Mois : juin 2010

  • La contrebande brasse deux milliards de dollars par an

    Au Maroc, pour le roi comme pour le Marocain lambda, la réouverture des frontières terrestres avec l’Algérie est devenue presque une « cause nationale ». « En réitérant son attachement à l’ouverture des frontières entre deux peuples frères, le Maroc est loin d’en banaliser l’objectif et de le réduire à quelque avantage étriqué ou à un intérêt exclusif », déclarait Mohammed VI en janvier dernier à Doha. A Alger, on prend la mesure du temps, en privilégiant une approche globale des relations entre les deux Etats. « La réouverture des frontières du côté algérien n’est pas exclue, mais elle n’a pas, pour nous, un caractère d’urgence », affirmait le ministre de l’Intérieur, Noureddine Yazid Zerhouni, en mars 2008. Dans quel registre faut-il ranger la demande de Sa Majesté le roi ? Est-ce l’expression de réels besoins économiques, ou serait-ce une manœuvre diplomatique ? « La proposition marocaine s’apparente à un piège », écrit Mustapha Séhimi dans Maroc Hebdo.
    Une « proposition » qui a le mérite, selon lui, de révéler « qui du Maroc ou de l’Algérie veut la paix, la détente et la coopération, et qui s’y oppose objectivement par ses paroles et ses actes » 14 ans après la fermeture des frontières, l’heure est aux regrets et aux surenchères. « Oujda, une ville fantôme », écrit la journaliste Loubna Bernichi (Maroc Hebdo, mars 2008). « Les Algériens déboursaient près d’un milliard de dollars par an au Maroc alors que les touristes marocains étaient quasi-absents en Algérie. Les habitants d’Oujda avaient beau les accuser de manquer de civisme et d’augmenter le taux de la criminalité dans la ville, mais personne ne crachait sur leurs billets verts. Aujourd’hui, les regrets sont d’autant plus grands que cette frontière fermée officiellement est plus que jamais imperméable. Toutes sortes de produits y transitent. Du carburant aux médicaments en passant par les produits alimentaires.
    Le tout made in Algérie. » Comme beaucoup d’autres villes de l’Oriental marocain, Oujda a payé le prix fort de la décision du roi d’imposer le visa d’entrée aux Algériens à la suite de l’attentat terroriste de l’hôtel Atlas Asni de Marrakech en 1994. 70% de l’économie de l’Oriental proviennent des activités de la contrebande, estimaient les experts marocains. Le trabendo transfrontalier (commerce informel) rapportait l’équivalent de 6 milliards de dirhams par an. La perte se chiffre aussi en termes d’emplois. Une étude de la Chambre de commerce et d’industrie réalisée en 2004 estime la perte d’emplois à 32 400, contre à peine 6 000 créés par l’activité illicite. Le taux de chômage varie dans cette région entre 25 et 30 %. Mais les pertes ne se conjuguent pas qu’en marocain. Les circuits de la contrebande brassent annuellement, selon Boucebha Rabah, SG de l’Union maghrébine des employeurs (UME) entre 1,7 et 2 milliards de dollars. « C’est de la folie », commente Boualem M’rakeche, président de la Confédération du patronat algérien (CAP). Il estime à « plusieurs centaines de millions de dollars » le chiffre d’affaires de la contrebande algéro-marocaine. Des sommes colossales qui sont soustraites chaque année aux Trésors des deux pays respectifs. Un phénomène qui ne profite, d’après M’rakeche, « ni aux Algériens ni aux Marocains ». La contrebande et le trafic de drogue en provenance du Maroc sont régulièrement invoqués par les autorités algériennes pour justifier du maintien du statut quo aux frontières.
    A la radio Chaîne III, Noureddine Yazid Zerhouni déclare que l’Algérie « n’est pas pressée de rouvrir les frontières, car nous évaluons l’ampleur des dommages qu’engendrerait une décision comme celle-là, notamment le phénomène de la contrebande ». « Je ne dis pas que l’ouverture des frontières va accentuer le phénomène, mais il ne contribuera pas à son apaisement de toute manière ». En matière de trafic de drogue, principalement de la résine de cannabis, les saisies opérées par la Gendarmerie nationale, illustrent l’explosion du phénomène. 45 t de drogues ont été saisies, début 2009. 20 t de saisies rien que pour le mois d’avril et ce n’est là que la partie émergée de l’iceberg. Si la contrebande et le trafic de stupéfiants battent tous les records, il n’en est pas de même pour les échanges commerciaux réguliers entre les deux pays. Echanges certes insignifiants par rapport aux potentialités existantes et au volume brassé par la contrebande, mais néanmoins en constante progression. Entre 2001 et 2005, ces échanges sont passés de 263 millions de dollars à 406 millions de dollars, soit une augmentation annuelle de 18%. Le Maroc exporte pour un peu plus de 50 millions de dollars de marchandises vers notre pays, alors qu’il en importe pour une facture qui était de 355 millions de dollars en 2005, essentiellement des hydrocarbures. D’après les chiffres fournis par la Chambre du commerce et d’industrie, l’Algérie a exporté en 2007 pour 603 millions de dollars (495 millions de dollars de combustibles) et a importé pour l’équivalent de 65,80 millions de dollars. En 2008, nous avons exporté pour 711 millions de dollars (654 millions de dollars de combustibles) et nous avons importé pour 86,62 millions de dollars.
    La frontière…un obstacle ?
    La frontière est-elle l’obstacle à l’accroissement des échanges ? « Pas du tout », répond Brahim Benjaber, président de la Chambre de commerce et d’industrie. Il existe d’« autres voies, dont les plus importantes actuellement, sont les voies maritimes » qu’il faudrait, à ses dires, optimiser. Faut-il rouvrir les frontières pour booster les échanges économiques et commerciaux ? « Je ne suis pas habilité à me prononcer sur cette question », tranche Benjaber. La réouverture des frontières, sujet tabou ? Dans les questions relatives aux affaires maghrébines existent, selon Boualem M’Rakeche des « interdits ». Même pour un opérateur économique, il est « interdit de faire quoi que ce soit dans le Maghreb » sans l’assentiment officiel. Il raconte à ce titre tout le mal qu’il a eu à préparer, quatre ans durant, le premier forum des hommes d’affaires maghrébins qui s’est tenu les 10 et 11 mai derniers à Alger. Un forum organisé par la UME et qui a drainé quelque 700 businessmen maghrébins.
    Les considérations « extra économiques » pèseraient de tout leur poids sur l’avenir de la construction maghrébine. « Je ne dis pas que la réouverture des frontières n’est pas nécessaire. Elle est de toute façon inéluctable. Je dis qu’il faudrait poser le problème des frontières dans un cadre approprié. Mais avant, il faudrait penser à rééquilibrer nos échanges et à construire des projets fédérateurs. Nous sommes pour une démarche graduelle, centrée, qui va dans le sens de l’équilibre en matière d’échanges. » Les frontières ne doivent pas constituer un « facteur de blocage, ni être le point nodal de nos actions ». Les « projets fédérateurs sont la clé de l’intégration économique », souligne Boucebha Rabah. L’UME a identifié, lors de son dernier forum, une trentaine de secteurs où la coopération maghrébine peut se mettre en place. Dans les secteurs de l’énergie, la pêche, le tourisme, le BTPH, le textile, etc. Boucebha espère que bientôt des consortiums maghrébins verront ainsi le jour. « Pour rentabiliser les grands projets étatiques, il est impératif, dit-il, de s’ouvrir sur les voisins.
    A l’issue de ce forum, le patronat maghrébin a obtenu du secrétariat général de l’Union du Maghreb arabe la garantie de mettre à sa disposition les 39 accords de l’UMA, dont 19 concernant les échanges et le volet économique. Une victoire pour les opérateurs économiques de la région. Faute d’une union politique, les opérateurs économiques maghrébins tentent de construire le « Maghreb des affaires ». Un « Maghreb économique » qui s’affranchit petit à petit des pesanteurs politiques officielles et qui fait du développement économique un vecteur de l’émancipation des peuples de la région. M. Az.
    Par Mohand Aziri
    Bladi Dz
    , 18/5/2009
  • La contrebande brasse deux milliards de dollars par an

    Au Maroc, pour le roi comme pour le Marocain lambda, la réouverture des frontières terrestres avec l’Algérie est devenue presque une « cause nationale ». « En réitérant son attachement à l’ouverture des frontières entre deux peuples frères, le Maroc est loin d’en banaliser l’objectif et de le réduire à quelque avantage étriqué ou à un intérêt exclusif », déclarait Mohammed VI en janvier dernier à Doha. A Alger, on prend la mesure du temps, en privilégiant une approche globale des relations entre les deux Etats. « La réouverture des frontières du côté algérien n’est pas exclue, mais elle n’a pas, pour nous, un caractère d’urgence », affirmait le ministre de l’Intérieur, Noureddine Yazid Zerhouni, en mars 2008. Dans quel registre faut-il ranger la demande de Sa Majesté le roi ? Est-ce l’expression de réels besoins économiques, ou serait-ce une manœuvre diplomatique ? « La proposition marocaine s’apparente à un piège », écrit Mustapha Séhimi dans Maroc Hebdo.
    Une « proposition » qui a le mérite, selon lui, de révéler « qui du Maroc ou de l’Algérie veut la paix, la détente et la coopération, et qui s’y oppose objectivement par ses paroles et ses actes » 14 ans après la fermeture des frontières, l’heure est aux regrets et aux surenchères. « Oujda, une ville fantôme », écrit la journaliste Loubna Bernichi (Maroc Hebdo, mars 2008). « Les Algériens déboursaient près d’un milliard de dollars par an au Maroc alors que les touristes marocains étaient quasi-absents en Algérie. Les habitants d’Oujda avaient beau les accuser de manquer de civisme et d’augmenter le taux de la criminalité dans la ville, mais personne ne crachait sur leurs billets verts. Aujourd’hui, les regrets sont d’autant plus grands que cette frontière fermée officiellement est plus que jamais imperméable. Toutes sortes de produits y transitent. Du carburant aux médicaments en passant par les produits alimentaires.
    Le tout made in Algérie. » Comme beaucoup d’autres villes de l’Oriental marocain, Oujda a payé le prix fort de la décision du roi d’imposer le visa d’entrée aux Algériens à la suite de l’attentat terroriste de l’hôtel Atlas Asni de Marrakech en 1994. 70% de l’économie de l’Oriental proviennent des activités de la contrebande, estimaient les experts marocains. Le trabendo transfrontalier (commerce informel) rapportait l’équivalent de 6 milliards de dirhams par an. La perte se chiffre aussi en termes d’emplois. Une étude de la Chambre de commerce et d’industrie réalisée en 2004 estime la perte d’emplois à 32 400, contre à peine 6 000 créés par l’activité illicite. Le taux de chômage varie dans cette région entre 25 et 30 %. Mais les pertes ne se conjuguent pas qu’en marocain. Les circuits de la contrebande brassent annuellement, selon Boucebha Rabah, SG de l’Union maghrébine des employeurs (UME) entre 1,7 et 2 milliards de dollars. « C’est de la folie », commente Boualem M’rakeche, président de la Confédération du patronat algérien (CAP). Il estime à « plusieurs centaines de millions de dollars » le chiffre d’affaires de la contrebande algéro-marocaine. Des sommes colossales qui sont soustraites chaque année aux Trésors des deux pays respectifs. Un phénomène qui ne profite, d’après M’rakeche, « ni aux Algériens ni aux Marocains ». La contrebande et le trafic de drogue en provenance du Maroc sont régulièrement invoqués par les autorités algériennes pour justifier du maintien du statut quo aux frontières.
    A la radio Chaîne III, Noureddine Yazid Zerhouni déclare que l’Algérie « n’est pas pressée de rouvrir les frontières, car nous évaluons l’ampleur des dommages qu’engendrerait une décision comme celle-là, notamment le phénomène de la contrebande ». « Je ne dis pas que l’ouverture des frontières va accentuer le phénomène, mais il ne contribuera pas à son apaisement de toute manière ». En matière de trafic de drogue, principalement de la résine de cannabis, les saisies opérées par la Gendarmerie nationale, illustrent l’explosion du phénomène. 45 t de drogues ont été saisies, début 2009. 20 t de saisies rien que pour le mois d’avril et ce n’est là que la partie émergée de l’iceberg. Si la contrebande et le trafic de stupéfiants battent tous les records, il n’en est pas de même pour les échanges commerciaux réguliers entre les deux pays. Echanges certes insignifiants par rapport aux potentialités existantes et au volume brassé par la contrebande, mais néanmoins en constante progression. Entre 2001 et 2005, ces échanges sont passés de 263 millions de dollars à 406 millions de dollars, soit une augmentation annuelle de 18%. Le Maroc exporte pour un peu plus de 50 millions de dollars de marchandises vers notre pays, alors qu’il en importe pour une facture qui était de 355 millions de dollars en 2005, essentiellement des hydrocarbures. D’après les chiffres fournis par la Chambre du commerce et d’industrie, l’Algérie a exporté en 2007 pour 603 millions de dollars (495 millions de dollars de combustibles) et a importé pour l’équivalent de 65,80 millions de dollars. En 2008, nous avons exporté pour 711 millions de dollars (654 millions de dollars de combustibles) et nous avons importé pour 86,62 millions de dollars.
    La frontière…un obstacle ?
    La frontière est-elle l’obstacle à l’accroissement des échanges ? « Pas du tout », répond Brahim Benjaber, président de la Chambre de commerce et d’industrie. Il existe d’« autres voies, dont les plus importantes actuellement, sont les voies maritimes » qu’il faudrait, à ses dires, optimiser. Faut-il rouvrir les frontières pour booster les échanges économiques et commerciaux ? « Je ne suis pas habilité à me prononcer sur cette question », tranche Benjaber. La réouverture des frontières, sujet tabou ? Dans les questions relatives aux affaires maghrébines existent, selon Boualem M’Rakeche des « interdits ». Même pour un opérateur économique, il est « interdit de faire quoi que ce soit dans le Maghreb » sans l’assentiment officiel. Il raconte à ce titre tout le mal qu’il a eu à préparer, quatre ans durant, le premier forum des hommes d’affaires maghrébins qui s’est tenu les 10 et 11 mai derniers à Alger. Un forum organisé par la UME et qui a drainé quelque 700 businessmen maghrébins.
    Les considérations « extra économiques » pèseraient de tout leur poids sur l’avenir de la construction maghrébine. « Je ne dis pas que la réouverture des frontières n’est pas nécessaire. Elle est de toute façon inéluctable. Je dis qu’il faudrait poser le problème des frontières dans un cadre approprié. Mais avant, il faudrait penser à rééquilibrer nos échanges et à construire des projets fédérateurs. Nous sommes pour une démarche graduelle, centrée, qui va dans le sens de l’équilibre en matière d’échanges. » Les frontières ne doivent pas constituer un « facteur de blocage, ni être le point nodal de nos actions ». Les « projets fédérateurs sont la clé de l’intégration économique », souligne Boucebha Rabah. L’UME a identifié, lors de son dernier forum, une trentaine de secteurs où la coopération maghrébine peut se mettre en place. Dans les secteurs de l’énergie, la pêche, le tourisme, le BTPH, le textile, etc. Boucebha espère que bientôt des consortiums maghrébins verront ainsi le jour. « Pour rentabiliser les grands projets étatiques, il est impératif, dit-il, de s’ouvrir sur les voisins.
    A l’issue de ce forum, le patronat maghrébin a obtenu du secrétariat général de l’Union du Maghreb arabe la garantie de mettre à sa disposition les 39 accords de l’UMA, dont 19 concernant les échanges et le volet économique. Une victoire pour les opérateurs économiques de la région. Faute d’une union politique, les opérateurs économiques maghrébins tentent de construire le « Maghreb des affaires ». Un « Maghreb économique » qui s’affranchit petit à petit des pesanteurs politiques officielles et qui fait du développement économique un vecteur de l’émancipation des peuples de la région. M. Az.
    Par Mohand Aziri
    Bladi Dz
    , 18/5/2009
  • Message de félicitation du président de la République au Premier ministre de Trinité-et-Tobago

    Bir Lahlou, 02/06/2010 (SPS) Le président de la République, Mohamed Abdelaziz, a adressé un message de félicitation au Premier ministre de la République de Trinité-et-Tobago, Kamla Persad – Bissessar, pour avoir remporté les élections de la semaine dernière à Trinité-et-Tobago.
    « Il m’est agréable de vous féliciter à l’occasion de votre élection au poste de Premier ministre de Trinité-et-Tobago, ce qui témoigne de l’estime dont vous jouissez de la part de vos concitoyens », a écrit le président de la République, Mohamed Abdelaziz dans sa lettre au Premier ministre de Trinité-et-Tobago, Kamla Persad – Bissessar.

    Le Président de la République s’est dit confiant que « les relations étroites entre nos deux pays et les liens historiques qui unissent nos peuples se développeront dans les années à venir », a conclu la lettre dont une copie est parvenue à SPS. (SPS)
  • Message de félicitation du président de la République au Premier ministre de Trinité-et-Tobago

    Bir Lahlou, 02/06/2010 (SPS) Le président de la République, Mohamed Abdelaziz, a adressé un message de félicitation au Premier ministre de la République de Trinité-et-Tobago, Kamla Persad – Bissessar, pour avoir remporté les élections de la semaine dernière à Trinité-et-Tobago.
    « Il m’est agréable de vous féliciter à l’occasion de votre élection au poste de Premier ministre de Trinité-et-Tobago, ce qui témoigne de l’estime dont vous jouissez de la part de vos concitoyens », a écrit le président de la République, Mohamed Abdelaziz dans sa lettre au Premier ministre de Trinité-et-Tobago, Kamla Persad – Bissessar.

    Le Président de la République s’est dit confiant que « les relations étroites entre nos deux pays et les liens historiques qui unissent nos peuples se développeront dans les années à venir », a conclu la lettre dont une copie est parvenue à SPS. (SPS)
  • Le Président Bouteflika à Nice Dissiper tous les malentendus ?

    Le président algérien Abdelaziz Bouteflika assistera au sommet France-Afrique qui se tient le 31 mai et 1er juin à Nice, dans le sud de la France. L’information a été relayée par toutes les grandes agences de presse internationales, et l’Élysée, siège de la présidence en France, a confirmé la présence du Président Bouteflika, précisant que l’Algérie sera le seul pays du Maghreb, avec la Mauritanie, représentée au niveau des chefs d’Etat.
    Certes, au moment où les relations entre l’Algérie et la France traversent une longue période de froid, ce sommet est le bienvenu pour les dirigeants des deux pays pour éventuellement dissiper les malentendus, voire remettre les relations sur les rails tout en dépassant cette phase de froid intense diplomatique source de pas mal de dissensions.
    Certes, on n’en est pas au stade de la rupture des relations diplomatiques, mais quand on reporte de saison en saison un voyage officiel, quand on s’évite lors des grands messes politiques, il devient urgent de se reparler au moins. Se reparler au plus haut niveau, car on le sait bien, jamais il n’y a eu de rupture du dialogue entre les deux pays.
    Le dernier contact au niveau présidentiel entre l’Algérie et la France remonte à deux ans, en marge d’un sommet du G8 tenu sur les bords du lac Toya, au sud de l’île de Hokkaido au Japon. Depuis, plus rien ou presque, mais surtout des rendez-vous reportés. En juin 2008, le Premier ministre français, François Fillon, était à Alger pour préparer la visite officielle du président Bouteflika en France prévue en 2009 en réponse à celle effectuée fin 2007 en Algérie par le président Sarkozy.
    Sujets de tensions
    La visite officielle n’a pas eu encore lieu, mais plus intéressant encore, ce qui a marqué le plus les relations entre les deux pays, c’est surtout la multiplication des sujets de tension. L’affaire Hasseni, la lutte antiterroriste dans la région sahélo-saharienne, le dossier du Sahara occidental et la partialité de la France dans son soutien aux thèses marocaines, ou encore la mise en cause d’un ancien attaché militaire des services de sécurité algériens dans l’assassinat des moines de Tibhirine en 1996. En Algérie, en guise de réponse, même si ça n’en est pas une mais on pourrait se méprendre, c’est surtout la proposition de loi dénonçant les crimes de la colonisation française ou l’imposition de restrictions aux importations qui fait débat. On évoque même le départ en catimini des entreprises française qui ont investi en Algérie comme effet collatéral des mauvaises relations Algérie-France et par crainte d’une vague de nationalisations.
    Il reste que ce sommet de Nice porte aussi une autre particularité qui intéresse la diplomatie et la gestion des relations internationales de l’Algérie. Ce sommet des chefs d’Etat de France et d’Afrique, le 25e du genre, était prévu initialement à Charm el Cheikh, en Egypte, en février. Il a été reporté et transféré à Nice d’un commun accord entre la France et l’Égypte en décembre dernier. Sarkozy ne voulant pas siéger à un sommet souhaité par le président égyptien Moubarak mais où le président soudanais Omar el Béchir serait présent. Au sommet de Nice, le Soudan sera représenté par une autre personnalité que son président, sous le coup d’un mandat d’arrêt du TPI.
    Mais voilà, ce sommet reporté sera co-présidé par Nicolas Sarkozy et Hosni Moubarak. Dès lors un tête-à-tête entre les président Bouteflika et Moubarak pourrait s’organiser à cette occasion. Une possibilité de voir les relations Algérie- Egypte remises sur les rails, même si cela demeure très difficile pour nombre d’observateurs.
    Les relations entre l’Algérie et l’Egypte sont au plus mal, frappées par «la crise footballistique» et le festival d’insultes dont ont gratifié les frères égyptiens, les Algériens peuple et gouvernants (chaaban oua houkoumaten) au nom de calculs politiciens locaux (la mise sur le trône d’Egypte du fils de Moubarak). Bien entendu, ce que l’on notera, c’est bien le fait que ce soit le président Bouteflika qui fasse le déplacement à Nice, (alors que l’on attendait de le voir représenté par Belkhadem), un signe de bonne volonté manifeste et un acte destiné à apaiser les tensions d’abord avec la France – du moins on parie beaucoup là dessus – et avec l’Egypte ensuite en amorçant probablement un début d’apaisement.
    Par Amine Esseghir
    Les Débats, du 2 au 8 juin 2010
  • L’ONU s’inquiète de la situation au Sahara occidental

    Sahara occidental
    Droits de l’homme
    Afrol Nouvelles , 2 Juin – L’Haute Commissaire des Nations Unies pour les droits de l’homme, Navanethem Pillay, a exprimé sa préoccupation sur la situation des droits de l’homme au Sahara Occidental occupé, en particulier, le traitement réservé aux prisonniers politiques sahraouis dans les prisons du Maroc.
    «Je tiens à vous remercier de votre lettre datée du 10 avril 2010, concernant la situation des droits humains au Sahara occidental. Je suis également préoccupée par la situation actuelle dans le territoire», a déclaré la haute fonctionnaire de l’ONU par le biais d’une lettre adressée au Président de la République sahraouie, Mohamed Abdelaziz.
    Pillay a assuré au Président Mohamed Abdelaziz que les informations sur la situation des prisonniers politiques sahraouis, et de disparitions ont été transmises aux parties concernées des Nations Unies chargées des mécanismes des droits humains pour le suivi approprié.

    La Haute Commissaire aux droits de l’homme a également indiqué qu’elle a pris note de la recommandation faite par le Président Mohamed Abdelaziz dans sa lettre sur la nécessité d’envoyer une délégation de l’ONU pour discuter de la situation actuelle et d’assurer la protection des droits de l’homme au Sahara occidental, afin de fournir une rapport détaillé et équitable sur le sujet.
    Dans ce contexte, Pillay a assuré que l’organisation, à présent, suivra la situation de Genève.
    Por staff writer
    © afrol News

  • Le Président Bouteflika à Nice Dissiper tous les malentendus ?

    Le président algérien Abdelaziz Bouteflika assistera au sommet France-Afrique qui se tient le 31 mai et 1er juin à Nice, dans le sud de la France. L’information a été relayée par toutes les grandes agences de presse internationales, et l’Élysée, siège de la présidence en France, a confirmé la présence du Président Bouteflika, précisant que l’Algérie sera le seul pays du Maghreb, avec la Mauritanie, représentée au niveau des chefs d’Etat.
    Certes, au moment où les relations entre l’Algérie et la France traversent une longue période de froid, ce sommet est le bienvenu pour les dirigeants des deux pays pour éventuellement dissiper les malentendus, voire remettre les relations sur les rails tout en dépassant cette phase de froid intense diplomatique source de pas mal de dissensions.
    Certes, on n’en est pas au stade de la rupture des relations diplomatiques, mais quand on reporte de saison en saison un voyage officiel, quand on s’évite lors des grands messes politiques, il devient urgent de se reparler au moins. Se reparler au plus haut niveau, car on le sait bien, jamais il n’y a eu de rupture du dialogue entre les deux pays.
    Le dernier contact au niveau présidentiel entre l’Algérie et la France remonte à deux ans, en marge d’un sommet du G8 tenu sur les bords du lac Toya, au sud de l’île de Hokkaido au Japon. Depuis, plus rien ou presque, mais surtout des rendez-vous reportés. En juin 2008, le Premier ministre français, François Fillon, était à Alger pour préparer la visite officielle du président Bouteflika en France prévue en 2009 en réponse à celle effectuée fin 2007 en Algérie par le président Sarkozy.
    Sujets de tensions
    La visite officielle n’a pas eu encore lieu, mais plus intéressant encore, ce qui a marqué le plus les relations entre les deux pays, c’est surtout la multiplication des sujets de tension. L’affaire Hasseni, la lutte antiterroriste dans la région sahélo-saharienne, le dossier du Sahara occidental et la partialité de la France dans son soutien aux thèses marocaines, ou encore la mise en cause d’un ancien attaché militaire des services de sécurité algériens dans l’assassinat des moines de Tibhirine en 1996. En Algérie, en guise de réponse, même si ça n’en est pas une mais on pourrait se méprendre, c’est surtout la proposition de loi dénonçant les crimes de la colonisation française ou l’imposition de restrictions aux importations qui fait débat. On évoque même le départ en catimini des entreprises française qui ont investi en Algérie comme effet collatéral des mauvaises relations Algérie-France et par crainte d’une vague de nationalisations.
    Il reste que ce sommet de Nice porte aussi une autre particularité qui intéresse la diplomatie et la gestion des relations internationales de l’Algérie. Ce sommet des chefs d’Etat de France et d’Afrique, le 25e du genre, était prévu initialement à Charm el Cheikh, en Egypte, en février. Il a été reporté et transféré à Nice d’un commun accord entre la France et l’Égypte en décembre dernier. Sarkozy ne voulant pas siéger à un sommet souhaité par le président égyptien Moubarak mais où le président soudanais Omar el Béchir serait présent. Au sommet de Nice, le Soudan sera représenté par une autre personnalité que son président, sous le coup d’un mandat d’arrêt du TPI.
    Mais voilà, ce sommet reporté sera co-présidé par Nicolas Sarkozy et Hosni Moubarak. Dès lors un tête-à-tête entre les président Bouteflika et Moubarak pourrait s’organiser à cette occasion. Une possibilité de voir les relations Algérie- Egypte remises sur les rails, même si cela demeure très difficile pour nombre d’observateurs.
    Les relations entre l’Algérie et l’Egypte sont au plus mal, frappées par «la crise footballistique» et le festival d’insultes dont ont gratifié les frères égyptiens, les Algériens peuple et gouvernants (chaaban oua houkoumaten) au nom de calculs politiciens locaux (la mise sur le trône d’Egypte du fils de Moubarak). Bien entendu, ce que l’on notera, c’est bien le fait que ce soit le président Bouteflika qui fasse le déplacement à Nice, (alors que l’on attendait de le voir représenté par Belkhadem), un signe de bonne volonté manifeste et un acte destiné à apaiser les tensions d’abord avec la France – du moins on parie beaucoup là dessus – et avec l’Egypte ensuite en amorçant probablement un début d’apaisement.
    Par Amine Esseghir
    Les Débats, du 2 au 8 juin 2010
  • L’ONU s’inquiète de la situation au Sahara occidental

    Sahara occidental
    Droits de l’homme
    Afrol Nouvelles , 2 Juin – L’Haute Commissaire des Nations Unies pour les droits de l’homme, Navanethem Pillay, a exprimé sa préoccupation sur la situation des droits de l’homme au Sahara Occidental occupé, en particulier, le traitement réservé aux prisonniers politiques sahraouis dans les prisons du Maroc.
    «Je tiens à vous remercier de votre lettre datée du 10 avril 2010, concernant la situation des droits humains au Sahara occidental. Je suis également préoccupée par la situation actuelle dans le territoire», a déclaré la haute fonctionnaire de l’ONU par le biais d’une lettre adressée au Président de la République sahraouie, Mohamed Abdelaziz.
    Pillay a assuré au Président Mohamed Abdelaziz que les informations sur la situation des prisonniers politiques sahraouis, et de disparitions ont été transmises aux parties concernées des Nations Unies chargées des mécanismes des droits humains pour le suivi approprié.

    La Haute Commissaire aux droits de l’homme a également indiqué qu’elle a pris note de la recommandation faite par le Président Mohamed Abdelaziz dans sa lettre sur la nécessité d’envoyer une délégation de l’ONU pour discuter de la situation actuelle et d’assurer la protection des droits de l’homme au Sahara occidental, afin de fournir une rapport détaillé et équitable sur le sujet.
    Dans ce contexte, Pillay a assuré que l’organisation, à présent, suivra la situation de Genève.
    Por staff writer
    © afrol News

  • Maroc: Les relents de la guerre au Sahara occidental

    Un ancien prisonnier de guerre, Ali Najab, libéré dernièrement par le Front Polisario, a reproché lundi au colonel-major Kaddour Terhzaz d’avoir violé le “secret-défense” alors que le Maroc “est toujours en guerre” dans le conflit du Sahara occidental.

    Le capitaine Najab, un des responsables de l’Association marocaine des anciens prisonniers de guerre de Tindouf (non reconnue), a estimé que le colonel-major, ancien numéro deux de l’armée de l’air du Maroc, “aurait dû normalement faire quelque chose pour l’ensemble des pilotes marocains pendant qu’ils étaient en captivité dans le désert”, selon un communiqué parvenu à l’AFP.

    “Pourquoi parler de ces souffrances aujourd’hui, alors que ces militaires méritaient qu’on les défende durant leur captivité”, s’est interrogé Ali Najab. “Un officier est tenu à l’obligation de réserve et au secret-défense, qu’il soit en service où à la retraite”, a-t-il affirmé. Le colonel-major Kaddour Terhzaz, 72 ans, avait été condamné à 12 ans de prison en 2008 à Rabat pour “atteinte à la sécurité extérieure de l’État”.

    Selon sa famille, il avait écrit en 2006 une lettre au roi Mohammed VI dans laquelle il affirmait, notamment, que les “avions de combat marocains n’étaient pas équipés de dispositifs antimissiles pendant la guerre contre le Polisario, il y a 20 ans”. Dans sa lettre, selon la famille, Terhzaz avait également mis en cause “certains agissements de gradés de l’armée” marocaine. L’officier a la double nationalité marocaine et française.

    Il est incarcéré à la prison de Salé, ville jumelle de Rabat. Sa famille, soutenue par des associations des droits de l’homme, réclame régulièrement sa libération, estimant que Kaddour Terhzaz a été condamné pour son “franc parler”. Des manifestations de soutien au colonel-major Terhzaz avaient récemment eu lieu en France et à Bruxelles
    Source : Liberté

  • Maroc: Les relents de la guerre au Sahara occidental

    Un ancien prisonnier de guerre, Ali Najab, libéré dernièrement par le Front Polisario, a reproché lundi au colonel-major Kaddour Terhzaz d’avoir violé le “secret-défense” alors que le Maroc “est toujours en guerre” dans le conflit du Sahara occidental.

    Le capitaine Najab, un des responsables de l’Association marocaine des anciens prisonniers de guerre de Tindouf (non reconnue), a estimé que le colonel-major, ancien numéro deux de l’armée de l’air du Maroc, “aurait dû normalement faire quelque chose pour l’ensemble des pilotes marocains pendant qu’ils étaient en captivité dans le désert”, selon un communiqué parvenu à l’AFP.

    “Pourquoi parler de ces souffrances aujourd’hui, alors que ces militaires méritaient qu’on les défende durant leur captivité”, s’est interrogé Ali Najab. “Un officier est tenu à l’obligation de réserve et au secret-défense, qu’il soit en service où à la retraite”, a-t-il affirmé. Le colonel-major Kaddour Terhzaz, 72 ans, avait été condamné à 12 ans de prison en 2008 à Rabat pour “atteinte à la sécurité extérieure de l’État”.

    Selon sa famille, il avait écrit en 2006 une lettre au roi Mohammed VI dans laquelle il affirmait, notamment, que les “avions de combat marocains n’étaient pas équipés de dispositifs antimissiles pendant la guerre contre le Polisario, il y a 20 ans”. Dans sa lettre, selon la famille, Terhzaz avait également mis en cause “certains agissements de gradés de l’armée” marocaine. L’officier a la double nationalité marocaine et française.

    Il est incarcéré à la prison de Salé, ville jumelle de Rabat. Sa famille, soutenue par des associations des droits de l’homme, réclame régulièrement sa libération, estimant que Kaddour Terhzaz a été condamné pour son “franc parler”. Des manifestations de soutien au colonel-major Terhzaz avaient récemment eu lieu en France et à Bruxelles
    Source : Liberté