Mois : mai 2010

  • Situation au Sahara occidental : Un pas en avant, deux pas en arrière…

    Par Z’hor Chérief
    La dernière résolution du Conseil de sécurité réaffirme le droit des Sahraouis à l’autodétermination. Paradoxalement, elle reconduit le statu quo, sans rien exiger des forces d’occupation.
    Parrainée par un groupe de pays se présentant comme les amis du Sahara occidental, en l’occurrence l’Espagne et quatre pays membres permanents du Conseil de sécurité (Etats-Unis, Fédération de Russie, France et Royaume-Uni), la résolution 1920 adoptée le 30 avril dernier, invite les deux parties en conflit, le Maroc et le Front Polisario, à poursuivre les négociations. Elle précise, à ce sujet, que les pourparlers continueront à se faire sous les auspices des Nations unies, sans conditions préalables et de bonne foi, afin de trouver une «solution politique juste, durable et mutuellement acceptable» garantissant l’autodétermination du peuple du Sahara occidental. Sur un autre plan, le texte rappelle qu’il a fait sienne la recommandation du secrétaire général de l’ONU, selon laquelle il est indispensable que les deux parties fassent preuve «de réalisme et d’un esprit de compromis pour aller de l’avant dans les négociations». Même si la résolution 1920 reconnaît qu’il y a «impasse», elle reste silencieuse sur les violations des droits de l’homme dans les territoires occupés sahraouis, de même que sur l’exploitation illégale des ressources naturelles, par les forces d’occupation. Puis, comme une lettre à la poste, le Conseil de sécurité a décidé de prolonger d’une année encore, jusqu’au 30 avril 2011, le mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso), tout en insistant sur le plein respect des accords militaires de cessez-le-feu conclus avec la Mission et sur l’adhésion total des Marocains et des Sahraouis à ce volet.
    Des «amis» pour échapper aux obligations de l’ONU
    Dans cette nouvelle bataille sourde, les détails ont leur importance. On retiendra que le Conseil de sécurité, notamment certains membres détenteurs du droit de veto, n’ont pas pris la peine de prendre en compte les avis et protestations des parlementaires, personnalités et organisations internationales des droits de l’homme. Pas même le courrier transmis par l’ONG internationale Western Sahara Resource Watch (WSRW), dans lequel elle demande une surveillance par l’ONU des violations des droits humains et du pillage illégal des richesses naturelles du territoire sahraoui. Sur un autre registre, la dernière résolution du Conseil de sécurité, bien qu’adoptée à l’unanimité, n’a pas empêché certains membres d’exprimer leur malaise et de livrer des vérités lors du vote. C’est le cas du représentant de l’Ouganda qui a rappelé que le Sahara occidental est membre à part entière de l’Union africaine (UA) et ce, depuis 1982. L’intervenant a en outre souligné que ce territoire est le seul du continent africain qui attend toujours le parachèvement du processus de décolonisation. Il s’est aussi élevé contre toute tentative de s’écarter du mandat de la Minurso, alors créée en 1991, pour organiser un référendum d’autodétermination dans l’ancienne colonie espagnole. Son homologue du Nigeria a, pour sa part, soulevé une autre question de fond, celle du coup de force du soi-disant groupe des amis du Sahara occidental, notant que seulement un «nombre restreint» de membres du Conseil a participé aux consultations sur le projet de résolution. Par ailleurs, il a dénoncé ces tentatives à «vouloir minimiser les abus en matière de droits de l’homme», non sans indiquer le minimum que le Conseil de sécurité puisse faire serait de promouvoir le respect des droits de l’homme en toutes circonstances. Un autre pays s’est également démarqué le jour du vote : le représentant mexicain a clairement laissé entendre que le projet de résolution qu’on lui soumettait pour adoption était moins équilibré, moins direct, et n’abordait pas toutes les questions, dont celles du principe d’autodétermination et du respect des droits de l’homme qui constituent, à ses yeux, l’«épine dorsale» de la situation au Sahara occidental. Les réactions n’ont pas tardé à arriver. La décision de proroger d’une année le mandat de la Minurso a été qualifiée «d’importante et opportune» par le Maroc. Faisant abstraction des vifs échanges qu’elle a suscités et de la demande appuyée de certains membres sur la constitution d’un mécanisme de protection des droits de l’homme, le ministre marocain des Affaires étrangères, Taïeb Fassi Fihri, a estimé que la résolution 1920 rejoint «parfaitement la vision et la démarche marocaines». De son côté, Mohamed Abdelaziz, président de la République sahraouie (RASD), également secrétaire général du Polisario, s’est félicité de l’attachement des Nations unies au rôle initial de la Minurso, pour ce qui est de l’organisation du référendum d’autodétermination pour le peuple sahraoui. Il a cependant observé que le cessez-le-feu de 1991 «ne constitue qu’un moyen pour réaliser cet objectif». Au cours d’une conférence de presse qu’il a animée récemment, le chef de l’Etat sahraoui a insisté sur la nécessité de la protection des droits de l’homme au Sahara occidental. D’après lui, il est inconcevable aujourd’hui de voir le Maroc «exercer sa force d’occupation sur la dernière colonie en Afrique (…), violer les droits de l’homme, piller ses richesses naturelles, ériger un mur de séparation et s’opposer à la tenue d’un referendum». Dans ce cadre, M. Abdelaziz a interpellé l’ONU sur ses responsabilités, en réclamant des sanctions contre le royaume chérifien, pour l’obliger à respecter la Charte de l’ONU et les décisions onusiennes.
    L’Algérie, attachée «au principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes», s’est également exprimée. Elle encourage les deux parties à poursuivre leurs négociations, «sur la base de leurs propositions respectives», pour parvenir à une solution assurant «le libre choix» du peuple sahraoui sur son propre devenir, en conformité avec les résolutions du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale de l’ONU. L’Algérie rappelle en outre les obligations de l’ONU et de ses institutions, particulièrement le Haut-Commissariat aux droits de l’homme, «pour le respect, la garantie et la protection des droits de l’homme au Sahara occidental».
    Exil et impunité dupliqués
    Depuis la naissance de la Minurso, le Conseil de sécurité nous a habitués à l’idée de reconduction de cette Mission. Cela, même si cette dernière est parvenue à la fin 1999-début 2000, certes avec difficulté, à réaliser la liste des personnes habilitées à participer au référendum d’autodétermination du peuple du Sahara occidental. A chaque renouvellement du mandat de la Minurso, on assiste à des oppositions entre le Maroc et le Front Polisario. Cette année n’a pas fait exception, sauf que cette fois la France s’est sentie interpellée. Soutenu par plusieurs organisations de défense des droits de l’homme, le Polisario s’attendait à ce que l’ONU mette en place un mécanisme de surveillance des droits humains au Sahara occidental. Or, lors de la réunion du Conseil de sécurité, la France, alignée ouvertement aux thèses du Maroc, a refusé toute évocation dans le projet de résolution de la question des droits de l’homme. Elle s’est mise en porte-à-faux avec la position de bon nombre de pays du Conseil qui, eux, y étaient favorables. Il s’agit notamment du Royaume-Uni, de l’Autriche, de l’Ouganda, du Nigeria et du Mexique. Cela a conduit le Front Polisario à accuser la France officielle de renier ses valeurs et d’être le «responsable de ce scandale». Un constat pratiquement approuvé par des élus français de l’UMP, du Parti communiste et du Parti socialiste. Participant dernièrement à une conférence sur l’expérience démocratique et de coopération, dans les camps de réfugiés sahraouis, ces derniers ont dénoncé l’attitude «peu honorable» du gouvernement français, une attitude «opposée aux valeurs et à l’histoire de la France». Ces mêmes élus français ont d’ailleurs envoyé une motion signée à l’ONU et à son Conseil de sécurité, dans laquelle ils leur demandent d’agir pour l’application des résolutions onusiennes et pour mettre fin à l’entêtement marocain. En réaction aux propos tenus par les autorités sahraouies, la France a fait savoir que la résolution 1920 contient un appel aux parties à s’atteler à la «dimension humaine» du conflit et accorde de l’importance au programme de visites familiales. Selon le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valero, le Conseil de sécurité a suivi les recommandations contenues dans le dernier rapport du secrétaire général de l’ONU sur le Sahara occidental, lequel rapport «ne comportait pas d’appel spécifique à un mécanisme international» en matière de droits de l’homme.
    Il est utile de rappeler que la Minurso est la seule et unique Mission des Nations unies, dont le mandat ne comprend pas la surveillance des droits de l’homme. Dans un rapport de 2006, gardé secret par la France et le Maroc, le Haut- Commissaire de l’ONU pour les droits de l’homme a lui-même plaidé pour l’établissement d’une surveillance internationale des droits de l’homme au Sahara occidental. A l’époque, la France avait opposé son veto. Aujourd’hui, des pays membres du Conseil de sécurité ont poussé au maintien d’un dangereux statu quo, qui risque de porter préjudice à la population sahraouie des territoires occupés, à la santé et la sécurité des détenus politiques, ainsi qu’aux réfugiés sahraouis qui souffrent déjà du long exil et d’un manque en matière d’aide alimentaire. 
  • Le président du Gouvernement autonome de Murcie (Espagne) attendu jeudi dans les camps de réfugiés sahraouis

    Chahid El Hafed, 11/05/2010 (SPS) Le président du Gouvernement autonome de Murcie de la communauté de Murcie (Espagne), Ramón Luis Valcárcel, est attendu jeudi aux camps de réfugiés sahraouis, dans le cadre d’une visite de trois jours, a-t-on appris de source proche de la direction du protocole sahraoui.

    Le président de Murcie sera accompagné au cours de sa première visite dans les camps de réfugiés sahraouis, par le conseiller aux affaires politique et sociale, à la femme et la migration, Joaquín Bascuñana.

    Cette visite intervient à une invitation du Front Polisario, remise au président de la Communauté autonome de Murcie en mars dernier par le représentant sahraoui dans cette région, , Saad Mami, au cours d’une réunion consacrée à la situation au Sahara et les violations droits de l’homme commises par le Maroc contre la population sahraouie dans les territoires occupés, rappelle-t-on.

    La délégation se réunira durant son séjour avec la plupart des responsables sahraouis et visitera les wilayas et les institutions de la République sahraouie, selon le programme de la délégation.

    La Communauté autonome de Murcie a contribué pendant 25 ans à l’amélioration des conditions de vie dans les camps de réfugiés sahraouis à travers des caravanes de solidarité, l’accueil des enfants sahraouis durant les vacances d’été et au financement des écoles de la RASD, rappelle-t-on. (SPS)

  • Le Gouvernement autonome d’Aragon inaugure un réservoir d’eau à Tifariti

    Tifariti (territoires libérés), 11/05/2010 (SPS) La ministre des affaires sociales et familiales auprès du Gouvernement d’Aragon, Ana Fernandez, a procédé mardi à l’inauguration d’un réservoir d’eau à Tifariti dans les territoires libérés de la République arabe démocratique sahraouie (RASD), en présence des autorités locales
    .
    « Ce réservoir servira à l’alimentation de la population sahraouie vivant dans la région libérée du Sahara occidental en eau potable, ainsi que l’irrigation des jardins au profit des citoyens de cette localité », a indiqué Mme Fernandez dans une déclaration à la presse.

    La réalisation de ce projet financé par cette région espagnole intervient dans le cadre de la coopération d’Aragon en faveur de la reconstruction des territoires sahraouis libérés et leur repeuplement, conformément aux recommandations du XIIème congrès du Front Polisario, tenu en décembre 2007 à Tifariti.

    Mme Ana Fernández a rappelé que « le peuple sahraoui est l’une des priorités de la coopération Aragon, notamment les réfugiés dont la situation est « une situation d’urgence permanente et nécessite l’aide humanitaire ».

    La délégation est arrivée samedi dans le cadre d’une visite de travail de quelques jours à la RASD et a tenu des discussions avec les responsables sahraouis, dont le ministre de la Coopération, Baba Salek Baba Hassana. (SPS)

  • Manifestation à Madrid condamnant le pillage du Maroc des ressources naturelles sahraouies

    Madrid, 11/05/2010 (SPS) Une manifestation a été organisée dimanche à Madrid pour dénoncer le pillage systématique des ressources naturelles sahraouies par le Maroc et des entreprises étrangères, a-t-on appris de source proche de la représentation du Front Polisario en Espagne.

    Les organisateurs ont exhorté l’opinion publique espagnole et les instances internationales à s’engager dans une campagne contre le pillage illégal des ressources naturelles sahraouies par le Maroc avec la complicité de certaines entreprises étrangères.

    « Le pillage des ressources naturelles sahraouies ne doit pas se produire sans l’approbation du peuple sahraoui, le seul à décider de ses ressources terrestres et halieutiques », ont exprimé les manifestants à travers des geste et expositions artistiques.

    La manifestation organisée à l’initiative de la coordination de solidarité avec le peuple sahraoui en Espagne et l’Observatoire pour la protection des ressources naturelles du Sahara occidental (WSRW) a également condamné la position de la France en faveur de la thèse marocaine, au cours des débats du Conseil de sécurité sur la question du Sahara occidental, rappelant qu’ »un référendum libre et régulier au Sahara occidental demeure la seule voie devant conduire à une solution définitive au conflit ». (SPS)

  • Taroudant, 11/05/2010 (SPS) Le prisonnier politique sahraoui, Hassan Khallad qui purge une peine de 4 ans à la prison de Taroudant, a été transporté lundi en coma à l’hôpital de la commune de Taroudant, « en raison de la détérioration de son état de santé », a rapporté une source du ministère sahraoui des territoires occupés et de la communauté à l’étranger. Le prisonnier politique sahraoui est resté en moins d’une heure à l’intérieur de l’hôpital, avant de reprendre chemin vers sa cellule « sans être soigné ou consulté par un spécialiste », a déploré la même source. La situation du prisonnier d’opinion sahraoui, Hassana Khallad demeure « instable » en raison des conséquences de la grève illimitée de la faim qu’il menait en solidarité avec ses compatriotes de Salé et de l’indifférence de l’administration pénitentiaire à son état de santé, a-t-on ajouté. Hassana Khallad purge une peine de 04 ans de prison ferme pour sa participation aux manifestations pacifiques réclamant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et ses opinions en faveur de l’indépendance du Sahara occidental, rappelle-t-on. (SPS)

    Taroudant, 11/05/2010 (SPS) Le prisonnier politique sahraoui, Hassan Khallad qui purge une peine de 4 ans à la prison de Taroudant, a été transporté lundi en coma à l’hôpital de la commune de Taroudant, « en raison de la détérioration de son état de santé », a rapporté une source du ministère sahraoui des territoires occupés et de la communauté à l’étranger.

    Le prisonnier politique sahraoui est resté en moins d’une heure à l’intérieur de l’hôpital, avant de reprendre chemin vers sa cellule « sans être soigné ou consulté par un spécialiste », a déploré la même source.

    La situation du prisonnier d’opinion sahraoui, Hassana Khallad demeure « instable » en raison des conséquences de la grève illimitée de la faim qu’il menait en solidarité avec ses compatriotes de Salé et de l’indifférence de l’administration pénitentiaire à son état de santé, a-t-on ajouté.

    Hassana Khallad purge une peine de 04 ans de prison ferme pour sa participation aux manifestations pacifiques réclamant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et ses opinions en faveur de l’indépendance du Sahara occidental, rappelle-t-on. (SPS)

     
     
  • Situation au Sahara occidental : Un pas en avant, deux pas en arrière…

    Par Z’hor Chérief
    La dernière résolution du Conseil de sécurité réaffirme le droit des Sahraouis à l’autodétermination. Paradoxalement, elle reconduit le statu quo, sans rien exiger des forces d’occupation.
    Parrainée par un groupe de pays se présentant comme les amis du Sahara occidental, en l’occurrence l’Espagne et quatre pays membres permanents du Conseil de sécurité (Etats-Unis, Fédération de Russie, France et Royaume-Uni), la résolution 1920 adoptée le 30 avril dernier, invite les deux parties en conflit, le Maroc et le Front Polisario, à poursuivre les négociations. Elle précise, à ce sujet, que les pourparlers continueront à se faire sous les auspices des Nations unies, sans conditions préalables et de bonne foi, afin de trouver une «solution politique juste, durable et mutuellement acceptable» garantissant l’autodétermination du peuple du Sahara occidental. Sur un autre plan, le texte rappelle qu’il a fait sienne la recommandation du secrétaire général de l’ONU, selon laquelle il est indispensable que les deux parties fassent preuve «de réalisme et d’un esprit de compromis pour aller de l’avant dans les négociations». Même si la résolution 1920 reconnaît qu’il y a «impasse», elle reste silencieuse sur les violations des droits de l’homme dans les territoires occupés sahraouis, de même que sur l’exploitation illégale des ressources naturelles, par les forces d’occupation. Puis, comme une lettre à la poste, le Conseil de sécurité a décidé de prolonger d’une année encore, jusqu’au 30 avril 2011, le mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso), tout en insistant sur le plein respect des accords militaires de cessez-le-feu conclus avec la Mission et sur l’adhésion total des Marocains et des Sahraouis à ce volet.
    Des «amis» pour échapper aux obligations de l’ONU
    Dans cette nouvelle bataille sourde, les détails ont leur importance. On retiendra que le Conseil de sécurité, notamment certains membres détenteurs du droit de veto, n’ont pas pris la peine de prendre en compte les avis et protestations des parlementaires, personnalités et organisations internationales des droits de l’homme. Pas même le courrier transmis par l’ONG internationale Western Sahara Resource Watch (WSRW), dans lequel elle demande une surveillance par l’ONU des violations des droits humains et du pillage illégal des richesses naturelles du territoire sahraoui. Sur un autre registre, la dernière résolution du Conseil de sécurité, bien qu’adoptée à l’unanimité, n’a pas empêché certains membres d’exprimer leur malaise et de livrer des vérités lors du vote. C’est le cas du représentant de l’Ouganda qui a rappelé que le Sahara occidental est membre à part entière de l’Union africaine (UA) et ce, depuis 1982. L’intervenant a en outre souligné que ce territoire est le seul du continent africain qui attend toujours le parachèvement du processus de décolonisation. Il s’est aussi élevé contre toute tentative de s’écarter du mandat de la Minurso, alors créée en 1991, pour organiser un référendum d’autodétermination dans l’ancienne colonie espagnole. Son homologue du Nigeria a, pour sa part, soulevé une autre question de fond, celle du coup de force du soi-disant groupe des amis du Sahara occidental, notant que seulement un «nombre restreint» de membres du Conseil a participé aux consultations sur le projet de résolution. Par ailleurs, il a dénoncé ces tentatives à «vouloir minimiser les abus en matière de droits de l’homme», non sans indiquer le minimum que le Conseil de sécurité puisse faire serait de promouvoir le respect des droits de l’homme en toutes circonstances. Un autre pays s’est également démarqué le jour du vote : le représentant mexicain a clairement laissé entendre que le projet de résolution qu’on lui soumettait pour adoption était moins équilibré, moins direct, et n’abordait pas toutes les questions, dont celles du principe d’autodétermination et du respect des droits de l’homme qui constituent, à ses yeux, l’«épine dorsale» de la situation au Sahara occidental. Les réactions n’ont pas tardé à arriver. La décision de proroger d’une année le mandat de la Minurso a été qualifiée «d’importante et opportune» par le Maroc. Faisant abstraction des vifs échanges qu’elle a suscités et de la demande appuyée de certains membres sur la constitution d’un mécanisme de protection des droits de l’homme, le ministre marocain des Affaires étrangères, Taïeb Fassi Fihri, a estimé que la résolution 1920 rejoint «parfaitement la vision et la démarche marocaines». De son côté, Mohamed Abdelaziz, président de la République sahraouie (RASD), également secrétaire général du Polisario, s’est félicité de l’attachement des Nations unies au rôle initial de la Minurso, pour ce qui est de l’organisation du référendum d’autodétermination pour le peuple sahraoui. Il a cependant observé que le cessez-le-feu de 1991 «ne constitue qu’un moyen pour réaliser cet objectif». Au cours d’une conférence de presse qu’il a animée récemment, le chef de l’Etat sahraoui a insisté sur la nécessité de la protection des droits de l’homme au Sahara occidental. D’après lui, il est inconcevable aujourd’hui de voir le Maroc «exercer sa force d’occupation sur la dernière colonie en Afrique (…), violer les droits de l’homme, piller ses richesses naturelles, ériger un mur de séparation et s’opposer à la tenue d’un referendum». Dans ce cadre, M. Abdelaziz a interpellé l’ONU sur ses responsabilités, en réclamant des sanctions contre le royaume chérifien, pour l’obliger à respecter la Charte de l’ONU et les décisions onusiennes.
    L’Algérie, attachée «au principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes», s’est également exprimée. Elle encourage les deux parties à poursuivre leurs négociations, «sur la base de leurs propositions respectives», pour parvenir à une solution assurant «le libre choix» du peuple sahraoui sur son propre devenir, en conformité avec les résolutions du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale de l’ONU. L’Algérie rappelle en outre les obligations de l’ONU et de ses institutions, particulièrement le Haut-Commissariat aux droits de l’homme, «pour le respect, la garantie et la protection des droits de l’homme au Sahara occidental».
    Exil et impunité dupliqués
    Depuis la naissance de la Minurso, le Conseil de sécurité nous a habitués à l’idée de reconduction de cette Mission. Cela, même si cette dernière est parvenue à la fin 1999-début 2000, certes avec difficulté, à réaliser la liste des personnes habilitées à participer au référendum d’autodétermination du peuple du Sahara occidental. A chaque renouvellement du mandat de la Minurso, on assiste à des oppositions entre le Maroc et le Front Polisario. Cette année n’a pas fait exception, sauf que cette fois la France s’est sentie interpellée. Soutenu par plusieurs organisations de défense des droits de l’homme, le Polisario s’attendait à ce que l’ONU mette en place un mécanisme de surveillance des droits humains au Sahara occidental. Or, lors de la réunion du Conseil de sécurité, la France, alignée ouvertement aux thèses du Maroc, a refusé toute évocation dans le projet de résolution de la question des droits de l’homme. Elle s’est mise en porte-à-faux avec la position de bon nombre de pays du Conseil qui, eux, y étaient favorables. Il s’agit notamment du Royaume-Uni, de l’Autriche, de l’Ouganda, du Nigeria et du Mexique. Cela a conduit le Front Polisario à accuser la France officielle de renier ses valeurs et d’être le «responsable de ce scandale». Un constat pratiquement approuvé par des élus français de l’UMP, du Parti communiste et du Parti socialiste. Participant dernièrement à une conférence sur l’expérience démocratique et de coopération, dans les camps de réfugiés sahraouis, ces derniers ont dénoncé l’attitude «peu honorable» du gouvernement français, une attitude «opposée aux valeurs et à l’histoire de la France». Ces mêmes élus français ont d’ailleurs envoyé une motion signée à l’ONU et à son Conseil de sécurité, dans laquelle ils leur demandent d’agir pour l’application des résolutions onusiennes et pour mettre fin à l’entêtement marocain. En réaction aux propos tenus par les autorités sahraouies, la France a fait savoir que la résolution 1920 contient un appel aux parties à s’atteler à la «dimension humaine» du conflit et accorde de l’importance au programme de visites familiales. Selon le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valero, le Conseil de sécurité a suivi les recommandations contenues dans le dernier rapport du secrétaire général de l’ONU sur le Sahara occidental, lequel rapport «ne comportait pas d’appel spécifique à un mécanisme international» en matière de droits de l’homme.
    Il est utile de rappeler que la Minurso est la seule et unique Mission des Nations unies, dont le mandat ne comprend pas la surveillance des droits de l’homme. Dans un rapport de 2006, gardé secret par la France et le Maroc, le Haut- Commissaire de l’ONU pour les droits de l’homme a lui-même plaidé pour l’établissement d’une surveillance internationale des droits de l’homme au Sahara occidental. A l’époque, la France avait opposé son veto. Aujourd’hui, des pays membres du Conseil de sécurité ont poussé au maintien d’un dangereux statu quo, qui risque de porter préjudice à la population sahraouie des territoires occupés, à la santé et la sécurité des détenus politiques, ainsi qu’aux réfugiés sahraouis qui souffrent déjà du long exil et d’un manque en matière d’aide alimentaire. 
  • Le président du Gouvernement autonome de Murcie (Espagne) attendu jeudi dans les camps de réfugiés sahraouis

    Chahid El Hafed, 11/05/2010 (SPS) Le président du Gouvernement autonome de Murcie de la communauté de Murcie (Espagne), Ramón Luis Valcárcel, est attendu jeudi aux camps de réfugiés sahraouis, dans le cadre d’une visite de trois jours, a-t-on appris de source proche de la direction du protocole sahraoui.

    Le président de Murcie sera accompagné au cours de sa première visite dans les camps de réfugiés sahraouis, par le conseiller aux affaires politique et sociale, à la femme et la migration, Joaquín Bascuñana.

    Cette visite intervient à une invitation du Front Polisario, remise au président de la Communauté autonome de Murcie en mars dernier par le représentant sahraoui dans cette région, , Saad Mami, au cours d’une réunion consacrée à la situation au Sahara et les violations droits de l’homme commises par le Maroc contre la population sahraouie dans les territoires occupés, rappelle-t-on.

    La délégation se réunira durant son séjour avec la plupart des responsables sahraouis et visitera les wilayas et les institutions de la République sahraouie, selon le programme de la délégation.

    La Communauté autonome de Murcie a contribué pendant 25 ans à l’amélioration des conditions de vie dans les camps de réfugiés sahraouis à travers des caravanes de solidarité, l’accueil des enfants sahraouis durant les vacances d’été et au financement des écoles de la RASD, rappelle-t-on. (SPS)

  • Le Gouvernement autonome d’Aragon inaugure un réservoir d’eau à Tifariti

    Tifariti (territoires libérés), 11/05/2010 (SPS) La ministre des affaires sociales et familiales auprès du Gouvernement d’Aragon, Ana Fernandez, a procédé mardi à l’inauguration d’un réservoir d’eau à Tifariti dans les territoires libérés de la République arabe démocratique sahraouie (RASD), en présence des autorités locales
    .
    « Ce réservoir servira à l’alimentation de la population sahraouie vivant dans la région libérée du Sahara occidental en eau potable, ainsi que l’irrigation des jardins au profit des citoyens de cette localité », a indiqué Mme Fernandez dans une déclaration à la presse.

    La réalisation de ce projet financé par cette région espagnole intervient dans le cadre de la coopération d’Aragon en faveur de la reconstruction des territoires sahraouis libérés et leur repeuplement, conformément aux recommandations du XIIème congrès du Front Polisario, tenu en décembre 2007 à Tifariti.

    Mme Ana Fernández a rappelé que « le peuple sahraoui est l’une des priorités de la coopération Aragon, notamment les réfugiés dont la situation est « une situation d’urgence permanente et nécessite l’aide humanitaire ».

    La délégation est arrivée samedi dans le cadre d’une visite de travail de quelques jours à la RASD et a tenu des discussions avec les responsables sahraouis, dont le ministre de la Coopération, Baba Salek Baba Hassana. (SPS)

  • Manifestation à Madrid condamnant le pillage du Maroc des ressources naturelles sahraouies

    Madrid, 11/05/2010 (SPS) Une manifestation a été organisée dimanche à Madrid pour dénoncer le pillage systématique des ressources naturelles sahraouies par le Maroc et des entreprises étrangères, a-t-on appris de source proche de la représentation du Front Polisario en Espagne.

    Les organisateurs ont exhorté l’opinion publique espagnole et les instances internationales à s’engager dans une campagne contre le pillage illégal des ressources naturelles sahraouies par le Maroc avec la complicité de certaines entreprises étrangères.

    « Le pillage des ressources naturelles sahraouies ne doit pas se produire sans l’approbation du peuple sahraoui, le seul à décider de ses ressources terrestres et halieutiques », ont exprimé les manifestants à travers des geste et expositions artistiques.

    La manifestation organisée à l’initiative de la coordination de solidarité avec le peuple sahraoui en Espagne et l’Observatoire pour la protection des ressources naturelles du Sahara occidental (WSRW) a également condamné la position de la France en faveur de la thèse marocaine, au cours des débats du Conseil de sécurité sur la question du Sahara occidental, rappelant qu’ »un référendum libre et régulier au Sahara occidental demeure la seule voie devant conduire à une solution définitive au conflit ». (SPS)

  • Taroudant, 11/05/2010 (SPS) Le prisonnier politique sahraoui, Hassan Khallad qui purge une peine de 4 ans à la prison de Taroudant, a été transporté lundi en coma à l’hôpital de la commune de Taroudant, « en raison de la détérioration de son état de santé », a rapporté une source du ministère sahraoui des territoires occupés et de la communauté à l’étranger. Le prisonnier politique sahraoui est resté en moins d’une heure à l’intérieur de l’hôpital, avant de reprendre chemin vers sa cellule « sans être soigné ou consulté par un spécialiste », a déploré la même source. La situation du prisonnier d’opinion sahraoui, Hassana Khallad demeure « instable » en raison des conséquences de la grève illimitée de la faim qu’il menait en solidarité avec ses compatriotes de Salé et de l’indifférence de l’administration pénitentiaire à son état de santé, a-t-on ajouté. Hassana Khallad purge une peine de 04 ans de prison ferme pour sa participation aux manifestations pacifiques réclamant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et ses opinions en faveur de l’indépendance du Sahara occidental, rappelle-t-on. (SPS)

    Taroudant, 11/05/2010 (SPS) Le prisonnier politique sahraoui, Hassan Khallad qui purge une peine de 4 ans à la prison de Taroudant, a été transporté lundi en coma à l’hôpital de la commune de Taroudant, « en raison de la détérioration de son état de santé », a rapporté une source du ministère sahraoui des territoires occupés et de la communauté à l’étranger.

    Le prisonnier politique sahraoui est resté en moins d’une heure à l’intérieur de l’hôpital, avant de reprendre chemin vers sa cellule « sans être soigné ou consulté par un spécialiste », a déploré la même source.

    La situation du prisonnier d’opinion sahraoui, Hassana Khallad demeure « instable » en raison des conséquences de la grève illimitée de la faim qu’il menait en solidarité avec ses compatriotes de Salé et de l’indifférence de l’administration pénitentiaire à son état de santé, a-t-on ajouté.

    Hassana Khallad purge une peine de 04 ans de prison ferme pour sa participation aux manifestations pacifiques réclamant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et ses opinions en faveur de l’indépendance du Sahara occidental, rappelle-t-on. (SPS)