Mois : septembre 2010

  • Plan d’autonomie du Sahara occidental : Le Roi du Maroc doute de ses sujets

    Le Maroc panique et son roi le laisse apparaître. Dans son discours prononcé vendredi à l’occasion du 31ème anniversaire de la fameuse marche verte célébrant l’occupation du Sahara occidental en 1975, Mohamed VI semble douter de son «plan» d’autonomie. Pour cause, le souverain alaouite a adopté un ton grave et parfois menaçant à l’égard du mouvement Polisario mais aussi de ses propres sujets qui critiquent sa démarche et les atteintes aux droits de l’homme.



    «En toute responsabilité, nous affirmons qu’il n’y a plus de place pour l’ambiguïté et la duplicité: ou le citoyen est Marocain ou il ne l’est pas», a-t-il lancé d’emblée comme pour mettre en garde ces voix de plus en plus audibles qui mettent à nu les atteintes aux droits de l’Homme et les arrestations arbitraires des militants sahraouis. A ceux là, le roi du Maroc siffle la fin de la récréation en des termes crûs. «L’heure est à la clarté et au devoir assumé. Ou on est patriote ou on est traître. Il n’y a pas de juste milieu entre le patriotisme et la trahison. On ne peut jouir des droits de la citoyenneté et les renier à la fois en complotant avec les ennemis de la patrie», a déclaré sèchement le souverain, dans une allusion à peine voilée au Front Polisario mais aussi à l’Algérie qu’il a citée nommément plusieurs fois dans son discours. Notre pays est coupable, d’après le roi du Maroc, de «sponsoriser» le Front Polisario et de «saboter l’unité territoriale du royaume».

    Le souverain a déclaré qu’il voulait, à travers le plan «d’autonomie», épargner au «Maghreb ainsi qu’à la région du Sahel et aux rives méridionale et septentrionale de la Méditerranée, les risques calamiteux de balkanisation et d’instabilité qu’engendrerait l’implantation d’une entité factice».

    Pour Mohamed VI, «cette redoutable hypothèse», c’est-à-dire la République sahraouie indépendante, transformerait la région en «un marécage glauque servant de repaire aux bandes de terroristes et de malfrats faisant commerce d’êtres humains et de trafic d’armes».

    Or, le roi semble avoir pris conscience de la sympathie sans cesse grandissante de la cause sahraouie, y compris au Maroc, qu’il a ordonné une mobilisation générale. «Le temps est venu pour que toutes les autorités publiques redoublent de vigilance et de mobilisation afin de contrecarrer, avec la force de la loi, toute atteinte à la souveraineté de la nation, et de préserver, avec toute la fermeté requise, la sécurité, la stabilité et l’ordre public qui est le gage effectif de l’exercice des libertés». Ceci au niveau interne. Au plan diplomatique, le roi du Maroc veut également graisser sa machine de propagande. Pour ce faire, il réclame une mobilisation «accrue et davantage de ténacité pour contrecarrer les manœuvres et les complots des adversaires de l’intégrité territoriale». D’où la nécessité «d’intensifier les efforts pour faire valoir la légitimité de notre droit et la pertinence de notre position», dira Mohamed VI qui a souligné également que son pays est conforté par le «soutien des puissances influentes et agissantes au sein de la communauté internationale, et par l’appui d’un nombre croissant de pays frères et amis».

    Le roi du Maroc affirme certes sa volonté de «continuer à honorer fidèlement son engagement pour une coopération franche et loyale avec l’Organisation des Nations unies, son secrétaire général et le représentant personnel du responsable onusien», mais avec cette précision qu’il est question uniquement «du plan d’autonomie».

    Or, cet ordre du jour ne peut constituer une «solution politique consensuelle, recueillant l’adhésion sérieuse de toutes les parties concernées effectivement par le conflit» dès lors qu’elle exclut l’option de l’autodétermination du peuple sahraoui.

    En clair, le roi du Maroc a voulu donner un second souffle à sa propagande annexionniste qui a du mal à trouver preneur dans les milieux diplomatiques.


    Imane B.

  • L’appui d’Obama à Ross, signe fort en faveur de la RASD

    Lors d’une conférence-débat animée, hier, au centre international de presse à Kouba (Alger), Lorenzo Morris, Professeur au département des Sciences Politiques à l’Université Howard, estime que l’Algérie devrait avoir une oreille attentive envers le Congres si elle espère changer en sa faveur la politique américaine dans la région, notamment sur la question du Sahara occidental.


    «Il faut qu’il y ait des gens autour d’Obama, au sens pragmatique, pour porter sa politique au Maghreb, à l’instar du lobby Train Africa», a-t-il lâché. L’appui, selon lui, du président Obama en faveur de l’envoyé spécial de l’Onu au Sahara Occidental, Christopher Ross, est en soi une volonté affichée pour aboutir à un règlement pacifique de la question. Autrement dit, cela s’apparente à un signe en direction d’Alger qui a toujours défendu un règlement juste du problème opposant la RASD au Maroc.

    Interrogé par La voix de l’Oranie sur la vision de la nouvelle administration dans cette région, le Dr Morris Lorenzo estime qu’il y a une démarche ouverte des Etats-Unis vers les pays du Maghreb, notamment envers l’Algérie avec laquelle ils sont liés par une solide amitié. Mais il reconnaît que des résistances demeurent encore au sein du Congres américain sur des questions qui fâchent et où 42 membres opposent à chaque fois leur veto, résultat du travail en profondeur des plus influents groupes de pression. C’est là que le Pr Lorenzo avoue que le travail des lobbies devient important pour redimensionner la politique du nouveau locataire de la Maison-Blanche. Le conférencier a même annoncé la visite à partir de la semaine prochaine d’Obama au Ghana pour parler de la nouvelle politique en Afrique.
    Abed Tilioua

  • Jusqu’à quand la cause sahraouie?

    Voila 34 années que la question sahraouie est sou-levée et que, de dialogue en dialogue, de missions menées par le secrétariat général de l’ONU, c’est toujours le retour à la case départ, avec une prolongation du mandat de la Minurso. Le souci d’éviter la reprise de la guerre apparaaît prioritaire sur celui d’instaurer la paix entre les deux parties liées au conflit, et pourtant il faudrait tenir compte que la génération qui a vécu dans les camps des réfugiés sahraouis commence à s’impatienter et à intégrer la conviction que le dialogue ne fait que prolonger les impasses et aggraver les conditions de vie de la société sahraouie.

    Compter encore et toujours sur les négociations qui n’en finissent pas? La jeunesse sahraouie risque d’en tirer les leçons et de revendiquer le droit à la résistance. Résistance? Le fait même que le dossier de résolution de la question sahraouie est pris en charge par la sous-commission de Décolonisation de l’ONU qualifie les Sahraouis de résistants et non de rebelles.

    D’autres facteurs devraient normalement militer en faveur des Sahraouis. Citons le refus américain d’intégrer dans la zone de libre-échange maroco-américaine, les produits fabriqués dans les territoires en litige et revendiqués par les Sahraouis. Il y a également le refus de l’Union Européenne d’intégrer les eaux litigieuses revendiquées par les Sahraouis dans les accords de pêche. Ajoutons encore la Cour Internationale de Justice qui n’avait pas trouvé de liens d’allégeance des populations sahraouies à l’égard des souverains marocains.

    La cause sahraouie s’achemine-t-elle vers le dénouement, ou plutôt s’achemine-t-on vers le réglement pacifique du conflit entre les Sahraouis et le Maroc? Aucun indice sérieux qui viendrait créer un climat d’apaisement. Comment pourrait-il en être le cas quand il y a un parti pris au sein du Conseil de l’ONU, de la France qui dispose du droit de veto? Et quelle solution poursuivrait le Conseil de Sécurité de l’ONU quand il semble que celui-ci a coupé la poire en deux, à savoir toujours maintenir le cap sur le référendum d’autodétermination et aboutir à une solution qui satisfasse les deux parties.

    Quelle solution, réellement, pourrait en même temps satisfaire les deux parties?
     
    Rochdi Ould Yahia
    La Voix de l’Oranie
  • Médi 1, le rabat-joie des Algériens durant la décennie noire

    Lancée en 1980 par le Roi Hassan II, Radio méditerranée internationale, Médi 1 pour les intimes, s’intéressait beaucoup, les premières années, à l’Algérie. Sans verser entièrement dans la diffamation, les responsables de la radio franco-marocaine passaient tout de même des informations qui dérangeaient le pouvoir algérien de l’époque, reconnaît la rédactrice en chef adjointe, Marysette Aït Ali, qui a fait ses premières armes à la radio tangéroise et ne l’a plus quittée.

    Installée sur les hauteurs de Tanger, Médi 1 a fait appel à un ancien parachutiste français pendant la guerre d’Algérie, du nom de Pierre Casalta, un transfuge de Radio Monte-Carlo (RMC), pour la diriger. Véritable oreille attentive du Palais royal, la radio d’envergure internationale, chouchoutée à cette époque par le pouvoir, constituait pour Hassan II un levier médiatique pour contrecarrer l’offensive algérienne, cinq années après que le Maroc a entamé sa fameuse marche verte. Plus qu’à travers l’info, c’est par sa publicité que la radio joue un véritable rôle de poil à gratter, de l’autre côté de la frontière orientale. “Le pays connaissait une véritable pénurie et les réclames montraient, au contraire, que le Maroc entrait de plain-pied dans une ère de consommation de masse. Cela mettait les autorités algériennes dans l’embarras”, poursuit la journaliste. En 1981, la radio passe à la FM, puis en 1982 aux longues ondes, avec un émetteur géant installé à Nador. Plus question de rester focalisé sur Alger. Les programmes de Médi 1 couvrent désormais la totalité du Maroc et de l’Algérie mais aussi la Tunisie, la Libye, la Mauritanie, le sud de la France. “On était forcément obligés d’élargir les informations que l’on passait pour séduire tous ces auditeurs”, explique Daniel Ferin, l’ancien rédacteur en chef de RMC. 

    La radio garde quand même sa réputation de rabat-joie pour les Algériens pendant la guerre civile dans les années 1990, en passant systématiquement tous les communiqués du GIA (groupe islamique armé) qui l’avait choisie pour envoyer ses revendications. 

    Entourée d’une saga d’écrivains réputées, comme Jean Robert Cherfis, Patrice Zehr et Daniel Ferin, Médi 1 s’est lancée dans une véritable opération commando pour se faire une place dans le paysage médiatique maghrébin. 

    Emise en deux langues, l’arabe et le français, Médi 1 commence à séduire et à évincer les radios locales par son ton nouveau, le dynamisme de ses jingles mais aussi par ses informations de qualité. A cette époque, les gens rencontrés dans les cafés ou dans les rues, branchés à cette radio libre, atypique, n’arrêtaient pas de commenter ses informations. 

    Son aura a gagné dans le monde arabe, le jour où elle innove également sur un plan sémantique et se fait particulièrement remarquer pendant la guerre du Liban, quand Israël envahit le sud du pays en 1982. La radio a été la première à parler de l’Etat israélien au lieu de l’Etat sioniste”, se souvient Pierre Casalta. Cette posture, inhabituelle à l’époque au Maghreb, vaudra à la radio et à ses journalistes de se faire sérieusement allumer par la presse arabe. Mais leur fera gagner, tout de même, des lettres de noblesse internationales. Médi 1 a fait évoluer le langage et permis par la suite l’émergence de nouveaux moyens d’expression. Cela a ouvert des portes et fenêtres pour la mise sur orbite des espaces de liberté, dans un paysage médiatique et politique très verrouillé à l’époque. Sans toutefois aller au-delà des lignes rouges tracées par le Roi, notamment sur des questions de politique intérieure ou sur le dossier hautement sensible du Sahara occidental. C’était l’accord tacite passé entre le Makhzen et Radio Méditerranée internationale pour continuer à exister.

    Abed Tilioua

    La Voix de l’Oranie, 7/7/2009
  • Dénonciation à Genève des « traitements dégradants et inhumains » infligés par le Maroc contre la population sahraouie

    Genève, 23/09/2010 (SPS), Le défenseur sahraoui des droits humains El Mami Amar Salem a dénoncé devant la 15e session du Conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève la « torture et d’autres formes de traitements dégradants et inhumains » infligés par les forces marocaines contre les civils sahraouis et plus particulièrement contre les prisonniers politiques, les personnes disparues et les militants des droits humains.


    El Mami Amar Salem, qui intervenait au nom du Collectif des défenseurs des droits humains sahraouis (CODESA) et du comité sahraoui contre la torture (CSCT) a précisé que cette politique de répression marocaine a pour objectif de « terroriser la population et détruire sa volonté de s’exprimer sur ses opinions en faveur du droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance « .

    Dans ce contexte, le défenseur sahraoui des droits humains a lancé un appel pressant à la communauté internationale, notamment le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, pour assurer le respect de la Convention contre la torture, signée et ratifiée par le gouvernement marocain.

    Il a également appelé à dépêcher une commission d’enquête internationale autour de « la persistance et la gravité de la pratique de la torture dont ont été victimes plus de 30.000 citoyens sahraouis depuis le début de l’invasion marocaine en 1975 ».

    Le défenseur sahraoui des droits de l’homme a enfin demandé à exercer des pressions sur le Maroc pour la libération des prisonniers politiques sahraouis, Ali Salem Tamek, Hamadi Nasiri et Brahim Dahane et tous les autres prisonniers d’opinion sahraouis qui croupissent encore dans les prisons marocaines. (SPS)
  • Conférence internationale samedi prochain à Alger

    Le peuple sahraoui organise des manifestations pour réclamer et faire valoir son droit à l’autodétermination. Ces manifestations sont pacifiques et n’ont nullement trait à une quelconque violence, a estimé Said Ayachi, coordinateur des préparations de la conférence internationale à Alger, lors d’une conférence de presse tenue hier au siège du CNASPS. 

    Cette conférence, qui regroupera entre 250 et 300 participants, dont 120 étrangers issus de différentes sphères, diplomatiques, parlementaires, universitaires et société civile, aura pour thème «Le droit des peuples à la résistance : le cas du peuple sahraoui», les 25 et 26 septembre. « Nous allons dire haut le droit du peuple sahraoui à résister pacifiquement en vue de faire valoir ses revendications », a soutenu M. Ayachi. Et d’ajouter : « Nous visons, par l’organisation de cette conférence internationale, dénoncer encore une fois les positions de la France et de l’Espagne qui bloquent tout le processus du conflit ». 

    Il sera question, également, a-t-il affirmé, d’unir les voix des participants afin de dénoncer les violations des droits de l’Homme par le régime marocain dans les territoires occupés, ainsi que la spoliation des ressources naturelles du Sahara occidental. A travers cette participation massive, le Comité national algérien de soutien au peuple sahraoui (CNASPS), et les participants à cette rencontre, envisagent d’interpeller l’Union européenne (UE), quant à sa double position vis-à-vis du conflit au Sahara occidental, a-t-on expliqué. 

    Le représentant de l’Union des juristes sahraoui, pour sa part, a affirmé que « ce sera l’occasion, avec la journée de la paix, de rappeler au monde qu’il n’y a pas de paix en Afrique du moment que le Sahara occidental est encore sous occupation ». Au moment où 14 nouveaux détenus ont entamé une grève de la faim, a-t-il dit, notre objectif premier est d’attirer l’attention des autres peuples et de leur communiquer le message d’un peuple qui souffre le martyr. Deux thèmes sont prévus lors de la conférence, qui sera tenue en plénières, à savoir «Le soutien au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination» et «Solidarité avec la résistance sahraouie et dénonciation des violations systématiques des droits de l’Homme par l’occupant marocain». 

    Environ 70 activistes sahraouis militants des droits de l’Homme sont attendus à cette conférence. Une délégation viendra des territoires occupés, a-t-on indiqué. A ce sujet, l’ambassadeur de la République arabe sahraoui démocratique (RASD), a affirmé ne pas exclure que les autorités coloniales marocaines s’en prennent aux membres de la délégation. La conférence sera sanctionnée par une déclaration finale qui sera élaborée par l’ensemble des participants, a-t-on ajouté. 

    Par : Massinissa Benlakehal

    Le Midi Libre, 22/9/2010
  • Plan d’autonomie du Sahara occidental : Le Roi du Maroc doute de ses sujets

    Le Maroc panique et son roi le laisse apparaître. Dans son discours prononcé vendredi à l’occasion du 31ème anniversaire de la fameuse marche verte célébrant l’occupation du Sahara occidental en 1975, Mohamed VI semble douter de son «plan» d’autonomie. Pour cause, le souverain alaouite a adopté un ton grave et parfois menaçant à l’égard du mouvement Polisario mais aussi de ses propres sujets qui critiquent sa démarche et les atteintes aux droits de l’homme.



    «En toute responsabilité, nous affirmons qu’il n’y a plus de place pour l’ambiguïté et la duplicité: ou le citoyen est Marocain ou il ne l’est pas», a-t-il lancé d’emblée comme pour mettre en garde ces voix de plus en plus audibles qui mettent à nu les atteintes aux droits de l’Homme et les arrestations arbitraires des militants sahraouis. A ceux là, le roi du Maroc siffle la fin de la récréation en des termes crûs. «L’heure est à la clarté et au devoir assumé. Ou on est patriote ou on est traître. Il n’y a pas de juste milieu entre le patriotisme et la trahison. On ne peut jouir des droits de la citoyenneté et les renier à la fois en complotant avec les ennemis de la patrie», a déclaré sèchement le souverain, dans une allusion à peine voilée au Front Polisario mais aussi à l’Algérie qu’il a citée nommément plusieurs fois dans son discours. Notre pays est coupable, d’après le roi du Maroc, de «sponsoriser» le Front Polisario et de «saboter l’unité territoriale du royaume».

    Le souverain a déclaré qu’il voulait, à travers le plan «d’autonomie», épargner au «Maghreb ainsi qu’à la région du Sahel et aux rives méridionale et septentrionale de la Méditerranée, les risques calamiteux de balkanisation et d’instabilité qu’engendrerait l’implantation d’une entité factice».

    Pour Mohamed VI, «cette redoutable hypothèse», c’est-à-dire la République sahraouie indépendante, transformerait la région en «un marécage glauque servant de repaire aux bandes de terroristes et de malfrats faisant commerce d’êtres humains et de trafic d’armes».

    Or, le roi semble avoir pris conscience de la sympathie sans cesse grandissante de la cause sahraouie, y compris au Maroc, qu’il a ordonné une mobilisation générale. «Le temps est venu pour que toutes les autorités publiques redoublent de vigilance et de mobilisation afin de contrecarrer, avec la force de la loi, toute atteinte à la souveraineté de la nation, et de préserver, avec toute la fermeté requise, la sécurité, la stabilité et l’ordre public qui est le gage effectif de l’exercice des libertés». Ceci au niveau interne. Au plan diplomatique, le roi du Maroc veut également graisser sa machine de propagande. Pour ce faire, il réclame une mobilisation «accrue et davantage de ténacité pour contrecarrer les manœuvres et les complots des adversaires de l’intégrité territoriale». D’où la nécessité «d’intensifier les efforts pour faire valoir la légitimité de notre droit et la pertinence de notre position», dira Mohamed VI qui a souligné également que son pays est conforté par le «soutien des puissances influentes et agissantes au sein de la communauté internationale, et par l’appui d’un nombre croissant de pays frères et amis».

    Le roi du Maroc affirme certes sa volonté de «continuer à honorer fidèlement son engagement pour une coopération franche et loyale avec l’Organisation des Nations unies, son secrétaire général et le représentant personnel du responsable onusien», mais avec cette précision qu’il est question uniquement «du plan d’autonomie».

    Or, cet ordre du jour ne peut constituer une «solution politique consensuelle, recueillant l’adhésion sérieuse de toutes les parties concernées effectivement par le conflit» dès lors qu’elle exclut l’option de l’autodétermination du peuple sahraoui.

    En clair, le roi du Maroc a voulu donner un second souffle à sa propagande annexionniste qui a du mal à trouver preneur dans les milieux diplomatiques.


    Imane B.

  • Rencontre sur la coopération avec la RASD

    Une rencontre se tient aujourd’hui à Ravenne, municipalité italienne dans la région d’Emilie-Romagne, pour faire le bilan des activités de coopération politique et sociale entre cette municipalité et les autorités sahraouies, a-t-on appris hier à Rome.

    Il s’agira de réaffirmer l’engagement de l’administration municipale de Ravenne dans la politique générale de coopération dans les camps des réfugiés, qui cofinance des projets sociaux dans le cadre du réseau organisé de l’aide internationale, en faveur des Sahraouis (habitants du Sahara Occidental envahi par le Maroc en 1975 et 1979, note de DS) a indiqué la municipalité. Y prendront part à cette rencontre bilan, les autorités locales, les associations et les organisations régionales opérant dans la wilaya de Smara, un de cinq camps où vivent les réfugiés sahraouis, selon cette source. La wilaya de Smara est jumelée avec la municipalité de Ravenne, pour qui cette initiative «a été fortement appuyée par Giovanna Piaia, conseillère pour l’égalité des chances», qui ouvrira la réunion.

    Il s’agira aussi de faire le point sur les conditions de vie et l’évolution de la situation dans les camps de réfugiés, a-t-on ajouté. «Le peuple sahraoui est un peuple ancien et fier, affirmant son identité propre et ne doit pas être considéré uniquement comme un bénéficiaire de notre aide, mais comme un partenaire actif dans sa trajectoire de développement», a indiqué la conseillère à la veille de la rencontre. La municipalité de Ravenne apporte son aide aux populations sahraouies des camps à travers notamment la formation de sages-femmes, mais aussi l’équipement des structures de soins, souligne la même source. 

    El Watan, 23/9/2010
  • L’appui d’Obama à Ross, signe fort en faveur de la RASD

    Lors d’une conférence-débat animée, hier, au centre international de presse à Kouba (Alger), Lorenzo Morris, Professeur au département des Sciences Politiques à l’Université Howard, estime que l’Algérie devrait avoir une oreille attentive envers le Congres si elle espère changer en sa faveur la politique américaine dans la région, notamment sur la question du Sahara occidental.


    «Il faut qu’il y ait des gens autour d’Obama, au sens pragmatique, pour porter sa politique au Maghreb, à l’instar du lobby Train Africa», a-t-il lâché. L’appui, selon lui, du président Obama en faveur de l’envoyé spécial de l’Onu au Sahara Occidental, Christopher Ross, est en soi une volonté affichée pour aboutir à un règlement pacifique de la question. Autrement dit, cela s’apparente à un signe en direction d’Alger qui a toujours défendu un règlement juste du problème opposant la RASD au Maroc.

    Interrogé par La voix de l’Oranie sur la vision de la nouvelle administration dans cette région, le Dr Morris Lorenzo estime qu’il y a une démarche ouverte des Etats-Unis vers les pays du Maghreb, notamment envers l’Algérie avec laquelle ils sont liés par une solide amitié. Mais il reconnaît que des résistances demeurent encore au sein du Congres américain sur des questions qui fâchent et où 42 membres opposent à chaque fois leur veto, résultat du travail en profondeur des plus influents groupes de pression. C’est là que le Pr Lorenzo avoue que le travail des lobbies devient important pour redimensionner la politique du nouveau locataire de la Maison-Blanche. Le conférencier a même annoncé la visite à partir de la semaine prochaine d’Obama au Ghana pour parler de la nouvelle politique en Afrique.
    Abed Tilioua

  • Néocolonialisme quand tu nous tiens

    Il ne s’agit pas ici de développer sur les causes, tenants et aboutissants qui ont conduit à l’enlèvement de six ressortissants français dans le Sahara. 

    Notons simplement quand même qu’avec l’accord appuyé de la France depuis les années 70 le Maroc mène une politique d’annexion du Sahara occidental, que dans toute l’Afrique sub-saharienne les intérêts stratégiques et financiers français entretiennent des pratiques impérialistes qui avec les garrots posés par le FMI avec leurs plans structurels d’ajustement ouvrent à tous les intégrismes des espaces de ressentiments qu’ils savent parfaitement exploiter.

    Les organisations à base intégristes, des bandes armées et autres n’ont pu s’implanter et croître qu’à partir du champ de désolation que la lutte contre les mouvements de libération nationale ont subit de la part de l’ancienne puissance coloniale qui a armé tous les bras (y compris religieux) pour sauvegarder des intérêts économique considéré comme stratégiques sur place (la « françafrique », c’est cela).

    A cette occasion, il est intéressant de constater combien les survivances pratiques et l’atavisme raciste dominateur dans la vieille droite française et transpire hélas parfois au delà) des comportements coloniaux sont vivaces.

    Nous apprenons par dépêches d’agences reprises par la presse que son Excellence Vichy Pirate, le Fouché de Fa#, à l’occasion d’un voyage en Afrique, disserte sur les opportunités militaires programmées à Paris et les dispositions prises par la France.

    Donc le ministre de la police de la métropole décide depuis une ex colonie de parler d’un sujet du domaine de la souveraineté de ses hôtes alors que les 50 ans de l’indépendance des pays d’Afrique subsaharienne sont célébrés dans la période.

    Voila le ministre de la traque des sans papier en France qui disserte en Afrique sur la stratégie des forces d’intervention d’un pays ici tiers (la France) dans des pays souverains qui l’accueillent.

    La goujaterie et la menace de la canonnière propulsées comme méthode d’action diplomatique sans que le quai d’Orsay ou Matignon ne semblent décidés à recadrer le propos (la « kouchnérienne » solidarité!!). Nous sommes revenu à l’époque de la guerre du Tonkin ou de la conquête de l’Algérie?

    Au fait Vichy-Pirate était –il en déplacement officiel en Afrique ou en villégiature dans les jardins privés des Bolloré Aréva et autre Total qui avec quelques autres lapidaires, groupement chimiques et miniers se sont appropriés le cadastre du secteur ?