Mois : mai 2010

  • La France, l’Égypte et le Maroc refusent de laisser mourir l’UPM

    Elle vient de bénéficier de sa première grande levée de fonds
    Le report à novembre prochain du Sommet de l’Union pour la Méditerranée (UPM) en raison du conflit palestino-israélien ne signifie pas que l’avenir de l’initiative lancée, il y a près de deux années par le président Sarkozy, est hypothéqué.
    Marseille (France)

    De notre envoyé spécial
    La France, l’Italie, le Maroc, l’Egypte et la Jordanie continuent en tout cas d’y croire et se refusent à se laisser gagner par le défaitisme. Les responsables de ces pays – qui constituent actuellement le noyau dur du projet – se montrent persuadés que l’UPM résistera aux chocs et aux innombrables tensions politiques qui minent la Méditerranée. C’est l’essentiel du message que sont venus délivrer, jeudi au Palais de la Bourse à Marseille, Christine Lagarde, Anne-Marie Idrac et Henri Guaino, respectivement ministre française de l’Economie, secrétaire d’Etat française au Commerce extérieur et conseiller spécial du président Sarkozy, à l’ouverture du « for’UM », un événement organisé par la coprésidence franco-égyptienne de l’UPM destiné à présenter un bilan des réalisations de l’organisation et à mobiliser les milieux d’affaires autour de projets concrets.
    Près de 600 porteurs de projets et financeurs ont participé à cette rencontre marquée par la présence, entre autres, du secrétaire général de l’UPM, le Jordanien Ahmed Massadeh, du ministre égyptien du Commerce et de l’Industrie, Rachid Mohamed Rachid, et du Commissaire européen à l’élargissement et à la politique de voisinage, Stefan Fule. Au cours de leur plaidoyer, les responsables français se sont même refusées à parler de panne. Selon eux, l’Union pour la Méditerranée « avance ». Mieux, elle commence à prendre des couleurs et dispose désormais de moyens financiers suffisants pour aller loin.
    A deux semaines de la fin de la coprésidence franco-égyptienne de l’UPM, ils ont tenu à montrer, chiffres à l’appui, que les liens se resserrent entre les deux rives de la Méditerranée et que les problèmes politiques ne bloquent pas la construction de l’UPM tout comme ils n’empêchent pas l’activité économique. « On ne mobilise pas 400 millions d’euros et on ne lance pas 270 projets pour une initiative en panne ! Les difficultés politiques n’ont pas empêché l’activité économique d’avancer, même si on ne fait pas de grandes annonces médiatiques. L’UPM est une initiative extrêmement positive même si ici ou là il y a quelques ralentissements, aujourd’hui les financements sont là », a soutenu Mme Lagarde lors d’un bref point de presse animé en marge « for’UM ». Une manière sans doute de dire que les choses vont maintenant s’accélérer.
    L’UPM reprend des couleurs
    La ministre française de l’Economie faisait allusion, bien évidemment, à Inframed qui avait été lancé à Paris la veille du « for’UM ». Il s’agit d’un fonds d’investissement destiné à financer des projets de l’Union pour la Méditerranée. Doté dans un premier temps de 385 millions d’euros avec l’objectif d’atteindre un milliard d’ici fin 2011, Inframed est présenté comme « un levier important pour le financement et la mise en œuvre de projets concrets dans la zone méditerranéenne, dans des secteurs relevant des priorités définies par la Déclaration de Paris telles que les infrastructures en matière de transports et l’énergie ». Ce fonds, d’après Mme Lagarde, permettra également de lever des capitaux privés pour financer des projets dans l’ensemble des 43 Etats membres de l’UPM. Inframed a été mis sur pied conjointement par la Caisse des dépôts française (qui contribue à hauteur de 150 millions d’euros), la Cassa Depositi e Prestiti italienne (150 millions d’euros), la Caisse des dépôts et de gestion du Maroc (20 millions d’euros) et l’Egypte (EFG Hermes 15 millions d’euros), ainsi que la Banque européenne d’investissement (qui apportera 50 millions d’euros).
    Toujours en matière de financements, la ministre française de l’Economie a rappelé que les pays de l’UPM peuvent aussi bénéficier du soutien de la Fisem (dotée de 250 millions d’euros) qui apporte un appui financier aux entreprises, de l’ARIS (75 millions d’euros), de l’AFD, de la BEI et du Faro. Pour la secrétaire d’Etat au Commerce extérieur, Anne-Marie Idrac, ce « for’UM » est aussi la preuve que « l’UPM n’est pas morte » et que « ça marche ! ». Une position sur laquelle elle fut rejointe par Henri Guaino, conseiller spécial du président Nicolas Sarkozy et chef de la mission interministérielle pour qui l’« Union s’installe effectivement dans la durée, avec le soutien non seulement des Etats mais des sociétés civiles ». En réponse aux critiques nombreuses dont fait encore l’objet son « bébé » (il est l’inspirateur du projet de l’UPM), M. Guaino s’est contenté de rappeler avec amusement que « même l’Union européenne ne s’est pas faite en un jour ».
    Dans le même ordre d’idées, le ministre égyptien du Commerce et de l’Industrie, Rachid Mohamed Rachid, a prévenu du « danger qu’il y aurait à laisser le développement de la Méditerranée être pris en otage par la politique et a recommandé aux pays membres de l’UPM d’être davantage pragmatiques ».
    Par Zine Cherfaoui
    El Watan, 29 mai 2010


  • Bouteflika au sommet France-Afrique, un signe positif

    ALGER – La présence du président algérien Abdelaziz Bouteflika à Nice au sommet Afrique-France contribuera à améliorer les difficiles relations entre Paris et Alger et pourrait marquer l’ouverture d’un nouveau dialogue, estime-t-on de sources algérienne et française.
    La participation de M. Bouteflika à ce 25e sommet « contribuera à améliorer les relations avec la Francela France », a affirmé à l’AFP le ministre algérien des Affaires étrangères Mourad Medelci. et à consolider les rapports entre les pays africains et
    Ces relations algéro-françaises, marquées par l’absence de rencontres à haut niveau depuis des mois, « doivent être appréciées globalement et non pas seulement à l’aune d’un certain nombre de questions qui reviennent souvent, certes importantes », a ajouté M. Medelci, interrogé jeudi en marge de la commémoration de la Journée de l’Afrique.
    Aucun entretien bilatéral entre M. Bouteflika et Nicolas Sarkozy n’est prévu « à ce stade », mais ils « se verront et se parleront », a-t-on indiqué à l’Elysée.
    La crispation entre les deux pays s’est révélée notamment à propos du diplomate algérien Mohamed Ziane Hasseni, aujourd’hui témoin assisté dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat de l’opposant Ali Mecili en 1987 à Paris, ou celle concernant l’assassinat des sept moines de Tibéhirine en 1996.
    L’Algérie a vivement critiqué son inscription par Paris sur une liste de « pays à risques » concernant les transports aériens, tandis que des députés algériens ont déposé une proposition de loi « criminalisant » le colonialisme.
    Au dernier festival de Cannes, le film « Hors la loi » de l’Algérien Rachid Bouchareb a été à l’origine d’une polémique sur des massacres d’Algériens le 8 mai 1945 à Sétif (Est algérien) par les forces françaises.
    L’Algérie, a d’ailleurs prévenu M. Medelci, considère que les « sentiments patriotiques sont extrêmement importants » et « il faut en tenir compte ».
    « Les messages (des) Algériens, quel que soit leur âge, sont simplement des messages de ceux qui (…) ont combattu pour que l’Algérie redevienne leur pays. Qu’on ne leur en veuille pas aujourd’hui de le rappeler aux autres, quand les autres font mine de l’oublier », a-t-il dit.
    La présence de M. Bouteflika à Nice est « une bonne nouvelle qui permettra peut-être de relancer le dialogue » à un moment où les relations entre les deux capitales sont « compliquées », estime une source diplomatique française à Alger.
    « Nous devons éviter l’écueil de la non reconnaissance de faits longtemps occultés » comme ceux du 8 mai 1945, que deux ambassadeurs de France en Algérie ont qualifié en 2005 puis en 2008 de « tragédie inexcusable » et d’ »épouvantables massacres », ajoute-t-on.
    Mais la France « n’est pas prête psychologiquement à faire acte de repentance » et il « faut donc trouver une voie médiane », affirme la même source.
    Le Sahara occidental, la révision de l’accord migratoire signé en 1968 ou l’insuffisance des investissements directs français selon Alger parasitent aussi les relations, note cette source.
    Aucune date n’a été fixée pour une visite de M. Bouteflika en France, en réponse à celle effectuée en 2007 en Algérie par le président français qui avait alors écarté toute idée de « repentance ».
    Mais « l’Algérie reste, hors OCDE, le premier partenaire commercial de la France qui est le premier investisseur hors hydrocarbures », souligne la source française.
    Ennaharonline, 30 MAI 2010
  • Abdelaziz appelle l’UE à revoir le statut avancé accordé à Rabat

    Le responsable sahraoui est encore revenu pour critiquer l’UE. Invité en Finlande, Mohamed Abdelaziz rappelle à l’UE ses responsabilités dans le conflit qui oppose Sahraouis et Marocains à propos du territoire du Sahara occidental.
    C’est ainsi que le président de la RASD a regretté que l’UE contribue à «la prolongation de la tragédie du peuple sahraoui», position qu’il juge en violation flagrante avec le droit international. M. Abdelaziz a rappelé en effet que des pays de l’UE ont «signé des accords de nature économique avec le royaume du Maroc, affectant le territoire du Sahara occidental et ses eaux territoriales».
    Il a reproché aussi le fait que l’UE ignore les multiples appels lancés en sa direction afin qu’elle gèle le statut avancé accordé au Maroc, pays, soutient M. Abdelaziz, connu pour sa «négation ouverte au Sahara occidental des principes et idéaux mis en place par l’Union européenne».
    «Le gouvernement marocain viole non seulement la charte des Nations unies mais il bloque tous les efforts internationaux visant à trouver une solution pacifique, juste et durable du conflit», a affirmé M. Abdelaziz lors d’un discours devant la 42e session du Parti social-démocrate finlandais, qui s’est tenue à Joensuu (est de la Finlande). En outre, il a appelé à «l’arrêt du pillage et de l’exploitation systématique des ressources naturelles du pays par l’Etat marocain, au démantèlement du mur de l’armée marocaine, qui divise le territoire du Sahara occidental et ses citoyens et qui est équipé avec des millions de mines antipersonnel interdites au niveau international».
    De son côté, le Parti social-démocrate finlandais, parti fondé en 1899 et membre de l’Internationale socialiste, a approuvé une motion de soutien au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.
    Cette motion exige «la décolonisation du Sahara occidental, en permettant au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination», et ce en replaçant le territoire dans son cadre historique et juridique comme étant «la dernière colonie en Afrique».
    La motion a par ailleurs mis en exergue «les violations flagrantes des droits de l’homme commises par l’Etat marocain contre les citoyens sahraouis dans les territoires occupés du Sahara occidental».
    Y. M.
    Le Jeune Indépendant, 30 mai 2010
  • La France, l’Égypte et le Maroc refusent de laisser mourir l’UPM

    Elle vient de bénéficier de sa première grande levée de fonds
    Le report à novembre prochain du Sommet de l’Union pour la Méditerranée (UPM) en raison du conflit palestino-israélien ne signifie pas que l’avenir de l’initiative lancée, il y a près de deux années par le président Sarkozy, est hypothéqué.
    Marseille (France)

    De notre envoyé spécial
    La France, l’Italie, le Maroc, l’Egypte et la Jordanie continuent en tout cas d’y croire et se refusent à se laisser gagner par le défaitisme. Les responsables de ces pays – qui constituent actuellement le noyau dur du projet – se montrent persuadés que l’UPM résistera aux chocs et aux innombrables tensions politiques qui minent la Méditerranée. C’est l’essentiel du message que sont venus délivrer, jeudi au Palais de la Bourse à Marseille, Christine Lagarde, Anne-Marie Idrac et Henri Guaino, respectivement ministre française de l’Economie, secrétaire d’Etat française au Commerce extérieur et conseiller spécial du président Sarkozy, à l’ouverture du « for’UM », un événement organisé par la coprésidence franco-égyptienne de l’UPM destiné à présenter un bilan des réalisations de l’organisation et à mobiliser les milieux d’affaires autour de projets concrets.
    Près de 600 porteurs de projets et financeurs ont participé à cette rencontre marquée par la présence, entre autres, du secrétaire général de l’UPM, le Jordanien Ahmed Massadeh, du ministre égyptien du Commerce et de l’Industrie, Rachid Mohamed Rachid, et du Commissaire européen à l’élargissement et à la politique de voisinage, Stefan Fule. Au cours de leur plaidoyer, les responsables français se sont même refusées à parler de panne. Selon eux, l’Union pour la Méditerranée « avance ». Mieux, elle commence à prendre des couleurs et dispose désormais de moyens financiers suffisants pour aller loin.
    A deux semaines de la fin de la coprésidence franco-égyptienne de l’UPM, ils ont tenu à montrer, chiffres à l’appui, que les liens se resserrent entre les deux rives de la Méditerranée et que les problèmes politiques ne bloquent pas la construction de l’UPM tout comme ils n’empêchent pas l’activité économique. « On ne mobilise pas 400 millions d’euros et on ne lance pas 270 projets pour une initiative en panne ! Les difficultés politiques n’ont pas empêché l’activité économique d’avancer, même si on ne fait pas de grandes annonces médiatiques. L’UPM est une initiative extrêmement positive même si ici ou là il y a quelques ralentissements, aujourd’hui les financements sont là », a soutenu Mme Lagarde lors d’un bref point de presse animé en marge « for’UM ». Une manière sans doute de dire que les choses vont maintenant s’accélérer.
    L’UPM reprend des couleurs
    La ministre française de l’Economie faisait allusion, bien évidemment, à Inframed qui avait été lancé à Paris la veille du « for’UM ». Il s’agit d’un fonds d’investissement destiné à financer des projets de l’Union pour la Méditerranée. Doté dans un premier temps de 385 millions d’euros avec l’objectif d’atteindre un milliard d’ici fin 2011, Inframed est présenté comme « un levier important pour le financement et la mise en œuvre de projets concrets dans la zone méditerranéenne, dans des secteurs relevant des priorités définies par la Déclaration de Paris telles que les infrastructures en matière de transports et l’énergie ». Ce fonds, d’après Mme Lagarde, permettra également de lever des capitaux privés pour financer des projets dans l’ensemble des 43 Etats membres de l’UPM. Inframed a été mis sur pied conjointement par la Caisse des dépôts française (qui contribue à hauteur de 150 millions d’euros), la Cassa Depositi e Prestiti italienne (150 millions d’euros), la Caisse des dépôts et de gestion du Maroc (20 millions d’euros) et l’Egypte (EFG Hermes 15 millions d’euros), ainsi que la Banque européenne d’investissement (qui apportera 50 millions d’euros).
    Toujours en matière de financements, la ministre française de l’Economie a rappelé que les pays de l’UPM peuvent aussi bénéficier du soutien de la Fisem (dotée de 250 millions d’euros) qui apporte un appui financier aux entreprises, de l’ARIS (75 millions d’euros), de l’AFD, de la BEI et du Faro. Pour la secrétaire d’Etat au Commerce extérieur, Anne-Marie Idrac, ce « for’UM » est aussi la preuve que « l’UPM n’est pas morte » et que « ça marche ! ». Une position sur laquelle elle fut rejointe par Henri Guaino, conseiller spécial du président Nicolas Sarkozy et chef de la mission interministérielle pour qui l’« Union s’installe effectivement dans la durée, avec le soutien non seulement des Etats mais des sociétés civiles ». En réponse aux critiques nombreuses dont fait encore l’objet son « bébé » (il est l’inspirateur du projet de l’UPM), M. Guaino s’est contenté de rappeler avec amusement que « même l’Union européenne ne s’est pas faite en un jour ».
    Dans le même ordre d’idées, le ministre égyptien du Commerce et de l’Industrie, Rachid Mohamed Rachid, a prévenu du « danger qu’il y aurait à laisser le développement de la Méditerranée être pris en otage par la politique et a recommandé aux pays membres de l’UPM d’être davantage pragmatiques ».
    Par Zine Cherfaoui
    El Watan, 29 mai 2010


  • Bouteflika au sommet France-Afrique, un signe positif

    ALGER – La présence du président algérien Abdelaziz Bouteflika à Nice au sommet Afrique-France contribuera à améliorer les difficiles relations entre Paris et Alger et pourrait marquer l’ouverture d’un nouveau dialogue, estime-t-on de sources algérienne et française.
    La participation de M. Bouteflika à ce 25e sommet « contribuera à améliorer les relations avec la Francela France », a affirmé à l’AFP le ministre algérien des Affaires étrangères Mourad Medelci. et à consolider les rapports entre les pays africains et
    Ces relations algéro-françaises, marquées par l’absence de rencontres à haut niveau depuis des mois, « doivent être appréciées globalement et non pas seulement à l’aune d’un certain nombre de questions qui reviennent souvent, certes importantes », a ajouté M. Medelci, interrogé jeudi en marge de la commémoration de la Journée de l’Afrique.
    Aucun entretien bilatéral entre M. Bouteflika et Nicolas Sarkozy n’est prévu « à ce stade », mais ils « se verront et se parleront », a-t-on indiqué à l’Elysée.
    La crispation entre les deux pays s’est révélée notamment à propos du diplomate algérien Mohamed Ziane Hasseni, aujourd’hui témoin assisté dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat de l’opposant Ali Mecili en 1987 à Paris, ou celle concernant l’assassinat des sept moines de Tibéhirine en 1996.
    L’Algérie a vivement critiqué son inscription par Paris sur une liste de « pays à risques » concernant les transports aériens, tandis que des députés algériens ont déposé une proposition de loi « criminalisant » le colonialisme.
    Au dernier festival de Cannes, le film « Hors la loi » de l’Algérien Rachid Bouchareb a été à l’origine d’une polémique sur des massacres d’Algériens le 8 mai 1945 à Sétif (Est algérien) par les forces françaises.
    L’Algérie, a d’ailleurs prévenu M. Medelci, considère que les « sentiments patriotiques sont extrêmement importants » et « il faut en tenir compte ».
    « Les messages (des) Algériens, quel que soit leur âge, sont simplement des messages de ceux qui (…) ont combattu pour que l’Algérie redevienne leur pays. Qu’on ne leur en veuille pas aujourd’hui de le rappeler aux autres, quand les autres font mine de l’oublier », a-t-il dit.
    La présence de M. Bouteflika à Nice est « une bonne nouvelle qui permettra peut-être de relancer le dialogue » à un moment où les relations entre les deux capitales sont « compliquées », estime une source diplomatique française à Alger.
    « Nous devons éviter l’écueil de la non reconnaissance de faits longtemps occultés » comme ceux du 8 mai 1945, que deux ambassadeurs de France en Algérie ont qualifié en 2005 puis en 2008 de « tragédie inexcusable » et d’ »épouvantables massacres », ajoute-t-on.
    Mais la France « n’est pas prête psychologiquement à faire acte de repentance » et il « faut donc trouver une voie médiane », affirme la même source.
    Le Sahara occidental, la révision de l’accord migratoire signé en 1968 ou l’insuffisance des investissements directs français selon Alger parasitent aussi les relations, note cette source.
    Aucune date n’a été fixée pour une visite de M. Bouteflika en France, en réponse à celle effectuée en 2007 en Algérie par le président français qui avait alors écarté toute idée de « repentance ».
    Mais « l’Algérie reste, hors OCDE, le premier partenaire commercial de la France qui est le premier investisseur hors hydrocarbures », souligne la source française.
    Ennaharonline, 30 MAI 2010
  • Abdelaziz appelle l’UE à revoir le statut avancé accordé à Rabat

    Le responsable sahraoui est encore revenu pour critiquer l’UE. Invité en Finlande, Mohamed Abdelaziz rappelle à l’UE ses responsabilités dans le conflit qui oppose Sahraouis et Marocains à propos du territoire du Sahara occidental.
    C’est ainsi que le président de la RASD a regretté que l’UE contribue à «la prolongation de la tragédie du peuple sahraoui», position qu’il juge en violation flagrante avec le droit international. M. Abdelaziz a rappelé en effet que des pays de l’UE ont «signé des accords de nature économique avec le royaume du Maroc, affectant le territoire du Sahara occidental et ses eaux territoriales».
    Il a reproché aussi le fait que l’UE ignore les multiples appels lancés en sa direction afin qu’elle gèle le statut avancé accordé au Maroc, pays, soutient M. Abdelaziz, connu pour sa «négation ouverte au Sahara occidental des principes et idéaux mis en place par l’Union européenne».
    «Le gouvernement marocain viole non seulement la charte des Nations unies mais il bloque tous les efforts internationaux visant à trouver une solution pacifique, juste et durable du conflit», a affirmé M. Abdelaziz lors d’un discours devant la 42e session du Parti social-démocrate finlandais, qui s’est tenue à Joensuu (est de la Finlande). En outre, il a appelé à «l’arrêt du pillage et de l’exploitation systématique des ressources naturelles du pays par l’Etat marocain, au démantèlement du mur de l’armée marocaine, qui divise le territoire du Sahara occidental et ses citoyens et qui est équipé avec des millions de mines antipersonnel interdites au niveau international».
    De son côté, le Parti social-démocrate finlandais, parti fondé en 1899 et membre de l’Internationale socialiste, a approuvé une motion de soutien au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.
    Cette motion exige «la décolonisation du Sahara occidental, en permettant au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination», et ce en replaçant le territoire dans son cadre historique et juridique comme étant «la dernière colonie en Afrique».
    La motion a par ailleurs mis en exergue «les violations flagrantes des droits de l’homme commises par l’Etat marocain contre les citoyens sahraouis dans les territoires occupés du Sahara occidental».
    Y. M.
    Le Jeune Indépendant, 30 mai 2010
  • Zahra Ramdan : « Je n’ai jamais mis les pieds à El Aaiun depuis 35 ans »

    Zahra Ramdan : »Je suis allée passer un examen aux Iles Canaries et je n’ai plus mis les pieds à El Aaiun depuis 35 ans ».
    Cette femme est née il y a 50 ans à El Aaiún, lorsque le Sahara Occidental était encore ce qu’elle appelle «la province numéro 53 de l’État espagnol », et depuis l’adolescence elle a vécu en exil.
    -Expliquez la signification de votre nom.
    Mon prénom en arabe veut dire fleur. Ramdan est le prénom de mon père et veut dire « Ramadan », le mois musulman de jeûne sacré. Mais en Espagne, mon nom est Ahmed, celui de mon père.

    – Comment avez-vous obtenu un passeport espagnol?

    « Parce que mon père était infirmier et fonctionnaire espagnol depuis les années 40 à El Aaiun, la ville où je suis né et grandie.

    – A quel âge avez-vous été exilée?

    – J’avais 16 ans quand le Maroc a envahi le Sahara. Je suis sorti dix mois après l’invasion. J’ai fini l’école secondaire et je devais aller aux Iles Canaries pour l’examen du baccalauréat. La Commission Espagnole des Examens ne s’est pas rendue à El Aaiu à cause de l’occupation.

    – Et vous n’êtes jamais revenue?

    Ma famille m’a prévenue que la police me recherchais. J’étais membre de la jeunesse militante du Front Polisario, né trois ans plus tôt. Je me suis rendue aux camps des réfugiés via Madrid, Alger et Tindouf.
    – Vous militiez dans la clandestinité?

    – Bien sûr. Avant l’éclatement du conflit avec le Maroc, mon pays était une province de l’État espagnol. C’est la raison pour laquelle je maîtrise l’espagnol plus que toute autre langue. J’ai grandi en étudiant les fleuves espagnols.

    – Avez-vous revenu voir votre famille?

    – Je n’ai pas mis les pieds à El Aaiun depuis 35 ans. J’ai pu, 20 ans après, voir mes parents, déjà septuagénaires. Nous étions dix frères, deux d’entre eux sont morts dans la guerre.

    – Comment a été l’arrivée aux camps?

    – Je n’oublierai jamais les tentes érigées dans des conditions inhumaines dans le désert, avec les réfugiés en fuite …

    – Y a-t-il eu beaucoup de violence?

    – « Il ya eu des bombardements constants avec du napalm et du phosphore blanc. Je me souviens des femmes avec leurs corps brûlés à moitié… Je me souviens d’une fille de sept ans, Zouenana, le bras mutilé, qui a perdu toute sa famille. Aujourd’hui, elle est mariée et vit à Madrid.

    – Combien étaient-ils donc?

    -«Des milliers, je ne sais pas le chiffre exact. J’y suis restée pendant 7 mois seulement, parce que j’ai trouvé une bourse pour étudier Filologie à Cuba. L’Espagne ne nous donné aucune bourse.

    -Quelle est la situation actuelle?
    – Aujourd’hui, 200.000 personnes vivent dans les camps. Nous sommes très inquiets, car le droit international n’est pas respecté. Pendant près de vingt ans, nous attendons un référendum libre et transparent, comme stipulé par l’ONU.

    -Vous ne voyez pas d’amélioration?

    – La Mission des Nations Unies pour le référendum au Sahara occidental est la seule mission des Nations Unies qui ne surveille pas le respect des droits de l’homme. Cela doit changer. Il existe des listes de plus de cinq cents disparus, selon Amnesty International.

    -Vous soportez bien la vie itinérante?

    – C’est très dur d’être si loin de sa terre. Et avec l’âge, cela devient encore plus dur. Mais je suis fière, en tant que responsable féministe sahraouie, d’avoir voyagé partout dans le monde pour porter le message de paix et de justice de mon peuple.

    – Pourquoi vous êtes-vous établie en Espagne?

    – J’ai décidé de poursuivre la lutte pour la cause sahraouie à partir d’ici. J’étais membre du Comité Exécutif de l’Union des Femmes Sahraouies et on m’a désigné représentante. Mes filles ont étudié ici, l’une dans un internat et l’autre chez une famille d’accueil.

    – L’exil et le désert, ont-ils marqué la femme sahraouie?

    – Je pense que oui. La société sahraouie est caractérisée par le respect envers les femmes. Je n’ai jamais entendu dire que la violence existe, comme ici.

    – Quelles sont vos acquis?

    -Les particularités de la société bédouine et nomade sahraouie encouragent le respect des femmes, dont l’indépendance a grandi dans la lutte pour la liberté. Maintenant, il y a plus de femmes instruites et nous n’allons pas renoncer à cela.

    – Pensez-vous que vous avez brisé les stéréotypes?

    – Absolument. Cela ne veut pas dire que nous ne respectons pas les piliers de l’Islam: la prière, le jeûne, pèlerinage à la Mecque, la foi en Allah …

    – Y a-t-il quelque chose qui vous identifie?

    -Nous avons nos propres vêtements, la melhfa sahraouie, qui est comme un sari mais avec la tête couverte. Elle se compose de cinq mètres de tissu très agréable, plus épais en hiver et en côton, en été. Elle protège du vent de sable.

    – La tête couverte n’est pas un signe de soumission?

    – Pour moi, non, si c’est la volonté de la femme. Je le vois comme un signe d’identité qui doit être respecté. Je ne suis pas européenne, j’appartiens à un autre monde et je crois qu’il est temps que les Espagnols comprennent cela.

    – Rejettez-vous l’interdiction du port du foulard dans les écoles?

    – Il faut laisser l’élève décider de lui-même.

    – Et si cela va à l’encontre de la loi?

    – Il faut parler et négocier.

    – Si au lieu de voile, c’est une burka?

    – Je ne pense pas que l’on doit couvrir son visage pour paraître en public, mais si une femme veut le porter …

    – Personne ne peut vouloir porter quelque chose de pareil!

    – Moi, bien sûr, pas.
    Diario de Sevilla, 30 mai 2010

  • Zahra Ramdan : « Je n’ai jamais mis les pieds à El Aaiun depuis 35 ans »

    Zahra Ramdan : »Je suis allée passer un examen aux Iles Canaries et je n’ai plus mis les pieds à El Aaiun depuis 35 ans ».
    Cette femme est née il y a 50 ans à El Aaiún, lorsque le Sahara Occidental était encore ce qu’elle appelle «la province numéro 53 de l’État espagnol », et depuis l’adolescence elle a vécu en exil.
    -Expliquez la signification de votre nom.
    Mon prénom en arabe veut dire fleur. Ramdan est le prénom de mon père et veut dire « Ramadan », le mois musulman de jeûne sacré. Mais en Espagne, mon nom est Ahmed, celui de mon père.

    – Comment avez-vous obtenu un passeport espagnol?

    « Parce que mon père était infirmier et fonctionnaire espagnol depuis les années 40 à El Aaiun, la ville où je suis né et grandie.

    – A quel âge avez-vous été exilée?

    – J’avais 16 ans quand le Maroc a envahi le Sahara. Je suis sorti dix mois après l’invasion. J’ai fini l’école secondaire et je devais aller aux Iles Canaries pour l’examen du baccalauréat. La Commission Espagnole des Examens ne s’est pas rendue à El Aaiu à cause de l’occupation.

    – Et vous n’êtes jamais revenue?

    Ma famille m’a prévenue que la police me recherchais. J’étais membre de la jeunesse militante du Front Polisario, né trois ans plus tôt. Je me suis rendue aux camps des réfugiés via Madrid, Alger et Tindouf.
    – Vous militiez dans la clandestinité?

    – Bien sûr. Avant l’éclatement du conflit avec le Maroc, mon pays était une province de l’État espagnol. C’est la raison pour laquelle je maîtrise l’espagnol plus que toute autre langue. J’ai grandi en étudiant les fleuves espagnols.

    – Avez-vous revenu voir votre famille?

    – Je n’ai pas mis les pieds à El Aaiun depuis 35 ans. J’ai pu, 20 ans après, voir mes parents, déjà septuagénaires. Nous étions dix frères, deux d’entre eux sont morts dans la guerre.

    – Comment a été l’arrivée aux camps?

    – Je n’oublierai jamais les tentes érigées dans des conditions inhumaines dans le désert, avec les réfugiés en fuite …

    – Y a-t-il eu beaucoup de violence?

    – « Il ya eu des bombardements constants avec du napalm et du phosphore blanc. Je me souviens des femmes avec leurs corps brûlés à moitié… Je me souviens d’une fille de sept ans, Zouenana, le bras mutilé, qui a perdu toute sa famille. Aujourd’hui, elle est mariée et vit à Madrid.

    – Combien étaient-ils donc?

    -«Des milliers, je ne sais pas le chiffre exact. J’y suis restée pendant 7 mois seulement, parce que j’ai trouvé une bourse pour étudier Filologie à Cuba. L’Espagne ne nous donné aucune bourse.

    -Quelle est la situation actuelle?
    – Aujourd’hui, 200.000 personnes vivent dans les camps. Nous sommes très inquiets, car le droit international n’est pas respecté. Pendant près de vingt ans, nous attendons un référendum libre et transparent, comme stipulé par l’ONU.

    -Vous ne voyez pas d’amélioration?

    – La Mission des Nations Unies pour le référendum au Sahara occidental est la seule mission des Nations Unies qui ne surveille pas le respect des droits de l’homme. Cela doit changer. Il existe des listes de plus de cinq cents disparus, selon Amnesty International.

    -Vous soportez bien la vie itinérante?

    – C’est très dur d’être si loin de sa terre. Et avec l’âge, cela devient encore plus dur. Mais je suis fière, en tant que responsable féministe sahraouie, d’avoir voyagé partout dans le monde pour porter le message de paix et de justice de mon peuple.

    – Pourquoi vous êtes-vous établie en Espagne?

    – J’ai décidé de poursuivre la lutte pour la cause sahraouie à partir d’ici. J’étais membre du Comité Exécutif de l’Union des Femmes Sahraouies et on m’a désigné représentante. Mes filles ont étudié ici, l’une dans un internat et l’autre chez une famille d’accueil.

    – L’exil et le désert, ont-ils marqué la femme sahraouie?

    – Je pense que oui. La société sahraouie est caractérisée par le respect envers les femmes. Je n’ai jamais entendu dire que la violence existe, comme ici.

    – Quelles sont vos acquis?

    -Les particularités de la société bédouine et nomade sahraouie encouragent le respect des femmes, dont l’indépendance a grandi dans la lutte pour la liberté. Maintenant, il y a plus de femmes instruites et nous n’allons pas renoncer à cela.

    – Pensez-vous que vous avez brisé les stéréotypes?

    – Absolument. Cela ne veut pas dire que nous ne respectons pas les piliers de l’Islam: la prière, le jeûne, pèlerinage à la Mecque, la foi en Allah …

    – Y a-t-il quelque chose qui vous identifie?

    -Nous avons nos propres vêtements, la melhfa sahraouie, qui est comme un sari mais avec la tête couverte. Elle se compose de cinq mètres de tissu très agréable, plus épais en hiver et en côton, en été. Elle protège du vent de sable.

    – La tête couverte n’est pas un signe de soumission?

    – Pour moi, non, si c’est la volonté de la femme. Je le vois comme un signe d’identité qui doit être respecté. Je ne suis pas européenne, j’appartiens à un autre monde et je crois qu’il est temps que les Espagnols comprennent cela.

    – Rejettez-vous l’interdiction du port du foulard dans les écoles?

    – Il faut laisser l’élève décider de lui-même.

    – Et si cela va à l’encontre de la loi?

    – Il faut parler et négocier.

    – Si au lieu de voile, c’est une burka?

    – Je ne pense pas que l’on doit couvrir son visage pour paraître en public, mais si une femme veut le porter …

    – Personne ne peut vouloir porter quelque chose de pareil!

    – Moi, bien sûr, pas.
    Diario de Sevilla, 30 mai 2010

  • Zahra Ramdan : "Je n’ai jamais mis les pieds à El Aaiun depuis 35 ans"

    Zahra Ramdan : »Je suis allée passer un examen aux Iles Canaries et je n’ai plus mis les pieds à El Aaiun depuis 35 ans ».
    Cette femme est née il y a 50 ans à El Aaiún, lorsque le Sahara Occidental était encore ce qu’elle appelle «la province numéro 53 de l’État espagnol », et depuis l’adolescence elle a vécu en exil.
    -Expliquez la signification de votre nom.
    Mon prénom en arabe veut dire fleur. Ramdan est le prénom de mon père et veut dire « Ramadan », le mois musulman de jeûne sacré. Mais en Espagne, mon nom est Ahmed, celui de mon père.

    – Comment avez-vous obtenu un passeport espagnol?

    « Parce que mon père était infirmier et fonctionnaire espagnol depuis les années 40 à El Aaiun, la ville où je suis né et grandie.

    – A quel âge avez-vous été exilée?

    – J’avais 16 ans quand le Maroc a envahi le Sahara. Je suis sorti dix mois après l’invasion. J’ai fini l’école secondaire et je devais aller aux Iles Canaries pour l’examen du baccalauréat. La Commission Espagnole des Examens ne s’est pas rendue à El Aaiu à cause de l’occupation.

    – Et vous n’êtes jamais revenue?

    Ma famille m’a prévenue que la police me recherchais. J’étais membre de la jeunesse militante du Front Polisario, né trois ans plus tôt. Je me suis rendue aux camps des réfugiés via Madrid, Alger et Tindouf.
    – Vous militiez dans la clandestinité?

    – Bien sûr. Avant l’éclatement du conflit avec le Maroc, mon pays était une province de l’État espagnol. C’est la raison pour laquelle je maîtrise l’espagnol plus que toute autre langue. J’ai grandi en étudiant les fleuves espagnols.

    – Avez-vous revenu voir votre famille?

    – Je n’ai pas mis les pieds à El Aaiun depuis 35 ans. J’ai pu, 20 ans après, voir mes parents, déjà septuagénaires. Nous étions dix frères, deux d’entre eux sont morts dans la guerre.

    – Comment a été l’arrivée aux camps?

    – Je n’oublierai jamais les tentes érigées dans des conditions inhumaines dans le désert, avec les réfugiés en fuite …

    – Y a-t-il eu beaucoup de violence?

    – « Il ya eu des bombardements constants avec du napalm et du phosphore blanc. Je me souviens des femmes avec leurs corps brûlés à moitié… Je me souviens d’une fille de sept ans, Zouenana, le bras mutilé, qui a perdu toute sa famille. Aujourd’hui, elle est mariée et vit à Madrid.

    – Combien étaient-ils donc?

    -«Des milliers, je ne sais pas le chiffre exact. J’y suis restée pendant 7 mois seulement, parce que j’ai trouvé une bourse pour étudier Filologie à Cuba. L’Espagne ne nous donné aucune bourse.

    -Quelle est la situation actuelle?
    – Aujourd’hui, 200.000 personnes vivent dans les camps. Nous sommes très inquiets, car le droit international n’est pas respecté. Pendant près de vingt ans, nous attendons un référendum libre et transparent, comme stipulé par l’ONU.

    -Vous ne voyez pas d’amélioration?

    – La Mission des Nations Unies pour le référendum au Sahara occidental est la seule mission des Nations Unies qui ne surveille pas le respect des droits de l’homme. Cela doit changer. Il existe des listes de plus de cinq cents disparus, selon Amnesty International.

    -Vous soportez bien la vie itinérante?

    – C’est très dur d’être si loin de sa terre. Et avec l’âge, cela devient encore plus dur. Mais je suis fière, en tant que responsable féministe sahraouie, d’avoir voyagé partout dans le monde pour porter le message de paix et de justice de mon peuple.

    – Pourquoi vous êtes-vous établie en Espagne?

    – J’ai décidé de poursuivre la lutte pour la cause sahraouie à partir d’ici. J’étais membre du Comité Exécutif de l’Union des Femmes Sahraouies et on m’a désigné représentante. Mes filles ont étudié ici, l’une dans un internat et l’autre chez une famille d’accueil.

    – L’exil et le désert, ont-ils marqué la femme sahraouie?

    – Je pense que oui. La société sahraouie est caractérisée par le respect envers les femmes. Je n’ai jamais entendu dire que la violence existe, comme ici.

    – Quelles sont vos acquis?

    -Les particularités de la société bédouine et nomade sahraouie encouragent le respect des femmes, dont l’indépendance a grandi dans la lutte pour la liberté. Maintenant, il y a plus de femmes instruites et nous n’allons pas renoncer à cela.

    – Pensez-vous que vous avez brisé les stéréotypes?

    – Absolument. Cela ne veut pas dire que nous ne respectons pas les piliers de l’Islam: la prière, le jeûne, pèlerinage à la Mecque, la foi en Allah …

    – Y a-t-il quelque chose qui vous identifie?

    -Nous avons nos propres vêtements, la melhfa sahraouie, qui est comme un sari mais avec la tête couverte. Elle se compose de cinq mètres de tissu très agréable, plus épais en hiver et en côton, en été. Elle protège du vent de sable.

    – La tête couverte n’est pas un signe de soumission?

    – Pour moi, non, si c’est la volonté de la femme. Je le vois comme un signe d’identité qui doit être respecté. Je ne suis pas européenne, j’appartiens à un autre monde et je crois qu’il est temps que les Espagnols comprennent cela.

    – Rejettez-vous l’interdiction du port du foulard dans les écoles?

    – Il faut laisser l’élève décider de lui-même.

    – Et si cela va à l’encontre de la loi?

    – Il faut parler et négocier.

    – Si au lieu de voile, c’est une burka?

    – Je ne pense pas que l’on doit couvrir son visage pour paraître en public, mais si une femme veut le porter …

    – Personne ne peut vouloir porter quelque chose de pareil!

    – Moi, bien sûr, pas.
    Diario de Sevilla, 30 mai 2010

  • Dégradation continue des droits de l’Homme au Sahara, Amnesty International dénonce les atteintes aux droits des Sahraouis

    Dégradation continue des droits de l’Homme au Sahara, Amnesty International dénonce les atteintes aux droits des Sahraouisqui se consacrent à la surveillance des atteintes aux droits humains. 
    Par Ghada Hamrouche
    Plusieurs ONG, dont Human Right Watch (HRW), la commission des Nations unies aux droits de l’Homme et la mission du Parlement européen, avaient relevé les violations marocaines des droits de l’Homme pour priver le peuple sahraoui de son droit à l’autodétermination.Jeudi, c’était au tour de l’organisation Amnesty International de déplorer «la dégradation continue» des droits de l’Homme dans les territoires occupés.
    Relevant la poursuite des atteintes aux droits des citoyens sahraouis qui revendiquent leur droit à l’autodétermination, le rapport 2010 publié jeudi dernier, l’agence de presse sahraouie (SPS), reprise par l’agence de presse algérienne (APS), souligne clairement que «les autorités marocaines imposent des restrictions aux libertés d’expression des partisans du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination».
    L’ONG a rappelé dans son rapport qui concerne plus de 159 pays que «les citoyens et les défenseurs sahraouis des droits de l’Homme font systématiquement l’objet d’exactions et de surveillance étroite, menacés et brutalisés par les forces de sécurité».
    «Des dizaines de Sahraouis ont été jugés arbitrairement pour avoir exprimé leur opinion sur la situation des droits de l’Homme au Sahara occidental», ajoute Amnesty International qui souligne que ces «procès ne répondent pas aux normes d’une procédure équitable».
    Le rapport de cette ONG relève par ailleurs que «plusieurs dizaines de Sahraouis revendiquant l’indépendance ont été battus et brutalisés par les forces de sécurité marocaines», ajoutant que «les militants des droits de l’Homme sahraouis ont été empêchés de circuler librement, de voyager, d’assister à des procès, de recueillir des informations sur la situation des droits humains ou de rencontrer des personnalités étrangères». Elle a rappelé l’arrestation des sept militants à leur retour des camps de réfugiés.
    Amnesty International a en outre rappelé l’exil forcé imposé à la militante sahraouie Aminatou Haidar en novembre dernier et l’interdiction faite à cinq militants sahraouis de se rendre en Mauritanie en confisquant leurs documents d’identité et de voyage.
    De son côté, l’Union africaine (UA) est déterminée à soutenir le peuple sahraoui à exercer son «droit inaliénable» à l’autodétermination dans le cadre des dispositions conformes aux principes et objectifs de la Charte des Nations unies, a affirmé jeudi dernier à Madrid le chargé d’affaires de l’UA à Bruxelles, Cheikh Tidiane Niang.
    «Depuis le début de ce conflit à ce jour, le rôle de l’ex-Organisation de l’Unité africaine (OUA), devenue Union africaine (UA), est d’œuvrer étroitement avec l’ONU afin d’atteindre le seul objectif qui vaille : la résolution pacifique du conflit à travers le référendum d’autodétermination supervisé par les Nations unies et l’UA», a ajouté le responsable africain.
    Il a ajouté que l’Afrique «continuera à travailler» avec le reste de la communauté internationale afin de «sortir de l’impasse actuelle» pour trouver les «voies et moyens pacifiques de résoudre le conflit» du Sahara occidental. En Espagne, la militante sud-africaine Winnie Mandela a plaidé, de son côté, à Madrid le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.
    «La solution au problème sahraoui est évidente, à savoir l’autodétermination et l’indépendance basées sur l’application des résolutions légitimes des Nations unies et les principes internationaux reconnus», a affirmé Winnie Mandela lors des 4èmes Journées des universités publiques madrilènes sur le Sahara occidental ouvertes mercredi dernier.
    La militante sud-africaine a relevé par ailleurs que le Maroc a des «similitudes surprenantes» avec le régime d’apartheid qui existait dans son pays et avec le colonialisme israélien en Palestine. «Le Maroc a dû apprendre certaines leçons des régimes d’apartheid et sioniste, avec son intention de vouloir créer des ‘‘bantoustans’’ dans le cadre de sa proposition d’autonomie», a-t-elle dit.
    Même si la lutte en Afrique du Sud pour l’abolition de l’apartheid diffère de celle menée actuellement par les Sahraouis, il n’en demeure pas moins que les éléments composant la situation politique au Sahara occidental «ressemblent tellement à ceux de mon pays», a-t-elle encore indiqué.
    La Tribune Online, 30 mai 2010