Mois : septembre 2010

  • Le président de la République salue le soutien du Mexique au peuple sahraoui

    Mexico City (Mexique), 15/09/2010 (SPS) Le président de la République, SG du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz, a salué mardi la position du Mexique de soutien à la lutte du peuple sahraoui pour la liberté et l’indépendance, à l’issue d’une cérémonie de solidarité avec la cause sahraouie qui s’est tenue à Mexico.

    « Au cours de notre lutte constante pour la décolonisation et l’indépendance en Afrique, le Mexique a toujours été avec à nos côtés » a-t-il dit.
    Le président de la République a appelé la communauté internationale à faire pression sur le Gouvernement marocain pour mettre en œuvre les exigences de la légalité internationale, le respect des droits de l’homme au Sahara occidental et l’arrêt du pillage des ressources naturelles de ce pays « , occupé illégalement par le Maroc depuis plus de trois décennies.
    « Le Gouvernement marocain continue à dresser des obstacles devant la tenue du référendum d’autodétermination devant permettre au peuple sahraoui de choisir librement son futur », a-t-il souligné, ajoutant qu’ »actuellement le Maroc empêche la relance des négociations directes supervisé par l’Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU au Sahara occidental, l’Ambassadeur Christopher Ross ».
    Le Président de la République, Mohamed Abdelaziz, est arrivé dimanche au Mexique sur invitation de son homologue mexicain, Felipe Calderon pour prendre part aux cérémonies commémorant le bicentenaire de l’indépendance des Etats unis mexicains. (SPS)

  • Rapport Observatoire DH sur le Sahara Occidental en 2009

    Harcèlement des défenseurs qui dénoncent les violations des droits de l’Homme au Sahara occidental

    En 2009, les défenseurs des droits des Sahraouis ont continué de subir des actes de réression et d’intimidation. Ainsi, le 24 juin 2009, la Cour d’appel d’Agadir a confirmé la condamnation à15 ans de prison ferme prononcée en première instance à l’encontre de M. Yahya Mohamed al-Hafed Aaza, membre du Collectif des défenseurs sahraouis des droits de l’Homme (CODESA). M. Aaza a été arrêté le 29 février 2008 dans son magasin à Tan-Tan, dans le sud du Maroc, pour avoir pris part édes manifestations pacifiques qui avaient eu lieu deux jours plus tôt et au cours desquelles un policier avait été tué. Au cours de l’audience, la Cour n’a pas pris en compte les allégations de torture subies par le prévenu après son arrestation et durant son incarcération. Fin 2009, il était détenu à la prison d’Ait Melloul, près d’Agadir. 

    D’autre part, M. Ennaama Asfari, co-président du Comité pour le respect des droits de l’Homme au Sahara occidental (CORELSO), a été placé en détention le 14 août 2009 après une altercation avec un policier lors d’un contrôle de police à un barrage routier près de la ville de Tantan dans le sud du Maroc. La dispute aurait pour origine un porte-clef détenu par M. Asfari représentant le drapeau de la Réublique arabe sahraouie démocratique. Condamné le 27 août 2009 à quatre mois d’emprisonnement par le Tribunal de Tan-tan pour “outrage à agent public”, M. Asfari a été libéré 14 décembre 2009. 

    Par ailleurs, le 8 octobre 2009, sept défenseurs des droits de l’Homme originaires du Sahara occidental, M. Ali Salem Tamek, vice-président du CODESA, M. Brahim Dahane, président de l’ASVDH, M. Ahmad Anasiri, secrétaire général du Comité sahraoui pour la défense des droits humains à Smara, membre du conseil de coordination de l’ASVDH et directeur général de l’AMDH à Smara, M. Yahdih Ettarrouzi, membre de l’AMDH à Laayoune, M. Saleh Lebayhi, président du Forum pour la protection des enfants sahraouis et responsable de la branche de Smara de l’AMDH, Mme Degja Lachgar, membre du bureau exécutif de l’ASVDH, et M. Rachid Sghaer, membre du Comité contre la torture à Dakhla, ont été arrêtés par des agents de la sécurité marocaine à l’aéroport Mohamed V de Casablanca alors qu’ils revenaient d’une visite des camps de réfugiés sahraouis situés dans le sud-ouest de l’Algérie. En décembre, ils ont été déférés devant le juge d’instruction du Tribunal militaire de Rabat. Fin 2009, ils restaient détenus sans jugement à la prison de Salé. Mme Elghalia Djimi et M. Duihi Hassan, respectivement vice-présidente et membre de l’ASVDH, ont quant à eux fait l’objet de mesures d’intimidation de la part de policiers en civil qui se sont présentés à leurs domiciles respectivement les 3 et 10 novembre 2009 alors qu’ils recevaient des avocats espagnols menant une enquête internationale sur la situation des droits de l’Homme au Sahara occidental. Les agents de police ont ordonné aux avocats de rejoindre leur hôtel et ont informé à tort les deux défenseurs des droits de l’Homme qu’il était interdit selon la loi marocaine de recevoir des étrangers sans autorisation des autorités locales.   
    Source : C.durable.info, Rapport de l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’homme (FIDH et OMCT) 16/9/2010
  • Les tares qui ternissent l’image extérieure du makhzen

    L’université d’été organisée à Casablanca, qui a regroupé des participants de plusieurs nationalités, n’a pas soufflé un seul mot sur le Sahara-Occidental au cours des débats organisés autour de la paix.Deux événements ont eu à bouleverser la scène politique maghrébine la semaine dernière, tout en ayant un impact beaucoup plus marqué sur le Maroc. Le premier étant le message adressé par le président des Etats-Unis, Barack Obama, au roi Mohammed VI concernant le règlement du conflit au Sahara-Occidental tandis que le second concerne les réactions suscitées par la polémique enclenchée par un ancien général français sur l’assassinat des moines de Tibhirine (Algérie) en 1996. 

    Les lectures ayant été faites de ces deux événements reflètent la précarité de l’ouverture politique au Maroc, mais aussi la nature de la politique régionale que le royaume tente d’imposer sur la scène maghrébine. Parallèlement à ces deux événements, la faculté des sciences juridiques et économiques de l’université Hassan II de Casablanca abritait, du 6 au 12 juillet 2009, l’université d’été du Réseau euro-méditerranéen d’universitaires (REMU). Dès lors que cette manifestation a mobilisé quelque 150 participants, étudiants, enseignants et chercheurs, venus d’une quinzaine d’universités d’Europe et du monde arabe, autour d’une variété de thèmes aussi sensibles que stratégiques comme les conflits dans le bassin méditerranéen et la coopération Euromed, la logique du « politiquement correct », tel que souhaité par le Makhzen, requerra le verrouillage des questions qui induiraient une remise en cause de la politique marocaine, en dépit du fait que ladite université d’été s’est tenue sous le slogan combien flatteur de « La paix en Méditerranée, à quelles conditions ? ».

    Dans ce milieu universitaire, les participants, de diverses nationalités de surcroît, ont été quasiment unanimes à partager le même constat quant à ce black-out total soigneusement imposé sur toutes les questions qui auraient permis de « titiller » le régime de Sa Majesté sur les libertés démocratiques ou la liberté d’expression dans le royaume alaouite. Bien des débats ont été ouverts sur le dossier du Proche-Orient, avec toutes les conséquences que continue d’avoir l’acharnement de l’Etat d’Israël et son armée contre les Palestiniens sur la stabilité dans la région. Ces universitaires ont également évoqué à Casablanca le fléau du terrorisme en le présentant comme étant un des principaux facteurs qui aggravent la vulnérabilité de la coopération régionale. Mais, rien n’a été dit sur le Sahara-Occidental dont le palais royal persiste à bloquer le processus d’autodétermination, conformément à la légalité internationale. Même les professeurs venus des universités européennes ont fait preuve d’une grande prudence à l’université Hassan II de Casablanca sur la question sahraouie. Aucun d’eux n’a jugé utile de remettre en question l’attitude du palais royal vis-à-vis de cette ancienne colonie espagnole même si dans les discussions de coulisses, il n’y a pas un seul qui ne nourrit pas la conviction que la persistance du conflit au Sahara-Occidental a fait échec à l’union maghrébine et participe au déséquilibre ambiant dans les rapports de coopération entre les pays du Maghreb et leurs partenaires de l’Union européenne.

    Durant ce regroupement, les universitaires européens venus entre autres des universités de Liège, Bruxelles, Sienne, Düsseldorf, Cergy et Val d’Oise, n’ont pas jugé utile de s’inscrire en porte-à-faux avec la volonté du régime monarchique dont l’objectif n’est que de réduire la question sahraouie à un vulgaire différend interne marocain et éviter ainsi de lui donner la dimension d’un conflit entre deux Etats ou de considérer la lutte du peuple sahraoui comme une lutte pour l’indépendance. Bien au contraire, dans le cadre de cette université d’été, les participants ont eu droit à une visite guidée à Rabat qui s’est achevée par un diner chez « une notabilité locale » sans que son identité ne soit précisée sur le programme. Dans la soirée, il s’avérera que « le vénérable » hôte des universitaires euro-méditerranéens n’est autre qu’un homme originaire de Smara – l’une des principales villes du Sahara-Occidental actuellement sous contrôle marocain- dont Rabat a récompensé le ralliement en faisant de lui « une personnalité locale », un statut qui l’a hissé à un rang social de prestige. Pour prouver le degré de ses ramifications avec la famille royale, le notable brandira devant ses invités de plusieurs nationalités du bassin méditerranéen un cadre montrant la photo de Hassan II à côté d’un homme qu’il présentera comme son grand-père, en leur précisant que la photo a été prise à son domicile familial à Smara, en marge d’une réunion pour l’unification du Maroc et son Sahara. Néanmoins, les chuchotements se multiplient parmi les invités, susurrant qu’un des frères de cet hôte est membre du Front Polisario, vivant actuellement, en exil, à Madrid. Donc deux frères, l’un incarnant le ralliement et l’autre, la résistance.

    Mais, aussitôt revenus de leur fiesta, aucun de ces universitaires n’a voulu rebondir sur le dossier sahraoui, pourtant leur présence à Casablanca a pour objectif primordial le débat sur la paix en Méditerranée. En insistant sur le pourquoi de cette levée de boucliers sur un conflit que le discours du président Obama et la tournée maghrébine du représentant de Ban Ki-Moon ont, pourtant, propulsé durant la même semaine au-devant de la scène régionale. Des universitaires marocains qui ont souhaité l’anonymat -par peur de représailles- expliqueront que le makhzen fait toujours croire qu’il y a un consensus général à travers le royaume sur la « marocanité » du Sahara et tout courant politique ou gouvernement qui agirait dans le sens inverse trouvera en face de lui la contestation populaire. Cependant, le traitement réservé par la presse marocaine à la lettre adressée par Barack Obama à Mohammed VI, dément vite ce prétendu consensus populaire sur l’annexion du Sahara au Maroc. Les titres de presse proches du makhzen, comme Le Matin, tentent de se consoler en interprétant le message d’Obama comme un « signal que l’Amérique travaillera aux côtés du Maroc ». En revanche, les médias au ton discordant reconnaissent la volonté des USA à tourner le dos au projet « autonomiste marocain ». L’hebdomadaire Le journal, le plus engagé des médias marocains, citera à cet effet les observateurs qui voient dans le message d’Obama « un subtil rappel à l’ordre adressé au Maroc ».

    Le Maroc hebdo, en dépit de son allégeance à Sa Majesté, s’est posé des questions de type « que signifient donc ces expressions (le message d’Obama, ndlr) ? Exprimeraient-elles quelques réserves par rapport au projet marocain d’autonomie interne dans les provinces sahariennes (…) ? ». Mais, dans le même numéro, Maroc hebdo s’en prendra au pouvoir algérien, en exploitant les déclarations du général François Buchwalter qui a imputé aux forces de l’ANP l’assassinat des sept moines trappistes de Tbhirine, en 1996. Reproduisant les thèses des partisans du « qui tue qui » sous forme de dossier avec des photos de hauts gradés algériens (les généraux Khaled Nezzar, Mohamed Lamari, Larbi Belkheir et Médiène), sous le titre accrocheur « Les bourreaux d’Alger », ce journal ira jusqu’à affirmer que « personne n’est dupe, le GIA est le bras armé du DRS du général Médiène » tout en présentant Djamel Zitouni comme « la taupe des services secrets ». C’est de cette façon que les pays du Maghreb achèvent l’espoir d’une union régionale, en se livrant des batailles au sommet et obligeant les peuples de la région à vivre dans l’isolement.

    El Watan, 22.09.09
  • Comment traquer l’argent versé à l’Aqmi ?

    L’Algérie face à l’ingérence étrangère dans le Sahel

    Comment traquer l’argent versé à l’Aqmi ?
    Dans un contexte marqué par une grande faille dans le traitement du kidnapping dans la région du Sahel comme source de financement des terroristes, l’Algérie essaie de trouver la bonne solution, puisque au moment où elle tient à sa position portant «rejet total» du paiement de rançons aux groupes terroristes, des capitales occidentales choisissent de négocier la libération de leurs otages détenus par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), dont Madrid qui aurait dépensé 8 millions d’euros pour libérer ses trois ressortissants. Alors qu’au cours d’une visite à Alger, le ministre des Affaires étrangères espagnol, Miguel Angel Moratinos, avait décalré que son pays allait soutenir la proposition algérienne. Une proposition qui porte «sur la nécessité d’arriver à un consensus international autour d’une résolution des Nations unies condamnant le paiement de rançons». Ainsi, l’Algérie se retrouve seule à essayer de faire face à la situation «délicate» que connaît le Sahel tout en refusant «l’ingérence étrangère». Mais plusieurs capitales occidentales préfèrent négocier avec Aqmi et payer les rançons, donc, les terroristes auront toujours de quoi s’acheter des armes, dont la première cible est les pays de la région. 
    Il y a trois jours, Kamel Rezag Bara, conseiller à la présidence de la République, chargé des affaires de terrorisme, a déclaré que depuis 2005, «les rançons versées dans la région du Sahel ont rapporté plus de 50 millions d’euros aux groupes terroristes d’Aqmi». En matière de classement des pays, «l’Espagne aurait versé 8 millions d’euros pour libérer ses ressortissants retenus par la branche maghrébine d’Al-Qaïda», suivie de «l’Italie avec 3,6 millions dépensés pour la libération de deux otages aux mains d’Aqmi en mai», et enfin «l’Autriche, qui aurait versé 2,5 millions pour la libération de deux otages en avril 2009». 
    Dans ce cadre, un émissaire espagnol est attendu aujourd’hui à Alger pour une visite de travail. Il s’agit du secrétaire d’Etat espagnol chargé de l’Amérique latine, Juan Pablo de Laiglesia. C’est ce qui a été indiqué à l’APS par une source du ministère des Affaires étrangères. Durant son séjour, le responsable espagnol aura des entretiens avec Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines. Les deux responsables vont aborder «les relations bilatérales ainsi que les questions politiques internationales et régionales d’intérêt commun, notamment la coopération euro-méditerranéenne, la lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel ainsi que les derniers développements de la question du Sahara occidental». 
    Mais en réalité, la lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel, notamment en matière de coopération, sera le point le plus sensible qui sera abordé entre le responsable espagnol et les responsables algériens vu les enjeux et surtout les «menaces» de la situation au Sahel. En tout cas, l’émissaire espagnol arrivera en Algérie à la veille d’une «rencontre qui regroupera aujourd’hui, à Alger, des responsables militaires d’Algérie, du Mali, de Mauritanie et du Niger», selon l’agence de presse koweitienne Kuna qui cite un haut responsable algérien. 
    Cette rencontre a pour objectif «la création d’une cellule de renseignement chargée du suivi des activités des groupes armés affiliés à l’AQMI». Cette réunion a été précédée par une rencontre des attachés de défense des ambassades des pays cités. En tout cas, même la radio française RFI a annoncé une rencontre à huis clos qui aurait eu lieu mardi dernier. Une rencontre qui serait consacrée à «comment traquer l’argent sale d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) issu des enlèvements d’étrangers et de contrebande dans la région du Sahel». Cependant, du côté des autorités algériennes, aucune information n’a filtré. Ainsi, face à l’attitude des capitales occidentales, les pays du Sahel se trouvent dans l’obligation d’assumer une mission «difficile» qui constitue à trouver une solution pour mettre un terme à l’usage de cet argent dans l’achat d’armes et autres, dont les premières victimes sont les citoyens des pays de la région. 
    A rappeler que bien avant Madrid, la France avait exercé une pression sur le Mali pour répondre aux exigences d’Al Qaïda, même si Paris essaye toujours de démentir son implication dans l’échange de Pierre Camatte, un otage français contre la libération de quatre terroristes dont deux Algériens revendiqués par l’Algérie. Il est à souligner que pour le cas de l’Espagne, ce pays est lié à l’Algérie par un Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération signé en octobre 2002. Ainsi, on se demande si l’Algérie peut faire confiance à ses voisins de la Méditerranée et ceux du Sahel dans son combat contre le terrorisme dans cette région ? 
    Par Nacera Chenafi
    Le Jour d’Algérie, 16/9/2010

  • Ambassadeur de France : «Nous soutenons les résolutions de l’ONU»

    L’ambassadeur de France à Alger à propos du Sahara Occidental : «Nous soutenons les résolutions de l’ONU»

    L’ambassadeur de France à Alger affirmera que «Raffarin n’est pas Monsieur Algérie», contrairement à ce qui a été rapporté dans la presse depuis la nomination de ce dernier.

    Suite à la nomination de l’ancien Premier ministre français Jean-Pierre Raffarin pour coordonner et renforcer la coopération économique entre l’Algérie et la France, la secrétaire française d’Etat au commerce extérieur arrivera en début de semaine prochaine pour préparer la visite de Raffarin, a annoncé hier, lors d’une rencontre organisée à sa résidence, l’ambassadeur de France à Alger, Xavier Driencourt. Ainsi, c’est dans un langage diplomatique affichant une volonté de dépassionner les sujets qui bloquent les relations entre la France et l’Algérie qu’il a affirmé que les relations franco- algériennes connaissent depuis trois mois, «une nouvelle étape», notamment avec le dénouement de l’affaire Hasseni qui constituait un dossier épineux dans la relation entre les deux pays. Espérant ainsi «un nouveau rythme dans les relations algéro-françaises». C’est dans ce contexte que le représentant de l’Etat français affichera une appréhension certaine vis-à-vis du projet de loi initié par le député FLN criminalisant le colonialisme. Selon le diplomate, «si ce texte devait être voté, cela ne faciliterait pas les relations bilatérales et les conséquences seront en chaîne». 

    Jean-Pierre Raffarin, un rôle catalyseur 

    Abordant la nomination de Jean-Pierre Raffarin, l’ambassadeur de France à Alger affirmera que «Raffarin n’est pas Monsieur Algérie», contrairement à ce qui a été rapporté dans la presse depuis la nomination de ce dernier. Et d’expliquer que la mission de ce dernier, ayant lui-même été chef d’entreprise et Premier ministre, est à «caractère purement économique» dont le but est de coordonner les différents projets de coopération économique français implantés en Algérie, et également de soutenir les investissements respectifs aussi bien français en Algérie qu’algériens en France.

    Le diplomate rappellera au passage que la venue de Raffarin pour gérer la coopération économique entre la France et l’Algérie et œuvrer à renforcer les investissements entre les deux pays est intervenue suite à la conversation du 20 juin dernier entre le secrétaire général de l’Elysée, Claude Guéant, et le Premier ministre Ahmed Ouyahia. Interrogé sur la nature des obstacles qui freinent l’investissement français en Algérie, Xavier Driencourt relèvera bon nombre de projets qui «datent d’un certain temps», à l’instar de Saint Gobin, de projets industriels pharmaceutiques, de l’automobile et du ciment entre autres, n’ont pas vu le jour «à cause de différentes natures», essentiellement celles d’ordre administratif. A ce propos, le rôle de Jean-Pierre Raffarin, dira le diplomate, sera celui d’un «facilitateur qui catalysera l’énergie des entreprises françaises».

    «Les partenaires algériens sont difficilement identifiables»

    Concernant la loi de finances complémentaire de 2010, Xavier Driencourt la qualifiera de «très compliquée» et de «prolongement» de celle de 2009, avouant que «les entreprises étrangères préféreraient certainement un cadre plus libéral». En revanche, il reconnaîtra avec une certaine satisfaction, allusion faite au crédit documentaire, «un certain nombre de petits aménagements». A ce propos, concernant la mesure exigeant des investisseurs étrangers de contracter un partenariat local à hauteur de 51%, le représentant de l’Etat français soulignera la difficulté des investisseurs étrangers à identifier les bons partenaires algériens, indiquant que «le tissu industriel algérien n’est pas considérable, particulièrement en ce qui concerne le secteur privé». Cependant, l’ambassadeur assurera que «les entreprises françaises, pour leur part, sont conscientes du cadre juridique algérien et ont décidé de s’installer dans le marché algérien dans la durée».

    En outre, pour favoriser les relations économiques entre les deux pays, Xavier Driencourt mettra l’accent sur l’importance du «climat politique» qui permettrait d’asseoir cette coopération. Aussi, dira-t-il qu’«il faut une impulsion du contexte politique».

    Un climat politique qui, selon lui, est en amélioration, notamment avec les dernières visites des émissaires du président Sarkozy en Algérie. Il indiquera l’installation prochaine de la nouvelle Chambre de commerce algéro-française qui donnera justement un cadre administratif et juridique à cette coopération. De surcroît, la facilitation de l’octroi des visas algériens pour les hommes d’affaires français viendra encourager la venue de ces derniers pour prospecter le marché algérien. Par ailleurs, l’ambassadeur affirmera que dans un cadre de partenariat, il existe beaucoup de potentialités d’entreprises, aussi bien françaises qu’algériennes, pour investir le marché africain.

    «La liste noire est un malentendu»

    Abordé sur la justification d’inscrire l’Algérie sur la fameuse liste noire établie par la France où l’Algérie figure parmi les quatorze Etats considérés comme sources du terrorisme, Xavier Driencourt dira que cette dernière a suscité «un malentendu» et q’elle ne consistait pas en «une discrimination directe envers les Algériens.

    C’est un dispositif qui s’applique à l’ensemble des pays». Et d’ajouter que «c’est un dispositif léger» comparé à ceux pratiqués dans d’autres pays, et qui consiste uniquement à faciliter le contrôle de la police des frontières.

    Interrogé sur la nature des différends franco-algériens, le représentant du chef de l’Etat français répondra qu’il s’agit essentiellement de «dossiers de politique étrangère, particulièrement celui du Sahara occidental», et également des affaires de justice qui ont heurté les Algériens de part leur grande médiatisation.

    Ainsi, pour expliquer la position de la France vis-à-vis du Sahara occidental, le diplomate reconnaîtra que ce sujet constitue une cause de divergence entre l’Algérie et le Maroc. Il soutiendra : «Nous sommes amis du Maroc, mais nous ne sommes pas directement partie prenante du plan d’autonomie proposé par le Maroc», poursuivant que la France soutient les résolutions de l’ONU.

    S’agissant du dossier des otages, Xavier Driencourt affirmera que le développement d’une zone de non-droit dans la région du Sahel, et qui peut s’étendre à d’autres pays, est «une source de préoccupation majeure pour la France». A ce sujet, l’ambassadeur démentira formellement que la France a versé une quelconque rançon contre la libération en février dernier de Pierre Camatte, détenu par l’AQMI. En outre, il soulignera que la France est reconnaissante pour «les efforts consentis par l’Algérie dans la lutte contre le terrorisme dans cette région».

    Par Lynda N.Bourebrab

  • Les tares qui ternissent l’image extérieure du makhzen

    L’université d’été organisée à Casablanca, qui a regroupé des participants de plusieurs nationalités, n’a pas soufflé un seul mot sur le Sahara-Occidental au cours des débats organisés autour de la paix.Deux événements ont eu à bouleverser la scène politique maghrébine la semaine dernière, tout en ayant un impact beaucoup plus marqué sur le Maroc. Le premier étant le message adressé par le président des Etats-Unis, Barack Obama, au roi Mohammed VI concernant le règlement du conflit au Sahara-Occidental tandis que le second concerne les réactions suscitées par la polémique enclenchée par un ancien général français sur l’assassinat des moines de Tibhirine (Algérie) en 1996. 

    Les lectures ayant été faites de ces deux événements reflètent la précarité de l’ouverture politique au Maroc, mais aussi la nature de la politique régionale que le royaume tente d’imposer sur la scène maghrébine. Parallèlement à ces deux événements, la faculté des sciences juridiques et économiques de l’université Hassan II de Casablanca abritait, du 6 au 12 juillet 2009, l’université d’été du Réseau euro-méditerranéen d’universitaires (REMU). Dès lors que cette manifestation a mobilisé quelque 150 participants, étudiants, enseignants et chercheurs, venus d’une quinzaine d’universités d’Europe et du monde arabe, autour d’une variété de thèmes aussi sensibles que stratégiques comme les conflits dans le bassin méditerranéen et la coopération Euromed, la logique du « politiquement correct », tel que souhaité par le Makhzen, requerra le verrouillage des questions qui induiraient une remise en cause de la politique marocaine, en dépit du fait que ladite université d’été s’est tenue sous le slogan combien flatteur de « La paix en Méditerranée, à quelles conditions ? ».

    Dans ce milieu universitaire, les participants, de diverses nationalités de surcroît, ont été quasiment unanimes à partager le même constat quant à ce black-out total soigneusement imposé sur toutes les questions qui auraient permis de « titiller » le régime de Sa Majesté sur les libertés démocratiques ou la liberté d’expression dans le royaume alaouite. Bien des débats ont été ouverts sur le dossier du Proche-Orient, avec toutes les conséquences que continue d’avoir l’acharnement de l’Etat d’Israël et son armée contre les Palestiniens sur la stabilité dans la région. Ces universitaires ont également évoqué à Casablanca le fléau du terrorisme en le présentant comme étant un des principaux facteurs qui aggravent la vulnérabilité de la coopération régionale. Mais, rien n’a été dit sur le Sahara-Occidental dont le palais royal persiste à bloquer le processus d’autodétermination, conformément à la légalité internationale. Même les professeurs venus des universités européennes ont fait preuve d’une grande prudence à l’université Hassan II de Casablanca sur la question sahraouie. Aucun d’eux n’a jugé utile de remettre en question l’attitude du palais royal vis-à-vis de cette ancienne colonie espagnole même si dans les discussions de coulisses, il n’y a pas un seul qui ne nourrit pas la conviction que la persistance du conflit au Sahara-Occidental a fait échec à l’union maghrébine et participe au déséquilibre ambiant dans les rapports de coopération entre les pays du Maghreb et leurs partenaires de l’Union européenne.

    Durant ce regroupement, les universitaires européens venus entre autres des universités de Liège, Bruxelles, Sienne, Düsseldorf, Cergy et Val d’Oise, n’ont pas jugé utile de s’inscrire en porte-à-faux avec la volonté du régime monarchique dont l’objectif n’est que de réduire la question sahraouie à un vulgaire différend interne marocain et éviter ainsi de lui donner la dimension d’un conflit entre deux Etats ou de considérer la lutte du peuple sahraoui comme une lutte pour l’indépendance. Bien au contraire, dans le cadre de cette université d’été, les participants ont eu droit à une visite guidée à Rabat qui s’est achevée par un diner chez « une notabilité locale » sans que son identité ne soit précisée sur le programme. Dans la soirée, il s’avérera que « le vénérable » hôte des universitaires euro-méditerranéens n’est autre qu’un homme originaire de Smara – l’une des principales villes du Sahara-Occidental actuellement sous contrôle marocain- dont Rabat a récompensé le ralliement en faisant de lui « une personnalité locale », un statut qui l’a hissé à un rang social de prestige. Pour prouver le degré de ses ramifications avec la famille royale, le notable brandira devant ses invités de plusieurs nationalités du bassin méditerranéen un cadre montrant la photo de Hassan II à côté d’un homme qu’il présentera comme son grand-père, en leur précisant que la photo a été prise à son domicile familial à Smara, en marge d’une réunion pour l’unification du Maroc et son Sahara. Néanmoins, les chuchotements se multiplient parmi les invités, susurrant qu’un des frères de cet hôte est membre du Front Polisario, vivant actuellement, en exil, à Madrid. Donc deux frères, l’un incarnant le ralliement et l’autre, la résistance.

    Mais, aussitôt revenus de leur fiesta, aucun de ces universitaires n’a voulu rebondir sur le dossier sahraoui, pourtant leur présence à Casablanca a pour objectif primordial le débat sur la paix en Méditerranée. En insistant sur le pourquoi de cette levée de boucliers sur un conflit que le discours du président Obama et la tournée maghrébine du représentant de Ban Ki-Moon ont, pourtant, propulsé durant la même semaine au-devant de la scène régionale. Des universitaires marocains qui ont souhaité l’anonymat -par peur de représailles- expliqueront que le makhzen fait toujours croire qu’il y a un consensus général à travers le royaume sur la « marocanité » du Sahara et tout courant politique ou gouvernement qui agirait dans le sens inverse trouvera en face de lui la contestation populaire. Cependant, le traitement réservé par la presse marocaine à la lettre adressée par Barack Obama à Mohammed VI, dément vite ce prétendu consensus populaire sur l’annexion du Sahara au Maroc. Les titres de presse proches du makhzen, comme Le Matin, tentent de se consoler en interprétant le message d’Obama comme un « signal que l’Amérique travaillera aux côtés du Maroc ». En revanche, les médias au ton discordant reconnaissent la volonté des USA à tourner le dos au projet « autonomiste marocain ». L’hebdomadaire Le journal, le plus engagé des médias marocains, citera à cet effet les observateurs qui voient dans le message d’Obama « un subtil rappel à l’ordre adressé au Maroc ».

    Le Maroc hebdo, en dépit de son allégeance à Sa Majesté, s’est posé des questions de type « que signifient donc ces expressions (le message d’Obama, ndlr) ? Exprimeraient-elles quelques réserves par rapport au projet marocain d’autonomie interne dans les provinces sahariennes (…) ? ». Mais, dans le même numéro, Maroc hebdo s’en prendra au pouvoir algérien, en exploitant les déclarations du général François Buchwalter qui a imputé aux forces de l’ANP l’assassinat des sept moines trappistes de Tbhirine, en 1996. Reproduisant les thèses des partisans du « qui tue qui » sous forme de dossier avec des photos de hauts gradés algériens (les généraux Khaled Nezzar, Mohamed Lamari, Larbi Belkheir et Médiène), sous le titre accrocheur « Les bourreaux d’Alger », ce journal ira jusqu’à affirmer que « personne n’est dupe, le GIA est le bras armé du DRS du général Médiène » tout en présentant Djamel Zitouni comme « la taupe des services secrets ». C’est de cette façon que les pays du Maghreb achèvent l’espoir d’une union régionale, en se livrant des batailles au sommet et obligeant les peuples de la région à vivre dans l’isolement.

    El Watan, 22.09.09
  • Mauvais temps pour la putain du Maghreb

    Beaucoup d’encre a été versé cet été par l’opinion publique espagnole sur les tensions hispano-marocaines, le Sahara Occidental, le chantage marocain. Certains écrivent sur base de connaissance, d’autres du bon sens et du sentiment. Trois opinions qui convergent dans un même point : la souveraineté d’un peuple, les sahraouis, abandonnés à leur sort.


    Plus de 36 ans se sont écoulés depuis que l’Espagne remetta le territoire sahraoui au Maroc et à la Mauritanie pour des intérêts étrangers. Des milliers de bouches affamées ont débarqué dans notre cher pays pour en faire un bordel comme celui qui existe dans les frontières héritées du protectorat français.

    Le roi le plus sanguinaire de l’histoire du Maroc, Hassan II, le fils de l’esclave Abla Leglaouiya, agissant en tant que vrai bâtard, a investi avec ses troupes le Sahara et il a pu déguster le thé à El Aaiun, mais c’était un thé d’un goût amer, un goût à poudre, la poudre des fusils sahraouis qui retentaient dans tous les coins du pays, de ces braves qui ont refusé de se rendre au fait accompli. 

    Trente-six ans après, le Maroc doit faire la pute pour avoir un soutien à ses prétentions. Même l’accord de pêche est menacé de boycott si le Maroc ne prouve pas que les sahraouis bénéficient de leurs ressources naturelles. Qu’est-ce que le Makhzen va faire maintenant? Demander le départ de Ross? Perpétrer de nouveaux attentats pour semer la zizanie en Europe?

    Les autorités de Rabat ont tout donné. Leur sol ne leur appartient plus, mais aux multinationales. La terre marocaine a été convertie en paradis pour les touristes et les pervers. Leurs prisons ont été ouvertes à la CIA pour torturer les musulmans. Les sionistes sont flattés sans gêne. La région de Tan-Tan a été offerte pour l’Africom, mais Washington n’en veut pas à cause des conditions marocaines toujours relatives à l’annexion du Sahara.

    La putain du Maghreb se trouve dans la mouise et Sarkozy n’est pas en état de faire grand chose pour eux.
  • Comment traquer l’argent versé à l’Aqmi ?

    L’Algérie face à l’ingérence étrangère dans le Sahel

    Comment traquer l’argent versé à l’Aqmi ?
    Dans un contexte marqué par une grande faille dans le traitement du kidnapping dans la région du Sahel comme source de financement des terroristes, l’Algérie essaie de trouver la bonne solution, puisque au moment où elle tient à sa position portant «rejet total» du paiement de rançons aux groupes terroristes, des capitales occidentales choisissent de négocier la libération de leurs otages détenus par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), dont Madrid qui aurait dépensé 8 millions d’euros pour libérer ses trois ressortissants. Alors qu’au cours d’une visite à Alger, le ministre des Affaires étrangères espagnol, Miguel Angel Moratinos, avait décalré que son pays allait soutenir la proposition algérienne. Une proposition qui porte «sur la nécessité d’arriver à un consensus international autour d’une résolution des Nations unies condamnant le paiement de rançons». Ainsi, l’Algérie se retrouve seule à essayer de faire face à la situation «délicate» que connaît le Sahel tout en refusant «l’ingérence étrangère». Mais plusieurs capitales occidentales préfèrent négocier avec Aqmi et payer les rançons, donc, les terroristes auront toujours de quoi s’acheter des armes, dont la première cible est les pays de la région. 
    Il y a trois jours, Kamel Rezag Bara, conseiller à la présidence de la République, chargé des affaires de terrorisme, a déclaré que depuis 2005, «les rançons versées dans la région du Sahel ont rapporté plus de 50 millions d’euros aux groupes terroristes d’Aqmi». En matière de classement des pays, «l’Espagne aurait versé 8 millions d’euros pour libérer ses ressortissants retenus par la branche maghrébine d’Al-Qaïda», suivie de «l’Italie avec 3,6 millions dépensés pour la libération de deux otages aux mains d’Aqmi en mai», et enfin «l’Autriche, qui aurait versé 2,5 millions pour la libération de deux otages en avril 2009». 
    Dans ce cadre, un émissaire espagnol est attendu aujourd’hui à Alger pour une visite de travail. Il s’agit du secrétaire d’Etat espagnol chargé de l’Amérique latine, Juan Pablo de Laiglesia. C’est ce qui a été indiqué à l’APS par une source du ministère des Affaires étrangères. Durant son séjour, le responsable espagnol aura des entretiens avec Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines. Les deux responsables vont aborder «les relations bilatérales ainsi que les questions politiques internationales et régionales d’intérêt commun, notamment la coopération euro-méditerranéenne, la lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel ainsi que les derniers développements de la question du Sahara occidental». 
    Mais en réalité, la lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel, notamment en matière de coopération, sera le point le plus sensible qui sera abordé entre le responsable espagnol et les responsables algériens vu les enjeux et surtout les «menaces» de la situation au Sahel. En tout cas, l’émissaire espagnol arrivera en Algérie à la veille d’une «rencontre qui regroupera aujourd’hui, à Alger, des responsables militaires d’Algérie, du Mali, de Mauritanie et du Niger», selon l’agence de presse koweitienne Kuna qui cite un haut responsable algérien. 
    Cette rencontre a pour objectif «la création d’une cellule de renseignement chargée du suivi des activités des groupes armés affiliés à l’AQMI». Cette réunion a été précédée par une rencontre des attachés de défense des ambassades des pays cités. En tout cas, même la radio française RFI a annoncé une rencontre à huis clos qui aurait eu lieu mardi dernier. Une rencontre qui serait consacrée à «comment traquer l’argent sale d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) issu des enlèvements d’étrangers et de contrebande dans la région du Sahel». Cependant, du côté des autorités algériennes, aucune information n’a filtré. Ainsi, face à l’attitude des capitales occidentales, les pays du Sahel se trouvent dans l’obligation d’assumer une mission «difficile» qui constitue à trouver une solution pour mettre un terme à l’usage de cet argent dans l’achat d’armes et autres, dont les premières victimes sont les citoyens des pays de la région. 
    A rappeler que bien avant Madrid, la France avait exercé une pression sur le Mali pour répondre aux exigences d’Al Qaïda, même si Paris essaye toujours de démentir son implication dans l’échange de Pierre Camatte, un otage français contre la libération de quatre terroristes dont deux Algériens revendiqués par l’Algérie. Il est à souligner que pour le cas de l’Espagne, ce pays est lié à l’Algérie par un Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération signé en octobre 2002. Ainsi, on se demande si l’Algérie peut faire confiance à ses voisins de la Méditerranée et ceux du Sahel dans son combat contre le terrorisme dans cette région ? 
    Par Nacera Chenafi
    Le Jour d’Algérie, 16/9/2010

  • Ambassadeur de France : «Nous soutenons les résolutions de l’ONU»

    L’ambassadeur de France à Alger à propos du Sahara Occidental : «Nous soutenons les résolutions de l’ONU»

    L’ambassadeur de France à Alger affirmera que «Raffarin n’est pas Monsieur Algérie», contrairement à ce qui a été rapporté dans la presse depuis la nomination de ce dernier.

    Suite à la nomination de l’ancien Premier ministre français Jean-Pierre Raffarin pour coordonner et renforcer la coopération économique entre l’Algérie et la France, la secrétaire française d’Etat au commerce extérieur arrivera en début de semaine prochaine pour préparer la visite de Raffarin, a annoncé hier, lors d’une rencontre organisée à sa résidence, l’ambassadeur de France à Alger, Xavier Driencourt. Ainsi, c’est dans un langage diplomatique affichant une volonté de dépassionner les sujets qui bloquent les relations entre la France et l’Algérie qu’il a affirmé que les relations franco- algériennes connaissent depuis trois mois, «une nouvelle étape», notamment avec le dénouement de l’affaire Hasseni qui constituait un dossier épineux dans la relation entre les deux pays. Espérant ainsi «un nouveau rythme dans les relations algéro-françaises». C’est dans ce contexte que le représentant de l’Etat français affichera une appréhension certaine vis-à-vis du projet de loi initié par le député FLN criminalisant le colonialisme. Selon le diplomate, «si ce texte devait être voté, cela ne faciliterait pas les relations bilatérales et les conséquences seront en chaîne». 

    Jean-Pierre Raffarin, un rôle catalyseur 

    Abordant la nomination de Jean-Pierre Raffarin, l’ambassadeur de France à Alger affirmera que «Raffarin n’est pas Monsieur Algérie», contrairement à ce qui a été rapporté dans la presse depuis la nomination de ce dernier. Et d’expliquer que la mission de ce dernier, ayant lui-même été chef d’entreprise et Premier ministre, est à «caractère purement économique» dont le but est de coordonner les différents projets de coopération économique français implantés en Algérie, et également de soutenir les investissements respectifs aussi bien français en Algérie qu’algériens en France.

    Le diplomate rappellera au passage que la venue de Raffarin pour gérer la coopération économique entre la France et l’Algérie et œuvrer à renforcer les investissements entre les deux pays est intervenue suite à la conversation du 20 juin dernier entre le secrétaire général de l’Elysée, Claude Guéant, et le Premier ministre Ahmed Ouyahia. Interrogé sur la nature des obstacles qui freinent l’investissement français en Algérie, Xavier Driencourt relèvera bon nombre de projets qui «datent d’un certain temps», à l’instar de Saint Gobin, de projets industriels pharmaceutiques, de l’automobile et du ciment entre autres, n’ont pas vu le jour «à cause de différentes natures», essentiellement celles d’ordre administratif. A ce propos, le rôle de Jean-Pierre Raffarin, dira le diplomate, sera celui d’un «facilitateur qui catalysera l’énergie des entreprises françaises».

    «Les partenaires algériens sont difficilement identifiables»

    Concernant la loi de finances complémentaire de 2010, Xavier Driencourt la qualifiera de «très compliquée» et de «prolongement» de celle de 2009, avouant que «les entreprises étrangères préféreraient certainement un cadre plus libéral». En revanche, il reconnaîtra avec une certaine satisfaction, allusion faite au crédit documentaire, «un certain nombre de petits aménagements». A ce propos, concernant la mesure exigeant des investisseurs étrangers de contracter un partenariat local à hauteur de 51%, le représentant de l’Etat français soulignera la difficulté des investisseurs étrangers à identifier les bons partenaires algériens, indiquant que «le tissu industriel algérien n’est pas considérable, particulièrement en ce qui concerne le secteur privé». Cependant, l’ambassadeur assurera que «les entreprises françaises, pour leur part, sont conscientes du cadre juridique algérien et ont décidé de s’installer dans le marché algérien dans la durée».

    En outre, pour favoriser les relations économiques entre les deux pays, Xavier Driencourt mettra l’accent sur l’importance du «climat politique» qui permettrait d’asseoir cette coopération. Aussi, dira-t-il qu’«il faut une impulsion du contexte politique».

    Un climat politique qui, selon lui, est en amélioration, notamment avec les dernières visites des émissaires du président Sarkozy en Algérie. Il indiquera l’installation prochaine de la nouvelle Chambre de commerce algéro-française qui donnera justement un cadre administratif et juridique à cette coopération. De surcroît, la facilitation de l’octroi des visas algériens pour les hommes d’affaires français viendra encourager la venue de ces derniers pour prospecter le marché algérien. Par ailleurs, l’ambassadeur affirmera que dans un cadre de partenariat, il existe beaucoup de potentialités d’entreprises, aussi bien françaises qu’algériennes, pour investir le marché africain.

    «La liste noire est un malentendu»

    Abordé sur la justification d’inscrire l’Algérie sur la fameuse liste noire établie par la France où l’Algérie figure parmi les quatorze Etats considérés comme sources du terrorisme, Xavier Driencourt dira que cette dernière a suscité «un malentendu» et q’elle ne consistait pas en «une discrimination directe envers les Algériens.

    C’est un dispositif qui s’applique à l’ensemble des pays». Et d’ajouter que «c’est un dispositif léger» comparé à ceux pratiqués dans d’autres pays, et qui consiste uniquement à faciliter le contrôle de la police des frontières.

    Interrogé sur la nature des différends franco-algériens, le représentant du chef de l’Etat français répondra qu’il s’agit essentiellement de «dossiers de politique étrangère, particulièrement celui du Sahara occidental», et également des affaires de justice qui ont heurté les Algériens de part leur grande médiatisation.

    Ainsi, pour expliquer la position de la France vis-à-vis du Sahara occidental, le diplomate reconnaîtra que ce sujet constitue une cause de divergence entre l’Algérie et le Maroc. Il soutiendra : «Nous sommes amis du Maroc, mais nous ne sommes pas directement partie prenante du plan d’autonomie proposé par le Maroc», poursuivant que la France soutient les résolutions de l’ONU.

    S’agissant du dossier des otages, Xavier Driencourt affirmera que le développement d’une zone de non-droit dans la région du Sahel, et qui peut s’étendre à d’autres pays, est «une source de préoccupation majeure pour la France». A ce sujet, l’ambassadeur démentira formellement que la France a versé une quelconque rançon contre la libération en février dernier de Pierre Camatte, détenu par l’AQMI. En outre, il soulignera que la France est reconnaissante pour «les efforts consentis par l’Algérie dans la lutte contre le terrorisme dans cette région».

    Par Lynda N.Bourebrab

  • Le CNI espagnol tombe dans le piège marocain


    Le Makzen est un système imprégné d’une culture de criminalité. Il recourt à des tactiques de mystification et d’intimidation pour accomplir ce qu’elle ne peut réaliser par des moyens honnêtes. Parmi ses nombreux agissements malhonnêtes, la création de ces associations pour,  le cas échéant, les livrer à des démonstrations de force quasi militaires. Ces démonstrations constituent des intimidations politiques, et le rôle des autorités de Rabat et leur réaction complaisante indiquent clairement que ces actes sont cautionnés par le palais. Les hordes sauvages mobilisées autour de la frontière de Melilla, avec le soutien tacite des forces de police de l’Etat marocain était un avis préalable de ce qui pourrait arriver aux espagnols si jamais le gouvernement de Madrid ne s’alignait pas sur la position marocains concernant le Sahara Occidental.

    L’attitude marocaine envers l’Espagne relève carrément du terrorisme d’Etat. Mohamed VI, se réfugiant derrière des associations et des hackers, ils se permet tout. Et tous les moyens sont bons pour faire pression sur l »Espagne, y compris l’intimidation, l’harcèlement, la provocation, même si parfois le but n’est autre que de maintenir l’hystérie collective du nationalisme marocain basé sur l’expansionnisme et l’agression des voisins.

    Dans tout le vacarme créé par les voyous du Maroc, ils essayent de cacher ce qu’ils ont fait avec l’invasion du Sahara Occidental en avortant le processus de décolonisation de l’ex-colonie espagnole en Afrique du Nord, en se réfugiant derrière un droit rejeté par le Tribunal Internationa de la Haye qui avait écarté tout titre de souveraineté sur les sahraouis.

    Les menaces proférées sur Internet contre l’Espagne ne sont qu’une partie de ce jeu à qui s’adonnent, par addiction, les tortionnaires de Rabat, pour raviver le fantôme de la peur qui traîne depuis les attentats du 11 mars 2004. Mais le CNI, les services secrets espagnols sont tombés dans le piège. Ils pensent vraiment que ces menaces proviennent de gens excités par la discothèque murcienne.