Mois : septembre 2010

  • Ban exprime à Mohamed VI espoir reprise dialogue avec Polisario

    Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a exprimé aujourd’hui au roi Mohamed VI son espoir de voir une reprise des conversations informelles entre le Maroc et le Front Polisario.

    Pour Ban reprendre les négociations entre le Maroc et le Polisario « contribuerait à mettre fin à l’actuel blocage du processus négociateur sur le Sahara occidental », selon un communiqué diffusé aujourd’hui par l’ONU à la fin d’une réunion entre les deux leaders.

    Ban a souligné que le « statut quo » au Sahara occidental « est insoutenable », au même temps qu’il a exprimé son appui à la mise en marche d’une série de mesures pour que l’on puisse développer la confiance entre les parties, souligne le communiqué.

    Entre ces mesures l’ONU mentionne la possibilité d’échange de visites entre les familles sahraouies divisées par le conflit, et qui seraient sous l’organisation du Haut Commissariat de l’ONU pour les Réfugiés (UNHCR).

    De plus, le responsable suprême des Nations Unies a encouragé le pays maghrébin à « poursuivre son compromis avec le processus négociateur dirigé par l’ONU ».

    De la même manière, il a réitéré le compromis de l’organisme international à maintenir un « rapprochement actif et équilibré » pour trouver une solution aux diffrends entre les parties.

    Source : Diario Sur, 21/9/2010
  • Ici, il n’y a pas de crise : le roi Mohamed VI triple ses bénéfices

    Depuis que Rodríguez Zapatero est arrivé au Gouvernement en 2004, les relations entre Mohamed VI et le président du Gouvernement espagnol ont été plus que cordiales et, de fait, ils se sont déjà rencontrés à plusieurs reprises. Hier ils se sont revus et même s’ils n’ont pas parlé d’aucun sujet de controverse, c’est sûr que le monarque alaouite est satisfait.

    Le Maroc est devenu un pays prioritaire pour l’Espagne et les aides qu’il reçoit se sont multipliées par quatre en comparaison avec l’ère d’Aznar. Mais: le pays maghrébin, a-t-il une population en grand besoin et une terre peu abondante de ressources? Il est possible que la population, en général, le soit, mais en voyant les bénéfices obtenus par les deux chevets du holding de Mohamed VI, la réponse serait négative si nous regardons la situation de l’élite royale.

    Les entreprises du monarque ont triplé leur bénéfices en pleine crise et ne cessent d’augmenter, grâce, entre autres, aux riches ressources du Sahara Occidental.

    Siger est la compagnie de la famille royale qui gère ses investissements. Elle possède 60 pour cent de la Société Nationale d’Investissement (SNI) et contrôle d’une manière directe ou indirecte presqu’un tiers d’Omnium Nord Afrique (ONA), le principal consortium industriel de l’État. Les deux chevets viennent de fusionner pour créer un holding d’investissement qui, d’après les résultats qu’ils ont présentés, a un avenir très prometteur : son bénéfice arrive à 471 millions d’euros.

    Croissance sans frein

    L’ONA a obtenu en 2009 des bénéfices de 2,917 milliards de dirhams (262,26 millions d’euros) ce qui suppose presque le triple des résultats de l’année précédente. Les ventes du dernier exercice de l’ONA se sont élevés aux 3,333 miliards de dirhams (3,35652 milliards d’euros). Dans le cas de SNI, les bénéfices ont été quadruplés, jusqu’aux 2,3473 milliards de dirhams (2,1104 milliards d’euros) qu’ils ont registré dans le dernier exercice. Cette firme a obtenu des ventes de 3,4276 milliards de dirhams (308,17 millions d’euros) en 2009.

    Au total, la valeur boursière de toutes les filiales qui dépendent de Siger s’élève à 160 milliards de dirhams (14.115 millions d’euros) ce qui représente presque 30 pour cent de la capitalisation globale de la Bourse de Casablanca. Avec tout cela, la fortune personnelle du monarque monte, selon les dernières données de la revue Forbes, à 2,5 milliards de dollars (1,75 milliards d’euros). Bien que pour la majorité des Marocains, Mohamed VI soit leur Majesté, pour ses 21.450 travailleurs, il est ainsi tout simplement le patron.

    Mais: d’où viennent-ils, les bénéfices gras des entreprises du monarque? Le réseau du dirigeant suprême du pays maghrébin s’étend non seulement à tous les pouvoirs institutionnels, mais aussi à presque tous les secteurs productifs.

    Ses tentacules comprennent du secteur du travail des mines, d’où viennent la plupart de ses recettes par l’exploitation de mines de phosphate, précisément au Sahara Occidental , jusqu’au secteur des télécommunications, l’énergie, l’immobilier, et la distribution ou l’industrie agro-alimentaire.

    L’importance vitale jouée par les mines de phosphate a poussé Forbes à baptiser le monarque comme Le roi des roches. Le Maroc possède la moitié des réserves de l’apprécié minerai et Mohamed VI contrôle pratiquement la totalité des mines.

    En fait, grâce à la compagnie minière Managem, dont il possède 78 pour cent à travers l’ONA, et la montée spectaculaire du prix du phosphate, le roi alaouite a réussi à augmenter sa fortune d’un (1,00) milliard de dollars et à passer à la septième place des monarques les plus riches du monde.

    Un empire économique

    Mais sa fortune ne se limite pas seulement aux résultats des entreprises. Mohamed VI est propriétaire de 12 palais, dont les frais de maintenance atteignent la bagatelle d’un million de dollars (presque 700.000 euros) par an. De plus, il possède une partie des terres confisquées aux colons français et quelques résidences de luxe à l’étranger, une résidence de 200 chambres et un parc de 400 hectares, selon l’hébdomadaire marocain indépendant Le Journal Hebdomadaire. Mohamed VI, qui s’est proclamé à son arrivée au pouvoir comme le roi des pauvres, est devenu ainsi, en réalité, le Roi Midas.

    La question qu’il faudrait poser est : si le Maroc est si pauvre comme indiqué par le besoin d’aide ou si ce qui arrive est que la richesse est mal distribuée. Est-ce mieux laisser faire le roi et aider ses citoyens ? Pour l’Espagne, c’est clair. L’Exécutif socialiste a fait du Maroc le deuxième pays du monde récepteur d’aide espagnole dans les dernières années. Ce sont au total plus de 500 millions depuis l’arrivée Zapatero au pouvoir et, le plus étonnant, c’est que, loin d’être arrêtée, la tendance est en augmentation et pendant cette législature le montant de l’aide va doubler.

    Et quelle est la réponse du Maroc à tant de générosité ? La réponse est connue. L’occupation de Persil, le retrait de son ambassadeur à Madrid, les revendications sur Ceuta et Melilla, le boycott commercial de cette dernière, l’agression aux activistes favorables à un Sahara libre et la préférence communautaire pour ses fruits et légumes au détriment des agriculteurs espagnols sont quelques exemples.

    La situation est arrivée à tel point de gravité cet été que le Roi Juan Carlos en personne a dû appeler Mohamed VI pour calmer les esprits et pour essayer que le pays voisin baisse le ton des accusations qui étaient versées contre la Police et la Garde civile. Tout un manège d’actes d’outrance qui ont même provoqué au Maroc des manifestations devant l’ambassade espagnole à Rabat ou le Consulat de Nador.

    Mais la mémoire de Zapatero semble très fragile et le plus probable est que dans le prochain Plan Annuel de Coopération Internationale, les aides au Maroc maintiennent la moyenne de 100 millions que les socialistes ont respectée depuis quatre ans.

    Alejandra Ramón / Javier Romera 

    Eco-Diario, 21/09/2010

    Traduction non-officielle de Diaspora Saharaui
  • Antoine Basbous: «Les payeurs de rançons doivent s’en mordre les doigts»

    Antoine Basbous est le président de l’Observatoire des pays arabes à Paris qu’il a lui-même fondé. Les deux Antoine, Basbous et Sfeïr, constituent les voix du Moyen-Orient et du Monde arabe et musulman en France, avec une pointe de réputation d’être un proaméricain pour l’un-Sfeïr- et profrançais pour l’autre.

    Politologue, Antoine Basbous est aussi l’auteur de plusieurs ouvrages d’actualité : «Guerres secrètes au Liban», «Les Arabes entre modernité et repli», «L’Islamisme, une révolution avortée ?», «L’Arabie Saoudite en question» … Riche d’un travail de réflexion sur le Monde arabe, Basbous est un avis de poids pour les gouvernements et les tribunaux européens et nord-américains. Il participe régulièrement aux débats sur les crises qui secouent les mondes arabe et islamique, sur le terrorisme et sur les relations de l’Islam et de l’Occident, lit-on sur le site de l’OMA –Observatoire du Monde arabe. A ce titre, nous avons eu l’échange qui suit avec lui :

    Le Jeune Indépendant : L’actualité est bien évidemment les pourparlers israélo-palestiniens. Les Etats-Unis y sont étroitement impliqués Comment analysez-vous cet événement ? Quel pronostic en faites-vous ?

    Antoine Basbous : Ces pourparlers s’engagent dans le pire moment des Palestiniens : ils sont divisés, le président palestinien n’a plus de mandat, les pays arabes laissent tomber la Palestine parce qu’ils sont épuisés par ce conflit et ont d’autres préoccupations. L’arbitre américain, qui avait bien commencé sa politique d’équilibrage – discours du Caire –, se retrouve dépendant du lobby israélien aux Etats-Unis à deux mois des élections de
    mi-mandat.

    Il a perdu le bras de fer sur les colonies et se retrouve dans la position tenue par les ex-dirigeants des Américains qui privilégiaient les Israéliens aux Palestiniens. Pour la stature d’Obama, tout sera fait afin que les négociations puissent durer jusqu’au mois de novembre. Mahmoud Abbas devra avaler des couleuvres pour sauvegarder les chances des démocrates à Washington. Justement parce qu’il manque de légitimité. Ses amis et alliés arabes – l’Arabie Saoudite, l’Egypte et la Jordanie – lui proposent d’aider Obama.

    Ces pourparlers auront-ils un impact sur la crise iranienne qui, si on comprend bien, constituerait le stress de toute la région ?

    Le problème de l’Iran est un sujet capital pour les Iraniens, les pays voisins du golfe et la communauté internationale. Tout le monde est préoccupé par les plans militaires iraniens. Les pourparlers israélo-palestiniens peuvent effectivement calmer les Arabes, en caressant une paix pour se consacrer à l’Iran. Il faut savoir aussi que les populations iraniennes contestataires sont majoritaires, mais le régime s’impose et dure. S’il est vrai que les populations souffrent de sanctions, que l’Iran ressemble à l’ex-Union soviétique avant la chute, il est aussi vrai que l’Iran a amassé beaucoup de cartes pour la nuisance. L’alliance du croissant chiite au Machrek est une réalité, grâce à la continuité territoriale entre la Caspienne et la Méditerranée, grâce essentiellement à l’effondrement du régime de Saddam et son remplacement par un régime chiite à Bagdad. L’Iran dissimule des pans entiers de ses programmes nucléaires et balistiques pour tenter de s’imposer comme le partenaire exclusif dans la région en passant par le « nouveau Yalta » avec Washington au détriment des Arabes.
    Pour un terrorisme annoncé, les Etats-Unis et l’Europe se disputent, à présent, l’Afrique au nom de la guerre qui s’annonce contre l’Aqmi…

    Je ne partage pas cette lecture du phénomène terroriste en Afrique.

    L’Aqmi est la nouvelle appellation du GSPC lequel est héritier du GIA. L’Aqmi cherchait une légitimité que le GSPC avait perdue en s’accrochant à une mouvance internationale qui valoriserait son «combat». Il avait pour vocation de rayonner à l’échelle internationale du Maghreb et du Sahel à partir de ses premières bases implantées dans le nord de l’Algérie. Aujourd’hui, sa branche sahélienne profite de la présence d’Etats faibles et défaillants, de la complicité des Palais pour créer des sanctuaires à partir du Nord-Mali dont ils ont fait un carrefour de trafic en tout genre : armes, drogue, cigarettes… A la complicité de certains gouvernements sahéliens s’ajoute la suspicion d’intérêts personnels. Le président de l’un de ces pays n’a-t-il pas touché une partie de la rançon versée par les Allemands pour libérer un groupe d’otages européens capturés par le parrain de ces hommes avant d’être lui-même capturé ?

    L’Algérie adopte une position ferme contre le paiement des rançons. Qu’en pensez-vous? 

    C’est une position juste. Les pays européens ont été coupables d’avoir choisi la facilité, en rachetant au prix fort la liberté de leurs otages, ce qui a doté l’Aqmi de capacités financières très importantes pour poursuivre à grande échelle son action terroriste. Je pense qu’il faut combattre le terrorisme et le priver de ses moyens financiers. Tout comme il faut créer une réelle coordination entre les pays victimes de ces phénomènes sans oublier d’éradiquer la pauvreté et la «hogra» qui participent à creuser le lit du terrorisme. Aujourd’hui, les Etats qui ont versé des rançons s’en mordent les doigts et s’aperçoivent qu’ils n’ont fait que renforcer les moyens d’action de cette organisation.

    Entretien réalisé à Paris par Samir Méhalla

    Le Jeune Indépendant, 21/9/2010
  • Antoine Basbous: «Les payeurs de rançons doivent s’en mordre les doigts»

    Antoine Basbous est le président de l’Observatoire des pays arabes à Paris qu’il a lui-même fondé. Les deux Antoine, Basbous et Sfeïr, constituent les voix du Moyen-Orient et du Monde arabe et musulman en France, avec une pointe de réputation d’être un proaméricain pour l’un-Sfeïr- et profrançais pour l’autre.

    Politologue, Antoine Basbous est aussi l’auteur de plusieurs ouvrages d’actualité : «Guerres secrètes au Liban», «Les Arabes entre modernité et repli», «L’Islamisme, une révolution avortée ?», «L’Arabie Saoudite en question» … Riche d’un travail de réflexion sur le Monde arabe, Basbous est un avis de poids pour les gouvernements et les tribunaux européens et nord-américains. Il participe régulièrement aux débats sur les crises qui secouent les mondes arabe et islamique, sur le terrorisme et sur les relations de l’Islam et de l’Occident, lit-on sur le site de l’OMA –Observatoire du Monde arabe. A ce titre, nous avons eu l’échange qui suit avec lui :

    Le Jeune Indépendant : L’actualité est bien évidemment les pourparlers israélo-palestiniens. Les Etats-Unis y sont étroitement impliqués Comment analysez-vous cet événement ? Quel pronostic en faites-vous ?

    Antoine Basbous : Ces pourparlers s’engagent dans le pire moment des Palestiniens : ils sont divisés, le président palestinien n’a plus de mandat, les pays arabes laissent tomber la Palestine parce qu’ils sont épuisés par ce conflit et ont d’autres préoccupations. L’arbitre américain, qui avait bien commencé sa politique d’équilibrage – discours du Caire –, se retrouve dépendant du lobby israélien aux Etats-Unis à deux mois des élections de
    mi-mandat.

    Il a perdu le bras de fer sur les colonies et se retrouve dans la position tenue par les ex-dirigeants des Américains qui privilégiaient les Israéliens aux Palestiniens. Pour la stature d’Obama, tout sera fait afin que les négociations puissent durer jusqu’au mois de novembre. Mahmoud Abbas devra avaler des couleuvres pour sauvegarder les chances des démocrates à Washington. Justement parce qu’il manque de légitimité. Ses amis et alliés arabes – l’Arabie Saoudite, l’Egypte et la Jordanie – lui proposent d’aider Obama.

    Ces pourparlers auront-ils un impact sur la crise iranienne qui, si on comprend bien, constituerait le stress de toute la région ?

    Le problème de l’Iran est un sujet capital pour les Iraniens, les pays voisins du golfe et la communauté internationale. Tout le monde est préoccupé par les plans militaires iraniens. Les pourparlers israélo-palestiniens peuvent effectivement calmer les Arabes, en caressant une paix pour se consacrer à l’Iran. Il faut savoir aussi que les populations iraniennes contestataires sont majoritaires, mais le régime s’impose et dure. S’il est vrai que les populations souffrent de sanctions, que l’Iran ressemble à l’ex-Union soviétique avant la chute, il est aussi vrai que l’Iran a amassé beaucoup de cartes pour la nuisance. L’alliance du croissant chiite au Machrek est une réalité, grâce à la continuité territoriale entre la Caspienne et la Méditerranée, grâce essentiellement à l’effondrement du régime de Saddam et son remplacement par un régime chiite à Bagdad. L’Iran dissimule des pans entiers de ses programmes nucléaires et balistiques pour tenter de s’imposer comme le partenaire exclusif dans la région en passant par le « nouveau Yalta » avec Washington au détriment des Arabes.
    Pour un terrorisme annoncé, les Etats-Unis et l’Europe se disputent, à présent, l’Afrique au nom de la guerre qui s’annonce contre l’Aqmi…

    Je ne partage pas cette lecture du phénomène terroriste en Afrique.

    L’Aqmi est la nouvelle appellation du GSPC lequel est héritier du GIA. L’Aqmi cherchait une légitimité que le GSPC avait perdue en s’accrochant à une mouvance internationale qui valoriserait son «combat». Il avait pour vocation de rayonner à l’échelle internationale du Maghreb et du Sahel à partir de ses premières bases implantées dans le nord de l’Algérie. Aujourd’hui, sa branche sahélienne profite de la présence d’Etats faibles et défaillants, de la complicité des Palais pour créer des sanctuaires à partir du Nord-Mali dont ils ont fait un carrefour de trafic en tout genre : armes, drogue, cigarettes… A la complicité de certains gouvernements sahéliens s’ajoute la suspicion d’intérêts personnels. Le président de l’un de ces pays n’a-t-il pas touché une partie de la rançon versée par les Allemands pour libérer un groupe d’otages européens capturés par le parrain de ces hommes avant d’être lui-même capturé ?

    L’Algérie adopte une position ferme contre le paiement des rançons. Qu’en pensez-vous? 

    C’est une position juste. Les pays européens ont été coupables d’avoir choisi la facilité, en rachetant au prix fort la liberté de leurs otages, ce qui a doté l’Aqmi de capacités financières très importantes pour poursuivre à grande échelle son action terroriste. Je pense qu’il faut combattre le terrorisme et le priver de ses moyens financiers. Tout comme il faut créer une réelle coordination entre les pays victimes de ces phénomènes sans oublier d’éradiquer la pauvreté et la «hogra» qui participent à creuser le lit du terrorisme. Aujourd’hui, les Etats qui ont versé des rançons s’en mordent les doigts et s’aperçoivent qu’ils n’ont fait que renforcer les moyens d’action de cette organisation.

    Entretien réalisé à Paris par Samir Méhalla

    Le Jeune Indépendant, 21/9/2010
  • Sahara Occidental : Le délégué du HCR, acheté par les marocains

    Depuis 2004, le programme d’échanges de visite existe sur la base d’un plan d’action, accepté par les deux parties, qui stipule:

    1- Seul le HCR a le droit de désigner les bénéficiaires du programme

    2- Le HCR a la liberté de contact avec la population concernée
    Ces deux principes ont été bafoués par le Maroc car c’est l’administration coloniale marocaine qui décide de qui doit voyager et ne permet que rarement au HCR de contacter les bénéficiaires dans les territoires occupés et seulement à la veille de leur départ. Ainsi, plusieurs personnes des camps ont été empêchées par le Maroc de visiter leurs familles.
    Depuis mars dernier , le Polisario a demandé que les deux principes énnoncés ci-dessus soient respectés et les HCR a invité les deux parties à des discussions à Genève.
    – La position sahroauie a toujours été de demander au HCR de leur dire sur quelle base nous devons les reprendre: sur la base du plan d’action de 2004? ou sur la base d’un nouvel accord qui reste à negocier?
    Nous n’avons pas reçu de reponse de la part du HCR.
    Il y a deux semaines le HCR nous a remis des listes de beneficiaires dans le but de faire le premier voyage le 17 septembre 2010. Nous avons répondu que nous voulons des clarifications sur deux points essentiels: le libre acces au HCR dans le territoire aux beneficiaires et le droit exclusif du HCR de déterminer ces mêmes bénéficiaires sans discrimination.
    Mais sans nous donner de réponse, le HCR a poursuivi ses préparatifs pour le vol du 17 septembre.
    Alors que la coutume veut que la liste definitive des bénéficiaires soit remise aux parties une semaine avant le vol le responsable du HCR n’a pas voulu nous la remettre et a travaillé dans le secret total profitant de la liberté dont jouissent les ONG et les organismes de l’ONU dans les camps de réfugiés.

    Nous avons protesté contre ce manquement à la pratique établie qui veut que le manifeste des voyageurs nous soit remis à temps et avons demandé le report du voyage en attendant de recevoir une réponse a notre demande de clarification concernant les deux points essentiels contenus dans le programme de 2004.
    Sans tenir compte de tout cela et malgré les appels personnels repetés au HCR du M. Emhamad Khadad, le coordinateur sahraoui avec la MINURSO,  un avion de la MINURSO transportant des familles des territoires occupés a atterri, sans avertir aussi les autorités algériennes le vendredi 17 septembre vers 12h à l’aéroport de Tindouf.
    Il s’agit d’un chantage ehonté et grottesque et d’une manoeuvre inacceptable au service de la partie marocaine. Les bénéficiaires ont été selectionnés au dernier moment et les autorités marocaines ont imposé au délégué du HCR le départ de l’avion malgré nos protestations la veille et depuis très tôt le vendredi. 
    Bien entendu nous n’avons pas voulu recevoir les voyageurs et l’avion, sans ouvrir ses portes, est reparti à son point de départ: Smara. C’est un fait accompli du Maroc avec la complicité du délégué du HCR que nous avons refusé.
    Comme nous rejetons de la manière la plus ferme le communiqué du HCR dans lequel celui-ci prétend que les territoires occupés sont « sous administration marocaine » ce qui n’est pas conforme à la légalité internationale. Aucune résolution, aucun texte de l’ONU n’accorde au Maroc ce statut et Hans Corell, l’ancien conseiller juridique de l’ONU, a été plus que clair dans son avis juridique de 2002: le Sahara occidental est un territoire non-autonome et l’Espagne ne peut transférer à qui que soit la souveraineté ou l’administration de ce territoire. C’est dire que l’Espagne continue, malgré ses dérobades, la puissance administrante du territoire en vertu du chapitre XI de la charte.
  • Sahara Occidental : Le délégué du HCR, acheté par les marocains

    Depuis 2004, le programme d’échanges de visite existe sur la base d’un plan d’action, accepté par les deux parties, qui stipule:

    1- Seul le HCR a le droit de désigner les bénéficiaires du programme

    2- Le HCR a la liberté de contact avec la population concernée
    Ces deux principes ont été bafoués par le Maroc car c’est l’administration coloniale marocaine qui décide de qui doit voyager et ne permet que rarement au HCR de contacter les bénéficiaires dans les territoires occupés et seulement à la veille de leur départ. Ainsi, plusieurs personnes des camps ont été empêchées par le Maroc de visiter leurs familles.
    Depuis mars dernier , le Polisario a demandé que les deux principes énnoncés ci-dessus soient respectés et les HCR a invité les deux parties à des discussions à Genève.
    – La position sahroauie a toujours été de demander au HCR de leur dire sur quelle base nous devons les reprendre: sur la base du plan d’action de 2004? ou sur la base d’un nouvel accord qui reste à negocier?
    Nous n’avons pas reçu de reponse de la part du HCR.
    Il y a deux semaines le HCR nous a remis des listes de beneficiaires dans le but de faire le premier voyage le 17 septembre 2010. Nous avons répondu que nous voulons des clarifications sur deux points essentiels: le libre acces au HCR dans le territoire aux beneficiaires et le droit exclusif du HCR de déterminer ces mêmes bénéficiaires sans discrimination.
    Mais sans nous donner de réponse, le HCR a poursuivi ses préparatifs pour le vol du 17 septembre.
    Alors que la coutume veut que la liste definitive des bénéficiaires soit remise aux parties une semaine avant le vol le responsable du HCR n’a pas voulu nous la remettre et a travaillé dans le secret total profitant de la liberté dont jouissent les ONG et les organismes de l’ONU dans les camps de réfugiés.

    Nous avons protesté contre ce manquement à la pratique établie qui veut que le manifeste des voyageurs nous soit remis à temps et avons demandé le report du voyage en attendant de recevoir une réponse a notre demande de clarification concernant les deux points essentiels contenus dans le programme de 2004.
    Sans tenir compte de tout cela et malgré les appels personnels repetés au HCR du M. Emhamad Khadad, le coordinateur sahraoui avec la MINURSO,  un avion de la MINURSO transportant des familles des territoires occupés a atterri, sans avertir aussi les autorités algériennes le vendredi 17 septembre vers 12h à l’aéroport de Tindouf.
    Il s’agit d’un chantage ehonté et grottesque et d’une manoeuvre inacceptable au service de la partie marocaine. Les bénéficiaires ont été selectionnés au dernier moment et les autorités marocaines ont imposé au délégué du HCR le départ de l’avion malgré nos protestations la veille et depuis très tôt le vendredi. 
    Bien entendu nous n’avons pas voulu recevoir les voyageurs et l’avion, sans ouvrir ses portes, est reparti à son point de départ: Smara. C’est un fait accompli du Maroc avec la complicité du délégué du HCR que nous avons refusé.
    Comme nous rejetons de la manière la plus ferme le communiqué du HCR dans lequel celui-ci prétend que les territoires occupés sont « sous administration marocaine » ce qui n’est pas conforme à la légalité internationale. Aucune résolution, aucun texte de l’ONU n’accorde au Maroc ce statut et Hans Corell, l’ancien conseiller juridique de l’ONU, a été plus que clair dans son avis juridique de 2002: le Sahara occidental est un territoire non-autonome et l’Espagne ne peut transférer à qui que soit la souveraineté ou l’administration de ce territoire. C’est dire que l’Espagne continue, malgré ses dérobades, la puissance administrante du territoire en vertu du chapitre XI de la charte.
  • La RASD célèbre mardi la Journée internationale de la paix en application de la Charte et des résolutions de l’Union africaine

    Bir Lahlou 20/09/2010 (SPS) La République arabe sahraouie démocratique (RASD) célèbrera le 21 septembre, la journée internationale de la paix, coïncidant en 2010 avec l’année de la Paix et de la sécurité en Afrique, dont la RASD est membre fondateur de l’Union africaine (UA), a indiqué un communiqué de la Présidence de la République publié dimanche.


    Un programme d’activités dont la levée des drapeaux, de l’UA et de la RASD au niveau des institutions nationales de la RASD* et l’exercice d’une minute de silence en faveur de la paix en Afrique, afin d’exprimer la volonté de la RASD à contribuer à l’instauration d’une paix durable devant garantir la sécurité et la stabilité dans le continent africain et dans le monde .


    Des activités humanitaires au profit des victimes des guerres et des mines dont des visites au centre Chreif pour exprimer le soutien et la solidarité avec ces victimes. D’autres projets de développement seront exécutés par les forces de l’Armée de libération populaire sahraouie (ALPS) à travers des campagnes volontaires.


    Des compétitions sportives sous le thème : « un jour, un but », ainsi que des leçons de la paix seront données dans toutes les écoles nationales de la RASD, a souligné le communiqué dont une copie est parvenue à SPS.


    La journée mondiale de la Paix a été ratifiée par la décision de l’Union africaine autour de la paix et la sécurité en Afrique lors de la quatorzième session ordinaire de l’UA tenue en février 2010 à Addis-Abeba et adoptée par la cinquième session ordinaire à Kampala en Ouganda en juillet dernier, rappelle-t-on. 


    L’année 2010, année de la paix et de la sécurité en Afrique a été proclamée par les chefs d’Etats et de gouvernement de l’UA lors de sa session spéciale sur l’examen et le règlement des conflits en Afrique, tenue, le 31 août 2009 à Tripoli (Libye).  (SPS)
    * RASD : Etat proclamé par le Front Polisario sur le sol du Sahara Occidental suite au retrait de l’Espagne et l’invasion du territoire par le Maroc en 1975 et 1979.

  • La RASD célèbre mardi la Journée internationale de la paix en application de la Charte et des résolutions de l’Union africaine

    Bir Lahlou 20/09/2010 (SPS) La République arabe sahraouie démocratique (RASD) célèbrera le 21 septembre, la journée internationale de la paix, coïncidant en 2010 avec l’année de la Paix et de la sécurité en Afrique, dont la RASD est membre fondateur de l’Union africaine (UA), a indiqué un communiqué de la Présidence de la République publié dimanche.


    Un programme d’activités dont la levée des drapeaux, de l’UA et de la RASD au niveau des institutions nationales de la RASD* et l’exercice d’une minute de silence en faveur de la paix en Afrique, afin d’exprimer la volonté de la RASD à contribuer à l’instauration d’une paix durable devant garantir la sécurité et la stabilité dans le continent africain et dans le monde .


    Des activités humanitaires au profit des victimes des guerres et des mines dont des visites au centre Chreif pour exprimer le soutien et la solidarité avec ces victimes. D’autres projets de développement seront exécutés par les forces de l’Armée de libération populaire sahraouie (ALPS) à travers des campagnes volontaires.


    Des compétitions sportives sous le thème : « un jour, un but », ainsi que des leçons de la paix seront données dans toutes les écoles nationales de la RASD, a souligné le communiqué dont une copie est parvenue à SPS.


    La journée mondiale de la Paix a été ratifiée par la décision de l’Union africaine autour de la paix et la sécurité en Afrique lors de la quatorzième session ordinaire de l’UA tenue en février 2010 à Addis-Abeba et adoptée par la cinquième session ordinaire à Kampala en Ouganda en juillet dernier, rappelle-t-on. 


    L’année 2010, année de la paix et de la sécurité en Afrique a été proclamée par les chefs d’Etats et de gouvernement de l’UA lors de sa session spéciale sur l’examen et le règlement des conflits en Afrique, tenue, le 31 août 2009 à Tripoli (Libye).  (SPS)
    * RASD : Etat proclamé par le Front Polisario sur le sol du Sahara Occidental suite au retrait de l’Espagne et l’invasion du territoire par le Maroc en 1975 et 1979.

  • Mohamed VI-Sarkozy-Zapatero : Complot en vue à New York

    Nous apprenons que le président français, après son discours au sommet des Objectifs du Millénaire, va rencontrer le Secrétaire Général Ban Ki-moon et ensuite Mohamed VI, le roi du Maroc.

    Voilà une nouvelle qui n’apporte aucun réconfort aux sahraouis en sachant que la délégation royale marocaine est en train de faire des contacts avec ses lobbies pour imposer ses choix à l’Assemblée Générale des Nations Unies et à sa IV Commission qui, jusqu’à présent, prend en charge l’affaire du Sahara Occidental en tant que territoire non-autonome qui doit être l’objet d’une consultation sur son avenir.

    Le roi du Maroc compte aussi retrouver le président espagnol Rodriguez Zapatero, devenu célèbre pour ses positions favorables au plan d’autonomie marocain, même si certains indices laissent penser que le gouvernement espagnol est en train de changer de position vis-à-vis de sa dernière colonie africaine. Ils vont parler des derniers incidents de Melilla, mais leur principal sujet de conversation sera, comme d’habitude, le dossier du Sahara Occidental. Et là, les sahraouis n’attendent pas grand chose de Zapatero qui, jusqu’à présent, n’a pas été à la hauteur des aspirations de l’opinion publique espagnole.

    La rencontre de Sarkozy avec Mohamed VI après Ban Ki-moon, et celles de Mohamed VI avec Zapatero ne présagent rien de bon pour le processus de paix entamé par l’ONU et pour le principe d’autodétermination. Le plus probable est que les trois parties soient en train préparer un plan visant à changer le statu onusien de l’ancienne colonie espagnole. Ce statut que personne n’a pu, jusqu’à présent, esquiver.
  • Mohamed VI-Sarkozy-Zapatero : Complot en vue à New York

    Nous apprenons que le président français, après son discours au sommet des Objectifs du Millénaire, va rencontrer le Secrétaire Général Ban Ki-moon et ensuite Mohamed VI, le roi du Maroc.

    Voilà une nouvelle qui n’apporte aucun réconfort aux sahraouis en sachant que la délégation royale marocaine est en train de faire des contacts avec ses lobbies pour imposer ses choix à l’Assemblée Générale des Nations Unies et à sa IV Commission qui, jusqu’à présent, prend en charge l’affaire du Sahara Occidental en tant que territoire non-autonome qui doit être l’objet d’une consultation sur son avenir.

    Le roi du Maroc compte aussi retrouver le président espagnol Rodriguez Zapatero, devenu célèbre pour ses positions favorables au plan d’autonomie marocain, même si certains indices laissent penser que le gouvernement espagnol est en train de changer de position vis-à-vis de sa dernière colonie africaine. Ils vont parler des derniers incidents de Melilla, mais leur principal sujet de conversation sera, comme d’habitude, le dossier du Sahara Occidental. Et là, les sahraouis n’attendent pas grand chose de Zapatero qui, jusqu’à présent, n’a pas été à la hauteur des aspirations de l’opinion publique espagnole.

    La rencontre de Sarkozy avec Mohamed VI après Ban Ki-moon, et celles de Mohamed VI avec Zapatero ne présagent rien de bon pour le processus de paix entamé par l’ONU et pour le principe d’autodétermination. Le plus probable est que les trois parties soient en train préparer un plan visant à changer le statu onusien de l’ancienne colonie espagnole. Ce statut que personne n’a pu, jusqu’à présent, esquiver.