Mois : juin 2010

  • 10k de Zaragoza, duel Sahraoui-Marocains, arbitrage espagnol

    Salah Eddine Amaidan sportif Sahraoui de haut niveau réfugié politique en France a participé aux 10 km de Saragosse en Espagne le 6 juin 2010.La course, 2 boucles de 5 Km, n’était pas homologuée du fait des dénivelés et des demi-tours mais 2020 participants étaient au départ de cet événement populaire.
    Salah Eddine Amaidan est arrivé 5ème de la course en 32’01. Les quatre premiers sont :
    Hamid El Mouaziz 30’22, Ma, améliorant le record sans effort apparent
    Hassane Ahouchar 30’28, Ma
    Adrian Garcia Ibanez 31’04, Esp
    Yassine Abataourap 31’49, Ma
    Les amis du Peuple Sahraoui étaient présents tout au long du parcours pour soutenir SE Amaidan qui participait malgré des blessures au mollet et à la cuisse. Ils ont salué l’arrivée de leur héro par une petite fête spontanée, agitant les drapeaux et criant pour la liberté du Sahara Occidental.
    L’organisateur s’est pour sa part étonné du grand nombre de coureurs Marocains de haut niveau – non invités – et participants à la course alors que les gains étaient très modestes. Il avait refusé une autre demande d’invitation hors délai d’un Marocain vivant en France. La demande était arrivée après l’annonce publique par les médias de la participation de Salah Eddine à la compétition, comme invité particulier.
    Après la réaction très froide des deux premiers gagnants lors de la remise les médailles et récompenses, l’organisateur a émis l’hypothèse que leur participation avait été commandée pour que Salah Eddine ne puisse pas gagner, d’où leur dédain apparent pour le gain obtenu.
    Les observateurs sportifs ont d’autre part commenté la technique de course en relais des deux premiers montrant leur entente.
    De ces « étranges coïncidences », il est resté une plaisanterie : « si vous voulez une demi-douzaine de Marocains de haut niveau sur votre course, sans avoir à les payer, invitez un Sahraoui, l’ambassade du Maroc se chargera du reste ! »
    Les organisateurs ont affirmé après la course avoir l’intension d’intensifier leur solidarité avec leur peuple Sahraoui en matière sportive.
    APSO, 8 juin 2010

  • Le Président sahraoui invité d’honneur à la cérémonie d’ouverture de la Coupe du monde 2010

    Johannesburg 09/06/2010 (SPS) Le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, est attendu mercredi à Johannesburg pour participer à la cérémonie d’ouverture, vendredi en Afrique du Sud, de la Coupe du monde de football 2010, selon un communiqué de la Présidence, reçu par SPS.
    Le Chef de l’Etat sahraoui qui répond ainsi à l’invitation de son homologue sud africain, M. Jacob Zuma, prendra part à cette gigantesque manifestation sportive aux côtés de Chefs d’Etats et de Gouvernements et des célébrités du monde de la politique, du sports, de l’art, qui se tiendra du 11 juin au 11 juillet.
    Le Président sahraoui est accompagné par le ministre des Affaires étrangères, M. Mohamed Salem Ould Salek, le Secrétaire d’État à la Jeunesse et au Sport, M. Mohamed mouloud, l’Ambassadeur sahraoui en Afrique du sud, M. Salha El Abd et le conseiller à la présidence de M. Abdati Breika, a-t-on indiqué de même source. (SPS)

  • Il est temps d’imposer des sanctions au Maroc (ambassadeur)

    Abuja, 09/06/2010 (SPS) L’ambassadeur sahraoui au Nigeria, M. Ubi Buchraya Bachir a appelé à imposer des sanctions économiques contre le Maroc pour l’amener à respecter la légalité internationale et les résolutions pertinentes de l’ONU au Sahara occidental, dans une interview au journal nigérian « The Nation ».
    « En cette étape cruciale du conflit, il est devenue une nécessité aujourd’hui d’imposer des sanctions au Maroc pour donner une impulsion aux efforts internationaux tendant à assurer un règlement pacifique, juste et durable du conflit à travers l’autodétermination du peuple sahraoui », a estimé l’ambassadeur sahraoui.
    Il a en outre dénoncé « les violations des droits de l’homme commises par le Maroc contre les civils sahraouis dans les villes occupées du Sahara occidental », rappelant que de telles violations ont été documentés par les grandes organisations internationales des droits de l’homme comme Human Rights Watch, Amnesty International, Front Line, entre autres.
    Revenant sur le processus de négociations entre le Polisario et le Maroc, M. Ubbi a estimé que « le Maroc sera un jour contraint à reconnaître l’existence de la République, sahraouie, ajoutant que « les concessions faites par les Sahraouis dans le Plan de règlement approuvé en 1991 par l’Organisation des Nations Unies, reflètent « une réelle volonté de résoudre le conflit par des moyens pacifiques ».
    Le diplomate sahraoui a enfin souligné que le peuple sahraoui n’a aucun problème avec le peuple marocain, « mais avec les visées expansionnistes du gouvernement marocain », ajoutant que « l’esprit de bon voisinage, le respect mutuel de la souveraineté prévaudra à la fin. » (SPS)

  • Création à Tokyo d’une association japonaise de parlementaires pour l’amitié avec le Sahara occidental

    Tokyo, 08/06/2010 (SPS) L’Association parlementaire japonaise pour l’amitié avec le Sahara occidental (APJASO) a été officiellement créé le lundi à Tokyo au siège de la Chambre des représentants dans la capitale japonaise, selon un communiqué de ce groupe, reçu par SPS.
    Dans une déclaration sanctionnant sa première réunion, l’association a exigé de l’ONU « la décolonisation du Sahara Occidental à travers l’exercice par son peuple de son droit à l’autodétermination et à l’indépendance ».
    L’ONU qui s’est engagée à organiser un référendum d’autodétermination au Sahara Occidental depuis 20 ans n’ pas toujours pas encore accompli ses promesses », a déploré l’APJASO.
    Elle a en outre appelé à « la protection des ressources naturelles du Sahara Occidental du pillage systématique et de l’exploitation illégale de la part du Maroc ». (SPS)

  • Une année au Parlement européen

    Cela fait un an cette semaine que j’ai été élue – que nous avons été élus – au Parlement européen. Je me rappelle comme si c’était hier de l’enthousiasme qui a accompagné les résultats, de l’attente aussi que ces derniers ont suscité. Avons-nous été à la hauteur de cette dernière ? Ce n’est évidemment pas à moi d’apporter la réponse à cette question, mais un premier bilan semble bel et bien s’imposer.Prétendre que nous avons remporté tous nos combats serait difficile. Au contraire, l’année parlementaire a commencé pour nous par une défaite, avec la reconduction de José Manuel Barroso à la tête de la Commission européenne. Il faut dire que la majorité au Parlement européen, élue au suffrage universelle, est très conservatrice ; et qu’elle a pu s’appuyer dans ces deux cas précis sur une partie des socialistes et des libéraux. Faire avancer nos idées dans ce contexte est donc une lutte de tous les jours, et obtenir un vote positif sur nos propositions pas toujours garanti. Rien d’étonnant à cela : c’est le jeu normal de la démocratie parlementaire.
    Mais nous avons aussi obtenu des progrès remarquables, parfois sans précédents. Par exemple je suis fière du travail accompli au sein de la Commission Développement, que je préside, pour remettre ses préoccupations au cœur des politiques de l’Union européenne. Nous avons ainsi réussi à mettre fin à l’accord de pêche qui avait été conclu avec la Guinée Conakry, et devait donner lieu au versement de 1.050.000 eurosà la junte au pouvoir quelques jours seulement après le massacre perpétré dans la capitale. Et nous voulons continuer sur cette lancée par la remise en cause des accords de pêche avec le Maroc, considérés comme contraires au droit international puisqu’ils permettent la pêche dans les eaux territortiales du Sahara occidental sans qu’il soit possible d’affirmer que les citoyens sahraouis en tirent un quelconque bénéfice. Les accords européens de pêche – dits de partenariats – sont en effet totalement contraires aux intérêts des peuples, aux objectifs de développement, à la préservation de l’environnement, voire aux Droits de l’Homme. Que le Parlement européen soit en mesure pour la première fois de son Histoire de s’y attaquer, et en saisisse l’occasion, c’est quelque chose de fondamental !
    De même, nous avons marqué des points dans notre lutte contre les paradis fiscaux, notamment en militant chaque fois que cela était possible pour la mise en place d’une comptabilité pays par pays, comme ce qui est mis en place en ce moment même par la région Ile de France. Enfin nous sommes sur le point de revoir en profondeur le mandat extérieur de la Banque européenne d’Investissements, dont les placements ne sont pas toujours – loin s’en faut – des plus judicieux en matière sociale ou écologique.
    Economie, agriculture, libertés fondamentales… les dossiers sur lesquels nous nous battons quotidiennement sont trop nombreux pour que je les énumère tous ici. Je vous invite cependant à visionner la vidéo que vous trouverez à l’adresse ci-dessous, pour voir par vous mêmes le « compte rendu de mandat » que nous avons fait, Hélène Flautre, José Bové et moi lors de la Convention d’Europe Ecologie, samedi dernier. J’y reviens notamment sur la délégation parlementaire en Israël, en Palestine et à Gaza.
    Au total, mon sentiment est que nous avons vraiment commencé à faire bouger les lignes. Evidemment il y a encore beaucoup à faire ! Mais parce que nous disposons d’un groupe plus important qu’auparavant, parce que nous portons bien souvent une position originale et que la vérité et la force de conviction peuvent être très subversives, nos voix portent plus loin que jamais. Tout l’enjeu de la structuration d’Europe Ecologie sera de nous donner les moyens de poursuivre et d’approfondir cette aventure.
    http://www.dailymotion.com/video/xdle60_convention-inter-…
    NouvelObs.com

  • Des observateurs dénoncent le harcèlement par la police marocaine de défenseurs sahraouis des droits de l’homme

    El Aaiun (Sahara Occidental), 09/06/2010 (SPS) Des observateurs internationaux ont dénoncé mardi « la persécution et le harcèlement « , par un grand nombre d’agents de police marocaine, pour la plupart en civil, de 9 défenseurs sahraouis des droits humains lors de leur réception à leur retour à El Aaiun d’une visite familiales aux camps de réfugiés sahraouis.
    « Les observateurs sont logés dans des maisons privées du peuple sahraoui et tous ces logements sont entourés par la police marocaine, pour entraver et même empêcher le passage des citoyens sahraouis qui cherchent à se rendre dans ces maisons, a indiqué un membre de ces observateurs, Alberto Suárez (Espagne), qui avaient accompagné les activistes sahraouis depuis l’aéroport de Casablanca jusqu’à El Aaiun, la capitale sahraouie occupée.
    « La police d’occupation a tenté d’obliger les observateurs étrangers venus d’Espagne, France et la Grande-Bretagne à abandonner les maisons où ils étaient hébergés pour les conduire dans un hôtel, avec beaucoup d’insistance », a-t-il encore précisé.
    « Tous les membres de la délégation internationale d’observateurs ont refusé d’aller volontairement à la police qui les avait convoqué à cet effet et de quitter les maisons des Sahraouis où ils sont logés », a-t-il dit. (SPS)

  • Investisseur norvégien exclue deux sociétés américaines pour pillage « illégal » du phosphate sahraoui

    Oslo, 08/06/2010 (SPS) Un investisseur norvégien, KLP, a exclu de son portefeuille d’investissements des entreprises américaines, FMC Corporation et la PCS, pour leur participation au pillage « illégal » du phosphate au Sahara Occidental occupé par le Maroc, a rapporté lundi un communiqué de l’entreprise.
    « Selon la doctrine des Nations Unies, cette activité ne serait légale qui si la population autochtone du Sahara occidental en bénéficient et qu’elle donne son consentement explicite », a expliqué KLP, pour qui les autorités marocaines, « qui n’ont aucun titre légal sur le territoire, n’ont jamais apporté la preuve que ces conditions sont remplies », a dit M. Jeanett Bergan, directeur des investissements de KLP, dans ce communiqué.
    « L’exploitation des ressources naturelles dans les zones occupées et en particulier au Sahara occidental a été déclarée illégale par le premier sous-secrétaire général des Nations unies pour les Affaires juridiques [Hans Corell ] en 2002 », a précisé Jeanett Bergan.
    Selon M. Corell qui a présenté un rapport pour le Conseil de sécurité de l’ONU, les activités économiques dans les territoires en attendant la décolonisation (comme c’est le cas du Sahara occidental) ne devraient pas avoir de conséquences préjudiciables pour les intérêts des peuples qui y vivent, mais doivent être conçus pour les aider à exercer leur droit à l’autodétermination, a rappelé KLP.
    Le rapport de Corell a également, précisé que « l’exploitation et le pillage des ressources marines et autres ressources naturelles des territoires coloniaux ou non autonomes par des intérêts économiques étrangers, est en violation des résolutions pertinentes de l’Organisation des Nations Unies, et sont une menace pour l’intégrité et la prospérité de ces territoires ».
    En outre, poursuit-il, « la puissance colonisatrice, qui prive les peuples coloniaux des territoires de l’exercice de leurs droits légitimes sur leurs ressources naturelles viole les obligations solennelles qui lui incombent en vertu de la Charte des Nations Unies. »
    KLP est un « investisseur de premier ordre », qui gère les fonds de pension de 333 municipalités et 2.300 sociétés norvégiennes, parmi lesquels 35 sont des entreprises d’Etat, a déclaré Javier García Lachica, de la section espagnole de l’Observatoir des Ressources naturelles au Sahara occidental (WSRW, selon son sigle en anglais).
    « Le retrait de l’investisseur norvégien de ces entreprises montre que l’exploitation illégalement des ressources naturelles sahraouies est très coûteuse », a déclaré l’activiste de WSRW, qui espère que « les entreprises espagnoles telles que FMC Foret et Rianxeira quittent elles aussi le Sahara Occidental occupé » (SPS)







  • Le président du Timor oriental réitère le soutien de son pays à la juste cause du peuple sahraouis

    Dili, 07/06/2010 (SPS) Le président du Timor oriental, José Ramos Horta a réitéré lundi le soutien de son pays à la juste cause du peuple sahraoui, lors de sa réception du nouvel ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD ) auprès du Timor de Lest, Salama Mohamed Badi.
    L’audience s’est déroulée après la cérémonie de présentation de l’ambassadeur sahraoui de ses lettres de créances au président timorais, en sa qualité d’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la RASD auprès du Timor oriental, selon un communiqué de l’ambassade sahraouie à Dili.
    Ont pris part à la cérémonie plusieurs personnalités des pays asiatiques et le ministre des Affaires étrangères du Timor oriental, Zakaria Dacosta.
    L’occasion a permis au diplomate sahraoui d’informer le président timorais des derniers développements du conflit au Sahara occidental, en particulier le processus de négociations entre le Front Polisario et le Maroc et les graves violations des droits humains dans les territoires occupés du Sahara occidental.
    Mohamed Salama Badi a également exprimé la volonté du gouvernement sahraoui « de renforcer les relations avec le gouvernement du Timor oriental pour le bien des deux pays et des deux peuples frères ».
    Auparavant, Mohamed Salama avait eu un entretien avec le ministre des Affaires étrangères du Timor oriental, Dacosta Zakaria. L’entretien a eu trait aux relations bilatérales et les voies et moyens de les renforcer, rappelle-t-on.
    Pour sa part, le ministre des Affaires étrangères du Timor oriental a réaffirmé « la position de principe de son pays de soutien à la lutte du peuple sahraoui ». « C’est un combat pour une juste et légitime d’un peuple qui résiste pour le recouvrement de ses droits nationaux ». (SPS)

  • Le Maroc épinglé sur le recul de la liberté d’expression et d’opinion : “Amnesty International n’a pas d’agenda politique”

    «Le chemin des droits humains passe par la justice et il ne saurait y avoir de réconciliation ni d’équité sans justice ». La déclaration de Mohamed Sektaoui, directeur de la section marocaine d’Amnesty international, porte tout le message de cette ONG qui, cette année, fait un gros plan sur « la faille de la justice mondiale qu’il faut nécessairement combler ». En présentant hier à Rabat devant la presse le rapport annuel 2010 sur la situation des droits de l’Homme de par le monde, les responsables d’Amnesty International Maroc n’ont eu de cesse de répéter que nul n’est au-dessus des lois et que seule la justice apporte vérité et réparation aux victimes, « cette justice qui contribue à prévenir de nouvelles atteintes aux droits humains ». L’adhésion à la Cour pénale internationale est, selon les activistes d’A.I, le seul indicateur démontrant l’engagement d’un Etat en faveur de la justice. Trop de pays rechignent encore à le faire : ils sont 81 Etats à n’avoir pas souscrit à la CPI alors que cette ONG de défense des droits humains a relevé en 2009 que les tortionnaires continuaient de jouir de l’impunité dans 61 pays.
    Le rapport annuel d’Amnesty International a disséqué l’année 2009 à la loupe du respect des droits de l’Homme et de la dignité humaine à travers 159 pays dont le Maroc. Et en terre marocaine, 2009 a été une sale année pour les droits humains. « Les atteintes à la liberté d’expression, d’association et de réunion se sont multipliées à propos de questions considérées comme touchant à la sécurité intérieure ou extérieure de l’Etat. Des défenseurs des droits humains et des journalistes qui avaient osé franchir la ligne rouge en publiant des informations sur la famille Royale, des partisans de l’autodétermination du Sahara occidental et des membres du groupe politique interdit Justice et Bienfaisance ont été harcelés, arrêtés et inculpés ». Les politiques de l’affaire Belliraj et leur lourde condamnation « dans le cadre d’un procès entaché d’irrégularités » ont droit à un paragraphe dans le chapitre « Maroc et Sahara occidental » du rapport annuel d’A.I.
    L’épouvantail
    des lignes rouges
    Le constat d’Amnesty International est amer. La liberté d’expression recule et les pouvoirs publics continuent de brandir l’épouvantail des lignes rouges soutenu par un code de la presse prévoyant des peines privatives de liberté. Les procès faits aux journalistes sont ainsi répertoriés par Amnesty. Mauvais temps aussi pour les défenseurs des droits de l’Homme. Le rapport d’A.I rappelle le cas de Chakib Khyari, cet activiste condamné à trois ans de prison pour outrage aux institutions publiques et infraction à la réglementation relative au contrôle des changes. La lutte contre le terrorisme ne se fait pas sans dérapages. Le rapport d’A.I relève des arrestations abusives, des mises au secret qui durent plusieurs semaines et des familles qui ne sont pas prévenues de l’arrestation de leurs proches. Dans notre pays, les droits des migrants sont toujours bafoués. Les clandestins sont expulsés, sans autre forme de procès alors que les réfugiés demandeurs d’asile ne reçoivent toujours pas de carte de séjour par les autorités marocaines. Si le droit à l’expression de la dissidence sahraouie, pour reprendre l’expression des activistes d’Amnesty international, est longuement plaidé par ce rapport international, les violations commises dans les camps de Tindouf sont occultées. Ou presque. En quelques lignes, Amnesty International évoque le fait que « le Front Polisario n’a pris aucune mesure pour mettre fin à l’impunité dont bénéficient ceux qui étaient accusés d’avoir commis des atteintes aux droits humains dans les camps durant les années 1970 et 1980 ». Deux poids deux mesures ? Mohamed Sektaoui n’élude pas la question. « C’est une remarque qui nous est faite tous les ans, à chaque publication de rapport. Amnesty International n’a pas d’agenda politique. A.I est une ONG autonome et indépendante. Nous avons des difficultés à nous rendre en Algérie et à Tindouf. C’est pourquoi nous le répétons avec force, l’adhésion à la Cour pénale internationale mettra fin à toute forme d’impunité ». Au cours de cette conférence de presse donnée par la section marocaine d’Amnesty International, les promesses non tenues de l’Instance Equité et Réconciliation ont été rappelées. Les recommandations d’Amnesty International également. Les excuses publiques du chef de l’Etat, les réformes institutionnelles et les poursuites judiciaires contre ceux qui se sont rendus coupables d’exaction figurent parmi les principales revendications d’A.I qui n’a pas pris en considération jusque-là la réponse documentée du Conseil consultatif des droits de l’Homme relative à l’exécution des recommandations de l’IER.
    Sale temps pour les droits humains
    81 pays n’ont pas souscrit à la Cour pénale internationale et 7 pays du G20 n’y ont toujours pas adhéré.
    Dans 61 pays de par le monde, les tortionnaires jouissent de l’impunité alors qu’on a torturé et infligé de mauvais traitements dans au moins 111 pays.
    La liberté d’expression est, elle, restreinte dans au moins 96 pays.
    Dans au moins 48 pays, des prisonniers d’opinion sont incarcérés et des procès inéquitables ont été tenus dans 55 pays.
    Non, il ne fait toujours pas bon pour les droits humains, un peu partout dans le monde.
    Source : Liberation.ma
  • Amnesty : La liberté d’expression n’est « toujours pas tolérée » au Maroc

    Le rapport d’Amnesty International pour 2010 publié
    Amnesty international a déclaré que le Maroc « ne tolérait toujours » pas la liberté d’expression, et appelé à une « réforme de la justice », dans son rapport international 2010 publié mardi.
    « Des journalistes ont fait l’objet de poursuites en vertu de plusieurs dispositions du code pénal et du code de la presse qui peuvent être utilisées pour punir d’une peine d’emprisonnement l’expression pacifique d’opinions critiques », a-t-on ajouté.
    « Des articles ou des caricatures concernant la famille royale ont été saisis ou détruits, et des journaux ont été interdits », a indiqué le rapport.
    Selon ce dernier, « les auteurs de violations des droits humains, commises à l’époque actuelle ou dans le passé, continuaient de bénéficier d’une quasi-unanimité ».
    En 2010, « des défenseurs sahraouis des droits humains et d’autres militants ont été harcelés, et notamment placés sous étroite surveillance », poursuit l’ONG.
    Au cours d’une présentation du rapport mardi à Rabat, le directeur général d’Amnesty International-Maroc, Mohamed Sektaoui, a toutefois demandé « que les autorités algériennes fassent preuve de coopération pour permettre à Amnesty d’enquêter sur les abus commis par le Polisario au cours des années 70 et 80 ».
    Au Maroc, « il y a eu, lors de la dernière décennie, une évolution des droits de l’homme. Des chantiers ont été ouverts et le Maroc s’est distingué par rapport au Proche-Orient et l’Afrique du Nord », a ajouté M. Sektaoui.
    Des témoignages de victimes des abus du passé ont été organisés en 2004 par l’Instance équité et réconciliation (IER), créée par le roi Mohammed VI et présidée par Driss Benzekri, un ancien prisonnier politique.
    Une fois l’IER dissoute, Mohammed VI avait chargé le Conseil consultatif des droits de l’homme (officiel) de gérer la mise en oeuvre de ses recommandations, ainsi que l’utilisation de ses archives.
    « La liste des cas de disparition forcée sur lesquels l’IER avait mené des investigations n’avait toujours pas été publiée », a précisé le rapport d’Amnesty.
    « Le roi a réclamé le 20 août une réforme du système judiciaire, conformément aux recommandations de l’IER, mais aucune initiative en ce sens n’avait été prise à la fin de l’année », conclut l’organisation indépendante.
    El Khabar, 10 juin 2010