Mois : septembre 2010

  • Paris considère Alger incontournable dans la sécurité du Sahel

    Manifestement, la France compte sérieusement sur le rôle de l’Algérie et son expérience dans la lutte antiterroriste pour la libération des otages. Le fait d’exclure dans l’immédiat toute intervention militaire dans la région révèle la disposition de la France à laisser l’Algérie faire. Cette attitude s’explique par les déclarations de responsables et experts français sur les relations entre Alger et Paris dans le domaine sécuritaire. 

    La France et l’Algérie sont liées par leur intérêt commun à lutter contre le terrorisme au Sahel et ont toujours maintenu les échanges, quelles que soient leurs divergences. Pour le ministre français de la Défense, Hervé Morin, «nous avons une coopération en matière de renseignement avec nos amis algériens» qui sont «extrêmement mobilisés dans la lutte contre le terrorisme». Deux commentateurs de l’AFP rapportent qu’une semaine après l’enlèvement revendiqué par l’Aqmi de sept personnes, dont cinq Français, au Niger, la France tient à montrer à quel point elle considère l’Algérie comme un acteur incontournable. 

    Après des mois de tensions, les relations entre les deux pays se sont décrispées. «On en est à une relation stabilisée […] Cela ne se détériore plus, mais il reste des obstacles», explique à l’AFP le président de la Commission des affaires étrangères à l’Assemblée nationale Axel Poniatowski. L’Algérie n’a toujours pas digéré d’être inscrite par la France sur la liste des pays à risque pour les transports aériens ou l’appui de Paris à un plan d’autonomie marocain au Sahara occidental. La France accuse toujours Alger de protectionnisme suite à des mesures pénalisant ses entreprises. En revanche, plusieurs dossiers se sont dénoués, dont celui d’un diplomate algérien récemment blanchi par la justice française à la grande satisfaction d’Alger, estiment les analystes de l’AFP. 

    Citant des responsables et des experts, l’agence de presse française estime que même au plus fort de la crise, la coopération dans la lutte antiterroriste ne s’est jamais interrompue. «Ce qui est très réel, c’est qu’il existe un véritable intérêt commun à coopérer activement dans la lutte anti-Aqmi», dit M. Poniatowski. «L’Algérie est un acteur fondamental. Son atout c’est d’avoir Aqmi chez elle.» «Dans la région, c’est le pays le plus puissant, le plus riche, le plus grand», dit Jean-François Daguzan de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS). «Le régime algérien a longtemps infiltré ces groupes, il a les moyens d’agir, l’envergure diplomatique et l’expérience militaire», confirme Kader Abderrahim de l’Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS). 

    En outre, «les Algériens n’ont pas attendu les enlèvements dans le Sahel pour agir sur leur flanc sud», souligne le chercheur, rappelant qu’Alger avait «été un intermédiaire important sur la question des Touareg», nomades qui sillonnent la vaste bande sahélo-saharienne où opère l’Aqmi. Pour sa part, «la France a des dispositifs déployés dans les pays du Sahel, notamment en Mauritanie : elle a des moyens qu’elle peut échanger avec l’Algérie», explique M. Poniatowski. Cette coopération est aussi pour le président Abdelaziz Bouteflika le moyen de voir reconnu son «rôle de leader régional», résume Khadija Mohsen-Finan de l’Institut français des relations internationales (IFRI). Alger a créé, en avril, un poste de commandement à Tamanrasset (sud) pour coordonner les activités de son armée avec celles de la Mauritanie, du Mali et du Niger. Et en dépit de rivalités entre ces pays, une réunion ministérielle y a eu lieu cet été. Par ailleurs, la France se dit prête à «engager le contact à tout moment» avec la branche maghrébine d’Al Qaïda, a déclaré hier le chef d’état-major des armées qui exclut, pour l’instant, une intervention militaire. 

    «Bien sûr, les autorités françaises sont prêtes à engager le contact à tout moment, la seule difficulté que nous ayons, c’est que comme d’habitude dans ce genre d’affaire, ce sont les preneurs d’otages qui sont les maîtres du temps», a expliqué l’amiral Edouard Guillaud sur la radio privée Europe 1. «L’intervention militaire n’est pas, à l’instant où je vous parle, à l’ordre du jour. Pour l’instant, nous établissons la situation dans l’urgence, comme à chaque prise d’otage, et les forces militaires sont là en soutien de notre diplomatie», a-t-il ajouté. «L’option militaire reste envisageable pour autant, à l’instant où je vous parle, la vie des otages n’est pas directement menacée. Nous attendons donc d’avoir un canal de communication», a-t-il souligné. «Nous ne sommes absolument pas prêts à leur céder en toutes circonstances, la France comme d’autres pays l’a d’ailleurs montré des fois précédentes», a assuré l’amiral Guillaud, qui a aussi cité le président Nicolas Sarkozy selon qui le paiement de rançons n’est pas une stratégie durable, tout en nuançant : «Tout est fonction des circonstances.» 

    Par Abdelkrim Ghezali

  • Les richesses du Sahel, objet de convoitises et de jeux d’influence

    Est-ce le fait du hasard ou d’une malédiction que toute la zone comprise entre le Soudan et la Mauritanie soit instable ? Cet espace qui s’étend sur 6 000 km de la mer Rouge à l’Atlantique recèle des richesses naturelles inestimables et convoitées par au moins trois puissances : les Etats-Unis, la France et la Chine. Depuis au moins le début des années quatre-vingt-dix, le Sahel qui était le lieu de prédilection de petits trafiquants de cigarettes, de carburant, de voitures et de haschisch, est devenu, à la faveur des guerres ethniques en Côte d’Ivoire, au Burundi, au Rwanda, en RDC, au Soudan, au Tchad, en Somalie et la guerre en Erythrée, ainsi que des rébellions touareg au Mali et au Niger, une plaque tournante du trafic d’armes et de drogues fortes. 

    Les terroristes traqués au Maghreb, notamment en Algérie, trouveront naturellement refuge dans cet espace de non-droit où les populations sont les laissées-pour-compte des politiques d’exclusion des Etats. Pour Mehdi Tajer, un analyste maghrébin, les dangers de cette situation explosive se manifestent comme suit :-Explosion conflictuelle engendrant une réaction en chaîne déstabilisant l’ensemble de l’arc sahélien, notre «heartland» (ceinture de sécurité du Sud). -Constituer un terreau et un sanctuaire pour le terrorisme international : une pépinière où un groupe terroriste pourrait trouver refuge ou des facilités d’entraînement et de recrutement (attentats, enlèvements, piraterie, camps d’entraînement, etc). -Constituer une zone grise propice à la multiplication des trafics illégaux : armes, stupéfiants, véhicules, matières premières, enfouissement de déchets nucléaires, etc. -Constitution d’un réseau de diffusion et d’infiltration d’un islamisme radical. 

    -La source d’une émigration de masse utilisant l’Afrique du Nord comme tremplin (lieu de transit) vers les rivages européens : l’écart économique grandissant et la poussée démographique risquent de provoquer un courant de migration difficilement maîtrisable.

    -Le blanchiment d’argent. -Détournement des ressources stratégiques (pétrole, gaz, uranium, etc.), objets d’une vive concurrence internationale. Etats-Unis, France, Chine, etc. convoitent les ressources pétrolières de la zone : la récente tentative de déstabilisation du régime tchadien, via le Soudan, transcende de toute évidence les capacités soudanaises et rejoint la stratégie plus imposante à dominante asiatique et vraisemblablement chinoise (jeu de bascule autour de l’enjeu pétrolier). 

    Des thèses défendables, que confirment les intentions et les rôles sur le terrain, présentent la situation dans le Sahel comme résultat logique d’une rude compétition des puissances étrangères dans la région. D’une part, la France en perte de vitesse et d’influence dans les territoires qui étaient jadis son prolongement géopolitique et géostratégique et d’autre part, les Etats-Unis décidés à avoir la mainmise sur l’espace sahélo-saharien. 

    La stabilité politique et sécuritaire de cette région ne semble pas arranger les desseins de ces deux puissances auxquelles le géant de l’Extrême-Orient, la Chine, arrache des parts importantes d’un marché d’avenir. En définitive, l’implantation de l’AQMI dans la région sert les intérêts géostratégiques en jeu et les enlèvements d’Européens ne sont que des dégâts collatéraux à gérer au cas par cas. La France est déjà présente militairement dans la région, et ce, depuis bien longtemps. Le Tchad constitue à ce titre, pour la France, une base avancée en plus des accords militaires que la France a conclus avec le Niger, le Mali et la Mauritanie. Les Américains ont implanté une base militaire au Mali pas loin de Tombouctou et espèrent toujours pouvoir convaincre les pays de la région pour que l’Africom élise domicile dans le Sahel. A ce propos, l’opposition farouche de l’Algérie s’exprime également par son offensive pour la mise en place d’une force sahélo-saharienne d’intervention et de lutte contre le terrorisme, le banditisme et le crime organisé. 

    La Tribune Online, 25/9/2010

  • La France encore face à l’Algérie

    Pourquoi toutes séries de documentaires diffusés par les chaînes françaises sur la guerre d’Algérie ou la Révolution de Novembre et pourquoi en ce moment?  Tous les spécialistes s’accordent à souligner que ces documentaires sont plutôt «éducatifs» et se voudraient comme un début de réconciliation entre le France, les Français de différentes souches et leur Histoire. 

    La France est sous pression puisque les franco-algériens demandent à la France de leur dire «toute la vérité et rien que la vérité» et de reconnaître ses «torts». Il fallait s’y attendre à une telle réaction que ce soit des «pieds noirs» ou des franco-algériens ou encore des Français et cela depuis que l’ex-président Chirac a tenté avec son homologue algérien Bouteflika pour un partenariat durable qui devrait être politique et surtout économique, et basé sur l’intérêt mutuel. Du coup, les néo-colonialistes ont adopté une loi par voie parlementaire positivant le colonialisme. Une loi qui a réveillé les vieux démons et des algériens ont commencé à exiger une loi condamnant le colonialisme alors que d’autres militent pour que la France reconnaisse ses crimes contre l’Humanité et demande pardon aux algériens pour toute la souffrance qui leur a été endurés au nom de la «France». 

    Les différentes émissions documentaires ne sont qu’un prélude à toute une série de «vérités» très mal à digérer et qui risque de «dénuder» la France officielle. La France craint qu’un jour que des algériens lui demanderaient un «pardon officiel». La France, qui se croit comme terre des Droits de l’Homme et qui a toujours défendu les causes des peuples comme celle du peuple Tibet, ne voudrait pas qu’on l’accuse de crimes contre l’Humanité comme elle tente de le faire avec la Turquie dans l’affaire des arméniens. La France craint l’avenir. Ce qui laisse supposer que la France recherche à préparer les esprits des français et même des algériens surtout que des archives seront bientôt rendues publiques. La France a peur de se regarder dans un miroir surtout dans l’affaire de l’Algérie. Aujourd’hui, un simple film comme les «Hors loi» crée la polémique et provoque les émeutes. La France souffre car son passé la rattrape! Le plus dur n’est pas de reconnaître les crimes, mais de justifier le mensonge.

    B. Nadir
  • Le Maroc inonde Melilla de «sans-papiers» subsahariens

    Une photo tout sourire entre le roi Mohammed VI et le président Zapatero, qui se sont rencontrés lundi à New York, pour la sixième fois en 5 ans, autour d´une table basse où seul apparaît le drapeau marocain.

    Cette image qui a révolté l´opposition conservatrice du Parti Populaire et suscité bien des commentaires ironiques dans la presse de droite, donne l´impression qu´entre l´Espagne et le Maroc c´est toujours la lune de miel. Pour les médias comme pour l´opposition en Espagne, personne n´est dupe de ce scénario. 

    La question sahraouie

    La réalité des relations entre les deux pays est faite de crises diplomatiques qui surgissent, l’incident le plus banal qui soit entre deux Etats.

    A tout moment, les autorités marocaines peuvent, en effet, agiter le spectre de la souveraineté du royaume alaouite sur Ceuta et Melilla, cauchemar de Zapatero. Pour les médias, la rencontre de New York, décidée à la hâte sous la pression des incidents de la mi-juillet au poste frontalier de Beni Enzar à Melilla, est à classer dans les albums du protocole d’Etat.

    Le dossier sahraoui a été mis délibérément de côté par les deux parties pour ne pas rajouter au malaise profond de leurs relations. Devant les journalistes, Zapatero s´est refusé à formuler sa nouvelle position sur l´ancienne colonie espagnole, dans les termes employés, vendredi dernier, par la vice-présidente de son gouvernement, Maria de la Vega, pour ne pas irriter Mohammed VI et pas de soutien non plus, comme par le passé, au plan d´autonomie marocain qui aura vécu. Juste une formule langue de bois qui insiste sur le «nécessaire accord entre Rabat et le Front Polisario en vue du règlement de cette question».

    Zapatero est parvenu à calmer le jeu en évitant d´entrer dans la campagne en faveur de ce plan pour l´ancienne colonie espagnole qu´il sait sans effet sur les Nations unies.

    Le monarque marocain a vainement tenté de le vendre au secrétaire général de l´ONU, Ban Ki-moon, ce lundi, lequel s´est vite empressé d´insister auprès de son interlocuteur sur la nécessaire reprise des négociations entre le Maroc et le Front Polisario pour aider à «mettre fin à la paralysie actuelle du processus de négociations». La situation de statu quo «ne peut pas durer et restaurer la confiance entre les deux parties», a-t-il fait savoir à son interlocuteur. 

    Asphyxier Ceuta et Melilla 

    Le désengagement de l´Espagne envers le plan marocain ne semble pas avoir été du goût de Rabat, malgré les déclarations de Zapatero et de son ministre des Affaires étrangères Moratinos, louant la «qualité des relations entre les deux pays». Rien de moins évident, répondent les journaux à grand tirage qui n´écartent pas l´idée d´une riposte marocaine si la campagne du roi venait à échouer. L´arme privilégiée des autorités marocaines sur l’Espagne:
    le chantage du trafic de drogue, de l´immigration clandestine et la revendication de Ceuta et Melilla. 

    «Le Maroc a déjà inondé Melilla d´immigrés clandestins», faisait observer, lundi, en manchette, le journal catalan El Periódico, ajoutant, en sous-titre, que «le nombre des « sans papiers » qui ont tenté de gagner les côtes espagnoles à partir du territoire marocain a doublé en 2010 par rapport à l´année précédente».

    Ce journal mais aussi ses confrères voient dans cette pression migratoire, surtout subsaharienne, «un lien direct avec la crise hispano-marocaine née des incidents de Melilla».

    «Les services de renseignements espagnols ont constaté depuis le mois d´août que les autorités marocaines font la sourde oreille à leurs alertes sur les mouvements de pateras en direction de l´Espagne», écrit El Periódico, ce qui croit savoir que le président Zapatero a dû soulever au roi Mohammed VI la question du refus des gardes-côtes marocaines de collaborer au contrôle de l´immigration clandestine dans le détroit de Gibraltar. 

    Cette même préoccupation avait été déjà soulevée par le ministre espagnol de l´Intérieur en août dernier à Rabat. 

    De la poudre aux yeux

    La Razón est plus convaincue encore du plan de chantage mis au point par Mohammed VI pour forcer l´Espagne à promouvoir son plan d´autonomie sur le Sahara Occidental.

    Le Maroc a entrepris d´«asphyxier économiquement» les présides espagnols par son nouveau projet de construction d´un second port à Nador, après celui de Tanger qui a ruiné les activités des six ports de l´Andalousie.

    «L´objectif de Mohammed VI est de paralyser les activités commerciales et le tourisme à Ceuta et Melilla», affirme ce quotidien qui croit, à l´instar de tous ses confrères, que le malaise des relations de l´Espagne avec le Maroc est beaucoup plus profond que l´image de détente renvoyée par la photo de New York. De la poudre aux yeux des observateurs de la scène hispano-marocaine.

  • Les affrontements entre la Mauritanie et El Qaïda ne sont pas dans l’intérêt de l’Algérie

    Les affrontements entre l’armée mauritanienne et Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) ne sont pas dans l’intérêt de l’Algérie. Bien que des terroristes sont éliminé de temps en temps, cela permet aussi à l’organisation terroriste de récupérer des quantités importantes d’armes et de munitions.

    L’organisation terroriste réussi, selon des rapports, à s’emparer de quantité d’armes et de munition, après chaque confrontation avec l’armée mauritanienne. Le dernier en date était le communiqué publié par AQMI suite à l’opération militaire sur les territoires mauritaniens vendredi dernier, et la récupération d’une importante quantité d’armes et de munition dont 8 kalachnikov deux PK, deux RPG, 3 jumelles, 4 pistolets et 9 gilets pare-balles, etc.

    Selon les experts, ces armes sont acheminées par les terroristes vers le nord de l’Algérie où se trouvent les résidus du terrorisme encerclés dans leur fief par les forces de sécurité, pour commettre des opérations terroristes sur le territoire algérien puis retourner au sud où ils vivent en toute quiétude sur le territoire malien.

    Malgré les efforts des autorités mauritaniennes dans leur lutte contre l’organisation terroriste sur les frontières maliennes et parfois même sur le territoire malien, ces derniers essuient souvent des revers à cause du manque de moyens. Ce qui rend l’organisation terroriste encore plus forte et les conséquences se répercutent sur la sécurité de la Mauritanie et de Algérie.

    Dalila B.
    Ennahar, 25/9/2010
  • Le Makhzen pris dans son propre piège

    Le gouvernement marocain vient de faire preuve, encore une fois, de son  incompétence et sa vision qui ne va pas au-delà de la longueur de son nez. Il nous a habitué aux bourdes comme celle commise avec l’expulsion de la militante Aminatou Haidar, une expulsion qui lui a valu des médailles et des prix recoltés partout dans le monde.

    Aujourd’hui, le Makhzen tombe encore dans son propre piège avec la comédie montée avec Salma Sidi Mouloud comme acteur principal. Pour eux, il est leur Aminatou. Seulement, celle-ci s’apprête à célébrer sa candidature au prix Sakharov 2010, octroyé par le Parlement Européen, alors que Salma va être conduit en justice pour répondre à son manque de devoir en tant que policier qui avait juré fidélité à son métier et pour les renseginements confidentiels donnés à l’ennemi.

    Rabat a voulu faire d’un naïf un héros de la proposition d’autonomie, mais il s’est vu obligé à se prononcer sur le sort des trois activistes sahraouis des droits de l’homme emprisonnés par la même raison que Salma : haute trahison. Seulement, les trois activistes sahraouis n’étaient pas des policiers, ni des fonctionnaires de l’Etat, mais d’anciens victimes de la répression et la terreur marocaines. Le Maroc les a enfermés parce qu’il pense qu’ils sont les cerveaux de l’Intifada dans les territoires occupés et il a découvert que leur arrestation était une erreur grave parce que les manifestations de protestation et résistance contre l’occupation n’ont fait que s’amplifier au point d’attirer des activistes européens pour y participer.

    La décision du Polisario d’accuser Salma de haute trahison, basée sur des faits véridiques, a mis Rabat dans l’embarras. Les voilà en train de déclarer qu’ils ont transféré les trois prisonniers politiques sahraouis à un tribunal civil. Ce qui veut dire leur libération pour bientôt.

    Ainsi, le roi Mohamed VI et son célèbre discours de « soit patriote soit traître » est tombé à l’eau et le roi se trouve au fond de son propre piège. Pourquoi? Tout simplement parce qu’il est aveuglé par sa haine des sahraouis et des algériens et par son amour à la France et aux sionistes.

    Sa nullité et celle de ses mauvais conseillers le poussent à des mauvaises évaluations de la situation. Les constantes défaites à l’échelle diplomatique ont poussé les autorités marocaines à réagir pour créer un climat d’hystérie dans la société marocaine et cacher leurs échecs à tous les niveaux. Comme d’habitude, la provocation et le harcèlement à l’Espagne, l’Algérie, le Polisario sont les scènes préscrites pour passer le temps ces jours-ci.

    Les autorités marocaines sont acculées par la communauté internationale qui ne veut plus du  conflit du Sahara Occidental à cause de la conjoncture régionale. 


    La communauté internationale n’est pas dupe. Ils ont enfin compris que le Maroc était le seul obstacle à la paix.
  • La France encore face à l’Algérie

    Pourquoi toutes séries de documentaires diffusés par les chaînes françaises sur la guerre d’Algérie ou la Révolution de Novembre et pourquoi en ce moment?  Tous les spécialistes s’accordent à souligner que ces documentaires sont plutôt «éducatifs» et se voudraient comme un début de réconciliation entre le France, les Français de différentes souches et leur Histoire. 

    La France est sous pression puisque les franco-algériens demandent à la France de leur dire «toute la vérité et rien que la vérité» et de reconnaître ses «torts». Il fallait s’y attendre à une telle réaction que ce soit des «pieds noirs» ou des franco-algériens ou encore des Français et cela depuis que l’ex-président Chirac a tenté avec son homologue algérien Bouteflika pour un partenariat durable qui devrait être politique et surtout économique, et basé sur l’intérêt mutuel. Du coup, les néo-colonialistes ont adopté une loi par voie parlementaire positivant le colonialisme. Une loi qui a réveillé les vieux démons et des algériens ont commencé à exiger une loi condamnant le colonialisme alors que d’autres militent pour que la France reconnaisse ses crimes contre l’Humanité et demande pardon aux algériens pour toute la souffrance qui leur a été endurés au nom de la «France». 

    Les différentes émissions documentaires ne sont qu’un prélude à toute une série de «vérités» très mal à digérer et qui risque de «dénuder» la France officielle. La France craint qu’un jour que des algériens lui demanderaient un «pardon officiel». La France, qui se croit comme terre des Droits de l’Homme et qui a toujours défendu les causes des peuples comme celle du peuple Tibet, ne voudrait pas qu’on l’accuse de crimes contre l’Humanité comme elle tente de le faire avec la Turquie dans l’affaire des arméniens. La France craint l’avenir. Ce qui laisse supposer que la France recherche à préparer les esprits des français et même des algériens surtout que des archives seront bientôt rendues publiques. La France a peur de se regarder dans un miroir surtout dans l’affaire de l’Algérie. Aujourd’hui, un simple film comme les «Hors loi» crée la polémique et provoque les émeutes. La France souffre car son passé la rattrape! Le plus dur n’est pas de reconnaître les crimes, mais de justifier le mensonge.

    B. Nadir
  • Le Makhzen pris dans son propre piège

    Le gouvernement marocain vient de faire preuve, encore une fois, de son  incompétence et sa vision qui ne va pas au-delà de la longueur de son nez. Il nous a habitué aux bourdes comme celle commise avec l’expulsion de la militante Aminatou Haidar, une expulsion qui lui a valu des médailles et des prix recoltés partout dans le monde.

    Aujourd’hui, le Makhzen tombe encore dans son propre piège avec la comédie montée avec Salma Sidi Mouloud comme acteur principal. Pour eux, il est leur Aminatou. Seulement, celle-ci s’apprête à célébrer sa candidature au prix Sakharov 2010, octroyé par le Parlement Européen, alors que Salma va être conduit en justice pour répondre à son manque de devoir en tant que policier qui avait juré fidélité à son métier et pour les renseginements confidentiels donnés à l’ennemi.

    Rabat a voulu faire d’un naïf un héros de la proposition d’autonomie, mais il s’est vu obligé à se prononcer sur le sort des trois activistes sahraouis des droits de l’homme emprisonnés par la même raison que Salma : haute trahison. Seulement, les trois activistes sahraouis n’étaient pas des policiers, ni des fonctionnaires de l’Etat, mais d’anciens victimes de la répression et la terreur marocaines. Le Maroc les a enfermés parce qu’il pense qu’ils sont les cerveaux de l’Intifada dans les territoires occupés et il a découvert que leur arrestation était une erreur grave parce que les manifestations de protestation et résistance contre l’occupation n’ont fait que s’amplifier au point d’attirer des activistes européens pour y participer.

    La décision du Polisario d’accuser Salma de haute trahison, basée sur des faits véridiques, a mis Rabat dans l’embarras. Les voilà en train de déclarer qu’ils ont transféré les trois prisonniers politiques sahraouis à un tribunal civil. Ce qui veut dire leur libération pour bientôt.

    Ainsi, le roi Mohamed VI et son célèbre discours de « soit patriote soit traître » est tombé à l’eau et le roi se trouve au fond de son propre piège. Pourquoi? Tout simplement parce qu’il est aveuglé par sa haine des sahraouis et des algériens et par son amour à la France et aux sionistes.

    Sa nullité et celle de ses mauvais conseillers le poussent à des mauvaises évaluations de la situation. Les constantes défaites à l’échelle diplomatique ont poussé les autorités marocaines à réagir pour créer un climat d’hystérie dans la société marocaine et cacher leurs échecs à tous les niveaux. Comme d’habitude, la provocation et le harcèlement à l’Espagne, l’Algérie, le Polisario sont les scènes préscrites pour passer le temps ces jours-ci.

    Les autorités marocaines sont acculées par la communauté internationale qui ne veut plus du  conflit du Sahara Occidental à cause de la conjoncture régionale. 


    La communauté internationale n’est pas dupe. Ils ont enfin compris que le Maroc était le seul obstacle à la paix.
  • Cynisme royal

    Le ministre marocain de la communication impute à alger l’enlèvement d’un policier


    Le royaume alaouite, par la voix de son ministre de la Communication, également porte-parole du gouvernement vient d’imputer « l’entière responsabilité des autorités algériennes » dans l’arrestation de cette personne, au moment où l’ambassadeur de la RASD à Alger affirme qu’il a été arrêté dans «les territoires libérés».

    Décidément, le Maroc ne rate pas une seule occasion pour pointer du doigt les autorités algériennes. Après les deux journalistes prétendument séquestrés, voici venu le tour du policier Moustapha Salma Ould Sidi Mouloud. Le royaume alaouite, par la voix de son ministre de la Communication, également porte-parole du gouvernement vient de porter « l’entière responsabilité des autorités algériennes » dans l’arrestation de cette personne, au moment où l’ambassadeur de la RASD à Alger affirme qu’il a été arrêté dans « les territoires libérés ». 

    Affolé par l’envergure internationale prise par la cause sahraouie, dont la Conférence internationale de soutien au peuple sahraoui qui s’ouvre aujourd’hui à Alger, Rabat persiste dans ses toquades démesurées. Il vient en effet de proférer des accusations gravissimes à l’encontre de l’Algérie. « Le monde entier doit se rendre compte qu’on est en face d’une opération absolument indigne parce que l’Etat algérien ne peut, en aucune manière, dégager son entière responsabilité à propos de ce qui se passe sur son territoire », a déclaré le porte-parole du Makhzen, tout en harcelant les instances onusiennes, le Haut commissariat au droits de l’Homme et le Hauts commissariats au réfugiés (HCR) en l’occurrence. 

    Les desseins marocains sont à peine déguisés. A la veille de chaque rendez-vous important, les surenchères reprennent de plus belle pour faire diversion et torpiller le processus de libération au Sahara occidental qui chemine droit vers son aboutissement ces dernières années. En s’attaquant sans retenue à l’Algérie, les autorités du royaume alaouite veulent contourner l’opinion internationale, en faisant croire qu’il ne s’agit pas d’un problème de décolonisation. Or, l’Algérie l’a rappelé à toutes les occasions, le problème au Sahara Occidental reste entre le Maroc avec ses ambitions expansionnistes et le Front Polisario qui lutte pour l’indépendance de son peuple depuis 1976. Le Maroc dénonce vigoureusement l’arrestation d’un policier à la solde de son plan d’autonomie, alors que des activistes des droits de l’Homme sahraouis croupissent dans les prisons de Sa Majesté. Pas plus tard qu’hier, des jeunes de Salé tenaient un sit-in devant le commissariat pour dénoncer la mort d’un des leurs sous la torture des policiers marocains. 

    C’est dire toute la récurrence des cas de violation des droits de l’Homme dans ce pays, où des prisonniers, sahraouis notamment, subissent les plus pires des supplices. Rappelant enfin que le Maroc a sollicité les autorités algériennes dans l’espoir de rouvrir les frontières terrestres fermées depuis 1994, accueillie, bien entendu, par le niet catégorique de l’Algérie. Voilà un autre ingrédient qui a exacerbé les divagations du royaume. 

    M. C.
    Par : Mokrane Chebbine
    Le Midi Libre, 25/9/2010

  • Pour relancer le dialogue entre le Polisario et le Maroc, Medelci rencontre Ross

    Une reprise de négociations directes entre le Maroc et le Front Polisario se profile tandis que se pose en filigrane l’épineuse question des droits de l’homme.

    Des pourparlers entre le chef de la diplomatie algérienne et le représentant personnel du secrétaire général de l’Organisation des Nations unies pour le Sahara occidental ont eu lieu, jeudi, à New York. Cette réunion de travail entre les deux hommes, qui s’est tenue en marge de la 65e session de l’assemblée générale de l’ONU, avait pour objectif de mettre en oeuvre les moyens qui permettraient aux deux parties en conflit, le Maroc et le Front Polisario, de renouer les fils du dialogue interrompu depuis plus de sept mois.

    C’est, en effet, le 10 février 2010 qu’ont repris à Armonk, une ville du comté de Westchester, située dans l’Etat de New York, les pourparlers de la seconde réunion informelle concernant le Sahara occidental de «l’ère» Christopher Ross. Pour rappel, ces entretiens ont été fortement entachés par l’atteinte à l’exercice des droits de l’homme contre les militants sahraouis. En effet, le 8 octobre 2009, sept d’entre eux ont été arrêtés à l’aéroport de Casablanca après leur retour d’une visite qu’ils avaient effectuée dans les camps de réfugiés de Tindouf. Le 13 novembre, Aminatou Haïder a été expulsée vers l’île de Lanzarote aux Canaries. Ces événements géopolitiques-phares avaient marqué l’année 2009 et relancé la question du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. Ces deux affaires fortement médiatisées auront à elles seules sévèrement terni l’image de la politique marocaine au Sahara occidental et mis à mal son projet de colonisation des territoires occupés sous le couvert d’un plan d’autonomie concocté pour la circonstance.

    La communauté internationale les avait condamnées sans sourciller. La diplomatie américaine avait montré sa «préoccupation» et s’était inquiétée de la dégradation de l’état de santé de la militante sahraouie des droits humains qui était entrée dans une grève de la faim de plus de trente jours pour protester contre la confiscation de son passeport et son éloignement forcé d’El Aâyoune par les forces d’occupation marocaines.

    Plus récemment, trois détenus sahraouis ont sollicité la secrétaire d’Etat américaine, lui demandant d’intervenir en vue de leur libération ou de la tenue d’un procès rapide juste et équitable. Les trois militants des droits de l’homme dénoncent les violations dont ils font l’objet. «Ça va faire bientôt une année que nous sommes placés en détention préventive, sans que les autorités marocaines n’optent pour le procès ou la libération», ont écrit Brahim Dahan, Ali Salem Tamek et Ahmed Naceri (trois des sept militants des droits de l’homme arrêtés le mois d’octobre 2009 à l’aéroport de Casablanca Ndlr), dans une lettre poignante adressée à Hillary Clinton.

    Les prisonniers sahraouis ont par ailleurs attiré l’attention de l’ex-première Dame des Etats-Unis sur «les cas d’enlèvements et d’emprisonnements politiques exercés par les autorités marocaines à l’encontre des Sahraouis, en raison de leurs opinions et de leurs activités en tant que militants des droits de l’homme et syndicalistes». El Mami Amar Salem, défenseur sahraoui des droits humains a, de son côté, dénoncé devant la 15e session du Conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève «la persistance et la gravité de la pratique de la torture dont ont été victimes plus de 30.000 citoyens sahraouis depuis le début de l’invasion marocaine en 1975». 

    Si la rencontre entre le ministre algérien des Affaires étrangères et l’Envoyé spécial de Ban Ki-moon au Sahara occidental, semble être de bon augure pour une reprise prochaine des pourparlers directs entre le Maroc et le Front Polisario, elle donne l’impression de vouloir se jouer sur une partition déjà entendue mais terriblement redoutée par le pouvoir marocain: celle de la violation des droits de l’Homme.

    Mohamed TOUATI
    Liberté, 24/9/2010