Mois : septembre 2010

  • Enquête sur le narco-état du Maroc

    Enquête exclusive : Nador – Maroc le detroit du hashich


    Pas une semaine sans que de puissants hors-bords bourrés de haschisch fassent trajet en direction de petites criques discrètes d’où les attendent des trafiquants qui remonteront la drogue à toute vitesse vers le nord de l’Europe.


    C’est un extrait de l’émission dont une partie était consacré au rif en particulier a la région de Nador.

    Quelles quantités de drogues parviennent à quitter les côtes marocaines. Notre enquête va nous mener à Nador, une importante ville côtière à plusieurs dizaines de kilomètres à l’est du Détroit du Gibraltar. Surplace, nous irons de surprise en surprise. C’est à partir de cette zone que les traficants font partir les plus grosses cargaisons de drogue à destination des côtes espagnoles. 

    La côte recèle de nombreuses criques, des caches idéales pour l’embarquement discret. Ici, c’est un secret de polichinelle, mais rares sont ceux qui acceptent d’en parler. Chakib Alkhiyari est président d’une association locale de défense des droits de l’homme. Avec le maire de Beni Chiker, une petite commune toute proche de Nador, ils veulent dénoncer ce qui se passe dans cette région.

    Alkhiyari : « Cette commune a connu beaucoup de problèmes liés à la drogue. Il y a le trafic des zodiacs qui partent vers l’Europe chargés de cannabis. » 

    Alkhiyari veut nous présenter le maire de Beni Chiker. Tahar Toufali est un opposant au gouvernement de Rabat. Cet élu local est considéré comme le chevalier blanc de la lutte anti-drogue dans la région. Il accuse l’Etat de trop fermer les yeux sur le trafic dans le Détroit. 


    Toufali : « Le rôle du pouvoir public, c’est quoi? Qu’est-ce qu’ils ont fait comme alternative pour stopper la drogue? Pour stopper l’immigration? Il fait rien du tout, il n’investit aucun effort. Vous savez, la drogue dure se vend ici dans les routes, et le hachich qui a fait des ravages. Mais qui agit en conséquence? »

    La côte nord du Maroc serait-elle une zone d’impunité pour les trafiquants? Le maire veut nous le prouver.

    En haut de ces fallaises, une tour de guêt sur laquelle flotte le drapeau marocain. Ici, l’armée est donc bien présente. D’ailleurs, l’un des militaires chargés de la surveillance du litoral se met rapidement à nous observer. Si des zodiacs partent d’ici, ce militaire les a vus forcément. 

    Chakib : Est-ce que vous avez déjà vu des zodiacs des contrebandiers ici?

    Militaire: Non, j’en ai jamais vu. Je suis nouveau ici. 

    Toufali: Il est nouveau, donc il n’est pas expérimenté.

    Chakib : Vraiment, tu n’as jamais vu de bateau chargé de hachich?

    Militaire : Je le jure. Dieu est témoin, vraiment. J’en ai jamais vu. 

    Il n’y a pas de chance pour ce militaire. Quelques minutes plus tard, en plein dans sa zone de surveillance, il y a ben et bien quelque chose qu’il aurait bien dû remarquer. Sous nos yeux, à 400 mètres du rivage fonce l’un des fameux zodiacs utilisés habituellement par les traficants de drogue.

    Chakib : Ca c’est un zodiac de 14 jusqu’à 15 mètres. Il amène la drogue. On a vu qu’ils passent par ici, en présence d’un agent des forces auxiliaires. Donc, les forces auxiliaires sont ici. On est déjà passé par l’autre côté, on a vu les bateaux, toutes les autorités là-bas et devant les pêcheurs. Donc, devant la vue de tout le monde, on voit les zodiacs qui amènent la drogue. Et quand on dit ça, ils disent que nous sommes contre le pays. Donc, on doit comprendre.

    D’après nos guides, ce hors-bord ne doit pas se cacher très loin, alors nous décidons de partir à sa recherche.

    Maire : Les zodiacs sont là. Regarde combien il y en a de zodiacs. 

    Le Maire et Chakib Alkhayari ne croient pas leurs yeux. Au bout du chemin, le spectacle est édifiant. 

    Chakib : Un stationnement là, bas. On le voit d’ici. D’autres là-bas.

    Au fond de cette crique des zodiacs, ce sont des traficants. Ici ils sont chez eux. Aucun doute, eux seuls peuvent se payer de tels bateaux équipés de trois ou quatre moteurs de 250 chevaux chacun. Des hors-bords qui valent près de 200.000 euros la pièce. Cette crique est une base pour entretenir et préparer les zodiacs et surtout faire le plein de carburant. 

    Le Maire : On va là. Viens. On dirait qu’on se prépare pour la conquête de l’Europe. C’est honteux quand même, c’est honteux d’héberger ce genre de truc-là, pour un pays qui se veut plus démocratique, un pays qui se veut en pleine compétitivité, en pleine contruction, qui se voit devant cette honte. Vraiment, je dis que c’est une honte d’héberger ça. 

    Une honte, un scandale aussi cette plage couverte de bidons d’essence vides abandonnés par les traficants. 

    Devant le spectacle de ces hommes qui opérent dans la baie sans être inquiétés, le Maire de Beni Chiker porte de graves accusations. 

    Le Maire : Moi, je crois pas que les pouvoirs publics ignorent ces activités. Non, pas du tout. Si non, il n’y a pas de pouvoirs publics ici, ils sont absents. Ce sont des questions, d’ailleurs, que je pose. Est-ce que les pouvoirs publics ne savent pas ça? Je dis non. Vraiment, c’est la honte, c’est la honte. 

    Depuis qu’il est élu, le maire a écrit 15 lettres pour demander aux pouvoirs publics d’intervenir. En vain. 

    Le lendemain, retour surplace. Mais une mauvaise surprise attend Chakib Alkhayari. 

    Chakib : Ils sont pas ici. Ils sont partis. Ils ont été alertés ou quoi? 

    Seuls des enfants des pêcheurs jouent sur la plage. 

    Chakib : On va parler avec ces deux-là, et puis avec les autres. Où sont passés les zodiacs?

    Enfant 1 : Quels zodiacs?

    Chakib insiste. Les adolescents finissent par reconnaître avoir vu les zodiacs la veille. 

    Enfant 1 : Oui, on les a vus bien sûr. Trois zodiacs, 

    Chakib : A quoi servent ces zodiacs? Pour la drogue?

    Enfant 1 : Je ne sais pas. En tout cas, ce n’était pas des zodiacs pour la pêche. 

    Les adolescents n’en diront pas plus. Nouvelle tentative pour obtenir des explications, mais cette fois-ci avec des pêcheurs qui vivent de l’autre côté de la crique. 

    Chakib : Est-ce que vous avez vu les zodiacs?

    Pêcheur 1 : Je ne sais pas.

    Chakib: Ils appartiennent à qui?

    Pêcheur 1 : Je ne sais pas.

    Chakib: A des pêcheurs?

    P 1 : Je ne sais pas, je ne veux rien savoi, j’ai des enfants. Vous savez, tous les jours il y a des gens qui vont et qui viennent et moi je ne veux rien savoir. 

    Difficile de faire parler les habitants du coin, car le trafic nourrit l’économie locale. 

    Sur la plage, ces femmes qui lavent du linge. Elles gagnent leurs vies grâce aux traficants. Quelqu’un brise enfin la loi du silence. 

    Chakib : Est-ce que vous avez vu les bateaux qui étaient là hier soir?

    FEmme 1 : Oui, j’ai vu les bateaux, ils viennent ici plusieurs fois par semaine. Oui, ça m’arrive de travailler pour eux, je lave leur linge, leur couvertures et les pêcheurs leur donnent de la nourriture. 

    Mais alors que font les autorités marocaines pour contrôler les côtes? 

    A une heure de mer, le port de Nador. C’est le quartier général de la Marine marocaine. Sur le quai, quelques prises de guerre, signe que des traficants sont bel et bien arrêtés. Nous avons demandé à ces gendarmes de returner à la crique où les zodiacs étaient stationnés la veille et ils ont accepté de nous y amener. Direction le cap de trois fourches. Pour s’approcher de la crique, le chef de la patrouille, un colonel, change d’embarcation et monte sur un zodiac. 

    Quelques minutes plus tard, la fameuse crique est en vue. Mais là, surprise, le pilote s’arrête juste à l’entrée de la passe, raison évoquée leur embarcation est beaucoup trop neuve, selon le colonel. Selon lui, il n’y a pas assez de fond pour naviguer. 

    Enquêteur: Il n’y a pas un sonar pour calculer la profondeur? 

    Colonel : Non.

    Enquêteur : Eskon peut s’approcher un peu?

    Silence gêné du colonel et débarras. 

    Enquêteur : Nous, on a vu des zodiacs passer comme ça, il n’y avait pas de problème pour la profondeur.

    Nouveau silence.

    Enquêteur : Parce que là-bas il n’y a pas de rochers. Ca veut dire que pour rentrer là, il faut vraiment bien connaître le terrain?

    Colonel : Oui, le terrain et tout ça. 

    Nous n’irons pas plus loin, même si les zodiacs c’est des traficants qui passent par ici. Manifestement, les gendarmes ne sont pas très curieux. Les traficants de cette crique ne sont pas près d’être inquiétés. 

    Quoi qu’il en soit, sur 1000 tonnes de résine de cannabis produites annuellement dans le pays, les autorités marocaines disent en saisir une centaine. Mais dans le Détroit de Gibraltar, le trafic le plus spectaculaire ne concerne pas tant la drogue que celui des immigrés. Au Maroc, le salaire moyen est de 250 euros par mois. Beaucoup rêvent d’une vie meilleure et ils tentent donc de franchir le Détroit en se cachant dans des véhicules très souvent dans des conditions périlleuses et inimaginables. 

    Par exemple celui, il a fait tout le trajet dans la boîte-à-gands. Un autre s’est enterré sous des planches stockées dans le coffre. Regardez bien cette photo : ce clandestin est dissimulé dans la structure du siège conducteur. La banquette arrière c’est un grand classic, mais arriver à se cacher dans le moteur d’une voiture c’este à peine croyable.













    Source : Dailymotion
  • Enquête sur le narco-état du Maroc

    Enquête exclusive : Nador – Maroc le detroit du hashich


    Pas une semaine sans que de puissants hors-bords bourrés de haschisch fassent trajet en direction de petites criques discrètes d’où les attendent des trafiquants qui remonteront la drogue à toute vitesse vers le nord de l’Europe.


    C’est un extrait de l’émission dont une partie était consacré au rif en particulier a la région de Nador.

    Quelles quantités de drogues parviennent à quitter les côtes marocaines. Notre enquête va nous mener à Nador, une importante ville côtière à plusieurs dizaines de kilomètres à l’est du Détroit du Gibraltar. Surplace, nous irons de surprise en surprise. C’est à partir de cette zone que les traficants font partir les plus grosses cargaisons de drogue à destination des côtes espagnoles. 

    La côte recèle de nombreuses criques, des caches idéales pour l’embarquement discret. Ici, c’est un secret de polichinelle, mais rares sont ceux qui acceptent d’en parler. Chakib Alkhiyari est président d’une association locale de défense des droits de l’homme. Avec le maire de Beni Chiker, une petite commune toute proche de Nador, ils veulent dénoncer ce qui se passe dans cette région.

    Alkhiyari : « Cette commune a connu beaucoup de problèmes liés à la drogue. Il y a le trafic des zodiacs qui partent vers l’Europe chargés de cannabis. » 

    Alkhiyari veut nous présenter le maire de Beni Chiker. Tahar Toufali est un opposant au gouvernement de Rabat. Cet élu local est considéré comme le chevalier blanc de la lutte anti-drogue dans la région. Il accuse l’Etat de trop fermer les yeux sur le trafic dans le Détroit. 


    Toufali : « Le rôle du pouvoir public, c’est quoi? Qu’est-ce qu’ils ont fait comme alternative pour stopper la drogue? Pour stopper l’immigration? Il fait rien du tout, il n’investit aucun effort. Vous savez, la drogue dure se vend ici dans les routes, et le hachich qui a fait des ravages. Mais qui agit en conséquence? »

    La côte nord du Maroc serait-elle une zone d’impunité pour les trafiquants? Le maire veut nous le prouver.

    En haut de ces fallaises, une tour de guêt sur laquelle flotte le drapeau marocain. Ici, l’armée est donc bien présente. D’ailleurs, l’un des militaires chargés de la surveillance du litoral se met rapidement à nous observer. Si des zodiacs partent d’ici, ce militaire les a vus forcément. 

    Chakib : Est-ce que vous avez déjà vu des zodiacs des contrebandiers ici?

    Militaire: Non, j’en ai jamais vu. Je suis nouveau ici. 

    Toufali: Il est nouveau, donc il n’est pas expérimenté.

    Chakib : Vraiment, tu n’as jamais vu de bateau chargé de hachich?

    Militaire : Je le jure. Dieu est témoin, vraiment. J’en ai jamais vu. 

    Il n’y a pas de chance pour ce militaire. Quelques minutes plus tard, en plein dans sa zone de surveillance, il y a ben et bien quelque chose qu’il aurait bien dû remarquer. Sous nos yeux, à 400 mètres du rivage fonce l’un des fameux zodiacs utilisés habituellement par les traficants de drogue.

    Chakib : Ca c’est un zodiac de 14 jusqu’à 15 mètres. Il amène la drogue. On a vu qu’ils passent par ici, en présence d’un agent des forces auxiliaires. Donc, les forces auxiliaires sont ici. On est déjà passé par l’autre côté, on a vu les bateaux, toutes les autorités là-bas et devant les pêcheurs. Donc, devant la vue de tout le monde, on voit les zodiacs qui amènent la drogue. Et quand on dit ça, ils disent que nous sommes contre le pays. Donc, on doit comprendre.

    D’après nos guides, ce hors-bord ne doit pas se cacher très loin, alors nous décidons de partir à sa recherche.

    Maire : Les zodiacs sont là. Regarde combien il y en a de zodiacs. 

    Le Maire et Chakib Alkhayari ne croient pas leurs yeux. Au bout du chemin, le spectacle est édifiant. 

    Chakib : Un stationnement là, bas. On le voit d’ici. D’autres là-bas.

    Au fond de cette crique des zodiacs, ce sont des traficants. Ici ils sont chez eux. Aucun doute, eux seuls peuvent se payer de tels bateaux équipés de trois ou quatre moteurs de 250 chevaux chacun. Des hors-bords qui valent près de 200.000 euros la pièce. Cette crique est une base pour entretenir et préparer les zodiacs et surtout faire le plein de carburant. 

    Le Maire : On va là. Viens. On dirait qu’on se prépare pour la conquête de l’Europe. C’est honteux quand même, c’est honteux d’héberger ce genre de truc-là, pour un pays qui se veut plus démocratique, un pays qui se veut en pleine compétitivité, en pleine contruction, qui se voit devant cette honte. Vraiment, je dis que c’est une honte d’héberger ça. 

    Une honte, un scandale aussi cette plage couverte de bidons d’essence vides abandonnés par les traficants. 

    Devant le spectacle de ces hommes qui opérent dans la baie sans être inquiétés, le Maire de Beni Chiker porte de graves accusations. 

    Le Maire : Moi, je crois pas que les pouvoirs publics ignorent ces activités. Non, pas du tout. Si non, il n’y a pas de pouvoirs publics ici, ils sont absents. Ce sont des questions, d’ailleurs, que je pose. Est-ce que les pouvoirs publics ne savent pas ça? Je dis non. Vraiment, c’est la honte, c’est la honte. 

    Depuis qu’il est élu, le maire a écrit 15 lettres pour demander aux pouvoirs publics d’intervenir. En vain. 

    Le lendemain, retour surplace. Mais une mauvaise surprise attend Chakib Alkhayari. 

    Chakib : Ils sont pas ici. Ils sont partis. Ils ont été alertés ou quoi? 

    Seuls des enfants des pêcheurs jouent sur la plage. 

    Chakib : On va parler avec ces deux-là, et puis avec les autres. Où sont passés les zodiacs?

    Enfant 1 : Quels zodiacs?

    Chakib insiste. Les adolescents finissent par reconnaître avoir vu les zodiacs la veille. 

    Enfant 1 : Oui, on les a vus bien sûr. Trois zodiacs, 

    Chakib : A quoi servent ces zodiacs? Pour la drogue?

    Enfant 1 : Je ne sais pas. En tout cas, ce n’était pas des zodiacs pour la pêche. 

    Les adolescents n’en diront pas plus. Nouvelle tentative pour obtenir des explications, mais cette fois-ci avec des pêcheurs qui vivent de l’autre côté de la crique. 

    Chakib : Est-ce que vous avez vu les zodiacs?

    Pêcheur 1 : Je ne sais pas.

    Chakib: Ils appartiennent à qui?

    Pêcheur 1 : Je ne sais pas.

    Chakib: A des pêcheurs?

    P 1 : Je ne sais pas, je ne veux rien savoi, j’ai des enfants. Vous savez, tous les jours il y a des gens qui vont et qui viennent et moi je ne veux rien savoir. 

    Difficile de faire parler les habitants du coin, car le trafic nourrit l’économie locale. 

    Sur la plage, ces femmes qui lavent du linge. Elles gagnent leurs vies grâce aux traficants. Quelqu’un brise enfin la loi du silence. 

    Chakib : Est-ce que vous avez vu les bateaux qui étaient là hier soir?

    FEmme 1 : Oui, j’ai vu les bateaux, ils viennent ici plusieurs fois par semaine. Oui, ça m’arrive de travailler pour eux, je lave leur linge, leur couvertures et les pêcheurs leur donnent de la nourriture. 

    Mais alors que font les autorités marocaines pour contrôler les côtes? 

    A une heure de mer, le port de Nador. C’est le quartier général de la Marine marocaine. Sur le quai, quelques prises de guerre, signe que des traficants sont bel et bien arrêtés. Nous avons demandé à ces gendarmes de returner à la crique où les zodiacs étaient stationnés la veille et ils ont accepté de nous y amener. Direction le cap de trois fourches. Pour s’approcher de la crique, le chef de la patrouille, un colonel, change d’embarcation et monte sur un zodiac. 

    Quelques minutes plus tard, la fameuse crique est en vue. Mais là, surprise, le pilote s’arrête juste à l’entrée de la passe, raison évoquée leur embarcation est beaucoup trop neuve, selon le colonel. Selon lui, il n’y a pas assez de fond pour naviguer. 

    Enquêteur: Il n’y a pas un sonar pour calculer la profondeur? 

    Colonel : Non.

    Enquêteur : Eskon peut s’approcher un peu?

    Silence gêné du colonel et débarras. 

    Enquêteur : Nous, on a vu des zodiacs passer comme ça, il n’y avait pas de problème pour la profondeur.

    Nouveau silence.

    Enquêteur : Parce que là-bas il n’y a pas de rochers. Ca veut dire que pour rentrer là, il faut vraiment bien connaître le terrain?

    Colonel : Oui, le terrain et tout ça. 

    Nous n’irons pas plus loin, même si les zodiacs c’est des traficants qui passent par ici. Manifestement, les gendarmes ne sont pas très curieux. Les traficants de cette crique ne sont pas près d’être inquiétés. 

    Quoi qu’il en soit, sur 1000 tonnes de résine de cannabis produites annuellement dans le pays, les autorités marocaines disent en saisir une centaine. Mais dans le Détroit de Gibraltar, le trafic le plus spectaculaire ne concerne pas tant la drogue que celui des immigrés. Au Maroc, le salaire moyen est de 250 euros par mois. Beaucoup rêvent d’une vie meilleure et ils tentent donc de franchir le Détroit en se cachant dans des véhicules très souvent dans des conditions périlleuses et inimaginables. 

    Par exemple celui, il a fait tout le trajet dans la boîte-à-gands. Un autre s’est enterré sous des planches stockées dans le coffre. Regardez bien cette photo : ce clandestin est dissimulé dans la structure du siège conducteur. La banquette arrière c’est un grand classic, mais arriver à se cacher dans le moteur d’une voiture c’este à peine croyable.













    Source : Dailymotion
  • Subversion terroriste dans la région : Le GSPC au service du makhzen

    L’aide que le Maroc accordait aux groupes islamiques armés (GIA) au début des années 1990, comme l’a révélé Abdelhak Layada, premier «émir» national de cette organisation, semble bénéficier aujourd’hui au Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC). L’organisation a changé de nom, mais pas les dessous de cette «coopération» qui a pour buts de mettre à mal l’Algérie et de saper les efforts qu’elle fournit pour la stabilité de la région du Sahel. Par ricochet, cette collusion d’intérêts sert à perpétuer la colonisation du Sahara occidental. Des convergences entre le Maroc et le GSPC, malgré leur caractère confidentiel, trahissent cette «coopération» qui arrange les intérêts des deux parties.

    Des observateurs avertis de la scène sécuritaire citent l’exemple de la menace proférée récemment par le GSPC contre l’Afrique du Sud, qui, pourtant, n’a jamais attaqué l’islam.
    Le GSPC, qui n’a jamais revendiqué un attentat terroriste perpétré au Maroc, se couvre derrière l’événement qui se déroulera dans le pays de Nelson Mandela pour menacer ce pays. Selon les observateurs, le dossier sahraoui n’est pas étranger à ces menaces.

    En effet, l’Afrique du Sud reconnaît depuis 2004 la RASD et lui apporte un soutien politique important. Les observateurs soulignent également la facilité avec laquelle le GSPC réussit à se procurer et à faire transiter des armes à partir du Maroc pour les utiliser dans ses attentats en Algérie.

    Cela s’ajoute à l’interaction entre le terrorisme et le trafic de stupéfiants dans la région du Sahel et la facilité avec laquelle des narcotrafiquants marocains inondent le territoire algérien en quantités importantes de drogue.

    La collusion d’intérêts entre le Maroc et le GSPC est étayée par d’autres indices, et pas des moindres. Les autorités marocaines tentent, par tous les moyens, de faire croire que le Front Polisario est lié au GSPC. C’est ainsi que le Maroc a tenté de lier le Front Polisario à l’attentat terroriste perpétré par le GSPC contre la caserne militaire mauritanienne de Lemgheity. L’hebdomadaire marocain le Journal hebdomadaire a démonté cette calomnie et les autorités marocaines ont mis sous scellés cette publication.

    Cette convergence d’intérêts entre le Maroc et le GSPC sape les efforts de paix dans la région du Sahel et œuvre à entretenir cette organisation criminelle pour faire du mal à l’Algérie et à la région toute entière.

    L’aide que le Maroc accordait aux groupes islamiques armés (GIA) au début des années 1990, comme l’a révélé Abdelhak Layada, premier «émir» national de cette organisation, semble bénéficier aujourd’hui au Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC). L’organisation a changé de nom, mais pas les dessous de cette «coopération» qui a pour buts de mettre à mal l’Algérie et de saper les efforts qu’elle fournit pour la stabilité de la région du Sahel. Par ricochet, cette collusion d’intérêts sert à perpétuer la colonisation du Sahara occidental. Des convergences entre le Maroc et le GSPC, malgré leur caractère confidentiel, trahissent cette «coopération» qui arrange les intérêts des deux parties.

    Des observateurs avertis de la scène sécuritaire citent l’exemple de la menace proférée récemment par le GSPC contre l’Afrique du Sud, qui, pourtant, n’a jamais attaqué l’islam.
    Le GSPC, qui n’a jamais revendiqué un attentat terroriste perpétré au Maroc, se couvre derrière l’événement qui se déroulera dans le pays de Nelson Mandela pour menacer ce pays. Selon les observateurs, le dossier sahraoui n’est pas étranger à ces menaces.

    En effet, l’Afrique du Sud reconnaît depuis 2004 la RASD et lui apporte un soutien politique important. Les observateurs soulignent également la facilité avec laquelle le GSPC réussit à se procurer et à faire transiter des armes à partir du Maroc pour les utiliser dans ses attentats en Algérie.

    Cela s’ajoute à l’interaction entre le terrorisme et le trafic de stupéfiants dans la région du Sahel et la facilité avec laquelle des narcotrafiquants marocains inondent le territoire algérien en quantités importantes de drogue.

    La collusion d’intérêts entre le Maroc et le GSPC est étayée par d’autres indices, et pas des moindres. Les autorités marocaines tentent, par tous les moyens, de faire croire que le Front Polisario est lié au GSPC. C’est ainsi que le Maroc a tenté de lier le Front Polisario à l’attentat terroriste perpétré par le GSPC contre la caserne militaire mauritanienne de Lemgheity. L’hebdomadaire marocain le Journal hebdomadaire a démonté cette calomnie et les autorités marocaines ont mis sous scellés cette publication.

    Cette convergence d’intérêts entre le Maroc et le GSPC sape les efforts de paix dans la région du Sahel et œuvre à entretenir cette organisation criminelle pour faire du mal à l’Algérie et à la région toute entière.

    Par M. Abi
    Le Jeune Indépendant, 29/4/2010
  • Maroc : Le revers de la médialle



    Le mot MAROC déchiffré


    M : Comme misère : 50 % des Marocains vivent en dessous du seuil de pauvreté.
    A : Comme analphabétisme : Un npouvoir makhzénien assis sur l’ignorance.
    R : Come répression : Plusieurs milliers de morts depuis l’indépendance officielle, en 1956.
    O : Comme opression : L’asservissement de tout un peuple à un régime féodal.
    C : Comme Corruption : qui avec fraude fait partie du mode de gouvernement.

    « Le ravalement de la façade politique n’a, pour l’instant, rien changé à la réalité profonde. La libération des progressistes emprisonnés, saluée à juste titre par un applaudissement universel, a fait oublier ce pour quoi ils s’étaient battus et qui leur avait précisément valu leur incarcération : l’écrasante misère d’un peuple saigné à blanc paar la caste sur laquelle s’appuie le pouvoir du monarque » (Gilles Perrault)

    Par Antimkhzen (youtube)

  • Apartheid anti-amazigh au Maroc : De l’étoile juive au Z amazigh

    Le Rapport du Congrès Mondial Amazighe (CMA) sur la politique de « discrimination institutionnalisée » d’apartheid anti-amazigh de l’Etat marocain, soumis au Conseil Economique et Social des Nations Unies, dans le cadre de la Convention Internationale pour l’Elimination de toutes les formes de Discrimination Raciale (CERD), à Genève, les 16 et 17 août 2010 devrait interpeller l’Etat marocain et sa justice. Il pointe du doigt, non seulement les violations « classiques » des droits des amazighs, violations « banalisées » et légitimées par le discours officiel, mais surtout la politique de discrimination de l’Etat marocain qui a institué l’inégalité entre citoyens comme mode de gouvernance. C’est dans cette perspective que le CMA et l’Association amazigh TAMAYNUT ont rappelé aux membres du CERD les multiples atteintes aux droits du peuple amazighe sur sa terre. Atteintes qui laissent les responsables de l’Etat marocains indifférentes. Responsables qui se livrent à des discours rhétoriques creux en rupture avec la réalité.
    Le rapport du CMA revient sur l’interdiction arbitraire du Parti Démocratique Amazigh Marocain par la justice marocaine, l’éternelle mise sous scellées des prénoms amazighs jugés par le pouvoir marocain comme prénoms « étrangers» ou « antinationaux », la campagne virulente menée par les Imams du Ministère des Affaires Religieuses Marocain contre le mouvement et les revendications amazighs, un peu partout dans le royaume, lors de prêches destinées, en principe, à apporter le réconfort aux âmes des croyants ! Les multiples expropriations dont les tribus amazighs sont victimes : leurs terres collectives leur sont « extorquées », souvent par la force pour être cédées à des « investisseurs » dont des holdings arabes comme c’est le cas de la tribu de l’Ourika dans la région de Marrakech. La constitution marocaine qui fait des amazighs, la majorité de la population marocaine, des fantômes non reconnus.
    Mais le dérapage de l’Etat marocain se situe ailleurs. Tout en proclamant devant les instances et les ONG  internationales sa volonté d’œuvrer pour l’édification d’un « Etat de droit démocratique », l’Etat marocain a institué une « Carte des chorfa », document attestant et justifiant la lignée généalogique attachée aux saints chorfa « arabes » bien sûr. Dans cette carte, il est demandé – noir sur blanc – aux autorités de faciliter les démarches administratives aux détenteurs de cette carte. Ce qui implique que l’Etat marocain a institué une hiérarchie entre citoyens de premier et de deuxième degré. Deux types de citoyens qui ne bénéficient pas des mêmes droits, dans un « Etat de droit démocratique ».
    Plus grave et l’affirmation du CMA, selon laquelle, sur les nouvelles cartes (biométriques) d’identité nationale, la lettre amazighe Z, camouflée et invisible à l’œil nu, permet aux « services » de classer les citoyens selon leur appartenance ethnique et reconnaitre les amazighs de ceux qui ne le sont pas. Une pratique, si elle s’avère vraie, révèle la nature fasciste et fascisante du pouvoir marocain qui use de méthodes nazies pour opérer la discrimination entre les citoyens. Le Z amazighe rappelle l’Etoile Jaune que Hitler et ses sbires imposée aux juifs avant la Solution finale.
    Le rapport cite également la condamnation arbitraire des étudiants de Meknès a des peines lourdes (dix ans), en l’occurrence MUSTAPHA OUSAYA et HAMID OUADOUCH détenus à la prison de Sidi Saïd de Meknès après avoir subis des tortures inhumaines et un propriétaire d’un cyber-café à Taghjijt ABDELLAH BOUKFOU (un an de prison). Le tord de ces personnes est d’être des amazighs défendant leur amazighité de manière pacifique.
    Le rapport du CMA est une sonnette d’alarme qui met en relief les dérapages « officiels » de l’Etat marocain. Dérapages qui sont sources de malaise et hypothèquent la stabilité et la paix sociale. Les violations que le CMA a soumises au CERD, particulièrement le « fichage »  des citoyens amazighs, sont inquiétantes et risquent d’alourdir le climat d’incertitude et d’improvisation qui caractérise la politique du gouvernement marocain qui navigue à vue, au lieu d’apporter des solutions apaisantes et sereines à la question amazighe. Comment les amazighes devront-ils percevoir leur « fichage » ? Quel est l’objectif inavoué qui a présidé à cette « mesure » ? Quelles sont les véritables intentions de l’Etat marocain vis-à-vis de l’amazighité et des amazighs ? Continueront-ils à croire aux discours de l’Etat en matière de l’amazighité ? Pourquoi l’Etat marocain a opté pour la classification de ses citoyens, sur des bases ethniques ? Si son intention était de connaitre le nombre d’amazighe, pourquoi n-a-t-il pas eu recours à un recensement crédible et légale ?
    Il nous semble irresponsable et  anachronique de penser répondre aux revendications amazighs par des méthodes sécuritaires fondées sur la terreur, la bureaucratie et l’arbitraire. Le monde a changé, le Maroc a changé et les amazighs aussi. Le « fichage » des amazighs par le camouflage de la lettre Z sur un document officiel relève de l’irresponsabilité et n’augure rien de bon. Les amazighs sont chez eux et résisteront à toutes les formes de répression, d’oppression et à toutes les politiques visant leur désintégration identitaire. Au lieu de s’atteler à la mise en œuvre des décisions de la plus haute autorité de notre pays, le pouvoir marocain glisse dans la dérive, hypothéquant notre devenir et la stabilité du Maroc.

    Par : Moha Moukhlis (Journal AGRAW AMAZIGH)
    Source : Amazighworld
  • Subversion terroriste dans la région : Le GSPC au service du makhzen

    L’aide que le Maroc accordait aux groupes islamiques armés (GIA) au début des années 1990, comme l’a révélé Abdelhak Layada, premier «émir» national de cette organisation, semble bénéficier aujourd’hui au Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC). L’organisation a changé de nom, mais pas les dessous de cette «coopération» qui a pour buts de mettre à mal l’Algérie et de saper les efforts qu’elle fournit pour la stabilité de la région du Sahel. Par ricochet, cette collusion d’intérêts sert à perpétuer la colonisation du Sahara occidental. Des convergences entre le Maroc et le GSPC, malgré leur caractère confidentiel, trahissent cette «coopération» qui arrange les intérêts des deux parties.

    Des observateurs avertis de la scène sécuritaire citent l’exemple de la menace proférée récemment par le GSPC contre l’Afrique du Sud, qui, pourtant, n’a jamais attaqué l’islam.
    Le GSPC, qui n’a jamais revendiqué un attentat terroriste perpétré au Maroc, se couvre derrière l’événement qui se déroulera dans le pays de Nelson Mandela pour menacer ce pays. Selon les observateurs, le dossier sahraoui n’est pas étranger à ces menaces.

    En effet, l’Afrique du Sud reconnaît depuis 2004 la RASD et lui apporte un soutien politique important. Les observateurs soulignent également la facilité avec laquelle le GSPC réussit à se procurer et à faire transiter des armes à partir du Maroc pour les utiliser dans ses attentats en Algérie.

    Cela s’ajoute à l’interaction entre le terrorisme et le trafic de stupéfiants dans la région du Sahel et la facilité avec laquelle des narcotrafiquants marocains inondent le territoire algérien en quantités importantes de drogue.

    La collusion d’intérêts entre le Maroc et le GSPC est étayée par d’autres indices, et pas des moindres. Les autorités marocaines tentent, par tous les moyens, de faire croire que le Front Polisario est lié au GSPC. C’est ainsi que le Maroc a tenté de lier le Front Polisario à l’attentat terroriste perpétré par le GSPC contre la caserne militaire mauritanienne de Lemgheity. L’hebdomadaire marocain le Journal hebdomadaire a démonté cette calomnie et les autorités marocaines ont mis sous scellés cette publication.

    Cette convergence d’intérêts entre le Maroc et le GSPC sape les efforts de paix dans la région du Sahel et œuvre à entretenir cette organisation criminelle pour faire du mal à l’Algérie et à la région toute entière.

    L’aide que le Maroc accordait aux groupes islamiques armés (GIA) au début des années 1990, comme l’a révélé Abdelhak Layada, premier «émir» national de cette organisation, semble bénéficier aujourd’hui au Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC). L’organisation a changé de nom, mais pas les dessous de cette «coopération» qui a pour buts de mettre à mal l’Algérie et de saper les efforts qu’elle fournit pour la stabilité de la région du Sahel. Par ricochet, cette collusion d’intérêts sert à perpétuer la colonisation du Sahara occidental. Des convergences entre le Maroc et le GSPC, malgré leur caractère confidentiel, trahissent cette «coopération» qui arrange les intérêts des deux parties.

    Des observateurs avertis de la scène sécuritaire citent l’exemple de la menace proférée récemment par le GSPC contre l’Afrique du Sud, qui, pourtant, n’a jamais attaqué l’islam.
    Le GSPC, qui n’a jamais revendiqué un attentat terroriste perpétré au Maroc, se couvre derrière l’événement qui se déroulera dans le pays de Nelson Mandela pour menacer ce pays. Selon les observateurs, le dossier sahraoui n’est pas étranger à ces menaces.

    En effet, l’Afrique du Sud reconnaît depuis 2004 la RASD et lui apporte un soutien politique important. Les observateurs soulignent également la facilité avec laquelle le GSPC réussit à se procurer et à faire transiter des armes à partir du Maroc pour les utiliser dans ses attentats en Algérie.

    Cela s’ajoute à l’interaction entre le terrorisme et le trafic de stupéfiants dans la région du Sahel et la facilité avec laquelle des narcotrafiquants marocains inondent le territoire algérien en quantités importantes de drogue.

    La collusion d’intérêts entre le Maroc et le GSPC est étayée par d’autres indices, et pas des moindres. Les autorités marocaines tentent, par tous les moyens, de faire croire que le Front Polisario est lié au GSPC. C’est ainsi que le Maroc a tenté de lier le Front Polisario à l’attentat terroriste perpétré par le GSPC contre la caserne militaire mauritanienne de Lemgheity. L’hebdomadaire marocain le Journal hebdomadaire a démonté cette calomnie et les autorités marocaines ont mis sous scellés cette publication.

    Cette convergence d’intérêts entre le Maroc et le GSPC sape les efforts de paix dans la région du Sahel et œuvre à entretenir cette organisation criminelle pour faire du mal à l’Algérie et à la région toute entière.

    Par M. Abi
    Le Jeune Indépendant, 29/4/2010
  • Les détenus d’Al Adl Wal Ihsane racontent les détails de leur torture

    Sommaire

    Bouali Lemnewer (Docteur en Pharmacie)

    Hicham SABBAH (Officier d’Etat Civil)

    Azzeddine Slimani (Professeur Agrégé)

    Hicham Didi Elhouari (Cadre Fonctionnaire à la Délégation du Ministère de l’Equipement)

    Points communs entre les frères détenus

    Séquelles encore apparentes

    _____________________________________________________

    Bouali Lemnewer (Docteur en Pharmacie)

    J’ai été enlevé de chez moi à l’aube du lundi 28 juin 2010 par un groupe de 6 personnes.

    * Ont été réquisitionnés : un ordinateur portable, un ordinateur de bureau (desktop), un grand nombre de CDs, un téléphone portable, une caméra numérique, d’autres affaires ;

    * On a menacé ma femme par un pistolet ;

    * On a terrorisé mon fils âgé d’une année et sept mois ;

    * On m’a emmené sans que je sache pourquoi. Quand j’ai posé la question, ils m’ont répondu qu’ils cherchaient deux CDs. J’ai découvert que quatre autres étaient avec eux.

    * On m’a emmené dans une Peugeot Partner ;

    * On m’a mis les menottes et emmené vers une destination inconnue. J’ai découvert après que nous étions à Casablanca, au quartier Roches Noires près du Lycée Abou Lkacem Chabi. Ils m’ont fait monter, toujours menotté, à l’étage de l’immeuble.

    Ils ont pris mon nom et quelques informations, puis ils m’ont fait descendre à la cave où j’ai trouvé des policiers en uniforme qui ont saisi mon nom, ont enlevé mes menottes avant de me mettre dans une cellule où il n’y avait ni eau, ni toilettes, mais seulement une fine éponge et une couverture ; point d’oreiller.

    Une heure et demi après, les tortures commencent. Une voix s’élève pour m’appeler : «Bouali Lemnewer ». J’ai répondu : « Oui ». On me fait monter là haut et on me mit les menottes à nouveau. On me banda les yeux pour que je ne voie rien.

    Ils me firent monter à un étage et on me fit entrer dans une pièce dont le plancher était couvert d’un tapis. J’ai su que j’étais devant leur supérieur. Il m’interrogea sur la date du 21 mai 2010 et lorsque je lui répondis que je ne m’en souviens pas, il me cria au visage : « Si nous voulons attraper quelqu’un, nous l’attrapons et si nous voulons savoir ce qu’il a dans la maison, nous le saurons, rien qu’avec la technologie ». Puis, il cria : « Prends ce gars et montre à sa mère qui nous sommes ».

    Ensuite, ils me firent descendre dans une chambre en bas où je reçus toutes sortes de coups, d’injures et d’insultes. Ils criaient tous : « Dis-nous, fils de p… , ce qui s’est passé à cette date». Je ne savais pas de quoi ils parlaient, et le flux d’injures et de coups n’arrêtaient pas. Mes yeux étaient toujours bandés et mes mains menottées .Je ne parvenais à respirer qu’à grande difficulté. Les coups se succédaient et, avec eux, les accusations (formation d’une bande de malfaiteurs, enlèvement, tabassage et viol d’un avocat à Fès). Je risquais, selon eux, une peine de 20 années au moins. Je ne cessais de nier et d’affirmer que je ne savais rien mais ils n’arrêtaient pas de me battre et de m’insulter.

    Ils me firent descendre à la cave dans un état lamentable et enlevèrent le bandeau que j’avais sur les yeux. Je découvris qu’il y avait d’autres frères de notre jamaa avec moi, dans le même état.

    A peine rentré, j’entendis à nouveau mon nom et les menottes me firent remises, le bandeau aussi. Le même scénario se répéta avec les mêmes moyens. Je fus redescendu une deuxième fois à la cave, dans la même cellule où régnait un obscurité totale.

    Deuxième jour

    A environ 8h, un policier arriva et cria mon nom. Le scénario reprit. Je compris qu’ils

    voulaient nous faire endosser des crimes dont nous étions innocents. Ils disaient qu’ils allaient détruire ma famille, que ma femme, médecin, allait perdre son poste et se prostituer pour nourrir mes enfants, qu’ils allaient m’enterrer dans un lieu secret et que ma tombe restera inconnue. Ils racontaient comment que des officiers et des ministres ont été torturés là et et qu’ils avaient subi le supplice de la bouteille pour qu’ils avouent, que même Jettou, ex-premier ministre, était passé aux aveux…

    A chaque fois que je disais que je ne savais rien, les coups et les insultes s’abattaient de toute part sur moi. Puis l’ordre était donné de me faire descendre à ma cellule avant de m’appeler à nouveau, et ainsi de suite. Mais cette fois, ils essayèrent de me violer. Ils ont enlevé mon pantalon, m’ont étendu par terre et ont introduit un stylo dans mon anus. Puis, ils me firent monter à un étage supérieur et menacèrent de me faire passer aux électrochocs, aux suspensions, à l’étouffement et à d’autres tortures que ces bourreaux connaissaient très bien.

    Ils me firent subir des électrochocs puis, à bout de forces, ils me firent descendre à la cave pour qu’on m’appelle à nouveau et m’emmène à la chambre 75, lieu des supplices et d’interrogatoires.

    Troisième jour :

    Les tortures deviennent plus légères. L’un d’eux vient pour me dire qu’ils ne veulent pas ça mais qu’ils suivent les instructions données au sujet de interrogatoires.

    Hicham SABBAH (Officier d’Etat Civil)

    L’agression de la maison fut menée à l’aube, sans aucune autorisation du Procureur Général.

    Toutes les chambres ont été fouillées, avec hystérie. Lorsque je leur fis savoir que mon fils Souleimane était endormi et que ma femme était enceinte, ils m’ont répondu qu’ils faisaient leur devoir , ce qui terrorisa ma petite famille.

    Ils me poussèrent vers une Partner blanche .J’ai remarqué que leur accent était différent des gens de Fès. Ils ne me dirent rien de notre destination, ni du service sécuritaire auquel ils appartiennent, ni de quoi ils nous accusaient. Puis ils se ont pris l’autoroute en direction de casablanca. Auparavant, ils m’avaient bandé les yeux et mis les menottes. Arrivés à destination, ils m’ont fait entrer dans un bâtiment inconnue où ils m’ont enlevé toutes mes affaires et mis dans la cellule individuelle N=02.

    Après, un policier m’appela. On me bandit les yeux et on me mit les menottes avant de me faire pénétrer dans la salle 65. Lorsque je demandai la raison de ma détention et de l’interrogatoire, je fus tabassé de toute part, avec les mains et les pieds et les insultes de toute sorte pleuvaient à abondance. Ce scénario se répéta durant trois journées entières.

    Premier jour :

    On dressa pour moi une liste de tous les crimes traités par la loi pénal : constitution d’une bande de malfaiteurs, enlèvement, séquestration, assassinat et torture. On me menaça d’être poursuivi en vertu de la loi anti-terroriste et que nous allons être condamnés dans les meilleurs des cas à 20 ans , que ce lieu a vu passer des lions qui ont été dressés et soumis, que je vais perdre mon fils et que ma « femme allait se prostituer pour pouvoir t’amener de quoi te nourrir en prison ».

    Ils ont dit aussi qu’ils ne sont pas pareils aux policiers de Fès, qu’ils sont de vrais policiers alors que ceux de Fès ne sont que des femmelettes.

    Lorsque j’ai protesté contre la torture et les insultes ,ils m’ont dit qu’il ne me sert à rien de faire la forte tête , qu’ils vont casser mon courage, que si je n’avoue pas, j’aurai le même sort que les autres frères. Ils m’ont dit qu’ils « ont commencé à les faire descendre en bas » pour les torturer. J’ai commencé à entendre des cris et des claquements de fouet. Ils m’ont dit qu’ils vont me faire descendre tout de suite après à 24h après le remplacement de l’équipe actuelle par une autre bien plus impitoyable, que des ministres et des généraux étaient passés par là,qu’ils ont été humiliés et qu’ils étaient passés aux aveux.

    Ils menaçaient d’enlever mon pantalon et de faire de moi un homosexuel.

    Le même scénario se répéta durant le deuxième et le troisième jour, ils m’ont obligé à signer les procès verbaux, les yeux bandés.

    Azzeddine Slimani (Professeur Agrégé)

    A l’aube, 8 ou 10 personnes en civil ont fait intrusion dans la maison, sans présenter aucune autorisation à perquisitionner ou à pénétrer.

    Ils ont commencé à saccager nos affaires en mon absence, semant la terreur dans le coeur de mon père et ma mère, très âgés. Des personnes anonymes m’ont emmené vers une destination inconnue alors que l’un souillait les murs de ses fèces, après avoir tiré violemment mon père et rudoyé ma mère. Dans la Partner qui nous emmena vers l’autoroute, on me banda les yeux.

    Notre destination était inconnue pour moi.

    Après avoir pénétré dans le lieu où j’étais emmené, on m’enleva mes affaires personnelles (montre,…) et on me poussa dans une cellule. On m’appela, ensuite, on me menotta et on me fit monter dans un étage supérieur. Dans le bureau où on me fit entrer, plusieurs personnes m’interrogèrent sur mon identité, les yeux bandés et les mains menottés. Lorsque je demandai pourquoi j’étais là et de cette manière, on me fit sortir puis entrer dans un autre lieu où il y avait plus de sept personnes qui ont commencé à m’interroger de la manière suivante :

    Le tabassage, les injures, les humiliations, les coups de poing à la figure, les gifles, les

    blasphèmes à l’encontre de Dieu,…Menaces de viol, Tiraillement de la barbe, Coups de pieds…..

    Lorsque j’ai exprimé mon indignation contre les accusations adressées à moi, ils m’ont

    répondu que cette torture n’était qu’un apéritif et que « nous allons te faire passer à une équipe qui n’a aucun scrupule et qui vient la nuit ». Après m’avoir laissé une heure tout seul, ils m’ont ramené à la même place et une personne a donné ses consignes pour que je passe aux mains d’un groupe de gens. Aussitôt arrivé, les yeux bandés, une rafale de coups de poing, de pied et de gifles me tomba dessus. Ils me disaient que les généraux , les ministres et les gens puissants sont passés par là. Après, ils m’emmenèrent en haut où j’eus droit au même régime. Ils me déshabillèrent complètement et me dirent : « Tu sortiras d’ici femme. Nous allons te violer » .Je n’ai pas répondu, alors ils m’ont dit : « Tu vas être suspendu ». Les yeux bandés, je fus mis sur une table où ils me ligotèrent les jambes, après les avoir enveloppées de tissu pour ne pas laisser les cordes entamer ma peau. Mes mains étaient menottées derrière le dos et ma tête pendue en bas. Ils ont commencé à me frapper aux pieds alors qu’un autre me mettait le chiffon dans la bouche pour m’étouffer. Un autre mettait ses pieds sur mes mains pour me torturer et me faire souffrir davantage, tout en me giflant. Ils me disaient : « Tu ne vas pas résister, nous allons t’enterrer vivant ici. Personne ne va entendre parler de toi. Crie. Tu ne sais pas où tu es. Si tu savais où tu es, tu perdrais connaissance. Tu crois que nous sommes comme la police de Fès ? Nous sommes l’élite ». Ils enroulèrent, ensuite, deux fils électriques sur deux de mes orteils, après les avoir mouillés et mouillé ma tête aussi. Je reçus des électrochocs en série. Un autre fil fut mis sur mon pénis et ils me harcelèrent plusieurs fois au niveau des cuisses.

    Cette opération fut répétée plusieurs fois. Et, à bout de forces, je m’effondrai complètement. Ils me mirent alors à terre et me piétinèrent de leurs pieds. Ils m’ont remis sur pieds, versèrent de l’eau par terre et me dirent de frapper le sol de mes pieds. Quand je refusais parce que épuisé, ils me giflaient Ils me forçaient à le faire plusieurs fois. Et lorsque je disais : « Dieu seul nous suffit .N’est-il pas le Meilleur des protecteurs ? », ils me répliquaient que Dieu ne te sera d’aucun recours ici.

    Cette opération finie, on me mit de la pommade sur les pieds, les mains et les genoux. Ils me lavèrent le visage et m’emmenèrent vers un autre lieu où ils mirent devant moi des papiers dont j’ignorais le contenu et qu’ils me contraignirent à coup de gifles, d’insultes et d’humiliations à signer. Ils s’efforcèrent aussi de me provoquer en attaquant nos dirigeants et en m’interrogeant sur la nature de notre organisation. Je passai cette nuit dans une cellule où les moindres conditions humaines sont inexistantes, sous une surveillance très serrée. Le lendemain, deux individus s’occupèrent de moi : tabassages, humiliations, déshabillements. Je fus laissé, les mains menottées, les yeux bandés, à l’intérieur de la cellule, dans la cave. Ils m’ont dit ensuite : « Tu sortiras d’ici sans travail, ta famille sera détruite si tu ne te soumets pas ». Ils me demandèrent aussi de signer une autorisation de perquisitionnent de ma maison datée du jour de l’agression. Devant mon refus, ils reprirent le même traitement avec moi.

    Hicham Didi Elhouari (Cadre Fonctionnaire à la Délégation du Ministère de l’équipement)

    Les violations auxquelles j’ai, moi Hicham Didi Elhouari, été soumis pendant et après mon arrestation à l’aube du lundi 28 juin 2010 :

    1. Des personnes anonymes en civil ont forcé la porte avant six heures sans autorisation.

    2. On a terrorisé les habitants en les menaçant avec des pistolets, enfants, femmes et vieillards compris.

    3. Alors que j’étais enlevé, nos biens personnels ont été saccagés et nos affaires, dont le nombre reste encore imprécis, ont été réquisitionnées.

    4. Ma fille de trois ans et mon neveu de dix ans ont tous deux subi un interrogatoire.

    5. Au cours de ma détention, j’ai été contraint de m’étendre sur le ventre, sous la menace des revolvers. Après avoir passé les menottes bien serrées à mes mains, placées derrière le dos, ils ont commencé à me frapper sauvagement sur le dos, le visage et la tête avec les bâtons, les coups de poing et les gifles.

    6.La tête abaissée, on m’emmena dans une grande voiture et , 1000 m après, on me mit dans une autre voiture, petite cette fois, dont le matricule comprenait 1D. On me fit m’asseoir sur les sièges arrière entre deux individus, très gros, qui m’ont bandé les yeux et m’ont obligé à mettre la tête entre mes genoux, en me noyant de coups, d’insultes, d’injures, de menaces de liquidation et d’annihilation pour conclure : «Vous croyez que nous sommes comme ces femmelettes de la police de Fès. Par Dieu, tu vas regretter le jour où tu es né. Tu vas savoir qui nous sommes ».

    Durant tout notre parcours vers notre destination inconnue, le flux de menaces et de pressions psychiques ne cessait pas : « Regarde ce que ta famille endure à cause de toi. Ils ne cessent de te maudire. Même ton père et ta mère te maudissent. »

    A notre arrivée, qui n’était autre que le siège de la Brigade Nationale de la police Judiciaire de Casablanca, j’avais les pieds nus, vêtu seulement d’un short et un sous-vêtement.

    Pendant les trois jours de détention :

    1. On n’arrêtait pas de me gifler, de me cracher dessus, de me frapper violemment sur la tête et le dos.

    2. Mes yeux étaient bandés durant les interrogatoires et les mains menottées. Les accusations n’étaient pas définies. Des allusions du genre : nous sommes des terroristes, nous faisons la grande fête, nous constituons un état à l’intérieur de l’état, nous formons un gang.

    3. On insultait les figures de Justice et Spiritualité et on leur attribuait les pires des qualificatifs.

    4. Ils sont agacés et réagissent violemment lorsque , à bout de forces, j’invoque la protection divine ou le nom de Dieu ou encore lorsque je remercie le Créateur .

    5. Ils ont fait exprès de me priver de sommeil et de repos , aussi peu qu’il soit. Ils m’ont laissé assis pendant de longues heures sur une chaise, les yeux bandés, les mains en menottes, au milieu d’une bande de bourreaux et d’enquêteurs qui se relayaient sur moi. Et à chaque fois, ils m’emmenaient devant quelques uns de leurs supérieurs pour leur faire savoir où ils en étaient.

    6. j’ai été flagellé sauvagement et pendant longtemps avec des bâtons, après avoir fixé mes mains et mes jambes à une barre. Ils ont utilisé une variété de bâtons et ,à chaque fois, ils mouillaient mes pieds.

    7. Ils m’étouffaient en me mettant dans une position verticale, la tête en bas, et en attachant un chiffon mouillé sur ma tête et sur ma bouche puis en versant de l’eau sur ce chiffon jusqu’à asphyxie.

    8. Ils ont envoyé des décharges électriques sur mon pénis, après avoir attaché mes pieds à des fils électriques et m’avoir mouillé.

    9. Ils ont menacé de me violer.

    10. Ils ont menacé de me laisser dans cette position jusqu’à ce que je périsse. Puis ils feront publier un communiqué où ils prétendraient que je m’étais enfui.

    11. Ils m’ont contraint de signer des papiers sans en connaître le contenu.



    Points communs entre les frères détenus

    1. Leurs maisons ont été assaillies et les serrures forcées à une heure non légale (avant six heures).

    2. Leurs familles ont été terrorisées et ont subi des agressions, des insultes et des injures impudiques ( fils de … Nous allons te …)

    3. leurs biens et affaires ont été fouillés, saccagés et réquisitionnés.

    4. leurs mains ont été menottées, leurs yeux bandés et on les mena vers une destination inconnue.

    5. Ils ont été battus à mort avec des gourdins, des coups de poing, de pieds, des gifles…

    6. On les jeta par terre et on les déshabilla complètement.

    7. On menaça de les violer.

    8. On leur mit des stylos et d’autres objets dans le derrière.

    9. On essaya de les intimider par la loi antiterrorisme.

    10. on prétendit que des ministres et de hauts responsables sont passés par là et qu’ils sont passés aux aveux pour nous intimider et nous arracher des aveux.

    11. On méprisa la police de Fès qui, selon eux, n’a pas réussi à nous dresser.

    12. On essaya de nous faire peur en évoquant la Brigade Nationale, très connue et médiatisée et en provoquant les détenus : « Fils de … Tu n’en as pas peur ou quoi ? »

    13. L’un d’eux prétendit qu’il n’était autre que le tristement célèbre Hajjaj venu pour nous torturer à fond ou bien qu’il était un colonel militaire ayant toutes les prérogatives pour venir à bout de nous.

    14. Ils nous apprirent que nous sommes maintenant en fuite et que personne ne sait où nous sommes, qu’ils peuvent en toute quiétude nous enterrer, sans que personne ne le sache.

    15. Ils ont menacé de nous tuer et de nous jeter très loin.

    16. Ils nous ont contraints, par la violence, à signer des procès verbaux sans en connaître le contenu.

    Séquelles encore apparentes

    1. Des douleurs, des boursouflures et des enflures au niveau de la tête.

    2. Des troubles au niveau de la vision et de l’ouïe ;

    3. Hémorragie au niveau de l’anus.

    4. Contusions dermiques.

    5. Blessures et enflures au niveau des jambes.

  • Maroc : Le revers de la médialle



    Le mot MAROC déchiffré


    M : Comme misère : 50 % des Marocains vivent en dessous du seuil de pauvreté.
    A : Comme analphabétisme : Un npouvoir makhzénien assis sur l’ignorance.
    R : Come répression : Plusieurs milliers de morts depuis l’indépendance officielle, en 1956.
    O : Comme opression : L’asservissement de tout un peuple à un régime féodal.
    C : Comme Corruption : qui avec fraude fait partie du mode de gouvernement.

    « Le ravalement de la façade politique n’a, pour l’instant, rien changé à la réalité profonde. La libération des progressistes emprisonnés, saluée à juste titre par un applaudissement universel, a fait oublier ce pour quoi ils s’étaient battus et qui leur avait précisément valu leur incarcération : l’écrasante misère d’un peuple saigné à blanc paar la caste sur laquelle s’appuie le pouvoir du monarque » (Gilles Perrault)

    Par Antimkhzen (youtube)

  • Apartheid anti-amazigh au Maroc : De l’étoile juive au Z amazigh

    Le Rapport du Congrès Mondial Amazighe (CMA) sur la politique de « discrimination institutionnalisée » d’apartheid anti-amazigh de l’Etat marocain, soumis au Conseil Economique et Social des Nations Unies, dans le cadre de la Convention Internationale pour l’Elimination de toutes les formes de Discrimination Raciale (CERD), à Genève, les 16 et 17 août 2010 devrait interpeller l’Etat marocain et sa justice. Il pointe du doigt, non seulement les violations « classiques » des droits des amazighs, violations « banalisées » et légitimées par le discours officiel, mais surtout la politique de discrimination de l’Etat marocain qui a institué l’inégalité entre citoyens comme mode de gouvernance. C’est dans cette perspective que le CMA et l’Association amazigh TAMAYNUT ont rappelé aux membres du CERD les multiples atteintes aux droits du peuple amazighe sur sa terre. Atteintes qui laissent les responsables de l’Etat marocains indifférentes. Responsables qui se livrent à des discours rhétoriques creux en rupture avec la réalité.
    Le rapport du CMA revient sur l’interdiction arbitraire du Parti Démocratique Amazigh Marocain par la justice marocaine, l’éternelle mise sous scellées des prénoms amazighs jugés par le pouvoir marocain comme prénoms « étrangers» ou « antinationaux », la campagne virulente menée par les Imams du Ministère des Affaires Religieuses Marocain contre le mouvement et les revendications amazighs, un peu partout dans le royaume, lors de prêches destinées, en principe, à apporter le réconfort aux âmes des croyants ! Les multiples expropriations dont les tribus amazighs sont victimes : leurs terres collectives leur sont « extorquées », souvent par la force pour être cédées à des « investisseurs » dont des holdings arabes comme c’est le cas de la tribu de l’Ourika dans la région de Marrakech. La constitution marocaine qui fait des amazighs, la majorité de la population marocaine, des fantômes non reconnus.
    Mais le dérapage de l’Etat marocain se situe ailleurs. Tout en proclamant devant les instances et les ONG  internationales sa volonté d’œuvrer pour l’édification d’un « Etat de droit démocratique », l’Etat marocain a institué une « Carte des chorfa », document attestant et justifiant la lignée généalogique attachée aux saints chorfa « arabes » bien sûr. Dans cette carte, il est demandé – noir sur blanc – aux autorités de faciliter les démarches administratives aux détenteurs de cette carte. Ce qui implique que l’Etat marocain a institué une hiérarchie entre citoyens de premier et de deuxième degré. Deux types de citoyens qui ne bénéficient pas des mêmes droits, dans un « Etat de droit démocratique ».
    Plus grave et l’affirmation du CMA, selon laquelle, sur les nouvelles cartes (biométriques) d’identité nationale, la lettre amazighe Z, camouflée et invisible à l’œil nu, permet aux « services » de classer les citoyens selon leur appartenance ethnique et reconnaitre les amazighs de ceux qui ne le sont pas. Une pratique, si elle s’avère vraie, révèle la nature fasciste et fascisante du pouvoir marocain qui use de méthodes nazies pour opérer la discrimination entre les citoyens. Le Z amazighe rappelle l’Etoile Jaune que Hitler et ses sbires imposée aux juifs avant la Solution finale.
    Le rapport cite également la condamnation arbitraire des étudiants de Meknès a des peines lourdes (dix ans), en l’occurrence MUSTAPHA OUSAYA et HAMID OUADOUCH détenus à la prison de Sidi Saïd de Meknès après avoir subis des tortures inhumaines et un propriétaire d’un cyber-café à Taghjijt ABDELLAH BOUKFOU (un an de prison). Le tord de ces personnes est d’être des amazighs défendant leur amazighité de manière pacifique.
    Le rapport du CMA est une sonnette d’alarme qui met en relief les dérapages « officiels » de l’Etat marocain. Dérapages qui sont sources de malaise et hypothèquent la stabilité et la paix sociale. Les violations que le CMA a soumises au CERD, particulièrement le « fichage »  des citoyens amazighs, sont inquiétantes et risquent d’alourdir le climat d’incertitude et d’improvisation qui caractérise la politique du gouvernement marocain qui navigue à vue, au lieu d’apporter des solutions apaisantes et sereines à la question amazighe. Comment les amazighes devront-ils percevoir leur « fichage » ? Quel est l’objectif inavoué qui a présidé à cette « mesure » ? Quelles sont les véritables intentions de l’Etat marocain vis-à-vis de l’amazighité et des amazighs ? Continueront-ils à croire aux discours de l’Etat en matière de l’amazighité ? Pourquoi l’Etat marocain a opté pour la classification de ses citoyens, sur des bases ethniques ? Si son intention était de connaitre le nombre d’amazighe, pourquoi n-a-t-il pas eu recours à un recensement crédible et légale ?
    Il nous semble irresponsable et  anachronique de penser répondre aux revendications amazighs par des méthodes sécuritaires fondées sur la terreur, la bureaucratie et l’arbitraire. Le monde a changé, le Maroc a changé et les amazighs aussi. Le « fichage » des amazighs par le camouflage de la lettre Z sur un document officiel relève de l’irresponsabilité et n’augure rien de bon. Les amazighs sont chez eux et résisteront à toutes les formes de répression, d’oppression et à toutes les politiques visant leur désintégration identitaire. Au lieu de s’atteler à la mise en œuvre des décisions de la plus haute autorité de notre pays, le pouvoir marocain glisse dans la dérive, hypothéquant notre devenir et la stabilité du Maroc.

    Par : Moha Moukhlis (Journal AGRAW AMAZIGH)
    Source : Amazighworld
  • Les détenus d’Al Adl Wal Ihsane racontent les détails de leur torture

    Sommaire

    Bouali Lemnewer (Docteur en Pharmacie)

    Hicham SABBAH (Officier d’Etat Civil)

    Azzeddine Slimani (Professeur Agrégé)

    Hicham Didi Elhouari (Cadre Fonctionnaire à la Délégation du Ministère de l’Equipement)

    Points communs entre les frères détenus

    Séquelles encore apparentes

    _____________________________________________________

    Bouali Lemnewer (Docteur en Pharmacie)

    J’ai été enlevé de chez moi à l’aube du lundi 28 juin 2010 par un groupe de 6 personnes.

    * Ont été réquisitionnés : un ordinateur portable, un ordinateur de bureau (desktop), un grand nombre de CDs, un téléphone portable, une caméra numérique, d’autres affaires ;

    * On a menacé ma femme par un pistolet ;

    * On a terrorisé mon fils âgé d’une année et sept mois ;

    * On m’a emmené sans que je sache pourquoi. Quand j’ai posé la question, ils m’ont répondu qu’ils cherchaient deux CDs. J’ai découvert que quatre autres étaient avec eux.

    * On m’a emmené dans une Peugeot Partner ;

    * On m’a mis les menottes et emmené vers une destination inconnue. J’ai découvert après que nous étions à Casablanca, au quartier Roches Noires près du Lycée Abou Lkacem Chabi. Ils m’ont fait monter, toujours menotté, à l’étage de l’immeuble.

    Ils ont pris mon nom et quelques informations, puis ils m’ont fait descendre à la cave où j’ai trouvé des policiers en uniforme qui ont saisi mon nom, ont enlevé mes menottes avant de me mettre dans une cellule où il n’y avait ni eau, ni toilettes, mais seulement une fine éponge et une couverture ; point d’oreiller.

    Une heure et demi après, les tortures commencent. Une voix s’élève pour m’appeler : «Bouali Lemnewer ». J’ai répondu : « Oui ». On me fait monter là haut et on me mit les menottes à nouveau. On me banda les yeux pour que je ne voie rien.

    Ils me firent monter à un étage et on me fit entrer dans une pièce dont le plancher était couvert d’un tapis. J’ai su que j’étais devant leur supérieur. Il m’interrogea sur la date du 21 mai 2010 et lorsque je lui répondis que je ne m’en souviens pas, il me cria au visage : « Si nous voulons attraper quelqu’un, nous l’attrapons et si nous voulons savoir ce qu’il a dans la maison, nous le saurons, rien qu’avec la technologie ». Puis, il cria : « Prends ce gars et montre à sa mère qui nous sommes ».

    Ensuite, ils me firent descendre dans une chambre en bas où je reçus toutes sortes de coups, d’injures et d’insultes. Ils criaient tous : « Dis-nous, fils de p… , ce qui s’est passé à cette date». Je ne savais pas de quoi ils parlaient, et le flux d’injures et de coups n’arrêtaient pas. Mes yeux étaient toujours bandés et mes mains menottées .Je ne parvenais à respirer qu’à grande difficulté. Les coups se succédaient et, avec eux, les accusations (formation d’une bande de malfaiteurs, enlèvement, tabassage et viol d’un avocat à Fès). Je risquais, selon eux, une peine de 20 années au moins. Je ne cessais de nier et d’affirmer que je ne savais rien mais ils n’arrêtaient pas de me battre et de m’insulter.

    Ils me firent descendre à la cave dans un état lamentable et enlevèrent le bandeau que j’avais sur les yeux. Je découvris qu’il y avait d’autres frères de notre jamaa avec moi, dans le même état.

    A peine rentré, j’entendis à nouveau mon nom et les menottes me firent remises, le bandeau aussi. Le même scénario se répéta avec les mêmes moyens. Je fus redescendu une deuxième fois à la cave, dans la même cellule où régnait un obscurité totale.

    Deuxième jour

    A environ 8h, un policier arriva et cria mon nom. Le scénario reprit. Je compris qu’ils

    voulaient nous faire endosser des crimes dont nous étions innocents. Ils disaient qu’ils allaient détruire ma famille, que ma femme, médecin, allait perdre son poste et se prostituer pour nourrir mes enfants, qu’ils allaient m’enterrer dans un lieu secret et que ma tombe restera inconnue. Ils racontaient comment que des officiers et des ministres ont été torturés là et et qu’ils avaient subi le supplice de la bouteille pour qu’ils avouent, que même Jettou, ex-premier ministre, était passé aux aveux…

    A chaque fois que je disais que je ne savais rien, les coups et les insultes s’abattaient de toute part sur moi. Puis l’ordre était donné de me faire descendre à ma cellule avant de m’appeler à nouveau, et ainsi de suite. Mais cette fois, ils essayèrent de me violer. Ils ont enlevé mon pantalon, m’ont étendu par terre et ont introduit un stylo dans mon anus. Puis, ils me firent monter à un étage supérieur et menacèrent de me faire passer aux électrochocs, aux suspensions, à l’étouffement et à d’autres tortures que ces bourreaux connaissaient très bien.

    Ils me firent subir des électrochocs puis, à bout de forces, ils me firent descendre à la cave pour qu’on m’appelle à nouveau et m’emmène à la chambre 75, lieu des supplices et d’interrogatoires.

    Troisième jour :

    Les tortures deviennent plus légères. L’un d’eux vient pour me dire qu’ils ne veulent pas ça mais qu’ils suivent les instructions données au sujet de interrogatoires.

    Hicham SABBAH (Officier d’Etat Civil)

    L’agression de la maison fut menée à l’aube, sans aucune autorisation du Procureur Général.

    Toutes les chambres ont été fouillées, avec hystérie. Lorsque je leur fis savoir que mon fils Souleimane était endormi et que ma femme était enceinte, ils m’ont répondu qu’ils faisaient leur devoir , ce qui terrorisa ma petite famille.

    Ils me poussèrent vers une Partner blanche .J’ai remarqué que leur accent était différent des gens de Fès. Ils ne me dirent rien de notre destination, ni du service sécuritaire auquel ils appartiennent, ni de quoi ils nous accusaient. Puis ils se ont pris l’autoroute en direction de casablanca. Auparavant, ils m’avaient bandé les yeux et mis les menottes. Arrivés à destination, ils m’ont fait entrer dans un bâtiment inconnue où ils m’ont enlevé toutes mes affaires et mis dans la cellule individuelle N=02.

    Après, un policier m’appela. On me bandit les yeux et on me mit les menottes avant de me faire pénétrer dans la salle 65. Lorsque je demandai la raison de ma détention et de l’interrogatoire, je fus tabassé de toute part, avec les mains et les pieds et les insultes de toute sorte pleuvaient à abondance. Ce scénario se répéta durant trois journées entières.

    Premier jour :

    On dressa pour moi une liste de tous les crimes traités par la loi pénal : constitution d’une bande de malfaiteurs, enlèvement, séquestration, assassinat et torture. On me menaça d’être poursuivi en vertu de la loi anti-terroriste et que nous allons être condamnés dans les meilleurs des cas à 20 ans , que ce lieu a vu passer des lions qui ont été dressés et soumis, que je vais perdre mon fils et que ma « femme allait se prostituer pour pouvoir t’amener de quoi te nourrir en prison ».

    Ils ont dit aussi qu’ils ne sont pas pareils aux policiers de Fès, qu’ils sont de vrais policiers alors que ceux de Fès ne sont que des femmelettes.

    Lorsque j’ai protesté contre la torture et les insultes ,ils m’ont dit qu’il ne me sert à rien de faire la forte tête , qu’ils vont casser mon courage, que si je n’avoue pas, j’aurai le même sort que les autres frères. Ils m’ont dit qu’ils « ont commencé à les faire descendre en bas » pour les torturer. J’ai commencé à entendre des cris et des claquements de fouet. Ils m’ont dit qu’ils vont me faire descendre tout de suite après à 24h après le remplacement de l’équipe actuelle par une autre bien plus impitoyable, que des ministres et des généraux étaient passés par là,qu’ils ont été humiliés et qu’ils étaient passés aux aveux.

    Ils menaçaient d’enlever mon pantalon et de faire de moi un homosexuel.

    Le même scénario se répéta durant le deuxième et le troisième jour, ils m’ont obligé à signer les procès verbaux, les yeux bandés.

    Azzeddine Slimani (Professeur Agrégé)

    A l’aube, 8 ou 10 personnes en civil ont fait intrusion dans la maison, sans présenter aucune autorisation à perquisitionner ou à pénétrer.

    Ils ont commencé à saccager nos affaires en mon absence, semant la terreur dans le coeur de mon père et ma mère, très âgés. Des personnes anonymes m’ont emmené vers une destination inconnue alors que l’un souillait les murs de ses fèces, après avoir tiré violemment mon père et rudoyé ma mère. Dans la Partner qui nous emmena vers l’autoroute, on me banda les yeux.

    Notre destination était inconnue pour moi.

    Après avoir pénétré dans le lieu où j’étais emmené, on m’enleva mes affaires personnelles (montre,…) et on me poussa dans une cellule. On m’appela, ensuite, on me menotta et on me fit monter dans un étage supérieur. Dans le bureau où on me fit entrer, plusieurs personnes m’interrogèrent sur mon identité, les yeux bandés et les mains menottés. Lorsque je demandai pourquoi j’étais là et de cette manière, on me fit sortir puis entrer dans un autre lieu où il y avait plus de sept personnes qui ont commencé à m’interroger de la manière suivante :

    Le tabassage, les injures, les humiliations, les coups de poing à la figure, les gifles, les

    blasphèmes à l’encontre de Dieu,…Menaces de viol, Tiraillement de la barbe, Coups de pieds…..

    Lorsque j’ai exprimé mon indignation contre les accusations adressées à moi, ils m’ont

    répondu que cette torture n’était qu’un apéritif et que « nous allons te faire passer à une équipe qui n’a aucun scrupule et qui vient la nuit ». Après m’avoir laissé une heure tout seul, ils m’ont ramené à la même place et une personne a donné ses consignes pour que je passe aux mains d’un groupe de gens. Aussitôt arrivé, les yeux bandés, une rafale de coups de poing, de pied et de gifles me tomba dessus. Ils me disaient que les généraux , les ministres et les gens puissants sont passés par là. Après, ils m’emmenèrent en haut où j’eus droit au même régime. Ils me déshabillèrent complètement et me dirent : « Tu sortiras d’ici femme. Nous allons te violer » .Je n’ai pas répondu, alors ils m’ont dit : « Tu vas être suspendu ». Les yeux bandés, je fus mis sur une table où ils me ligotèrent les jambes, après les avoir enveloppées de tissu pour ne pas laisser les cordes entamer ma peau. Mes mains étaient menottées derrière le dos et ma tête pendue en bas. Ils ont commencé à me frapper aux pieds alors qu’un autre me mettait le chiffon dans la bouche pour m’étouffer. Un autre mettait ses pieds sur mes mains pour me torturer et me faire souffrir davantage, tout en me giflant. Ils me disaient : « Tu ne vas pas résister, nous allons t’enterrer vivant ici. Personne ne va entendre parler de toi. Crie. Tu ne sais pas où tu es. Si tu savais où tu es, tu perdrais connaissance. Tu crois que nous sommes comme la police de Fès ? Nous sommes l’élite ». Ils enroulèrent, ensuite, deux fils électriques sur deux de mes orteils, après les avoir mouillés et mouillé ma tête aussi. Je reçus des électrochocs en série. Un autre fil fut mis sur mon pénis et ils me harcelèrent plusieurs fois au niveau des cuisses.

    Cette opération fut répétée plusieurs fois. Et, à bout de forces, je m’effondrai complètement. Ils me mirent alors à terre et me piétinèrent de leurs pieds. Ils m’ont remis sur pieds, versèrent de l’eau par terre et me dirent de frapper le sol de mes pieds. Quand je refusais parce que épuisé, ils me giflaient Ils me forçaient à le faire plusieurs fois. Et lorsque je disais : « Dieu seul nous suffit .N’est-il pas le Meilleur des protecteurs ? », ils me répliquaient que Dieu ne te sera d’aucun recours ici.

    Cette opération finie, on me mit de la pommade sur les pieds, les mains et les genoux. Ils me lavèrent le visage et m’emmenèrent vers un autre lieu où ils mirent devant moi des papiers dont j’ignorais le contenu et qu’ils me contraignirent à coup de gifles, d’insultes et d’humiliations à signer. Ils s’efforcèrent aussi de me provoquer en attaquant nos dirigeants et en m’interrogeant sur la nature de notre organisation. Je passai cette nuit dans une cellule où les moindres conditions humaines sont inexistantes, sous une surveillance très serrée. Le lendemain, deux individus s’occupèrent de moi : tabassages, humiliations, déshabillements. Je fus laissé, les mains menottées, les yeux bandés, à l’intérieur de la cellule, dans la cave. Ils m’ont dit ensuite : « Tu sortiras d’ici sans travail, ta famille sera détruite si tu ne te soumets pas ». Ils me demandèrent aussi de signer une autorisation de perquisitionnent de ma maison datée du jour de l’agression. Devant mon refus, ils reprirent le même traitement avec moi.

    Hicham Didi Elhouari (Cadre Fonctionnaire à la Délégation du Ministère de l’équipement)

    Les violations auxquelles j’ai, moi Hicham Didi Elhouari, été soumis pendant et après mon arrestation à l’aube du lundi 28 juin 2010 :

    1. Des personnes anonymes en civil ont forcé la porte avant six heures sans autorisation.

    2. On a terrorisé les habitants en les menaçant avec des pistolets, enfants, femmes et vieillards compris.

    3. Alors que j’étais enlevé, nos biens personnels ont été saccagés et nos affaires, dont le nombre reste encore imprécis, ont été réquisitionnées.

    4. Ma fille de trois ans et mon neveu de dix ans ont tous deux subi un interrogatoire.

    5. Au cours de ma détention, j’ai été contraint de m’étendre sur le ventre, sous la menace des revolvers. Après avoir passé les menottes bien serrées à mes mains, placées derrière le dos, ils ont commencé à me frapper sauvagement sur le dos, le visage et la tête avec les bâtons, les coups de poing et les gifles.

    6.La tête abaissée, on m’emmena dans une grande voiture et , 1000 m après, on me mit dans une autre voiture, petite cette fois, dont le matricule comprenait 1D. On me fit m’asseoir sur les sièges arrière entre deux individus, très gros, qui m’ont bandé les yeux et m’ont obligé à mettre la tête entre mes genoux, en me noyant de coups, d’insultes, d’injures, de menaces de liquidation et d’annihilation pour conclure : «Vous croyez que nous sommes comme ces femmelettes de la police de Fès. Par Dieu, tu vas regretter le jour où tu es né. Tu vas savoir qui nous sommes ».

    Durant tout notre parcours vers notre destination inconnue, le flux de menaces et de pressions psychiques ne cessait pas : « Regarde ce que ta famille endure à cause de toi. Ils ne cessent de te maudire. Même ton père et ta mère te maudissent. »

    A notre arrivée, qui n’était autre que le siège de la Brigade Nationale de la police Judiciaire de Casablanca, j’avais les pieds nus, vêtu seulement d’un short et un sous-vêtement.

    Pendant les trois jours de détention :

    1. On n’arrêtait pas de me gifler, de me cracher dessus, de me frapper violemment sur la tête et le dos.

    2. Mes yeux étaient bandés durant les interrogatoires et les mains menottées. Les accusations n’étaient pas définies. Des allusions du genre : nous sommes des terroristes, nous faisons la grande fête, nous constituons un état à l’intérieur de l’état, nous formons un gang.

    3. On insultait les figures de Justice et Spiritualité et on leur attribuait les pires des qualificatifs.

    4. Ils sont agacés et réagissent violemment lorsque , à bout de forces, j’invoque la protection divine ou le nom de Dieu ou encore lorsque je remercie le Créateur .

    5. Ils ont fait exprès de me priver de sommeil et de repos , aussi peu qu’il soit. Ils m’ont laissé assis pendant de longues heures sur une chaise, les yeux bandés, les mains en menottes, au milieu d’une bande de bourreaux et d’enquêteurs qui se relayaient sur moi. Et à chaque fois, ils m’emmenaient devant quelques uns de leurs supérieurs pour leur faire savoir où ils en étaient.

    6. j’ai été flagellé sauvagement et pendant longtemps avec des bâtons, après avoir fixé mes mains et mes jambes à une barre. Ils ont utilisé une variété de bâtons et ,à chaque fois, ils mouillaient mes pieds.

    7. Ils m’étouffaient en me mettant dans une position verticale, la tête en bas, et en attachant un chiffon mouillé sur ma tête et sur ma bouche puis en versant de l’eau sur ce chiffon jusqu’à asphyxie.

    8. Ils ont envoyé des décharges électriques sur mon pénis, après avoir attaché mes pieds à des fils électriques et m’avoir mouillé.

    9. Ils ont menacé de me violer.

    10. Ils ont menacé de me laisser dans cette position jusqu’à ce que je périsse. Puis ils feront publier un communiqué où ils prétendraient que je m’étais enfui.

    11. Ils m’ont contraint de signer des papiers sans en connaître le contenu.



    Points communs entre les frères détenus

    1. Leurs maisons ont été assaillies et les serrures forcées à une heure non légale (avant six heures).

    2. Leurs familles ont été terrorisées et ont subi des agressions, des insultes et des injures impudiques ( fils de … Nous allons te …)

    3. leurs biens et affaires ont été fouillés, saccagés et réquisitionnés.

    4. leurs mains ont été menottées, leurs yeux bandés et on les mena vers une destination inconnue.

    5. Ils ont été battus à mort avec des gourdins, des coups de poing, de pieds, des gifles…

    6. On les jeta par terre et on les déshabilla complètement.

    7. On menaça de les violer.

    8. On leur mit des stylos et d’autres objets dans le derrière.

    9. On essaya de les intimider par la loi antiterrorisme.

    10. on prétendit que des ministres et de hauts responsables sont passés par là et qu’ils sont passés aux aveux pour nous intimider et nous arracher des aveux.

    11. On méprisa la police de Fès qui, selon eux, n’a pas réussi à nous dresser.

    12. On essaya de nous faire peur en évoquant la Brigade Nationale, très connue et médiatisée et en provoquant les détenus : « Fils de … Tu n’en as pas peur ou quoi ? »

    13. L’un d’eux prétendit qu’il n’était autre que le tristement célèbre Hajjaj venu pour nous torturer à fond ou bien qu’il était un colonel militaire ayant toutes les prérogatives pour venir à bout de nous.

    14. Ils nous apprirent que nous sommes maintenant en fuite et que personne ne sait où nous sommes, qu’ils peuvent en toute quiétude nous enterrer, sans que personne ne le sache.

    15. Ils ont menacé de nous tuer et de nous jeter très loin.

    16. Ils nous ont contraints, par la violence, à signer des procès verbaux sans en connaître le contenu.

    Séquelles encore apparentes

    1. Des douleurs, des boursouflures et des enflures au niveau de la tête.

    2. Des troubles au niveau de la vision et de l’ouïe ;

    3. Hémorragie au niveau de l’anus.

    4. Contusions dermiques.

    5. Blessures et enflures au niveau des jambes.