Mois : avril 2010

  • A quoi sert la MINURSO au Sahara Occidental?

    En recevant, vendredi au siège de l’ONU, la délégation sahraouie conduite par le président de la RASD, Mohamed Abdelaziz, M. Ban Ki-moon s’est déclaré «préoccupé et inquiet» des violations des droits de l’homme perpétrées à l’encontre des militants et de la population sahraouie au Maroc et en territoire occupé. Il était temps que le secrétaire général de l’ONU élève la voix pour exprimer sa désapprobation que dénoncent faits et preuves à l’appui de nombreuses organisations humanitaires, dont certaines dépendantes de l’institution onusienne qu’il dirige. Ce qui n’est pas pour autant suffisant de sa part, d’abord eu égard à ce qui se passe au Sahara Occidental en terme de violence et de répression qui se sont abattues sur le peuple sahraoui. Et d’autre part parce que l’ONU a une responsabilité directe concernant la protection et la sauvegarde de ce peuple. Responsabilité qui découle de son engagement à lui garantir l’exercice du droit à l’autodétermination, base sur laquelle elle a obtenu en 1990 que le POLISARIO, son représentant politique légitime, accepte d’observer la trêve armée avec l’occupant marocain et l’ouverture de négociations de paix avec celui-ci sous l’égide onusienne. Or si l’ONU s’en tient au principe du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, elle n’a rien fait qui empêcherait l’occupant marocain de recourir à la répression et à la violation des droits de l’homme pour tenter d’obliger le peuple sahraoui à renoncer à ce principe. C’est ce que le président Mohamed Abdelaziz s’est chargé de faire savoir à Ban Ki-moon. Son intervention se situe à quelques jours du vote par le Conseil de sécurité d’une résolution pour prolonger le mandat de la Mission des Nations unies au Sahara Occidental (MINURSO). Par cette démarche, le président sahraoui veut que l’ONU mette fin au simple rôle d’observateur dont a été investie cette MINURSO. Il est en effet temps qu’elle soit également impliquée dans la protection du peuple sahraoui contre la répression qui s’est abattue sur lui. Il est tout de même inacceptable que parce qu’elle n’a pas mandat pour cela, cette mission onusienne entretienne la fiction d’une médiation onusienne que les autorités marocaines discréditent en violant les droits de l’homme sous ses yeux. Abdelaziz a tout à fait raison d’avoir rappelé au secrétaire général de l’ONU que son organisation a la responsabilité de protéger son peuple contre l’occupant marocain. Ce qu’elle peut faire en élargissant les prérogatives de la MINURSO en la dotant d’un mécanisme de supervision des droits de l’homme. Et surtout qu’elle a celle de mettre un terme aux dérobades et diversions que multiplient les autorités marocaines pour tenter d’évacuer des négociations le principe d’autodétermination qui permettrait au peuple sahraoui de choisir librement entre l’indépendance et l’intégration au Royaume. A s’en tenir à la seule désapprobation, Ban Ki-moon et l’ONU enverraient le mauvais message à Rabat, qui est que la communauté internationale n’est pas fermement résolue dans le cas du Sahara Occidental à faire respecter ses engagements et ses obligations. Avec le risque que devant cette impasse, le POLISARIO, en communion avec son peuple, renonce à cette situation de fausse paix, en échange de laquelle la population sahraouie n’a obtenu que déchaînement de la répression et aggravation de ses conditions en terme de droits et de liberté.
    Le Quotidien d’Oran, 27/4/2010
  • Les «Tom et Jerry» de l’Atlas

    M. Z. (mohamed_zaaf@yahoo.fr)
    Dans le coin, le Maroc est le seul pays où le terrorisme ne frappe pas, n’agit pas, l’hiver, il hiberne, l’été il part en vacances.
    Les manœuvres militaires maroco-américaines, «Lion de l’Atlas» qui se tient annuellement depuis 2005 dans le royaume du Maroc, a été entreprise hier pour durer plus d’un mois. Elles engloberont près de 900 soldats américains dans la région de Tan-Tan, située juste au-dessus des limites frontalières du Sahara occidental et qu’on disait, dans le temps, prête à abriter le fameux commandement de l’Africom. A quoi peuvent-elles servir ? Pas à grand-chose sinon à contenter les troufions du voisinage, ils pourront bouffer à satiété tout le temps que durera la manœuvre. Le Maroc a des superflics qui vous enrayent tous les projets terroristes dès qu’ils sont au stade de l’intention. Depuis un bout de temps, on y enregistre régulièrement des arrestations par dizaines sans qu’aucun attentat soit commis. Dans le coin, le Maroc est le seul pays où le terrorisme ne frappe pas, n’agit pas, l’hiver, il hiberne, l’été il part en vacances. Une bizarrerie qui n’a pas échappé au professeur espagnol Carloz Ruiz Miguel. Un observateur averti de la région du Maghreb occidental qui récemment notait pertinemment une «convergence d’intérêts» entre l’AQMI et le Maroc. Alors que le Maroc a toujours prêté au Polisario de solides desseins terroristes, essayant d’accoler coûte que coûte à l’activité terroriste sahélo-saharienne le nom de ce mouvement dont la lutte de libération est l’une des plus propres que connut le monde. Une propagande venimeuse qui reste en verité sans impact, mais que le ministre sahraoui M. Mohamed Lamine Bouhali a tenu à démentir. Dans une interview au journal Al Mouatan, l’homme révèle avoir abordé la situation sécuritaire régionale avec l’émissaire onusien Christopher Ross et dit l’avoir tranquilisé, la culture de la société sahraouie n’ayant rien de commun avec le terrorisme et que sa réalité ne prête pas le flanc à l’infiltration. Mais refuser de verser dans le terrorisme, d’épouser ses méthodes ne veut pas dire se complaire dans l’immobilisme, estime l’homme. Et si jamais les hostilités reprenaient, «nous porterons la guerre à l’intérieur du Maroc», avertit-il. Ce qui n’est pas du tout irréalisable puisque cela eut déjà lieu en 1979, précisément à… Tan-Tan.
     
  • RASD, LA JUSTICE SANS LA GUERRE? DE JOSEP LUIS PENADÈS. Des images qui ne mentent pas

    Une foule considérable était présente au cinéclub de Dakhla (Sahara occidental) dans la soirée de mardi dernier, composée de la presse étrangère et algérienne et de visiteurs espagnols fidèles au Festival international de cinéma du Sahara occidental qui débutera aujourd’hui, jeudi 29 avril, dans le camp de réfugiés de Dakhla.
    Le documentaire prend comme point de départ l’histoire d’un jeune Sahraoui, émigré en Espagne depuis huit ans, qui ne voit d’autre solution au conflit saharo-marocain que la guerre.
    Au fil des 52 minutes de la durée du film RASD, la justice sans la guerre ?, des images déferlent, honnêtes et parfois choquantes, témoignant des souffrances du peuple sahraoui depuis 1975. Des photos de militants et de manifestants sauvagement torturés et des vidéos clandestines montrant des manifestations pacifiques durement réprimées par la police marocaine dans les territoires occupés, notamment pendant la révolte pacifique de 2005 à Laayoun, sont autant de preuves tangibles incriminant la politique répressive des autorités marocaines.
    Pour mieux appuyer son propos, le réalisateur recueille ici et là les témoignages de citoyens sahraouis vivant dans les territoires occupés ou dans les camps de réfugiés de Tindouf. Pour les jeunes exilés dans leurs propres terres, la plus atroce des tortures qu’ils puissent subir est de ne point avoir accès à l’éducation.
    A Laayoun, comme dans toutes les villes sahraouies sous autorité marocaine, le droit à la scolarité leur est confisqué presque systématiquement. Quant aux réfugiés sahraouis des camps du 27-Février, de Dakhla, de Smara et d’Auserd, bien que vivant dans des conditions lamentables (sous-alimentation, pauvreté, pas électricité, pas de gaz de ville…), ils ne luttent pas moins pour l’indépendance de leur pays.
    Le retour à la terre des ancêtres est leur seule obsession et la liberté leur unique objectif. Pour ce faire, ils sont prêts à endurer le calvaire quotidien d’une vie dénuée du moindre confort afin que les instances internationales et les gouvernements occidentaux puissent voir dans quelles conditions inhumaines l’occupation marocaine les contraint à vivre.
    Le combat est sans merci, la vie n’est jamais rose et les enfants ne sourient que rarement, mais une volonté d’acier et une foi inébranlable font la force et la raison de vivre de ces exilés. Le documentaire de Penadès est, comme tant d’autres œuvres cinématographiques favorables à l’autodétermination des Sahraouis, un énième appel au monde occidental pour qu’il se décide enfin à intervenir dans cette innommable tragédie humaine. L’attente, l’espoir et la déchirure que vivent des familles séparées depuis plus de trente années se passent de commentaire.
    Le réalisateur exclut la voix off et préfère donner la parole aux victimes des tortures, aux réfugiés et aux citoyens sahraouis vivant sous autorité marocaine.
    L’image et la voix tremblante d’une jeune fille racontant les supplices vécus dans les geôles marocaines sont de loin plus éloquentes, plus touchantes et plus réelles que les discours politiques et les promesses onusiennes jamais tenues.
    De notre envoyée spéciale au Sahara occidental Sarah Haidar

  • L’OMDH l’a confirmé hier : Les détenus sahraouis ont arrêté leur grève de la faim

    Cinq détenus sahraouis qui observaient une grève de la faim depuis le 18 mars dans la prison de Salé (ville jumelle de Rabat) « ont arrêté leur mouvement », a annoncé hier à Rabat l’Organisation marocaine des droits de l’homme (OMDH, indépendante).
    « Les cinq grévistes ont arrêté mardi en fin d’après-midi leur mouvement », a déclaré à l’AFP Amina Bouayache, présidente de l’OMDH. Pour sa part, le sixième détenu sahraoui avait déjà arrêté, il y a plusieurs semaines, sa grève parce « souffrant de diabète ». Un de leurs avocats, Mohamed El Habib Erguibi, a confirmé hier que les six détenus « ont arrêté mardi en fin d’après-midi la grève de la faim » à Salé. L’OMDH a récemment appelé les grévistes de la faim « à cesser leur mouvement de protestation » et demandé à ce qu’ils puissent « bénéficier de la liberté provisoire le temps que durera le reste de l’instruction conduite par un magistrat ». Le journal Bayane Al Youm (gauche) a annoncé hier la fin de la grève de la faim en évoquant la possibilité que les activistes sahraouis soient jugés « en liberté provisoire lors de leur procès ».
    Ces derniers réclament des autorités judiciaires qu’elles fixent le « plus rapidement possible la date de leur procès ou qu’elles les libèrent ». Les six activistes, ainsi qu’une femme qui a récemment bénéficié de la liberté provisoire, avaient été arrêtés en octobre à Casablanca, à leur retour d’une visite aux camps des réfugiés de Tindouf. Le parquet les considère comme des ressortissants marocains et les accuse de « trahison et d’intelligence » avec l’étranger.
    EL WATAN


  • Subversion terroriste dans la région : Le GSPC au service du makhzen

    Par M. Abi
    L’aide que le Maroc accordait aux groupes islamiques armés (GIA) au début des années 1990, comme l’a révélé Abdelhak Layada, premier «émir» national de cette organisation, semble bénéficier aujourd’hui au Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC). L’organisation a changé de nom, mais pas les dessous de cette «coopération» qui a pour buts de mettre à mal l’Algérie et de saper les efforts qu’elle fournit pour la stabilité de la région du Sahel. Par ricochet, cette collusion d’intérêts sert à perpétuer la colonisation du Sahara occidental. Des convergences entre le Maroc et le GSPC, malgré leur caractère confidentiel, trahissent cette «coopération» qui arrange les intérêts des deux parties.
    Des observateurs avertis de la scène sécuritaire citent l’exemple de la menace proférée récemment par le GSPC contre l’Afrique du Sud, qui, pourtant, n’a jamais attaqué l’islam.
    Le GSPC, qui n’a jamais revendiqué un attentat terroriste perpétré au Maroc, se couvre derrière l’événement qui se déroulera dans le pays de Nelson Mandela pour menacer ce pays. Selon les observateurs, le dossier sahraoui n’est pas étranger à ces menaces.
    En effet, l’Afrique du Sud reconnaît depuis 2004 la RASD et lui apporte un soutien politique important. Les observateurs soulignent également la facilité avec laquelle le GSPC réussit à se procurer et à faire transiter des armes à partir du Maroc pour les utiliser dans ses attentats en Algérie.
    Cela s’ajoute à l’interaction entre le terrorisme et le trafic de stupéfiants dans la région du Sahel et la facilité avec laquelle des narcotrafiquants marocains inondent le territoire algérien en quantités importantes de drogue.
    La collusion d’intérêts entre le Maroc et le GSPC est étayée par d’autres indices, et pas des moindres. Les autorités marocaines tentent, par tous les moyens, de faire croire que le Front Polisario est lié au GSPC. C’est ainsi que le Maroc a tenté de lier le Front Polisario à l’attentat terroriste perpétré par le GSPC contre la caserne militaire mauritanienne de Lemgheity. L’hebdomadaire marocain le Journal hebdomadaire a démonté cette calomnie et les autorités marocaines ont mis sous scellés cette publication.
    Cette convergence d’intérêts entre le Maroc et le GSPC sape les efforts de paix dans la région du Sahel et œuvre à entretenir cette organisation criminelle pour faire du mal à l’Algérie et à la région toute entière.
    Le Jeune Indépendant

  • Réponse du CODESA à la déclaration de l’Organisation Marocaine des Droits de l’Homme (OMDH) publiée le 20 mars 2010

    Réponse du CODESA à la déclaration de l’Organisation Marocaine des Droits de l’Homme (OMDH) publiée le 20 mars 2010
    Le bureau exécutif du CODESA a suivi avec une vive préoccupation les informations à propos de la visite rendue par l’OMDH aux prisonniers Sahraouis d’opinion détenus dans la prison de Salé au Maroc.

    Après une lecture attentive de la déclaration publiée par l’OMDH le 20 mars, et après avoir contacté les familles des prisonniers, le CODESA conclut ce qui suit :
    – La rencontre avec les défenseurs Sahraouis s’est déroulée en présence du directeur adjoint le la prison, Abdelaziz Twabet, et des membres de l’OMDH, Amina Bouaayche, Said Elbakri et Mustapha Znadi.
    – Les prisonniers de conscience ne sont décrits comme défenseurs des droits de l’homme, ni nommés, comme s’ils étaient anonymes. Ils sont simplement décris comme « aux citoyens qui ont visité l’Algérie et « ont été accusés d’espionnage pour l’étranger » »
    – La déclaration de l’OMDH parle de l’amélioration des conditions des prisonniers et de leur reconnaissance pour cela.
    Toutefois, pour des raisons inconnues, l’OMDH ignore des questions importantes que nous citerons ci-dessous :
    – Enlèvement : les défenseurs Sahraouis ont été enlevés par les voitures de la police dans l’aéroport à leur sortie de l’avion, loin des yeux du public, conduits vers un lieux inconnus sans informer leurs familles. Ce n’est qu’après des pressions d’organisations des droits de l‘homme qu’un communiqué officiel a été publié admettant que les prisonniers étaient aux mains de la police.
    – Les conditions de l’interrogatoire : le groupe des sept défenseurs se sont déroulés dans un lieu inconnu, dont ils ont découvert par la suite que c’était le centre de police judiciaire de Casablanca, au Maroc.
    – Pendant trois jours, ils ont été constamment interrogés par les différents groupes de sécurité. Ils étaient les yeux bandés et les mains menottées dans des cellules individuelles. Certains d’entre eux ont été menacés, insultés et humiliés avant d’être présentés au procureur général du roi à Casablanca.
    – Torture: isolement et poursuite de l’interrogatoire pendant huit jours (plus que ce qui est habituel), exercice
    d’une grande pression psychologique sur le groupe, qui a finalement conduit aux troubles psychologiques dont la seule femme défenseur au sein du groupe a souffert dans sa cellule individuelle. Les autorités Marocaines ont alors dû la laisser sortir provisoirement.
    -Mauvais traitements infligés en prison : les sept défenseurs ont souffert de diverses « mesures punitives » au cours de la période du 11 octobre au 23 février 2010 (Par exemple, incarcération dans des cellules individuelles de prisonniers de droit commun, appelé  »El Kashou » dans le dialecte marocain, (le cachot) = très petits pièces isolées manquant d’air et de lumière.
    Agressions continuelles: Avant, pendant et après l’enlèvement des défenseurs, il y a eu une grande campagne des médias les condamnant et les décrivant comme des « traîtres ». Cela s’est concrétisé par les attaques contre eux dans la prison. Par exemple, Dagja Lachgar a été agressée (coups et insulté) à diverses occasions par les femmes prisonnières de droit commun, qui a aggravé son état psychologique et l’a empêchée de dormir, en plus des hallucinations.
    – Les familles des défenseurs : les parents des défenseurs ont été maltraités lors de leurs visites. Par exemple, Salka Dahane, la soeur de Brahim Dahane, a été arrêté le 23 octobre 2010 et insultée alors qu’elle était rendait visite à son frère dans la prison de Salé.
    – La procédure: La procédure ont été falsifiée pour inclure des accusations et des conclusions que les défenseurs ont nié totalement devant la cour.
    -La privation de récréation, journaux et les livres: Tout le groupe a été privé de leur droit au quotidien de récréation, de l’accès aux journaux et aux livres. L’administration pénitentiaire a confisqué tous les journaux et les livres apportés par leurs familles.
    La période suivant le 23 février 2010 : Cette période a été caractérisée par la réaction positive de l’administration pénitentiaire envers certaines des revendications des défenseurs, mais il leur est toujours refusé le droit de visites libres, les soins médicaux, la réception des lettres envoyées par les organisations internationale, et l’enquête sur la plainte déposée suite à l’agression dont ils ont été l’objet par trois employés de la prison.
    En bref, il semble évident que l’OMDH voulait se concentrer sur la période postérieure au 23 février, et ignorer certaines violations graves dont ont souffert les défenseurs Sahraouis des droits humains.
    Ayant à l’esprit la position d’organisations internationales des droits de l’homme comme Amnesty International, Human Rights Watch, Frontline, l’AMDH, qui considèrent le groupe des sept défenseurs comme « Prisonniers de conscience », le bureau executif du CODESA souligne que l’OMDH peut avoir été soumis à la pression des medias et de déclarations officielles marocaines, afin de ne pas considérer les défenseurs comme Prisonniers de conscience.
    Le bureau exécutif du CODESA
    El Aaiun, Sahara Occidental, le 17 avril 2010.
    En dessous, la déclaration l’Organisation Marocaine Des Droits Humains (OMDH) sur la visite aux citoyens détenus dans la prison de Salé.

    Déclaration de l’Organisation Marocaine des Droits de l’Homme (OMDH) sur la visite aux citoyens détenus dans la prison de Salé.

    Un groupe de membres de l’OMDH dont : Amina Bouayache, la présidente de l’organisation, Said Elbakri et Mustapha Znaidi, membres du bureau national, ont rendu visite vendredi 19 mars 2010 aux citoyens qui ont visité l’Algérie et « ont été accusés d’espionnage pour l’étranger » et qui sont maintenant dans la prison de Salé.
    La visite était :
    – une application de la décision du conseil national en octobre 2009 concernant le suivi et l’observation du procès,
    – en réponse à la demande de visite et déclaration des prisonniers eux même
    – pour faire une équipe de travail du bureau national, pour observer le procès.
    Le groupe a rencontré le directeur de la prison, qui a donné des informations sur les conditions des prisonniers, et les efforts fait pour améliorer leurs situations. Le groupe a rencontré les prisonniers eux mêmes, qui ont reconnu une amélioration sensible de leur conditions de détention dans ce sens :
    – la cellule est (maintenant) assez grande pour eux tous, et ils ont accès à l’eau chaude.
    – ils ont accès aux journaux, la radio et la télévision qui diffuse les chaînes TNT
    – les visites des parents et frères et sœurs est garantie, ainsi que la récréation qui est autorisée durant toute la journée.
    – les prisonniers ont nié avoir été sujet de quelque sorte de torture physique lorsqu’ils étaient au poste de police, excepté certains cas de violence verbale.
    Les prisonniers ont commencé une grève de la faim illimitée le 18 mars, pour les demandes suivantes :
    – extension de l’autorisation de visites aux amis
    – l’autorisation de cuisiner eux-mêmes
    – téléphoner sans surveillance
    – l’instruction de leur plainte sur le comportement de trois employés de la prison à leur égard
    – recevoir les courriers des organisations internationales
    – accélérer le procès ou les libérer
    Pour des raisons humanitaire et de droits de l’homme, l’OMDH appelle :
    – au contrôle médical des prisonniers pour garantir leur sécurité physique et leur droit à la vie
    – à l’instruction de la plainte contre les employés de la prison
    – à la réalisation des revendications matérielles
    – à fixer la date du procès
    le bureau national,
    le 20 mars 2010

    Organisation Marocaine Des Droits Humains (OMDH)
    8, rue Ouargha Résidence Volubilis, Appartement 1 Agdal Rabat, Maroc
    Tel: (212)-37-77-00-60 Fax:(212)-37-77-46-15
    E-mail: contact@omdh.org, contact_omdh@yahoo.fr Site Web : www.omdh.org
  • Les «Tom et Jerry» de l’Atlas

    M. Z. (mohamed_zaaf@yahoo.fr)
    Dans le coin, le Maroc est le seul pays où le terrorisme ne frappe pas, n’agit pas, l’hiver, il hiberne, l’été il part en vacances.
    Les manœuvres militaires maroco-américaines, «Lion de l’Atlas» qui se tient annuellement depuis 2005 dans le royaume du Maroc, a été entreprise hier pour durer plus d’un mois. Elles engloberont près de 900 soldats américains dans la région de Tan-Tan, située juste au-dessus des limites frontalières du Sahara occidental et qu’on disait, dans le temps, prête à abriter le fameux commandement de l’Africom. A quoi peuvent-elles servir ? Pas à grand-chose sinon à contenter les troufions du voisinage, ils pourront bouffer à satiété tout le temps que durera la manœuvre. Le Maroc a des superflics qui vous enrayent tous les projets terroristes dès qu’ils sont au stade de l’intention. Depuis un bout de temps, on y enregistre régulièrement des arrestations par dizaines sans qu’aucun attentat soit commis. Dans le coin, le Maroc est le seul pays où le terrorisme ne frappe pas, n’agit pas, l’hiver, il hiberne, l’été il part en vacances. Une bizarrerie qui n’a pas échappé au professeur espagnol Carloz Ruiz Miguel. Un observateur averti de la région du Maghreb occidental qui récemment notait pertinemment une «convergence d’intérêts» entre l’AQMI et le Maroc. Alors que le Maroc a toujours prêté au Polisario de solides desseins terroristes, essayant d’accoler coûte que coûte à l’activité terroriste sahélo-saharienne le nom de ce mouvement dont la lutte de libération est l’une des plus propres que connut le monde. Une propagande venimeuse qui reste en verité sans impact, mais que le ministre sahraoui M. Mohamed Lamine Bouhali a tenu à démentir. Dans une interview au journal Al Mouatan, l’homme révèle avoir abordé la situation sécuritaire régionale avec l’émissaire onusien Christopher Ross et dit l’avoir tranquilisé, la culture de la société sahraouie n’ayant rien de commun avec le terrorisme et que sa réalité ne prête pas le flanc à l’infiltration. Mais refuser de verser dans le terrorisme, d’épouser ses méthodes ne veut pas dire se complaire dans l’immobilisme, estime l’homme. Et si jamais les hostilités reprenaient, «nous porterons la guerre à l’intérieur du Maroc», avertit-il. Ce qui n’est pas du tout irréalisable puisque cela eut déjà lieu en 1979, précisément à… Tan-Tan.
     
  • Des détenus sahraouis entre la vie et la mort

    Par : Larbi Graïne
    39 détenus observent actuellement une grève de la faim parce que le Maroc ne veut pas les juger. Leur situation est des plus critiques après qu’ils ont consommé plus de 39 jours de complète abstinence.
    Cinquante cinq détenus politiques sahraouis croupissent dans les geôles marocaines et plus de 5.000 personnes sont portées disparues depuis le 21 mai 2005, c’est ce qu’a indiqué lundi soir Omar Abdessalam, président de l’association des familles des détenus et disparus sahraouis qui animait une conférence de presse au camp des réfugiés du 24-février à Tindouf.
    Selon le conférencier, les autorités d’occupation marocaines continuent de pratiquer les disparitions forcées en ciblant les jeunes des territoires occupés.
    Et de tirer la sonnette d’alarme : «39 détenus observent actuellement une grève de la faim, parce que le Maroc ne veut pas les juger, leur situation est des plus critiques après qu’ils ont consommé plus de 39 jours de complète abstinence» et d’ajouter : « A Laâyoune et Smara, les autorités marocaines procèdent toujours de la même façon. Elles arrêtent les gens arbitrairement pendant un temps qui ne dépasse pas une ou deux journées, avant de leur faire subir la torture ».
    Parmi les victimes figurent les militants des droits de l’Homme qui font l’objet d’une surveillance particulière.
    Omar Abdessalam a lancé un appel pressant à l’Organisation des Nations unies l’exhortant à intervenir pour sauver les détenus.
    « La responsabilité incombe a dit le conférencier entièrement à l’Organisation des Nations unies, l’Union européenne et surtout l’Espagne qui pourrait faire pression à travers ses lois applicables, selon lui, au Maroc». «15 jeunes ont été arrêtés par la marine marocaine puis livrés à la gendarmerie royale» a-t-il encore précisé.
    Il a appelé l’Espagne, l’ancienne puissance occupante, à ouvrir une enquête sur les détenus dans les territoires occupés et à cesser de « vendre des armes au Maroc qui les utilise pour violer les droits de l’Homme au Sahara Occidental ». Et d’ajouter : « Le gouvernement sahraoui a déposé plainte contre la vente des armes auprès du ministère espagnol du Commerce et d’Industrie ».
    A noter que le Front Polisario s’apprête à lancer, dès aujourd’hui, la 7e édition du Festival international de cinéma du Sahara Occidental.
    Une manifestation inédite dont le clou cette année sera l’inauguration d’une école de l’audiovisuel dans le camp de réfugiés du 27-fevrier près de Tindouf. 

    Le Midi Libre

  • Un acteur espagnol critique l’attitude du gouvernement de Zapatero à l’égard du conflit du Sahara occidental

    Envoyés spéciaux
    Dakhla (camps de réfugiés), 28/04/2010 (SPS) L’acteur espagnol, Willy Toledo a critiqué mercredi, l’attitude du Gouvernement de José Luis Rodriguez Zapatero à l’égard du conflit du Sahara occidental et face à la répression marocaine contre la population civile sahraouie sans défense dans les territoires occupés par le Maroc.
    « Le Gouvernement espagnol au lieu de soutenir la juste lutte du peuple sahraoui son droit à l’autodétermination, reconnu par la communauté internationale pour mettre fin aux souffrances du peuple sahraoui, continue dans son alignement au côté du Maroc qui occupe illégalement le Sahara occidental depuis le retrait de l’Espagne en 1975 », a regretté M. Toledo dans une déclaration à la SPS.

    Il a également déploré le silence observé par les médias espagnols autour de la grève de la faim des prisonniers politiques sahraouis depuis presque six semaines dans les prisons marocaines, ce qui, selon lui, « met en doute la liberté d’expression en Espagne ».

    D’autre part, l’acteur espagnol a exprimé son admiration pour la lutte que mène le peuple sahraoui depuis plus de 35 ans dans des conditions difficiles, manifestant sa pleine solidarité et soutien aux prisonniers politiques sahraouis qui se trouvent encore dans les prisons marocaines. (SPS)
  • L’OMDH l’a confirmé hier : Les détenus sahraouis ont arrêté leur grève de la faim

    Cinq détenus sahraouis qui observaient une grève de la faim depuis le 18 mars dans la prison de Salé (ville jumelle de Rabat) « ont arrêté leur mouvement », a annoncé hier à Rabat l’Organisation marocaine des droits de l’homme (OMDH, indépendante).
    « Les cinq grévistes ont arrêté mardi en fin d’après-midi leur mouvement », a déclaré à l’AFP Amina Bouayache, présidente de l’OMDH. Pour sa part, le sixième détenu sahraoui avait déjà arrêté, il y a plusieurs semaines, sa grève parce « souffrant de diabète ». Un de leurs avocats, Mohamed El Habib Erguibi, a confirmé hier que les six détenus « ont arrêté mardi en fin d’après-midi la grève de la faim » à Salé. L’OMDH a récemment appelé les grévistes de la faim « à cesser leur mouvement de protestation » et demandé à ce qu’ils puissent « bénéficier de la liberté provisoire le temps que durera le reste de l’instruction conduite par un magistrat ». Le journal Bayane Al Youm (gauche) a annoncé hier la fin de la grève de la faim en évoquant la possibilité que les activistes sahraouis soient jugés « en liberté provisoire lors de leur procès ».
    Ces derniers réclament des autorités judiciaires qu’elles fixent le « plus rapidement possible la date de leur procès ou qu’elles les libèrent ». Les six activistes, ainsi qu’une femme qui a récemment bénéficié de la liberté provisoire, avaient été arrêtés en octobre à Casablanca, à leur retour d’une visite aux camps des réfugiés de Tindouf. Le parquet les considère comme des ressortissants marocains et les accuse de « trahison et d’intelligence » avec l’étranger.
    EL WATAN