Mois : mai 2010

  • M. Abdelaziz: le Conseil de sécurité a manqué de fermeté concernant l’élargissement du mandat de la MINURSO

    Ecole du 27 février (camps des réfugiés sahraouis), 03/05/2010 (SPS) Le président de la République, M. Mohamed Abdelaziz a déploré le manque de fermeté du Conseil de sécurité concernant l’élargissement du mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO), à la protection des droits de l’Homme dans les territoires sahraouis occupés.
    Lors d’une conférence de presse animée, à l’occasion de la clôture du festival international du cinéma, M. Abdelaziz a déploré « le manque de fermeté du Conseil de sécurité concernant l’élargissement du mandat de la MINURSO à la protection des droits de l’Homme dans les territoires occupés, en attendant l’organisation d’un référendum ».
    Le secrétaire général du Front Polisario s’est dit « très consterné » par le fait que la MINURSO reste « la seule mission privée de la noble mission de protéger les droits de l’Homme ».
    Dans ce contexte, il a salué « la position de la Grande Bretagne, de l’Autriche, du Nigeria, de l’Ouganda, du Mexique et du Brésil, les pays qui ont défendu avec force les droits de l’Homme ».
    Par ailleurs, le président sahraoui a exprimé « son profond regret » à l’égard de la France qui « a toujours défendu les violations par le Maroc des droits de l’Homme ». « La France, qui est le berceau des droits de l’Homme, devient hélas lorsqu’il s’agit du Sahara occidental défenseur des violations des droits de l’Homme », a-t-il indiqué.
    Le président Abdelaziz a insisté sur « la nécessité » de la protection des droits de l’Homme au Sahara occidental, indiquant « il est inconcevable au 21ème siècle de voir le royaume du Maroc exercer sa force d’occupation sur la dernière colonie en Afrique (…), violer les droits de l’Homme, piller ses richesses naturelles, ériger un mur de séparation et s’opposer à la tenue d’un referendum ».
    Dans ce sens, le président sahraoui a exigé que « des sanctions soient imposées au royaume du Maroc pour l’amener à respecter la charte de l’ONU ainsi que les décisions de la communauté internationale ».
    Le président sahraoui s’est félicité de l’attachement de l’ONU à l’autodétermination du peuple sahraoui sous l’égide de la Minurso, soulignant que « le cessez le feu de 1991 ne constitue qu’un moyen pour réaliser cet objectif ».
    Pour ce qui est de la position du Front Polisario quant à la résolution 1920 adoptée vendredi par le Conseil de sécurité, il a précisé que cette résolution « respecte la promesse faite par le SG des Nations Unies » lors de leur rencontre du mois dernier à New York concernant « l’attachement des Nations Unies au rôle initial de la Minurso pour ce qui est de l’organisation du référendum d’autodétermination pour le peuple sahraoui ».
    Il a ajouté que la promesse faite par le SG des Nations Unies est traduite dans la résolution du Conseil de sécurité affirmant que les négociations entre les deux parties (Front Polisario et Maroc) avaient pour objectif de trouver une solution juste et durable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental », ajoutant que cette résolution exprimait également « la préoccupation de la communauté internationale concernant l’état des droits de l’homme au Sahara Occidental ».
    D’autre part, M. Abdelaziz s’est dit satisfait de la position espagnole exprimée par la première vice-présidente du gouvernement espagnol lors de sa rencontre avec le Secrétaire général de l’ONU à New York demandant « l’élargissement des prérogatives de la Minurso ».
    Il a par ailleurs formé le vœux que cette position « soit un pas vers la révision de la position espagnole » concernant la question sahraouie.
    Le président sahraoui a exprimé ses craintes sur une éventuelle arrestation des militants des droits de l’homme sahraouis qui ont visité les camps de réfugiés à leur retour dans les territoires occupés, appelant les journalistes présents lors de la conférence à « suivre ce qui se passe dans les territoires occupés et rapporter la vérité au monde entier ». (SPS)

  • Union pour la Méditerranée: Palestine et Sahara Occidental au sommet de Barcelone

    A l’approche du 2e Sommet de l’UPM, prévu le 7 juin à Barcelone, les députés européens viennent rappeler que la paix et la prospérité en Méditerranée sont tributaires de la résolution du conflit israélo-palestinien, de ceux du Sahara Occidental et de Chypre. Les questions palestinienne et sahraouie ont fini par émerger à la surface des flots de la Méditerranée, cette mer commune à l’Europe et à l’Afrique du Nord d’Ouest en Est. L’Union pour la Méditerranée (UPM), bâtie sur le constat de l’échec du processus de Barcelone lancé en novembre 1995, s’est voulu plus pragmatique en privilégiant à sa naissance, à Paris en juillet 2008, une stratégie de partenariat économique ciblé, reléguant au second plan les urgences politiques qui piègent la construction d’une paix durable, particulièrement au sud de la Méditerranée. Malheureusement, la réalité des faits n’arrête pas d’interpeller l’Europe sur l’absurdité à vouloir construire avec ses partenaires du sud une vaste zone de paix et de partage basée sur des injustices présentes et historiques, qui condamnent des peuples de cet espace méditerranéen à la domination coloniale, voire à terme à leur disparition. «Il ne pourra y avoir de succès plein et entier de l’UPM sans la résolution des différent conflits régionaux», ont déclaré, mercredi soir, les députés de la Commission des Affaires étrangères du Parlement européen (PE) par la diffusion d’une déclaration adoptée à la quasi-majorité de ses membres. Les députés citent clairement ces conflits : «Les députés soulignent que les conflits régionaux, et notamment le conflit israélo-palestinien, mais aussi ceux de Chypre et du Sahara Occidental, ne doivent pas freiner la possibilité d’avancer concrètement vers des coopérations sectorielles et multilatérales.» Ainsi, à l’approche du 2e Sommet de l’UPM, prévu pour le 7 juin prochain à Barcelone, les élus européens marquent leurs inquiétudes sur son issue dans le cas d’une impasse du sommet sur les questions vitales de la Palestine, du Sahara Occidental et de Chypre. La déclaration de la Commission des Affaires étrangères a reçu l’appui, il faut le noter, de l’ensemble des groupes politiques du PE. Précisons que cette déclaration a été prise sur proposition du député socialiste français Vincent Peillon, au nom du groupe des socialistes, et a été soutenue par le groupe des démocrates. Par ailleurs, la déclaration critique, avec un style indirect (diplomatie oblige), le mode de coopération adopté, au nom de l’UPM, par certains partenaires et qui brouille la démarche et les objectifs du projet euro-méditerranéen. «En privilégiant les relations bilatérales au détriment d’une approche globale, cette politique n’a pas permis de contribuer à un processus d’intégration et de réformes significatives dans la région en termes d’avancées démocratiques». C’est une référence claire aux coopérations bilatérales faites au nom de «l’intérêt économique» au détriment des injustices contre les peuples, y compris par les gouvernants antidémocratiques, et il y en a, des pays du Sud méditerranéen. Cette «sortie» exceptionnelle des élus européens coïncide avec une série d’activités ayant pour thème la tenue du Sommet de Barcelone. C’est ainsi que le Comité des régions de l’UE, le Conseil économique et social européen (CESE), l’Assemblée parlementaire euro-méditerranéenne (APEM), des représentant de la Commission européenne, etc. sont invités le 12 mai au Parlement européen par l’Institut Thomas More et la fondation Confrontation Europe, deux associations paneuropéennes, à un séminaire sur l’UPM avec l’intitulé: Quelle relance après le Sommet de Barcelone? Juste avant, soit le 3 mai, une pléiade d’hommes politiques et d’intellectuels européens, y compris proches d’Israël, vont débattre, au sein du Parlement européen, avec d’autres politiques, journalistes et citoyens du conflit israélo-palestinien. On note la présence du député d’Europe Ecologie, Daniel Cohn-Bendit, de l’ancien ambassadeur d’Israël en France, Elie Bernavi, de David Chemla, de Bernard-Henri Lévi ainsi que du nouveau lobby américain «pour Israël et pour la paix», etc. Ces personnes ont déjà lancé une pétition internationale, en particulier vers les citoyens européens, pour faire pression sur Israël pour l’arrêt des colonies en Palestine, particulièrement dans Jérusalem-Est. On note dans le texte soumis à la signature que «l’implantation des colonies dans Jérusalem-Est est une erreur politique et une faute morale». Ou encore «L’alignement systématique sur la politique du gouvernement israélien est dangereux, car il va à l’encontre des intérêts véritables de l’Etat d’Israël». Enfin, les initiateurs de cette campagne clament haut et fort leur devise de «deux Etats et deux peuples» vivant côte à côte dans la paix et le respect. Le propos ici n’est pas de préjuger des intentions intimes des uns et des autres, mais de noter cette «agitation» fébrile à moins de six semaines du 2e Sommet de l’UPM. Quelle que soit la tournure que prendront les choses dans les jours à venir, et quels que soient les discours des premiers responsables politiques européens sur l’avenir commun euro-méditerranéen, il est clair que la paix, la prospérité et l’échange partagé ne peuvent être, un jour, une réalité sans que les peuples palestinien et sahraoui ne jouissent de leurs droits, de leur liberté et de leur Etat. C’est l’examen principal, au coefficient politique exponentiel, qu’auront à affronter les chefs d’Etat et de gouvernement des 44 pays de l’UPM, le 7 juin à Barcelone.
    Le Quotidien d’Oran

  • L’ONU accentue-t-elle le calvaire des Sahraouis?

    Au soir du départ de M. Boutros-Boutros Ghali du Secrétariat général de l’ONU, et après avoir programmé la mort clinique du processus référendaire au Sahara Occidental, très peu d’observateurs avaient misé un kopek sur la volonté réelle du Conseil de sécurité de favoriser, à défaut de soutenir fortement, une issue démocratique à la dernière question de décolonisation en Afrique. C’est qu’à l’époque du mandat de l’Egyptien Boutros-Boutros Ghali, beaucoup avaient fondé un réel espoir quant à l’indépendance du peuple du Sahara Occidental. Fatale méprise. Et, depuis 1991, le Conseil de sécurité se réunit chaque année pour proroger le mandat de la MINURSO, censée au départ organiser un référendum d’autodétermination au Sahara Occidental. Le calvaire des Sahraouis dure en fait depuis maintenant presque vingt ans. Le temps d’une ou deux révolutions. Et, vendredi dernier, comme une horloge devenue bien huilée, le mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara Occidental (MINURSO) a été prolongé d’une année. Comme à l’accoutumée, on trouve au premier rang de ceux qui bloquent – maintenant il faut le dire, sinon le dénoncer – toute solution démocratique dans ce territoire occupé en 1975 par le Maroc, la France. Un pays qui a toujours soutenu le régime marocain, au détriment du bon sens et de la légalité internationale. Il y a aussi le silence complice de l’Espagne, l’ancienne puissance coloniale, et la position pour le moins étrange de Washington. La France est allée, vendredi lors du vote sur la résolution 1920, jusqu’à défier la communauté internationale et saper les efforts du représentant personnel de M. Ban Ki-moon pour le Sahara Occidental, en soutenant l’irréaliste proposition marocaine de large autonomie. Mais, même avec son petit poids politique, le représentant de l’Ouganda aura marqué les lignes rouges à ne pas franchir dans ce dossier, en affirmant que le Sahara Occidental « est le seul pays du continent qui attend toujours un processus de décolonisation». En fait, tout se passe comme si l’ONU et son Conseil de sécurité sont obligés, à chaque fois que le mandat de la MINURSO expire, de pondre un communiqué qui soit l’émanation d’un large débat sur la nécessité d’aider les parties en conflit à trouver (eux-mêmes) une solution à leur différend territorial. Et ce faisant, l’opinion publique internationale est chaque année trompée sur le caractère injuste de résolutions qui repoussent indéfiniment la seule revendication du peuple du Sahara Occidental: l’organisation d’élections démocratiques sur l’avenir du territoire. Mais cette fois-ci, il y a un autre élément qui intervient dans ce débat: après la spoliation territoriale, c’est le temps des violations graves des droits humains. Bien entendu, le Conseil de sécurité de l’ONU, et le SG de cette instance internationale, ne sont pas parvenus, malgré les preuves tangibles d’ONG comme Amnesty ou HRW, à s’entendre sur des sanctions contre le Maroc, qui continue à narguer la communauté internationale en occupant le territoire, en exploitant ses richesses naturelles et, surtout, en accentuant une insidieuse politique de (re)peuplement des territoires occupés sahraouis. Il est vrai que ces questions brulantes ne sont pas du ressort du Conseil de sécurité de l’ONU. Comme la protection des droits de l’homme dans ce territoire en quête de son indépendance nationale.
    Le Quotidien d’Oran, 3 mai 2010
  • N’autre vision; Une réponse de… coupable !

    La France pourra-t-elle nous dire pourquoi elle adopte sur la question des droits de l’homme au Sahara occidental une position diamétralement opposée à ses exigences sur le sujet au Kosovo ?
    M. Z. (mohamed_zaaf@yahoo.fr)
    La France officielle s’était vue contrainte hier, de justifier son inqualifiable attitude au Conseil de sécurité où malgré l’insistance de ses pairs elle empêcha récemment une extension des prérogatives de la Minurso à la protection des droits humains dans les territoires occupés du Sahara occidental. Mais, comme disent les Arabes, «la justification est parfois plus vilaine que le délit». Le porte-parole français répondait à la question du journaliste qui souhaitait une réaction à l’accusation du président sahraoui M. Mohamed Abdelaziz contre l’attitude de Paris, qu’il qualifia de «scandale pour la crédibilité des Nations unies et du Conseil de sécurité». Sauf que sa réponse n’en était pas vraiment une. Elle commençait par un salut pour finir en zig-zag. Ce n’était en vérité qu’une réponse de coupable. On y confirmait le péché plus qu’on ne l’expliquait. Et puis, la France pourra-t-elle nous dire pourquoi elle adopte sur la question des droits de l’homme au Sahara occidental une position diamétralement opposée à ses exigences sur le sujet au Kosovo ? Les droits humains différeraient-ils d’un coin à l’autre pour la France officielle ? Le porte-parole évoque le rapport de Ban Ki-moon et ses omissions professionnelles sur les droits de l’homme, évoqués en son temps par M. Christopher Ross, son envoyé personnel au Sahara occidental. Des omissions préméditées qu’on brandit sans la moindre pudeur pour larguer l’affaire et s’en laver les mains. Sinon pourquoi ne pas faire comme Ban Ki-moon et manifester ses inquiétudes sur les dépassements qu’exercent consciencieusement les forces marocaines sur les populations civiles sahraouies ? La France officielle qui ne pipe mot sur une bestialité marocaine étendue jusqu’aux femmes sahraouies, se fait plus royaliste que le roi, s’aligne plus que jamais sur les thèses alaouites et finit par apparaître comme le principal frein à la construction maghrébine pour ne pas dire l’un des agents déstabilisateurs les plus performants dans la région et ses environs. Le peuple sahraoui qui a préféré l’exil et la précarité au joug colonialiste, n’a ni les moyens ni le nombre du peuple chinois et rêve de paix. Mis à part le Maroc, il n’y a plus que la France officielle à trouver de la gloire à lui livrer la guerre.
    Le Jeune Indépendant
  • Sahara occidental: un élu français relève la « très bonne » organisation des camps de réfugiés

    CHAHID EL HAFEDH (camps des réfugiés sahraouis) – L’élu municipal de la ville de Rellieux dans la région de Lyon, issu du parti de droite UMP, Jean-François Debiol, a mis en relief dimanche la qualité de l’organisation des camps des réfugiés sahraouis et l’exercice démocratique des institutions du gouvernement sahraoui en exil. S’exprimant lors d’un dîner offert par la présidence sahraouie à la délégation française composée de 150 élus municipaux et régionaux, au terme de sa visite dans les camps des réfugiés, M. Debiol a relevé la « très bonne » organisation de ces camps, soulignant que lors de sa première visite dans la région, il a eu à constater « des institutions modèles exprimant clairement un choix pour la démocratie ».
    EL KHABAR


  • Sahara occidental: la résolution onusienne 1920 alignée sur la thèse marocaine

    BLIDA – Le conseiller à l’ambassade de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) à Alger, Mohamed Cheikh, a dénoncé, dimanche à Blida, la résolution 1920 des Nations unies sur les droits de l’Homme au Sahara occidental, affirmant qu’elle « est alignée sur la thèse marocaine ». 
    Dans une déclaration à l’APS en marge d’une rencontre avec une délégation de militants sahraouis à l’université Saad-Dahlab, Mohamed Cheikh a critiqué « l’incompatibilité » relevée dans la résolution onusienne, soulignant que « toutes les missions onusiennes dans le monde ont des mécanismes leur permettant de contrôler la situation des droits de l’Homme à l’exception de la MINURSO ». (APS)

  • Sahara occidental : Paris répond au président Abdelaziz

    La récente résolution de l’ONU sur le Sahara occidental, dénoncée par le Polisario comme négligeant les droits de l’homme, contient un appel aux parties à s’atteler à la « dimension humaine » du conflit, a souligné hier le ministère français des Affaires étrangères.
    La France rejette ainsi implicitement les critiques du Front Polisario contre la France. Son président, Mohamed Abdelaziz, a déploré dimanche dans une interview à l’AFP que le mandat de la mission de l’ONU au Sahara occidental (Minurso) ait été reconduit par la résolution 1920, sans que lui soit confiée la surveillance des droits de l’homme. Selon lui, la France, trop alignée sur les positions marocaines, est responsable de ce « scandale ». « Le Conseil (de sécurité) a adressé un message clair à travers la résolution 1920 concernant l’importance du programme de visites familiales », a répondu le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valero, interrogé sur les critiques émises par Mohamed Abdelaziz.
    Le rapport annuel du secrétaire général de l’ONU sur le Sahara occidental « ne comportait pas d’appel spécifique à un mécanisme international » en matière de droits de l’homme, et le Conseil de sécurité a suivi ces recommandations, a aussi noté le porte-parole. La résolution 1920 introduit, cependant, « un appel aux parties à appliquer leurs engagements internationaux s’agissant de la dimension humaine de ce conflit », a-t-il insisté. Ce texte adopté par l’ONU, la semaine dernière, avait donné lieu à de très vifs échanges, certains membres du Conseil ayant vainement réclamé, comme le Polisario, l’instauration d’un mécanisme permettant à la Minurso d’enquêter sur d’éventuelles violations des droits de l’homme. « Le grand responsable de ce scandale est le gouvernement français », avait accusé, dimanche, le président du Polisario, qui réclame l’indépendance de ce territoire annexé par le Maroc. 
    R.I.
  • Le documentaire espagnol « El problema » remporte le premier prix de 2010 du Fisahara

    Dakhla (camps de réfugiés sahraouis), 05/02/2010 (SPS).- Le documentaire espagnol « El problema » a remporté dimanche le prix « La Camella blanca » (la chamelle blanche), premier prix du Festival international du film au Sahara occidental (Fisahara 2010), qui a été spécialement dédié cette année à l’activiste sahraouie des droits humains Aminetou Haidar et des militants du Groupe des sept prisonniers de Salé (Maroc).
    « El problema » (le problème), de Jordi Ferrer et Paul Vidal, qui a également remporté la semaine dernière le prix, « Amnesty International » au Festival de cinéma et des droits de l’homme de San Sebastian (nord de l’Espagne), fait état de témoignages de militants sahraouis et des images, clandestins pour la plus part d’entre eux, enregistré durant près de cinq ans au Sahara occidental occupé par le Maroc depuis 1975.

    L’acteur espagnol Alex Angulo a attribué « La Camella blanca » aux réalisateurs du film, qui ont souligné que ce travail leur a permis d’observer l’état de l’esprit « courageux, pacifique, mais aussi combatif » du peuple sahraoui.

    Aussi le films espagnol « Cell 211 » a remporté le deuxième prix du jury, selon un sondage du public assistant aux projections, alors que « World Wings », de Leon Gieco, Fernando Sebastián Schindel et Molnar, a remporté le troisième prix.

    La septième édition de Fisahara a été marquée par des hommages aux Sahraouis défenseurs des droits humains et en particulier Aminetou Haidar, qui a catapulté le conflit du Sahara occidental sur les premières pages du monde avec la grève de la faim qu’elle a déclenchée à la fin de l’année dernière, à l’aéroport espagnol de Lanzarote à l’issue de son expulsion illégale par le Maroc du Sahara occidental.

    « Les sept éditions précédentes (du FiSahara) ont contribué à internationaliser la cause sahraouie et à la répandre dans le monde », a relevé le manifeste de clôture du Fisahara 2010, lu au cours de la cérémonie par l’acteur et co-directeur du festival, Willy Toledo.

    L’inauguration de l’école de cinéma sahraoui au camps du « Février 27 », un des projets caressé par le festival depuis sa création, mettra la touche finale ces journées du cinéma de solidarité avec le peuple sahraoui.

    L’école « Abidin Kaid Saleh, » a l’intention de donner une continuité aux ateliers ouverts durant le festival et offrir aux Sahraouis une formation et des alternatives professionnelles. (SPS)
  • Union pour la Méditerranée: Palestine et Sahara Occidental au sommet de Barcelone

    A l’approche du 2e Sommet de l’UPM, prévu le 7 juin à Barcelone, les députés européens viennent rappeler que la paix et la prospérité en Méditerranée sont tributaires de la résolution du conflit israélo-palestinien, de ceux du Sahara Occidental et de Chypre. Les questions palestinienne et sahraouie ont fini par émerger à la surface des flots de la Méditerranée, cette mer commune à l’Europe et à l’Afrique du Nord d’Ouest en Est. L’Union pour la Méditerranée (UPM), bâtie sur le constat de l’échec du processus de Barcelone lancé en novembre 1995, s’est voulu plus pragmatique en privilégiant à sa naissance, à Paris en juillet 2008, une stratégie de partenariat économique ciblé, reléguant au second plan les urgences politiques qui piègent la construction d’une paix durable, particulièrement au sud de la Méditerranée. Malheureusement, la réalité des faits n’arrête pas d’interpeller l’Europe sur l’absurdité à vouloir construire avec ses partenaires du sud une vaste zone de paix et de partage basée sur des injustices présentes et historiques, qui condamnent des peuples de cet espace méditerranéen à la domination coloniale, voire à terme à leur disparition. «Il ne pourra y avoir de succès plein et entier de l’UPM sans la résolution des différent conflits régionaux», ont déclaré, mercredi soir, les députés de la Commission des Affaires étrangères du Parlement européen (PE) par la diffusion d’une déclaration adoptée à la quasi-majorité de ses membres. Les députés citent clairement ces conflits : «Les députés soulignent que les conflits régionaux, et notamment le conflit israélo-palestinien, mais aussi ceux de Chypre et du Sahara Occidental, ne doivent pas freiner la possibilité d’avancer concrètement vers des coopérations sectorielles et multilatérales.» Ainsi, à l’approche du 2e Sommet de l’UPM, prévu pour le 7 juin prochain à Barcelone, les élus européens marquent leurs inquiétudes sur son issue dans le cas d’une impasse du sommet sur les questions vitales de la Palestine, du Sahara Occidental et de Chypre. La déclaration de la Commission des Affaires étrangères a reçu l’appui, il faut le noter, de l’ensemble des groupes politiques du PE. Précisons que cette déclaration a été prise sur proposition du député socialiste français Vincent Peillon, au nom du groupe des socialistes, et a été soutenue par le groupe des démocrates. Par ailleurs, la déclaration critique, avec un style indirect (diplomatie oblige), le mode de coopération adopté, au nom de l’UPM, par certains partenaires et qui brouille la démarche et les objectifs du projet euro-méditerranéen. «En privilégiant les relations bilatérales au détriment d’une approche globale, cette politique n’a pas permis de contribuer à un processus d’intégration et de réformes significatives dans la région en termes d’avancées démocratiques». C’est une référence claire aux coopérations bilatérales faites au nom de «l’intérêt économique» au détriment des injustices contre les peuples, y compris par les gouvernants antidémocratiques, et il y en a, des pays du Sud méditerranéen. Cette «sortie» exceptionnelle des élus européens coïncide avec une série d’activités ayant pour thème la tenue du Sommet de Barcelone. C’est ainsi que le Comité des régions de l’UE, le Conseil économique et social européen (CESE), l’Assemblée parlementaire euro-méditerranéenne (APEM), des représentant de la Commission européenne, etc. sont invités le 12 mai au Parlement européen par l’Institut Thomas More et la fondation Confrontation Europe, deux associations paneuropéennes, à un séminaire sur l’UPM avec l’intitulé: Quelle relance après le Sommet de Barcelone? Juste avant, soit le 3 mai, une pléiade d’hommes politiques et d’intellectuels européens, y compris proches d’Israël, vont débattre, au sein du Parlement européen, avec d’autres politiques, journalistes et citoyens du conflit israélo-palestinien. On note la présence du député d’Europe Ecologie, Daniel Cohn-Bendit, de l’ancien ambassadeur d’Israël en France, Elie Bernavi, de David Chemla, de Bernard-Henri Lévi ainsi que du nouveau lobby américain «pour Israël et pour la paix», etc. Ces personnes ont déjà lancé une pétition internationale, en particulier vers les citoyens européens, pour faire pression sur Israël pour l’arrêt des colonies en Palestine, particulièrement dans Jérusalem-Est. On note dans le texte soumis à la signature que «l’implantation des colonies dans Jérusalem-Est est une erreur politique et une faute morale». Ou encore «L’alignement systématique sur la politique du gouvernement israélien est dangereux, car il va à l’encontre des intérêts véritables de l’Etat d’Israël». Enfin, les initiateurs de cette campagne clament haut et fort leur devise de «deux Etats et deux peuples» vivant côte à côte dans la paix et le respect. Le propos ici n’est pas de préjuger des intentions intimes des uns et des autres, mais de noter cette «agitation» fébrile à moins de six semaines du 2e Sommet de l’UPM. Quelle que soit la tournure que prendront les choses dans les jours à venir, et quels que soient les discours des premiers responsables politiques européens sur l’avenir commun euro-méditerranéen, il est clair que la paix, la prospérité et l’échange partagé ne peuvent être, un jour, une réalité sans que les peuples palestinien et sahraoui ne jouissent de leurs droits, de leur liberté et de leur Etat. C’est l’examen principal, au coefficient politique exponentiel, qu’auront à affronter les chefs d’Etat et de gouvernement des 44 pays de l’UPM, le 7 juin à Barcelone.
    Le Quotidien d’Oran

  • L’ONU accentue-t-elle le calvaire des Sahraouis?

    Au soir du départ de M. Boutros-Boutros Ghali du Secrétariat général de l’ONU, et après avoir programmé la mort clinique du processus référendaire au Sahara Occidental, très peu d’observateurs avaient misé un kopek sur la volonté réelle du Conseil de sécurité de favoriser, à défaut de soutenir fortement, une issue démocratique à la dernière question de décolonisation en Afrique. C’est qu’à l’époque du mandat de l’Egyptien Boutros-Boutros Ghali, beaucoup avaient fondé un réel espoir quant à l’indépendance du peuple du Sahara Occidental. Fatale méprise. Et, depuis 1991, le Conseil de sécurité se réunit chaque année pour proroger le mandat de la MINURSO, censée au départ organiser un référendum d’autodétermination au Sahara Occidental. Le calvaire des Sahraouis dure en fait depuis maintenant presque vingt ans. Le temps d’une ou deux révolutions. Et, vendredi dernier, comme une horloge devenue bien huilée, le mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara Occidental (MINURSO) a été prolongé d’une année. Comme à l’accoutumée, on trouve au premier rang de ceux qui bloquent – maintenant il faut le dire, sinon le dénoncer – toute solution démocratique dans ce territoire occupé en 1975 par le Maroc, la France. Un pays qui a toujours soutenu le régime marocain, au détriment du bon sens et de la légalité internationale. Il y a aussi le silence complice de l’Espagne, l’ancienne puissance coloniale, et la position pour le moins étrange de Washington. La France est allée, vendredi lors du vote sur la résolution 1920, jusqu’à défier la communauté internationale et saper les efforts du représentant personnel de M. Ban Ki-moon pour le Sahara Occidental, en soutenant l’irréaliste proposition marocaine de large autonomie. Mais, même avec son petit poids politique, le représentant de l’Ouganda aura marqué les lignes rouges à ne pas franchir dans ce dossier, en affirmant que le Sahara Occidental « est le seul pays du continent qui attend toujours un processus de décolonisation». En fait, tout se passe comme si l’ONU et son Conseil de sécurité sont obligés, à chaque fois que le mandat de la MINURSO expire, de pondre un communiqué qui soit l’émanation d’un large débat sur la nécessité d’aider les parties en conflit à trouver (eux-mêmes) une solution à leur différend territorial. Et ce faisant, l’opinion publique internationale est chaque année trompée sur le caractère injuste de résolutions qui repoussent indéfiniment la seule revendication du peuple du Sahara Occidental: l’organisation d’élections démocratiques sur l’avenir du territoire. Mais cette fois-ci, il y a un autre élément qui intervient dans ce débat: après la spoliation territoriale, c’est le temps des violations graves des droits humains. Bien entendu, le Conseil de sécurité de l’ONU, et le SG de cette instance internationale, ne sont pas parvenus, malgré les preuves tangibles d’ONG comme Amnesty ou HRW, à s’entendre sur des sanctions contre le Maroc, qui continue à narguer la communauté internationale en occupant le territoire, en exploitant ses richesses naturelles et, surtout, en accentuant une insidieuse politique de (re)peuplement des territoires occupés sahraouis. Il est vrai que ces questions brulantes ne sont pas du ressort du Conseil de sécurité de l’ONU. Comme la protection des droits de l’homme dans ce territoire en quête de son indépendance nationale.
    Le Quotidien d’Oran, 3 mai 2010