à nos entreprises la volonté de la France d’apporter un soutien concret à notre présence en Algérie ».
    Soulignons pour finir que les échanges entre les deux pays ont atteint 7,75 milliards d’euros en 2009, en recul de près de 3 milliards par rapport à 2008.
    W. B.

  • Inquiétante hausse de la criminalité au Maroc

    RABAT – Le taux de criminalité a augmenté de 3,46 % au Maroc, passant de 45.000 cas en 2008 à 47.000 en 2009, une hausse qui confirme l’insécurité que subissent plusieurs villes marocaines, rapporte la presse qui cite le ministère de l’intérieur. Ces chiffres, avancés par le ministère de l’intérieur, traduisent la réalité que vivent au quotidien les Marocains avec plus d’agressions et de vols dans les rues en sus des meurtres et des viols, indique la presse, qui souligne que la criminalité d’origine juvénile a pris de l’ampleur, et que la prostitution se répand de plus en plus atteignant des jeunes de 10 ans. (APS)

  • Raffarin, l’homme de la dernière chance

    Il a été désigné par Sarkozy pour essayer de détendre les relations entre Alger et Paris

    Le président français Nicolas Sarkozy qui fait face à une grande pression interne à la suite de ses  » réformes  » qui passent très mal, et des scandales financiers qui l’éclaboussent ainsi que certains de ses plus proches collaborateurs, vient de charger l’ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin d’une mission sur la coopération économique entre la France et l’Algérie et le développement des investissements dans les deux pays.

    Après une position « négative » par rapport aux mesures économiques prises par le gouvernement algérien dans la LFC 2009, Paris vient apparemment de se réveiller de l’illusion qui dit que « la France reste le partenaire privilégié de l’Algérie ».

    C’est mercredi dernier que Raffarin a publié la lettre de mission de Sarkozy, rapportée par l’AFP, une mission qui intervient après plus d’une année de relations compliquées entre les deux pays au point où le dialogue entre les officiels n’a pas trouvé de solution. Par le biais de son Premier ministre Ahmed Ouyahia, l’Algérie a affiché son attachement à toutes les nouvelles dispositions économiques prises dans le cadre de la LFC 2009 et sur lesquelles il est impossible de revenir. En tout cas, les différentes mesures ont été une nouvelle fois confirmées et appuyées dans le cadre de la loi des finances complémentaire de 2010, publiée au Journal officiel lundi dernier.

    De son côté, Paris n’a montré aucune souplesse par rapport à ces mesures, au moment où les autres partenaires de l’Algérie, notamment européens, asiatiques et autres, ont affiché leur disponibilité à travailler avec l’Algérie dans le cadre de sa nouvelle législation économique. Paris, en maintenant sa position obtuse, est en train de griller ses vaisseaux en oubliant que le temps est révolu où les autres nations, pour traiter avec l’Algérie, devaient passer par la France. 

    Il faut dire qu’avec le lancement du nouveau plan d’investissement public doté d’une enveloppe de 286 milliards de dollars, la France risque de se trouver sur la touche, alors que la solution de sortie de la crise financière mondiale est d’aller vers les autres marchés.
    Ainsi, M. Sarkozy a choisi Raffarin pour tenter de sauver ce qui le reste des relations économiques algéro-françaises. Dans ce cadre, l’ancien Premier ministre a expliqué dans un communiqué que « cette mission en Algérie aura pour but d’identifier et de lever les obstacles entre la France et l’Algérie pour leurs investissements économiques respectifs ».

    Il est à rappeler qu’avant de charger M. Raffarin de cette mission, M. Sarkozy avait fait une autre tentative. Il s’agit de l’envoi du secrétaire général de l’Elysée, Claude Guéant, qui a été reçu à Alger par le Premier ministre Ahmed Ouyahia, les 21 février et 20 juin, pour des entretiens. 

    Outre les différents dossiers qui fâchent entre les deux pays, cette réunion a évoqué le thème des relations économiques. Mais depuis, Paris n’a pas répondu aux conditions d’Alger. 

    En tout cas, le président Sarkozy a écrit dans sa lettre de mission que « les deux hommes se sont accordés sur l’opportunité de confier de part et d’autre le suivi de ces relations à une personnalité de haut niveau, dont le rôle serait notamment de coordonner la coopération économique franco-algérienne ainsi que le développement des investissements français en Algérie et algériens en France ». 

    Avant d’ajouter : « Si notre pays demeure l’un des tout premiers partenaires économiques de l’Algérie, pour autant nul acquis n’est définitif et nous devons veiller à maintenir et autant que possible accroître nos positions et marchés ». M. Sarkozy n’a pas manqué d’évoquer ce qu’il a appelé « des difficultés » rencontrées parfois par les entreprises françaises opérant en Algérie qui « nécessitent un accompagnement extérieur ».

    Selon lui, « dans ce contexte, l’intervention d’une personnalité spécifiquement chargée des relations économiques bilatérales montrera à nos partenaires algériens comme à nos entreprises la volonté de la France d’apporter un soutien concret à notre présence en Algérie ».
    Soulignons pour finir que les échanges entre les deux pays ont atteint 7,75 milliards d’euros en 2009, en recul de près de 3 milliards par rapport à 2008.
    W. B.

  • Inquiétante hausse de la criminalité au Maroc

    RABAT – Le taux de criminalité a augmenté de 3,46 % au Maroc, passant de 45.000 cas en 2008 à 47.000 en 2009, une hausse qui confirme l’insécurité que subissent plusieurs villes marocaines, rapporte la presse qui cite le ministère de l’intérieur. Ces chiffres, avancés par le ministère de l’intérieur, traduisent la réalité que vivent au quotidien les Marocains avec plus d’agressions et de vols dans les rues en sus des meurtres et des viols, indique la presse, qui souligne que la criminalité d’origine juvénile a pris de l’ampleur, et que la prostitution se répand de plus en plus atteignant des jeunes de 10 ans. (APS)

  • Guerre de flotilles

    Des activistes espagnols et marocains se verront les visages dans des expéditions qui revendiqueront les deux versions sur le Sahara Occupé.

    Comme s’il s’agissait d’un ancien épisode naval, l’avenir du Sahara Occidental pourrait se décider dans la mer. C’est, au moins, ce que cherchent plusieurs groupes d’activistes, après l’agression récente contre une dizaine de canariens à El Aaiún qui organisaient une manifestation en faveur du peuple sahraoui, qui ont décidé de mener une nouvelle croisade contre le Gouvernement marocain. 

    Sous le nom de Mahfoud Ali Beiba, la dénommé Flottille de l’Indépendance essaie de voyager prochainement depuis les Îles Canaries jusqu’à El Aaiún, la capitale de la République Arabe Sahraouie Démocratique occupée par le Maroc. L’objectif, selon les explications données à ce journal par l’Observatoire des Droits de l’homme pour les Territoires Occupés est « de dénoncer le blocage médiatique du Maroc » et de défendre les « droits de l’homme » dans la région. 

    Dans l’initiative, qui dans les semaines prochaines annoncera la date de son départ, ils ont déjà confirmé qu’une vingtaine d’associations internationales y participeront, commandées par l’acteur Willy Toledo, devenu déjà porte-parole de ce mouvement solidaire, qui a réalisé des protestations dans toute l’Espagne pour défendre la grève de la faim que l’activiste sahroauie Aminatou Haidar a menée l’année passée.

    Même si dans notre conscient nous avons encore les images tragiques de l’assaut israélien contre la Flottille de la liberté turque, les responsables de cette expédition assurent qu’ils n’essaient pas de provoquer le Gouvernement alaouite, mais « de défendre l’indépendance de l’ex-colonie espagnole ».

    « Nous sommes dans la phase initiale du projet, mais nous recevons déjà de nombreuses demandes de citoyens et des médias pour participer à la flottille », explique Isabelle Galeote, membre de l’ONG canarienne SaharAcciones et l’une des principales amochées par l’agression brutale subie, il y a deux semaines, par 14 activistes de l’Archipel. « Au début, nous avons projeté la date du 14 novembre, anniversaire des Accords de Madrid de 1975, mais l’action aura lieu, sûrement, dans le premier trimestre de 2011″, ajoute Galeote, qui dénote qu’une protection et une escorte a été sollicitée au Gouvernement de José Luis Rodríguez Zapatero.

    Les activistes sont conscients que l’entreprise sera compliquée, et que qu’amarrer au port d’El Aaiun sera presqu’une utopie, mais ils rappellent que « selon la législation internationale, cette zone doit être libre pour la circulation des observateurs et des médias ». 

    Le Maroc, pour sa part a déjà annoncé qu’il ne restera pas les bras croisés, et attend connaître les dates du voyage de la Flottille de l’indépendance pour préparer la bienvenue adéquate. En fait, plusieurs médias marocains ont annoncé qu’une contre-flottille alaouite est en train de se préparer, qui compterait sur plus de 70 bateaux. « Nous sommes devant une provocation en toute règle et, s’ils le font, il y aura une réaction », a assuré il y a quelques jours à l’agence MAP Reda Taoujni, représentant de l’Association Sahara Marocaine (ASM). Taoujni explique que, entre des entités civiles et des pêcheurs, le Maroc compte déjà sur une flotte composée de plus de 200 personnes disposées à empêcher que les embarcations de l’expédition espagnole arrivent au Sahara Occidental. « Nous les attendrons dans la limite de nos eaux juridictionnelles qui sont aussi celles des Canaries et nous ne leur permettrons pas d’avancer », prévena le dirigeant marocain.

    Donc, on annonce un automne chaud pour l’Exécutif de Zapatero, qui, dernièrement, n’arrête pas de récolter des malheurs sur le front nord-africain. D’abord c’était le conflit de Melilla, et maintenant les derniers épisodes subis par des citoyens espagnols dans les Territoires Occupés de la République Sahraouie. Sans doute, ce sera une nouvelle pierre de touche pour la disponibilité négociatrice du ministre des affaires étrangères espagnol, Miguel Ángel Moratinos, qui vivra une fin de législature moins placide, c’est sûr, que ce qu’il aurait souhaité.

    José Luis Cámara, Santa Cruz de Tenerife

  • Les prisonniers que je connais

    Des femmes, des hommes, des vieux, des presque enfants, sans distinction d’âge ni de sexe, avec cruauté; sans temps ou pour tout le temps. Ainsi ce sont les sentes circulées par les prisonniers que je connais.

    Ali Salem Tamek est sahraoui; depuis qu’il avait 20 ans il est entré et sorti (j’ai perdu le compte des fois) des immondes prisons du Maroc, celles qui sont réservées pour ceux qui décident de se battre pour l’indépendance du Sahara Occidental. Quand je l’ai connu, j’ai pu voir les marques qu’il avait dans les bras, les traces indélébiles des tortures « sanitaires » appliquées par les sbires de la monarchie alaouite.

    Il ne parlait pas espagnol, mais il a su dire un mot : Révolution, c’est la signification du prénom que son épouse (violée par cinq gendarmes marocains à la fin de l’une de ses visites à la prison) et lui ont décidé de donner à leur fille, Thawra.

    Brahim Noumria est sahraoui aussi, mais, contrairement à Tamek, il souriait beaucoup. Il fumait et savait maintenir la cigarette avec les lèvres pendant qu’il préparait le thé pour tous, y compris son compagnon Brahim Dahan, depuis un an, qui partage la prison avec Tamek sous la menace d’être condamnés à mort par un tribunal militaire.

    Quand il riait (c’est-à-dire, toujours), on remarquait une denture malade chez Noumria; un de ses compatriotes m’a raconté qu’il n’y a pas de médecins pour les sahraouis dans les prisons du Makhzen et que, en étant dans la prison, la bouche de Noumria s’était si infectée qu’une vieille, prisonnière comme lui, lui avait recommandé de mettre de l’urine dans sa bouche pour pouvoir alléger la douleur et l’inflammation. L’un des compagnons de cellule l’a fait, mais il n’a pas pu guérir le mal qui s’était emparé de ces dents et gencives.

    Hasam Rimawi, palestinien, est entré dans la prison à l’âge de 18 ans et, avec à peine 21 ans, il parlait avec la fermeté de ceux qui savent que sa vie ne finit pas en années et qu’elle ne leur appartient pas non plus en exclusivité. Avec l’emphase qu’il mettait à chaque mot, Hasam reflétait la détermination du peuple de la Palestine pour défendre son histoire, sa terre et, en somme, son existence, face à un ennemi beaucoup plus puissant en armes, mais incapable de le vaincre. Un ami journaliste l’a invité à dire un prénom et il a presque crié : « Jamal au-Durrah (1), un symbole de ce que l’armée israélienne fait en Palestine. « Contre cette armée et ses chars, beaucoup de jeunes et enfants lançons des pierres et, à cause de cela, ils nous accusent et nous mettent en prison ». Un jour il a entendu parler de Cuba et alors il a dit : « Fidel est de là-bas ».

    Aminatou et eux

    Cela pourrait bien être un chêne, mais il s’agit d’une femme, forte et aimable dans des proportions identiques. Mince, avec la peau couleur cannelle et des yeux extrêmement fragiles à cause du bandage que ses géôliers marocains lui faisaient porter pendant les quatre ans qu’ils l’avaient fait disparaître.

    Je l’ai physiquement vue une dernière fois le 6 novembre dernier et alors je n’ai pas pu imaginer qu’une semaine après plusieurs de ceux que partageons le travail avec elle ce jour-là allions être dans les rues pour exiger aux Gouvernements d’Espagne et du Maroc de la libérer de son assignation à résidence à Lanzarote et la laisser retourner à El Aaiún, avec ses enfants et son peuple.

    Aujourd’hui, presqu’un an plus tard, pendant que je sauve ces souvenirs des prisonniers que je connais, je pense aux 3.500 victimes des attentats terroristes contre Cuba. Je pense aussi à plus de 2 mille victimes avec des séquelles permanentes qui s’ajoutent à ces crimes. Je pense à Girón, au blocage.

    Je pense à Elián González et à la terrible histoire de la Loi d’Ajustement cubain; aux diplomates assassinés, au touriste italien qui est mort après l’explosion d’une bombe dans un hôtel de La Havane. Je pense à la dure mission que Les Cinq ont accepté d’entamer; à ceux qui ont découvert et ont pu freiner; aux vies qu’ils ont sauvées.

    Je pense à leur jugement et à leurs condamnations; je pense au trou, où il ne doit pas y avoir du temps et où chaque minute doit durer tout le temps, je ne sais pas.

    Eux, par exemple, je ne les connais pas; par contre je sais qu’ils sont beaucoup plus libres que leurs géôliers; qu’ils jouissent de la liberté de résister, de la liberté d’être dignes, de la liberté d’être loyaux à leur peuple et à la Révolution qui les a illuminés.

    Les Cinq, en s’y penchant, ressemblent beaucoup aux prisonniers que je connais. Tous ensemble, aux côtés de millions de personnes qui dans le monde exigent le retour à Cuba d’Antonio, René, Fernando, Ramon et Gerardo, partagent une liberté que je n’ai pas citée : se battre.

    Note :

    (1) Muhammad Jamal au-Durrah, l’enfant palestinien assassiné par l’armée israélienne dans la Bande de Gaza, le 30 septembre 2000, dans les premiers jours de la Deuxième Intifada.

    M.L. Gonzalez

    Rebelion, 13/9/2010
  • Guerre de flotilles

    Des activistes espagnols et marocains se verront les visages dans des expéditions qui revendiqueront les deux versions sur le Sahara Occupé.

    Comme s’il s’agissait d’un ancien épisode naval, l’avenir du Sahara Occidental pourrait se décider dans la mer. C’est, au moins, ce que cherchent plusieurs groupes d’activistes, après l’agression récente contre une dizaine de canariens à El Aaiún qui organisaient une manifestation en faveur du peuple sahraoui, qui ont décidé de mener une nouvelle croisade contre le Gouvernement marocain. 

    Sous le nom de Mahfoud Ali Beiba, la dénommé Flottille de l’Indépendance essaie de voyager prochainement depuis les Îles Canaries jusqu’à El Aaiún, la capitale de la République Arabe Sahraouie Démocratique occupée par le Maroc. L’objectif, selon les explications données à ce journal par l’Observatoire des Droits de l’homme pour les Territoires Occupés est « de dénoncer le blocage médiatique du Maroc » et de défendre les « droits de l’homme » dans la région. 

    Dans l’initiative, qui dans les semaines prochaines annoncera la date de son départ, ils ont déjà confirmé qu’une vingtaine d’associations internationales y participeront, commandées par l’acteur Willy Toledo, devenu déjà porte-parole de ce mouvement solidaire, qui a réalisé des protestations dans toute l’Espagne pour défendre la grève de la faim que l’activiste sahroauie Aminatou Haidar a menée l’année passée.

    Même si dans notre conscient nous avons encore les images tragiques de l’assaut israélien contre la Flottille de la liberté turque, les responsables de cette expédition assurent qu’ils n’essaient pas de provoquer le Gouvernement alaouite, mais « de défendre l’indépendance de l’ex-colonie espagnole ».

    « Nous sommes dans la phase initiale du projet, mais nous recevons déjà de nombreuses demandes de citoyens et des médias pour participer à la flottille », explique Isabelle Galeote, membre de l’ONG canarienne SaharAcciones et l’une des principales amochées par l’agression brutale subie, il y a deux semaines, par 14 activistes de l’Archipel. « Au début, nous avons projeté la date du 14 novembre, anniversaire des Accords de Madrid de 1975, mais l’action aura lieu, sûrement, dans le premier trimestre de 2011″, ajoute Galeote, qui dénote qu’une protection et une escorte a été sollicitée au Gouvernement de José Luis Rodríguez Zapatero.

    Les activistes sont conscients que l’entreprise sera compliquée, et que qu’amarrer au port d’El Aaiun sera presqu’une utopie, mais ils rappellent que « selon la législation internationale, cette zone doit être libre pour la circulation des observateurs et des médias ». 

    Le Maroc, pour sa part a déjà annoncé qu’il ne restera pas les bras croisés, et attend connaître les dates du voyage de la Flottille de l’indépendance pour préparer la bienvenue adéquate. En fait, plusieurs médias marocains ont annoncé qu’une contre-flottille alaouite est en train de se préparer, qui compterait sur plus de 70 bateaux. « Nous sommes devant une provocation en toute règle et, s’ils le font, il y aura une réaction », a assuré il y a quelques jours à l’agence MAP Reda Taoujni, représentant de l’Association Sahara Marocaine (ASM). Taoujni explique que, entre des entités civiles et des pêcheurs, le Maroc compte déjà sur une flotte composée de plus de 200 personnes disposées à empêcher que les embarcations de l’expédition espagnole arrivent au Sahara Occidental. « Nous les attendrons dans la limite de nos eaux juridictionnelles qui sont aussi celles des Canaries et nous ne leur permettrons pas d’avancer », prévena le dirigeant marocain.

    Donc, on annonce un automne chaud pour l’Exécutif de Zapatero, qui, dernièrement, n’arrête pas de récolter des malheurs sur le front nord-africain. D’abord c’était le conflit de Melilla, et maintenant les derniers épisodes subis par des citoyens espagnols dans les Territoires Occupés de la République Sahraouie. Sans doute, ce sera une nouvelle pierre de touche pour la disponibilité négociatrice du ministre des affaires étrangères espagnol, Miguel Ángel Moratinos, qui vivra une fin de législature moins placide, c’est sûr, que ce qu’il aurait souhaité.

    José Luis Cámara, Santa Cruz de Tenerife

  • Les prisonniers que je connais

    Des femmes, des hommes, des vieux, des presque enfants, sans distinction d’âge ni de sexe, avec cruauté; sans temps ou pour tout le temps. Ainsi ce sont les sentes circulées par les prisonniers que je connais.

    Ali Salem Tamek est sahraoui; depuis qu’il avait 20 ans il est entré et sorti (j’ai perdu le compte des fois) des immondes prisons du Maroc, celles qui sont réservées pour ceux qui décident de se battre pour l’indépendance du Sahara Occidental. Quand je l’ai connu, j’ai pu voir les marques qu’il avait dans les bras, les traces indélébiles des tortures « sanitaires » appliquées par les sbires de la monarchie alaouite.

    Il ne parlait pas espagnol, mais il a su dire un mot : Révolution, c’est la signification du prénom que son épouse (violée par cinq gendarmes marocains à la fin de l’une de ses visites à la prison) et lui ont décidé de donner à leur fille, Thawra.

    Brahim Noumria est sahraoui aussi, mais, contrairement à Tamek, il souriait beaucoup. Il fumait et savait maintenir la cigarette avec les lèvres pendant qu’il préparait le thé pour tous, y compris son compagnon Brahim Dahan, depuis un an, qui partage la prison avec Tamek sous la menace d’être condamnés à mort par un tribunal militaire.

    Quand il riait (c’est-à-dire, toujours), on remarquait une denture malade chez Noumria; un de ses compatriotes m’a raconté qu’il n’y a pas de médecins pour les sahraouis dans les prisons du Makhzen et que, en étant dans la prison, la bouche de Noumria s’était si infectée qu’une vieille, prisonnière comme lui, lui avait recommandé de mettre de l’urine dans sa bouche pour pouvoir alléger la douleur et l’inflammation. L’un des compagnons de cellule l’a fait, mais il n’a pas pu guérir le mal qui s’était emparé de ces dents et gencives.

    Hasam Rimawi, palestinien, est entré dans la prison à l’âge de 18 ans et, avec à peine 21 ans, il parlait avec la fermeté de ceux qui savent que sa vie ne finit pas en années et qu’elle ne leur appartient pas non plus en exclusivité. Avec l’emphase qu’il mettait à chaque mot, Hasam reflétait la détermination du peuple de la Palestine pour défendre son histoire, sa terre et, en somme, son existence, face à un ennemi beaucoup plus puissant en armes, mais incapable de le vaincre. Un ami journaliste l’a invité à dire un prénom et il a presque crié : « Jamal au-Durrah (1), un symbole de ce que l’armée israélienne fait en Palestine. « Contre cette armée et ses chars, beaucoup de jeunes et enfants lançons des pierres et, à cause de cela, ils nous accusent et nous mettent en prison ». Un jour il a entendu parler de Cuba et alors il a dit : « Fidel est de là-bas ».

    Aminatou et eux

    Cela pourrait bien être un chêne, mais il s’agit d’une femme, forte et aimable dans des proportions identiques. Mince, avec la peau couleur cannelle et des yeux extrêmement fragiles à cause du bandage que ses géôliers marocains lui faisaient porter pendant les quatre ans qu’ils l’avaient fait disparaître.

    Je l’ai physiquement vue une dernière fois le 6 novembre dernier et alors je n’ai pas pu imaginer qu’une semaine après plusieurs de ceux que partageons le travail avec elle ce jour-là allions être dans les rues pour exiger aux Gouvernements d’Espagne et du Maroc de la libérer de son assignation à résidence à Lanzarote et la laisser retourner à El Aaiún, avec ses enfants et son peuple.

    Aujourd’hui, presqu’un an plus tard, pendant que je sauve ces souvenirs des prisonniers que je connais, je pense aux 3.500 victimes des attentats terroristes contre Cuba. Je pense aussi à plus de 2 mille victimes avec des séquelles permanentes qui s’ajoutent à ces crimes. Je pense à Girón, au blocage.

    Je pense à Elián González et à la terrible histoire de la Loi d’Ajustement cubain; aux diplomates assassinés, au touriste italien qui est mort après l’explosion d’une bombe dans un hôtel de La Havane. Je pense à la dure mission que Les Cinq ont accepté d’entamer; à ceux qui ont découvert et ont pu freiner; aux vies qu’ils ont sauvées.

    Je pense à leur jugement et à leurs condamnations; je pense au trou, où il ne doit pas y avoir du temps et où chaque minute doit durer tout le temps, je ne sais pas.

    Eux, par exemple, je ne les connais pas; par contre je sais qu’ils sont beaucoup plus libres que leurs géôliers; qu’ils jouissent de la liberté de résister, de la liberté d’être dignes, de la liberté d’être loyaux à leur peuple et à la Révolution qui les a illuminés.

    Les Cinq, en s’y penchant, ressemblent beaucoup aux prisonniers que je connais. Tous ensemble, aux côtés de millions de personnes qui dans le monde exigent le retour à Cuba d’Antonio, René, Fernando, Ramon et Gerardo, partagent une liberté que je n’ai pas citée : se battre.

    Note :

    (1) Muhammad Jamal au-Durrah, l’enfant palestinien assassiné par l’armée israélienne dans la Bande de Gaza, le 30 septembre 2000, dans les premiers jours de la Deuxième Intifada.

    M.L. Gonzalez

    Rebelion, 13/9/2010